EDF envisage de construire des dizaines d’EPR de troisième génération en France

Jérôme Treglia
25 octobre 2015






EDF projette de déployer en France « plusieurs dizaines » d’un nouveau modèle du réacteur EPR de troisième génération quand son parc nucléaire actuel arrivera en fin de vie, avec le soutien éventuel de partenaires extérieurs, un projet qui fait hurler les écologistes.

Installer en France des EPR nouveau modèle

«À partir de 2028, 2030, (…) nous allons commencer à installer en France des EPR nouveau modèle », a déclaré le PDG du groupe énergétique, Jean-Bernard Lévy.

« Et puis en 2050, 2055, on n’aura plus de (réacteurs de) la génération actuelle. On aura les EPR NM (nouveau modèle): on en aura 30, 35 ou 40. On (en) aura plusieurs dizaines qui seront le produit de remplacement du parc actuel », a-t-il précisé lors d’une rencontre avec des journalistes.

EDF travaille actuellement avec le français Areva, dont il prépare le rachat de l’activité réacteurs (Areva NP), sur un nouveau modèle d’EPR de même capacité (1.650 mégawatts), mais censé être plus compétitif, plus rapide et moins coûteux que son grand frère, dont la construction accumule les déboires à Flamanville (Manche) et en Finlande.

« Notre objectif est que pour cet EPR nouveau modèle, les grandes options de sûreté, les grands choix d’architecture, soient faits dans les années qui viennent pour que nous puissions à peu près à l’horizon 2020 (…) avoir un design détaillé, figé, accepté par l’autorité de sûreté française », a expliqué M. Lévy.

Un tel déploiement s’inscrirait dans le cadre du paysage énergétique dessiné par la loi de transition énergétique, qui plafonne à 63,2 gigawatts (GW) la capacité du parc nucléaire français et à 50% la part de l’atome dans la production française de courant à l’horizon 2025, contre 77% en 2014.




Construire une nouvelle génération de réacteurs en remplacement des anciens


Mais le financement de tels travaux d’Hercule pourrait s’appuyer en partie sur des partenaires, alors que les marges de manœuvre financières d’EDF ont rétréci avec les problèmes à Flamanville, la maintenance lourde de son parc nucléaire actuel et la construction future de deux EPR à Hinkley Point (Angleterre), un projet de 18 milliards de livres que la Chine financera à hauteur d’un tiers.

« Est-ce qu’EDF a les moyens aujourd’hui de reconstruire pour 60 gigawatts de nucléaire sur son bilan actuel? Je pense que non. Je pense que la question se posera le moment venu de faire entrer des partenaires », a dit le PDG, évoquant l’intérêt passé d’Engie (ex-GDF Suez) pour un projet de réacteur EPR à Penly (Seine-Maritime), qui n’a finalement jamais vu le jour.

En janvier déjà, la ministre de l’Énergie, Ségolène Royal, avait estimé nécessaire de construire une nouvelle génération de réacteurs en remplacement des anciens.

« Cette « nucléarité», qui est la maladie d’EDF, est effrayante, alors que les énergies d’avenir se développent dans le monde », a commenté le député écologiste Denis Baupin. Greenpeace dénonce une « aberration complète » tandis que le Réseau Sortir du nucléaire parle d’un « projet complètement irréaliste ».

Avant de commencer à renouveler son parc nucléaire, EDF prévoit d’investir quelque 50 milliards d’euros dans l’espoir de pouvoir prolonger jusqu’à 60 ans la durée de vie de la plupart de ses 58 réacteurs actuels, répartis dans 19 centrales.



Combler son « retard » dans le domaine des services d’efficacité énergétique hors de l’Hexagone


Mais au-delà de l’atome, EDF mise aussi sur les énergies renouvelables, surtout l’éolien et le photovoltaïque, pour assurer son développement sur les quinze prochaines années.

« Nous devons devenir un groupe tout nucléaire et tout renouvelable », a lancé Jean-Bernard Lévy.

Le plan stratégique Cap 2030 d’EDF prévoit de doubler le parc renouvelable de 28 à plus de 50 GW, principalement en dehors d’Europe où, contrairement au Vieux Continent, la consommation d’énergie est sur une pente ascendante.

« Le pourcentage de nos actifs qui est aujourd’hui de 5% hors d’Europe, il faudra qu’il soit à deux chiffres », a expliqué M. Lévy.

En Europe, l’énergéticien veut « optimiser son portefeuille d’actifs » et combler son « retard » dans le domaine des services d’efficacité énergétique hors de l’Hexagone, où il compte par ailleurs « se battre pour garder toutes ses concessions » hydroélectriques.

Dans tous les cas, EDF ne prévoit pas de grandir au moyen d’acquisitions majeures, mais plutôt grâce au développement de projets de production.

« Aujourd’hui, on n’a pas les moyens d’aller dépenser des milliards et des milliards d’euros pour acheter des opérateurs électriques à droite et à gauche », a relevé le PDG.



Commentaire: On le sait qu'en EDF décide, le gouvernement obéit. Être le fleuron de la France amène des avantages. Maintenant plus de doute, la France restera avant tout une force nucléaire (à noter qu'EDF se garde une «poire pour la soif» avec le marché des renouvelables) D'où la question: À quoi bon continuer à polluer et à détruire notre environnement et la vie de centaines de riverains par l'implantation de fermes éoliennes? Juste pour faire plaisir au écologistes (EELV) tel que Denis Baupin et autres associations comme «Greenpeace», «Réseau Sortir du nucléaire» dont les énergies renouvelables sont le fonds de commerce? Ou quelle entente entre États, non connue de la population, prédomine? Mystère....


Ne jamais subir, toujours agir!



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