Distribution de dividendes : toujours plus !

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Par Laszlo Perelstein

24/08/2016

Commentaire: «Pourquoi certains n'auraient pas tout ? Il y en a qui n'ont rien. Ça fait l'équilibre»

Michel Audiard (1920-1985)

Monsieur le Président de la République, François Hollande avait raison: "Ça va mieux!"
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Avec les taux bas, voire parfois négatifs, sur les rendements obligataires -les bons du Trésor américain sur 10 ans sont à 1,51% et les obligations allemandes sur 10 ans sont entrées en juin en territoire négatif-, la pression sur les entreprises s'est accrue. (Crédits : Flickr/Photo and Share CC. CC License by.) Avec la baisse des taux obligataires, parfois dans des territoires négatifs, les investisseurs ont trouvé dans les entreprises qui versent des dividendes un placement attractif. Pour les satisfaire et poursuivre cette pratique, qui maintient notamment le cours de leur action, les entreprises n'hésitent parfois pas à sabrer dans leurs coûts.


Verser des dividendes ou réinvestir pour poursuivre et accélérer son développement ?Face à la pression des actionnaires, les entreprises se doivent de "récompenser" ces derniers, une stratégie qui permet également d'assurer l'appréciation des actions. Apple a ainsi renoué en mars 2012 avec cette tradition, suspendue depuis décembre 1995, et se pose aujourd'hui en premier verseur de dividendes parmi le S&P 500, qui regroupe les plus grandes entreprises cotées en Bourse aux États-Unis. A contrario, Google s'est depuis toujours soustrait à l'exercice, ce qui n'a pas empêché le cours de son action de grimper de près de 1.500% depuis son introduction en Bourse en 2004.


Avec les taux bas, voire parfois négatifs, sur les rendements obligataires -les bons du Trésor américain sur 10 ans sont à 1,51% et les obligations allemandes sur 10 ans sont entrées en juin en territoire négatif-, les taux de rendement des dividendes sont devenus particulièrement attrayants pour les investisseurs. Pour exemple, le S&P 500 affichait en moyenne un taux de 2,24% au 30 juin 2016, l'indice européen Stoxx 600 de 3,1% et le CAC 40 de 4,05%.


"Les dividendes peuvent constituer un substitut attrayant aux coupons obligataires, en particulier durant les périodes de répression financière", soulignait déjà en mars 2015 une étude d'Alliaz Global Investors parue en mars 2015.


Pfizer, Mattel... ont versé des dividendes supérieurs à leur profit net
 

Aux États-Unis, sur les douze derniers mois, le taux de distribution des dividendes parmi les entreprises du S&P 500 a ainsi atteint 38%, un plus haut depuis février 2009, rapporte le Wall Street Journal, citant une étude de FactSet. Depuis 2011, où il s'établissait autour de 26%, ce taux n'a cessé de grimpé, montre l'étude. Au cours du seul deuxième trimestre 2016, 44 de ces 500 plus grandes sociétés côtés en Bourse ont par ailleurs versé un dividende annuel supérieur à leur profit net, parmi elles le géant pharmaceutique Pfizer, le fabricant de jouets Mattel ou encore le groupe agroalimentaire Kraft Heinz. Dans le même temps, le rachat d'actions a diminué de 36% en juillet sur un an, à 34,6 milliards de dollars, souligne le WSJ.

 Lire Taux d'intérêt négatifs : qui perd, qui gagne ?


 Le versement des dividendes n'est toutefois pas sans intérêt pour les entreprises :
"Par principe, les investisseurs sont généralement plus réticents à vendre une action qui verse un dividende élevé et promet des rendements plutôt fiables, même dans des conditions de marché étales, voire négatives", soulignent ainsi les experts d'Alliaz Gl.




Suppression de 10.000 emplois, hausse de 10% des dividendes 

Ainsi, pour sauver ces précieux versements de liquidités, les entreprises n'hésitent plus à couper dans certains coûts, à l'image des géants pétroliers Shell, qui a réduit de 2 milliards de dollars ses projets d'investissements et de 3 milliards ses coûts d'exploitation, et ExxoMobil, qui a coupé 25% de son enveloppe destinée aux investissements en 2016 après l'avoir déjà sabrée de 20% l'année d'avant. Le coût peut être également social : le fabricant d'engins de chantier Caterpillar a ainsi annoncé en septembre 2015 la suppression d'ici à 2018 de 10.000 emplois dans le monde (9% des effectifs) face à la détérioration de la conjoncture économique... après avoir augmenté en juin de 10% le montant des dividendes versés.


Le CAC 40 très bon payeur de dividendes 

Dans le monde, les dividendes ont crû de 2,3% à 421,6 milliards de dollars lors du deuxième trimestre, soit 9,7 milliards de plus que lors de la même période en 2015, selon une étude du gérant d'actifs Henderson Global Investors publiée lundi 22 août. D'après ses prévisions, l'année 2016 devrait se clôturer avec une hausse des dividendes de 1,1% permettant aux versements d'atteindre 1.160 milliards de dollars.

| Lire aussi "Value investing" (2/16) : le dividende n'est pas tout

En France, en 2014, les sociétés du CAC 40 ont versé 46 milliards d'euros de dividendes à leurs actionnaires, année remarquable s'il en est, propulsée par deux opérations exceptionnelles : la sortie partielle de Nestlé du capital de L'Oréal et une distribution d'actions Hermès par LVMH à ses actionnaires. Les entreprises françaises ont connu une année 2015 plus "normalisée", avec 34,84 milliards d'euros versés en dividendes cash, soit un taux de distribution de 55,8%. Un montant qui a toutefois permis à la France de décrocher le titre de "plus gros payeur de dividendes" en Europe (hors Royaume-Uni).

Pour ce qui est de 2016, les actionnaires ne devraient pas trop s'inquiéter : malgré des bénéfices en recul de 13% en 2015, les entreprises du CAC 40 ont prévu majoritairement (26 d'entre elles) d'augmenter le versement des dividendes et une seule, ArcelorMittal, comptait le réduire, du moins selon un pointage réalisé en mars par la revue spécialisée Le Revenu. Et même les entreprises du secteur pétrolier, pourtant touchées par l'effondrement du prix de l'or noir, ont décidé de maintenir leur coupon.

>> Lire aussi En France, les dividendes ont bondi de plus de 50% au premier trimestre

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