E.ON filialise ses énergies fossiles pour redorer son image

In partnership with The Guardian 
traduit par Marion Candau




Johannes Teyssen et Werner Wenning de E.ON, lors de l'assemblée générale annuelle des actionnaires. [E.ON media center]


Le géant de l’énergie E.ON s’est officiellement distancé de ses activités liées aux énergies fossiles, qui seront désormais gérées par une nouvelle société nommée Uniper.

Dans le cadre de la réorganisation de ses activités, mise en place depuis le 1er janvier, E.ON se concentre davantage sur les énergies renouvelables, les réseaux et les services d’amélioration de l’efficacité énergétique. Pendant ce temps, une nouvelle société, Uniper, prendra le contrôle des centrales au charbon, au gaz et hydroélectriques, ainsi que toutes les activités de commerce de l’énergie.

Johannes Teyssen, directeur général de E.ON, a déclaré que cette scission, déjà annoncée en 2014, donnerait à E.ON et Uniper plus de liberté.

« Cela nous permet de ne plus avoir à faire constamment des compromis », a-t-il expliqué dans un communiqué « Notre ambition est que les deux sociétés, qui seront bientôt indépendantes l’une de l’autre, deviennent des acteurs de premier plan dans leurs domaines respectifs de l’énergie ».

E.ON a annoncé la scission il y a déjà un an, pour faire face au « bouleversement profond des marchés mondiaux de l’énergie ». Les activités de la société liées aux combustibles fossiles ont été très affectées par la transition énergétique allemande, qui donne aux renouvelables un accès prioritaire au réseau électrique.

>> Voir infographie : L'Energiewende peut-elle garantir la sécurité énergétique?

Grâce à cette scission, E.ON affirme sa position de plus grande société d’infrastructures écologiques d’Europe. L’accent mis sur les énergies renouvelables reconnaît « le potentiel de croissance qu’offre la transformation du secteur énergétique », a déclaré la société.

Uniper considère quant à elle que sa capacité de production d’énergie de 40 gigawatts continuera de jouer un rôle clé dans les systèmes énergétiques de nombreux pays.

« Garantir un accès fiable et peu couteux à l’électricité et au gaz demeure une mission cruciale » a déclaré le directeur d’Uniper, Klaus Schäfer « C’est à cette tâche qu’Uniper s’attèle ».

>> Lire : Les géants de l'énergie accusés de bloquer les renouvelables en France

Le projet devrait se finaliser en milieu d’année, lorsque les actionnaires approuveront, ou non, la scission lors d’une assemblée générale en juin. E.ON vendra ensuite la majorité de ses parts à Uniper, a déclaré la société, qui envisage aussi de se séparer du reste de sa participation à moyen terme.

Uniper opèrera depuis l’ancien siège de E.ON à Düsseldorf, à l’ouest de l’Allemagne, alors que E.ON déménagera dans de nouveaux bâtiments près de la ville d’Essen.

La scission survient quelques semaines seulement après que son concurrent, le géant allemand RWE, a annoncé un projet similaire de séparation des renouvelables et des énergies fossiles.

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