Attilly: Six éoliennes dans leur commune, c’est non


Publié le 26/04/2015
GUILLAUME CARRÉ

Près de 80 % des personnes ayant participé à la consultation lancée par le conseil municipal ont glissé un bulletin «contre» dans l’urne.






Le projet éolien est-il mort né ? Sa concrétisation en a pris un coup, samedi 25 avril, dernier jour accordé aux habitants d’Attilly pour participer à la consultation, lancée par le conseil municipal, sur la possible implantation de six éoliennes sur la commune. Le résultat du vote ne laisse guère de doute: Près de 80 % ont glissé un bulletin « contre » dans l’urne. Et 53 % des inscrits (soit 166 votants) se sont déplacés jusqu’en mairie. Une participation significative qui laissera des traces car le village est divisé sur le sujet.

Commentaire: Le résultat est net et sans bavure. Jusqu'à là tout va bien.


Jean-Paul Bruet, le maire, et son équipe, ont modifié les règles de la consultation en début de semaine. Elle devait se dérouler, au départ, uniquement sur la journée du 25 avril. Mais, pour cause de vacances, les élus ont décidé d’ouvrir le scrutin plus tôt dans la semaine pour une plus forte participation. Alors, évidemment, cela n’a pas été du goût du porteur de projet, la société Escofi, qui a répliqué dans la journée du lundi 20 avril.

Commentaire: Hep, monsieur le maire, c'est quoi ces conneries? c'est pas ce que l'on avait dit!» (dialogue imaginaire).


L’entreprise a ventilé une lettre invitant les habitants à participer au financement des six éoliennes envisagées. « À la base, ce n’était pas prévu, explique Jean-Édouard Delaby, directeur d’Escofi. On s’est dit que ce serait intéressant pour l’adhésion générale. Tout ce que l’on souhaite, c’est que cela se passe bien».

Commentaire: Les «moutons» pouvant refuser, rien de tel que l'appât du gain pour les convertir. «Tout ce que l'on souhaite, c'est que cela se passe bien». Pour qui?



Jean-Paul Bruet s’est aussi entretenu avec l’un des responsables de la société par téléphone en début de semaine. « Ça s’est très mal passé », convient le maire. L’associé-gérant, Jean-Philippe Éthuin, s’est aussi invité, dans la matinée du 25 avril. « Je lui ai dit que ce serait bien qu’il ne soit pas là». L’homme est reparti mais l’émissaire envoyé en fin d’après-midi en dit long sur la volonté du constructeur d’aller au bout de son idée.

Commentaire: Nous pouvons supposer que le représentant de la République et de l'Intérêt général a du «se faire remonter les bretelles» par le promoteur. Cela se passe comme ça dans  notre cher pays, la France au XXIe siècle.



Et preuve que le clivage est tenace, c’est la présence de l’ancien maire, Pierre Vassant, lors du dépouillement. C’est sous sa coupe que le projet a été lancé en 2008 puis enterré jusqu’à ce début d’année. Juste avant la fin du vote, un esclandre a éclaté entre lui et le président de l’association pour la préservation des paysages du Vermandois et de la vallée de l’Omignon, nouvellement créée. L’ex-élu lui en veut pour le tract diffusé dans la commune voici quelques semaines le mettant en cause. « Les urnes, je les respecte, a-t-il lancé. Vous avez bavé sur des gens qui ont été honnêtes. Vous m’avez mis en pâture comme tous les chiens».

Commentaire: Nos chers élus ne veulent plus assumer leurs décisions et ce, à tous les niveaux: Ni coupables, ni responsables!


Alors, aujourd’hui, quel avenir pour ces éoliennes ? Rien n’empêche le constructeur Escofi de déposer un permis de construire en préfecture. La consultation a une valeur symbolique. Seulement, l’entreprise joue aussi son image sur ce projet. Le mât de mesure, installé sur un terrain appartenant à un groupement agricole, dirigé par une fille de l’ancien maire, n’a pas été démonté. Selon le directeur d’Escofi, « 90 000 € ont été investis » dans les études depuis un an. L’entreprise a beaucoup insisté sur les taxes que percevrait le village. De l’ordre de 10 000 € par an.

Commentaire: Le résultat du référendum est symbolique. Cela exprime bien le dicton«coluchien»: 
La dictature, c'est ferme ta gueule, la démocratie, c'est cause toujours». «Le mât de mesure est installé sur le terrain d'un groupement agricole dirigé par une fille de l'ancien maire», hasard fâcheux?

Lors d’une réunion publique, où le projet a été présenté, Jean-Philippe Éthuin avait été clair et limpide. Il se rangerait du côté de l’avis des habitants. Est-ce encore le cas aujourd’hui ? « Ils m’ont dit clairement qu’ils continueraient leur projet », assure le maire. Mais il y aura de la résistance dans l’air.

Commentaire: «Les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent». C'est tellement vrai. En résumé, la démocratie participative (si chère à Madame royal, présidentielle 2007), c'est pour les gogos. La seule solution, c'est le combat sur tous les fronts: Administratif, judiciaire et dans la rue.... En avant toute.


GUILLAUME CARRÉ



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