Par Benoît Rittaud (et le jury du Climathon)
Qu’on se le dise: Nous sommes en dette écologique. Du moins, c’est ce qu’on nous dit
Il était impossible d’échapper cette semaine au matraquage annuel autour de la « biocapacité » de la planète,
L’ONG Global Footprint Network compare l’exploitation des ressources naturelles et cette « biocapacité » de notre planète. Ce calcul montre que l’Homme prédateur se gave des trésors offerts par la Sainte Terre plus vite qu’elle ne peut les produire. Chaque année, l’ONG calcule en combien de jours sont utilisés les bienfaits dispensés par notre si généreuse planète en un an et annonce triomphalement la mort dans l’âme le triste résultat: En 2015, c’est au bout de seulement 225 jours que les ressources annuelles ont été dilapidées. Et le 225e jour de l’année, c’était le 13 août.
Depuis cette semaine, qu’on se le dise: Nous sommes en dette écologique. Les citoyens l’ignoraient sans doute, mais le Journalderéférence a publié cette sinistre nouvelle avec tout le recul et toutes les précautions qu’on lui connaît pour la dénonciation des invisibles cataclysmes causés par l’Homme, emportant le titre de cette semaine.
Épargnant au lecteur des détails
Les accessits de la semaine
La rigueur du jury du Climathon l’a conduit à étudier le traitement de la même information par une radio du service public: Une courte dépêche sur le site internet de France Inter fournit un planisphère représentant les pays écologiquement créditeurs et débiteurs. On y apprend que l’empreinte écologique de la France est supérieure de 120 % à ses ressources naturelles, chiffre en contradiction avec celui du Journalderéférence qui annonce que la France consomme 1,4 fois ses capacités, soit un excès de 40 %. Bon, c’est vrai que 40 % ou 120 %, c’est à peu près pareil. Plus intrigant, on apprend dans l’article de France Inter que l’empreinte écologique de la Russie, de l’Australie, du Brésil et de bien d’autres est « inférieure de plus de 100 % » à leurs ressources naturelles. Ces pays sont certainement des membres fondateurs du Fonds Écologique International car ils créent des ressources naturelles ex nihilo. Le jury du Climathon remercie France Inter de nous informer qu’Obi-Wan Poutine est notre seul espoir pour nous sauver de nos turpitudes écologiques.
Enfin, la période estivale est le moment de prodiguer quelques encouragements à des compétiteurs modestes mais méritants. Ainsi de Jean-Paul Baquiast pour son article de Médiapart. L’écrivain scientifique y regrette amèrement l’absence probable de James Hansen à la conférence COP21, sans doute après avoir oublié que le susnommé avait souhaité l’échec de Copenhague en 2009. Après avoir rappelé, objectivement et sans alarmisme aucun, que « des scientifiques éprouvés considèrent aujourd’hui que même si la hausse restait en deçà de la limite des 2°, des effets terriblement destructeurs se produiraient d’ici 2100: Hausse minimum de 10m du niveau des mers, tempêtes d’une force jamais éprouvée à ce jour de mémoire d’hommes…» , M. Baquiast insiste sur « la rigueur morale et professionnelle indiscutable » du Dr Hansen. Rappelons en effet que celui-ci a émis des prévisions particulièrementfoireuses précises pendant toute sa carrière, notamment ses remarquables projections des années 1970 qui tablaient sur un refroidissement généralisé. Il a également maintes fois prouvé sa rigueur morale et scientifique par ses affirmations totalement détachées de toute forme d’action politique.
Un joli exercice de postmodernisme de la part de notre nominé, donc, qui met habilement en regard la pratique d’un James Hansen (introduire la politique dans une analyse supposée scientifique) avec celle de son propre article qui présente la « science » selon le point de vue d’un professionnel de la haute administration.
Enfin, la période estivale est le moment de prodiguer quelques encouragements à des compétiteurs modestes mais méritants. Ainsi de Jean-Paul Baquiast pour son article de Médiapart. L’écrivain scientifique y regrette amèrement l’absence probable de James Hansen à la conférence COP21, sans doute après avoir oublié que le susnommé avait souhaité l’échec de Copenhague en 2009. Après avoir rappelé, objectivement et sans alarmisme aucun, que « des scientifiques éprouvés considèrent aujourd’hui que même si la hausse restait en deçà de la limite des 2°, des effets terriblement destructeurs se produiraient d’ici 2100: Hausse minimum de 10m du niveau des mers, tempêtes d’une force jamais éprouvée à ce jour de mémoire d’hommes…» , M. Baquiast insiste sur « la rigueur morale et professionnelle indiscutable » du Dr Hansen. Rappelons en effet que celui-ci a émis des prévisions particulièrement
Un joli exercice de postmodernisme de la part de notre nominé, donc, qui met habilement en regard la pratique d’un James Hansen (introduire la politique dans une analyse supposée scientifique) avec celle de son propre article qui présente la « science » selon le point de vue d’un professionnel de la haute administration.
php
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire