Widehem (Pas-de-Calais): les éoliennes de Widehem ont du plomb dans l’aile

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David Sagot
07/09/2015

Commentaire: « un exemple n'est pas une démonstration» certes! Mais le cas de Widehem ne préfigure t-il pas de l'«avenir» éolien en France? En 2024, 2030, etc., une fois les contrats terminés, les promoteurs partis, le pognon pris, les projecteurs éteints, la fête»finie, qui nettoiera?
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La situation est telle que l’exploitant du site a jugé trop coûteux de remplacer la pale qui, en 2012, était tombé après une grosse tempête. À la place 
: un mât sans son hélice (à gauche).


 
La situation est telle que l’exploitant du site a jugé trop coûteux de remplacer la pale qui, en 2012, était tombé après une grosse tempête. À la place : un mât sans son hélice (à gauche).

En 2000, lorsqu’il avait été inauguré, il tournait à plein régime et faisait office de vitrine des énergies renouvelables. Quinze plus tard, l’activité de l’emblématique parc éolien de Widehem, a baissé de régime. Les pales ne tournent plus autant qu’avant. Explications.


Les éoliennes de Widehem font tellement partie du paysage qu’on en oublierait leur existence. Mais les automobilistes vigilants circulant régulièrement sur l’A16 à cet endroit auront probablement noté qu’elles tournent beaucoup moins qu’avant. Et pour cause : sur les cinq que comptent actuellement le parc, seules trois sont en état de fonctionnement. Et, d’après nos observations, ainsi que celles du maire de la commune, Pierre Lequien, elles fonctionnent « bien moins régulièrement qu’avant ». « Elles tournent à la même vitesse qu’avant », nuance-t-on d’emblée au sein de la filiale de Sorgenia, exploitant du site. Laquelle, invoquant la confidentialité des chiffres, se refuse à donner toute information en terme de production globale. La société se cantonne à déclarer que le site continue à alimenter en électricité des « milliers de foyers ». Et c’est-à-dire ? Mystère. Même si finalement le calcul peut vite être réalisé.


« On perd de l’argent »  

Cette situation est principalement due à des coûts de maintenance « trop élevés » (« On perd de l’argent à Widehem »). D’une part parce qu’il est difficile de trouver facilement des pièces détachées et d’autre part parce que la production des machines en question – lancée à près de 170 unités au total dans le monde – a été stoppée par le fabriquant. De plus, elles sont issues d’une des premières générations d’éoliennes, et sont donc moins performantes que celles qui sortent des usines de nos jours. Conséquence de ces coûts globalement trop élevés : deux éoliennes sont officiellement à l’arrêt, on voit rarement tourner celles qui sont en état, et celle qui a été victime d’un grave accident a été laissée en l’état (notre photo ci-dessous).

« Tout cela donne une piteuse image des énergies renouvelables, dont je suis un fervent défenseur. Le parc est l’un des premiers en France. Il fait office de symbole », pense le maire. Celui-ci souligne qu’en voyant ces éoliennes à l’arrêt, « beaucoup de (ses) concitoyens » se demandent « à quoi elles peuvent bien servir ». Si ce n’est « polluer le paysage », donnant de l’eau au moulin aux détracteurs des énergies renouvelables. Un comble. Même si, comme on le rappelle chez Sorgenia, « démanteler un site éolien est quand même autre chose que de démanteler une centrale nucléaire ». Certes.


Quel avenir pour le site?
Début janvier 2012, une tempête détruisait la pale d’une éolienne du parc. Les rafales de vent avaient alors atteint les 130 km/h et l’une de ces grandes hélices avait atterri dans un champ, à 200 mètres de là, près de l’A16. Depuis, le mât a été laissé en l’état (notre photo). Surtout, la question de la sécurité, liée à la maintenance justement, a pris une importance particulière. En début d’année, interpellé par l’arrêt prolongé de deux des engins, le maire a demandé un rapport sur l’état des installations à Sorgenia. Reçu mi-février, le document conclut à une conformité des deux machines. En ce qui concerne l’avenir du parc, conformément aux termes du contrat (non négociable) qui lie l’exploitant du site (Sorgenia) et ErDF jusqu’en 2024, il ne pourra pas être démantelé avant cette date. Idem en ce qui concerne les loyers reversés aux propriétaires des terrains sur lesquelles les éoliennes et la taxe professionnelle: ceux-ci sont garantis jusqu’en 2024.

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