Quand les énergies renouvelables détruisent les marchés

Publié le 12 septembre 2015 dans Énergie
Par Michel Gay

Les énergies renouvelables ont détruit le marché de l’électricité au Royaume-Uni







Un rapport de Rupert Darwall 1, « Planification centrale et caractéristiques des marchés », publié en mars 2015 au Royaume-Uni par le Centre d’études politiques montre comment les subventions aux énergies renouvelables ont détruit le marché de l’électricité dans ce pays. Il y apparaît que la politique énergétique récente est sur la bonne voie pour être la catastrophe de politique intérieure la plus chère de l’histoire britannique.

Le secteur de l’électricité a été transformé en un vaste partenariat public-privé qui promet le pire des deux mondes: Contrôle par l’État des investissements financés par des capitaux du secteur privé, et mise en place d’entreprises pour engranger les factures élevées d’électricité. La concurrence entre les fournisseurs d’électricité est une plaisanterie coûteuse si elle ne conduit pas à la concurrence entre les producteurs et si elle n’incite pas les marchés à investir dans les technologies de production les plus efficaces.


Les politiques énergétiques gouvernementales cachent l’intégralité des coûts des énergies renouvelables intermittentes qui sont systématiquement sous-estimés. En plus de leurs coûts élevés de production, les énergies renouvelables nécessitent des capacités « fossiles » supplémentaires (gaz, charbon, pétrole) pour fournir une couverture de l’intermittence lorsque le vent et le soleil font défaut.

Les énergies renouvelables intermittentes détruisent les marchés

Les capacités de production solaire et éolienne inondent le marché avec des quantités aléatoires d’électricité fortement subventionnées, et donc au coût marginal proche de zéro, qui détruisent l’économie des centrales électriques conventionnelles. Dans ces conditions, il est impossible d’intégrer de grandes quantités d’énergies renouvelables intermittentes dans un système du secteur privé qui doit assurer l’équilibre de ses comptes… et du réseau.


Les revenus dépendent donc de la poursuite des subventions gouvernementales, et les investisseurs privés doivent estimer et gérer le risque politique, entraînant une torsion supplémentaire vers le haut pour les factures d’électricité.


Il faut traiter le problème de l’intermittence et les coûts supplémentaires du réseau pour relier les éoliennes terrestres (£ 8 milliards de livres). C’est encore plus coûteux pour l’offshore (£ 15 milliards de livres). Le coût du réseau atteint un quasi triplement.


Aucun gouvernement n’a encore produit une analyse démontrant que les énergies renouvelables sont le moyen le plus efficace de réduire les émissions de dioxyde de carbone. Aucun gouvernement n’a publié une analyse du retour sur investissement des capitaux publics en utilisant un comparateur afin de faire un bilan pour justifier ses décisions.


La conclusion est simple. Vous pouvez avoir les énergies renouvelables, ou le marché et l’équilibre du réseau électrique, mais vous ne pouvez pas avoir les deux.


Soit les énergies renouvelables sont un « must » (bien qu’aucun gouvernement n’ait présenté une politique économique ou écologique motivée), alors la nationalisation est la réponse, soit l’État enterre ses orientations vers les énergies renouvelables et renvoie le secteur sur le marché. Cette dernière option permettrait aux ménages d’économiser autour de £ 214 par an, en supposant que le gaz remplace l’énergie renouvelable. Elle reviendrait également à se désengager de manière pérenne de la directive sur les énergies renouvelables de l’Union européenne ainsi que de toute politique qui tenterait d’imposer des objectifs individuels aux États membres.


Comme le fait remarquer Sir Ian Byatt 2 dans l’avant-propos du rapport:

« Les ministres ont détruit le marché de l’électricité tout en discutant de la façon dont ils pourraient améliorer les processus concurrentiels. Les bonnes intentions pour sauver la planète ont conduit à notre appauvrissement. Nous avons besoin d’une meilleure analyse, d’une plus grande transparence, ainsi que d’une prise en compte plus efficace des questions sociales et environnementales, pas de magasins de jouets dans Whitehall ».


Bien sûr, les Anglais étant depuis toujours si différents de nous, cette situation d’un marché de l’électricité qui part en quenouille à cause des subventions irraisonnées aux énergies renouvelables intermittentes ne peut pas se produire, ni en France, ni en Europe…


Rupert Darwall est un ancien conseiller spécial du Trésor.
Il a été publié par le Centre d’études politiques en mars 2015: « Comment les subventions des renouvelables ont détruit le marché de l’électricité au Royaume-Uni» . L’année dernière, il a publié Comment faire pour exécuter un pays: La politique de l’énergie et le retour de l’État (Réforme) et il écrit également pour des journaux et magazines des deux côtés de l’Atlantique. 

2 Sir Ian Byatt, est un économiste britannique qui a été directeur général de l’industrie de régulation de l’eau en Angleterre et au Pays de Galles.



Commentaire: «L'art de la guerre, qui est l'art de détruire les hommes, comme la politique est celui de les tromper».

Jean Le Rond d'Alembert (1717-1783)




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