À Houston, la grande déprime des pétroliers américains

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Elsa Conesa  
Correspondance à New York 
LE 27/02


Commentaire: Ne désespère plus,pétrolier du schiste, viens en France retrouver le sourire. À coup de subventions publiques, tu pourras, comme ton «brother» éolien, investir sans risque financier,exploiter notre sous-sol en toute quiétude et... MASSACRER notre environnement à délices. Ne nous dis pas merci, les gouvernants français sont comme ça ... généreux avec l'argent public...et la population? Pour sa majorité, elle «mougeonne».Vraiment, t'inquiète pas! Welcome.

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L’effondrement des prix du brut a déjà coûté 72.000 emplois à l’économie du Texas, selon l’Alliance des producteurs locaux. - Shutterstock


Toute la filière se demande comment survivre avec un baril qui a perdu 70 % de sa valeur en 18 mois. Près de 50 pétroliers ont déjà fait faillites aux Etats-Unis.

À première vue, c’est une affaire. Dans cette station-service bordant l’autoroute 290 qui mène à Houston, l’essence est à 1,19 dollar le gallon - 31 centimes le litre. Ici, c’est une catastrophe. L’effondrement des prix du brut a déjà coûté 72.000 emplois à l’économie du Texas, selon l’Alliance des producteurs locaux.

Le taux de chômage à Houston vient de dépasser la moyenne nationale, et avec 10% de ventes en moins en décembre, l’immobilier commence à son tour à se gripper. Les producteurs, eux, ont la gueule de bois. Beaucoup des fortunes apparues à la fin des années 2000 avec l’essor du schiste américain n’avaient jamais connu de crise.


Un état des lieux aux allures de lendemain de fête


Rassemblés la semaine dernière à Houston, à l’occasion de la conférence IHS CeraWeek, sorte de Davos de l’énergie où convergent pendant quelques jours 2.000 décideurs du secteur, les industriels ont dressé un état des lieux aux allures de lendemain de fête « Nous avions 17 machines de forage il y a deux ans, 8 l’an dernier, et seulement 2 cette année, a résumé John Hess, directeur général de Hess Oil, l’un des plus gros producteurs de pétrole de schiste du Dakota. Mieux vaut laisser le pétrole là où il est. Les choses n’ont plus vraiment de sens économique à 30 dollars le baril ».

Si aucun des pays producteurs n’est épargné - on estime le total des suppressions de postes dans le monde à 300.000 depuis mi-2014 -, la filière américaine, dont les coûts de forage sont parmi les plus élevés, est frappée de plein fouet. Près de 50 producteurs de gaz et de pétrole américains ont fait faillite depuis début 2015, selon le cabinet Haynes & Co. Et le nombre de machines à forer a chuté de près de 70% dans le pays depuis 18 mois.

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Un avenir sombre

Mais le pire est encore à venir « Nous allons assister à une restructuration massive, prédit Mark Papa, partner du fonds Riverstone et ex-patron de EOG, un pionnier du schiste américain. Dans les six mois, une bonne partie des entreprises créées ces dernières années sera décimée, il va y avoir des morts, des faillites, des mises sous chapitre 11… Et de leurs cendres renaîtront des acteurs plus sobres (…) Mais d’ici là, ça va être moche en Amérique du Nord. C’est la plus grave crise que l’industrie ait traversée depuis 1986 ».

Le ton était à peine plus enjoué du côté des majors , pourtant davantage rodées aux cycles « C’est une crise très violente, l’une des pires que j’ai vues en 35 ans de carrière, a lâché Lamar McKay, directeur général délégué de BP. Nous avons vécu une période dorée de prix très élevés, où les projets étaient plus gros et les rêves étaient plus fous. Nous suivons maintenant le chemin de l’industrie automobile et de l’aérien ».


Comment survivre ?


Gros ou petits, producteurs ou sociétés de services, tous se posent la même question: Comment survivre avec un pétrole à 30 dollars ? Peu de producteurs indépendants sont viables à ces niveaux de prix. Même si les coûts de forage ont baissé de 35 à 40% l’an passé grâce aux progrès technologiques, Américains et Canadiens perdraient actuellement 350 millions de dollars par jour, selon le cabinet Alix Partners.

Partout, l’heure est aux réductions de coûts. Infrastructures, effectifs, fournisseurs, sous-traitants… tout est passé en revue « Avant on réduisait le nombre de jours facturés, maintenant, on diminue le nombre d’heures », soupire Mark Richard, senior VP responsable du développement chez le parapétrolier Halliburton qui a déjà supprimé 22.000 postes « Les gens appellent ça un cycle, moi j’appelle ça l’enfer », a pesté Jim Teague, le directeur général d’Enterprise Products Partners.


Pour aller plus loin

> NOTRE DOSSIER Pétrole: La nouvelle donne


« Je n’ai pas de baguette magique », s’est excusé Ernesto Moniz, le secrétaire à l’énergie devant un parterre d’industriels. Pour eux, la responsable est toute désignée: C’est l’Arabie Saoudite , qui, en refusant de réduire la production de l’Opep fin 2014, a précipité le secteur dans la crise. Invité, le ministre du pétrole saoudien Ali Al Naimi a, au contraire, pointé du doigt les producteurs américains, qui ont inondé le marché avant d’en appeler à l’Opep « Réduire une production bon marché pour subventionner une offre plus onéreuse reviendrait à refuser la réalité », a-t-il lancé « L’industrie ne sera pas capable de se redresser comme l’espère l’Opep d’ici 2019 ou 2020, a répondu Scott Sheffield, PDG de Pioneer. Elle aura été décimée d’ici là ».



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