tag:blogger.com,1999:blog-42581550803377445062024-03-18T18:49:21.949+01:00 Les vues imprenables et php" L'indignation est un commencement. Une manière de se lever et de se mettre en route. On s'indigne, on s'insurge, et puis on voit. "
BENSAÏD Danielphphttp://www.blogger.com/profile/08859530369984862702noreply@blogger.comBlogger7760125tag:blogger.com,1999:blog-4258155080337744506.post-41088107300840606272024-03-16T11:19:00.018+01:002024-03-16T11:44:54.460+01:00L’ AGONIE D’ UNE ARMÉE, METZ – I870, JOURNAL DE GUERRE D’UN PORTE-ÉTENDARD DE L’ ARMÉE DU RHIN, ÉPISODE XXX <div style="text-align: left;"> <a href=" https://augustinmassin.blogspot.com/2024/03/l-agonie-d-une-armee-metz-i870-journal_10.html"><span style="font-size: x-small;"><b>Précédemment</b></span></a></div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"> Non, Bazaine n'agit point ainsi; il avait hâte d'en finir, et, le premier de tous, le 29 octobre, a-t-on affirmé, il s'achemina de grand matin, avant le jour, vers les lignes prussiennes. Il laissait au commandant Villette, son homme de confiance, le soin d'emballer ses bagages et sa précieuse argenterie dont il a été tant de fois question. Cette argenterie mexicaine a dû jouer un un grand rôle, car certains esprits, et non des moindres, ont prétendu que c'est la crainte de la voir capturer qui a provoqué toutes les retraites;<i> singulier motif s'il est vrai !</i></div><div style="text-align: left;"> En arrivant aux avant-postes ennemis, le maréchal se fit annoncer par un parlementaire et aussitôt reconnaître. Depuis quelques jours, les dispositions du prince prussien n'étaient plus les mêmes à l'égard du maréchal; il lui fit cruellement sentir. Cette fois, on le traite en vaincu, le laissant se morfondre aux avant-postes depuis 7 heures du matin jusqu'au 5 heures du soir<span style="color: #2b00fe; font-size: x-small;"><span><span><b>ccxciii</b></span></span></span>. </div><div style="text-align: left;"> Nous voici réinstallés de nouveau dans ce camp de la misère et de l'épouvante, nous conformant aux ordres de nos vainqueurs. Quel vide, quel cloaque ! Nous y avons retrouvé nos cantines laissées à la garde de nos ordonnances; nous devons dire que les Prussiens qui ont envahi les bivouacs n'ont pas touché aux objets des officiers.</div><div style="text-align: left;"> Je me rendis de suite chez mon colonel, j'étais brisé par ces émotions et par une extrême fatigue inconnue de moi jusqu'à ce jour. J'y trouvai des camarades du régiment qui m'y avaient précédé, et le général de Gramont; le bon colonel Nitot, encore bien souffrant, venait d'être promu général de brigade en récompense de ses huit années de colonel et eu égard à ses brillants états de service antérieurs.</div><div style="text-align: left;"> Nous nous embrassâmes tous en nous faisant nos adieux avant la dispersion. Le colonel Friant occupait une chambre avec le colonel Petit [ <i>commandant le régiment de <a href="http://www.military-photos.com/histocarab.htm">carabiniers de la Garde impériale</a>, I867-I870</i>] des carabiniers. Là, des scènes navrantes recommencèrent. Le colonel Petit, voulait se suicider disant, dans un état de véritable démence : " <i>qu'il n'y avait plus rien sur la terre : ni armée, ni patrie, ni chefs, ni rien; que tous avaient trahi, Canrobert comme les autres, tous. À quoi bon vivre puisqu'il n'y avait plus que le néant ! </i>" Il gesticulait en tenant un pistolet d'arçon de sa main gauche. Le colonel Friant se précipita sur lui pour le désarmer. Le pauvre colonel Petit tomba alors épuisé sur une chaise, sans faire de résistance; peu à peu, il se calma.</div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="1129" data-original-width="1262" height="572" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgZW7u2uJyT9ARINoLUkZNYaiJTUmmX08Iq1g1SHjRasn3gZugeItsrFjO9kmL4xD2IQ87c0iTT1ZQeBL3dqZNvqbWGeBwySEk2W0aCUB_7z4cIBYqT70Idn6nYAann5Ud-R3RRR3kjenLJ7nfedYtkL1sWxzfUAb8Lbw0EAq-xueZd4q74pJhgBXm3xF50/w640-h572/carabinier0.jpg" width="640" /></div><span style="font-size: x-small;">Carabiniers de la Garde impériale, I865. <a href="http://www.maquetland.com/article-phototheque/15395-garde-imperiale-cavalerie-regiment-de-carabiniers-brigadier-fourrier-1865-salonur">Source</a>. <br /></span></div><div style="text-align: left;"><br /></div><div style="text-align: left;"> Nous devions encore passer deux nuits au bivouac, parmi les chevaux morts sur l'emplacement qu'ils occupaient, tombés, les pieds encore entravés, enfouis en partie dans ce bourbier infect. Quel spectacle après le départ de nos troupiers, quel immense vide et silencieux ! Des trous comblés par toutes sortes d'objets : des cuirasses, des casques, des armes brisées, des sabres, des débris d'équipement, des vêtements en loques, souillés d'eau boueuse, fétide. Quel vide glacial ! Et il pleuvait toujours dans ce camp si tristement célèbre.</div><div style="text-align: left;"> Dans notre désœuvrement, il nous vint une pieuse pensée : nous ne voulions pas partir sans aller visiter nos 8.000 camarades morts de maladie [ " <i>Lorsque la France déclare la guerre à la Prusse le <b>I9 juillet I870</b>, elle est en proie à une épidémie de variole. (...) À Paris, la variole est endémique depuis <b>I865</b>, elle y fait en moyenne 700 décès par an, mais elle devient plus virulente à partir de décembre <b>I869</b>, provoquant la mort de 4 200 personnes jusqu’en juillet <b>I870</b> (...) Ainsi, « avant la guerre, la garnison normale de Metz avait fourni à l’hôpital militaire un contingent de varioleux bien supérieur à celui des années précédentes. Non que les populations civiles et militaires ne fussent pas vaccinées, mais les vaccins n’étaient pas de bonne qualité, comme en témoigne le cas de Pasteur ; ils n’immunisaient au mieux que quelques années (...) Ainsi, en <b>I869</b>, près de 93 % des 115 000 recrues avaient été vaccinées, mais les vaccinations n’avaient réussi que dans la moitié des cas et les revaccinations dans un tiers des cas. (...) Si l’épidémie de variole n’est que l’une des causes de la débâcle française, elle n’en est pas la moindre. <b>Toujours à Metz</b>, le médecin de la garnison ajoutait à sa description « qu’à peine les troupes étaient-elles agglomérées autour des murs de la ville, sans qu’on pût encore invoquer aucune influence dépressive, l’attention était appelée sur l’accroissement journalier du chiffre des varioleux (...) Tout à coup la guerre éclate : immédiatement, concentration de troupes, accumulation de militaires et dans les casernes et à l’hôpital, où existaient déjà quelques cas de variole. Dès lors, création de grands foyers d’infection, qu’on aurait pu, en temps ordinaire, limiter jusqu’à un certain point, mais que la levée des mobiles ne fit qu’augmenter.(...) Un chiffre sur les pertes par variole dans l’armée française fut avancé en<b> I872</b> au Congrès international de statistique de Saint-Pétersbourg : « de source officielle », il y aurait eu <b>23 469 morts, soit I25 000 à 200 000 malades selon le taux de létalité choisi, autrement dit toute une armée.</b> (...) cette épidémie de variole qui va durer jusqu’en <b>I873</b> (...) Les soldats du Second Empire n’ont pas seulement contaminé leurs compatriotes, ils ont exporté le virus dans tous les pays frontaliers où ils ont pénétré, en Allemagne, en Belgique, en Suisse et en Italie. À mesure des batailles perdues, les soldats français furent faits prisonniers et envoyés dans des camps en Prusse "; <a href="https://www.cairn.info/revue-les-tribunes-de-la-sante1-2011-4-page-25.htm?ref=doi">source</a></i>] ou ayant succombé à leurs blessures, et dont les restes glorieux reposaient au cimetière Chambière, [" <i>créée en I870, la nécropole de Metz-Chambière regroupe, en raison de son histoire, les sépultures de I3 0I5 militaires et civils de toutes nationalités. Français, Allemands, Belges, Britanniques, Belges, Canadiens, Italiens, Russes, Roumains, Portugais, Indochinois et soldats issus de l’Empire reposent en ce lieu symbolique de la mémoire des conflits contemporains. Rassemblant les restes mortels des blessés soignés dans l’un des hôpitaux militaires ou inhumés dans l’un des nombreux cimetières militaires provisoires de la région, ce site s’articule autour de trois sections : l’une dédiée aux sépultures de I870 ; une autre à la guerre I9I4-I9I8, une dernière à la guerre I939-I945. </i>"; <a href="https://www.cheminsdememoire.gouv.fr/fr/chambiere">source</a>] à proximité de notre bivouac. Après avoir confectionné une croix avec des débris de caisse, nous nous rendîmes, au nombre d'une centaine, au champ du repos, béni spécialement par le vénérable évêque de Metz, Monseigneur Dupont-des-Loges [ <i>Paul Georges Marie Dupont des Loges, I804-I886; en poste à partir de <b>I842</b> jusqu'à sa mort; il est élu par les Mosellans député au Reichstag de Berlin :<b> I874-I877</b>; il est inhumé dans le choeur de la cathédrale de Metz</i>] </div><div style="text-align: left;"> Et là, devant ces tumulus, nous adressâmes du fond du cœur un suprême adieu à tous nos morts.<br /></div><div style="text-align: left;"> <div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="279" data-original-width="768" height="232" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi4KNn9CGsyJ8widP-ltKjozLeuBrV_i5oIHSQ5nwbM-sUZmmLKvnY4ywUnbwW2DuaJsCLnk79fQl9jOlFPu7AOTfy0ZY1c-cdbEVNh7CEmC8PV9O7TKVoQRxLqenOB8zBnYdWmOjZYAqJ4R-XiKQ6PIjhMVY6Gkg_AEzIsl8jn4jciqlyCkrANItyUUJLB/w640-h232/Chambiere-MS05-01-768x279.jpg" width="640" /></div><br /></div><div style="text-align: left;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="409" data-original-width="539" height="486" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj88yFvUH5bGNj49rolUojtq7k-fE3oAo2AxtUJJ1WBXvQy-HbKqFmbPPVyOrG4GRGnBPo7TZTmi4717qMop6lYNZsb6Z10z4NvWAw0zZ50CkkJxiqhkc7P_LMYuuXjdJhFezyK9Sj_ek9xAC5dHtwo2ocmYsyGWcasjpc_ILhBPcXtLqu_afIUU9r8vcb2/w640-h486/Chambiere-MS05-04.jpg" width="640" /></div>"<span style="font-size: x-small;"> <i>Ses carrés militaires pluriels en font un musée « vivant » des stèles et emblèmes funéraires nationaux et internationaux des guerres de I870 à nos jours, et particulièrement de la guerre I4-I8, et ce, pour toutes les nationalités touchées par le conflit.</i> " Nécropole nationale française de Chambière. <a href="https://www.paysages-et-sites-de-memoire.fr/site/metz-chambiere/">Source</a>. </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><br /></span></div><h2 style="text-align: center;">XXXVI</h2><h2 style="text-align: center;">LE RAVITAILLEMENT DE METZ</h2><div style="text-align: center;"> </div><div style="text-align: left;"> Notre pèlerinage terminé, nous rentrâmes pour essayer de prendre un peu de nourriture, que nos ordonnances avaient pu se procurer facilement, les Prussiens ayant mis en marche des trains de bestiaux et de provisions pour le ravitaillement de la ville. Des voitures à bagages, des caissons étaient démolis pour faire du feu et sécher les effets; des cartouches mouillées traînant dans la boue fusaient au contact de la chaleur ou faisaient explosion. On brûlait tout pour se réchauffer par ce temps glacial.</div><div style="text-align: left;"> C'était autant d'objets qui ne tomberaient pas aux mains des Allemands.</div><div style="text-align: left;"> Quelques pauvres chevaux, squelettes ambulants, passaient de temps à autre sur le chemin défoncé du camp; ils erraient sans direction, tenant à peine debout, puis finissaient par tomber quant ils mettaient le pied dans une ornière; ils demeuraient là, se débattant dans la boue, ne se relevant qu'à grand'peine. D'autres enfin, trop faibles pour se remettre sur leurs jambes, exhalaient leur agonie dans un dernier spasme.</div><div style="text-align: left;"> En regardant ces tristes épaves errantes, je sentis une sueur froide me couler par tous les membres : j'avais cru apercevoir ma malheureuse jument; mais non, cette peine devait m'être épargnée.</div><div style="text-align: left;"> C'est ainsi que s'écoula le temps en attendant notre embarquement pour l'exil; nous nous regardions, silencieux, mornes, anéantis sous le poids de nos réflexions. Quel sera le sort de nos soldats en captivité ? Quel sera le nôtre ? celui de la France ? celui de nos familles, en apprenant nos malheurs ?</div><div style="text-align: left;"> De temps à autre, nous voyions défiler une colonne de prisonniers. En tête marchaient quelques Prussiens à cheval, sur le côté des fantassins, le fusil chargé et baïonnette au canon; puis des uhlans, faisant le chien de berger le long des rangs de quatre, fermaient la marche. Quand un de nos malheureux soldats s'écartait un peu de la ligne droite ou ne pouvait suivre par suite d'épuisement, il recevait des coups de crosse ou de bois de lance. On entendait de temps à autre des coups de feu tirés sur eux, puis des cris... </div><div style="text-align: left;"> Nous cherchions toujours à nous éloigner de ce pénible spectacle, car il ne nous était pas permis d'approcher nos soldats.</div><div style="text-align: left;"> Le soir, assis sur nos cantines, nous demeurions groupés autour d'un grand feu alimenté par les débris de matériel, les pieds dans la boue, les chaussures que l'on ne pouvait plus enlever collant à la chair gonflée par humidité; nous venions de manger un morceau de pain blanc dont nous avions perdu depuis longtemps le goût. Et nous étions là, silencieux, songeant à nos familles, aux êtres aimés, privés de nos nouvelles depuis deux mois et demi. Nous allions les laisser de l'autre côté de la frontière... il nous fallait partir pour l'exil sans la considération des adieux.</div><div style="text-align: left;"> Et que penserait de nous la France entière ? Maudirait-on notre mémoire ? Aurait-on pitié des malheureux que nous étions ?</div><div style="text-align: left;"> Et chacun méditait, l'angoisse aux yeux, le cœur serré... </div><div style="text-align: left;"><br /></div><h2 style="text-align: center;">XXXVII</h2><div style="text-align: left;"> </div><h2 style="text-align: center;">L'ARMÉE ALLEMANDE PREND POSSESSION DE LA VILLE ET DES FORTS</h2><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"> <br /></div><div style="text-align: left;"> Les colonnes allemandes pénétrèrent en ville par toutes les portes, drapeaux déployés, musique en tête !</div><div style="text-align: left;"> Metz-la-Pucelle, toi qu'aucun ennemi n'avait encore foulée, te voici au pouvoir du vainqueur !</div><div style="text-align: left;"> Les drapeaux français qui flottaient sur les édifices sont pris comme trophées et remplacés par les couleurs prussiennes. À chaque coin de rue est placé un ennemi et devant chaque logement de chef, un factionnaire.</div><div style="text-align: left;"> Hélas ! il faut avoir vu les couleurs ennemies flotter sur nos cités pour comprendre combien nous est cher notre drapeau.</div><div style="text-align: left;"> Oui, nous nous demandons si tout cela est bien réel, si nous ne sommes pas le jouet d'un indicible cauchemar ?</div><div style="text-align: left;"> Quelques camarades, à bout, ne pouvant se contenir, se laissaient aller à la violence de leur désespoir; on pouvait craindre pour leur raison ! D'autres parlaient de se brûler la cervelle plutôt que de répondre à l'appel le jour de l'embarquement...</div><div style="text-align: left;"> Bientôt des convois de prisonniers commencent à se former : ce sont d'abord les généraux et les officiers supérieurs. Quand les wagons contenant les approvisionnements destinés à Metz sont déchargés, les trains se forment sans interruption pour le transport des captifs. Afin d'éviter les évasions, les Prussiens avaient exigé des propriétaires de chaque maison, et sous leur responsabilité personnelle, un état donnant le nom, le sexe et l'âge des occupants.</div><div style="text-align: left;"> Si un crime était commis sur un soldat allemand, toute la maisonnée était passée par les armes et la maison incendiée : tel était le procédé prussien. Malgré cette rigueur, quelques Messins eurent le courage de cacher des prisonniers qui purent ensuite regagner la France en se vantant de s'être évadés de Metz malgré leur parole d'honneur donnée.</div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><i>30 octobre.</i></div><div style="text-align: left;"><i> </i></div><div style="text-align: left;"><i> </i>Le bruit circule que notre embarquement est fixé demain, c'est presque un soulagement. <i></i></div><div style="text-align: left;"><i> </i>Avant de quitter Metz, nous devons, oubliant l'égarement de certains acharnés contre l'armée, adresser à cette patriotique population qui redoute de rester annexée, à ces femmes, à ces jeunes filles sublimes, transformées en infirmières, toute notre reconnaissante admiration pour les soins prodigués à nos compagnons d'armes malades ou blessés.</div><div style="text-align: left;"> Que ce faible tribut de ma reconnaissance soit offert par tous les cœurs français aux femmes de Metz, dont l’abnégation fut admirable. [ " <i>Mémorial des Dames-de-Metz de I87I. Ce monument reconnaît <b>la bravoure et le mérite de près de 300 femmes</b> qui, au cours du siège de Metz, se dévouèrent auprès des nombreux malades et blessés. De toutes conditions sociales, ces femmes apportèrent un soutien précieux à ces hommes. Mais ce zèle fut fatal pour quelques-unes. Quelques unes d’entre elles moururent de maladies ou d'infections contractées auprès des blessés. Érigé par souscription et après accord des autorités d’occupation, ce mémorial honore le souvenir de ces femmes. Il fut inauguré, le 7 septembre I87I. </i>"; <i><a href="https://www.cheminsdememoire.gouv.fr/fr/chambiere">source</a></i>]<br /></div><div style="text-align: left;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="500" data-original-width="329" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgsz3o1waBa6yMmMpGm9X-_x4Fx35ZXVwhAArS0GqJMwrY45ZqkkTGaMt8aHz_DrhFCjXuj2txR2YO3Q1oFFLzdfGUWjPyK6fMfPolFhKEuEDXzcQ-JETBura-rd5uLjDDCTWh0TqXhSiXXIMc7RZbXoY_1KrgR5SxXo9bGFlHqwd9AIiwqn6KdoZxzCyN4/w422-h640/metz%20dames.jpg" width="422" /></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">Mémorial des Dames-de-Metz inauguré le 7 septembre I87I. Photographie DR Prillot/Collection Christian Fauvel. </span><br /></div><div style="text-align: left;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="630" data-original-width="500" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgzap2VvEGJHTYsiKbkPKw0Bl3K0Gwk05oCEjqAUGGBEhbgFltlCnEK33ccWqWEQ1RYJ-WQVTpFI6LQftg19zmCiY23l7IOyHM61YKTEdL2JwxRwPt7Bh2q_F2u4cqUu_aRZp84JXtLgw_8eQxZ_SBKw3eFhSauTuU-yeRkWV15cHOHRM_pwZgPJDkrEOaB/w508-h640/Affiche_Metz.jpg" width="508" /></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">Affiche placardée à Metz en 1871. © Collections <a href="https://www.cheminsdememoire.gouv.fr/fr/chambiere">BDIC</a>. <br /></span></div><div style="text-align: left;"><br /></div><div style="text-align: left;"> Je ne veux pas m'éloigner de mes amis du 7<sup>e</sup> cuirassiers sans adresser mes adieux aussi affectueux que profondément émus, à tous mes camarades, à ces vaillants compagnons d'armes, chefs et soldats, que l'exil va disperser. À mes supérieurs, mes respects reconnaissants.</div><div style="text-align: left;"> Nous avons combattu ensemble; ensemble nous avons souffert, en assistant chaque jour, le cœur crevé, à la destruction lente, fatale, de cette armée si brave, si disciplinée, à laquelle nous étions si fiers d'appartenir.</div><div style="text-align: left;"> Ma tâche est terminée en ce qui concerne l'armée de Metz.</div><div style="text-align: left;"> Ces notes, comme je l'ai dit, datent de quarante-trois ans; elles ont été prises chaque jour à la lumière de la vérité. Étant en captivité, j'ai communiqué mes cahiers à mes compagnons d'infortune; <i>ils les ont approuvés unanimement</i>. </div><div style="text-align: left;"> </div><h2 style="text-align: center;">XXXVIII</h2><h2 style="text-align: center;">DÉPART POUR L'EXIL</h2><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><i>I<sup>er</sup> novembre.</i></div><div style="text-align: left;"><i> </i></div><div style="text-align: left;"><i> </i>J'ai fait hier mes adieux à mon colonel. Ils furent touchants. Il avait demandé comme lieu de captivité pour lui Bayreuth en Bavière; il voulait faire des démarches en arrivant pour je fusse dirigé sur cette ville; je le remerciai. Nous nous étions entendus, le capitaine Dufournet, les lieutenants Fournier, Bille et moi, les " <i>quatre inséparables </i>" comme on nous appelait au régiment, pour ne pas nous quitter dans l'adversité, si cela était possible; cette satisfaction nous a été accordée durant toute notre captivité.</div><div style="text-align: left;"> Le 1<sup>er</sup> novembre, vers 9 heures du matin, par une bise glaciale, nous nous rendîmes au chemin de fer, suivant l'ordre de la veille. On nous fit mettre en rang, puis un officier allemand nous compta comme les pièces d'un troupeau; on ferma les grilles de la cour, et des hommes en armes furent placés derrière nous. Il y avait déjà dans cette cour un grand nombre d'officiers d'autres régiments.</div><div style="text-align: left;"> Les trains se succédaient très rapidement; celui qui devait nous conduire en Allemagne se composait de douze voitures, dont trois wagons de voyageurs pour les Prussiens chargés de notre surveillance, et neuf wagons à bestiaux pour nous. Ces voitures qui avaient été utilisées pour le ravitaillement étaient à peine nettoyées. Malgré ce peu d'égards pour les vaincus<span style="font-size: x-small;"><span><span><span style="color: #2b00fe;"><b>ccxciv</b></span></span></span></span>. nous n'avions pas le droit de nous plaindre; toute observation étant considérée comme un acte de rébellion, il ne fallait pas broncher. </div><div style="text-align: left;"> Dans notre détresse, ce nous fut un grand soulagement de quitter Metz; les habitants étaient dans la consternation; ils portaient le deuil de la patrie.</div><div style="text-align: left;"> Un capitaine de gendarmerie nous fit monter dans les wagons, usant à notre égard d'expressions brutales; je reverrai toujours cet homme, à figure grêlée comme une écumoire, nous prendre par le bras et nous pousser; je l'entends dire : " <i>Engore quate de ces messeux là-tétans </i>"; puis les portes glissèrent sur les coulisses, se refermant sur nous. Pour sièges nos caissons et quelques planches; à nos pieds des ordures<span style="color: #2b00fe;"><b><span style="font-size: x-small;">ccxcv</span></b></span>.</div><div style="text-align: left;"> Nos ennemis ne perdaient pas de temps en explications; cependant l'officier chef de train, nous fit savoir que notre première destination était Mayence. [ e<i>n allemand Mainz; capitale du Land Rhénanie Palatinat, à la confluence du Rhin et du Main; fondée près d'un castrum romain, Moguntiacum, la ville devint un siège archiépiscopal dont le premier titulaire fut saint Boniface : <b>746</b>. Elle demeura sous la domination des archevêques, princes électeurs du Saint Empire depuis la fin du XII<sup>e</sup> s., jusqu'en <b>I803</b>. Rattachée à la France, <b>I797</b>, elle entra en <b>I8I5</b> dans le grand-duché de Hesse-Darmstadt. Larousse</i>]</div><div style="text-align: left;"> Dans la disposition du convoi, une voiture de Prussiens était en tête, une au centre et la troisième en queue. Aussitôt que le sifflet de la locomotive se faisait entendre, soit pour un arrêt, soit pour ralentir, les Prussiens sautaient lestement à terre et, se dispersant des deux côtés de la voie, croisaient la baïonnette sur le convoi. Deux soldats placés dans chaque wagon, tenaient les portes fermées, et l'un d'eux descendait à chaque arrêt pour faire son rapport au chef de train responsable des prisonniers.</div><div style="text-align: left;"> Les trains marchaient lentement, faisant de nombreuses haltes pour laisser filer les convois de landwehr se dirigeant en sens inverse vers la France; nous ne pouvions pas mettre la tête dehors, sans être insultés par ces brutes à moitié ivres; leurs compartiments étaient noirs de la fumée de tabac.</div><div style="text-align: left;"> En traversant le Palatinat, pendant un arrêt, des paysans qui grappillaient dans des vignes nous insultèrent , d'autres villageois se joignirent à eux et nous lancèrent des pierres et des immondices; les Prussiens, au lieu de nous défendre, ricanaient avec eux. Après avoir fait prévenir le chef de train, nous avons menacés ces gens de nos revolvers<span style="color: #2b00fe;"><b><span style="font-size: x-small;">ccxcvi</span></b></span>. <br /></div><div style="text-align: left;"> <div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="1060" data-original-width="870" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjNidoEi5YHNynbrq4tUt07MVRQORZ02HhM3LKYqIjr_KFidPizABmDZ2SrX-gCY4bLA7diLd1WB4_ZTMyzKU529GHlI5gOL4z9TcumHwgf2reerMva2FGM72zk25VSWeV8i6QcINC4QdE8ZGKWctpts2TuRd_ffpDZ0YnaGw_lkO_XZ0LYUfzoWPEWM8q8/w526-h640/allemagne_2.jpg" width="526" /></div><span style="font-size: x-small;">MAINZ ou MAYENCE, ville située à environ 2I0 km de Metz. </span></div><div style="text-align: left;"><br /></div><h2 style="text-align: center;"> XXXIX</h2><h2 style="text-align: center;"> </h2><h2 style="text-align: center;">À MAYENCE</h2><div style="text-align: center;"> </div><div style="text-align: left;"> Le train se remit en marche, nous arrivâmes à Mayence dans la nuit. Le 3 novembre, à 9 heures du matin, on nous conduisait à la "<i> Kommandantur </i>".</div><div style="text-align: left;"> C'était un grand local destiné aux réunions et aux conférences; sur notre passage en colonne par quatre, les fenêtres étaient garnies de monde; la population n'était pas hostile. Mayence a bien reçu les prisonniers français. On fit un long temps d'arrêt, en arrivant sur la place. Là, nous rencontrâmes des camarades d'autres régiments; puis on nous dirigea sur l'emplacement qui nous était désigné.</div><div style="text-align: left;"> À la " <i>Kommandantur </i>", en attendant le gouverneur de la place on nous enferma par fournées d'une centaine à la fois de tous les régiments. Nous étions très anxieux de <i>savoir ce qui allait se passer ?</i> C'était si nouveau pour nous !</div><div style="text-align: left;"> Le gouverneur de Mayence arriva très exactement à l'heure fixée; c'était le duc de Schleswig-Holstein. [<i><a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Frederick_VIII,_Duke_of_Schleswig-Holstein">Frédéric VIII</a>, duc de Schleswig-Holstein et du Schleswig-Holstein-Sonderbourg-Augustenburg, I829-I880</i>] Il nous adressa la parole en français; on fit le plus grand silence; son petit discours nous plut.</div><div style="text-align: left;"> Mais le silence se rompit, quant il fit ressortir les avantages accordés à ceux qui consentiraient à " <i>signer le revers </i>". Un murmure s'éleva; il en fut très surpris. Il nous pria très poliment de faire silence; on se tut un instant puis le bruit recommença.</div><div style="text-align: left;"> — Faites silence, messieurs les officiers français, je vous prie !</div><div style="text-align: left;"> On écouta silencieusement encore quelques paroles, puis le bruit recommença de nouveau. Alors le duc descendit de l'estrade et sortit de la salle sans faire d'observation, suivi de ses officiers d'ordonnance.</div><div style="text-align: left;"> <span class="mw-mmv-source-author"><span class="mw-mmv-author">Livrés à nous-mêmes, sans frein, nous faisions un vacarme assourdissant, quant apparu un vieux général à l'air rébarbatif </span></span> <i>: [Heinrich Carl Woldemar, prince de Schleswig-Holstein-Sonderbourg-Augustenburg, I8I0-I87I, général de cavalerie</i>] c'était le commandant de la place. Il reprit le discours de son chef, sans plus de succès. Le bruit se renouvela.</div><div style="text-align: left;"> — Je vus témante le silence, s'il vus blaît !</div><div style="text-align: left;"> On se tut un instant; puis on recommença à bourdonner de plus belle. Le commandant s'adressa alors à un de ses officiers :</div><div style="text-align: left;"> — Faites endrer les païonnettes ! faites endrer les païonnettes !</div><div style="text-align: left;"> Un instant après on vit apparaître le poste de police qui, sur un signe de son chef, <i>nous coucha en joue</i>; cet excès de zèle fut vite réprimé par le généra<span style="color: #2b00fe;"><b><span style="font-size: x-small;">l<span><span><span>ccxcvii</span></span></span></span></b></span>. Néanmoins le silence fut complet et le général put développer tout à son aise, dans un mauvais français, ce qu'il voulait nous dire. Mais son éloquence demeura sans succès, car il s'agissait toujours de la " <i>signature du revers<span style="font-size: x-small;"><span><span style="color: #2b00fe;"><b>ccxcviii</b></span></span></span> </i>", à laquelle ils semblaient attacher une grande importance. </div><div style="text-align: left;"> <br /></div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="456" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEim-FWXTIZ3yiOaZpZdzR4NvqA2wjMNmiWAl7mGcyFJgIGLhX7WsYA5jdH61QDN9zgO0HdSeskyx7L4woXl5S5oRmyA9NTQewvj6TryYOIh1W9s-y5B2tKsgefUowUuuurksNYePN75TzIPdnYmTumWfCoWvhb_bU-w2bYH4TylAoFTcSbASnhFWeJ4SGzY/w406-h640/Frederick_VIII,_Duke_of_Schleswig-Holstein.jpg" width="406" /></div> <span style="font-size: x-small;"> FRÉDÉRIC VIII, duc de Schleswig-Holstein, en décembre I859.</span><br /></div><div style="text-align: left;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="1024" data-original-width="568" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgOcvjtHXR6xG-3HxEN4gDDZHTwz0bhncvPcz08rOM158SmaB3asqVSJoAZyLjtULUbRbiFl4-G7c0iguAWMC112G2S656HwS1cFsf9iMnP36VQFoWXenn4x9QCgRLGta2aYNcvp3-GoA1R9fqSGxFuDfx2ITkI3oHdBUFNHnS1c8-RPbUswBfKo_ItflnN/w356-h640/Schleswig-Holstein-Sonderburg-Augustenburg_HKW_1.jpg" width="356" /></div><div style="text-align: left;"> <span style="font-size: x-small;">Mayence ou Mainz, tombe de SCHLESWIG-HOLSTEIN, général, I882 Auteur : <span class="mw-mmv-source-author"><span class="mw-mmv-author"><a data-moz-translations-id="0" href="https://commons.wikimedia.org/wiki/User:Evergreen68" title="Utilisateur:Evergreen68">Evergreen68</a></span></span></span></div><div style="text-align: left;"><span class="mw-mmv-source-author"><span class="mw-mmv-author"> </span></span></div><h2 style="text-align: center;"><span class="mw-mmv-source-author"><span class="mw-mmv-author">XL</span></span></h2><h2 style="text-align: center;"><span class="mw-mmv-source-author"><span class="mw-mmv-author"> </span></span></h2><h2 style="text-align: center;"><span class="mw-mmv-source-author"><span class="mw-mmv-author">MARBOURG</span></span></h2><div style="text-align: left;"><span class="mw-mmv-source-author"><span class="mw-mmv-author"> </span></span></div><div style="text-align: left;"><span class="mw-mmv-source-author"><span class="mw-mmv-author"> Nous restâmes une quinzaine de jours à Mayence; le logement et la vie matérielle y étaient trop chers pour nous.</span></span></div><div style="text-align: left;"><span class="mw-mmv-source-author"><span class="mw-mmv-author"> Dufournet avait un parent banquier à Francfort-sur-Mein : nous demandâmes cette ville : ce fut encore pis. </span></span></div><div style="text-align: left;"><span class="mw-mmv-source-author"><span class="mw-mmv-author"> Nos ressources nous obligèrent, après une nouvelle quinzaine, à chercher ailleurs. Le capitaine Dufournet, qui avait de la fortune et qui était bien installé chez son parent, n'hésita pas à nous donner une grande preuve d'amitié, en quittant cette famille pour nous suivre. On pouvait choisir parmi les villes désignées, <i>en s'y rendant à nos frais.</i></span></span></div><div style="text-align: left;"><span class="mw-mmv-source-author"><span class="mw-mmv-author"> Le banquier de Francfort nous conseilla alors de demander Marbourg, [<i>ville au nord de Mayence, à environ I25 km</i>] dans le Hesse-Cassel, ville universitaire de 22.000 âmes,[<i>aujourd'hui près de <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Marbourg">78.000 habitants</a></i>] annexée depuis I866. Il connaissait la population qui, disait-il, aimait les Français et détestait les Prussiens. Nous suivîmes son avis et nous restâmes à Marbourg jusqu'à la signature de la paix. <br /></span></span></div><div style="text-align: left;"><br /></div><div style="text-align: left;"> À suivre...</div><div style="text-align: left;"><br /></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><span><span>ccxciii. Le maréchal Bazaine avait écrit au prince Frédéric-Charles, le<b> 28</b>, lui demandant de se présenter à son quartier général dans la matinée du lendemain pour s'y constituer prisonnier. Le prince tardant à lui répondre, il se décide à partir et rencontre un officier qui lui apporte la réponse tant attendue : il n'est permis au maréchal de quitter les lignes françaises qu'à 5 heures du soir ou le lendemain à 9 heures du matin. Bazaine continue sa route jusqu'au village de Moulin, le dernier de nos avant-postes, se réfugiant dans la maison la plus écartée. À 4 heures il se remet en route et franchit les lignes prussiennes à Ars; la population le hue, et c'est sous la protection des gendarmes allemands qu'il peut arriver chez le prince Frédéric-Charles au château de Corny. Voir colonel D' ANDLAU,<i> loc. cit</i>., 406-4I2. <br /></span></span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><span><span> </span></span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><span><span>ccxciv. Le général Stiehle avait promis au général Jarras, que : " <i>Partout les officiers seraient traités avec les plus grands égards. </i>" Général JARRAS, <i>loc. cit</i>., 326. <br /></span></span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><span><span><br /></span></span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><span><span>ccxcv. Tous les officiers prisonniers ne firent pas le voyage dans des conditions aussi peu confortables : " <i>J'étais dans une sorte de coupé de seconde classe avec le commandant Vauson, le capitaine Méquillet, le secrétaire Clocqmin auquel on avait donné, comme à ses collègues, le rang d'officier. </i>" Colonel FIX, <i>loc. cit</i>., II, 7I.<br /></span></span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><span><span><br /></span></span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><span><span>ccxcvi. D'après la circulaire explicative du protocole : " <i>Toutes autres armes que l'épée ou le sabre ne pourront être conservées; elles devront être versées à l'arsenal de Metz munies d'une étiquette.</i> " Ce serait donc par négligence ou simple tolérance que les revolvers auraient été laissés aux officiers prisonniers. <br /></span></span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><span><span><br /></span></span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><span><span>ccxcvii. Le colonel Fix lui aussi a assisté à une scène ce genre; il la raconte en ces termes : " <i>Sur une sorte d'estrade se tenait un lieutenant ou un capitaine, une liste à la main; il faisait un appel et, comme les conversations le gênaient, il ordonna de se taire, ce qui provoqua des murmures. Son ton devint tout à coup menaçant. Par bonheur, le sang-froid de la majorité des officiers et le sentiment de notre propre dignité ramenèrent bientôt le calme.</i> " Colonel FIX, <i>loc. cit.</i>, 74. <br /></span></span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><span><span><br /></span></span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><span><span>ccxcviii. Les officiers de tous grades, en donnant leur parole d'honneur de ne pas servir contre l'Allemagne pendant la durée de la guerre pouvait rentrer dans leur foyer. — Signer cet engagement, c'était <i>" signer le revers.</i> "<br /></span></span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><span><span> </span></span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><span><span> </span></span><span><b>COMMANDANT FARINET, <i>L'Agonie d'une Armée, Metz-I870, Journal de guerre d'un porte-étendard de l'Armée du Rhin</i></b>, ancienne librairie Furne, Boivin & Cie, Éditeurs, I9I4, p. 353-369.</span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><span> </span></span></div><div style="text-align: right;">php <span style="font-size: x-small;"><span><br /></span></span></div>phphttp://www.blogger.com/profile/08859530369984862702noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4258155080337744506.post-65726771732804915182024-03-14T11:18:00.011+01:002024-03-14T11:35:07.357+01:00HAUTE-MARNE, NOGENT : PROJET DE L'USINE ÉOLIENNE DIT " LES JONQUILLES ", AVIS DÉFAVORABLE DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR<div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><b><a href="https://augustinmassin.blogspot.com/2024/02/haute-marne-nogent-le-projet-eolien-les.html">Précédemment</a></b></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"> </span></div><div style="text-align: left;"><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="800" data-original-width="1200" height="426" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh8EPfaI6PlSfChQP_sKpUODbabHjh2Lklv4yxKNKIEJ4TmWjgHtNB5u0z-BmaNO189HyJndwuUgJ5-rbGN7NvHcjT8C9i33-GjAdHb_oLme790pMyJY0CsC0Cv8EhhjxkxyUfhf44c421NGhUU9xfDNt7zwIAr39oUOmKFGxcOxQUKZI65KqA8RC2Yeo8Z/w640-h426/kids_cheerfulness_portrait_lan_wheat-1074284.jpg" width="640" /></div></span></div><span style="font-size: x-small;"><a href="https://pxhere.com/">Source</a>. <br /></span></div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"> Une très mauvaise semaine pour le porteur du projet !<br /></div><div style="text-align: left;"><ol style="text-align: left;"><li><a href="https://augustinmassin.blogspot.com/2024/03/filiere-eolienne-le-conseil-detat.html">Le Conseil d'État a annulé l'ensemble des dispositions acoustiques des éoliennes</a> définies par l'État; <br /></li><li>Avis défavorable pour son projet.</li></ol><b>L'avis défavorable</b><br /> C'est avec surprise et joie que les opposants<b><span style="font-size: x-small;">[<span style="color: #2b00fe;">i</span>]</span></b> ont appris la conclusion du rapport du commissaire enquêteur : <b>avis défavorable au projet<span style="font-size: x-small;"> [<span style="color: #2b00fe;">ii</span>]</span></b>, soulignant ses dangers pour l'environnement et les populations concernées :</div><div style="text-align: left;"> " <i>Bien que le projet présente un intérêt dans la démarche de réduction des émissions de gaz à effet de serre, compte tenu de la densité d’implantation d’éoliennes autour de Nogent et de l’effet d’encerclement généré, je considère que l’implantation du parc « éoliennes des jonquilles » va à l’encontre de l’article L.515-44 de la loi n° 2023-175 du 10 mars 2023 et a un impact négatif sur l’environnement humain et faunistique.</i> "</div><div style="text-align: left;"> " <i><b> J’émets un avis défavorable </b>à la demande d’autorisation environnementale présentée par la société H2air concernant le projet du parc « éoliennes des jonquilles » situé à 52800 NOGENT.</i> "<br /></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">Conclusions et Avis, p.8.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"> </span></div><div style="text-align: left;"><b><span style="font-size: x-small;">[<span style="color: #2b00fe;">i</span>]. </span></b><span style="color: red; font-size: x-small;">I3 avis défavorables</span><b><span style="font-size: x-small;"> " </span></b><span style="font-size: x-small;"><i> <span style="color: red;">Une pétition</span> a été lancée le I9 décembre 2023 sur le site spécialisé « change.org ». Cette pétition a recueilli <span style="color: red;">265 signatures</span> via le site « change.org » et<span style="color: red;"> I8 signatures sur un document manuscrit</span>. Une analyse de l’origine géographique des pétitionnaires met en évidence 80 signataires haut marnais. La pétition met en avant la taille importante des éoliennes, le coût des subventions et les impacts sur le paysage, la santé humaine, l’avifaune et la proximité de la zone nord de la ville de Nogent.</i> "</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">Rapport, p.8.<br /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"> </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><b>[<span style="color: #2b00fe;">i</span>i].</b> "<i> 4 aérogénérateurs présentant un gabarit maximisant de <span style="color: red;">206 m de hauteur totale</span>, de I25 m au moyeu et de I29, 25 m au sens ICPE et 2 postes de livraison. Chaque aérogénérateur présente une puissance unitaire maximale de 5,7 MW.</i> "</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">Rapport, p.4. </span><br /><br /><b>Un revers cinglant pour le promoteur et ses soutiens locaux</b><br /> On peut raisonnablement penser que le promoteur et ses amis locaux<b><span style="font-size: x-small;">[<span style="color: #2b00fe;">i</span>] </span></b>ont été pris de court par cet avis défavorable, s'attendant certainement, comme il est de coutume avec les commissaires enquêteurs haut-marnais, à une simple formalité. Ils n'avaient pas mesuré la force de l'opposition et, <b>l'objectivité de M. DESANLIS.</b><br /></div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><b><span style="font-size: x-small;">[<span style="color: #2b00fe;">i</span>]. </span></b><span style="font-size: x-small;"><span style="color: red;">9 avis favorables</span><i>; " Les entreprises pouvant être impliquées dans la construction du projet et <span style="color: red;">la plupart des collectivités locales soutiennent logiquement le projet</span>. Les aspects financier et économique sont pris en compte</i> "</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">Rapport, p.I5. </span><br /><br /><b>Une victoire pour la mobilisation citoyenne</b><br /> La décision du commissaire enquêteur est une victoire importante pour les opposants au projet et pour la démocratie participative. La mobilisation des opposants a permis de mettre en lumière les dangers de ce projet et a renforcé la détermination des citoyens à protéger leur environnement. Elle a surtout montré que <b>la mobilisation citoyenne n'est pas vaine</b> dans ce cas, comme dans bien d'autres.</div><div style="text-align: left;"> " <i>L'indignation est un commencement. Une manière de se lever et de se mettre en route. On s'indigne, on s'insurge, et puis on voit.</i> " </div><div style="text-align: left;"> <span style="font-size: x-small;"> BENSAÏD Daniel, I946-20I0.</span><br /><br /><b>L'avenir du projet</b><br /> Avec ce double " <i>effet Kiss Cool</i> " négatif, l'avenir du projet est désormais incertain. L' écornifleur du vent et ses amis peuvent bien entendu contester l'avis du commissaire enquêteur. Mais, quoi qu'il en soit, <b>la procédure devrait être suspendue jusqu'à nouvel ordre</b>, en attendant que les Pouvoirs publics définissent les nouveaux protocoles acoustiques. <br /><br /><b>Liens</b> </div><div style="text-align: left;"><ul style="text-align: left;"><li><a href="https://www.haute-marne.gouv.fr/contenu/telechargement/23930/190270/file/E%20P%20Nogent%20rapport.pdf">Rapport</a>. <br /></li><li><a href="https://www.haute-marne.gouv.fr/contenu/telechargement/23931/190275/file/EP%20NOGENT%20conclusions%20avis.pdf">Conclusion et Avis</a>. <br /></li></ul><p style="text-align: right;">php <br /></p></div><div style="text-align: left;"> <br /></div>phphttp://www.blogger.com/profile/08859530369984862702noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4258155080337744506.post-7103691684084799562024-03-14T00:48:00.020+01:002024-03-14T01:02:36.123+01:00DIJON, CHAMBRE RÉGIONALE ET TERRITORIALE DES COMPTES : MOBILISONS-NOUS POUR SAUVER LA FORÊT !<div> Rien de nouveau sous...le soleil ! Ce cri d'alarme poussé par les juges de la CRTC, via leur Rapport intitulé : <a href="https://www.ccomptes.fr/fr/documents/68925">L’ACCÉLÉRATION DU CHANGEMENT CLIMATIQUE : UN DÉFI MAJEUR POUR LES FORÊTS DE BOURGOGNE-FRANCHE-COMTÉ</a>, ne vient, malheureusement, que confirmer la très grande inquiétude déjà exprimée par les acteurs locaux du bois<b><span style="font-size: x-small;">[<span style="color: #2b00fe;">i</span>]</span></b>, concernant la possibilité d'un avenir radieux pour la forêt... <br /></div><div> Bonne nuit et bonne chance.</div><div> </div><div><b><span style="font-size: x-small;">[<span style="color: #2b00fe;">i</span>].</span></b> <span style="font-size: x-small;"> " <i>Avec le changement climatique, les aléas de type sécheresse/canicule seront beaucoup plus fréquents. En conséquence, les pullulations d’insectes ravageurs, dont le développement est souvent favorisé par les vagues de chaleur, seront également plus présentes à l’avenir. L’épidémie de scolytes qui sévit depuis 20I8 dans le grand quart nord-est de la France en est un parfait exemple.</i> "<br /></span></div><div><span style="font-size: x-small;"> " <i>La fluctuation des populations de scolytes est fortement liée aux conditions météorologiques, un temps chaud et sec accélère leur cycle de développement et multiplie le nombre de générations dans une année. Leur prolifération peut également être favorisée par la présence d’épicéas fragilisés par la sécheresse, cassés ou renversés par des vents forts ou une tempête...</i> "</span></div><div><span style="font-size: x-small;"> " <i>D’autres ravageurs ou maladies, dont le développement est facilité par la hausse des températures,sont aujourd’hui surveillés par les professionnels de la forêt : chenille processionnaire, buprestes… </i>"</span></div><div><span style="font-size: x-small;">" <i>En Bourgogne-Franche-Comté, c’est le hêtre qui montre aujourd’hui des signes inquiétants de dépérissement à la suite des sécheresses à répétition.</i> "</span></div><div><span style="font-size: x-small;"> " <i>D’autres essences présentes en Bourgogne-Franche-Comté, comme le sapin pectiné, sont également surveillées de près car particulièrement sensibles aux épisodes de sécheresses à répétition. Ce sont notamment les peuplements présents à basse altitude, < 600 m, sur des stations sèches, exposition sud, faible réserve utile en eau, etc., qui sont les plus vulnérables. </i>"</span></div><div><span style="font-size: x-small;"> </span><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="653" data-original-width="572" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhe7LOz4pDb8_5sy_ydgRTthrHl-nGIyy4A68qhyJit49S6RsL8lp-XPUi5Hl9u18pej3-N58sOUZgUpUC3qC4Kp4NKYhm7OlhJEMEFtm4lai4JBGSvxL1u0J8kNo7uqte33KMVRCjfb0RTrsVxNtk8h8w2ruErpA1LCLLyOCgrde6PyFeWEABQwccKzsCK/s320/Screenshot%202024-03-14%20at%2000-36-38%20plaquette%20changement%20climatique_VF.pdf.png" width="280" /></div></span></div><span style="font-size: x-small;"><br /></span></div><div><span style="font-size: x-small;"><a href="https://fibois-bfc.fr/sites/default/files/documents/plaquette%20changement%20climatique_VF.pdf">Plaquette - Adaptation des forêts de Bourgogne-Franche-Comté au Changement Climatique </a>:<br /></span></div><div> </div> <span style="font-size: x-small;"><a href=" https://www.onf.fr/vivre-la-foret/forets-de-france/+/1b6d::adaptation-des-forets-aux-changements-climatiques-en-bourgogne-franche-comte.html">L'adaptation des forêts aux changements climatiques en Bourgogne-Franche-Comté</a> <br /> </span><div style="text-align: right;"> php<br /></div><div> </div> <div style="text-align: center;"><b><span style="font-size: large;">***</span></b><br /></div><div><h2 style="text-align: left;"> La Chambre régionale des comptes de Bourgogne-Franche-Comté publie un rapport alarmant sur l'état de nos forêts</h2><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"> Sécheresse, parasites, prolifération du gros gibier, essences inadaptées, politiques en retard… Les handicaps se multiplient pour assurer l'adaptation des forêts de Bourgogne-Franche-Comté au réchauffement climatique. Dans un rapport, la Chambre Régionale des Comptes appelle à la mobilisation. </div><p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="680" data-original-width="1200" height="362" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiLtFOaxCI_1w1yLNiSjjGB0WR3_AwPbsk9VPcpA_vIccbmYRsBKEYsoOABoSKqdiON9nvmQe1XiEJH7PLpC6LafAg7_6vjCKS8I3RD6F-cyuFaDj36VL-6Wfof98acPfOi9pPTVf0ytIVoN3AVCGdnGLVkOWez7KLJ7d41RH77Ac_RoAeFpn4-tPIdjfzo/w640-h362/1200x680_sc_maxnewsworldfive833593.jpg" width="640" /></div><p></p><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">La forêt de Bourgogne-Franche-Comté est menacée par le réchauffement climatique © Maxppp - Philippe TRIAS </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"> </span></div><div style="text-align: left;"> C'est un rapport thématique d'une cinquantaine de pages que publie cette semaine la Chambre régionale des comptes de Bourgogne-Franche-Comté. Une première pour cette institution traditionnellement tournée vers l'examen des comptes des collectivités locales et de l'efficacité des politiques mises en œuvre, et qui montre l'urgence d'une situation qui ne cesse de se dégrader. "<i> L'accélération du changement climatique : un défi majeur pour les forêts de Bourgogne-Franche-Comté </i>" dresse un certain nombre de préconisations à destination des politiques en matière de gestion des forêts alors que la situation devient alarmante.</div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><b>Un poids économique important en Bourgogne-Franche-Comté</b></div><div style="text-align: left;"> En Bourgogne-Franche-Comté, la forêt couvre 36% du territoire, 60% appartient au privé et sa gestion implique une multitude d'acteurs de tous horizons. Pour dresser un état des lieux précis, la Chambre Régionale des Comptes a effectué plus d'une vingtaine de contrôles ces derniers mois sur le terrain dans les départements de Côte-d'Or, de Haute-Saône, du Doubs et du Jura et les constats sont sans appel. La répartition des espèces est modifiée par le réchauffement climatique, de nombreuses essences dont inadaptées voir désormais menacées de disparaître comme les hêtres et les sapins. Le taux de mortalité est en hausse constante, notamment dans les forêts de moyenne montagne rongées par les scolytes.</div><div style="text-align: left;"> Les conséquences sont multiples notamment pour les 2 245 communes forestières de la région où leur principale source de revenus est en chute libre depuis 20I8, certaines d'entre elles se retrouvant même dans des situations financières catastrophiques, d'où une préconisation de mutualiser les gestions de ces forêts au niveau intercommunal afin de réduire les risques pour les petites communes aujourd'hui complètement démunies.</div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><b>Des politiques inadaptées</b></div><div style="text-align: left;"> Ce problème du réchauffement climatique et ses conséquences sur l'environnement et sur l'économie est pourtant bien pris en compte par l'État. Pour la Bourgogne-Franche-Comté, le plan de relance prévoit même 37.4 millions d'euros pour planter des arbres, mais il apparaît que cela ne va concerner que 8.I34 hectares sur I0.000 hectares concernés par les maladies, la sécheresse ou encore les incendies.</div><div style="text-align: left;"> De plus, la mise en œuvre de ces politiques est beaucoup plus lente que les effets du réchauffement climatique et difficilement transposable d'une région à une autre. Elle est aussi freinée par un manque de graines et de plants, un manque d'entreprises pour réaliser les travaux, ce à quoi il faut aussi ajouter un taux d'échec des plantations accru par les périodes de sécheresse de plus en plus courantes et longues.</div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><b>Le problème du gros gibier</b></div><div style="text-align: left;"> Dans son rapport, la Chambre Régionale des Comptes insiste aussi sur l'équilibre forêt-gibier. Cela peut paraître secondaire, c'est tout le contraire. La forte augmentation de la population de cervidés impacte directement la capacité de la forêt à se régénérer. À quoi sert de planter de jeunes arbres s'ils sont dévorés au fur et à mesure par les animaux dont l'appétit pour les jeunes pousses est sans limites ?</div><div style="text-align: left;"> Mais le problème est complexe, car il implique des concertations entre les pouvoirs publics, les fédérations de chasseurs et les défenseurs des animaux. Sujet sensible qui se traduit souvent par un dialogue au point mort et pendant ce temps, la population de gros gibier prolifère et les dégâts en même temps.</div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><b>Développer une culture du risque " <i>incendie de forêt </i>"</b></div><div style="text-align: left;"> Autre point important souligné dans ce rapport, le manque de culture du risque "<i> incendie de forêt</i> ". Il ne concerne plus seulement les espaces boisés du sud de la France. On se souvient du difficile combat des pompiers jurassiens pendant l'été 2023 <a href="https://www.francebleu.fr/infos/environnement/photos-un-an-apres-les-feux-de-foret-dans-le-jura-retour-pres-du-lac-de-vouglans-4243695">au tour du lac de Vouglans</a> où mille hectares de forêt sont partis en fumée. Mais le Morvan et la Côte-d'Or ont aussi connu leurs lots de feux de forêt. Sensibiliser le public est donc aujourd'hui primordial, mais aussi tous les acteurs forestiers et les communes. Il n'est en effet pas rare que les chemins forestiers ne soient pas adaptés au passage des camions de pompiers, un problème facile à régler avec une meilleure concertation avec les SDIS.</div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"> <span style="font-size: x-small;"><b><i><a href="https://www.francebleu.fr/infos/environnement/la-chambre-regionale-des-comptes-de-bourgogne-franche-comte-publie-un-rapport-alarmant-sur-l-etat-de-nos-forets-8361459">Sur le Web </a></i></b></span><br /></div></div>phphttp://www.blogger.com/profile/08859530369984862702noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4258155080337744506.post-18462414809869184302024-03-13T18:46:00.005+01:002024-03-13T18:49:23.015+01:00ÉLECTRICITÉ, ÉNERGIES RENOUVELABLES : QUAND LE CONTRIBUABLE FRANÇAIS PAYE POUR DÉCARBONER... LES PAYS VOISINS<div style="text-align: left;"> Après avoir été traités de " <i>veaux</i> " par l'un des plus illustres personnages de l'histoire de France<b><span style="font-size: x-small;">[<span style="color: #2b00fe;">i</span>]</span></b>, puis de " <i>sans dents</i> " par un récent président de la République éphémère<span style="font-size: x-small;">[<b><span style="color: #2b00fe;">ii</span></b>], </span> ne serions-nous pas, depuis quelques années, pris pour les <i>"dindons de la farce</i>" par tout ceux de la filière des énergies renouvelables, qui semblent profiter de la situation à nos dépens ? <br /> De l'exploitant agricole qui loue ses terres pour accueillir une usine, aux arcanes européennes, en passant par l'écornifleur de vent ou de soleil, le notable local, les parlementaires, le ministre de la Transition écologique ou de... l'Économie, le président de la République, les experts, les ONG, etc., <br /></div><div style="text-align: left;"> L'expression "<i> être le dindon de la farce</i> " signifie être la victime d'une plaisanterie, d'une tromperie ou d'une duperie.</div><div style="text-align: left;"> En d'autres termes, cela veut dire, AU CHOIX :</div><div style="text-align: left;"><ul style="text-align: left;"><li>Se faire avoir</li><li>être berné</li><li>être ridiculisé</li><li>payer les pots cassés</li><li>se retrouver dans une situation fâcheuse à cause des autres</li></ul><span style="font-size: x-small;">[<b><span style="color: #2b00fe;">i</span></b>]. Dans son livre <i>De Gaulle, mon père</i>, DE GAULLE Philippe, I92I-2024, rapporte la réaction de son père après l’armistice de I940 : «<i> Les Français sont des veaux, ils sont bons pour le massacre, ils n’ont que ce qu’ils méritent, ils sont comme cela depuis les Gaulois.</i> »</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">[<b><span style="color: #2b00fe;">ii</span></b>]. " <i>Valérie Trierweiler a donc eu la réaction explosive qu'appréhendait son ancien compagnon. Elle a posté sur le réseau social Twitter le SMS reçu de Hollande le 3I mai 2008 à I2 h. 39, et non le 3I mai 2005, comme elle l'affirmait dans un premier temps. « Je suis avec ma copine Bernadette dans une grande manifestation dans son canton. Je lui ai fait un numéro de charme. Mais tu ne dois pas t'inquiéter. Dans son discours, elle a fait un lapsus formidable. Rire général, même chez les sans-dents »</i>. "<br /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><a href="https://www.leparisien.fr/laparisienne/people/sans-dents-valerie-trierweiler-devoile-un-sms-de-francois-hollande-12-10-2016-6197907.php ">Source</a>. </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><br /></span></div><div style="text-align: left;"><b>Origine de l'expression</b></div><div style="text-align: left;"> " <i>Mais comment le dindon est-il intervenu dans la locution bien connue ? Être le dindon de la farce, c'est servir de dupe dans une affaire bancale ou une entreprise ratée dont on subit les inconvénients, alors que des partenaires plus habiles, ou plus chanceux, tirent leur épingle du jeu. L'expression se signale à l'écrit dès le milieu du XIX<sup>e</sup> siècle, ce qui implique une circulation orale pendant la Révolution, prodigue, comme on sait, de farces de toutes natures.</i></div><div style="text-align: left;"><i><br /><b>Les Bourbons, dindons d'une farce historique</b><br /> Bien sûr, les dindons ont eu de tout temps une réputation de sottise et de vanité mêlées qui les désignaient à la moquerie. L'aspect cérémonieux du volatile en habit noir avec la « cravate » rouge, sa démarche guindée prêtent à rire. Au 20 mars I8I5, alors que Louis XVIII venait de quitter précipitamment les Tuileries devant l'arrivée de Napoléon de retour de l'île d'Elbe, un caricaturiste exposa à Paris un dessin où l'on voyait des dindons épouvantés sortir par les portes du château, tandis que les fenêtres s'ouvraient à l'étage pour accueillir le vol glorieux d'un aigle... Loin d'être à la source de la locution, cette caricature laisse supposer que cette façon de parler était déjà courante à la veille des Cent Jours. Les Bourbons se trouvaient alors, en effet, les dindons de cette farce historique vouée au massacre.<br /> À la vérité il exista à Paris, pendant la longue période d'un siècle, une forme de divertissement forain que l'on appelait « le ballet des dindons » et qui semble liée à la locution qui nous occupe. L'argument du spectacle était le suivant : on plaçait quelques-unes de ces volailles placides sur une tôle surélevée et clôturée, formant une scène, puis on chauffait progressivement ce plancher métallique par en dessous. À mesure que la chaleur se faisait sentir dans leurs pattes, les dindons commençaient à s'agiter, à danser sur la tôle d'un air évidemment grave qui mettait en joie les badauds admis à contempler l'action.</i></div><div style="text-align: left;"><i><br /><b>Un ballet endiablé de dindons</b><br /> Il suffisait alors qu'un vielleux se prît à suivre le rythme des pauvres bêtes, qui s'accélérait tandis qu'on activait le feu sous leurs pattes, pour donner l'illusion d'un ballet endiablé soutenu par la musique. De quoi faire hurler de rire l'assistance, qui se tenait les côtes !... <b>Le ballet des dindons fut supprimé en I844, par une ordonnance du préfet de police</b>, en même temps qu'étaient interdits les combats d'animaux tellement goûtés par le public, dont les derniers se déroulaient à la Barrière du Combat, précisément. </i>"<br /><span style="font-size: x-small;">DUNETON Claude, I935-20I2,<i> D'où vient le dindon de la farce ?</i> ,<i> le Figaro</i>, 20I7.</span></div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="347" data-original-width="616" height="225" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgZtrC0eS8-06ruZ6ecwCiURtGbTScTOwn0aBYqYwfDnpy2o2F3G1X2czJAIe3wRK3ciN5NFyRZwL3Zk0LZ-vNiynx-rmiR_h8AXVo-S1cpqh3EaMcZKDnq5vB-MYX7vKbXgyXNAKTWrNJo4SMBk8Ysn0dWurbBimRApLgUAOrIvZA4a35biOHaIPo560fL/w400-h225/XVM676263a0-0f21-11e7-9ba8-d43cdbef99cb.webp" width="400" /></div></div><div style="text-align: left;"></div><div style="text-align: left;"></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">Free Birds de Jimmy Hayward, 20I3. Rue des Archives/Rue des Archives/BCA </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"> </span><br /></div><div style="text-align: right;">php<br /></div><div style="text-align: center;"><b><span style="font-size: large;"> </span></b></div><div style="text-align: center;"><b><span style="font-size: large;">*** </span></b><br /></div><h2 style="text-align: left;"> Nos investissements en énergies éoliennes et solaires servent-ils à décarboner les pays voisins ?</h2><div style="text-align: left;"> Commençons par rappeler que les énergies éoliennes et solaires sont des sources certes renouvelables, mais intermittentes et non pilotables. <b>Elles ne produisent pas d’électricité lorsqu’il y en a besoin mais lorsqu’il y a du vent ou du soleil.</b> En exploitant les données très détaillées sur la consommation d’électricité et sur la contribution des diverses sources d’électricité, il est possible d’avoir une vision réelle, indiscutable, de l’utilité passée de chacune de ces sources. Ce qu'on découvre ? C'est que éolien et solaire ont très peu contribué aux besoins d’électricité et à la réduction, en France, de nos émissions et qu'<b>en 20I9, ces énergies produites en France avaient évité l'émission de 20 millions de tonnes de CO2... dont I5 chez nos voisins européens. </b> </div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><b>Point sur la production, les freins... et les avantages accordés</b></div><div style="text-align: left;"><b> </b></div><div style="text-align: left;"> <b>L'énergie éolienne :</b></div><div style="text-align: left;"> En moyenne, dans le climat français, des éoliennes produisent <b>sur une année environ 24% de leur puissance installée, pour comparaison c’est environ 80% pour un parc nucléaire</b>, et aucun progrès technologique ne saurait le modifier puisque cela ne dépend que du régime des vents. Cette production est très variable d’une année à l’autre mais aussi pratiquement d’une minute à l’autre, d’une part parce que les vents sont très variables, mais plus encore à cause d’une loi physique. <b>L’énergie produite par une éolienne varie, en effet, comme le cube de la vitesse du vent</b> : ainsi pour <span style="color: red;">un vent baissant de 45 à I5km/h la quantité d’électricité produite ne sera pas divisée par 3 mais par 27</span>. En outre par temps très froid en hiver, sous un anticyclone, alors que les besoins d’électricité sont les plus élevés, il y a très peu de vent.</div><div style="text-align: left;"><br /></div><div style="text-align: left;"> <b> L'énergie solaire : </b></div><div style="text-align: left;"> Quant au solaire, il ne produit bien sûr pas la nuit; <b>il produit surtout en été alors que la consommation électrique est la plus faible</b>. Au total, avec l’ensoleillement moyen en France, <span style="color: red;">le solaire ne produit que I4% environ de sa puissance installée</span>. <b>De ces I4%</b>, <b>9% </b>seulement sont produits entre <b>décembre et janvier</b>, mois qui représentent 30% de la consommation électrique annuelle et <b>40% entre juillet et août</b> lorsque la consommation électrique est au plus bas avec seulement 2I% de la consommation électrique. En n’oubliant pas que le solaire ne produit rien la nuit, <span style="color: red;">sa saisonnalité est totalement à l’opposé des besoins.</span></div><div style="text-align: left;"> Du fait de ces très forts handicaps, naturels et donc inévitables, l’État pour attirer des investisseurs dans les ENRi a dû leur offrir de nombreuses conditions avantageuses : entre autres,<b> certaines garanties de prix mais aussi des garanties de quantités.</b> Par contrat ou de fait, l’électricité éolienne et solaire a priorité d’injection sur le réseau, c’est-à-dire que dès qu’il y a du vent ou du soleil, l’électricité produite est achetée, que l’on en ait besoin ou non !</div><div style="text-align: left;"> Cela distord ainsi très fortement la signification des bilans annuels que publie RTE, sur la part des ENRi dans notre approvisionnement. Pour essayer de comprendre leur vraie utilité, il va falloir d’autres approches.</div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><b>Éolien et solaire sont-ils utiles pour satisfaire aux pointes de consommation ?</b></div><div style="text-align: left;"> Une étude très détaillée du think tank <i>Cérémé</i> fait le point de la contribution des diverses sources à des journées de pointes de consommation, au pas de la demi-heure,<b> sur deux années</b>, à partir des données de RTE. Il en ressort que <b>de 9 h.00 à I3 h. 00, l’éolien n’a contribué à la demande que pour I,8 à 2,5% et le solaire pour I,3%.</b> Éolien et solaire n’ont jamais contribué plus que I0% de leur puissance installée. La situation est pire de <b>I7 h. 00 à 2I h. 00 </b>avec une contribution de <b>l’éolien de 3% et nulle pour le solaire. </b>Une extrêmement faible utilité dans des moments critiques !</div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="458" data-original-width="707" height="414" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhZLJNXk7T4DQ8UVsJzflpsYQ1R5w0AwTRY3MVonyiS9epEpm635f0qJ4tsmp1BWW876K-DZd8MZSUd3nWL8ydhbyDehnT_9dtJTkcaOn_-XlN1STaKOVUzb5r2rxGSsL5Ft_8Ld9iRzzpz8n_zSwvv9gjxi1pOm-5WrDGElbANkdC5d-de7Wnwg-QOI-Wd/w640-h414/ifrap0.png" width="640" /></div><br /> </div><span style="font-size: x-small;">Le graphique ci-dessus permet de faire un point complet sur le mois de janvier 2024. On y voit :<br /></span><ul style="text-align: left;"><li><span style="font-size: x-small;"> que les centrales thermiques, à gaz, doivent intervenir lors des pointes alors que l’éolien, en vert, ne produit pas et </span></li><li><span style="font-size: x-small;">que le solaire est insignifiant.</span></li><li><span style="font-size: x-small;">que la courbe des exportations, trait noir, suit exactement la courbe de la production éolienne, en miroir.</span></li></ul><div style="text-align: left;"><b>Une énergie vouée à l'exportation ?</b></div><div style="text-align: left;"> Ainsi, lorsqu’il y a besoin de l’éolien et du solaire comme sources décarbonées, ils ne produisent pas forcément. À l'inverse, leur production peut reprendre alors qu'aucun besoin ne se présente et dans ce cas, l’obligation d’acheter leur production nous oblige à vendre sur le marché spot européen. Problème,<b> le prix de vente sur le marché spot est extrêmement variable et peut-être très bas contrairement au prix d'achat par EDF qui est garanti.</b> Et le constat est le même sur des mois d’été où une partie importante de la production éolienne et surtout solaire est exportée. </div><div style="text-align: left;"> RTE dans son <i>Bilan électrique</i> 20I9 faisait, lui même, ce constat en soulignant que l<b>es énergies éoliennes et solaires avaient évité l’émission de 20 millions de tonnes de CO2, dont 5 en France et... I5 dans les pays voisins. </b>Oui, vous avez bien lu : <span style="color: red;">les énormes investissements, les multiples subventions de l’État, c’est-à-dire du contribuable, ont servi pour 75% à décarboner nos voisins européens.</span> Et même 75% de la taxe d’accise, ex CSPE, que chaque consommateur d’électricité acquitte avec sa facture, <b>8,4 milliards d’euros</b> annuellement pour l'ensemble de la collecte, a servi pour plus de 6 milliards d’euros... à décarboner nos voisins en 20I9. </div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><b>La problématique de la substitution au nucléaire...</b></div><div style="text-align: left;"> Et lorsqu’ils ne sont pas exportés, <b>que deviennent les excédents de production des ENRi, énergies renouvelables, sur les besoins réels, causés par la priorité d’injection ?</b> Premier point, il ne peuvent se substituer aux centrales thermiques bien qu’elles émettent du CO2. En effet, leur part dans la production électrique totale de 7% est techniquement quasi incompressible. <span style="color: red;">Très flexibles et très réactives, les centrales thermiques servent toute l’année pour ajuster finement, à tout moment, la production à la consommation et, pour les reste, à fournir les derniers MWh lors des pointes hivernales.</span> Alors au final, on constate en exploitant les données de RTE, que<span style="color: red;"> l’excès des ENRi s’est largement substitué à la production nucléaire sur la période 20I0-20I9 au moins</span>. Nous n’avons pas les moyens de quantifier exactement cette substitution mais RTE dispose sans aucun doute des outils de simulation pour le faire.</div><div style="text-align: left;"> Qu'en conclure ? <span style="color: red;">Que remplacer à grand frais pour l’État, soit le contribuable, et pour le consommateur, une source décarbonée existante par des ENRi décarbonées, sans aucun impact en net sur nos émission totales, est absurde. </span>En résumé, éolien et solaire ont très peu contribué aux besoins d’électricité et à la réduction, en France, de nos émissions. Ce n’est d’ailleurs pas surprenant : avant toute capacité significative d’ ENRi, pendant des années et pour des niveaux de consommation électrique stables et proches des niveaux actuels, notre production électrique était déjà décarbonée à 90% au moins.</div><div style="text-align: left;"> <b> En 2023</b>, <span style="color: red;">l’Allemagne a émis 360g de CO2 par kWh produit, la France 32g soit 11 fois moins, et pour une moyenne de l’Union européenne à 260g environ.</span> Et pourtant, l’Allemagne, après avoir investi plus de 500 milliards d’euros, dispose fin 2023 d’une capacité totale d’ ENRi 3,6 fois plus grande que la France.</div><div style="text-align: left;"> <b>La France n’a à l’évidence pas les mêmes problèmes que l’Allemagne. Pourquoi alors aurait-elle besoin des mêmes solutions ?</b> C’est pourtant à un mimétisme que veut nous contraindre l’Union Européenne, fortement poussée par l’Allemagne.</div><div style="text-align: left;"> À la suite de la publication en septembre 2023 de la SFEC 2023, Stratégie française pour l’énergie et le climat, vont s’ouvrir au Parlement des débats qui conduiront à une nouvelle PPE : Programmation pluriannuelle de l’énergie. <b>Ces choix engageront plusieurs centaines de milliards d’euros, pour satisfaire à l’accroissement des besoins d’électricité provoqué par l’électrification plus poussée du pays.</b> Ces choix auront un impact majeur sur notre souveraineté électrique et aussi sur notre pouvoir d’achat futur et sur la viabilité de notre industrie. Ils nous concernent tous.</div><div style="text-align: left;"> <span style="color: red;">Il est capital qu’ils soient faits non par idéologie ou par mimétisme, mais à l’examen de données factuelles et, en particulier, des enseignement du passé qu’a détaillés cette note.</span> Il y a certes beaucoup de science et de technologie dans les équipements de production électrique ou les outils de gestion de réseau; les grands choix du futur mix électrique ne relèvent cependant pas de telles connaissances mais du bon sens, pourvu que les faits soient objectivement expliqués. C’est ce que les Français doivent exiger de ces débats.</div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"> <span style="font-size: x-small;"> <b><i><a href="https://www.ifrap.org/agriculture-et-energie/nos-investissements-en-energies-eoliennes-et-solaires-servent-ils-decarboner-les-pays-voisins">Sur le Web</a></i></b> </span><br /></div>phphttp://www.blogger.com/profile/08859530369984862702noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4258155080337744506.post-40549114966267932072024-03-13T16:04:00.022+01:002024-03-13T16:22:34.286+01:00 ÉLECTRICITÉ, FILIÈRE ÉOLIENNE : LE CONSEIL D'ÉTAT ABROGE LES PROTOCOLES DE MESURE DE NUISANCES SONORES<div><div style="text-align: left;"> " <i>Article I<sup>er</sup>: L’article 14 de l’arrêté « autorisation » du 10 décembre 2021, en tant qu’il insère un II à l’article 28 de l’arrêté « autorisation » du 26 août 2011, l’article 15 de l’arrêté « déclaration » du 10 décembre 2021, en tant qu’il insère un II au point 8.4 de l’annexe I de l’arrêté « déclaration » du 26 août 2011, l’arrêté « autorisation » du 10 décembre 2021 en tant qu’il applique les règles de distance fixées par son article 3 au renouvellement des installations existantes, dans les conditions prévues par sa nouvelle annexe III,<span style="color: red;"><b> les décisions du 10 décembre 2021, du 31 mars 2022 et du 11 juillet 2023 relatives à l’approbation du protocole de mesure de l’impact acoustique d’un parc éolien terrestre, et les différentes versions du protocole ainsi approuvées sont annulés</b></span></i><span style="color: red;"><b> </b></span>"<br /></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><a href="https://cmeol.info/cmeol/index.php?option=com_acym&ctrl=fronturl&task=click&urlid=16&userid=4359&mailid=329">Décision du Conseil d’État n°465036 du 8 mars 2024</a></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"> </span></div><b>Lire sur le même sujet </b>: <i>« Échauffour, dans l’Orne, était une paisible bourgade du bocage normand jusqu’à l’arrivée des cinq éoliennes. Le collectif mené par Fabien Ferreri vient d’obtenir leur arrêt provisoire. » </i></div><div><i><span style="font-size: x-small;"><a href=" https://www.leparisien.fr/environnement/pollution-sonore-on-va-couper-le-sifflet-aux-eoliennes-01-02-2021-8422380.php">Le Parisien</a>, Ier février 202I</span></i><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"> </span></div><div style="text-align: left;"><div style="text-align: center;"><span style="font-size: x-small;"> </span><b><img border="0" data-original-height="582" data-original-width="932" height="125" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg967GAbe9WsP5KRRVbLHylaHlSa6AV74dNEZRNG-O2ZArDgUhmrZGBWMaoJlNYB7BUYczqPIBtXLDexwx_TXWlS79Piz-zX_D6haX2N6dnTeCGyFEzxWezj8QH7-abMAoLJ3YiDJ6RC1fbE1SJJqqYe4v6g7s1RB84iTtraNGwVa-T0mAVJS-Za68BOEN2/w200-h125/echauffour.jpg" width="200" /></b></div> </div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"> </span></div><div style="text-align: left;"> Le 8 mars 2024, Journée de la Femme, un autre évènement majeur, pour des millions d'hommes et... de femmes, se manifeste sans trop attirer l'attention, exempté de tous ceux directement concernés : <b>le Conseil d'État a annulé l'ensemble des dispositions acoustiques des éoliennes prises par l'État</b> ! Cette décision est une victoire sans précédent pour les riverains qui souffrent depuis des années des nuisances sonores des éoliennes.<span style="font-size: x-small;">[<span style="color: #2b00fe;"><b>i</b></span>]</span></div></div><div><br /><b>Un long combat mené par les associations</b><br /> C'est l'aboutissement d'un long combat mené par de nombreuses associations, dont <a href="https://echauffour-environnement.fr/#association ">Échauffour Environnement</a>, Belle Normandie Environnement, <a href="vdbenpb@yahoo.fr ">BNE</a>, et la Fédération Environnement Durable, <a href="https://environnementdurable.org/">FED</a>. Elles ont uni leurs forces pour dénoncer les protocoles acoustiques en vigueur imposés par les promoteurs éoliens.<span style="font-size: x-small;">[<span style="color: #2b00fe;"><b>i</b></span></span><span style="font-size: x-small;"><span style="color: #2b00fe;"><b>i</b></span></span><span style="font-size: x-small;"><span style="color: #2b00fe;"><b></b></span>]</span><br /><br /><b>Des arguments scientifiques solides</b><br /> Le Conseil d'État a été convaincu par les arguments scientifiques présentés par les associations et les victimes quotidiennes des nuisances de ces machines. La décision souligne que <span style="color: red;">les études acoustiques réalisées sur la base des protocoles existants ne sont pas fiables et ne permettent pas de garantir la protection des riverains contre les nuisances sonores; </span>cette décision est assortie d'un<span style="color: red;"> effet rétroactif</span>, ce qui signifie <span style="color: red;">qu'elles sont réputées n'avoir jamais existé.</span> Cela pourrait avoir des implications importantes pour l'ensemble des usines éoliennes, en activité ou futures.<span style="font-size: x-small;">[<span style="color: #2b00fe;"><b>i</b></span>]</span><br /><b> Conséquences directes de la décision : </b><b>les préfets</b> ne pourront plus donner d'autorisations environnementales pour les projets éoliens tant que de nouveaux protocoles acoustiques n'auront pas été définis.</div><div> Mais la fin de l'histoire n'est pas écrite et la mobilisation des associations est indispensable en attendant la réplique de la part des écornifleurs du vent, qui ne manqueront pas de trouver de nouveaux arguments pour défendre leurs intérêts.<br /> Malgré tout, par cette décision, <b>un cap crucial a été franchi !</b><br /> Un grand merci aux nom de tous aux associations qui se sont mobilisés pour cette cause, ainsi que Maître Monamy, avocat et FERRERI Fabien, <i>Échauffour environnement</i>, pour son expertise scientifique essentielle.<br /><br /><b>Quel impact sur l'avenir de notre environnement du quotidien ?</b><br /> La décision du Conseil d'État aura, sans nul doute, un impact crucial sur l'avenir énergétique français mais, aussi, <b>ET SURTOUT</b>, sur l'horizon dans nos campagnes et sur notre bien-être au quotidien. Aujourd'hui, <b>le développement de l'énergie éolienne terrestre se trouve désormais freiné</b>, en attendant la mise en place de nouvelles autorisations et règles conformes à la loi. Cette décision soulève également des questions quant à la viabilité des projets en cours et à l'avenir des usines éoliennes existantes.<br /><br /><span style="font-size: x-small;"><b>[<span style="color: #2b00fe;">i</span>]. Les différents cas de figure<br /></b></span></div><div><ul style="text-align: left;"><li><span style="font-size: x-small;"><b>Projets en instruction :</b>
<b>l'instruction des demandes d'autorisation d'exploitation est suspendue</b>
jusqu'à la mise en place de nouveaux protocoles acoustiques. Les
porteurs de projets devront donc resoumettre leur dossier avec une
évaluation environnementale prenant en compte les nouvelles exigences.</span></li></ul><ul data-sourcepos="5:1-7:0" style="text-align: left;"><li data-sourcepos="6:1-7:0"><span style="font-size: x-small;"><b>Projets autorisés non encore construits :</b>
<b> les autorisations d'exploitation déjà délivrées ne sont plus valides</b>.
Les porteurs de projets devront obtenir une nouvelle autorisation après
avoir réalisé une nouvelle évaluation environnementale.</span></li><li data-sourcepos="6:1-7:0"><span style="font-size: x-small;"><b>Usines en activité </b>:<b> la question se pose : stop ou encore ?</b> En principe, les usines éoliennes construites sur la base d'arrêtés désormais illégaux <span style="color: red;">ne devraient plus être autorisées à fonctionner en l'état</span>. Cependant, il est important de noter que :<b> - </b></span><span style="font-size: x-small;"><b>Le Conseil d’État n'a pas ordonné l'arrêt immédiat de ces usines</b>; il appartiendra, peut-être, aux préfets de prendre les mesures nécessaires pour faire respecter la décision du Conseil d’État.</span><span style="font-size: x-small;"><b> / Les exploitants concernés peuvent contester la décision du Conseil d’État</b>. / Dans le pire des cas...pour eux, ils peuvent également <b>demander aux préfets de leur accorder une dérogation</b> pour continuer à exploiter.</span></li></ul><span style="font-size: x-small;"> Il est donc <b>tout à fait possible qu'un certain nombre d'usines éoliennes continuent à fonctionner</b>, même si les arrêtés sur lesquels elles étaient autorisées sont désormais illégaux. </span></div><div><span style="font-size: x-small;"><br /></span></div><div><span style="font-size: x-small;"><b>[<span style="color: #2b00fe;">i</span>i].</b> </span><span style="font-size: x-small;"><b>Associations et collectifs</b><br /> - Alpes Provence Côte d'Azur Environnent<br /> - Belle Normandie Environnement<br /> - Collectif Allier Citoyens <br /> - Collectif régional d'experts et de citoyens pour l'environnement et le patrimoine<br /> - Échauffour environnement <br /> - Fédération Anti-éolienne de la Vienne<br /> - Fédération Environnement Durable<br /> - Fédération Vent contraire en Touraine et Berry, <br /> - Fédération Stop éoliennes Hauts-de-France<br /> - MorVent en colère <br /> - Occitanie Pays catalan Énergies Environnement <br /> - Pour la protection du Pays d'Ouche<br /> - SOS Danger éolien - Vent de colère ! Fédération nationale<br /> - Vent de sottise</span></div><div style="text-align: left;"><div style="text-align: left;"><br /></div><div style="text-align: right;">php <br /></div><div style="text-align: left;"> </div></div>phphttp://www.blogger.com/profile/08859530369984862702noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4258155080337744506.post-33457654157638692242024-03-13T12:32:00.001+01:002024-03-13T12:37:11.824+01:00ALLEMAGNE, ENERGIEWENDE : LE GOUVERNEMENT SERMONNÉ PAR LA COUR DES COMPTES CAR IL EST NETTEMENT EN RETARD SUR SON PROGRAMME<div style="text-align: left;"> La Cour des comptes allemande a sévèrement critiqué le gouvernement actuel dans son dernier rapport. Elle souligne que les calendriers fixés par les différentes lois sur l'énergie n'ont pas été respectés. Elle dénonce les conséquences fâcheuses pour l'image de sérieux de l'Allemagne, dont voici quelques exemples :</div><div style="text-align: left;"><ul style="text-align: left;"><li><b>manque de fiabilité</b> : le non-respect des engagements nuit à la crédibilité de l'Allemagne en tant que partenaire fiable sur la scène internationale;</li><li><b>risque de perte d'investissements</b> : les investisseurs étrangers peuvent hésiter à investir dans un pays où les politiques ne sont pas stables et prévisibles;</li><li><b>coûts supplémentaires</b> : les retards dans la transition énergétique peuvent entraîner des coûts supplémentaires pour les consommateurs et les contribuables.</li></ul> En conclusion, ceux qui espéraient au final que la Cour des comptes allemande remette en cause l'Energiewende et préconise la fin de l'éolien et du solaire au profit du nucléaire seront déçus. <b>Le rapport ne remet pas en cause l'objectif de la transition énergétique, mais souligne la nécessité de respecter les calendriers et d'améliorer la planification.</b><br /> Le changement ? c'est pour après-demain !?</div><div style="text-align: left;"><p style="text-align: right;">php <br /></p></div><div style="text-align: center;"><b><span style="font-size: large;">***</span></b></div><h2 style="text-align: left;"> Le rapport accablant de la Cour Fédérale des Comptes sur la transition énergétique</h2><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"> Il semble que la Cour Fédérale des Comptes, organe indépendant de contrôle financier et l’une des plus hautes autorités fédérales, soit indispensable non seulement pour identifier le véritable état de la transition énergétique en Allemagne, mais aussi pour la présenter sans fard.</div><div style="text-align: left;"> Dans son rapport spécial publié en mars 2024 /1/, l’autorité délivre un constat tout à fait accablant pour la politique énergétique allemande : <b>le tournant énergétique n’est pas sur le bon cap, l’Allemagne est en retard par rapport à ses objectifs ambitieux.</b></div><div style="text-align: left;"> Le rapport contraste fortement avec les déclarations sur le site web du Ministre Fédéral de l’Économie et de la Protection du Climat, Robert Habeck, Les Verts, où l’on peut lire « <i>Notre tournant énergétique : sûr, propre, abordable </i>».</div><div style="text-align: left;"> Selon la Cour Fédérale des Comptes,<b> les mesures prises jusqu’à présent sont insuffisantes</b>. <span style="color: red;">Le gouvernement fédéral serait en retard dans le développement des énergies renouvelables et des réseaux électriques ainsi que sur le calendrier de construction de nouvelles centrales électriques bas carbone en back-up pour pallier la variabilité de la production des énergies renouvelables telles que l’éolien et le photovoltaïque.</span></div><div style="text-align: left;"> À cela s’ajoutent des lacunes sur <b>l’évaluation des répercussions du tournant énergétique sur le paysage, la nature et l’environnement et l’absence de concept contre les prix élevés de l’électricité.</b> Le gouvernement fédéral manque d’un monitoring efficace pour piloter la transition énergétique prenant en compte tous les objectifs : écurité d’approvisionnement, accessibilité financière, protection de l’environnement.</div><div style="text-align: left;"> Un échec de la transition énergétique aurait de graves conséquences pour son acceptation sociétale, pour le site économique allemand et pour la réalisation des objectifs de protection du climat. Le gouvernement fédéral doit impérativement changer de stratégie. Il devrait utiliser les observations et les recommandations de la Cour Fédérale des Comptes pour remédier aux déficits mis en évidence.</div><div style="text-align: left;"> <div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="1280" height="360" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjTfyYb303-FTRtpkkq1k-9PBMnxw6MY94mGTo7TSWIC7SNmBVLrprgoH3mMNidR6r8yIei0tQMzOT23kUS0qrvmAo6BREqFJUfIeTmkT8sw02mulrgAzCj13Dpoixk5ShsrNJrIqAWTG-_EPB3lTAR40sMpHNA7CHDrFhPV17uoGPR-U4YCP7S7Zz0MTrj/w640-h360/cour%20allemagne0.jpg" width="640" /></div><span style="font-size: x-small;">Figure I : la transition énergétique allemande n’est pas sur le bon cap / Source : Cour Fédérale des Comptes</span><br /></div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><b>Contexte de départ</b></div><div style="text-align: left;"> La Cour Fédérale des Comptes a déjà audité à plusieurs reprises la mise en œuvre du tournant énergétique. La dernière fois, <b>en 202I</b>, elle avait recommandé d’améliorer le suivi de la sécurité d’approvisionnement et de réformer fondamentalement le système de prix de l’électricité /2/. Dans le cas contraire, elle estimait que l’Allemagne risquait de perdre sa compétitivité économique et de voir diminuer l’acceptation sociétale de la transition énergétique.</div><div style="text-align: left;"> La crise énergétique, née de la guerre en Ukraine, a augmenté les défis. Le gouvernement fédéral a réagi à cette situation par de nombreuses mesures, entre autres par l’accélération du développement des énergies renouvelables et <b>l’objectif d’une production d’électricité de presque I00% à partir des énergies renouvelables à l’horizon de 2035.</b></div><div style="text-align: left;"> Ces mesures devraient non seulement contribuer à la protection du climat, mais aussi réduire la dépendance aux importations d’énergies fossiles. Le gouvernement fédéral maintient la sortie anticipée de la production d’électricité à partir du charbon à l’horizon de 2030 et a fait arrêter définitivement les trois dernières centrales nucléaires en avril 2023.</div><div style="text-align: left;"> La Cour Fédérale des Comptes a saisi l’occasion de ces développements pour <b>vérifier si le gouvernement met en œuvre le tournant énergétique conformément aux objectifs de la politique énergétique.</b> Le rapport tient compte de la prise de position commune du Ministère Fédéral de l’Économie et de la Protection du climat, BMWK, et du Ministère Fédéral de l’Environnement : BMUV.</div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><b>Sécurité d’approvisionnement en électricité</b></div><div style="text-align: left;"> La transition énergétique représente des défis tant pour la mise à disposition du besoin en électricité que pour son acheminement via les réseaux électriques.</div><div style="text-align: left;"><b> </b></div><div style="text-align: left;"><b>Développement des énergies renouvelables</b></div><div style="text-align: left;"> L’approvisionnement en énergies renouvelables variables nécessite un effort particulier, car, contrairement aux centrales conventionnelles, elles sont soumises à des variations journalières et saisonnières ainsi qu’aux conditions météorologiques. Elles ne fournissent pas de puissance garantie, photovoltaïque, ou seulement dans une faible mesure, éolien, cf. figure 2.</div><div style="text-align: left;"> <div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="701" data-original-width="1029" height="436" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiRj-FQpWNLgH85Jkucy9lK98HbD4QB6FLxP7eHvKYa-5W2e-2RK1DQSYhV7HmIkRELy0yOb8hMr_eNiKUaqq_KOQucSFJB86e26NZySw8k4zWJ2_lj0pscFthBELeYc8EHdl9XRVLMRSAobvltWSe8gr4H6kUWNTDoyyHlBd6pcjVXoHex1U9F9deq82fO/w640-h436/cour%20allemagne1.jpg" width="640" /></div><span style="font-size: x-small;">Figure 2 : puissance garantie par les énergies renouvelables variables et les centrales conventionnelles</span></div><div style="text-align: left;"><br /></div><div style="text-align: left;"> Les charges flexibles et les moyens de stockage d’électricité contribuent à la sécurité d’approvisionnement. Les moyens de stockage sont toutefois soumis à des restrictions, techniques, et ne peuvent donc pas compenser à eux seuls les périodes prolongées de faible production des énergies renouvelables variables.</div><div style="text-align: left;"> Suite au constat que le développement des éoliennes était encore loin d’être suffisant pour s’aligner sur la trajectoire cible de la loi sur les énergies renouvelables, EEG 2023, un deuxième paquet de mesures a été décidé /3/ qui devrait déployer ses effets à partir de 2023.</div><div style="text-align: left;"> Il a toutefois été constaté que <b>la trajectoire de développement de l´éolien terrestre</b>, en particulier, n’est pas conforme à la Loi sur les énergies renouvelables. La Loi a stipulé pour 2023 la mise en adjudication d’un volume de I2.840 MW mais seule environ la moitié de ce volume a été attribuée.</div><div style="text-align: left;"> En outre, l’objectif intermédiaire de 2023 pour la production d’électricité à partir des énergies renouvelables n’a pas été atteint, soit 272 TWh bruts au lieu de l’objectif de 287 TWh visés par la Loi : §4a Strommengenpfad.</div><div style="text-align: left;"> <span style="color: red;">Le gouvernement doit veiller à ce que les énergies renouvelables soient développées conformément aux trajectoires fixées par la loi.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="color: red;"> </span></div><div style="text-align: left;"><b>Stratégie gouvernementale en matière de moyens pilotables en backup</b></div><div style="text-align: left;"> La puissance installée des énergies renouvelables n’a cessé d’augmenter, tandis que la puissance des centrales conventionnelles pilotables a diminué. Toutefois, un approvisionnement sûr en électricité avec un système électrique reposant en majorité sur des énergies renouvelables variables exige en parallèle des moyens de production fournissant une puissance garantie et pilotable.</div><div style="text-align: left;"> La Cour des Comptes a constaté que <b>le calendrier de construction de moyens pilotables en backup ne pourra probablement pas être respecté.</b> En outre, la conception d’un mécanisme de capacité, annoncé par le gouvernement, n’a pas encore eu lieu. Il n’est donc pas garanti que la capacité nécessaire de moyens pilotables en backup soit disponible à temps.</div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><b>Développement du réseau de transport</b></div><div style="text-align: left;"> L’émergence de nouveaux usages de l’électricité et notamment le fort développement des énergies renouvelables rendent aussi <b>nécessaire le développement et la modernisation des réseaux</b>.</div><div style="text-align: left;"> Le besoin en réseau de transport, nouvelles lignes, renforcement des lignes existantes,<b> a été évalué à environ I4.000 km à l´horizon de 2035</b>. À la fin du troisième trimestre 2023, 2.695 km de lignes, soit seulement I9,3%, avaient été réalisés.</div><div style="text-align: left;"> Selon la Cour des Comptes, le développement du réseau de transport accuse donc un retard considérable par rapport à la planification, soit environ sept ans et presque 6.000 km de lignes, cf. figure 3.</div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="716" data-original-width="1146" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjgiHxTNAHUQmlU70nptBXpM0S2Vz_OQY2WNpPB75j3NtIMxbSwScTQS1Md-aZhzSQwpewVKsWT8OJiiVM9-Jmj5mZecXHQ4tstrFkKID3lYZ3al0pzMuwPgsZkPL3UlFQj-agWz2EXk3EU1J3X0WdUt0YhiRsW5AuomzJs6jndGm-4VO_uZMHlmrpVHwvV/w640-h400/cour%20allemagne2.jpg" width="640" /></div><span style="font-size: x-small;">Figure 3 : 2cart entre le développement planifié et réalisé du réseau de transport au 3e trimestre 2023</span><br /> </div><div style="text-align: left;"><b>Rapport monitoring du régulateur sur la sécurité d’approvisionnement en électricité</b></div><div style="text-align: left;"> Le régulateur, Agence Fédérale des Réseaux, doit surveiller en permanence la sécurité d’approvisionnement en électricité en accord avec le Ministère Fédéral de l’Énergie et de la Protection du Climat : BMWK.</div><div style="text-align: left;"> Le dernier rapport monitoring sur la sécurité d´approvisionnement en électricité, publié en février 2023, considère les années 2025 à 203I : voir aussi /4/ chapitre « <i>Rapport monitoring du régulateur sur la sécurité d’approvisionnement en électricité à l’horizon de 2030/31 </i>».</div><div style="text-align: left;"> Le régulateur arrive au résultat que, sous certaines hypothèses de base, le critère de sécurité d’approvisionnement serait respecté dans la période de 2025 à 2031 avec des marges confortables.</div><div style="text-align: left;"> Pourtant, la Cour des Comptes estime que <b>les hypothèses utilisées pour évaluer la sécurité d’approvisionnement sont irréalistes</b> car le régulateur se base sur un « <i>best case </i>» [<i>outils</i>] improbable. Les auditeurs reprochent au Ministère Fédéral de l’Économie et au régulateur, l’Agence Fédérale des Réseaux, de <span style="color: red;">faire preuve d’une irresponsabilité sans précédent</span>. Selon la Cour des Comptes, le ministère accepterait que les risques pour la sécurité d’approvisionnement ne soient pas détectés à temps et que les actions nécessaires soient identifiées trop tard. Ainsi, l’objectif du monitoring en tant que système d’alerte anticipé pour identifier des besoins d’action est actuellement de facto invalidé.</div><div style="text-align: left;"> Le régulateur a rejeté les critiques de la Cour des Comptes. Mais cela ne convainc pas la Cour des Comptes : selon le Code de l’énergie, <b>l’analyse de la sécurité d’approvisionnement doit reposer sur des scénarios de référence appropriés.</b> Des hypothèses manifestement improbables ne remplissent pas ces exigences. Les hypothèses de base, concernant notamment le développement des énergies renouvelables et des réseaux, doivent prendre en compte plusieurs scenarios. La supposition que le développement des énergies renouvelables et des réseaux soit conforme au planning ne correspond pas à la réalité : ni le développement des énergies renouvelables ni celui des réseaux électriques ne sont actuellement sur la trajectoire cible.</div><div style="text-align: left;"> Selon la Cour des Comptes, le régulateur doit envisager différents scénarios en tenant compte de différentes probabilités de concrétisation des hypothèses de base. Cela doit également inclure un scénario « <i>worst-case</i> ». [<i>scénario le plus défavorable</i>]<br /></div><div style="text-align: left;"> La<b> Fédération Allemande de l’Industrie de l’Énergie et de l’Eau</b>, BDEW, estime que la critique des auditeurs est en partie exagérée /6/. Malgré toutes les remarques justifiées sur certains points, le BDEW ne voit pas de « <i>déficit d’approvisionnement </i>» dans le système électrique, comme le craint la Cour des Comptes.</div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><b>Abordabilité financière : prix de l’électricité</b></div><div style="text-align: left;"> Un autre objectif du Code de l’énergie est d’assurer un approvisionnement en électricité abordable pour tout le monde. Des prix élevés de l’électricité constituent un risque considérable pour le site économique allemand et l’acceptation sociétale du tournant énergétique.</div><div style="text-align: left;"> Aujourd’hui déjà, <b>l’ abordabilité du prix de l’électricité est remise en question</b>, constate le rapport de la Cour des Comptes. Les prix de l’électricité en Allemagne ont continuellement augmenté au cours des dernières années et <b>comptent aujourd’hui parmi les plus élevés de l’Union Européenne</b> : les clients résidentiels ont payé en moyenne 45,I9 ct/kWh au premier semestre 2023, cf. figure 4. Ce prix est largement supérieur à la moyenne européenne.</div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="1280" height="360" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEid9HflmjtmcJqo_u1gs5VY-q0JPMe-ZXOIlXC8Orq_nVOVz1SM1LX10QvkGSFflQspLTtI05FYYY-CYtu-nceQYyZ0v5-VCsnlUqdIf8mtu-NwGlamMZAcCA9XdWyTr2hrRv1tk7J2g2ljw9OrZxSia3FQcPSQAVqmVfex8kBYNzh55AT9TNzJHZv9qp5u/w640-h360/cour%20allemagne3.jpg" width="640" /></div><span style="font-size: x-small;">Figure 4 : composants du prix de l’électricité des clients résidentiels au premier semestre 2023</span><br /> </div><div style="text-align: left;"> <b>La forte augmentation des prix de gros</b> est à l’origine de la nette hausse des composants de prix induits par le marché. Ceux-ci devraient continuer à être nettement supérieurs au niveau des années 2019/2020. </div><div style="text-align: left;"> Parallèlement, <b>les composants de prix réglementés</b> par l’État représentent une part importante, même après la suppression de la charge de soutien des énergies renouvelables en 2022, cf. figure 4. Contrairement aux charges et taxes, le tarif d’utilisation des réseaux et les redevances couvrent les coûts du système électrique.</div><div style="text-align: left;"> De plus, d’autres coûts du système électrique sont à prendre en compte à l’avenir. Ainsi, des <span style="color: red;">investissements massifs de plus de 460 Mds€ seront nécessaires d’ici 2045</span> pour le développement des réseaux électriques, cf. figure 5. Selon les estimations des acteurs du marché, les coûts pourraient être encore plus élevés.</div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="716" data-original-width="1057" height="434" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjfFMcVyLx6cKqlEUh9tPJo4_y3cOlZqLfzYxvesm_qO-TRFtCoupJytn2ejCC7XZTyydydO6-amjuSq5L6lEU4Es5xFcKONziKOBJIwaYsrbFTAy7PUirfQA-GPnLQOk6Y2NNnBBZFsq3SRAGqpPhlsVtuWi_jG-rt5jUzJFfRlTEn-neveOr64CrEoUQB/w640-h434/cour%20allemagne4.jpg" width="640" /></div><br /><span style="font-size: x-small;">Figure 5 : coûts de développement des réseaux à l’horizon de 2045 </span></div><div style="text-align: left;"><br /></div><div style="text-align: left;"> S’y ajoutent<b> les coûts d´intervention</b> pour éviter la congestion du réseau de transport. En 2022 ces coûts ont dépassé les 4,2 Mds€, soit presque deux fois plus qu’en 202I, cf. /5/. Selon la Cour des Comptes les coûts d´équilibrage du réseau de transport pourraient atteindre 6,5 Mds€/an jusqu’à 2026.</div><div style="text-align: left;"> Les coûts de développement et d’exploitation des réseaux électriques terrestres, y compris les services système, et maritimes sont répercutés sur les consommateurs finaux par le biais du tarif d’utilisation des réseaux et de la redevance pour les réseaux offshore.</div><div style="text-align: left;"> Le tarif d’utilisation des réseaux a considérablement augmenté entre 2013 et 2023, cf. figure 6.</div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="1280" height="360" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhsyB_8gd9FnlU_qQsIhKY9BwXCZvafP3FKiOBZIE83gVZRgW3aBViBD1oKPb9nc2tp1IG0QGuJ1WpZiTasq7Olt3ze-aUwkcVO3nWq2FID-fz5v5wSkepqgWZzCqM2Zgu8dB3AjBjvEo98YbCbM7dcqKe6AmDpvgJEqhpU9bLq1wtiFSgX3UPnz_z2ZJ4f/w640-h360/cour%20allemagne5.jpg" width="640" /></div><span style="font-size: x-small;">Figure 6 : évolution des tarifs d’utilisation des réseaux entre 20I3 et 2023</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"> </span><br /></div><div style="text-align: left;"> <b>L’industrie a été particulièrement touchée.</b> Pour elle, <span style="color: red;">les coûts ont augmenté de 84,4% depuis 20I3</span>.</div>
<div style="text-align: left;"> Face à des prix très élevés, le gouvernement a subventionné à
plusieurs reprises les coûts du système électrique. Il reconnaît ainsi
que le prix de l’électricité serait trop élevé sans intervention de
l’État.</div>
<div style="text-align: left;"> Le Ministre allemand de l’Économie et de la Protection du Climat,
<b>Robert Habeck</b>, <b>a récemment affirmé que le développement de l’éolien et
du solaire permettrait bientôt de faire baisser les prix de
l’électricité.</b> Par le passé, la Cour des Comptes avait déjà critiqué le
fait que le ministère ne tienne pas compte d’autres coûts considérables
liés à la transition énergétique. Il s’agit par exemple des coûts de
distribution de l’électricité, y compris le développement des réseaux et
les services système, et la construction de moyens pilotables
supplémentaires. Il en résulte, en dehors du public spécialisé, une
image erronée des coûts réels de la transformation énergétique.</div>
<div style="text-align: left;"> Selon la Cour des Comptes, le gouvernement doit, en ce qui concerne l’ abordabilité financière :</div>
<ul><li><b>garantir un volume d’électricité suffisant</b>, disponible à tout moment
afin d’éviter une hausse des prix de l’électricité due à une crise de
l’offre;</li><li><b>identifier clairement les coûts systémiques </b>de la transition énergétique ;</li><li><b>développer un monitoring</b> permettant d’évaluer le caractère abordable
de l’électricité à l’aide d’indicateurs et de valeurs cibles ;</li><li><b>orienter de manière cohérente les composants du prix réglementés par
l’État </b>vers les objectifs de politique énergétique – notamment pour
promouvoir l’électrification des autres secteurs de l’économie.</li></ul>
<div style="text-align: left;"> Les subventions ponctuelles de l’État sapent la transparence du
système électrique et l’effet de contrôle des prix de l’électricité. Au
lieu de cela, le gouvernement doit définir de manière compréhensible,
sur la base d’une analyse systématique, sous quelle forme les coûts de
la transformation doivent être supportés.</div><div style="text-align: left;"> </div><p><b>Respect de l’environnement </b><br /> Un autre objectif du code de l’énergie est de <span style="color: red;">fournir de l’électricité dans le respect de l’environnement</span>. <br /> Le tournant énergétique a de nombreux effets sur l’environnement et les énergies renouvelables contribuent à la protection du climat. Toutefois, le gouvernement dispose de nombreuses informations sur les effets négatifs des énergies renouvelables sur l’environnement, par exemple l’utilisation de surfaces et de ressources limitées, mais aussi les atteintes à la biodiversité. <br /> <b>Dans le cadre de la crise énergétique, le gouvernement avait abaissé les normes en matière de protection de l’environnement.</b> Cela a augmenté le risque que certains biens protégés soient affectés plus que nécessaire. Pourtant, à l’exception du bien « <i>climat </i>», <span style="color: red;">le gouvernement a jusqu’à présent omis de mettre en place des objectifs et un monitoring pour une transition énergétique respectueuse de l’environnement.</span> Le Ministère Fédéral de l’Environnement a souligné auprès de la Cour des Comptes qu’un suivi approprié de la compatibilité environnementale échouait moins en raison de l’insuffisance des données que de « <i>faisabilité politique</i> ». <br /> Néanmoins la Cour des Comptes estime que le gouvernement doit mettre en place un monitoring pour que l’on puisse identifier à temps les effets indésirables du tournant énergétique sur les différents biens à protéger et les réorienter de manière appropriée. <br /> Pour mettre en place un tel système il faut notamment : </p><ul style="text-align: left;"><li><b>fixer des objectifs mesurables</b> pour les différents biens à protéger;</li><li><b>concevoir le monitoring</b> de manière à pouvoir saisir et évaluer non seulement les changements au fil du temps, mais aussi les interactions entre les biens à protéger;</li><li><b>combler les lacunes existantes</b> en matière de connaissances sur l’impact environnemental de la transition énergétique et adapter le monitoring de manière systématique. </li></ul><div style="text-align: left;"> <span style="color: red;">Cela ne doit pas être omis sous prétexte que cela n’est pas politiquement réalisable</span>, – au contraire, un suivi efficace doit être à la base des décisions politiques. </div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><b>Conclusion</b></div><div style="text-align: left;"> La réussite de la transition énergétique est d’une importance capitale pour l’Allemagne. Les objectifs sont ambitieux. Mais dans la mise en œuvre, l’Allemagne est nettement en retard sur ces objectifs. En matière d’approvisionnement en électricité, le gouvernement n’est pas sur le bon cap. <b>Un échec de la transition énergétique aurait de graves conséquences pour son acceptation sociétale</b>, pour le site économique allemand et pour la réalisation des objectifs de protection du climat. Le gouvernement doit donc impérativement changer de cap pour que la transition soit un succès. Il devrait utiliser les observations et les recommandations de la Cour des Comptes pour combler les lacunes mises en évidence pour : </div><div style="text-align: left;"><ul style="text-align: left;"><li><b>atteindre la neutralité climatique</b> tout en assurant un approvisionnement en électricité sûr, abordable et respectueux de l’environnement;</li><li><b>mettre enfin en œuvre de manière ciblée</b> la transition énergétique, ce projet de génération.</li></ul></div><p><span style="font-size: x-small;"><b>Références </b><br /><br />/I/ BRH (2024) Energiewende nicht auf Kurs: Nachsteuern dringend erforderlich, Communiqué de presse du 07.03.2024, Bundesrechnungshof, en ligne : <a href="https://www.bundesrechnungshof.de/SharedDocs/Kurzmeldungen/DE/2024/energiewende/kurzmeldung.html">https://www.bundesrechnungshof.de/SharedDocs/Kurzmeldungen/DE/2024/energiewende/kurzmeldung.html</a> <br /><br />/2/ Allemagne Energies, 202I<i> : La Cour des Comptes allemande critique à nouveau la transition énergétique du gouvernement fédéral,</i> en ligne : <a href="https://allemagne-energies.com/2021/04/06/la-cour-des-comptes-allemande-critique-a-nouveau-la-transition-energetique-du-gouvernement-federal/">https://allemagne-energies.com/2021/04/06/la-cour-des-comptes-allemande-critique-a-nouveau-la-transition-energetique-du-gouvernement-federal/</a> <br /><br />/3/ Allemagne Energies, 2024 : <i>Énergies renouvelables : de nombreux défis, en ligne</i> : <a href="https://allemagne-energies.com/energies-renouvelables/">https://allemagne-energies.com/energies-renouvelables/</a> <br /><br />/4/ Allemagne Energies, 2024 :<i> Le tournant énergétique allemand</i>, en ligne : <a href="https://allemagne-energies.com/tournant-energetique/">https://allemagne-energies.com/tournant-energetique/</a> <br /><br />/5/ Allemagne Energies, 2024 :<i> Allemagne : les chiffres clés de l´énergie en 2023</i>, en ligne : <a href="https://allemagne-energies.com/2024/01/11/allemagne-les-chiffres-cles-de-lenergie-en-2023/">https://allemagne-energies.com/2024/01/11/allemagne-les-chiffres-cles-de-lenergie-en-2023/</a> <br /><br />/6/ BDEW, 2024 : <i>BDEW zum Sonderbericht des Bundesrechnungshofs zum Stand der Energiewende</i>, Communiqué de presse du 07.03.2024, en ligne : <a href="https://www.bdew.de/presse/presseinformationen/bdew-zum-sonderbericht-des-bundesrechnungshofs-zum-stand-der-energiewende/">https://www.bdew.de/presse/presseinformationen/bdew-zum-sonderbericht-des-bundesrechnungshofs-zum-stand-der-energiewende/</a><br /><br /> <i><b>Sur le Web</b></i> https://allemagne-energies.com/2024/03/11/le-rapport-accablant-de-la-cour-federale-des-comptes-sur-la-transition-energetique/</span></p>phphttp://www.blogger.com/profile/08859530369984862702noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4258155080337744506.post-88878527054660905402024-03-13T10:22:00.014+01:002024-03-13T10:53:49.676+01:00CHINE & INDE, TRANSITION ÉNERGÉTIQUE : SOUS L'ÉTENDARD " VERT ", LE CHARBON AVANCE<div style="text-align: left;"> Pendant que l'Union européenne et ses 27 membres s'obstine dans une obsession suicidaire pour l'énergie éolienne et solaire subventionnée, la Chine et l'Inde construisent à tour de bras des centrales électriques au charbon et au nucléaire. Leur développement économique fulgurant dépend d'un accès à une énergie fiable et bon marché pour leur industrie. La Chine tire profit de cette situation en vendant des millions de panneaux solaires fabriqués par des esclaves ouïghours et des éoliennes qui seront obsolètes d'ici I0 à I5 ans. Pendant ce temps, les industries, les entreprises et les ménages occidentaux subissent des factures d'électricité en constante augmentation et des rationnements réguliers.</div><div style="text-align: left;"> Ces mêmes gouvernants, écologistes et experts qui nous promettent un avenir alimenté uniquement par le soleil et le vent, prétendent également que le peuple a hâte de s'approprier des véhicules électriques. Mais comme l'explique Chris Mitchell ci-dessous, la réalité est tout autre.</div><div style="text-align: left;"> Bonne chance et bonne nuit !</div><div style="text-align: right;">php <br /></div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: center;"><b><span style="font-size: large;">*** </span></b></div> <br /><h2 style="text-align: left;"> La Chine tire profit de la transition énergétique, et l'Australie en subit les conséquences</h2><h2 style="text-align: left;"> </h2><h2 style="text-align: left;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="525" data-original-width="700" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiDJMCRJWzH4S6k8NcqslInDX2CEiT5v9IhMgoPMojPpJ2Ye3zH3CZwkS7zy7sSJHE72ma-tuEJH1CZbn1J7fNpOpqeEh2AMZYOavrO0kKh3wvQObwPLq4MrSpF_vqOOt713V9CvvyHURsxgpi0dra_O1oUqXDXFLVvyoHeJ4MIqsSHNoZ9kUP_wKfPL-d9/w640-h480/china-caol-plant.jpg" width="640" /> </div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><span style="font-size: x-small; font-weight: normal;">La Chine et le charbon, je t'aime moi non plus !</span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><span style="font-size: x-small; font-weight: normal;"> </span><br /></div></h2><div style="text-align: left;"> Certains journalistes environnementaux semblent ignorer la réalité mondiale de la consommation de combustibles fossiles et de la transition vers les énergies renouvelables. Cela arrange bien le ministre du Changement climatique et de l'Énergie, [<i>Australie</i>] Chris Bowen, qui ne respecte pas les engagements de son gouvernement concernant le déploiement du réseau électrique et la réduction des prix de l'énergie.</div><div style="text-align: left;"> Sur presque tous les sujets liés à l'énergie, Bowen et ses partisans dans les médias ignorent les revers de l'hémisphère nord, <b>où le charbon et le gaz sont brûlés à des niveaux record.</b> Aux États-Unis, les mandats relatifs aux véhicules électriques sont réduits, et deux des plus grands constructeurs automobiles européens, Volvo et Renault, diminuent leurs investissements dans ce domaine. De plus, l'UE semble susceptible de revenir sur son engagement d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2050.</div><div style="text-align: left;"> <b>L'utilisation mondiale du charbon thermique a atteint un record absolu en 2023</b>. Les exportations mondiales de charbon ont dépassé le milliard de tonnes, et la production d'électricité à partir du charbon entre octobre 2022 et octobre 2023 a augmenté de I %, pour atteindre 8295 térawattheures. Les émissions des centrales à charbon l'année dernière ont dépassé les 7,85 milliards de tonnes de CO2, soit une augmentation de 67 millions de tonnes.</div><div style="text-align: left;"> Alors que<span style="color: red;"> l'utilisation du charbon a diminué en Europe et en Amérique du Nord, cela a été largement compensé par le charbon brûlé en Asie.</span> L'Indonésie était le plus grand exportateur mondial de charbon thermique l'année dernière avec 505,4 millions de tonnes, suivie de l'Australie au deuxième rang avec I98 millions de tonnes, en hausse de 7 % par rapport à l'année précédente.</div><div style="text-align: left;"> <b>L'utilisation du gaz</b> à l'échelle mondiale a augmenté de 0,5 % l'année dernière suite à la levée des confinements en Chine. Cette croissance devrait atteindre 3,5 % cette année.</div><div style="text-align: left;"> La consommation d'énergies renouvelables à l'échelle mondiale a augmenté de 507 GW en 2023, mais <b>l'éolien et le solaire ne représentaient que I2 % de toute l'énergie utilisée.</b> La production hydroélectrique et les biocarburants, considérés comme des énergies renouvelables, ont dépassé l'éolien et le solaire dans le bilan des renouvelables.</div><div style="text-align: left;"> La lettre d'information Doomberg sur l'énergie, publiée sur <i>Substack</i>,[<a href=" https://doomberg.substack.com/p/the-year-of-the-chicken?s=w"><i> Doomberg</i></a>] a examiné les derniers chiffres de l'Agence internationale de l'énergie sur le charbon. Elle souligne que <b>la Chine utilise désormais 55 % du charbon mondial</b> et que <b>le charbon représente 70 % des émissions de CO2 de la Chine.</b> Plus de 95 % des nouvelles capacités mondiales de production de charbon ont ouvert en Chine l'année dernière. Même <i>The Guardian</i> reconnaît maintenant que la Chine approuve de <span style="color: red;">nouveaux projets de centrales à charbon au rythme de deux par semaine.</span></div><div style="text-align: left;"> Pourtant, dans une grande partie des médias australiens, la Chine est régulièrement décrite comme une superpuissance verte. Bien sûr, elle exporte des composants éoliens et solaires fabriqués en Chine avec de l'électricité produite au charbon !</div><div style="text-align: left;"> Doomberg écrit que la<b> Chine</b> est "<i> <b>plus qu'heureuse de profiter des pays prêts à se sacrifier sur l'autel de l'Église du Carbone</b>, <b>et encore plus heureuse de recycler ces profits pour obtenir du charbon à des prix plus bas qu'ils ne le seraient autrement si une demande internationale aussi importante n'avait pas été volontairement retirée du marché</b></i><b> </b>".</div><div style="text-align: left;"> <b>L'Inde, troisième émetteur de CO2</b>, s'engage à atteindre la neutralité carbone en 2070, — " <i>l'équivalent fonctionnel de jamais</i> ", selon Doomberg. L'Inde a annoncé une capacité supplémentaire de 88 GW d'ici 2032, soit une augmentation de 63 % par rapport aux projections publiées en mai.</div><div style="text-align: left;"> Le monde a peu de chances d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2050 : les chiffres publiés en décembre à la COP28 de Dubaï montrent que <b>les émissions de CO2 ont augmenté de I,I % l'année dernière</b>, malgré une baisse de 4I9 millions de tonnes métriques en dehors de la Chine et de l'Inde. <span style="color: red;">Les émissions de la Chine ont augmenté de 458 millions de tonnes et celles de l'Inde de 233 millions de tonnes.</span></div><div style="text-align: left;"> Les prévisions selon lesquelles les<b> véhicules électriques</b> conquerront le monde de l'automobile s'avèrent tout aussi inexactes que les prévisions de pic du charbon. <b>Porsche</b> et l'UE font pression pour un report de l'engagement européen de supprimer progressivement les voitures à moteur à combustion interne : ICE.</div><div style="text-align: left;"> Lutz Meschke, directeur financier de Porsche, a déclaré à Bloomberg le mois dernier qu'il pensait que l'échéance de 2035 fixée par l'UE pour l'arrêt de la fabrication de moteurs à combustion interne pourrait être retardée. Politico [<i><a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Politico">média politique</a> fondé à Washington, D.C. en 2007 par l'éditeur Robert Allbritton, Jim VandeHei et John F. Harris. Il traite de l'actualité politique de la Maison-Blanche, du Congrès, et des différents États américains. Depuis 20I4, il dispose d'une édition européenne intitulée <b>Politico Europe</b> qui couvre l'Union européenne ainsi que la vie politique dans les grandes capitales européennes</i>] a rapporté le I8 janvier que le manifeste du Parti populaire européen, la plus grande force politique conservatrice du continent, souhaitait l'annulation de l'interdiction des moteurs à combustion interne en 2035.</div><div style="text-align: left;"> <b>Volvo</b>, qui a annoncé au monde entier son passage exclusif à l'électrique, <b>a déclaré le mois dernier qu'elle ne soutiendrait plus financièrement le fabricant de véhicules électriques Polestar</b>, qui est déficitaire, et qu'elle envisageait de vendre sa participation de 48 % à la société mère chinoise Geely.</div><div style="text-align: left;"> Le géant français <b>Renault</b> a "<i> abandonné la cotation séparée de son unité VE Ampère</i> ", selon le <i>Daily Telegraph </i>de Londres du 2 février. <b>Toyota</b>, critiqué l'année dernière par les écologistes pour son retard sur les véhicules électriques, semble avoir fait le bon choix en continuant d'investir dans la technologie hybride.<br /></div><div style="text-align: left;"> Et, alors que Bowen annonçait début février de nouvelles normes sur les carburants visant à pénaliser les conducteurs de gros pick-up à double cabine, — autrefois considérés comme des électeurs travaillistes,— aux États-Unis, le président<b> Joe Biden</b> a décidé la semaine dernière qu'en année électorale, il <b>devait assouplir les mandats sur les véhicules électriques</b>, car les acheteurs refusent obstinément d'être attirés par les remises des constructeurs.</div><div style="text-align: left;"> Cet article soutient que les positions défendues par ce journal avant les élections de 2007 sur les énergies renouvelables et les réglementations gouvernementales étaient justes. Cette année-là, le Premier ministre John Howard et le chef de l'opposition Kevin Rudd se sont tous deux présentés aux élections avec des programmes de réduction des émissions de carbone basés sur le système de plafonnement et d'échange.<br /> Ce journal estimait qu'un mécanisme de marché garantissant le prix de réduction le plus bas possible était judicieux. Cependant, il a soutenu que prendre des mesures trop strictes en <b>Australie</b>, qui ne représente qu'environ I% des émissions mondiales, ne ferait que déplacer les industries australiennes vers des pays ayant des normes environnementales beaucoup plus basses.</div><div style="text-align: left;"> C'est exactement ce qui s'est passé ici et qui se produit à travers l'Europe. Et les électeurs n'approuvent pas. Les ouvriers de l'automobile allemands et américains ne veulent pas voir toute leur industrie automobile délocalisée en Chine.</div><div style="text-align: left;"> <b>Le parti travailliste britannique</b> est en train de réduire sa promesse d'investissement annuel vert de 54 milliards de dollars à environ 29 milliards de dollars. <b>L'Allemagne revient en arrière sur les dépenses vertes</b> alors que ses finances s'effondrent et que l'industrie lourde quitte le cœur industriel de l'Europe. Elle se tourne à nouveau vers le charbon.</div><div style="text-align: left;"> Les agriculteurs européens protestent également contre les sanctions proposées pour les émissions agricoles. En janvier, des agriculteurs allemands ont protesté contre les projets du gouvernement visant à supprimer les exonérations fiscales sur les véhicules agricoles diesel et à introduire d'autres taxes sur les véhicules agricoles. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s'est engagée lors du sommet de l'UE à Bruxelles le Ier février à écouter les agriculteurs descendus dans les rues de Belgique.</div><div style="text-align: left;"> <b> En Australie</b>, la semaine dernière, nos propres agriculteurs s'inquiétaient de la proposition du Parti travailliste visant à ce que les grandes entreprises et les gestionnaires de fonds tiennent compte des risques climatiques. Le secteur pastoral craignait que le ministre de la Santé, Mark Butler, ancien porte-parole travailliste de l'environnement, n'ait accepté un plan du Conseil national de la recherche médicale et sanitaire visant à tenir compte de la durabilité environnementale dans les directives alimentaires officielles du gouvernement.</div><div style="text-align: left;"> <span style="color: red;">Les travailleurs du monde entier qui savent que la Chine, l'Inde, l'Indonésie, la Russie et le Brésil ne réduisent pas leur consommation de combustibles fossiles ne seront pas des dindons votant pour Noël.</span></div><div style="text-align: left;"> Lorsque les géants de l'investissement se retirent des engagements ESG, environnement, social, gouvernance, des entreprises mondiales, il devrait être clair que même les banquiers qui ont tiré le plus de profits des investissements verts peuvent désormais voir l'écriture politique sur le mur. Le <i>Wall Street Journal</i> a rapporté le I6 février que<b> JP Morgan, BlackRock et State Street Global quittaient toutes le pacte d'investisseurs <i>Climate Action 100+</i> "<i> parce qu'elles ne veulent pas de la responsabilité politique et juridique </i>"</b>.</div><div style="text-align: left;"> Espérons que quelqu'un au bureau de Bowen suit tout cela.</div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"> <a href="https://www.reddit.com/r/AustralianPolitics/comments/1b0c9g0/china_cleans_up_on_energy_and_australia_pays_the/"> <b><span style="font-size: x-small;"><i>The Australian</i></span></b></a><br /></div>phphttp://www.blogger.com/profile/08859530369984862702noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4258155080337744506.post-61228537189124256922024-03-10T10:49:00.053+01:002024-03-10T11:35:53.800+01:00L’ AGONIE D’ UNE ARMÉE, METZ – I870, JOURNAL DE GUERRE D’UN PORTE-ÉTENDARD DE L’ ARMÉE DU RHIN, ÉPISODE XXIX<div><div><div style="text-align: left;"> <span style="font-size: x-small;"><b><a href="https://augustinmassin.blogspot.com/2024/03/l-agonie-d-une-armee-metz-i870-journal.html">Précédemment</a></b></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Elle avait une taille de I mètre 65, une robe bai marron, l'encolure longue et souple, un joli port de tête fine, le corps bien pris, la poitrine profonde, l'épaule bien oblique, le garrot élevé et bien placé en arrière pour faciliter l'équilibre du cavalier sur son dos court; les membres bien proportionnés, la croupe horizontale, les yeux bien ouverts, doux et intelligents, regardant franchement; des allures superbes bien cadencés. Hardie, franche, elle ne s'effrayait jamais, possédant beaucoup de fond et une grande résistance. Telle fut ma belle jument.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Quelle jouissance pour un cavalier passionné de cheval quand il rencontre une monture de cette valeur. C'était une jolie bête, elle a été souvent admirée par les connaisseurs; j'avais le droit d'en être fier, car je m'étais beaucoup occupé d'elle pour son dressage.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Je dois la vie à la souplesse de ses mouvements et à son agilité dans notre mêlée avec la brigade de Bredow; c'est par sa grande mobilité que j'ai pu, dans bien des cas, esquisser les coups de l'adversaire et lui en porter d'autres.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Elle a eu les deux naseaux traversés par un coup de lance et la croupe tailladée de coups de sabre.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Ce n'était qu'un animal, mais dans les moments douloureux que nous traversons, je veux redire encore le sentiment d'affection particulière que je ressentais pour elle; j'ai conscience que c'est à mon cheval que je dois d'avoir échappé à la mort et porté secours à bien des camarades, après avoir été aussi secouru par eux.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Heureux ceux qui ont un cheval maniable dans une lutte à l'arme blanche; le succès est souvent dû à une bonne monture, souple et bien docile.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Vingt fois par jour je rendais visite à ma pauvre bête. Elle me regardait avec ses yeux ternes, sans éclat, jadis si beaux, presque humains, semblant me demander ce qu'elle voyait autour d'elle : des chevaux morts, presque enfouis dans la vase détrempée, sans qu'on essayât de les enlever, ou qu'on y songeât même dans les derniers jours de notre détresse.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Malgré ma défense, mon ordonnance Martin, entrée à mon service à peu près en même temps qu'elle, s'est exposé bien des fois aux balles prussiennes pour couper, à son intention, quelques branches garnies de rares feuilles. On ne pouvait plus procurer aux chevaux cette nourriture qu'en s'aventurant à proximité des avant-postes ennemis, sur la ligne de nos vedettes que l'on ne devait pas dépasser. Ce brave garçon revenait avec son fagot derrière son dos, aussi fier que s'il venait d'accomplir une prouesse; c'en était une, en effet, d'un genre particulier.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Que de fois il s'est aventuré sur des îlots, le long de la Moselle, à la recherche d'un peu d'herbe, devenue rare à force d'être cueillie. C'était une friandise pour ma pauvre Biche, je me réservais le plaisir de lui porter moi-même pour entendre encore son hennissement plaintif, qui me pénétrait comme un cri de souffrance humaine et qui m'attirait vers elle.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Je lui parlais, elle semblait me comprendre. Combien j'étais ému en arrivant près d'elle, quand, dans sa faiblesse, elle cherchait à s'équilibrer pour gratter la boue. Lorsqu'elle flairait mon approche, elle hennissait de contentement, puis, après mes caresses, elle posait sa tête sur mon épaule comme aux plus beaux jours. Nous restions ainsi quelques minutes, qui passaient dans mon âme frissonnante comme une sensation de navrante tristesse, en songeant à toutes les joies équestres d'autrefois. Son sort était moralement lié au mien; le cavalier et le cheval se complètent.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Ne pouvant te sauver, ma bonne Biche, je vais t'abandonner au hasard de la destinée. Avant de te quitter, je veux encore t'embrasser avec effusion sur tes naseaux troués par la lance d'un uhlan, le jour où tu me sauvas la vie... Pauvre Biche !</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Tu n'étais qu'un animal, tu sentais mon pas, tu as bien des fois remué le cœur de ton maître.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Que ta destinée s'accomplisse...</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> </span></div></div><h2 style="text-align: center;">XXXIII</h2><div> <br /></div><div><h2 style="text-align: center;">NOS DERNIÈRES HEURES DE LIBERTÉ</h2><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Dans la soirée on communiqua les ordres pour la funèbre opération du lendemain. Les drapeaux de tous les régiments devaient être réunis à l'arsenal pour y être brûlés. Le maréchal, effrayé par les menaces de l'ennemi, n'osa pas faire exécuter cet ordre; il les livra lâchement, ce fut son dernier acte d'infamie</span><span style="font-size: x-small;"><span style="color: #2b00fe;"><b><span>ccxcvii</span></b></span></span><span style="font-size: small;">.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Dans beaucoup de régiments, dont les drapeaux n'étaient pas encore parvenus à l'arsenal, on partagea ces précieux débris entre les officiers, d'autres les brûlèrent. La brigade Lapasset fit cette triste opération avec solennité, d'autres l'imitèrent. </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Notre camarade de Laferronnays, [<i>Henri Ferron, marquis de la Ferronnays, I842-I907, sous-lieutenant au 7<sup>e</sup> cuirassiers; après sa démission, I880, il embrassa la carrière politique; il est élu <a href="https://www2.assemblee-nationale.fr/sycomore/fiche/(num_dept)/4178">député </a>de I885 jusqu'à sa mort</i>] officier plein de bravoure et de distinction, étant plus tard attaché militaire, aurait assuré au </span><span style="font-size: small;">7<sup>e </sup><i></i></span><span style="font-size: small;">cuirassiers que l'étendard du régiment ne figurerait pas parmi ceux apporté à Berlin. M. le marquis de Laferronnays est actuellement député.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> <br /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> </span><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-size: small;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjvW9XBuZIJwpnjMJwN8_gA8GktJftazI7JNrxi6LU0Lmz-vy2Od1kuTicdpyuKwGZU3Zl7HKoGuHHl7xDlzTTS4eJOeJytvxk5Z5Q1KEMPKIVTIgMmUbpVKjds_wNAKq4j2KWY09g6JS6fiW7DEqrrss7auwriXcEuSuVP_ur94YB_XZWjqdP0UnHOpXG3/s226/medium.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="226" data-original-width="220" height="226" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjvW9XBuZIJwpnjMJwN8_gA8GktJftazI7JNrxi6LU0Lmz-vy2Od1kuTicdpyuKwGZU3Zl7HKoGuHHl7xDlzTTS4eJOeJytvxk5Z5Q1KEMPKIVTIgMmUbpVKjds_wNAKq4j2KWY09g6JS6fiW7DEqrrss7auwriXcEuSuVP_ur94YB_XZWjqdP0UnHOpXG3/s1600/medium.jpg" width="220" /></a></span></div><span style="font-size: x-small;">FERRON DE LA FERRONNAYS Henri, marquis de La Ferronays; sous-Lieutenant. <a href="https://gw.geneanet.org/peter781?lang=fr&n=ferron+de+la+ferronnays&oc=0&p=henri">Source</a>. </span><span style="font-size: small;"><br /> <br /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> La dernière nuit d'attente ne peut être retracée par moi, je ne suis pas assez éloquent pour exprimer une angoisse qui étreignait nos cœurs. Les officiers la passèrent avec leurs soldats comme une veillée funèbre. L'effervescence était extraordinaire; on ne pouvait retenir certaines natures ardentes, qui voulaient encore tenter un dernier mouvement désespéré malgré le désarmement. C'était de la démence... <i>Il n'y avait plus rien à faire !</i> Cependant, à la suite des conférences, on avait recueilli à l'arsenal du génie les noms de plus de trois cents officiers de tous grades, au nombre desquels je suis fier d'avoir été compté. Il avait été convenu que, si on pouvait réunir I5.000 hommes déterminés, le général Clinchant en prendrait le commandement pour tenter un suprême effort. Le nombre des adhérents fut beaucoup plus considérable; les officiers affluèrent nombreux en dehors de ceux inscrits, ce suprême effort devait être tenté, on y était fermement décidé.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Que s'est-il passé ?</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Le général Clinchant ne vint pas à l'heure fixée. On a rendu responsable le capitaine Cremer, [<i>Camille, I840-I876; aide de camp du général Clinchant; évadé avant la reddition de la ville, il offre son épée au Gouvernement de la Défense Nationale de Gambetta, décembre I870; le jour même celui-ci le nomme général de brigade et général de division à titre auxiliaire; le I3 février I87I, il est nommé divisionnaire à Chambéry; après la guerre, la commission des grades le remet chef d'escadron, en disponibilité pour avoir continué la guerre en dépit de la reddition de l'armée à Metz. Symbole de l'épuration des officiers républicains de l'armée par les anciens officiers impériaux, il adresse une lettre ouverte au ministre : " Je reçois à l'instant la lettre de service qui me notifie la décision de la commission de révision des grades. Tant de générosité me touche et je ne saurais mieux le reconnaître qu'en allégeant, autant qu'il est en mon pouvoir, les charges de l'État. J'ai donc l'honneur de vous adresser ma demission, me contentant comme récompense de quinze années de service d'avoir mes biens confisqués, mon père exilé, mon frère tué et mon pays natal livré. Tant de bonheur me fait redouter ceux que me réserve l'avenir que vous me faites, et je préfère attendre en simple citoyen l'occasion de refaire la guerre aux Prussiens. Veuillez agréer monsieur le ministre l'assurance de tout le respect avec lequel j'ai l'honneur d'être votre très dévoué et obéissant serviteur. Cremer, Lorrain annexé et ex général gambettiste." Cette lettre publique lui vaut une commission d'enquête et le I <sup>er</sup> novembre I87I, il est mis en réforme pour faute grave contre la discipline. Sa carrière militaire est terminée. ";<a href="http://www.military-photos.com/cremer2.htm"> sur le Web</a></i>] par suite d'un rapport inexact qu'il lui aurait fait et dont on a eu la preuve. Le général s'évada et devint divisionnaire quelques mois après</span><span style="font-size: x-small;"><span style="color: #2b00fe;"><b><span>ccxcvii</span></b></span></span><span style="font-size: small;">. [" <i>Il se met alors à la disposition du gouvernement de la Défense Dans le cadre de la levée de l'Armée de l'Est, Bourbaki lui confie le commandement du 20<sup>e</sup> corps d'armée, avec rang de général de division. Il prend part à la bataille de Villersexel, 9-I0 janvier I87I, et à la sanglante bataille d'Héricourt : I5-I7 janvier I87I. L'armée de Bourbaki ayant échoué à reprendre Belfort, elle se replie, épuisée et démoralisée, vers Besançon puis la frontière suisse, poursuivie désormais par un ennemi bien supérieur en nombre et en matériel. À Besançon, Bourbaki abandonne la suite des opérations à Clinchant et tente de se suicider le 26 janvier. Clinchant négocie avec le général Herzog l'asile pour ses soldats en Suisse. Les deux généraux signent la convention des Verrières, permettant à l'armée française de passer chez les Helvètes à condition de déposer les armes au passage de la frontière : I<sup>er</sup> février I87I... " <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Justin_Clinchant">sur le Web</a></i>] <br /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"><br /></span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-size: small;"><img border="0" data-original-height="1300" data-original-width="799" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgmRt3GgBCGCShv7PbtaNqZcUyPRHjja7BnYbORzAY6RldkWhiSGXj15_YHCWN_deR10mEgP-laz8dZkpBlidpO4PZo_FVQd7DgZGfJvb8guCxE8qOyyPZZDwKDf90yybWxNXUODDoavUC-kWLvVuSs7ECXT49L48zmQ6XNmyzZ0k67VPiF4SVjPpVTkABf/w394-h640/cremer%20camille.jpg" width="394" /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">CREMER Camille, général : collections du Musée de Nuits-Saint-Georges, inventaire n° 95.5.379.</span><span style="font-size: x-small;"> </span><span style="font-size: x-small;"><br /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"><br /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Les autres généraux déclarèrent que l'affaiblissement des hommes ne permettait pas de donner suite au projet de sortie; que ce serait folie d'entraîner nos courageux soldats à un massacre certain. Plusieurs officiers résolurent de s'ouvrir un passage, les armes à la main; un petit nombre réussit, quelques-uns furent fusillés ou mis en forteresse. Le commandant Leperche, ardent patriote, qui tenta l'évasion, fut arrêté et faillit être passé par les armes, ainsi que beaucoup d'autres qui furent repris. </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Dans notre malheur commun, ce fut un débordement d'affection entre chefs et soldats; tous se rapprochaient, se confondaient, sans se prévaloir de leur autorité. C'est ainsi que de nombreux soldats, se sentant soutenus, ne s'abandonnèrent pas au découragement et purent attendre avec résignation et sans faiblesse le moment tant redouté d'être livrés à l'ennemi.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> On était incertain de ce qui se produirait le lendemain. Il régnait parmi nous, au régiment, une confraternité touchante qui ne peut se concevoir que dans de tels moments.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Beaucoup de soldats espéraient encore qu'au dernier moment ils seraient renvoyés dans leurs foyers; on se gardait bien de détruire chez eux cette illusion dernière.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Le roi de Prusse, croyant faire acte de générosité, avait fait offrir, comme à Sedan, aux officiers de s'affranchir de la captivité, en signant un engagement d'honneur de ne plus porter les armes contre les troupes pendant toute la durée de la campagne. C'est ce que les Allemands appelaient<i> signer le revers</i>. Il était ainsi conçu : </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> " <i>Les officiers qui engagent par écrit leur parole d'honneur de ne plus porter les armes contre l'Allemagne, jusqu'à la fin de la guerre, ne seront pas faits prisonniers, ils auront la liberté.</i> "</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> C'était le déshonneur qu'on nous proposait. Comment admettre qu'un officier pût demeurer les bras croisés en face de l'envahisseur ?</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Cette clause que le maréchal n'avait pas fait rayer fut repoussée avec hauteur comme une insulte à notre malheur; pas un seul officier ne <i>signa le revers</i>. [<i>ce terme fut aussi proposé à la<a href="http://aufildesmotsetdelhistoire.unblog.fr/2012/09/29/le-28-septembre-1870-%E2%80%93-la-capitulation-de-strasbourg/ "> capitulation de Strasbourg</a>, 28 septembre I870 : <b>Art. 4 </b>– Les officiers et les fonctionnaires ayant rang d’officier, de tous les corps de troupes de l’armée française, pourront se rendre à la résidence qu’ils choisiront, à charge de fournir un revers dont la formule est annexée au présent document. Les officiers qui refuseront de <b>signer ce revers</b> seront conduits en Allemagne, avec la garnison, comme prisonniers de guerre. Tous les médecins militaires français conserveront leurs fonctions jusqu’à nouvel ordre.</i> "]</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Le maréchal a considéré aussi comme une faveur exceptionnelle d'avoir obtenu qu'on laissât les armes aux officiers; c'était, selon nous, au contraire un acte de prudence de la part de notre ennemi. Comment aurait-on pu désarmer les officiers, quand on savait qu'ils avaient pris la détermination de passer leur sabre au travers du corps de ceux qui tenteraient de s'en emparer ?</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Nous approchons du terme final : la remise de nos malheureux soldats est fixée pour <i>demain 30, à midi</i>.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Sur tous les points désignés de la circonférence, chaque régiment devait conduire ses hommes pour les remettre entre les mains de l'ennemi, comme un troupeau que l'on compte et dont on prend livraison ! [<i>la perte était de 3 maréchaux, 6.000 officiers et, environ, I70. 000 troupiers; prisonniers : en février I87I, Jules Favre, ministre des affaires étrangères, donnait l'estimation suivante : <b>509 000</b> combattants prisonniers dont <b>420 000</b> détenus en Allemagne, <b>4 000</b> internés en Belgique et <b>85 000</b> en Suisse; <b>35 000</b> soldats allemands étaient prisonniers. La plupart des prisonniers restèrent captifs en Allemagne de 2 à I0 mois, certains ne revenant que plusieurs mois après la fin de la guerre et le traité de paix; <b>I8 000</b> prisonniers morts dans les camps sont enterrés en Allemagne</i>] Pour séparer les officiers de leurs hommes, l'adversaire a décidé que, sans rien signer, les officiers qui promettaient de ne pas quitter le camp retranché et la ville de Metz, en attendant leur embarquement pour l'exil, seraient libres sur parole, à condition qu'ils répondraient au premier ordre en se rendant à l'heure fixée au chemin de fer.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Ceux qui ne voulurent pas consentir furent emmenés en forteresse allemande; le nombre de ces derniers fut restreint.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> De toute façon, nous étions prisonniers; il était inutile d'aggraver encore notre situation. Cette proposition n'ayant rien de déshonorant fut acceptée. Quelques-uns cependant ne répondirent pas à l'appel, se cachèrent chez des amis et, après la tourmente, rentrèrent en France, disant qu'ils s'étaient évadés de Metz</span><span style="font-size: x-small;"><span><span><b><span style="color: #2b00fe;">ccxcviii</span></b></span></span></span><span style="font-size: small;">. </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> </span><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-size: small;"><img border="0" data-original-height="469" data-original-width="300" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhL-eR0yreDxA35WExPtDYIdKSqNTxRV6t-VWHoq1I5oCel8NyR89-YwjTVArTDZEyRFp_RqX5z033FTP58bSXnbPijMCmZS5w5t06ZahoyRFI5bQqTE_04GFLTEw2kY43mfeLqkKEk-2W2cklmbr4WjyZvJ39ofQGtvq9m_Imyo-qkXkn_29bciXV1LTMe/w410-h640/FRANKFORT.jpg" width="410" /></span></div><span style="font-size: x-small;">Groupe d'officiers prisonniers à Francfort sur l'Oder. <a href="https://www.military-photos.com/1871page7.htm">Source</a>.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"> </span></div></div><h2 style="text-align: center;">XXXIV</h2><div style="text-align: left;"><br /></div><div style="text-align: left;"><h2 style="text-align: center;">L'ARMÉE SE REND PRISONNIÈRE</h2><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"><br /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"><i>30 Octobre.</i></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"><i> </i></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Il faut s'armer de courage : ce jour à jamais mémorable est arrivé.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Nos soldats, porteurs de peu d'effets qui leur restaient, étaient réunis, calmes, résignés, les yeux gonflés de larmes provoquées par l'humiliation. Il attendaient sous une pluie battante l'heure fixée pour le départ; que deviendraient-ils en exil, séparés de leurs officiers ?</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> On avait désigné un certain nombre d'officiers pour conduire les malheureux soldats aux Prussiens. Tous se firent un devoir de rester avec leurs compagnons d'armes aussi longtemps qu'ils le purent, en les accompagnant jusqu'au bout</span><span style="font-size: x-small;"><span><span style="color: #2b00fe;"><b>ccxcix</b></span></span></span><span style="font-size: small;">.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Notre digne chef, le colonel Friant, voulut faire ses adieux personnels, et non par voie de l'ordre du jour, à ses braves cuirassiers qu'il aimait tant et donc il était tant aimé.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Il fit former un grand cercle, et là, entouré de tous, officiers et soldats, sous une pluie impitoyable, les pieds dans la fange, il nous fit ses adieux d'une voix forte qu'il s'efforçait de rendre ferme, bien qu'elle fût entrecoupée de sanglots. Voici ses paroles; elles pénétrèrent tous les cœurs et resteront dans la mémoire de tous ceux du 7<sup>e</sup><i> </i>cuirassiers qui firent partie de l'armée de Metz :</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> " <i>Officiers, sous-officiers, brigadiers, trompettes et cuirassiers, vous tous, mes amis, et braves compagnons d'armes, devant les malheurs si grand de la Patrie, devant notre malheur, je ne trouve pas de consolation à vous offrir... Vous avez été affamés et non vaincus. Montrez-vous fermes dans l'adversité, et faites voir à nos ennemis que vous avez la dignité du courage malheureux.</i></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> " <i>Rappelez-vous avec orgueil nos faits d'armes autour de Metz, ce sera à jamais notre consolation. Rappelez-vous votre très héroïque courage dans notre charge contre la brigade de Bredow; elle a provoqué l'admiration de l'armée tout entière, vous avez été acclamés par elle. La patrie se souviendra et vous passerez à la postérité.</i></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> " <i>Espérons que notre beau régiment se reconstituera un jour et que je pourrai de nouveau vous conduire à la victoire.</i></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> " <i>Au nom de tous vos officiers, je ne vous dis pas adieu, mais au revoir, c'est le cœur navré que je me sépare de vous.</i></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> " <i>Peut-être nous reverrons-nous en exil ? Votre colonel et vos officiers emportent cette dernière espérance. Vous resterez dignes de votre cher </i></span><i>7<sup>e</sup></i><span style="font-size: small;"><i> cuirassiers et de notre malheureuse France...</i> " </span>[<span style="font-size: x-small;">la capitulation signifiera la fin du régiment sous cette forme; avec le reste du 7<sup>e</sup>, resté à Chartres, il est reconstitué sous les ordres du lieutenant-colonel Bergeron. Il entre dans la composition de la brigade de cavalerie du général Tripart chargé de la protection du flanc gauche de la I</span><sup><span style="font-size: x-small;">er</span> </sup><span style="font-size: x-small;">armée de la Loire sous la dénomination de 7<sup>e</sup> Cuirassiers de Marche; par décret en date du <b>4 février I87I</b>, il prend la dénomination de 7<sup>e</sup> régiment de cuirassiers; <b>I9I9</b> : le régiment est dissous; <b>I940</b> : en mai, pour faire face à la guerre, le régiment est réactivé, composé de chars; en juin, il est dissous; <b>I945</b> : il est recréé; il sera définitivement dissous à Noyon, garnison, en juillet <b>I962</b>... "<span>;<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/7e_r%C3%A9giment_de_cuirassiers_(France)"> sur le Web</a></span></span><span style="font-size: small;">] </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Les sanglots étouffèrent ses dernières paroles, il ne put continuer. Tous les bras se tendirent vers notre colonel que nous aimions à l'égard d'un père. Sa bravoure avait été appréciée au régiment; sa sollicitude pour les soldats, sa générosité pour les blessés et les malades étaient bien connues.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Le funèbre cortège se mit en marche, se dirigeant sur le château de Ladonchamps, terrain arrosé le 7 octobre du sang français, où l'armée livra son dernier combat.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Cet emplacement était le lieu désigné pour la remise de nos cavaliers à l'armée allemande.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Là, attendaient les troupes prussiennes, généraux en tête, alignés comme à la parade, sous une pluie torrentielle, les hommes raides comme des statues dans leurs uniformes trempés.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Nous marchions en ordre avec nos soldats, les soutenant par des paroles encourageantes; nous nous arrêtâmes à la hauteur de nos ennemis qui demeuraient immobiles, sans cris, sans démonstrations conservent un maintien irréprochable sans la moindre arrogance.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Quel triomphe pour les Allemands de voir nos soldats délabrés, affaiblis, défiler devant eux sans armes, mais dignes, ne courbant pas la tête, regardant l'ennemi bien en face, sans bravade, comme il convient à des vaincus.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Quelle honte pour nous, en songeant que nous aurions pu battre cette armée dans toutes nos rencontres, si le maréchal l'eût voulu. C'est à cette troupe, composée en partie des soldats de la landwehr, que nous allions livrer nos cuirassiers !</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Comment reproduire le déchirement de la séparation, quand les Prussiens s'avancèrent pour emmener nos pauvres soldats ! Pourquoi les usages de la guerre sont-ils aussi cruels ? Toute cette démonstration est donc indispensable à la gloire du vainqueur ? Pourquoi tant d'humiliation chez les vaincus ? Ne sont-ils pas assez malheureux ?</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> </span></div><div style="text-align: left;"><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="354" data-original-width="500" height="454" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhrZm_FIH5rY2rU8N9epy2KtVZoaOeZnp8HSlLLVsqtAbbeEODIo9aW2H7GatLPkO8HO7lJOvTK1_zfafgQY3cqkGUxzI7bqJRIEL2Z9kIsUnUZmTc0cLXJvoK_TjCB74iZm2aHEgqaCfE7PwKPjav-kqY2FC32tLZttk5mwfnI4L6XJud3UVDTTDhi_G93/w640-h454/ladon06.jpg" width="640" /></div></span></div><span style="font-size: x-small;">Le château de Ladonchamps en I900; photographié par Mlle Madeleine Berweiler, qui résidait à cette époque en face du vieux château, rue de Briey. Peut-être l'une des premières photographies du château ? <a href="http://www.raconte-moi-woippy.net/rues/rtdethionville/thionvilleE.htm">Source</a>. <br /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Que d'effusions, de serrements de mains, d'embrassades et de pleurs ! Nous, les vaincus par trahison ! nous regardions ces Prussiens avec une colère sourde, contenue. Ils se montraient cependant convenables avec nos hommes par leur attitude calme — nous devons le reconnaître et il sied de leur rendre justice — ils s'efforçaient même de leur procurer des vivres dès qu'ils étaient remis entre leurs mains.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Comment supporter une telle douleur ? Les cœurs les plus durs, les camarades réputés pour leur grande énergie versaient d'abondantes larmes ! Tous, nous étions inconsolables, anéantis</span><span style="font-size: x-small;"><span>c<b><span style="color: #2b00fe;">cxcx</span></b></span></span>.</div><div style="text-align: left;"> La plaie la plus cuisante était pour nous d'avoir été vaincus par la famine, <i>sabre au fourreau !</i></div><div style="text-align: left;"><i> </i> E<i>n </i>voyant nos soldats se jeter dans nos bras avant de nous quitter, on se sentait défaillir. Nous avons vu des cœurs de roche, que rien ne pouvait émouvoir, de ces hommes qui répétaient dans les situations douloureuses : " <i>qu'il fallait avoir du caractère pour ne pas laisser deviner ses impressions</i> ", par exemple notre camarade Dufournet, le commandant Bouthier, etc... nous avons vu, dis-je, ces hommes de cœur, si énergiques et si forts jusqu'à ce jour, ne pouvoir maîtriser leur chagrin ni retenir leurs larmes, et pleurer comme des enfants.</div><div style="text-align: left;"> Nos ennemis eux-mêmes étaient tellement impressionnés qu'ils ne purent devant de tels adieux conserver leur froideur apparente. On vit quelques chefs et soldats s'essuyer furtivement les yeux.</div><div style="text-align: left;"> Disons-le à la louange du général allemand qui commandait les troupes : ému par la contagion, il laissa nos soldats <i>tout le temps de nous faire leurs adieux</i>.</div><div style="text-align: left;"> Mais il fallait bien que cela se finit.</div><div style="text-align: left;"> On poussa les prisonniers dans une prairie; ils se retournaient encore, nous imploraient : c'était navrant ! Les derniers revenaient, se jetaient dans nos bras. Quels cruels moments ! Des larmes et des cris désespérés à anéantir tout courage... Pourtant il fallait se résigner. </div><div style="text-align: left;"> Enfin un officier ennemi de grade élevé donna, à voix haute, l'ordre bref de terminer cette scène. Alors le général qui commandait les troupes allemandes, s'approcha de celui qui venait de donner l'ordre et lui dit : " <i>Laissez, laissez encore... Je veux que nos soldats sentent cela ; c'est beau, c'est très beau<span style="font-size: x-small;"><span style="color: #2b00fe;"><b>ccxcxi</b></span></span>. </i>"</div><div style="text-align: left;"> On ne se préoccupait pas de la pluie qui trempait vainqueurs et vaincus. Notre triste mission remplie, nos hommes furent parqués dans une prairie à moitié inondée. Puis le général prussien nous salua en nous disant que nous étions libres de rentrer au camp, à condition de nous présenter au premier appel; qu'ils ne nous faisaient pas signer parce qu'il<i> tenait en très haute estime la parole d'honneur des officiers français</i>.</div><div style="text-align: left;"> Nous regagnâmes le "<i> bivouac de la misère </i>", la mort dans l'âme,comme une famille qui reviendrait de conduire au cimetière ses plus chers espoirs !</div><div style="text-align: left;"> Nulle parole ne fut échangée entre nous; nous marchions, courbés sous le poids de la douleur, le cœur meurtri, broyé, anéanti ! On croisait des camarades, des amis; nos mains s'étreignaient silencieusement, sans que notre gorge serrée pût proférer un son.</div><div style="text-align: left;"> Et puis il aurait fallu du courage pour parler... et nous n'avions plus de courage !</div><div style="text-align: left;"> Je vais reproduire ici, à titre de document historique, l'ordre d'adieux du maréchal à son armée; son hypocrisie et sa fausseté l'a fait rejeter avec dédain. Méprisé par ses troupes, notre ancien chef, qui s'est caché pendant deux mois, n'osant plus paraître devant ses soldats, va se cacher encore pour les quitter. On ne l'a plus revu et on ne le reverra plus. Qu'il emporte sa honte et notre haine.</div><div style="text-align: left;"><br /></div><div style="text-align: center;"> <span style="font-size: x-small;"><b> Quartier général du Ban-Saint-Martin, 28 octobre I870</b></span></div><h4 style="text-align: center;">ORDRE GÉNÉRAL À L'ARMÉE DU RHIN </h4><h4 style="text-align: center;"><br /></h4><div style="text-align: left;"> " <i>Vaincus par la famine, nous sommes contraints de subir les lois de la guerre en nous constituant prisonniers. À diverses époques de notre histoire militaire, de braves troupes commandées par <b>Masséna</b>,</i> [<span style="font-size: x-small;">André, I758-I8I7, duc de Rivoli, prince d’Essling, maréchal; son nom figure sur l'Arc de Triomphe parmi les 660 inscrits; " Masséna avait été un homme très supérieur qui, par un privilège très particulier, ne possédait l'équilibre tant désiré qu'au milieu du feu; il lui naissait au milieu du danger ", Napoléon à Sainte-Hélène, s'adressant à Las Cases. <a href=" https://www.napoleon.org/histoire-des-2-empires/biographies/massena-andre-1758-1817-duc-de-rivoli-prince-dessling-marechal/">Source</a></span>] <i><b>Kléber</b></i>, [" <span style="font-size: x-small;">Voyez Vous cet Hercule ? disait Cafarelli montrant Kléber, eh bien ! son génie le dévore et le tue ! Il y a de lui cent actions militaires magnifiques, et ce n'est rien encore auprès de ce qu'il est capable de concevoir et d'exécuter. " On retrouve Kléber tout entier dans ce peu de paroles de son brave compagnon d'armes. Kléber fut, sans contredit, l'un, des plus grands hommes qu'ait produit la Révolution française. Il joignait l'enthousiasme d'une âme indépendante et élevée au sang-froid d'un général maître de lui-même, et l'expressive fierté du regard à une voix dont l'éclat arrêtait les séditions et couvrait les murmures des soldats. Habituellement juste et équitable, " <i>Revue de l'Empire</i>, fondée en I842, contributeur : Temblaire, Charles-Édouard. Directeur de publication, I844. <a href=" http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32857288j">Source</a>]</span><i><b> Gouvion Saint-Cyr</b>,</i><span style="font-size: x-small;">[Laurent, marquis de, I764-I830, maréchal; " Artiste contrarié amené par les circonstances au métier de soldat, il n'aimait pas la guerre. Napoléon I<sup>er</sup> l'avait compris, qui disait de lui à Gourgaud : " Il était aimé de ceux qui servaient sous lui parce qu'il se battait rarement et ménageait son monde."; son nom est inscrit parmi les 660 de l'Arc de Triomphe. <a href=" https://www.napoleon-empire.net/personnages/gouvion.php">Source</a></span>],<i> etc., ont éprouvé le même sort qui n'entache en rien l'honneur militaire quand, comme vous, on a aussi glorieusement accompli son devoir, jusqu'à l'extrême limite des forces humaines. </i></div><div style="text-align: left;"> "<i> Tout ce qui était loyalement possible de faire a été tenté et n'a pu aboutir.</i></div><div style="text-align: left;"> " <i>Quant à renouveler un suprême effort pour briser les lignes fortifiées de l'ennemi, malgré votre vaillance et le sacrifice de milliers d'existences qui peuvent encore être utiles à la patrie, il eût été infructueux, par suite de l'armement et des forces écrasantes qui gardent et appuient ces lignes; un désastre en eût été la conséquence.</i></div><div style="text-align: left;"> " <i>Soyons dignes dans l'adversité, respectons toutes les conventions honorables qui ont été stipulés, si nous voulons être respectés comme nous le méritons.</i></div><div style="text-align: left;"> " <i>Évitons surtout, pour la réputation de cette armée, les actes d'indiscipline, comme la destruction des armes et du matériel, puisque, d'après les usages militaires, place et armement devront faire retour à la France, lorsque la paix sera signée.</i></div><div style="text-align: left;"> " <i>En quittant le commandement, je tiens à exprimer aux généraux, officiers et soldats, toute ma reconnaissance pour leur loyal concours, leur brillante valeur dans les combats, leur résignation dans les privations; et c'est le cœur navré que je me sépare de vous.</i> "</div><div style="text-align: left;"> " <i>Le Maréchal de France, commandant en chef l'armée du Rhin.</i></div><div style="text-align: left;"> " <i>Signé : BAZAINE. </i>"</div><div style="text-align: left;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><img border="0" data-original-height="890" data-original-width="1584" height="360" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjNvAz677SpHhmulCvT2SsY4dDmtRuMPmcgaFHCMZjeL7bID3BEwGJKC4VNGXnM_IQ8lUuvgT72hyphenhyphen8uCR4FkrZ4bgzKsbdJs_9DzTGbKDZtOXWb_e_2FYEUgeq34qy00PZ9FiFtgFXAblmwds5jkyARrWQVVv84ITYoSeSDTHqA-4GONk6MypDpaOam2zbW/w640-h360/Massena%201-2-3.jpg" width="640" /></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">MASSÉNA André, duc de Rivoli, prince d’ Essling, Maréchal. Actuellement conservée à Saint-Cyr l’École, Marchfeld du Lycée militaire de Saint-Cyr. "<i> En<b> I835</b>, le roi Louis-Philippe Ier demande à ce que les quatre marbres exécutés avant la chute de l’Empire, les seuls de la commande initiale à avoir été achevés, soient modifiés. (...) Ce projet s’inscrit en parallèle de la création des galeries historiques du château de Versailles. Le comte de Montalivet, ministre de l’Intérieur également en charge des Beaux-Arts, demande alors au sculpteur Laitié de <b>modifier les marbres de l’Empire</b> : « […] De la statue de Colbert par Deseine, on ferait le duc de Trévise ; de celle de Debay père, représentant Valhubert, on ferait Jourdan ; de celle d’Espagne par Callamard on ferait Lannes, et enfin de <b>celle d’ Espercieux, représentant Roussel, on ferait Masséna.</b> », Robinet de Cléry, « Les statues décapitées du pont de la Concorde », extrait de la Grande Revue de Paris et de Saint-Pétersbourg, Paris, Imprimerie d’E. Arrault, s. d., . Mais les choses se compliquent et les documents conservés dans les archives contredisent la réalité matérielle constatée sur les œuvres. En effet,<b> le socle de la statue de Masséna n’est pas signé</b>, contrairement aux trois autres marbres conservés. Or, la signature d’ Espercieux figure sur le socle de l’actuelle effigie du maréchal Jourdan. En procédant par élimination des différentes statues conservées, non réalisées en marbre ou transformées et en croisant les états de service des officiers représentés,<b> Masséna ne peut avoir succédé qu’à Corbineau</b> qui, ironie du sort, avait servi sous ses ordres, et non à Roussel. ". <a href="https://www.defense.gouv.fr/art-patrimoine-terre/sculptures/sculptures-du-lycee-militaire-saint-cyr/marechal-massena">Source</a></i>.</span></div><div style="text-align: left;"><i> </i><div style="text-align: left;"><i><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="498" data-original-width="323" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgU31zAPyOk3lJZ4-Oe13TKCIjPDnrBAiWNdoxOscVoD3b8FABCDCsql_wrUl0L_CYzpWSWC6MAPdYlHZPNPOfKZOSrWdM50o8DfmsQXgvmdk0jpkvxSwHspTF9Gm4hBi7s-0I0vWmQZe4pIlH3e47RLd4MdliKFWGS_aUCfZpusRJgE43gE6cQ3aOWE-7n/w416-h640/gouvion%20saint%20cyr.jpg" width="416" /></div></i></div><span style="font-size: x-small;">GOUVION SAINT-CYR Laurent, I834. Portrait part VERNET Horace, I789-I863. </span></div><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="612" data-original-width="407" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhnRmLcaxPrjn1fjB-DT84iLR70FBhWYBNcX1yJ-9vTYvMCIe_qVm7W2BBM3uxYn3RUZPR_87LNeIc2iKinxuHlIYN6UavJ0p83NPLoBr0bT_CgNUJJ9UDuyz66DpFlyLTs3g5HPfLKoni6N-BCru2N9cSGX_bMoLnMxeGu_k9onP4OfA4wE123SDPPZyhJ/w426-h640/gettyimages-526101286-612x612.jpg" width="426" /></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">BAZAINE François, caricaturé par B. Moloch, I882. <a href="https://www.gettyimages.fr/">Source</a>. </span><span style="font-size: small;"> </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> C'est complet ! Il se compare à Masséna, à Kléber ! Les termes de cet ordre sont blessants dans la bouche du maréchal; il se croit un chef correct qui n'a rien à se reprocher, le malheureux ! Est-il sincère quand il dit : <i>que place et matériel feront retour à la France après la paix ?</i> Il sait cependant que cette querelle d'Allemands, qui a été cause de la guerre, avait pour objectif final l'annexion de Strasbourg et de Metz au jeune empire. Le général Boyer, à son retour de Versailles, le lui a affirmé</span><span style="font-size: x-small;"><span style="color: #2b00fe;"><b>ccxcii</b></span></span>. Il n'est<span style="font-size: x-small;"><span> </span></span>pas croyable qu'il<span style="font-size: x-small;"><span> </span></span><span style="font-size: small;"><span>se fit illusion sur ce point ?</span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"><span> Et les lignes fortifiées de l'ennemi dont il parle dans cet ordre ? Lui seul semble ignorer <i>qu'il pouvait s'opposer à leur établissement.</i> C'est parce qu'il a rendu son armée spectatrice impuissante </span></span><span style="font-size: small;"><span>de ces formidables travaux, c'est parce qu'il l'a réduite à l'immobilité que l'ennemi a pu agir nuit et jour, édifier ses nouvelles forteresses en se faisant aider par la population valide terrorisée. </span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"><span><br /></span></span></div><br /></div><h2 style="text-align: center;">XXXV<br /></h2><div> <br /></div><div><h2 style="text-align: center;">LE MARÉCHAL SE REND PRISONNIER</h2><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"><span><br /></span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"><span> Le chef de l'armée du Rhin, tel le commandant d'un navire, aurait dû se livrer le dernier pour faire son devoir et assumer les responsabilités jusqu'à la fin. Ainsi firent les glorieux soldats de nos grandes guerres du Premier Empire [<i>I8 mai I804 - 6 avril I8I4</i>] qu'il ose prendre pour modèles. Leurs mânes [<i>âmes des morts</i>] doivent tressaillir ! Eux autres veillaient jusqu'au bout sur le sort de leurs soldats.</span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"><span> </span></span></div><div style="text-align: left;"><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"><span><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="739" data-original-width="1024" height="462" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhFvXlNxVIkZow8kEKhXnLA9nX3B1y7Bx-u-nAQpX1uzNzcu5gSE0zjCvma6q-pQzIcobc0MlIkG8LHSLOj2JX118IUpzLbfDZtdhPeJrlBvntTYCIBuzL_laMkqQLocq69G1i5IHn1d_OLRdqkJ-LntoSksGtO20dBXtFlbCaXGbOjV2V5jkVDu9WqDNSx/w640-h462/1024px-Angling_in_Troubled_Waters_A_Serio-Comic_Map_of_Europe.jpg" width="640" /></div></span></span></div><span style="font-size: small;"><span> </span></span><span style="font-size: x-small;"><span>Carte satirique de l'Europe, trente ans après la guerre franco-allemande et la « <i>cruelle</i> » défaite de la France, I899. Auteur : Fred W. Rose, I849-I9I5</span></span><span style="font-size: x-small;"><span>, caricaturiste anglais.<br /></span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"><br /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> À suivre...</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><span>ccxcvi. Dans cette question des drapeaux Bazaine montra sa duplicité habituelle; il donna, à l'issue du conseil du 26, l'ordre verbal de verser les drapeaux à l'arsenal où ils seront brûlés. Par une déclaration maladroite au sujet d'une prétendue coutume de brûler les drapeaux à un changement de gouvernement, il attire l'attention de l'ennemi sur ce point. Il se décide à les livrer aux Allemands pour éviter toute difficulté et laisse croire aux chefs de corps que les étendards seront détruits. Une partie des aigles de la garde furent brûlés devant le colonel Melchior; [<i>Édouard Joseph Louis Melchior de la Tour d'Auvergne Lauragais, I828-1884</i>] le général Lapasset fit brûler ceux de sa brigade; le général Soleille en compte à l'arsenal 53 qui tous furent livrés à l'ennemi. Voir à ce sujet LEHAUTCOURT,<i> loc. cit.</i>, VII, 492-500. </span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"><span> </span></span></div><div style="text-align: left;"><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"><span><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="455" data-original-width="300" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhVUvmJZ94NhdUxWXbAtGfijmyU4pBSd97W3WDbnNNtZ8Oih-RSy-lbrwlpXkJttMNSzPjg5V-1iqTDJZVWrvnKv9XGHZBmoThyphenhyphenNK01HXneAnl2s6JUQokQHWI9PpoKRqo1Zy9mcfdIXrNqbHrnd4ahIPzOD2GlTRREbNxM9E15k45BDpI7q7MFknhpTvOc/s320/LATOUR.jpg" width="211" /></div></span></span></div><span style="font-size: x-small;"><span>MELCHIOR DE LA TOUR D'AUVERGNE LAURAGAIS Édouard, colonel. Photo : Chambay, Paris.</span></span><span style="font-size: x-small;"><span><br /> <br /></span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><span>ccxcvii. Voir à ce sujet le général JARRAS,<i> loc. cit</i>., 336-337. LEHAUTCOURT,<i> loc. cit.</i>, VII, 504-507.<br /></span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><span> </span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><span>ccxcviii. Les officiers de l'armée du Rhin étaient-ils oui ou non liés par la capitulation ou en droit d'essayer par tous les moyens de recouvrer leur liberté ? Les deux thèses ont trouvé leurs défenseurs. Voir à ce sujet LEHAUTCOURT, <i>loc. cit</i>., VII, 506.<br /></span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><span> </span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><span>ccxcix. Bazaine a négligé de prescrire les dispositions voulues pour la remise des troupes aux Allemands. Il a même refusé de donner aucun ordre à ce sujet, laissant les commandants de corps d'armée libres de prendre les dispositions qu'ils jugeraient convenables. Il en résulte les plus fâcheux disparates. Dans certaines unités les troupes sont accompagnées par leurs généraux; dans d'autres ont prescrit qu'elles seront conduites par les officiers de semaine [<i>officier subalterne, généralement lieutenant ou sous-lieutenant, qui assume des responsabilités spécifiques pour une période d'une semaine dans une unité militaire, une école militaire : supervision et inspection, gestion du personnel, discipline et sanctions, etc.</i>] comme s'il s'agissait d'une corvée coutumière.<i> D'ailleurs presque tous les officiers tiennent à l'honneur de ne se séparer de leurs soldats qu'à la dernière minute.</i> LEHAUTCOURT, <i>loc. cit.</i>, VII, 5I3. <br /></span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><span> </span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><span>ccxcx. Les grades ont disparu, toutes les mains se cherchent et plus d'un laisse tomber en mordant ses lèvres une larme furtive. Général FAY, <i>loc. cit</i>., 262. <br /></span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><span> </span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><span>ccxcxi. À la vue de cette détresse, l'ennemi même est ému. LEHAUTCOURT,<i> loc. cit.</i>, VII, 5I4.<br /></span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><span> </span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><span>ccxcii. M. de Bismarck aurait dit au énéral Boyer : " <i>C'est Metz surtout que nous tenons à avoir </i>", et encore parlant des conditions de paix : " <i>L'Impératrice devra accepter ces conditions, si exorbitantes qu'elles lui paraissent.</i> " LEHAUTCOURT,<i> loc. cit</i>., VII, 382-384. <br /></span></span></div> <div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"> </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"> <b>COMMANDANT FARINET, <i>L'Agonie d'une Armée, Metz-I870, Journal de guerre d'un porte-étendard de l'Armée du Rhin</i></b>, ancienne librairie Furne, Boivin & Cie, Éditeurs, I9I4, p. 338-353.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"> </span></div><div style="text-align: right;">php <span style="font-size: x-small;"><br /></span></div><p><br /></p><p><span style="font-size: small;"><br /></span></p></div>phphttp://www.blogger.com/profile/08859530369984862702noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4258155080337744506.post-16152325236891657852024-03-07T11:14:00.017+01:002024-03-07T11:29:50.348+01:00UNION EUROPÉENNE, MARCHÉ DE L'ÉLECTRICITÉ : LA CONCURRENCE AUGMENTE LES PRIX ! NON, SANS BLAGUE !...<div style="text-align: left;"> Les conclusions de l'étude américaine, lire ci-devant, sont une baffe monumentale pour le citoyen-béotien-abonné que nous sommes tous ou presque...</div><div style="text-align: left;">I. Plus de concurrence génère plus de hausse des prix;</div><div style="text-align: left;">2. <span style="color: red;">Les experts le disaient déjà haut et fort dans l'oreille du politique depuis... plus de 40 ans !</span></div><div style="text-align: left;"> Bonne nuit et bonne chance !</div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="1414" data-original-width="2121" height="266" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgx_rrCLm8dwt1APJeLqRwSDesxwEo3Ekm4UnhuoM3Q7sbDgvHRhAvV52ktNPjZ5ShqXWdyLoubfvHr6ykOA3bWsXbZk9zZDhnPNbgCtS_9zV03ThcRej1OflA_WXeLGAxyZtxn-dg1WUyVV8vzrGPoHv1CLCzpEum4x8-3eMuRb6JVlGUqduaEmr9wyuPn/w400-h266/mouton1.jpg" width="400" /></div><br /><br /></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><b>Pour compléter sur le sujet </b>: <b>EDF à la peine dans le Renouveau Nucléaire de l’UE</b><br /> Les données ci-dessous ont été principalement obtenues en rassemblant des informations du <i>Nuclear Engineering International Magazine </i>: NEI.<br /> Hors France, voici les projets de réacteurs dans l'UE début mars 2024 :<br /></span><ul style="text-align: left;"><li><span style="font-size: x-small;"><b>Pologne </b>: 3 réacteurs américains type API000, Westinghouse, à Choczewo. Deux réacteurs sud-coréens APR I400, KHNP à Patnow;</span></li><li><span style="font-size: x-small;"><b>Bulgarie</b> : les deux tranches 7 et 8 de la centrale de Kozloduy seront équipées de réacteurs américains type API000, Westinghouse. Westinghouse ne participera pas à la construction tout en gardant le contrôle du projet. Hyundai Engineering & Construction, Corée du Sud, sera invitée à présenter une offre ferme pour la construction.</span></li><li><span style="font-size: x-small;"><b>Roumanie</b> : 2 réacteurs de type canadien Candu à Cernadova. Le projet s’appuiera sur l’industrie sud-coréenne.</span></li><li><span style="font-size: x-small;"><b>Pays-Bas</b> : 2 réacteurs à Borssele ou à Maasvlakte. Deux études de faisabilité ont été confiées, l'une à l'entreprise sud-coréenne KHNP, l'autre à l'américain Westinghouse.</span></li><li><span style="font-size: x-small;"><b>Tchéquie</b> : un appel d'offres, d'abord de deux réacteurs, aujourd'hui de quatre, a été lancé pour Dukovany et Temelin. Restent en course : KHNP, Corée du Sud, et EDF avec une proposition de technologie EPR. C’est une situation proche de celle d’ Abou Dhabi en 2009 où s'étaient trouvés en concurrence l' EPR français et l' APR I400 sud-coréen. À la suite du choix du coréen, le Président de la République avait demandé un Rapport à François Roussely, ancien Président d'EDF, qui avait signalé "<i><b> la perte de crédibilité de l'industrie nucléaire française </b></i>". Quinze ans plus tard, l' EPR de Flamanville, déjà en construction depuis deux ans en 2009, n'est toujours pas en service. </span><span style="font-size: x-small;">Trois des réacteurs sud-coréens d’ Abou Dhabi le sont et le dernier très prochainement.</span></li></ul></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"> <b>Le Renouveau Nucléaire est une réalité dans l’UE</b> : quinze projets de réacteurs, hors notre pays, sont mentionnés ci-dessus. <b>EDF a des difficultés pour s’y faire une place</b>. Américains et Sud-Coréens se taillent la part du lion.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">TACCOEN Lionel, Directeur de la Lettre " <a href="https://www.geopolitique-electricite.fr/"><i>Géopolitique de l’Électricité</i></a> " <br /></span></div><div style="text-align: right;">php<br /></div><div style="text-align: center;"><b><span style="font-size: large;">***</span></b></div><div style="text-align: center;"><br /></div><h2 style="text-align: left;"><b>L’Union Européenne a un problème avec l’électricité : La concurrence augmente les prix</b></h2><div style="text-align: left;"> L’avenir n’est plus ce qu’il était.</div><div style="text-align: left;"> <b>L’instauration de la concurrence en électricité a été pensée est mise en œuvre à la fin du XXème siècle</b>, donc à une autre époque. Le mur de Berlin s’était effondré. Comme Fukuyama l’écrivit, l’Histoire était finie, démocratie et libéralisme avaient vaincu.<b><span style="color: #2b00fe; font-size: x-small;">I</span></b> Friedrich Hayek, I899-I992, brillant économiste et philosophe<span style="color: #2b00fe;"><b><span style="font-size: x-small;">2</span></b></span>, était aussi un homme qui avait eu très peur. Il y avait de quoi, sa ville natale, Vienne avait été envahie successivement par les armées de Hitler et de Staline. Il constata qu’un État pouvait devenir fou. Si de plus il était puissant, il devenait un danger pour le monde. Il préconisa la solution : <b>l’État devait devenir un État minimum en renonçant à l’essentiel de son pouvoir économique pour s’en remettre au marché et à la concurrence</b>. Le concept d’État minimum était né. Son livre « <i>La route de la servitude </i>» fut un best-seller mondial, mais pas en France<span style="color: #2b00fe;"><b><span style="font-size: x-small;">3</span></b></span>.</div><div style="text-align: left;"> Hayek contribua à renforcer la position dominante, à la fin du XXème siècle et au début du XXIème, des économistes dits de<i> l’École de Chicago</i> qui, eux aussi, préconisaient que l’État devait laisser le marché gérer l’économie. À l’époque, <b>en Occident</b>, restaient hors marché un certain nombre de domaines, ainsi les transports, les communications, les combustibles fossiles et l’électricité. L’État devait s’en dégager, se contentant, via des Commissions de Régulation, de veiller au bon fonctionnement des marchés. Commença alors, par ci par là des politiques de dérégulation, ouvrant les marchés correspondants à tous fournisseurs mis en concurrence.</div><div style="text-align: left;"> Hélas, l’Histoire n’était pas terminée. La guerre est revenue. Les dictateurs, contrairement à ce qu’escomptait Hayek, parviennent sans difficulté à transformer un État, même minimum, en État fort, et même quelquefois en État fort et fou. Les États démocratiques, dans ce contexte, se voient obligé de reprendre certaines responsabilités qu’ils avaient confiées au marché.</div><div style="text-align: left;"> <b>La concurrence en électricité relève du concept d’État minimum</b> issu d’un passé révolu, car l’avenir n’est plus ce qu’il était.</div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><b>Les pères fondateurs du libéralisme ont été oubliés</b></div><div style="text-align: left;"> Contrairement à une idée répandue, <b>l’État libéral n’est pas un État minimum</b>. Le père fondateur de l’économie de marché, Adam Smith, I723-I790, préconisait un État fort capable de faire régner l’ordre et la justice à l’intérieur et de se faire respecter à l’extérieur par une armée puissante. Il ajouta que les instruments indispensables au fonctionnement de la société, devaient rester sous l’emprise des pouvoirs publics. Parmi ceux qu’il citait on trouve : <b>les ports, les routes et les ponts.</b> Dans sa grande sagesse, il précisa que cette liste s’enrichirait à l’avenir du fait des progrès techniques. <span style="color: red;">L’électricité est indispensable à notre société digitale</span>. Au temps d’Adam Smith la destruction des voies de communication était un but de guerre. Elles relevaient en dernier ressort de l’État. Aujourd’hui, couper l’électricité, ou le tenter, est un nouveau but de guerre. Voir l’Ukraine, Gaza et le Niger. L’électricité comme les voies de communication du temps d’Adam Smith est devenue une affaire d’État.</div><div style="text-align: left;"> <b>Léon Walras</b>, I834-I9I0, fut à l’origine de l’exploration des mécanismes du marché, sujet fondamental. Il s’acharna à démontrer que <b>la concurrence pure et parfaite, un idéal inaccessible, mène à un optimum de l’utilisation des ressources financières et des compétences.</b> Il ne sera que le premier d’une liste d’économistes qui compléteront, corrigeront et préciseront son œuvre. Mais leurs travaux prouvent que les bienfaits de la concurrence ne tombent pas du ciel. Ils nécessitent certaines conditions. Lorsqu’elles ne sont pas réunies, ils n’apparaissent pas. <span style="color: red;">La concurrence peut alors être contre productive et augmenter les prix. C’est le cas en électricité.</span></div><div style="text-align: left;"> La concurrence en électricité a été instaurée sans prendre en compte les exceptions prévues<br />par les pères fondateurs de l’économie de marché.<br /></div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">I. Fukuyama « <i>La Fin de l’Histoire et le Dernier Homme </i>», Flammarion, I992.<br />2 Friedrich Hayek, grand rival de Keynes, Prix Nobel en I974.<br />3 Publié en I944 sous le titre « <i>The Road of Serfdom</i> », PUF.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"> </span></div><div style="text-align: left;"><b>Beaucoup en parlent, l’Union Européenne l’a fait</b></div><div style="text-align: left;"> L’École de Chicago ayant ses entrées dans le<b> Chili de Pinochet</b>, c’est dans ce pays et à cette</div><div style="text-align: left;">époque que <b>la dérégulation de l’électricité fit ses premiers pas en I978</b>, formalisés par une loi en</div><div style="text-align: left;">I982<b><span style="color: #2b00fe;"><span style="font-size: x-small;">4</span></span></b>. <span style="color: red;">L’Union Européenne la décida par une directive de I996</span>. En 2007, tout client européen obtint</div><div style="text-align: left;">le droit de choisir son fournisseur.</div><div style="text-align: left;"> Dans un <b>Rapport de 2020</b>, la Commission Européenne étudiant la situation des marchés de</div><div style="text-align: left;">l’électricité dans les pays industrialisés, G20, écrit : « <i>La plupart des pays du G20 continuent de </i><i>réglementer les prix [de l’électricité] pour les ménages. Le même problème (sic) existe pour l’industrie mais est moins aigu que pour les ménages</i> »<span style="color: #2b00fe;"><b><span style="font-size: x-small;">5</span></b></span>. <b>En Chine</b>, un organisme fédéral, le NRDC,[<i>National Development and Reform Commission, Commission nationale du développement et de la réforme</i>] garde un œil vigilant sur les tarifs. <b>En Inde</b>, les États font de la résistance en face de la volonté affichée par les autorités fédérales de passer au marché. La déréglementation de l’électricité est souvent présentée comme un objectif, mais la réalisation se fait attendre. La montée des tensions dans le monde n’est pas favorable à une accélération du processus. La dérégulation de l’électricité reste largement à l’horizon dans nombre de pays industrialisés. L’horizon peut reculer au fur et à mesure que l’on avance.</div><div style="text-align: left;"> <b>L’Union Européenne apparait comme le seul grand marché où la dérégulation de l’électricité a </b><b>été menée à terme</b>, même si des dérogations importantes ont été autorisées, en principe temporaires. Il n’apparaît pas dans le Rapport de la Commission Européenne<span style="color: #2b00fe;"><b><span style="font-size: x-small;">5</span></b></span> que la dérégulation de l’électricité ait apporté un avantage de compétitivité. L’évolution des prix de l’électricité dans l’UE <b>a plutôt causé une dégradation de la compétitivité européenne par rapport aux autres pays industrialisés de 2008 à 20I9</b>, donc avant l’arrivée des graves évènements : Covid, Ukraine<b><span style="color: #2b00fe;"><span style="font-size: x-small;">5</span></span></b>. Mais isoler le rôle de la concurrence dans cette dégradation est fort délicat<span style="color: #2b00fe;"><b><span style="font-size: x-small;">6</span></b></span>.</div><div style="text-align: left;"> Le cas des États-Unis est très intéressant. <b>Le pouvoir fédéral n’a pas les compétences nécessaires pour déréguler l’électricité sur l’ensemble du territoire</b>. Certains États ont opté pour une dérégulation fort proche de celle de l’Union Européenne, incluant le libre choix pour tous les clients. D’autres ont choisi une dérégulation limitée. Enfin une bonne partie a conservé le modèle traditionnel d’entreprises publiques, souvent municipales, sans but lucratif, c'est-à-dire ressemblant beaucoup à EDF, version XXème Siècle.</div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><b>Aux États-Unis, une certaine stagnation de la dérégulation</b><br /> Nul n’est prophète en son pays, et les idées de l’École de Chicago n’ont pas eu le même succès aux États-Unis qu’au Chili ou dans l’Union Européenne.<br /> L’introduction de la concurrence, dérégulation, aux États-Unis pour le gaz, I978, les transports aériens, I978, ferroviaires et routiers, I980 et les télécoms, I984, avaient <b>provoqué de substantielles réductions de prix</b>, de l’ordre de «<i> 30% à 75% </i>». Cependant, à la suite de <b>l’instauration de la concurrence en électricité, I998, rien de semblable n’apparut</b><span style="color: #2b00fe;"><b><span style="font-size: x-small;">7.</span></b></span><br /> Ce fut une surprise et quelques études apparurent. Celle de la Carnegie Mellon University<b><span style="color: #2b00fe;"><span style="font-size: x-small;">7</span></span></b> dès 2005 décrit l’évolution des prix pour les industriels dans les États dérégulés et la compare à celle observée dans les États ayant conservé le modèle traditionnel. La conclusion est la suivante : « <i><span style="color: red;">Le bien-être des consommateurs n’a pas été amélioré par la dérégulation</span> [la concurrence] et il convient de réfléchir sérieusement à l’opportunité d’étendre la restructuration [dérégulation] à d’autres États avant que les problèmes n’aient été résolus et qu’une baisse des prix ait été obtenue ».</i> L’étude observe des imperfections des marchés de l’électricité et des coûts supplémentaires dus à l’instauration de la concurrence. Attendre pour étendre la dérégulation à d’autres États ? C’est bien ce qui s’est produit.</div><div style="text-align: left;"><b> En 2005</b>, I9 États, sur 50, et le District de Columbia avaient
opté depuis au moins six ans pour l’instauration de la concurrence en
faveur des industriels. Ces États sont parmi les plus peuplés :<br />en conséquence, à cette époque « <i>40 % de toute l’électricité des États-Unis étaient vendus dans des<br />États « restructurés » </i>»,<span style="color: #2b00fe;"><b><span style="font-size: x-small;">7</span></b></span> terme employé pour désigner les États qui avaient abandonné le modèle<br />historique et instauré une concurrence. <br /></div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">4. US Department of Energy-Office of Scientific and Technical Information, OSTI, — « <i>Chile : pioneer in deregulation of the electric power sector</i> », — I994-06-0I, — consulté le 20/I/2024 sur osti.gov.<br />5. <a href="https://eur-lex.europa.eu/legal-ontent/EN/TXT/DOC/uri=CELEX:52020SC0951">Commission-Document</a> oct. 2020-Cf. <br />6. Taccoen Lionel, — « <i>Marché de l’électricité : pour une dérégulation choisie par les Etats membres</i> », —<i>Revue de l’Énergie</i>, n°665, novembre-décembre 2022.<br />7. <a href=" https://www.cmu.edu/ceic/assets/docs/publications/working papers/ceic-05-01.pdf">Carnegie Mellon University 2005</a>.</span></div><div style="text-align: left;"> <br /> Aujourd’hui, <b>ils sont I8 États et le District de Columbia à permettre au client final le choix du fournisseur</b>. <b>6</b> autres États ont introduit la concurrence à la production, modèle dit «<i> acheteur unique </i>», au profit d’un fournisseur unique monopolistique. <b>26 États ignorent toute forme de<br />concurrence en électricité.</b> Aux États-Unis, la vague de dérégulation de l’électricité s’est arrêtée il y a<br />presque vingt ans.<b><span style="color: #2b00fe;"><span style="font-size: x-small;">8</span></span></b></div><div style="text-align: left;"><br /><b>Les observations de la Harvard Business School juin 2023</b><br /> Il manquait cruellement aux États Unis, comme dans l’UE une vaste étude permettant d’isoler<br />l’impact de la concurrence sur l’évolution des prix de l’électricité. La coexistence entre États pratiquant la concurrence et États la refusant rend plus aisée les observations outre Atlantique d’autant plus que certains États ont fait des allers et retours. Sous l’égide de la Harvard Business School, des observations sur le terrain ont commencé il y a plusieurs années. Le <span style="color: red;">Rapport publié en juin 2023 indique que la dérégulation, donc la concurrence augmente les prix.</span> Les auteurs ne citent pas Marcel Boiteux,[<i>I922-I923, économiste et mathématicien, <a href="https://www.elysee.fr/emmanuel-macron/2023/09/08/deces-de-marcel-boiteux">directeur et président d’EDF</a></i>] et ignorent qu’une de ses analyses<b><span style="color: #2b00fe;"><span style="font-size: x-small;">9</span></span></b> était parvenue au même résultat. Il a suffi de rapprocher les observations de l’une et l’analyse de l’autre pour conclure que théorie et réalité convergeaient<span style="color: #2b00fe;"><b><span style="font-size: x-small;">I0</span></b></span>.<br /> La concurrence en électricité augmente les prix.</div><div style="text-align: left;"><br /><b>Une première solution pragmatique dans le cadre du Traité européen</b><br /> La Commission Européenne écrit : « <i>Des prix compétitifs [de l’électricité] sont au cœur de la<br />politique énergétique de l’UE </i>»<span style="font-size: x-small;"><b><span style="color: #2b00fe;">11</span></b></span>. Les gains escomptés de la concurrence peuvent être divers, mais la Commission, comme les clameurs populaires, met largement en premier la pression à la baisse des prix. Or il s’avère qu’il apparaît une pression à la hausse. <b>La concurrence n’est pas la seule cause des actuelles augmentations des tarifs d’électricité</b>, mais elle y contribue à un bien mauvais moment. Elle crée également<b> un désordre coûteux dans l’hydroélectricité</b> au point que les États membres concernés cherchent des échappatoires. L’intervention des règles de concurrence dans le<br />financement, la fixation des prix et la commercialisation de l’électricité d’un parc nucléaire ne peut que compliquer les opérations et provoquer des hausses des coûts.<br /> La solution doit éviter des débats d’experts interminables. Elle ne peut passer par une révision<br />de l’actuel Traité de Fonctionnement de l’Union Européenne qui exige l’unanimité des États membres.<br /> <b>Les règles de concurrence font partie du Traité de Fonctionnement de l’Union Européenne et<br />s’appliquent à l’électricité.</b> Mais dans leur grande sagesse, les pères fondateurs de l’Union<br />Européenne ont prévu, dès les prémisses du marché commun, des cas où des limites à l’application<br />des règles de concurrence sont permises. Ceci permettrait une solution dans le cadre du Traité qui<br />apporterait, entre autres, une sécurité juridique indispensable au renouveau nucléaire français. Dans l’article de Futuribles<b><span style="color: #2b00fe;"><span style="font-size: x-small;">9</span></span></b>, ont lira la disposition du Traité de Fonctionnement de l’Union Européenne qui autorise une limitation de l’application des règles de concurrence et la façon de la mettre en oeuvre<b><span style="color: #2b00fe;"><span style="font-size: x-small;">9</span></span></b>.<br /> Cette solution pourrait recueillir l’accord des États membres et de la Commission :<br /> - <b>la limitation de l’application des règles de concurrence</b> devrait permettre, entre autres, aux États de retrouver l’emprise qui leur est nécessaire pour gérer de façon optimale les financements, la fixation des prix et la commercialisation de l’électricité des barrages et des centrales nucléaires.<br /> - <b>cette limitation ne doit pas «<i> affecter le développement des échanges dans une mesure contraire aux intérêts de l’Union </i>»</b> La France et d’autres producteurs pourraient consentir quelques mesures apaisantes sur la commercialisation de leur électricité nucléaire au-delà de leurs frontières.<br /> - <b>C’est à la Commission Européenne qu’il revient de proposer des mesures législatives.</b> Il se trouve qu’elle a proposé une législation sur la dérégulation de l’électricité, dont les bases scientifiques se révèlent douteuses. Certes les temps ont changé et l’École de Chicago dominait l’économie. Mais la théorie économique enseignait depuis longtemps que les bienfaits de la concurrence ne tombaient pas du ciel. <b>Pour qu’ils se manifestent, des conditions devaient être réunies. Ce point a été négligé</b> alors que nombre d’électriciens avaient averti des spécificités de l’électricité. L’évolution de la dérégulation dans les autres pays et en particulier aux États Unis n’a pas attiré l’attention. Le plus grave est qu’<span style="color: red;">aucune recherche des conséquences sur le terrain de la dérégulation sur les factures n’a eu lieu</span>, alors qu’il apparaissait de plus en plus évident que la concurrence ne provoquait pas de pression à la baisse des prix. Cette anomalie aurait du provoquer des réactions.<br /> Les premières solutions proposées ici, dans le cadre du Traité, permettrait à la Commission d’éviter de se trouver dans une situation inconfortable.<br /> Par la suite, il faudra aller plus loin. <b>Toute réforme du marché européen de l’électricité qui ne prend pas en compte que la concurrence augmente les prix est vouée à l’échec.</b></div> <br /><span style="font-size: x-small;">8. <a href="https://www.epa.gov/green-power-markets/us-electricity-grid-markets">EPA 2023</a>. <br />9. Futuribles-Juin 2007, — Marcel Boiteux « <i>Les ambiguïtés de la concurrence </i>»<br />I0. Futuribles-Janvier-février 20I4, — TACCOEN Lionel, —«<i> Marcel Boiteux avait raison; la concurrence en électricité augmente les prix</i> »<br />11. <a href="https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=CELEX:52016PC0864R(01)&from=EN">Corrigendum du document COM</a>, 20I6, 864 final/2 du 20/4/20I7-§ 1.</span><div style="text-align: left;"><i></i></div><div style="text-align: left;"><i></i></div><div style="text-align: left;"><i></i></div><div style="text-align: left;"><i></i></div><div style="text-align: left;"><i><br /><a href="https://www.geopolitique-electricite.fr/"><b><span style="font-size: x-small;">Sur le Web</span></b></a> <br /></i></div>phphttp://www.blogger.com/profile/08859530369984862702noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4258155080337744506.post-13633620716832007912024-03-07T09:25:00.009+01:002024-03-07T09:34:06.366+01:00AVEYRON, VIVIEZ : AU FEU LES POMPIERS, V'LÀ LES BATTERIES DE LITHIUM QUI BRÛLENT, AU FEU LES POMPIERS, V'LÀ LES BATTERIES DE LITHIUM BRÛLÉES<div style="text-align: left;"> Il en est pour le sauvetage du climat, de la planète et des Humains comme d'autres luttes cruciales : " <i>L'enfer est pavé de bonnes intentions</i> ".</div><div style="text-align: left;"><br /></div><div style="text-align: right;">php<br /></div><div style="text-align: center;"> <b><span style="font-size: large;"> ***</span></b></div><h2 style="text-align: left;">Un entrepôt de piles au lithium prend feu<br /></h2><div style="text-align: left;"> L'incendie s'est déclaré samedi après-midi dans un entrepôt de la ville de <a href="https://www.viviez.fr/">Viviez</a> , dans l'Aveyron, où <a href="https://www.telegraph.co.uk/cars/features/hidden-explosives-tech-ebikes-lithium-battery-house-fires/">900 tonnes de piles au lithium</a> attendaient d'être recyclées. <br /></div><div style="text-align: left;"> <div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="608" data-original-width="1080" height="360" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiIz6OhRT3oAbkakzv3OWjnYJs5We13V4O3y2JFF72JxgD6dLJMLHDv09Yn9Kkf601birKiOKEkeO6WrTjRH_G0AayMptJW8lNdsqtTW8RBQ1NuYWK_N5UmWqkNhQ1cyai4IMV-RwQf3bTb8BmAvvUEVbfHIg2rVj6r6ZflvWg98ldeutuRVwrtY6lTn2HH/w640-h360/snapshot.jpg" width="640" /></div><span style="font-size: x-small;">Facebook/nonauprojetsolena </span><br /></div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"> Les autorités ont ordonné aux habitants de rester à l'intérieur et de garder leurs fenêtres fermées alors qu'une épaisse fumée s'élevait au-dessus de la ville. Aucun blessé ni mort n'a été signalé et la cause de l'incendie n'a pas encore été établie.<br /> Les batteries au lithium, que l'on trouve dans les scooters électriques et les aspirateurs, sont connues pour leur capacité à <b><a href="https://www.telegraph.co.uk/news/2024/01/10/e-bike-conversion-kit-warning-pensioner-dies-house-fire/">s'enflammer spontanément en cas de surchauffe ou d'endommagement</a>. </b>Leurs dangers ont suscité des inquiétudes dans les pays où les vélos électriques ont été présentés comme un mode de transport respectueux de l'environnement.<br /><br /><b>Questions soulevées</b><br /> Jean-Louis Denoit, maire de Viviez, a qualifié l'incendie de samedi de " <i>choquant</i> " et a déclaré à la chaîne d'information française BFMTV : " <i>Derrière tout cela, il y a effectivement de quoi se poser des questions sur le fonctionnement des véhicules électriques et des batteries au lithium</i> ".<br /> <b>Il a fallu 70 pompiers pour maîtriser l'incendie</b>, après quoi des <a href="https://www.telegraph.co.uk/business/2021/06/19/electric-car-revolution-risks-mountain-toxic-battery-waste/">tests de qualité de l'air</a> ont été effectués et l'ordre de confinement a été levé. <br /> Depuis la pandémie, la France a pris des mesures pour promouvoir le cyclisme, les vélos électriques devenant très populaires dans des villes comme Paris. Toutefois, des comportements irresponsables et un nombre croissant d'accidents ont suscité des critiques quant à leur utilisation et à la manière de stocker leurs batteries en toute sécurité.<br /> Au <a href=" https://www.telegraph.co.uk/business/2021/08/11/lithium-found-cornwall/">Royaume-Uni</a>, la proposition de construire l'une des plus grandes installations de stockage de batteries d'Europe près du village de Granborough, dans le Buckinghamshire, s'est heurtée à une vive opposition de la part des habitants, qui ont exprimé des préoccupations en matière d'environnement et de sécurité.<br /> Le plan, élaboré par la société d'énergie Statera, prévoit un système de stockage d'énergie par batterie de 500 MW qui s'étendrait sur un plus de I0 hectares de terrain.<br /> Le Claydon Solar Action Group a réagi à ce projet en écrivant sur les réseaux sociaux : " <i><span style="color: red;">Risques inacceptables d'incendie, d'explosion, de pollution de l'air et de l'eau</span> : "Risques inacceptables d'incendie, d'explosion, de pollution de l'air et de l'eau, un accident majeur qui ne demande qu'à se produire <span style="color: red;">à 500 mètres de propriétés résidentielles</span> </i>".</div><div style="text-align: left;"><br /><a href="https://www.telegraph.co.uk/world-news/2024/02/18/lithium-battery-warehouse-flames-recycle-plant/" rel="noopener" target="_blank"><i><b>The Telegraph</b></i></a></div>phphttp://www.blogger.com/profile/08859530369984862702noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4258155080337744506.post-81706081279959969102024-03-07T08:41:00.011+01:002024-03-07T08:50:47.668+01:00SEINE-MARITIME ET EURE : LE " TOUJOURS PLUS " D' ÉOLIENNES OBLIGE À UN NOUVEAU PROJET DE LIGNE À TRÈS HAUTE TENSION<div style="text-align: left;"> Les lignes à très haute tension, THT, permettent de transporter l'électricité sur de longues distances avec des pertes d'énergie minimales. Dans le cas de l'éolien, deux raisons majeures justifient les THT : </div><div style="text-align: left;"><ul style="text-align: left;"><li>les usines se situent souvent en zone rurale ou en mer, loin des centres de consommation d'électricité;</li><li>l'injection intermittente d’électricité éolienne fragilise le réseau, </li></ul> De fait, les lignes THT permettent de mieux gérer les variations de production et, ainsi, assurent la stabilité du réseau. Sans omettre que, d'un point de vue financier, le transport d'électricité par THT est plus économique que par des lignes à haute tension : HT.<br /></div><div style="text-align: left;"> Le développement massif de l'éolien a conduit à la construction de nombreuses lignes THT, comme, par exemple, dans le Nord, la ligne de 400Kv d' Avelin à Lesquin permet d'acheminer l'électricité produite par les usines éoliennes vers... la région parisienne.<br /> Il en sera de même ici <span style="font-size: x-small;">! </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"> </span></div><div style="text-align: left;">Normandie : la puissance nominale éolienne en activité :<br /></div><div style="text-align: left;"><ul style="text-align: left;"><li>Calvados : I60 MW,</li><li>Eure : I06 MW,</li><li>Manche : I4I MW, </li><li>Orne : 60 MW, </li><li>Seine-Maritime : 588 MW.<br /></li></ul><span style="font-size: x-small;"> <a href="https://fabwoj.fr/eol/ ">Voir sur la carte </a></span><br /></div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"> En avant toutes ! <br /></div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: right;">php <br /></div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: center;"><b><span style="font-size: large;">***</span></b></div><h2 style="text-align: left;">Un projet de ligne Très Haute Tension menace de détruire des dizaines d’hectares de la forêt de Brotonne</h2><div style="text-align: left;"> « <i>Il y a une contradiction totale entre promouvoir la transition énergétique et raser des forêts pour installer des pylônes.</i> »</div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: center;"> <img border="0" data-original-height="1920" data-original-width="1920" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhcbsf7Mtyoapx_wJ2lzPbPO5lLxnwGiiyxF3DG803SLaKOW1Zb467TVdPHv3BCEC6xqSriIiW_8mOvxiw__J5FwsEVrMkWJ_3nEq8l0G837frHklCfztf06MxMHvrUVHIC7q_6j9HoTw4mZ5j75peIF7WbMZwu_-e0QenEhAqzKL1UUxuk76PAxPyg-qpt/w640-h640/lht0.jpg" width="640" /></div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"> <b> En Normandie</b>, dans les boucles de la Seine, des habitants s'opposent depuis plusieurs mois à un projet de ligne à très haute tension, qui pourrait impacter le paysage et détruire plusieurs dizaines d'hectares de la forêt de Brotonne. </div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><b>Les lignes très haute tension en question </b></div><div style="text-align: left;"> Participer à la transition énergétique, oui, mais à quel prix ? Depuis de longs mois, la colère gronde dans les boucles de la Seine, en Normandie, contre un projet d’implantation de deux lignes à haute tension. </div><div style="text-align: left;"> Porté par RTE, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité français, le projet, intitulé Transition énergétique des Boucles de la Seine, prévoit de <b>créer une ligne souterraine de 225 000 volts</b> entre les zones industrielles de Port-Jérôme-sur-Seine, Seine-Maritime, et du Havre, Seine-Maritime, ainsi qu’<b>une seconde ligne, cette fois aérienne</b>, entre Port-Jérôme-sur-Seine et Rougemontiers [<i><a href=" https://www.rougemontier.fr/">communes</a> près du Havre</i>] : Eure. </div><div style="text-align: left;"> À l’heure où « l<i>es particuliers doivent électrifier leurs usages (…) et les industriels doivent laisser tomber le charbon, le fioul ou le gaz pour de l’électricité ou de l’hydrogène décarboné</i> », ce projet de lignes à haute tension entend répondre à trois objectifs, expliquait Benoît Facq, directeur du projet pour RTE, au micro de nos confrères de France Bleu en novembre dernier. </div><div style="text-align: left;"><ul style="text-align: left;"><li>« <i>Acheminer davantage d’électricité pour permettre la décarbonation dans l’Eure et la Seine-Maritime, </i></li><li><i>créer des capacités d’accueil pour les nouveaux industriels et </i></li><li><i><span style="color: red;">permettre d’irriguer le territoire avec les nouvelles installations d’énergie renouvelable qui seront construites au large des côtes normandes</span></i> ». </li></ul><br /></div><div style="text-align: left;"><b>Trois hypothèses à l’étude</b></div><div style="text-align: left;"> Une décarbonation des départements de l’Eure et de la Seine-Maritime que nombre d’habitants appellent également de leurs vœux, mais qui ne doit pas se faire au détriment de la préservation de l’environnement, insistent les opposants au projet. </div><div style="text-align: left;"> Réunis au sein du Collectif des habitants de Vatteville et de la presqu’île de Brotonne, ces derniers s’inquiètent tout particulièrement de la création de la ligne aérienne entre Port-Jérôme-sur-Seine et Rougemontiers. </div><div style="text-align: left;"> <b>D’une puissance de 400 000 volts et d’une longueur de 33 kms</b>, cette ligne à Très haute tension, THT, vise à remplacer la ligne actuelle de 225 000 volts. Pour l’heure, trois hypothèses sont à l’étude pour la création de cette ligne : </div><div style="text-align: left;"><ul style="text-align: left;"><li>un premier fuseau, qui correspond au tracé de la ligne existante, </li><li>un deuxième fuseau, qui suit la ligne existante jusqu’à Bourneville, Eure, et </li><li>un troisième fuseau, qui se dirige vers la forêt de Brotonne et traverse la Seine avant de rejoindre la zone de Port-Jérôme-sur-Seine par le nord.</li></ul><p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="848" data-original-width="1200" height="452" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh2FGqBT4Xc7nmE60zuE3tibXQPTDwjWKtPeSzUUkSCdv-mYqhVs8H2KWEWBI3j_Pg19xk7nqB_tMsRjHSf_2rBB_ug6-aHVNcrBCxoGy3G1zyIQJqk7iXQiEDmFkx1MUT4FMRWptZte7kXTE2lvwuydOQVg2IHKMoeXeoZedXg0eCsAj-bxGW0E3RFZSeq/w640-h452/lht1.webp" width="640" /></div><br /><p></p></div><div style="text-align: left;"><b>« <i>Détruire un écrin de nature préservé</i> » </b></div><div style="text-align: left;"> Cette troisième hypothèse aiguise les inquiétudes des opposants au projet, à l’image de Marc Boudier. </div><div style="text-align: left;"> « <i><b>Entre Paris et Le Havre</b>, il s’agit de la seule grande boucle de la Seine qui soit totalement préservée, entame ce dernier pour La Relève et La Peste.<b> Il n’y a pas un poteau électrique, pas une maison moderne, que des champs, des prairies ou des fermes.</b> Ce serait complètement aberrant de détruire cet écrin de nature préservé, alors même que les boucles de la Seine sont très industrialisées. </i>» </div><div style="text-align: left;"> Également copropriétaire du château d’ Ételan, qui donne sur la vallée de la Seine, Marc Boudier ne cache pas son inquiétude face aux conséquences que la création de la ligne haute tension pourrait avoir sur l’attractivité touristique du lieu : </div><div style="text-align: left;"> «<i> Au château, nous recevons 5.000 visiteurs par an, détaille-t-il. Il y a une vue extraordinaire, que les pylônes défigureraient complètement.</i> » </div><div style="text-align: left;"> Sans compter que si la troisième hypothèse était retenue,<b> elle pourrait détruire une centaine d’hectares de forêt au milieu de la forêt de Brotonne</b>, située dans le Parc naturel régional, PNR, des boucles de la Seine normande. </div><div style="text-align: left;"> « <i>Il y a une contradiction totale entre promouvoir la transition énergétique et raser des forêts pour installer des pylônes</i> », regrette Marc Boudier. </div><div style="text-align: left;"> Des inquiétudes renforcées par le manque de consultation décrié par le Collectif d’habitants, qui s’inquiète, comme ceux des Landes, des risques sur la santé des ondes électromagnétiques, ainsi que de la dépréciation de la valeur immobilière des habitations situées le long de la ligne aérienne.</div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="680" data-original-width="1200" height="362" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh3ODTFsGrg-1lA9vcLEIvDjRuS8WYWmO0VtggjRq37kLs5kBrKXQrl9uiXlOY7xLpMJanNcbh9CWr4gLtodll4fFXj_LAZUsEN88dXKhKhvQjjQsbRuecF13QwlQNYDNrkkkkemUVKTxlI0YvW0wxJF3YKpne_v4h7sbim_EEblP2XSUtWlmSRjInAHgt6/w640-h362/lht2.jpg" width="640" /></div><span style="font-size: x-small;"> Le château d ’Ételan</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"> </span></div><div style="text-align: left;"><b>Une pétition avec plus de 23 000 signatures </b></div><div style="text-align: left;"> Dans ce contexte, les opposants au projet ont lancé une <a href="https://www.change.org/p/sauver-la-for%EAt-de-brotonne-et-les-marais-de-norville-d-un-saccage-rte?recruiter=518537528&recruited_by_id=e548a250-f674-11e5-9712-a5971ab9cd5d&utm_source=share_petition&utm_campaign=share_for_starters_page&utm_medium=copylink&fbclid=IwAR1rnFRRlFjqbNvhPWWmQXJQykw8gCCI0Mi8BLck5C5s5mVA3WwknUUYxSQ">pétition</a> début janvier, qui a recueilli à ce jour plus de 23 000 signatures. La concertation publique a pris fin le I9 janvier et<b> la validation des fuseaux et emplacements des ouvrages électriques sera actée en avril prochain.</b> Les opposants au projet se disent déterminés à continuer à se mobiliser pour que la première hypothèse, à savoir celle de la création d’une ligne aérienne en lieu et place du tracé existant, soit celle qui soit finalement retenue. </div><div style="text-align: left;"> <b> De son côté, RTE se veut rassurant</b>. Pour ce qui est de la préservation de la forêt de Brotonne, Benoît Facq a notamment expliqué à nos confrères de France 3 que « <i>quand on est amené à avoir un impact fort sur un espace naturel, on applique une doctrine réglementaire dite ‘ ERC ’, c’est-à-dire « éviter, réduire, compenser </i>». <i>On évite au maximum les zones protégées, on réduit l’impact de l’ouvrage et si on ne peut pas le réduire, on le compense. Donc <b>si on est amené à occasionner un défrichement</b>, on est bien évidemment tenu de replanter des arbres, à hauteur de 2 à 3 fois plus que ceux qui ont été impactés </i>». </div><div style="text-align: left;"> Seulement, ces mesures de compensation sont décriées régulièrement pour leur inefficacité par la communauté scientifique. Quand il s’agit des arbres, de nombreuses études ont prouvé <a href="https://lareleveetlapeste.fr/une-etude-decouvre-que-les-arbres-anciens-stockent-deux-fois-plus-de-carbone-que-ce-que-lon-estimait/">le rôle irremplaçable des plus vieux arbres</a> dans les forêts. </div><div style="text-align: left;"> Reste à savoir si ces arguments sauront convaincre les opposants au projet à l’heure où, partout en France, des voix s’élèvent contre des projets RTE, comme <a href="https://lareleveetlapeste.fr/landes-habitants-et-communes-attaquent-en-justice-le-projet-de-ligne-tht-a-400-000-volts/">actuellement dans les Landes</a> où un <b>projet de ligne de 400 000 volts </b>vient d’être attaqué en justice. </div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><span class="margintop-xs display-block position-relative font--l letterspacing-m c-black fontsize-xs breakpoint-m--fontsize-xxs lineheight-1 width-100"> </span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"> <a href=" https://lareleveetlapeste.fr/un-projet-de-ligne-tres-haute-tension-menace-de-detruire-des-dizaines-dhectares-de-la-foret-de-brotonne/ "><b><i>Sur le Web</i></b></a></span></div><p style="text-align: left;"><br /><br /><br /> </p><br />phphttp://www.blogger.com/profile/08859530369984862702noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4258155080337744506.post-1089841078650351482024-03-05T16:34:00.008+01:002024-03-05T16:48:10.209+01:00ÉNERGIE, GAZ : ET SI TOUS LES ABONNÉS POUR UNE QUESTION DE COÛT MIGRAIENT VERS L'ÉLECTRICITÉ, QUELLES CONSÉQUENCES ?<div style="text-align: left;"> Notre expert nous démontre, ci-dessous, que <b>la baisse de la consommation de gaz entraîne une hausse inévitable du m3</b>, qui engendre une migration massive des abonnés vers l'électricité, qui entraîne une nouvelle hausse du m3, qui engendre... ! Imaginons la situation où<b> tous les abonnés au gaz auraient déserté !</b> Quelles seraient les conséquences sur le réseau électrique, les prix de l'énergie, notre dépendance énergétique et l'environnement ? Mais quoi, on nous dit que c'est identique pour le nucléaire ? On est mal !<br /></div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: right;">php <br /></div><div style="text-align: left;"> <br /></div><div style="text-align: center;"><b><span style="font-size: large;">***</span></b></div><h2 style="text-align: left;">Qui doit supporter les coûts échoués des réseaux de gaz liés à la baisse de consommation de gaz ?</h2><div style="text-align: left;"> Rappelons, pour bien poser le problème, quelques faits récents sur l’économie du gaz.</div><div style="text-align: left;"> Lors de la crise dite ukrainienne, liée à l’embargo sur le gaz russe, et le sabotage de NSI, les prix de gros du gaz se sont envolés se répercutant, bien sûr, sur les prix de détail. Il en est résulté une forte baisse de la consommation, plus forte chez les industriels que chez les « <i>petits </i>» clients, selon les données de GRT Gaz.</div><div style="text-align: left;"> Le fait essentiel est qu’<b>en 2023</b>, la consommation nationale, — particuliers, entreprises, grands industriels, centrales électriques, — s'est établie à<b> 38I térawattheures, TWh,</b> selon le bilan annuel du gestionnaire du réseau de transport de gaz GRTgaz, soit <b>une baisse de -11,4%</b> sur l'année et, surtout, un niveau qui n'avait plus été vu depuis les années I990 !</div><div style="text-align: left;"> <b>Trois tendances de fond expliquent la baisse</b> :</div><div style="text-align: left;"><ol style="text-align: left;"><li> la destruction de la demande par effet prix, appelée pudiquement sobriété, </li><li>la douceur de la météo, durable semble-t-il dans le cadre du Changement Climatique, et,</li><li>l’abandon, chez certains industriels, de process gaz ou leur report vers l’électricité. </li></ol> <b>En 2022</b>, <b>la baisse avait été du même ordre de grandeur</b>, malgré une consommation des centrales à gaz plus importante du fait de la « <i>crise du nucléaire</i> » en France.</div><div style="text-align: left;"> <b>En 2024</b>, les prix de gros du gaz sont revenus quasiment aux niveaux d’avant crise. Des entreprises comme TotalEnergies ont travaillé à remplacer, avec succès et rapidité, l’approvisionnement russe par du GNL importé. [<i>États-Unis d'Amérique</i>] Les prix futurs du gaz sont à la détente.</div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: center;"><img border="0" data-original-height="722" data-original-width="1387" height="334" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhLOP1kyCm3JN2z2T1tq07IBxY1LCiXQwVQBK6b0voCvz9XqqcrrWep5KPMBDmmDDMKDCTWmAfhT4jg1Eyyk0Uuc2ksv75PDXi20tUTz2flk6J8WxxMLyN8W1Y0zNhjc7kReWMOqL8-bjhGrs9dksKj5pfhoZSCV40WjVCai-F1ysdfkG0ul-12HXKMqWaB/w640-h334/gaz0.jpg" width="640" /> <br /></div><p style="text-align: left;"></p><p style="text-align: left;"></p><p style="text-align: left;">Par contre le prix du gaz rendu client final n’est pas que le prix de la molécule !</p><p style="text-align: left;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="864" data-original-width="1492" height="370" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEglSoK2q1VjtQu6J3dbDJ7gS19ROoPutGstRley4BINeYJNK9f9nPJK6qKRnQoZR7s376O8mUrB9crAOp1oL1A2JO-X-G2EVGDg3GFtPG60EMBGG3RiVqVrf10HNAt1V0zDM23d3qtP7-IjHMPRlP0FLKifje28efTGoYK7N-7dQvDqlrE1QSUE8fJLm8aj/w640-h370/gaz1.png" width="640" /></div><p style="text-align: left;"></p><div style="text-align: left;"> <b>L’ensemble réseau de transport + stockage + réseau de distribution</b>, ensemble qualifié de « <i>réseau </i>» dans la suite du texte, représente <span style="color: red;">26% de la facture et les taxes 3I% !</span> Donc plus de 50% de la facture du client particulier. On ne parlera pas des taxes ici, un sujet entier à traiter à part.</div><div style="text-align: left;"> Or, <b>le prix du réseau est proportionnel à la consommation</b> c’est-à-dire au MWh, ou m3, de gaz consommé, ce qui est économiquement aberrant puisqu’il s’agit de coûts fixes, pour l’essentiel. Concrètement,<span style="color: red;"> cela veut dire que moins il y a de gaz qui passe dans les tuyaux, plus le coût « <i>réseau </i>» facturé au client est élevé. Je traduis « <i>plus vous êtes vertueux en diminuant votre consommation de gaz </i>» plus vous payez le réseau cher ! Et si vous abandonnez le gaz au profit de l’électricité, ce qui est recommandé dans le cas de la transition écologique, ce sont les autres consommateurs qui vont payer plus cher l’utilisation du réseau !</span></div><div style="text-align: left;"> Ceci est lié à <b>deux principes retenus par la CRE</b> [<i>Commission de régulation de l' énergie</i>] pour calculer les tarifs de réseau : </div><div style="text-align: left;"><ol style="text-align: left;"><li><b>la proportionnalité à la consommation</b>, MWh, on facture des coûts fixes sur la base de consommation variable, et </li><li><b>le principe d’équilibre des gestionnaires de réseau</b> qui ne peuvent être en déficit, par construction. Donc, à la limite, <b>moins il y a de consommateurs de gaz, plus les consommateurs restants payent cher ! </b>C’est économiquement et politiquement aberrant, même si cela devrait accélérer la «<i> fuite </i>» des consommateurs vers l’électricité. Notons que, historiquement, c’est pour cette raison que nos amis des réseaux de gaz avaient été autorisés à faire de la pub pour le chauffage gaz : remplir les tuyaux ! Et que les revenus de ces actifs étaient considérés par les analystes financiers comme stables, comme… une rente !</li></ol></div><div style="text-align: left;"> Notons au passage, également, que <b>cette « <i>aberration</i> » n’est pas propre au gaz.</b> On la retrouve dans le nucléaire, par exemple, où l’on est à 80% de coûts fixes avec un poids, ÉNORME, des frais financiers liés à la durée de construction des centrales. Donc, <span style="color: red;">si le nucléaire sous-produit, cas actuel en France, le coût du nucléaire augmente.</span> Si les délais ne sont pas tenus, le coût du nucléaire augmente. <b>La CRE, dans ses calculs, les répercute sur les clients de facto !</b> <span style="color: red;">Le risque industriel n’est alors pas supporté par l’entreprise ou ses actionnaires, mais par le client !</span> Ce qui est parfaitement anormal ! J’y reviendrai dans un autre article.</div><div style="text-align: left;"> Donc la question d’économie politique posée pour les réseaux de gaz est celle de ce que l’on appelle <b>les « <i>coûts échoués </i>»</b> liée à la baisse tendancielle de l’utilisation des réseaux, en situation de monopole : les coûts doivent-ils être répercutés sur les consommateurs, prisonniers, qui ne peuvent se défendre ou doivent-ils être assumés par les actionnaires et/ou l’entreprise par des gains de productivité ? </div><div style="text-align: left;"> La réponse pour moi est politiquement et économiquement très claire : par les actionnaires et l’entreprise, pas par les consommateurs ! <b>La CRE n’a pas à protéger de facto, par ses méthodes de calcul, les actionnaires au détriment des consommateurs en leur garantissant une rente</b>, quels que soient les besoins collectifs et individuels. La décroissance des fossiles, dont le gaz, dans la transition écologique, ne saurait être payée par les consommateurs au niveau des réseaux.</div><div style="text-align: left;"> <b>Rappelons que dans les télécoms</b>, le réseau en cuivre est devenu obsolète et de moins en moins utilisé face à la concurrence de la fibre et des réseaux sans fil. Le consommateur n’a pas supporté le coût de sa disparition prochaine. </div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"> <span style="font-size: x-small;"><i><b> <a href=" https://rauxjf.substack.com/p/qui-doit-supporter-les-couts-echoues?publication_id=276906&post_id=142143153&isFreemail=true&r=1pic5z&triedRedirect=true">Sur le Web</a>.</b></i></span></div><br />phphttp://www.blogger.com/profile/08859530369984862702noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4258155080337744506.post-18291817706167412932024-03-04T19:04:00.028+01:002024-03-05T15:53:27.353+01:00HAUTE-MARNE, CHAMARANDES-CHOIGNES : APRÈS LE PROJET D'USINE ÉOLIENNE, D'USINE SOLAIRE, VOICI LE PROJET D'USINE À GAZ <p> </p><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><b><a href="https://augustinmassin.blogspot.com/2023/01/haute-marne-chamarandes-choignes-le.html">Précédemment</a></b></span><br /></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"> </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> " <i>La commune de Chamarandes-Choignes est constituée de deux villages, situés sur les bords de la Marne. <b>Les villages bénéficient d’une situation agréable</b>, à deux pas de la ville mais <b>dans un environnement privilégié</b>, organisé autour de la rivière et du canal entre Champagne et Bourgogne. <b>Les bois de la rive droite constituent un lieu de promenade privilégié</b> pour les marcheurs et les vététistes, ainsi qu’un territoire de chasse réputé. Il n’est pas rare d’y croiser des chevreuils, biches ou autres cervidés.</i> "</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><a href="https://mairie-chamarandes-choignes.fr/">Source</a>. <br /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Cette présentation de la commune a de quoi réjouir les résidents actuels etattirer de nouveaux arrivants. La question est de savoir si cela sera toujours le cas, <span style="color: red;">lorsque les nouveaux découvriront la ville vivant sous l'usine éolienne et, aux côtés des usines à gaz et<a href="https://augustinmassin.blogspot.com/2021/12/haute-marne-chamarandes-choignes-le.html"> photovoltaïque</a> ? <br /></span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Surtout que pour eux, les surprises ne s'arrêteront pas là ! Ils apprendront également que les deux usines, éolienne et à gaz, sont les DEUX PLUS GROSSES USINES D'ÉNERGIES DITES VERTES ET DURABLES du département ! Avec des éoliennes de <b>200m en bout de pale</b></span><span style="font-size: x-small;"> [<b><span style="color: #2b00fe;">i</span></b>] </span><span style="font-size: small;">et un méthaniseur à la capacité XXXXL, </span>" <i>La capacité de traitement sera ainsi de <b>355 tonnes/jour</b> en moyenne. (...) La production de digestat par le projet est estimée à <b>II8 I7I tonnes/an</b> </i>"<span style="font-size: x-small;">[<b><span style="color: #2b00fe;">ii</span></b>]</span>, elles <span style="font-size: small;">explosent les " <i>records</i> " précédents</span>, chacune dans son domaine<span style="font-size: small;"><i>. </i></span></div><div style="text-align: left;"> Pas sûr toutefois que ces " <i>records </i>" fassent vraiment rêver quiconque, mise à part Madame le maire et son conseil municipal<span style="font-size: x-small;">[<span style="color: #2b00fe;"><b>iii</b></span>]</span>, au soutien indéfectible, les I3 exploitants agricoles investis et la filière de Shell ! </div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><b>Un projet pharaonique au coût exorbitant </b><br /> Ce projet, qualifié de " <i>record </i>" par certains, en détient un autre, moins glorieux : <b>celui de son prix exorbitant, avoisinant les 80 millions d'euros.</b><br /> D'après l'excellent article du <i>jhmQuotidien</i>, ci-devant, la répartition du capital est la suivante :<b> 5I% détenus par les I3 exploitants agricoles et 49% par NECC.</b> Cela signifie que les I<span style="color: red;">3 exploitants auraient investi environ 4 millions d'euros, soit près de 3 millions d'euros par personne.</span><br /> Un investissement colossal qui soulève des questions :<br /><ul style="text-align: left;"><li>Comment ces exploitants agricoles ont-ils pu mobiliser des sommes aussi importantes ? </li><li>Sont-ils endettés à long terme ? </li></ul> Ces questions légitimes méritent d'être éclaircies, car <b>un tel investissement, dans un contexte économique difficile, ne peut manquer de susciter des interrogations.</b><br /></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"><i><br /></i></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"><b>Missions régionales d'autorité environnementale, MRAe, Grand Est : avis</b> <br /></span></div><div style="text-align: left;"> "<i> Il sera épandu sur un parcellaire représentant une surface épandable de I2 423 ha répartie sur I45 communes. " <br /></i></div><div style="text-align: left;"> " <i>Les parcelles, d’épandage et de l’exploitation sont classées en zone vulnérable aux nitrates par<br />l’arrêté du 4 août 202I7 du préfet de la région Île-de-France, préfet coordonnateur de bassin Seine<br />Normandie. </i>"<br /></div><div style="text-align: left;"> "<i> L’évaluation des risques sanitaires permet de conclure à l’absence de risques inacceptables pour<br />la santé du voisinage. Les mesures de mitigation présentées sont de nature à minimiser les<br />impacts du projet sur l’environnement. </i>"<br /></div><div style="text-align: left;"> " <i>L’ Ae s’est toutefois interrogée sur :</i></div><div style="text-align: left;"><ul style="text-align: left;"><li><i>le bilan énergétique de ce processus;</i></li><li><i>le risque d’introduction de déchets non conformes dans le méthaniseur avec ses conséquences sur la qualité des digestats qui ont vocation à être épandus et donc sur l’impact sur les sols agricoles;</i></li><li><i> l’utilisation de productions agricoles spécifiques, CIVE, et leur impact environnemental, l’épandage en zone Natura 20008, en ZNIEFF et dans le Parc National de Forêts; l’impact global en nitrates sur les eaux souterraines et superficielles via les apports de digestats. "<br /></i></li></ul><i> " L’étude de dangers est proportionnée aux risques présentés par les installations projetées.</i> "<br /></div><div style="text-align: left;"> "<i> Enfin, l’ Ae considère qu’il est indispensable non seulement de démontrer la conformité du projet aux plans d’actions national et régional pour la limitation des nitrates, mais aussi de proposer des mesures garantissant l’amélioration de l’état des eaux souterraines, par diminution progressive des apports globaux des nitrates et en proposant si nécessaire des apports distincts et argumentés suivant les types de parcelles.</i> "</div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">Source : Projet d’exploitation d’une unité de méthanisation à Chamarandes-Choignes (52)<br />Dossier étudié à la demande de la société NECC. Avis sur projet du I7 août 2023 https://www.mrae.developpement-durable.gouv.fr/avis-rendus-sur-projets-de-la-mrae-grand-est-en-a1196.html#H_AOUT</span><br /></div><div style="text-align: left;"> <br /></div><div style="text-align: left;"> En conclusion, une fois de plus, depuis le vaste remembrement des années 50-70, Dame Nature et les populations rurales ont été témoins de la défiguration et de la destruction de leur environnement, tout cela au seul bénéfice d'une minorité d'exploitants agricoles, de propriétaires fonciers, d'opportunistes se présentant comme des défenseurs de l'environnement, et... de notables politiques locaux. <b>Le tout rentabilisé inlassablement et uniquement grâce aux subventions provenant des fonds publics</b> !<span style="font-size: x-small;">[<span style="color: #2b00fe;"><b>iii</b></span>]</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"> </span></div><div style="text-align: left;"> En attendant, Chamarandaises, Chamarandais, Choignardes, Choignards, si l'envie vous en prenait : </div> <span style="font-size: small;">"<i> L'indignation est un commencement. Une manière de se lever et de se mettre en route. On s'indigne, on s'insurge, et puis on voit.</i> " </span><br /><span style="font-size: x-small;">BENSAÏD Daniel</span><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><br /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"> </span></div><div style="text-align: left;"> <span style="font-size: x-small;">[<b><span style="color: #2b00fe;">i</span></b>]. Le triste record est détenu actuellement par les éoliennes de l'usine dit "<i> Vannier amance </i>", Fayl-Billot, Pierremont et Pressigny :<b> I83m en bout de pale</b>.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><br /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">[<b><span style="color: #2b00fe;">ii</span></b>]. Pour comparaison, <a href="https://jhm.fr/methanisation-de-lenergie-a-revendre-pour-agri-nrj-langres/">l'usine à gaz sur Langres</a>
: " <i>Les digesteurs “ mangent ” <b>35 tonnes de matières chaque jour</b></i> ", soit <i>" que</i> "... <b>I2 775 tonnes/an</b> ! <b>Fin 2022</b>, dans la région Grand Est, il y avait en activité : 278 méthaniseurs, I87 cogénérations - 9I injections et 39 nouvelles installations, dont 2I injections. </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><br /></span></div><div style="text-align: left;"><br /></div><div style="text-align: left;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="675" data-original-width="1200" height="180" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjpRiqllLNHNkVH1totvKiqRejtdvMw2l401TwRUu_7JrqGLRHJqb8VxK-8BXFYbbCjB2DU1IWsXN3tWSZMyWaEWB1FqFfjv9U3NndhU8By3zdeCP3tH0kfXsll3plXpaQOgH3H2JT9BA5llS-8NiaXrLZPe-V7zvb6tb0KCIFiINl8PzVg5HH0qDVLrYTa/s320/Screenshot%202024-03-05%20at%2000-46-38%202023-06-02-webinaire-metha-vf.pdf%20-%20Copie.png" width="320" /></div><span style="font-size: x-small;">Répartition par départements.</span><br /><span style="font-size: x-small;"><br /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><br /></span></div><div style="text-align: center;"><img border="0" data-original-height="594" data-original-width="1056" height="180" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjnN77NrPkrronodcfDnETmjQbuwH2cKuFzEnfGG9B4EIlTOTF7wZa9QOmB1TdQ_cZMtMMrl7X0wZFDnFpO0PDeBGAvTZ5O8GuTBWIWuYyASBZ2J5NG8BS7dZpADY17QseZd7bafqs4VafVoH5pYwUL5j3VhylCdIx7mZh_KYO2P8pOrEVsooWJthQqwqOj/w320-h180/Screenshot%202024-03-05%20at%2000-50-09%202023-06-02-webinaire-metha-vf.pdf.png" width="320" /></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">Distance moyenne pour l'épandage. </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"> <a href="file:///C:/Users/user/Downloads/2023-06-02-webinaire-metha-vf.pdf">Source</a>. <br /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><br /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">[<span style="color: #2b00fe;"><b>iii</b></span>]. "<i> Le réchauffement climatique est aujourd’hui une évidence et même si l’évolution de nos modes de
consommation est nécessaire, le besoin d’électricité est toujours présent. Les objectifs nationaux sont
clairs sur la nécessité de remplacer les énergies fossiles, émettrices de CO2, par des énergies
renouvelables ; et à notre niveau, le Conseil Municipal a décidé d’apporter sa pierre à la transition
écologique.<br /> Par ailleurs, <b>les ressources financières de nos communes diminuent et l’état sanitaire de nos forêts se
dégrade.</b> Cette proposition de projet éolien est une opportunité de bénéficier de retombées financières
régulières sur long terme ; que nous pourrions notamment investir pour pérenniser notre patrimoine
forestier. Nous avons donc choisi de travailler avec une société française et indépendante, Opale
Energies Naturelles, pour développer ce projet éolien en forêt des « Grands Bois » sur la route de
Chaumont à Laville-aux-Bois.<br /> De plus, par sa dimension participative, ce projet nous permet d<span style="color: red;">’associer la commune dès le
développement du projet et sans risque financier</span>. Si le projet est autorisé, notre commune, et plus
largement les acteurs du territoire, dont des citoyens, pourraient détenir 20% du parc éolien. Cette
opportunité nous permet de rester dans la gouvernance du parc, tout en bénéficiant des retombées
financières liées à la vente d’électricité produite.
Un comité de pilotage a été mis en place et nous permet de suivre le déroulement des études et de
travailler avec Opale sur les mécanismes financiers participatifs. Le conseil municipal valide par
délibération
chaque étape du projet.<br /> Comme nous l’avons fait depuis les premières réflexions, nous informerons régulièrement les habitants de
Chamarandes-Choignes de l’avancement du projet. D’autres phases de concertation sont d’ores-et-déjà
prévues : vous aurez ainsi l’occasion de vous exprimer et de nous poser toutes vos questions.
»<br /></i></span>
<span style="font-size: x-small;"><i>Bernadette RETOURNARD, mairesse de Chamarandes-Choignes</i> "</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><a href="https://sylveole.projet-eolien.fr/fr/les-acteurs/commune-de-chamarandes-choignes.html">Source</a>. </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><b><br /></b></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">[<span style="color: #2b00fe;"><b>iv</b></span>]. </span><span style="font-size: x-small;"><b>Pour rappel</b> : " <i>Les dépenses publiques en faveur de l’agriculture, hors industries agro-alimentaires, prennent la forme de :</i></span></div><div style="text-align: left;"><ul style="text-align: left;"><li><i><span style="font-size: x-small;">« concours publics à l’agriculture », au sens de la commission des comptes de l’agriculture, qui sont attribués par l’Union européenne ou par l’État et les régions sous forme d’aides et subventions ou d’allégements de charges fiscales et sociales ;</span></i></li><li><i><span style="font-size: x-small;">dépenses de fonctionnement des services publics affectés à l’agriculture, y compris les services d’enseignement et de recherche ;</span></i></li><li><i><span style="font-size: x-small;">contributions de l’État et des autres régimes de sécurité sociale[I] au financement des régimes de protection sociale des exploitants et salariés agricoles.</span></i></li></ul><i><span style="font-size: x-small;"> Le total de ces dépenses, qui correspond au coût pour les contribuables nationaux ou communautaires,<b> s’élève à I9,7 Md€ en 2022</b>, <b>soit 47 % de la valeur ajoutée brute de la branche agriculture : 4I,6 Md€.</b> <b>Il est de 25,9 Md€, soit 62 % de cette valeur ajoutée agricole, si on ajoute le coût du financement de la protection sociale des agriculteurs</b>, dont l’estimation est toutefois difficile et donnée à titre indicatif. "<br /></span></i></div><div style="text-align: left;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="212" data-original-width="815" height="166" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhdPk2EHaHcVoKosxwRZTkw3Zoq9xipA1M3fJA5VfHgnxfV9ydK9fwQviZAN8TtJlbj5g5h5X-m9vZ3u50NKukVAC-gljSAvVxhLF2UBuUVogtpHAgWoBAWI3WlWaLjS_BN9oUXiC2T8lHeQopgUPtZ77s0egkG_dzhtzRiTkMBnAh_FJXCNwrp4wLbiB1U/w640-h166/Screenshot%202024-03-04%20at%2017-12-37%20Les%20d%C3%A9penses%20publiques%20en%20faveur%20de%20l'agriculture.png" width="640" /></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><a href="https://www.fipeco.fr/fiche/Les-d%C3%A9penses-publiques-en-faveur-de-lagriculture">Source</a>. <br /></span></div><div style="text-align: right;">php<span style="font-size: x-small;"> </span><br /></div><div style="text-align: left;"><br /></div><div style="text-align: center;"><b><span style="font-size: large;">***</span></b></div><div style="text-align: center;"><b><span style="font-size: large;"> </span></b><br /></div><h2 style="text-align: left;"><b>Énergies. Bien qu’instruit discrètement, le dossier d’un super-méthaniseur sur la route de Biesles avance à grands pas. L’enquête publique, ultime phase avant les travaux, commence le 11 mars. </b></h2><div style="text-align: left;"><b> </b></div><div style="text-align: left;"><div style="text-align: left;"><b><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="472" data-original-width="1002" height="302" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhrDlqvklMwe9aBFFqBAft1RAFp8id4VKzXHmUsi8vtQ4hlZFaz1yKV168FIgPIvVltznFltQB4GmlCz_Ih-ke38qaWosE3UCp5aAiva5T_k-gIQpvfH6YL1wvxr6LlzfyHMWRASuP8XIC-6IrmvFnXK8ZyEeF22SZ25fIvlh8tAhcJHFzYz4q1EJwFP4sw/w640-h302/chamarandes%20choignes0.jpg" width="640" /></div></b></div><b><br /></b></div><div style="text-align: left;"> <b>Avec son potentiel de I30 000 tonnes de végétaux à avaler chaque année</b>, le futur méthaniseur de Chamarandes-Choignes est un monstre : presque un nain face aux 220 000 tonnes de <a href="https://www.sudouest.fr/economie/energie/bearn-total-biobearn-la-plus-grande-unite-de-methanisation-de-france-est-a-mourenx-13378196.php">Mourenx</a>, Pyrénées-Atlantiques, mais colossal devant les 20 000 petites tonnes de la zone Plein’ Est à Chaumont. </div><div style="text-align: left;"> Le dossier a été déposé par la société Nature-Energy-Chamarandes-Choignes, <a href="https://www.metha-necc.fr/">NECC</a>, composée d’un groupement de<b> treize agriculteurs locaux détenant 5I% du capital, et de Nature Energy pour 49%.</b> <span style="color: red;">Cette dernière est une filiale de Shell</span>, et la présence financière massive d’un pétrolier dans l’opération fait grincer quelques mâchoires. Dont celle de Jean-Jacques Bailly, militant de la Confédération paysanne et qui se veut lanceur d’alerte : « <i>La méthanisation est un procédé qui produit presque autant de déchets, les digestats, qu’il ne consomme de matières premières. Pour l’épandage de ces déchets servant d’engrais, <b>ce sont I42 communes qui sont concernées.</b></i> » </div><div style="text-align: left;"><b> </b></div><div style="text-align: left;"><b>Gros chiffres </b></div><div style="text-align: left;"> Le projet cumule les chiffres étourdissants : <b>occupant 11 hectares</b>, l’usine n’avalera que 23% de déchets agricoles diverses mais tout le reste en cultures produites intentionnellement. <b>Les résidus représenteront II0 000 tonnes de fertilisants plus ou moins azotés qu’il est recommandé d’enfouir après épandage. </b>Ces zones se répartissent sur plus de 11 000 hectares dans I40 communes en Haute-Marne<b> mais aussi dans l’Aube et jusque dans les Vosges. </b>De taille comparable, le méthaniseur près de Châtillon-sur-Seine, Côte-d’Or, avait provoqué une vague de protestations, mais est désormais opérationnel.</div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><b>Transparence </b></div><div style="text-align: left;"> Beaucoup d’interrogations naissent autour du projet de <span style="color: red;">près de 80 millions d’euros</span>, dont certaines ont trait à son impact environnemental : <span style="color: red;">combien de camions pour transporter les I30 000 tonnes de végétaux vers les cuves ? Et dans le sens inverse pour l’épandage ?</span> </div><div style="text-align: left;"> Le peu de transparence autour du projet jusque-là, sans le rendre vraiment suspect, interroge. L’enquête publique qui démarre le 11 mars devrait lever les zones d’ombre.<b> Sur le site envisagé pour le méthaniseur géant, route de Biesles</b>, soit on a été mauvais communicant, soit on continue dans le flou : le panneau annonçant l’enquête publique est presque invisible et complètement impossible à lire depuis la route. </div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"> Une réunion d’information à l’initiative de NECC se tiendra le I2 mars à I8 h 30 à Choignes.</div><div style="text-align: left;"> <div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="392" data-original-width="805" height="195" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiQmRnJ9l1iprRSM0lRXgYzV5je9BPf_SNclESwus74yNExA0kPDX2mHKYMKGUIJoP_6ZEJcgb5FG4VLxjDCv6EG9RAqf5dln0y8TVaCzZUoISakNwjiPQrRshmY4BgQvz4okkAhk0aHWogAQe1HUsLuQxpvj5T_D3HbT0-6c_imEaWLya7JGynOe5iOZBd/w400-h195/Screenshot%202024-03-04%20at%2015-43-34%20M%C3%A9thanisation%20une%20%C3%A9norme%20usine%20pour%20Choignes.png" width="400" /></div><br /></div><div style="text-align: left;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="388" data-original-width="807" height="193" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj4N3c4k3TGZrvfv_ePJWdbla4_JF11d8pRioX53gVgTw7Gf_zLTEXJOt_oDObhYR2HmHF2bb_BR_ML5GCHcP2bE12zHCw3mZTr6HYOX8xA5cXgguJ0ReDRIbaWDmCatibijbhb1e_hpCCqmRX6XNFALTs6C-tAs4G6lN7-aKOZ30Hz_gZnjU3V3JDqucPK/w400-h193/Screenshot%202024-03-04%20at%2015-43-59%20M%C3%A9thanisation%20une%20%C3%A9norme%20usine%20pour%20Choignes.png" width="400" /></div><br /></div><div style="text-align: left;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="365" data-original-width="804" height="181" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjATaBqYmr3YYOhKlBPihw1QKPme7Lau0xVVlDn0Xgxt7u3iFqbVNxD3Du7IL6Nc2rCxjA6l23jGn17UVA26Ov4ZhEbB1bkqDMcMtaQ3XjJY9Nu1oT-0OQeyRT5bE6rLlWh2ssmx7vkLfQgMRH66fiw30J3rx35c6iOkVSn09D0vl-H9GxB1R_L2yAYUgwg/w400-h181/Screenshot%202024-03-04%20at%2015-44-19%20M%C3%A9thanisation%20une%20%C3%A9norme%20usine%20pour%20Choignes.png" width="400" /></div><br /></div><div style="text-align: left;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="376" data-original-width="808" height="186" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj2HRFtjAl4jVW46XUqxvz3RGDqQ0olQ4zDfzi1JMpUw16hi7M-C0HVJjSuvE1WdLZ5BdgvoZtTOC04kNoKbK08LxoptkiuMeUUbKLYYAOFdKNjJGXl9G5uw-6U967gS7exKN8WYjOeQxIAjNRgnWEWx4lNry6gjNX1r2GBmF-mufdNGzIGrUaq6HsoI5AF/w400-h186/Screenshot%202024-03-04%20at%2015-44-42%20M%C3%A9thanisation%20une%20%C3%A9norme%20usine%20pour%20Choignes.png" width="400" /></div><br /></div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><b>Méthanisation, mode d’emploi </b></div><div style="text-align: left;"> Les méthaniseurs étaient initialement de petites unités destinées à valoriser les déchets des exploitations agricoles sur place. Désormais, <b>les grosses usines visent des rentabilités massives : les intrants, la somme de la biomasse mobilisée, sont de plus en plus colossaux. </b>Le procédé reste <span style="color: red;">rentable grâce à un prix avantageux de rachat du gaz</span> pour le réseau de distribution national. Devenue une industrie, la méthanisation intéresse les agriculteurs gros producteurs de biomasse et les distributeurs d’énergie, au premier rang desquels Total ou comme à Choignes, Shell. </div><div style="text-align: left;"> La réglementation a évolué en 2023, avec <span style="color: red;">des subventions attractives et assouplissant leurs conditions d’accès.</span> Depuis 2022, tout est bon pour suppléer le gaz russe. </div><div style="text-align: left;"> L’usine de Chamarandes-Choignes sera <b>alimentée très majoritairement de CIVE</b>, cultures intermédiaires à vocation énergétiques, autrement dit d<b>es céréales produites exprès pour le méthaniseur</b>, et certains s’émeuvent de la cohérence environnementale de ce fonctionnement. </div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><b>Procédure méticuleuse</b></div><div style="text-align: left;"> Du reste, en effet, les communes en question sont listées dans l’avis d’enquête publique, et <span style="color: red;"><b>leurs habitants invités à s’exprimer.</b></span> La procédure qui doit amener à la création de cette usine à gaz est extrêmement balisée. NECC a décidé d’entrer dans la danse administrative en sollicitant d’abord une Autorisation environnementale, AE, en juillet dernier. Le dossier comporte une étude d’impact. Sur ces pièces, l’autorité environnementale a rendu son avis le I7 août, NECC a corrigé son dossier en décembre tandis que l’Inspection des installations classées pour la protection de l’environnement donnait son feu vert en octobre. Les commissaires enquêteurs ont été désignés en novembre : nous voici à l’enquête publique, ouverte pour un petit mois, jusqu’au 11 avril. </div><div style="text-align: left;"> À l’issue du rapport du commissaire enquêteur portant aussi sur le permis de construire, l’autorisation environnementale sollicitée initialement sera délivrée. Elle est indispensable pour entamer les travaux.</div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"> <b><i><a href=" https://jhm.fr/une-enorme-usine-a-gaz-pour-choignes/"> Sur le Web</a></i></b> </span><br /></div>phphttp://www.blogger.com/profile/08859530369984862702noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4258155080337744506.post-89197348933958375872024-03-01T15:38:00.019+01:002024-03-01T16:01:53.065+01:00GRAND EST, AGRICULTURE : LA RÉGION OÙ IL FAIT BON VIVRE POUR LES MÉNAGES AGRICOLES<div> " <i>Les ménages agricoles du Grand Est ont le niveau de vie médian le plus élevé de toutes les régions de province.</i> " nous dit la nouvelle <a href=" https://www.insee.fr/fr/statistiques/7927996#onglet-2">étude de l' INSEE</a>, <i>Institut national de la statistique et des études économiques</i>, qui a pour titre : <i><b>Ménages agricoles du Grand Est</b></i><b><i> : des revenus plutôt élevés qui masquent de fortes inégalités .</i></b></div><div> Nous devinons sur le visage de nombreux lecteurs une expression mêlant surprise, parfois même stupéfaction, et sujet à questionnement ! Attendez, nous parlons bien de la région Grand Est, celle-là même qui est traversée, de part en part, par la diagonale du vide ?<span style="font-size: x-small;">[<b><span style="color: #2b00fe;">i</span></b>]</span></div><div><span style="font-size: x-small;"> </span><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="559" data-original-width="840" height="426" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhtqQiWm-Q276GrLw2Q5vof51mhaLB4x99GMftbuSAXY94_eESRUCoQcwRNvSjU4yojqOw2Xhy7U66lndlUoAJvQVRvbsDF22eYtquGjR_MCIM009gEySOddT9pA-sva7XoN-FY4ys5lqVapyqRILvi6ZJ5YuNqCIl9c9bF-RlObpb9_fAMqkjfDtGQcq5N/w640-h426/diagonale-du-vide-carte.png" width="640" /></div></span></div><span style="font-size: x-small;">La "<i> diagonale du vide</i> ". <a href=" https://www.lesvoyagesdemat.com/diagonale-du-vide/diagonale-du-vide-carte-itineraire-france/">Source</a>. <br /></span></div><div><span style="font-size: x-small;"> </span></div><div> Avant tout, <b>réjouissons-nous pour nos compatriotes qui vivent parmi nous</b>, en dépit des nombreux témoignages alarmants sur la situation difficile du monde agricole diffusés par les chaînes d'informations et autres réseaux sociaux. Nous voilà en partie rassuré ! </div><div> Mais, comment ce résultat est-il possible malgré un environnement en souffrance ? Avançons modestement quelques explications, parmi d'autres :<br /></div><div><ul style="text-align: left;"><li><b>Un soutien privilégié de la région</b> : les autorités locales et régionales reconnaissent l'importance du secteur agricole et fournissent souvent un soutien sous la forme de subventions, de programmes de développement rural et d'assistance technique. </li><li><b>Un climat propice</b> : avec des étés modérément chauds et des hivers relativement doux, ces conditions météorologiques modérées sont favorables à la fois à une variété de cultures et aussi, à la productivité des exploitations agricoles tout au long de l'année.<br /></li><li><b>Une diversité agricole</b> : grâce à celle-ci, des différentes cultures et l'élevage de divers animaux sont pratiqués. Cela offre aux ménages agricoles une variété d'options pour diversifier leurs activités et augmenter leurs revenus.</li><li><b>Un réseau développé d' infrastructures</b> : celui-ci dispose d'infrastructures bien développées, telles que des réseaux de transport efficaces, des marchés agricoles bien établis et des zones d'agro-industrie. Ces infrastructures facilitent la commercialisation des produits et améliorent la connectivité entre les différentes parties de la chaîne d'approvisionnement.</li></ul><span style="font-size: x-small;">[<b><span style="color: #2b00fe;">i</span></b>]. Ou " <i>diagonale des faibles densités</i> ", nouvelle appellation par les experts du domaine... Les départements sont : <b>Ardennes, Meuse, Haute-Marne et Aube</b>.</span><br /> </div><div> Oui mais nous entendons déjà quelques commentaires : <b>et alors, pas un mot sur la qualité de vie ?</b> Il est vrai qu'en dehors de l'aspect professionnel, le Grand
Est offre également une qualité de vie agréable avec un environnement
rural préservé, des paysages pittoresques, etc., qui permettent, à nombre de familles agricoles et, aux autres, de trouver un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle.<b> <br /></b></div><div><b> Sauf que, cette " <i>image d'Épinal</i> ", c'était avant !</b> Car, depuis deux décennies, des vagues de sociétés d'écornifleurs de la filière des énergies renouvelables, éolien, solaire, méthanisation, <b>déferlent jusqu'au plus profond de nos territoires et installent leurs usines</b>, avec la coopération indispensable d'exploitants agricoles, de propriétaires terriens et nombre d'élus locaux.</div> À l'instar de la vaste cicatrice oubliée de notre paysage rural, <b>résultant du grand remembrement des années 50-70 orchestré par l'État</b>,<span style="font-size: x-small;">[<b><span style="color: #2b00fe;">ii</span></b>]</span> déjà en collaboration avec une partie du monde paysan, les businessmen du vent, du soleil, et de la décomposition de matières pourrissables, <b>accélèrent la modification, la défiguration et le saccage des paysages </b>et portent atteinte au patrimoine historique; jusqu'à ce que les populations n'est pour seul horizon qu'une saturation éolienne !<br /><div> <br /></div> <div><div><span style="font-size: x-small;">[<b><span style="color: #2b00fe;">ii</span></b>]. " <i>La loi qui encadre le remembrement a permis à l’Etat français, à partir des années 50, de<b> passer outre la propriété privée pour redessiner, remodeler, redistribuer les terres agricoles.</b> L’objectif étant qu’elles soient plus grandes et cultivables par des tracteurs. À ce jour, aucun livre d’histoire ou de géographie critique n’a été produit sur le remembrement. (...) Avec l’arrivée des bulldozers, Pierre voit s’empiler les arbres coupés et les talus être détruits. (...) “La modification de la biodiversité a été considérable. Avant le remembrement, il y avait une vie, il y avait des oiseaux, il y avait des rongeurs, il y avait des insectes. Et là, après le passage des bulldozers, il n'y avait plus rien.” Pierre</i> "<br /></span></div><div><span style="font-size: x-small;"> </span></div><div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="483" data-original-width="860" height="180" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgmuu8tUZv6331gYQOzi8TNDobSwvnjZi0ZnJEVc5-4NgcUnJuB8KuPx1P4w7FYgfK7FfNkRvztzqbHOfknJzKV0Qxl1pGQg3fKG48Yic7F8FPRt9yEZG2SWpCLtfWt7gbyPCmGNV4Syb48JsXLnxeEAo4cXTXkMEdSlq7xMl7GENYNNCo8JeEZY3qxcIFc/w320-h180/remembrement.webp" width="320" /></div></span></div><span style="font-size: x-small;"> Morbihan, la campagne de Pontivy, en I952, à gauche, et 2023 : à droite. - IGN</span></div><div><span style="font-size: x-small;"> <a href="https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-pieds-sur-terre/le-grand-remembrement-7583513">Sur le Web</a>. <br /></span></div><b> </b></div><div><b>Mais revenons à l'étude via quelques chiffres choisis</b></div><div><b> </b> En préambule, il convient de noter que c'est dans<span style="color: red;">
les départements les plus rémunérateurs pour les exploitants agricoles,
Aube et Marne, que la puissance nominale éolienne installée est la plus
importante</span>, avec pour conséquences pour les populations, une saturation intense de leur l'horizon :<br /><b>Aube : 1 110.05 MW</b>; Ardennes : 666.2I MW; <b>Marne : I 355.735</b>;
Haute-Marne : 528.55; Meurthe et Moselle : 118.05 MW; Meuse : 589.2I
MW; Moselle : 356.2 MW; Collectivité européenne d'Alsace, CeA,
ex-Bas-Rhin et Haut-Rhin : 42. 5 MW; Vosges : I04.45 MW. </div><div> Pour ceux qui désirent estimer le nombre d'éoliennes correspondant aux MW mentionnés ci-dessus, une approximation raisonnable serait de prendre comme référence un modèle moyen unitaire de 2,5 mégawatts; par exemple : <b>Aube : ~444 éoliennes et Marne : ~535 éoliennes !</b></div><div><br /></div><div style="text-align: center;"><img border="0" data-original-height="489" data-original-width="629" height="499" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgfk8RAxAB4XEqQt6_k9ArbR3Ou4HKfsYwNmhmiVcQtduoBQb1s83BH8TcEhIGzgBLR78VvRe8-IxFKAWBS0ffts3rWAXMgLqSrsIXKD-3eA_44RPkU7sBcbbhqQSnYPBnbgj6_anWCfQ6XW19R8Krs1IVw9ynJdANNVlyPBG2BYRzllLt_1b0ezjvXNnnw/w640-h499/aube%20eolien%2003%2001.jpg" width="640" /></div><div><br /></div><div style="text-align: center;"><img border="0" data-original-height="548" data-original-width="695" height="506" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEitQKBFSdje4gf6TkEvw_wxS4sMuQlNnuqEIJE4ZlFucc9X4y1N60tfwJ1XnbIlGWapkHKwef1FPfWPTR3h8vQuz84SF1_3a873AfhB0rYjr6NIJ0a0wdmyvtiZVZVwDwbvJNgbO5w-vc-p_xN8E6YNAbdt13uqb8h92e5lqcJfLUZKj8CYG0SPdB1lpvZw/w640-h506/marne%20eolien%20%2003%2001.jpg" width="640" /></div><div><br /></div><div style="text-align: center;"><img border="0" data-original-height="212" data-original-width="118" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhkLdmWVh3i2xT1cAmiOEEjClGsGKzSc9D6ZU4AzH2-L3vjXMdgk7glDi5VLx2mwxVVjvVxPGdDbF60EB_xp7DZJETnZdlAlZ7T2XmwglW8Wmx4iBvGZkbqE5zoiNSvegFWFrpQO6ypvykJ9erEpPJ50nPeTYUMT8fHZm9NMNZ-EZiuYHsD73ijUL84qJGy/w178-h320/%C3%A9olien%20carteflow%20r%C3%A9f%C3%A9rences.png" width="178" /></div><div> <span style="font-size: x-small;">Aube et Marne, la saturation éolienne pour horizon !<a href="https://fabwoj.fr/eol/"> Cartographie de l'éolien en France</a>. <br /></span></div><div><b> </b></div><div><b> </b><br /></div><div><div style="text-align: left;"> <b>Entre 20I5 et 20I9</b>,<b> </b>d'après l' INSEE,<b> </b>la moitié des ménages agricoles du Grand Est ont bénéficié d'un <b>revenu mensuel d'au moins 4 070 euros</b>, équivalent à 2 2I0 euros pour une personne seule. En comparaison, dans les autres régions de province, le salaire médian se chiffre à...<b> I 780 euros.</b> De fait, <span style="color: red;">les ménages agricoles de notre région affichent le niveau de vie médian le plus élevé parmi toutes les régions de province.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="color: red;"> </span></div><div style="text-align: left;"><div style="text-align: left;"><span style="color: red;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="397" data-original-width="644" height="394" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg5wR66OhvvdSxtiyUbMF3ydUQqYD8vVCrPkCGkBA70tazG6l2449WTZh0Cd3peb5QxKSwKzI8rnrWyjgVYDe2e1WqiAd-7MYlTbud17Ho67JVvPtkkuX1JVVs9vMYH6Wcf8UowmYTSw1YS8njtewE9gjEmqAt94GDT47C06cYy_8HRHSKubJe63dT4jznR/w640-h394/grand%20est%20agri2.jpg" width="640" /></div></span></div> </div><div style="text-align: left;"> <b>La proportion moyenne des ménages agricoles vivant en dessous du seuil de pauvreté</b> y est également la plus basse du pays, à l'exception de l'Île-de-France. De plus, le niveau de vie des agriculteurs du Grand Est <b>surpasse celui des autres actifs de la région.</b><span style="color: red;"><br /></span></div><div style="text-align: left;"><div style="text-align: left;"><div style="text-align: left;"><b><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div></b><div style="text-align: left;"><div style="text-align: left;"><b><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="690" data-original-width="700" height="630" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhLWRmQywCgkFGugrxNi1kWFHdklMkfQprRAlNRbqwvyP4PqGplNZR6Xr0PHIcxUppBBMMjiq6-IoCI9fefMgcmjXOqAVU6DB-MPyedl_7E3W8Qf_ln36xhGp-XwcTe_lZ3Gxvj62lSBw8sbGBeZlktzmdafeIZEqx_45ZrJrlPafeH3cmLKKO94xzYYtOR/w640-h630/grand%20est%20agri7.png.jpg" width="640" /></div></b></div><b><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div></b></div><b></b></div></div><b></b></div><div style="text-align: left;"> Cette situation plutôt favorable s'explique notamment par <b>la prépondérance de la viticulture et de la grande culture céréalière dans la région</b>, des secteurs qui sont connus pour être plus rémunérateurs. </div><div style="text-align: left;"><div style="text-align: left;"><span style="color: red;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><b><img border="0" data-original-height="575" data-original-width="650" height="566" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhT_7gHRi5LO9W_D6dVx2j9W0wUfRwEw0Z4WPCa109cq4gZ2z9y1fNEUvK6-3ccijACgjLxQ_KyPg8p3jn9RHdnvoLVd73R3LlhdMp8XGEexNea0QCCZGSnnVj43kPadci5z_YD_V8ZdN6_e_-GpFizK6BjLfcaT6VkTlrMAIr4tk6xzxWJ5x9YErJe9geZ/w640-h566/grand%20est%20agri3.jpg" width="640" /></b></div></span></div><span style="color: red;"><br /></span></div><div style="text-align: left;"> </div> Cependant, malgré ces aspects positifs, <b>les inégalités persistent de manière significative</b>, comme l'illustre la carte ci-dessus, où le <b>Bas-Rhin, la Marne et l'Aube</b> bénéficient de l'importance de la viticulture et des grandes cultures, des activités plus rémunératrices dans ces départements.<br /> Par ailleurs, bien que <b>la part de ménages agricoles vivant sous le seuil de pauvreté soit la plus basse de toutes les régions</b>, ce taux de I4 % demeure supérieur d'un point par rapport aux autres ménages actifs de la région.<br /> Enfin, il est à noter que le niveau de vie " <i>plancher</i> " des I0 % de ménages agricoles les plus aisés est <b>5,4 fois supérieur</b> au niveau de vie " <i>plafond</i> " des I0 % les plus modestes, un écart plus marqué que celui observé chez les autres ménages actifs du Grand Est, où <b>ce rapport est de 3,2</b>. Ces données soulignent la persistance d'inégalités substantielles au sein de la population agricole de la région.</div><div> </div><div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="840" data-original-width="1076" height="500" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgIxKfPm0kzQAdfBtdVdRu3GG_2g-nFuqvXa0PUtSn7oCQ4wifYRux3mrwPasubW7di8noM0eIFbBSrh-yHj3-OwwadURLbIyBQ_L3HJcXKs9Xca8TQaE0TVVf4kkkak5qqt86-9A1E9PqgoujBp6I8X673CU3LhhYJ5n-Mq90bb12a7xrYB17oh6HCf7PH/w640-h500/grand%20est%20agri6.png" width="640" /></div><br /></div><div> </div><div><div style="text-align: left;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="349" data-original-width="645" height="346" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjBcp_THh83aeLe-xcpUTxgU9HGeUMppD8NeTt5Jm5YwaG0mpLwaYd4g3gICXr8By1YjMr3QWwRRInhYsEflrLOu6zbjmjXSNzMbHhfZet8FA44SBPejxCC9bDlxe4dCrdq8cRFqnbFqvnrUOp5JJUE-FG9h6h4WSFDVsdhIRGGlS38znawXydEgcL9Yri1/w640-h346/grand%20est%20agri4.jpg" width="640" /></div><br /><span style="font-size: x-small;">Photos : extraites de l'étude, sauf indications contraires.</span><br /></div><div style="text-align: left;"><br /></div><div style="text-align: right;">php<br /></div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"> </div></div>phphttp://www.blogger.com/profile/08859530369984862702noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4258155080337744506.post-33661327378994712742024-03-01T08:49:00.016+01:002024-03-01T09:21:03.477+01:00L’ AGONIE D’ UNE ARMÉE, METZ – I870, JOURNAL DE GUERRE D’UN PORTE-ÉTENDARD DE L’ ARMÉE DU RHIN, ÉPISODE XXVIII<div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><b>Précédemment</b></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">https://augustinmassin.blogspot.com/2024/02/l-agonie-d-une-armee-metz-i870-journal_23.html</span></div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"> Au milieu de la perturbation générale je n'ai pas retrouvé toutes les lettres publiées par les journaux, que j'aurai désiré mettre à l'appui de ces mémoires; elles étaient la confirmation de mes notes, et la reproduction exacte des sentiments de toute l'armée, de tous ceux qui ont pris part à ce grand drame jusqu'à la fin. <br /></div><div style="text-align: left;"> Je vais reproduire un fragment de lettre attribuée à un colonel d'état-major, très en vue<span style="color: #2b00fe;"><b><span style="font-size: x-small;">cclxxxix</span></b></span>; je la transcris ici parce qu'elle donne bien le résumé de celles dont je parle ci-dessus, et qu'elle semble apprécier très justement la situation.</div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"> <i> " Mon cher X...</i></div><div style="text-align: left;"><i>........................................</i></div><div style="text-align: left;"><i> " En présence de cette trahison, notre infortune disparaît par l'aggravation du mal pour cette France si terriblement atteinte par cette capitulation. Hélas, il y avait une chose qui n'était pas prévue et que la providence réservait comme dernier châtiment à notre orgueil et à notre décrépitude morale :<b> c'était la trahison ! </b></i></div><div style="text-align: left;"> " <i>Eh bien ! cette douleur ne nous sera pas épargnée, et nous allons assister au honteux spectacle d'un Maréchal de France, voulant faire de sa honte le marchepieds de sa grandeur, livrant ses soldats sans armes, comme un troupeau qu'on même à l'abattoir.</i></div><div style="text-align: left;"> "<i> Donnant ses armes, ses canons, ses drapeaux pour sauver sa caisse et son argenterie ! Oubliant à la fois tous ses devoirs d'homme, de général en chef et de Français !</i></div><div style="text-align: left;"> " <i>Se cachant pour échapper aux insultes qui l'attendaient, ou peut-être à la fureur qui l'aurait frappé.</i></div><div style="text-align: left;"> " <i>Voilà ce que nous avons vu pendant deux mois; voilà ce que j'ai écrit du reste et que j'ai dit bien haut, à tel point qu'il m'a menacé de me faire arrêter ainsi que mes amis P... et K..., mais il n'en a pas eu le courage, il nous a refusé cette satisfaction.</i></div><div style="text-align: left;"> " <i>Nous avons assisté à une trame ourdie de longue main, dont les fils ont été aussi multipliés que les motifs, et cet homme a obéi à des pensées si diverses, qu'on en est à se demander aujourd'hui s'il n'était pas tombé dans une espèce d'imbécilité ? </i></div><div style="text-align: left;"> " <i>Il a d'abord<b> trahi l' Empereur</b>, pour rester seul et se faire gloire à lui-même; <b>puis il a manqué à ses devoirs de soldat, en ne voulant pas aller au secours de l'armée qui marchait sur Sedan</b>, par haine de Mac-Mahon, et pour ne pas servir à un accroissement de gloire pour celui qu'il appelait son rival.</i></div><div style="text-align: left;"> " <i>La catastrophe arrive, le trône est renversé et il allait se rallier à la République, quand Trochu </i><span style="font-size: x-small;">[Louis, Jules, I8I5-I896, général; " Après avoir publié une étude sur l'Armée française en I867, dans laquelle il dénonce la faiblesse des forces militaires, il est disgracié. Promu gouverneur de Paris, août I870, président du gouvernement de la Défense nationale, septembre I870, il commande sans énergie les troupes chargées de la défense de la capitale : novembre I870. Critiqué au ministère de la Guerre, il doit abandonner ses fonctions à Vinoy : 22 janvier I87I. Élu député à l'Assemblée nationale, il siège avec les orléanistes : février I87I-juillet I872... "; Larousse]</span> <i>apparaît avec la grande position que la situation avait faite; il ne voit plus pour lui la première place, celle qui peut seule lui assurer le gros traitement dont il est habitué à jouir; et il <b>trahit</b> la République et la France, pour chercher je ne sais quelle combinaison politique, qui fera de lui le dictateur du pays, sous la protection des baïonnettes prussiennes. </i></div><div style="text-align: left;"> <div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="1024" data-original-width="673" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjpjUyyfjVYt8BQb08w1RhlWeimGmLbM33vWV2XpvGbb89sI_N57cV5OMaU61caMQvhWBL1ULcCYuHxILfBeCQe8abnVkQSTiQVGzY1BKnm2PGAUV-XriQIMe6BhAN0e2gcJio0_CulDXyDTuSCJGiCRHnNaf5ZXLxkyhPRyZ-LJTkI0sjILB8ULAFURgHw/w420-h640/Andre_Gill_-_Louis-Jules_Trochu_(1815-1896)_French_general_and_politician_Cover_in_LEclipse_-_(MeisterDrucke-984818).jpg" width="420" /></div><span style="font-size: x-small;"><a href="https://www.meisterdrucke.jp">Source</a>. <br /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"> </span></div><div style="text-align: left;"> "<i> Cette combinaison lui échappe, il se retourne alors vers cette pensée d'une restauration impériale qui conviendrait à la Prusse, et lui assurerait toujours le premier rôle auquel il aspire sans souci de son honneur, pas plus que celui de son armée; il tergiverse, craignant un blâme de l'Empire.</i></div><div style="text-align: left;"> " <i>Mais l'ennemi ne veut plus rien entendre, il le sait actuellement sans ressources; et il n'a même pas le courage de nous faire tuer; il préfère nous déshonorer, et noyer sa honte dans celle de son armée.</i></div><div style="text-align: left;"> " <i>Voilà ce qu'à fait cet homme; quelle leçon pour les popularités mal acquises; quel réveil pour ceux qui ont eu confiance en lui !</i></div><div style="text-align: left;"> " <i>Bien des esprits sagaces ont deviné le mal au début, bien des braves cœurs ont voulu le prévenir, et je dirai que ce sera pour moi un honneur d'avoir été un des auteurs de la conspiration qui se formait aux premiers jours d'octobre,<b> pour forcer Bazaine à marcher ou le déposer.</b></i></div><div style="text-align: left;"> " <i>Les généraux Aymard </i><span style="font-size: x-small;">[Édouard Alphonse Antoine, I820-I880, baron; Gouverneur militaire de Paris, I878; il meurt en poste]</span><i>, Courcy</i><span style="font-size: x-small;"> [Philippe Marie Henri Roussel de, I827-I887]</span>, Péchot, Clinchant, etc., les colonels Boissonet <span style="font-size: x-small;">[ou Boissonnet, André Denis Alfred, I8I2-I904; sénateur, I876-I879]</span>, Lewal, Saussier, Davoust <span style="font-size: x-small;">[ou DAVOUT, voir duc d'Auerstaedt]</span> <i>et beaucoup d'autres, nous voulions sortir à toute force de l'impasse vers laquelle on nous précipitait et que d'autres ne voyaient pas ou ne voulaient pas voir.</i><br /></div><div style="text-align: left;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="935" data-original-width="626" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEifPMrDkEGCVqhfRhHFGRF_ScmrSWkFSUVcsEYlnS6g208s8mR3xTR7vRj5k9XWN2WNRxgxK5aL3XEicM6FYlldJ-RSoHHNg708HcwA13ppk1bNq31K_MrcmfG9jW4JE_WjAGWA89_Mz64G2Hi0bkrXmHxrHWiFzH6MyCqUD6MsB_pW9gWkikMd_82CdrsG/w428-h640/Alfred_Boissonnet.JPEG" width="428" /></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">BOISSONNET André, général. Atelier Nadar — Bibliothèque nationale de France, I900.</span></div><div style="text-align: left;"><br /></div><div style="text-align: left;"> "<i> Mais il nous fallait un chef, un général de division dont le nom et l'ancienneté eussent pu rallier l'armée. <b>Eh ! bien, pas un seul n'a voulu prendre cette responsabilité; pas un seul n'a eu le cœur de se mettre en avant pour sauver du même coup et l'armée et la France. </b>"<b><br /></b></i></div><div style="text-align: left;"> "<i> Ah ! ils sont bien coupables aussi, ces généraux et ces maréchaux; ils auront un compte sévère à rendre dans l'histoire !</i></div><div style="text-align: left;"> "<i> Il me reste un souvenir de cette dynastie, l'affection que je porte à l'Impératrice, qui s'est conduite avec cœur et honneur jusqu'aux derniers jours.</i></div><div style="text-align: left;"> " <i>Aujourd'hui je suis arrivé à comprendre la présence des anciens commissaires de la Convention aux armées qui faisaient tomber la tête des généraux, ne leur laissant d'autre alternative que vaincre ou mourir.</i> "</div><div style="text-align: left;"> Cette lettre, écrite au moment où cette capitulation était décidée, circula librement parmi nous. <i>On peut dire qu'elle a l'approbation unanime de tous les officiers</i>; son auteur a voulu garder l'anonymat, mais il a été promptement connu.</div><div style="text-align: left;"> </div><h3 style="text-align: center;">XXXI</h3><h3 style="text-align: center;"> </h3><h3 style="text-align: center;">CAPITULATION DE L'ARMÉE DE METZ</h3><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><i>28 octobre.</i></div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"> C'est aujourd'hui que le sort de l'armée doit se décider. Les préliminaires laissent des doutes sur la générosité de l'ennemi. L'armée, le cœur plein d'amertume, doit subir cette suprême humiliation !</div><div style="text-align: left;"> Cette phrase : "<i> L'armée de Metz a capitulé </i>" jette l'épouvante; on sent son cœur se glacer d'angoisse.</div><div style="text-align: left;"> Capitulation, prisonniers de guerre : quelle horreur ! [<i>" à l’arsenal de Metz, veille de la capitulation et en effet on nous a donné du blé en grain et de l’amidon. La faim commençait à faire son jeu. Il y avait des hommes qui allaient risquer leur vie en allant jusqu’aux lignes ennemies pour chercher des pommes de terre. Certains soldats se sont fait prendre en se fiant sur l’ennemi qu’on croyait que c’était des Polonais et ont succombé dans ces risques aventureux... "; <a href=" https://www.les-amis-de-leoncel.com/2021/02/23/souvenirs-de-la-campagne-de-1870-elie-grangeon-de-leoncel/">sur le Web</a></i>]</div><div style="text-align: left;"> Le maréchal demanda au général Changarnier de se dévouer<span style="color: #2b00fe;"><b><span style="font-size: x-small;">ccxc</span></b></span> en acceptant la mission d'entrer en négociations avec le prince Frédéric-Charles. Le vétéran accepta ce triste honneur; il se dirigea sur le château de Frescaty, fut reçu de suite par le prince prussien, avec tous les égards dus à son âge et sa réputation, mais il ne put réussir à se faire accréditer comme représentant de l'armée française et des intérêts de la ville de Metz, attendu qu'il n'avait pas exercé un commandement actif durant la campagne.</div><div style="text-align: left;"> Il fut remplacé par le général de Cissey, qui rédigea le protocole et tenta d'obtenir pour l'armée des conditions honorables; il ne put fléchir notre ennemi, et dut se conformer aux clauses arrêtées par le roi et l'état-major allemand.</div><div style="text-align: left;"> Je ne reproduis pas cet acte, pour ne pas allonger ce journal; les détails sont très connus et trop douloureux.</div><div style="text-align: left;"> La capitulation fut signée par le général Jarras, chef d'état-major du maréchal, et par le général Stiehle pour l'Allemagne. Notre ennemi fut impitoyable.</div><div style="text-align: left;"> Les conditions, très dures, étaient celles annoncées par Bismarck au général Boyer; il n'était nullement question du renvoi des hommes dans leurs foyers, nous étions tous prisonniers de guerre; l'armée entière devait subir la captivité; la ville, les forts, l'arsenal, nos armes, le stock de canons, les drapeaux, en un mot tout ce qui constituait le matériel de guerre, poudre et munitions, tombait au pouvoir des armées allemandes. </div><div style="text-align: left;"> Sur une observation du général de Cissey, qui fit comprendre combien il serait dangereux d'enlever l'épée aux officiers, il fut décidé qu'on leur laisserait leurs armes et qu'ils auraient la faculté d'emmener, à leurs frais, un soldat ordonnance avec eux en exil<span style="color: #2b00fe;"><b><span style="font-size: x-small;">ccxci</span></b></span>.</div><div style="text-align: left;"> Pendant que ces concessions avaient lieu, le maréchal fit demander aux corps de nouveaux états de proposition pour l'avancement et pour les récompenses. Mon colonel, n'ayant plus entendu parler de celle qui me concernait, me dit qu'il m'avait proposé de nouveau pour la croix.</div><div style="text-align: left;"> Tout en le remerciant, je lui dis que, dans l'état d'esprit où je me trouvais, ma conscience refusait à accepter une récompense de la main du traître. Il me fit quelques observations, en m'affirmant que je serais très appuyé par nos généraux; que le prince Murat lui avait dit qu'il serait personnellement heureux de me faire obtenir cette distinction; que cela ne rencontrerait aucune difficulté, il m'en donnait l'assurance.</div><div style="text-align: left;"> J'étais trop monté pour consentir, ne pouvant comprendre que, dans un pareil moment, on pût songer à ses intérêts personnels, lorsque tout croulait autour de nous. Mon colonel, connaissant mon caractère, n'insista plus.</div><div style="text-align: left;"> Dans l'après-midi je fus appelé chez le général de Gramont, où se trouvait le général de Forton et d'autres officiers. Après un accueil bienveillant, le général de Forton me fit savoir qu'il était au courant de ma réponse au colonel Friant; que l'on ne devait jamais refuser une distinction aussi méritée; qu'il tenait à me faire obtenir une récompense. Puis il ajouta, que m'ayant fait nommer lieutenant à Gravelotte, il ne croyait pas qu'il lui fût possible alors de maintenir à la fois ma citation et ma proposition pour la croix. Ma réponse fut la même qu'à mon colonel; mon camarade de la Bousse, officier d'état-major, était présent, il me serra la main à la sortie. Je dis à mon général :</div><div style="text-align: left;">— La signature de cet homme au bas de mon brevet me rendrait malheureux toute ma vie.</div><div style="text-align: left;"> Celui-ci me répondit sèchement :</div><div style="text-align: left;"> — Cet " <i>homme</i> " comme vous l'appelez, est toujours le maréchal, commandant en chef, ne l'oubliez pas, lieutenant.</div><div style="text-align: left;"> Je pus heureusement me contenir, par respect pour mon général; je répondis rien.</div><div style="text-align: left;"> — C'est votre dernier mot ?</div><div style="text-align: left;"> — Oui, mon général.</div><div style="text-align: left;"> Il me tendit la main et je me retirai.</div><div style="text-align: left;"> Nos généraux et les officiers supérieurs étaient logés à côté du bivouac dans les maisonnettes de la pyrotechnie qui bordaient les remparts. Je me rendis chez mon vieil ami, le commandant Bouthier, qui se mit à tonner contre le gaspillage que l'on faisait des décorations<span style="color: #2b00fe;"><b><span style="font-size: x-small;">ccxcii</span></b></span>, en disant que c'était une honte, etc... Il m'approuva et me dit qu'il avait, pour le même motif que moi, refusé d'être porté pour la Légion d'honneur.</div><div style="text-align: left;"> <br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="371" data-original-width="540" height="440" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhP2q6DU3jDab7vUREMMszc9ACt7ELGHzd6_qE49recg8JcrXWj4KE6jXZlxn1L1x8igQBdzG0UrFuhBQ03l9YIKE9qsz3TeUznRdq7YT4LBYIs2vCdo8xUQyQWhx9uxUqCKNTAl4AZ2OmmqxNby90QxfnVNao9C2X0dSSyHL1xMF78km5jg6pGnXrJvBiX/w640-h440/la-capitulation-de-metz-le-26-octobre-1870-lucien-mouillard-1877-paris-musee-de-larmee-dist-rmn-grand-palais-christian-moutarde-tt-width-540-height-371-crop-1-bgcolor-ffffff-lazyload-0.jpg" width="640" /></div><span style="font-size: x-small;">La capitulation de Metz, le 27 octobre I870, Lucien Mouillard : I877. Musée de l’Armée; Christian Moutarde.</span></div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"> Mais, en rentrant de captivité, mon colonel ne se tint pas pour battu, il m'écrivit qu'il avait fait ses démarches et que je serais maintenu pour la croix pour faits de guerre au titre de la campagne. Alors, les temps étaient changés, je bondis de joie, j'étais seulement dans ma quinzième année de service, sans autre campagne que celle de I870. En effet ma proposition fut maintenue et je fus très fier de regarder mon ruban rouge, quand mon tour arriva de le recevoir, sans la signature du<i> traître</i>.</div><div style="text-align: left;"> Le lecteur me pardonnera cette petite digression.</div><div style="text-align: left;"> Nous sommes à la veille d'être livrés à l'ennemi, et de nouveau je me remets à caresser le projet qui me tenait tant à cœur : <i>sauver notre étendard</i>.</div><div style="text-align: left;"> J'avais accès dans les salles d'armes, en présentant au factionnaire la carte qui m'y autorisait; je pouvais y circuler librement. L'opération ne présentait donc pour moi nulle difficulté, il s'agissait simplement de détacher la soie de la hampe et de la cacher sous ma tunique; le factionnaire qui m'avait vu entrer me rendrait les honneurs sans plus se préoccuper de moi à la sortie. La réussite me paraissait facile et certaine; je ne pus résister, je me rendis à l'arsenal.</div><div style="text-align: left;"> En arrivant près des étendards de la cavalerie, mon émotion fut si violente, que je m'appuyai à la muraille; je me remis promptement. Je tenais déjà mon drapeau et je me disposais à défaire la gaine, lorsque j'entendis un bruit de pas et de paroles assez éloignés, mais qui se rapprochaient de moi. Qu'est-ce que cela pouvait être ? Le capitaine, aussi plein de patriotisme que d'indignation, m'avait indiqué cette heure. Que décider ? Me cacher était impossible; il était préférable de voir et d'attendre. Je pris le parti de me présenter, si j'étais questionné, comme si je venais contrôler mes versements d'armes, lesquelles se trouvaient dans une pièce à côté; nul ne pourrait soupçonner mon intention réelle.</div><div style="text-align: left;"> Le bruit s'approchait et bientôt j'aperçus le général Soleille, commandant de l'artillerie, avec le colonel de Girels suivis de quelques officiers, parmi lesquels le capitaine Bruley. J'avais eu le temps de me remettre et de me composer un maintien, je saluai en m’effaçant, sans émotion apparente. Je ne fus pas questionné. Bruley resta un peu en arrière, me demanda si " <i>ça y était </i>". Je lui appris que je venais d'échouer au port; il en parut contrarié, car, en nous concertant la veille, il ne pouvait prévoir cette visite inopinée qui annulait ma tentative.</div><div style="text-align: left;"> Le général Soleille, très préoccupé de la clause de capitulation concernant les drapeaux<b><span style="color: #2b00fe;"><span style="font-size: x-small;">ccxciii</span></span></b>, <i>venait pour se renseigner sur le nombre des étendards qui se trouvaient à l'arsenal.</i> Le coup était manqué ! J'en ressentis une douleur profonde.</div><div style="text-align: left;"> Navré, je rentrai au bivouac. N'ayant, cette fois, mis personne dans la confidence, je gardai pour moi cette amère déception, sans en parler même à mon colonel. </div><div style="text-align: left;"> D'autre part, nous nous étions entendus avec d'autres camarades pour tenter une évasion. Dans le projet formé par nous, il n'était pas question d'aller se briser sur les lignes prussiennes; nous devions sortir sur un vaste front, deux par deux, à distance, en rampant et en nous méfiant à l'approche du fameux réseau en fil de fer dont nous connaissions l'existence.</div><div style="text-align: left;"> En cas de succès, ceux qui auraient réussi à forcer le passage devaient se diriger sur une ville ou un centre éloigné de l'occupation prussienne et désigné à l'avance. Que l'on pense ce que l'on voudra de cette témérité, telle était notre volonté fermement arrêtée. Malheureusement le secret fut mal gardé; mon colonel me fit appeler, il me dit qu'il était au courant de notre tentative ; que nous nous ferions massacrer sans profit; <i>que le devoir consistait à partager le sort de ses soldats dans le malheur</i>, et non pas d'aller se faire tuer bêtement en les abandonnement. </div><div style="text-align: left;"> J'étais très ébranlé. Ce fut par ma tête comme un vertige; je ne pouvais me résigner à être prisonnier. Nous étions nombre d'officiers qui pensaient comme moi, nulle difficulté ne nous auraient arrêtés.</div><div style="text-align: left;"> Mon colonel me conseilla paternellement de renoncer à mes projets d'évasion; je lui promis de suivre ses conseils. </div><div style="text-align: left;"><br /></div><div style="text-align: left;"><i>29 octobre.</i></div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"> Comme officier d'armement du corps, je suis chargé de la pénible mission de rendre les armes du régiment. J'avais toujours lu que les prisonniers de guerre défilaient devant l'ennemi en déposant leurs armes ! À Metz on ne procéda pas de cette façon, les voitures, ce qui restait de cuirasses, les sabres, les pistolets et les fusils du régiment réorganisé en partie en dragons, furent dirigés sur le fort Saint-Julien et remis à une commission mixte composée d'officiers d'artillerie français et allemands<span style="color: #2b00fe;"><b><span style="font-size: x-small;">ccxciv</span></b></span>. ["<i> Les Allemands entrent en vainqueurs dans la ville. Au même moment, Bazaine se présente au quartier général du prince Frédéric-Charles à Corny pour s’y constituer prisonnier, mais il ne sera reçu qu’à I7 h. 00 après avoir connu l’humiliation de devoir attendre plusieurs heures dans une auberge voisine. La capitulation entraîne la perte de 3 maréchaux, 6.000 officiers, I70.000 hommes environ, de I.600 canons, 278.000 fusils, 3 millions d’obus, 23 millions de cartouches. En pratique, le gros de l’armée régulière française est hors de combat..."; <a href="https://www.cheminsdememoire.gouv.fr/">sur le Web</a></i>] <br /></div><div style="text-align: left;"> Ces officiers prussiens parlaient notre langue sans accent, cela me fit une singulière impression. Les Prussiens exigeaient des états d'effectifs comme si c'eût été un contrôle d'intendance. Après avoir vérifié le compte du premier convoi, l'un d'eux me dit :</div><div style="text-align: left;"> " <i>Lieutenant, votre état n'est pas exact, il manque sept fusils.</i> "</div><div style="text-align: left;"> Je lui répondis qu'il devaient se trouver sur la voiture qu'on était allé chercher au bas de la côte.</div><div style="text-align: left;"> L'observation de notre ennemi me fut faite sur un ton courtois. Mon fourrier prit la parole au sujet de l'état, pour justifier sans doute l'erreur. Tout à coup un officier allemand d'un grade élevé, peut-être le nouveau commandant du fort, lui imposa silence avec un accent <i>si hautain, si cassant</i> que mon sous-officier ne put s'empêcher de riposter. Il fallut alors l'intervention des commissaires français pour calmer l'Allemand devenu comme fou furieux, avec sa face couleur de brique sous sa barbe grise.</div><div style="text-align: left;"> " <i>Je vais faire mettre ce soldat contre le mur et le faire fusiller s'il ouvre la bouche, </i>" clama-t-il.</div><div style="text-align: left;"> Mon pauvre fourrier "<i> n'en menait pas large</i> ", suivant son expression, lorsqu'il raconta cela à ses camarades.</div><div style="text-align: left;"> Je fis observer à ce chef irascible que j'étais <i>seul </i>responsable; que dans notre armée nos inférieurs étaient autorisés à nous parler librement; qu'il ne fallait pas voir là un acte d'insubordination.</div><div style="text-align: left;"> Enfin il se radoucit et me tendit la main, geste que je fis semblant de ne pas apercevoir; il dit encore quelques mots et se retira.</div><div style="text-align: left;"> Pendant cette scène, les officiers et les soldats allemands prirent une attitude militaire et ne bronchèrent pas. C'était un contraste frappant avec notre discipline, si paternelle quoi qu'on puisse dire. Car si elle est sévère, elle confère aussi des droits; le bon soldat ne la redoute pas.</div><div style="text-align: left;"> Ne voyant pas arriver notre autre voiture, nous allâmes au-devant d'elle; les chevaux épuisés ne voulaient plus donner du collier, malgré les efforts de nos hommes qui poussaient aux roues. Voyant ces difficultés après la belle réception de nos ennemis, je fis tout jeter, armes et munitions, dans le fossé bordant la route; et nous rentrâmes au bivouac. </div><div style="text-align: left;"> Venez chercher nos armes, messieurs les Prussiens<span style="color: #2b00fe;"><b><span style="font-size: x-small;">ccxcv</span></b></span> ! </div><div style="text-align: left;"> En rentrant, je rendis compte à mon colonel de ce qui s'était passé au fort et de notre façon expéditive de procéder. Je lui affirmai que nous n'aurions pas pu atteindre le but. Il me fit remarquer que j'aurai dû, dans ce cas, prévenir les officiers allemands. J'étais tellement froissé de ce qui s'était passé pour mon fourrier, que j'avouai ne pas même y avoir songé. Les évènements qui se succédèrent ne permirent sans doute pas à l'ennemi de porter plainte, car il dut s'apercevoir qu'il lui manquait autre chose que les sept fusils.</div><div style="text-align: left;"> Maintenant l'aspect du camp n'a plus rien de militaire; c'est un marécage où il n'est plus possible de rester. Les sept ou huit chevaux, dernières montures du régiment, ne peuvent plus recevoir de nourriture; nous n'avons même plus de viande de cheval pour nous.</div><div style="text-align: left;"> Ma bonne jument s'était maintenue tant bien que mal à ce régime de viande cuite puis crue, maintenant il fallait y renoncer. Ne voulant pas la livrer, aux Prussiens ou la laisser manger sous mes yeux par nos soldats affamés, je coupai son entrave et je l'abandonnai à son malheureux sort après l'avoir couverte de caresses. Pauvre et excellent animal ! Ce fut pour moi un moment de grande tristesse que cet abandon forcé.</div><div style="text-align: left;"> </div><h3 style="text-align: center;">XXXII</h3><h3 style="text-align: center;"> </h3><h3 style="text-align: center;">J'ABANDONNE MON CHEVAL</h3><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"> Oui, elle se nommait Biche, ma bonne jument, c'était l'idéal du cheval d'armes. Pendant ma longue carrière, toujours dans les cuirassiers, j'ai monté des chevaux superbes, surtout aux cuirassiers de la garde impériale où je suis resté sept ans. J'en ai dressé un bien grand nombre, mais aucun ne m'a donné autant de satisfaction que ma belle jument pendant les six ans et demi que j'ai pu la conserver. Elle s'était prêtée au double dressage de cheval de service et de haute école. <br /></div><div style="text-align: left;"> <br /></div><div style="text-align: left;"> À suivre...</div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">cclxxxix. Colonel D' ANDLAU.<br /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"> </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">ccxc. D'après le général Jarras, c'est le maréchal Canrobert qui le <b>24 octobre</b> aurait exprimé l'avis de confier la pénible mission de se mettre en rapport avec le prince Frédéric-Charles " au vénérable général Changarnier, notre maître à tous. ". Le général accepta sans hésitation. Il fut reçut avec égards par Frédéric-Charles au château de Corny, [<i>Corny-sur-Moselle; quartier général du prince</i>] mais le prince n'accorda rien, il convint avec Changarnier que son chef d'état-major et un général français se rendraient au château de Frescaty pour établir une convention. Le général de Cissey s'y rencontra avec le général von Stiehle qui ne voulut pas débattre les clauses de la capitulation sous le prétexte que les ordres du roi ne permettaient pas de la modifier. Un conseil de guerre fut alors tenu le<b> 26 </b>et le général Jarras désigné pour signer la capitulation. Jarras eut deux entrevues avec le chef d'état-major allemand, le<b> 26 et le 27</b>, et après la signature un dernier conseil de guerre fut tenu le<b> 28</b> qui donna son approbation à la manière dont le général Jarras avait rempli sa mission. Voir général JARRAS,<i> loc. cit.</i>, 290-320.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"> </span></div><div style="text-align: left;"><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="604" data-original-width="432" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgKml3wr57XmhT3u_XAwBLGt4hQYkcj15XMSTsndQ1p7B6_uYiAtDylD3QRBklQ-AJX7Tik7OhrIhUrf-35f1nKw5iObDMPfv1ZODnT1gY491CRQpjLWDrAhvcG8dMCSaBUq0OyQZETTkeyg3aXF7gUIf3SxlDHFSjH1S02lZuLNN-HqHe_cVOC95o_E3kn/w143-h200/Screenshot%202024-02-28%20at%2017-28-53%20193fd014e3b129d07cd6b42f07f28f9eec9fdf09.pdf.png" width="143" /></div></span></div><span style="font-size: x-small;"><br /> Corny-sur-Moselle, l'histoire du château.<br /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"> </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">ccxci. Le général Jarras eut beaucoup de peine à obtenir cette concession. Voir<i> loc. cit.</i>, 311-3I3 et 3I8.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"> Le colonel FIX exprime cependant une opinion différente : " <i>Quant à laisser aux officiers leurs armes et leurs chevaux, que leur importait au fond ? </i>" <i>Loc. cit</i>., II, 65.<br /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"> </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">ccxcii. Il (Bazaine)... facile comme dans ces derniers jours, donna tout ce qu'on lui demandait, des médailles à des hommes dont il ne connaissait même pas le nom, des croix à ceux qui les réclamaient, des grades, même des étoiles; il suffisait de venir et de lui parler. D' ANDLAU,<i> loc. cit.</i>, 409-4I0.<br /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"> </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">ccxciii. Les armes ainsi que tout le matériel de l'armée consistant en drapeaux, aigles, canons, etc., etc., seront laissés à Metz et dans les forts..., pour être remis immédiatement à des commissaires prussiens. <i>Protocole de la capitulation, article 3.<br /></i></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"> </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">ccxciv. L'infanterie et la cavalerie déposèrent leurs armes et leurs cartouches soit dans les forts, soit dans les magasins de la ville; l'artillerie conduisit à l'arsenal ce qui lui restait de canons et de matériel mais l'espace était trop restreint pour recevoir ce nombre immense de voitures et de bouches à feu; il fallut les réunir sur d'autres points. Colonel D' ANDLAU, <i>loc. cit</i>., 398.<br /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"> </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">ccxcv. En dépit des défenses de Bazaine et de ses lieutenants beaucoup de fusils sont brisés et enterrés. LEHAUTCOURT,<i> loc. cit.</i>, VII, 507. [" <i>Triste et fatale journée qui a décidé du sort de la France et qui restera à jamais dans mon cœur, car les hommes les plus durs et les plus terribles ne pouvaient résister au deuil dont la France se recouvrait dans une seule journée. Enfin à I0 heures du matin, nous portant pour rendre les armes que nous devions porter au fort Plappeville, mais la douleur et la rage que chacun portait dans son cœur n’ont pu empêcher <b>les hommes ne pouvant se venger autrement de détruire ou briser les armes qu’ils jetaient dans les fossés</b>, dernier adieu, et par ce moyen s’éviter la honte de les remettre dans les mains de l’ennemi. <b>C’était un spectacle navrant de voir les routes parsemées de cartouches et autres munitions de guerre, les fossés remplis de fusils et d’équipements militaires</b>. On ne voyait que le triste et douloureux tableau des désordres qui frappent la France. Se joignent à ces funérailles un temps sombre et brumeux, et une incessante pluie fine qui nous pénétrait jusqu’aux os... "; <a href=" https://www.les-amis-de-leoncel.com/2021/02/23/souvenirs-de-la-campagne-de-1870-elie-grangeon-de-leoncel/">sur le Web</a></i>]<br /></span></div><div style="text-align: left;"> <br /><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"> COMMANDANT FARINET, <i>L'Agonie d'une Armée, Metz-I870, Journal de guerre d'un porte-étendard de l'Armée du Rhin</i>, ancienne librairie Furne, Boivin & Cie, Éditeurs, I9I4, p. 326-338.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"> </span></div><div style="text-align: right;">php<span style="font-size: x-small;"> <br /></span></div><div style="text-align: left;"> </div></div>phphttp://www.blogger.com/profile/08859530369984862702noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4258155080337744506.post-43620905619672934882024-02-27T16:49:00.020+01:002024-02-27T17:09:22.619+01:00LES BIENVEILLANTES ÉOLIENNES NOURRISSENT GRASSEMENT LES FABRICANTS DE LUBRIFIANTS À BASE... DE COMBUSTIBLES FOSSILES<div> " <i>Pour parodier une fois encore un fameux incipit, on pourrait dire que toute la vie de la société industrielle devenue mondiale s'annonce désormais comme une immense accumulation de catastrophes. Le succès de la propagande pour des mesures autoritaires inévitables, " Demain il sera trop tard ", etc., repose sur le fait que les experts catastrophiques se posent en simples interprètes de forces qu'on peut prédire. Mais la technique de la prédiction infaillible n'est pas la seule reprise de l'ancien prophétisme révolutionnaire. Cette connaissance scientifique de l'avenir sert en effet à introduire la vieille image rhétorique de la croisée des chemins, où l' " Humanité "se trouverait face à l'alternative ainsi posée, sur le modèle " socialisme ou barbarie " : sauvetage de la civilisation industrielle ou effondrement dans un chaos barbare.</i>"</div><div> " <i><b>L'écologisme récupère tout cela,</b> et y ajoute son ambition technobureaucratique de donner la mesure de toute chose, de rétablir l'ordre à sa façon, en se transformant, en tant que science de l'économie généralisée, en une nouvelle pensée de la domination. " <b>Nous ou le chaos</b> ", <b>disent les écolocrates et les experts recyclés</b>, promoteur d'un contrôle totalitaire exercé par leurs soins, pour prendre de vitesse la catastrophe en marche. <span style="color: red;">Ce sera donc eux et e chaos. </span></i>" <span style="font-size: x-small;"><i>Encyclopédie des Nuisances, n° I5, avril I992.</i> "</span></div><div><span style="font-size: x-small;">RIESEL René et SEMPRUN Jaime, <i>Catastrophisme, administration du désastre et soumission durable</i>, Éditions de l' Encyclopédie des Nuisances, Paris, 2008, p. 45.</span></div><div><span style="font-size: x-small;"> </span></div><div style="text-align: right;">php <br /></div><div> <br /><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: center;"><b><span style="font-size: large;"> ***</span></b></div><h2 style="text-align: left;">Les défis environnementaux et de sécurité liés aux éoliennes : analyse des déchets et des lubrifiants utilisés</h2><div style="text-align: left;"> Équipées de I 400 litres d'huile synthétique et diverses graisses, les éoliennes sont prêtes pour leur fonctionnement optimal !...</div><div style="text-align: left;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="900" data-original-width="1200" height="300" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhvDA8NJgyC_SeVV402L01K46rwVjcwRVUkXuQ6_SwedDcKs-4hnXz4kJ9Z9-64xZPnaYcN4-pIdrejw5ZEFPrAPAb6E3NPQnR-3rRI20BOWBvAhYyb1iyn_t_X4SeO2qUUOBkTxpFwD1NmHunYY8YI8PDFNZXBByCvotHo-aneexmP62FUIjp_UM0uldI8/w400-h300/lubrifiant0.webp" width="400" /></div><div style="text-align: left;"><br /></div><div style="text-align: left;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="820" data-original-width="644" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEicq0LFOscKhy2HnIbQRoRiwe1XsBcL3NpMCKq4XvULsVqRi2CVyNWNF4sNPG25SBvBaeZBz5rVGLCYriU3Oivhy2FRKEFftORFHjNpdv79MEq8DCapuyIfrD7J_g3WRWdw6UPQp3j22YMW8VHSD8P7f6xnjI-YDNMz3C_TNoILTgwUe_swC0jRrwAhlQ8k/w314-h400/lubrifiant1.webp" width="314" /></div><div style="text-align: left;"><br /></div><div style="text-align: left;"><b>Introduction</b></div><div style="text-align: left;"> En parcourant la littérature, je suis tombé sur deux articles qui décrivent l'importante consommation de combustibles fossiles nécessaire à la construction et à l'installation des éoliennes : <a href="https://spectrum.ieee.org/to-get-wind-power-you-need-oil "><b>I</b></a> et <b><a href="https://stopthesethings.com/2024/02/17/wind-turbines-require-hundreds-of-tonnes-of-minerals-mined-processed-using-fossil-fuels/ ">2</a></b>. Ces lectures m'ont conduit à un autre article qui décrit les <a href="https://www.instituteforenergyresearch.org/renewable/wind/the-cost-of-decommissioning-wind-turbines-is-huge/">coûts élevés de l'enlèvement et du démantèlement des éoliennes</a>, dont le coût peut dépasser 500 000 dollars [<i>environ 460.000€</i>] par éolienne, croyez-le ou non !, et on ne peut qu'imaginer les coûts du démantèlement d'une éolienne offshore en haute mer ! De nombreux articles traitent des coûts élevés du démantèlement des éoliennes, <b>mais apparemment il n'y a pas beaucoup d'expérience réelle pour faire face à l'avalanche d'éoliennes qui sont maintenant hors service.</b> Les turbines mises hors service posent des problèmes d'élimination parce qu'elles sont difficiles à traiter, qu'elles contiennent des volumes de lubrifiants synthétiques à éliminer et qu'elles ne sont généralement pas recyclables, voir ci-devant : <a href=" https://tucoschild.substack.com/p/dump-run-wind-turbine-blade-waste">Déchets d'éoliennes : Les déchets de pales d'éoliennes dépasseront les 43 millions de tonnes par an d'ici à 2050 <br /></a></div><div style="text-align: left;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="1049" data-original-width="1400" height="300" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhhJ2l2838Cg4441l6nCXM0LEd_79peEgxOHaAh9uE5MdztQwbmOivwBKDf2zqSfbmuGKFSieGKlyWSQJ6c3ZyZOXj77MzlTZSOnal2i_2ClSLPyohDwATBlG2HZ1G6cJFRdYX_HHzRKWSSpiAdtoHd3Bu3oJ9vKrrvLh_lBekcwrcWG931PwK1EUBgRy7Z/w400-h300/lubrifiant4.webp" width="400" /></div><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="617" data-original-width="679" height="364" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgFaxT7Zfrev0z4UULzn2sG3EnT5hoeonusThyphenhyphenzgc3mJWB-EI0Ma9hi6piGbcUD7QjHyC9yNA3AxqziZMxTPRd5lJIywmP0Wtfw6nRcBbwOiduu7odH1Myoq9qzsXDCrOb1JVO7gh8nDn4xEWOuTVtioQyOh8FOookbbh5NF_oBoOIFbpjkEgi1adkXRwxV/w400-h364/lubrifiant%205.webp" width="400" /></div><br /><div style="text-align: left;"><br /></div><div style="text-align: left;"> Comme la plupart des lecteurs le savent, il est ridiculement facile de trouver des <a href="https://stopthesethings.com/">aspects négatifs aux éoliennes</a>, alors qu'en fait, il est difficile de trouver de vrais aspects positifs, à moins d'avoir bu du <a href="https://www.walmart.com/ip/Kool-Aid-Unsweetened-Green-Apple-Artificially-Flavored-Powdered-Soft-Drink-Mix-0-22-oz-Packet/34523782">Kool-aid vert</a>. <i>[l'expression " boire le Kool-Aid " est souvent utilisée pour signifier adhérer ou accepter aveuglément une idéologie ou une croyance, souvent liée à des idées écologiques ou politiques</i>] Dans cette optique, j'ai creusé un peu plus loin dans les aspects problématiques et découvert que<b> les éoliennes nécessitent des volumes de lubrifiants spécialisés de haute technologie pour la génération d'électricité, ainsi que pour faire face aux impacts sur la faune aviaire</b>; de plus, ces matériaux présentent des spécifications et des points de prix nettement supérieurs à ceux des fluides et lubrifiants traditionnels à base de combustibles fossiles que l'on pourrait trouver chez un revendeur local tel qu' <a href="https://www.oreillyauto.com/">O'Reilly</a>. La nécessité de recourir à des lubrifiants synthétiques spécialisés découle des exigences liées à la charge éolienne, aux forces de rotation et de couple, aux forces de cisaillement, à la corrosion, et à d'autres modes potentiels de défaillance.</div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="437" data-original-width="688" height="254" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhCwRC58SVS7uF6y0xLvh0agjnFysef1odn8D0fpx4XcjUrElqtVCx9L9jxjEcaJ9nr3dTgKeHmA0bh-XxtVzYwdwKlJWaGXNc9ifuYSVARRN941fcbesLYjg0-hjCDDyJqbukRMPYpsvcO_SmA9NIIBSSNzD8GYni3HNxw2HpTpfAw_1n2n1WyiEoqjLoN/w400-h254/lubrifiant3.jpg" width="400" /></div><br /> </div><div style="text-align: left;"><br /></div><div style="text-align: left;"> <div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="391" data-original-width="404" height="388" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEihbi9JDEzu7cNP2209Cs-x-Ko-0qSgbBXlBi09qqGob_V_eLgPiMbo1jD44Z8Kak8NVWCKnYQ3ZVR5IvsrDPv-yiLMsxQ8d7LQdPeZvRz0edjzOTcs0MV8pBqOw9UjeY_azkmohg1gd2D6_ttUqfFL0EIUbp_1z8-iR0P8qryFVeC6U1zkyJiOoGoxT16A/w400-h388/lubrifiant6.jpg" width="400" /></div><br /></div><div style="text-align: left;"> <span style="font-size: x-small;">Le benzène, mono-C10-14-alkyls, se dérobe, structure moléculaire.<a href="https://www.chemnet.com/cas/en/68442-69-3/Benzene,%20mono-C10-14-alkyl%20derivs.html"> Source</a>. <br /></span></div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"> <span style="color: red;">Les éoliennes nécessitent d'importantes quantités de divers lubrifiants synthétiques à base de combustibles fossiles</span>, en particulier pour la boîte de vitesses. <b>Après environ 500 heures de fonctionnement</b>, la boîte de vitesses d'une éolienne nécessite une " <i>vidange d'huile de rodage</i> ", au cours de laquelle la machine peut <b>consommer jusqu'à I400 litres</b>, voire plus, de fluide coûteux.<br /> Une fois rodées, ces machines éco-optimisées reçoivent une nouvelle dose de "<i> jus de dinosaure</i> " pour se lubrifier en prévision de nouvelles collisions avec des oiseaux. Après avoir absorbé initialement <b>environ 2800 litres d'huile spéciale pour engrenages</b>, les changements d'huile ne sont nécessaires que tous les 2 à I0 ans en fonction de la génération de l'éolienne, de sa taille et de ses spécifications de construction.<br /></div><div style="text-align: left;"> </div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="840" data-original-width="1024" height="329" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhZ6EDoQwPA1qi5x91TiDsI97Pxr48lZZwN8DdNLQ_sLSmkRS43S7wvGbGnxzvhAYo5Y4vqjrfFtj2_be9UBCTYEpsrF-BqkjC72FqmUVkLmM8ZwkHbGzj7F6-3LIsmEPkeL2NP2VJ7ZephHlucsU9Ws4aU-y5-hWQMijJDFlVrUZPPN6qHknmXB-gi-B2C/w400-h329/lubrifiant7.webp" width="400" /></div><div style="text-align: left;"> <a href="https://energyfactor.exxonmobil.eu/science-technology/lubricant-wind-turbines/"><b>Toutes les parties d'une éolienne nécessitent des lubrifiants spécialisés, selon Exxon</b></a><br /> " <i>Les plus importants sont les boîtes de vitesses principales, les paliers principaux, les paliers de pas et de lacet, les paliers de générateur, les engrenages et les systèmes hydrauliques. La boîte de vitesses principale exige la plus grande quantité d'huile de lubrification. En fonction de la taille de l'éolienne, cela peut varier entre 200 et 1 400 litres de lubrifiant. Chaque point d'application individuel à l'intérieur de votre éolienne peut avoir des exigences très spécifiques. </i>"</div><div style="text-align: left;"><br /></div><div style="text-align: left;"> <a href="https://www.windpowerengineering.com/how-to-maintain-wind-turbine-gearbox-oil-health/"><b>Le changement d'huile des éoliennes est à la fois contraignant et coûteux </b></a> <br /> " <i>Le filtre à huile de la boîte de vitesses devrait également être remplacé après les premières 500 heures de fonctionnement. Après un an d'exploitation, un échantillon d'huile devrait être prélevé pour déterminer sa viscosité, sa teneur en eau, son indice d'acidité, sa contamination par des particules, et l'épuisement des additifs. Après deux ans, certains recommandent un changement complet d'huile, même si sa qualité se rapproche des normes.<br /> Une analyse périodique de l'huile est idéale, car même un produit de haute qualité ne garantit pas la santé de la boîte de vitesses. Cependant, changer manuellement l'huile est une tâche difficile et chronophage. Les travailleurs soulèvent et abaissent l'huile dans des bidons spéciaux à l'aide de dispositifs de levage : ascenseurs ou échelles. Cela nécessite une équipe de trois ou quatre techniciens et environ huit heures de travail.</i> "</div><div style="text-align: left;"> <a href="https://youtu.be/uhvr2kfC0gA">La vidéo</a> ci-dessous montre comment s'effectuent les vidanges. <br /></div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="406" data-original-width="726" height="224" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgloLWzT4hUYieJY4OxLahv16X4RKu54O03eFaSH4FHTx9w6MEe9HioxrGi8Gx1Aj2ueYxwtUPlTbXfE-FkT6o288NOGWLE7SDpR6Du-DaHIb-vO-QwjVnfFOIEZX87Ed8NeUdxGfDJ1s-_PT8ReggnF7Yw7HFSaA6xVzJ9aqNUWgDJvV5Y6moZQP777N_M/w400-h224/lubrifiant8.jpg" width="400" /></div><br /></div><div style="text-align: left;"> Changer l'huile des éoliennes peut être <b>une corvée et coûteux, surtout en mer, mais il y a un bonus écologique, donc pas de soucis... 😧</b></div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="128" data-original-width="763" height="68" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjuWNWXKjXd_vvFIOdoCZD0fvGhC2tWApfHgNABy4jETu2Tul52SI7Q2daRaozfdmnIRlD1SYje76iM3Y-EeyFg5moSG0wN4NRZRX6qvyaioWHSnF8W3wwvANOixPC8T_RKtX95vF3FmjbGePbUINgFSWB4o67HmtuhEkVT1p9-zs200Gg-LS6FJotYyEJz/w400-h68/Screenshot%202024-02-27%20at%2015-14-43%20Wind%20Turbines%20Are%20Full%20of%20Sh%20%23%20and%20Flammable%20Lubricants.png" width="400" /></div> <br /></div><div style="text-align: left;"> Castrol est devenu le premier fournisseur de lubrifiants au monde à proposer des lubrifiants neutres en carbone pour l'industrie des éoliennes, le Castrol Optigear.<br /> " <i>La croissance considérable des énergies renouvelables a apporté une contribution majeure à la protection de l'environnement, mais nos clients sont des innovateurs et cherchent constamment de nouvelles façons de réduire leur empreinte carbone et d'agir davantage contre le changement climatique", a déclaré Daryl Luke, responsable mondial des produits chez Castrol</i>. "</div><div style="text-align: left;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="517" data-original-width="1031" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgl7Ae0rqpZ6erbwt_0fiKu_Epxa0E0CW7V6B77JzdlgZnZDxFsELcrdSZB3IevlJiMouquGIrViE0iceUHJq3zQGmksCAR6ltU8Trwx5Nz55LA-c1syCrsajcSOo0rbDXAPjP5bS5d8Pea2aQgtInJ0TVroB17wSXQQIO5v7SN0Hucc3Z0NOm59UDoih0s/w400-h200/lubrifiant9.webp" width="400" /></div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"> <b>Fuites d'huile, marées noires et conflagrations diverses<br /></b></div><div style="text-align: left;"><br /></div><div style="text-align: left;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="630" data-original-width="616" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjO_mDeYHPC2tQbz2Q9oA4FIfR6BZat2IU2xSrfPkugxA-DOjrYYY29vWdKUwaR9qE1utCEdoZqMp27BhzDfGlK-SXbp1IBoW_40ouTAHGU6PlGVuT5U9hkUnBxGLihefiPEs0B1SEMK-u6VWkLD_xCLz3Atc3GyC2L89UmjnOZGSPKiecT2eVasip6_Gxq/w391-h400/Screenshot%202024-02-27%20at%2015-17-18%20Wind%20Turbines%20Are%20Full%20of%20Sh%20%23%20and%20Flammable%20Lubricants.png" width="391" /></div><br /><div style="text-align: left;"> Les turbines présentent des fuites d'huile et d'autres lubrifiants <b>en raison de défaillances au niveau des joints, des roulements et de la boîte de vitesses.</b> Elles utilisent également des fluides hydrauliques dans des conduites qui peuvent développer des fuites en raison de la fatigue, des vibrations, de microfuites ou simplement parce qu'elles sont fabriquées en Chine.<br /> <b>Les turbines sont susceptibles de s'embraser et de brûler facilement</b>, car elles contiennent des fluides et des graisses inflammables. Ce carburant alimente la combustion des pales, qui sont fabriquées à partir de résines aromatiques à base de carbone, époxydes, <span style="color: red;">libérant ainsi d'énormes panaches de cancérogènes</span> tels que le benzène et des particules toxiques comme le méthyl-éthyl-propyl...<br /> <b>Les coups de foudre et d'autres phénomènes naturels</b> peuvent entraîner l'effet de la turbine à la manière d'une fusée romaine, en plus de déclencher des incendies dus à des défaillances mécaniques internes. Il est difficile d'arrêter les incendies une fois qu'ils ont pris, et il peut être nécessaire d'utiliser un hélicoptère ou un avion pour aider à les éteindre ou simplement les ralentir. <b>Ce n'est pas aussi grave que les incendies de batteries au lithium incontrôlés</b>, mais cela reste une vraie corvée !<br /></div><div style="text-align: left;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="451" data-original-width="800" height="225" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhomCDaK-_G0le4faam9xjm6VKyx8oL4eBbw2cnbq5zo9wrF4F0EeTqXRtThu5zaJs87UCmPM9S4ssn4j0YfA51EDbTWjXxGCr_IsUT2WiE7JgRcvcsoYqblZ-Z9VzhvXXh_SdVsWSnAWbcKQ8LU_0gBWkv9PKhd3S2U-nk9JYaZGOaxZL8hglnwvygYbys/w400-h225/lubrifiant10.webp" width="400" /></div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"> Un véritable inconvénient sérieux des incendies de turbines éoliennes est qu'ils <b>peuvent provoquer des incendies de broussailles et de forêts</b>, entraînant des millions de dollars de dégâts, dont certains sont examinés ici.<br /> N'oublions pas qu'une éolienne incendiée coûtera une belle somme à démanteler et à mettre au rebut, coûtant probablement plusieurs centaines de milliers de dollars et impliquant une consommation importante de combustibles fossiles tout au long du processus.</div><div style="text-align: left;"> </div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="410" data-original-width="732" height="224" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiHh1-RgLF_L6NlgyLCi3WE2C2Q-syEzpX0vu6F7_ygmHXlPeU5X4N8ySj3H9DenscYZus4Cl9jYwdNd0EuzlQy1xeHmHxBqHikO4D-k70Szpe_D-4vIOQye2nSAcbWt131yWT_pocvFyPPlKcJfl_n_hjQYCX9N04IiC3Yoj6eoWG9LseUYC_xTTo_gBPH/w400-h224/lubrifiant11.jpg" width="400" /></div><div style="text-align: left;"><br /></div><div style="text-align: left;">Voir la <a href="https://youtu.be/mSAFoN8UyF4">vidéo</a> <br /></div><div style="text-align: left;"><br /></div><div style="text-align: left;"> Un tableau de lubrifiants pour éoliennes destiné aux personnes souffrant d'insomnie, aux chimistes et aux ingénieurs... </div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="901" data-original-width="798" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhcoo6-THY8wVl4uER1EDXAI-I-MVGBE8CCNuW8q5q081MPCzNmeaShPueDzQSxEy5GQLQOom7eoH7CJ7bKcd79UW150TAPQmEacF5ujFgDSr50lbF89VCoaSjsILfmA9WqGtIBRFLs68OKm7rnlAEpvonQlirHqCOkZcsIDGDTetG0ILtyM5DWV5GQe5Oa/w354-h400/lubrifiant12.jpg" width="354" /></div><p></p><p><br /></p><p><br /></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="692" data-original-width="474" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhhkf5E4Tc2Txl_zg3tddB4wiFJhpdn-NacL6KRzuZZb190p6DtymvDm7nZCh4uoczBFY4v_qVkDhyjisIr5zxLowWQjsmHRGOqOla00c0UzZZmnoCnGfWH53v54_dhnSCFuk948FF8nh-gd6TO3nF4B-yRiUbGvJb_QwauR-GpekKighcyUuKLsCGhdPX4/w274-h400/lubrifiant13.jpg" width="274" /></div><br /><div style="text-align: left;"><br /></div><div style="text-align: left;"><b><i><span style="font-size: x-small;"><a href=" https://tucoschild.substack.com/p/wind-turbines-are-full-of-sh-and?publication_id=1166142&post_id=140102755&isFreemail=true&r=kv410&open=false">Sur le Web</a></span></i></b><br /></div><p><br /></p>phphttp://www.blogger.com/profile/08859530369984862702noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4258155080337744506.post-73290582948652206462024-02-26T11:34:00.014+01:002024-02-26T11:49:36.426+01:00LE MONDE AGRICOLE ENCORE ET TOUJOURS ORGANISÉ EN " CASTES "<div><span style="font-size: x-small;"><b>Précédemment</b> </span></div><div><span style="font-size: x-small;">https://augustinmassin.blogspot.com/2024/02/territoires-monde-agricole-de-quoi-la.html</span></div><div><span style="font-size: x-small;"> </span></div><div> Le terme « <i>paysan </i>» trouve son origine dans le latin <i>paganesis</i>, signifiant « <i>du village, du canton</i> », datant du XII<sup>e</sup> siècle. <b>Au XIX<sup>e</sup> siècle</b>, le paysan acquiert une importance politique notable, alors que les factions monarchistes et républicaines cherchent à gagner le soutien du monde rural pour leurs régimes respectifs. La<b> </b>III<sup>e</sup><b> </b>République, de <b>I870 à I940</b>, pour bien marquer sa "<i> passion</i> " pour ce monde, adopte même l'image de la semeuse comme emblème républicain sur ses timbres postaux. <br /> Ce secteur a toujours été caractérisé par une division en " <i>castes </i>". Deux moments historiques majeurs illustrent cette fragmentation :</div><div><ul style="text-align: left;"><li> <b>En I867</b>, sous la bénédiction de l'empereur Napoléon III, voit le jour la Société des agriculteurs de France, SAF. [<b><span style="color: #2b00fe;">i</span></b>] Cette société a pour objectif de <b>regrouper les propriétaires issus de la noblesse ayant des liens avec le capitalisme industriel et bancaire.</b> Son but déclaré est d'<span style="color: red;">encadrer politiquement et socialement la paysannerie par le biais de notables, dans le dessein de guider l'agriculture et le travail des paysans dans le cadre du développement du capitalisme bancaire et industriel.</span> Les membres de la SAF aspirent à tirer profit des traités de libre-échange pour conquérir les marchés européens; elle prend une ampleur considérable grâce à la loi Waldeck-Rousseau, Pierre, I846-I904, <b>de</b> <b>I884</b>, sur les syndicats.</li><li><b>En I880</b>, la Société nationale d'encouragement à l'agriculture, SNEA, est créée, sous le gouvernement de Gambetta, avec Jules Mayjurou de Lagorsse, François, I842-I9I7, en tant que secrétaire général fondateur. Son objectif est de s<b>outenir les projets ministériels et de promouvoir l'implantation des caisses de crédit mutuel et des coopératives</b>. La SNEA se distingue de la SAF en annonçant son engagement envers les petits et moyens agriculteurs, contrairement à une orientation exclusivement centrée sur la grande culture.</li><li><b>En I88I</b>, un ministère autonome dédié à l'agriculture voit le jour.</li><li><b>En I892, les "<i> tarifs Méline</i> "</b>, [<span style="color: #2b00fe;"><b>ii</b></span>] du nom de leur créateur Jules Méline, I838-I925, sont conçus pour bénéficier à l'ensemble des agriculteurs, <b>mais finissent par favoriser principalement les céréaliers.</b></li></ul><p style="text-align: center;"> <img border="0" data-original-height="246" data-original-width="260" height="189" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiBRl_5UxmzZow8Pos4p6FL_tskdp4GR5PwXFnrC9rLkHvSO37L6bQDFjiuZnsGAPrclfls7cgPiHCerSk3gaLPEFHjGRG9Uqc_F3Tyt8K2ytKO9vpl1BzqD39H13kmrlAwyZjOT9MiXHUvsIZ-aHHaxzwrr0xT8Y-b84oSbmEVlX6QujZ8DSquHLO600i_/w200-h189/M%C3%A9daille_Soci%C3%A9t%C3%A9_des_agriculteurs_de_France._Graveur_Charles_Trotin_(1833_%E2%80%93_)_(1).JPG" width="200" /></p></div><div><span style="font-size: x-small;">Médaille Société des agriculteurs de France. Graveur : Charles Trotin, I833-I904. Avers</span></div><div><span style="font-size: x-small;"> </span><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="1428" data-original-width="1200" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjiTH30-WawsSVUsulGkSo5DqGW5yd32Etmnq6j0Kg2HqrBlRPVJkRbc0hmgsOZRRjGzz0NHlHzmOTP4oj0W_KMbllw1D7lOJUcKEv_k3oh8HG_phH8tF18jcXqJe7pcbBxNyoS7tx9ksxQMU6TIhglNHr_hLoxjndDHs2rfkywEAo5wTOkHsKKnNI3PJqA/w168-h200/semeuse.jpg" width="168" /></div></span></div><span style="font-size: x-small;">La Semeuse, timbre.<br /></span></div><div><span style="font-size: x-small;"> </span><br /> </div><div><div></div><b>ÉTAT DES LIEUX 2024</b><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"></span><div class="flex flex-grow flex-col max-w-full"><div class="min-h-[20px] text-message flex flex-col items-start gap-3 whitespace-pre-wrap break-words [.text-message+&]:mt-5 overflow-x-auto" data-message-author-role="assistant" data-message-id="2d11efe0-79f1-4187-99dc-1acb80c55e4b"><div class="markdown prose w-full break-words dark:prose-invert dark"><div style="text-align: left;"> La France compte moins de <b>390 000 exploitants agricoles</b>, marquant une nette diminution par rapport aux six millions d'exploitants dans les années<b> I940</b> et aux environ quatre millions dans les années<b> I960</b>.</div><div style="text-align: left;"> <b>Le revenu moyen annuel</b> des agriculteurs atteint 56 0I4 euros [<b><span style="color: #2b00fe;">ii</span></b><span style="color: #2b00fe;"><b>i</b></span>] <b>en 2022</b>, soit un niveau beaucoup plus important que celui véhiculé par les médias et les croyances populaires. Ces chiffres, compilés par les services statistiques du ministère de l'agriculture, sont disponibles pour des comparaisons au niveau européen. Ils sont également détaillés par<b> type d'exploitation et par décile de rémunération.</b> Ce revenu moyen annuel concerne les exploitants travaillant à plein temps, après déduction de toutes les charges d'exploitation, y compris les charges financières, intérêts d'emprunt, et les dotations aux amortissements des équipements, mais avant déduction de l'impôt sur le revenu et de toutes les cotisations sociales.</div><div style="text-align: left;"> Ces données reflètent des <span style="color: red;">différences de stratégie entre l'agrobusiness des grandes exploitations céréalières ou d'élevage intensif et des pratiques plus traditionnelles, voire orientées vers l'environnement et l'agriculture raisonnée.</span> Cette diversité souligne les multiples facettes de l'agriculture française, avec des exploitations adoptant des approches variées en fonction de leurs objectifs et valeurs.</div></div></div></div></div></div><div><span style="font-size: x-small;"> </span></div><div><span style="font-size: x-small;">[<b><span style="color: #2b00fe;">i</span></b>]. <b>En 20I8</b>, elle prend le nom d' AgriDées.</span></div><div><span style="font-size: x-small;">[<b><span style="color: #2b00fe;">ii</span></b>]. La loi fixait les marges de droit applicables aux produits importés.<br /></span></div><div><span style="font-size: x-small;"><b><span style="color: #2b00fe;">[iii</span></b>] À titre de comparaison, la rémunération moyenne par salarié, équivalent temps plein, en 2022, est de 60.000€ par an.</span></div><div><span style="font-size: x-small;"> </span></div><div style="text-align: right;">php <span style="font-size: x-small;"><br /></span></div><div><span style="font-size: x-small;"><br /></span></div><div style="text-align: center;"><b><span style="font-size: large;">***</span></b><br /></div><h2 style="text-align: left;">Tanguy Martin : « <i>La FNSEA entretient la fiction d’un monde agricole uniforme </i>»</h2><h2 style="text-align: left;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="222" data-original-width="474" height="300" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjXRRRk98iGS5nZTu0CNwx9afDx1FAX81TTtAlkjvo3vuYQG7E-xRtTlkmFpJ__EaDiuKKIbTSOvTurhuevhEPzQNrqzzSSpJNDS_Ne3Aplkxbx16G4Ztn2JdyIJCjCNqaA2TF8v4iibV_vcvWdmZSMXU51fikmk6HdUu9C9UuUi1LzGPAWEaSuKZh1msbz/w640-h300/agri9.jpg" width="640" /></div></h2><h2 style="text-align: left;"> </h2><div style="text-align: left;"> Fin 2023, une action orchestrée par les syndicats majoritaires d’exploitants agricoles fait momentanément remonter la crise qui frappe le secteur dans la hiérarchie des préoccupations médiatiques. « <i>On marche sur la tête</i> », clament les représentants syndicaux, condamnant pêle-mêle les retards de paiement des aides européennes, les normes environnementales, la concurrence due au libre-échange. Deux mois plus tard, la mobilisation change de forme et s’étend pour venir porter des revendications hétérogènes jusqu’aux abords de Paris, à grand renfort de blocages routiers. Depuis, et malgré une première salve d’annonces gouvernementales, le mouvement se poursuit. Quelle place pour les forces de gauche en son sein ? Nous en discutons avec Tanguy Martin, auteur aux éditions<i> </i>Syllepse de <i>Cultiver les communs</i> https://www.syllepse.net/cultiver-les-communs-_r_64_i_1042.html et membre du collectif Reprise de terres.</div><div><br /></div><div style="text-align: left;"><img border="0" data-original-height="300" data-original-width="300" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgDMGdpIzCZzbJsHEmuS8JFJHO3DXpFEMVqgraddooTpFSzdSo_IJuHY2JeUncDevP8Wra95t39RaDX5i4cQiRFEJDD7Vy6I_mY9X8CPPEd6-0zLQ-yzW1P_OWi-Z7b1OwX-LCikZ2j2lRosjQy6XKH0vtLW8ilgY54U_dncDXcFosXzqXctpOpNyRqoIaX/w200-h200/Square-762.jpg.webp" width="200" /><br /></div><div><br /><br /><span style="color: #ff00fe;"><i>« Les forces vives à même de faire fonctionner les institutions agricoles […] sont de plus en plus faibles et de moins en moins représentatives » écriviez-vous dans Cultiver les communs. À l’aune de la mobilisation inédite qui a marqué le mois de janvier et se poursuit, cette affirmation vous semble-t-elle toujours d’actualité ?</i></span></div><div> Oui. Une première chose, factuelle : la population agricole baisse. On estime qu’elle représentait <b>un peu plus de 30 % de la population totale à la fin de la Seconde Guerre mondiale.</b> Aujourd’hui, les exploitants, <b>les gens qui sont agriculteurs statutairement, c’est I,9 %, des actifs</b> — auxquels s’ajoutent ceux, un peu plus nombreux, qui travaillent la terre, les ouvriers agricoles, etc. Le vivier qui va pouvoir siéger dans toutes sortes d’institutions agricoles, en premier lieu les chambres d’agriculture, mais aussi les Safer [Sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural, ndlr], est donc de plus en plus faible. Et, dans ces institutions, le syndicalisme agricole a un travail de représentation assez large. La deuxième chose, c’est l’évolution des <b>élections professionnelles</b>, qui donnent accès, entre autres, aux chambres d’agriculture. <b>Le taux de participation</b>, même s’il était juste en dessous des 50 % lors de la dernière élection en <b>20I9</b> — ce qui ferait pâlir n’importe quelle autre élection professionnelle, est de plus en plus bas. À titre de comparaison, le président ou la présidente du MEDEF n’est élu qu’avec des taux de participation en dessous de I5 %. La FNSEA reste plus représentative que ça, mais le devient de moins en moins et perd donc en légitimité. D’autant qu’un certain<span style="color: red;"> nombre de personnes qui se syndiquent à la FNSEA le font davantage par clientélisme et népotisme, parce qu’ils estiment qu’en ayant la carte, ils bénéficieront de services syndicaux ou de décisions favorables dans certaines instances</span>. Ils ne viennent pas forcément en adhérant pleinement au discours de la FNSEA. <br /><br /><b><i><span style="color: #ff00fe;">Existe-t-il un écart entre les revendications portées par la FNSEA, auxquelles a répondu le gouvernement, et des souhaits émanant des personnes que ce syndicat majoritaire est censé représenter ? </span></i></b><br /> C’est très dur d’analyser un mouvement social à chaud. On en est encore aux conjectures et aux hypothèses, les historiens feront leur travail. Mais il me semble que le mouvement part de revendications assez précises sur des questions de revenus, venant notamment de viticulteurs dans le sud de la France. <b>C’est quelque chose d’assez spontané qui n’est pas initié par les syndicats.</b> Une multitude de choses se sont agrégées, avec l’amplification du mouvement en France, les convergences avec d’autres mouvements européens et, surtout, de la colère sociale. Mais les revendications ne se situent certainement pas toutes au même plan. Je ne pense pas qu’il était très stratégique pour la FNSEA que <b>ce mouvement arrive à ce moment-là</b> mais, comme la Coordination rurale, ils ont embrayé dessus. Il y a un très bon livre de <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Gilles_Luneau">Gilles Luneau</a> sur la FNSEA, <i>La Forteresse agricole</i>, qui montre que sa force réside dans sa capacité à mettre ses troupes en ordre, avec une très grosse discipline. Cette capacité, en plus de celle des agriculteurs à manifester de manière spectaculaire, permet de faire très vite monter la sauce et donne la possibilité au syndicat de se faire entendre. D’autant qu’il en a l’habitude : <b>il a des relais au ministère et, de manière beaucoup moins visible, des courroies de transmission avec le gouvernement. </b>Nous l’avons vu <b>en 2023</b> : <span style="color: red;">lors d’une séquence de préparation d’une loi d’orientation agricole, la FNSEA a été très largement à la baguette.</span> C’est là que je trouve que le traitement médiatique n’est pas du tout à la hauteur : la FNSEA est coresponsable de la situation actuelle, et ce depuis 70 ans ! Et pourtant ses dirigeants arrivent à capitaliser là-dessus. <br /><br /><b><i><span style="color: #ff00fe;">Pourquoi la question foncière, centrale dans votre livre ainsi que pour la fondation Terre de Liens à laquelle vous participez, est-elle absente des récentes mobilisations ? </span></i></b><br /> Attention, la terre n’est pas le seul ou le plus important des sujets : on ne peut sortir la terre, seule, des logiques capitalistes. Mais <b>si la question foncière n’a pas été abordée</b>, c’est d’abord parce que ces mobilisations partaient essentiellement de la question des revenus. Ensuite, je pense que <b>la FNSEA n’a pas intérêt à en parler </b>parce que c’est, au fond, un des révélateurs des inégalités fondamentales dans l’agriculture. Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA, est vraiment une caricature du gros agriculteur bien assis, bien rémunéré, qui a du capital et de la terre. On est loin de l’image du petit paysan dans son champ. Mais, malgré tout, il arrive à agréger derrière lui une bonne partie des forces vives de l’agriculture, et donc à faire passer ses mots d’ordre. Au bout du compte, si on regarde les annonces de Gabriel Attal du I <sup>er</sup><b> </b>février dernier, à part les déblocages de trésorerie, il y a très peu de choses qui vont jouer sur le revenu. Et tout ça a été utilisé pour supprimer les quelques mesures écologiques — peu satisfaisantes — qui étaient en place. <span style="color: red;">La FNSEA entretient la fiction d’un monde agricole uniforme. La réalité c’est qu’il est traversé par des questions de classe. </span>Si Arnaud Rousseau possède une ferme de 700 hectares, soit <b>dix fois plus que la taille moyenne des fermes en France</b>, <b>ça veut dire qu’il a pris des hectares à d’autres fermes, à d’autres agriculteurs. </b>Cette oppression interne à l’agriculture est complètement effacée, masquée, et le traitement médiatique participe pleinement de cette fiction d’une espèce d’unité paysanne-agricole, qui remonte au moins à la fin du XIX<sup>e </sup>siècle. <b>Les mondes agricoles étaient pourtant déjà très hétérogènes à l’époque, avec des hiérarchies très particulières, qui distinguaient entre les laboureurs, les cultivateurs, les manœuvriers, etc. </b>Cette unité factice d’un monde agricole a encore été très opérante dans ce mouvement social. <br /><br /><b><i><span style="color: #ff00fe;">Le discours de Gabriel Attal qui a accompagné les mesures proposées par le gouvernement se fait effectivement l’écho de cette fiction : « L’exception agricole française […] c’est assumer d’aider notre agriculture comme peu d’autres secteurs en France. [C]e n’est pas une question de budget, mais de fierté et d’identité. » </span></i></b><br /> Derrière l’identité professionnelle exaltée par Attal, il est bien question de modèle économique et de modèle d’expansion. Ça nous renvoie à <b>l’épopée de la modernisation agricole qui débute à la fin de la Seconde Guerre mondiale. </b>La main invisible du marché n’arrive pas à faire entrer l’agriculture française dans le capitalisme alors qu’il se développe dans d’autres secteurs d’activité. C’est donc la main très visible de l’État qui s’en charge. Il y a une volonté affichée d<b>’atteindre la sécurité alimentaire de la France, objectif qui sera réalisé en moins de I5 ans.</b> L’activité agricole produit peu de valeur ajoutée, ce n’est pas une activité où on peut faire beaucoup de profit. Le capitalisme ne peut pas faire florès directement dans la production. Par contre c’est une activité qui s’insère dans des chaînes de valeur qui, elles, peuvent produire énormément d’argent et de plus-value : d’un côté dans<b> l’agro-fourniture</b>, tracteurs, semences, engrais, pesticides et herbicides, de l’autre dans <b>la transformation alimentaire et la grande et moyenne distribution</b>. L’agriculture est donc un pivot dans la circulation du capital entre l’amont et l’aval. Et c’est le paradigme de l’État néolibéral qui organise <b>la possibilité d’accumuler du capital avec des aides publiques</b>. Même si nous avons un gouvernement assez décomplexé, Attal ne peut pas l’assumer frontalement. Cette question d’identité, elle permet de perpétuer la mythification de l’unité du monde agricole. Mais derrière, il y a des questions de pognon, d’approvisionnement, et de mutations. Nous sommes dans un système agricole qui arrive au bout d’un cycle.</div><div> </div><div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="640" data-original-width="960" height="426" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjD8VZ64Q8HVjsn8vyzsAzR8exJBw78HKAwT6sKT8wfR0j57wA33E2YQxJkxiBLs1cdnaiCxitdtaSlZkHz1X9VMFM9W1Dhy-L_-zKVlFzw-sUD198_wba6Xod5XsB1MdTZdBeJDGnCysVbec3nQ8GwxmNKQsDmOZJfeTM__Iqye80XnPn9swDKIl58DKqL/w640-h426/agri_11.jpg.webp" width="640" /></div> <span style="font-size: x-small;">29 janvier 2024, Argenteuil, blocage de l'autoroute A15 par une cinquantaine d'agriculteurs </span></div><div><span style="font-size: x-small;"> </span><br /><b><i><span style="color: #ff00fe;">En quoi ?</span></i></b><br /> <b>Il y a de moins en moins d’actifs agricoles au total, mais de plus en plus de salariés agricoles</b>. On assiste donc, depuis une dizaine d’années, à une forme de prolétarisation de l’agriculture, de normalisation du salariat dans l’agriculture. Effectivement, cette tendance pose une question d’identité professionnelle. <b>Qu’est-ce qu’un agriculteur dans la société ?</b> Cette question, Attal n’en a rien à faire. Et d’ailleurs je pense qu’il ne s’est jamais posé la question avant ces dernières semaines. <br /><br /><b><i><span style="color: #ff00fe;">La loi d’orientation qui devait être présentée par le ministre de l’Agriculture en janvier était justement censée proposer des mesures pour pallier ce problème de renouvellement des générations dans les mondes agricoles. Or cet aspect s’avère complètement absent de l’ensemble des mesures annoncées. </span></i></b><br /> Pour qui s’intéresse un peu à l’agriculture, ça n’est pas si étonnant, puisque c’est un processus assez long, qui a commencé <b>en 2022</b>. Les agriculteurs savaient que le gouvernement prévoyait d’agir là-dessus dans les prochains mois, sur des bases qui conviennent plutôt à la FNSEA, sans être bien sûr à la hauteur de l’enjeu. <b>Nombre d’agriculteurs font beaucoup d’heures, sans pouvoir beaucoup se payer.</b> Par ailleurs, les retraites agricoles restent très faibles.Tout ça vient percuter indirectement la question du renouvellement des générations. C’est, en un sens, l’image que donne l’agriculture d’elle-même. Il y a une crise du modèle agricole à transmettre. <br /><b><br /><i><span style="color: #ff00fe;">Et quelle image la loi d’orientation en préparation donne-t-elle ? </span></i></b> </div><div> <b>On va encore plus confier aux chambres d’agriculture le soin de s’occuper de l’accompagnement à l’installation des agriculteurs.</b> C’est-à-dire qu’<span style="color: red;">on va donner la responsabilité à ceux qui n’ont pas su convaincre leurs enfants de s’installer de convaincre les autres de bien vouloir venir.</span> Ça ne peut pas marcher ! L’État n’est pas en mesure d’envisager de travailler de façon plus pluraliste sur cette question et on est en droit de se demander s’il a réellement la volonté d’agir sur le renouvellement des générations, au-delà de la communication. Il faut aussi prendre en compte les effets de la concentration foncière :<span style="color: red;"> il y a beaucoup d’agriculteurs qui cherchent à manger la ferme du voisin plutôt que de permettre à quelqu’un d’autre de s’installer. </span>Tous ces éléments s’agrègent et conduisent à une diminution du nombre d’agriculteurs. <br /><br /><i><b><span style="color: #ff00fe;">Les politiques publiques agricoles actuelles seraient-elles dans une forme de continuité avec ce que les sociologues <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Bitoun">Pierre Bitoun</a> et Yves Dupont ont décrit dans Le Sacrifice des paysans comme un « ethnocide » tout au long du </span></b><span style="color: #ff00fe;"><b>XX</b></span></i><sup><span style="color: #ff00fe;"><i><b>e</b></i></span> </sup><i><b><span style="color: #ff00fe;"> siècle ?</span></b></i><br /> Ça n’est pas une question facile. On s’attaque à un monument de la sociologie rurale française. Sans critiquer le fond du travail de Bitoun et Dupont, ce qui est loin de mes compétences, je trouve que<b> la formulation d’ethnocide dans le débat actuel renforce le narratif de l’unité d’une paysannerie millénaire. Or l’agriculture n’a cessé d’évoluer. </b>C’est pourquoi je ne l’utilise pas. Néanmoins il est évident qu’il y a eu quelque chose d’extrêmement violent. <b>Dès la fin du XIX<sup>e </sup>siècle</b>, il y a eu besoin de libérer des bras pour l’industrie, puis pour le tertiaire afin, comme je l’ai dit, de <span style="color: red;">faire entrer l’agriculture au sein du capitalisme, d’en augmenter la productivité avec plus de mécanisation et plus de chimie.</span> Tout ça piloté depuis le sommet de l’État qui gère de simples variables. Les effets collatéraux sont horribles. Pour revenir au présent, j’ai le souvenir de discussions avec des membres de cabinets ministériels qui se demandaient si, finalement, c’était si grave de faire la transition agroécologique avec peu de fermes et de paysans. Ce sont des gens qui travaillent sur des tableaux Excel. Il y a chez eux une négation totale des vies humaines, des cultures et des villages, qui passent par pertes et profits.<br /><br /><b><i><span style="color: #ff00fe;"><a href="https://www.revue-ballast.fr/lavenir-des-terres-agricoles-discussion-avec-lucile-leclair/">Lucile Leclair</a> nous parlait, dans ce sens, d’une tendance allant vers une agriculture européenne sans agriculteurs. La Confédération paysanne, parmi d’autres, réclame au contraire des mesures pour encourager de nombreuses installations pour atteindre un million d’agriculteurs d’ici dix ans. </span></i></b><br /> Avec le <a href="https://collectifnourrir.fr/">collectif Nourrir</a>, c’est une cinquantaine d’organisations paysannes, écologistes, citoyennes, de solidarité locale ou internationale, de consommation alternative qui défendent <b>cette idée qu’il faudrait un million de paysans</b>, quant nous en sommes à moins de la moitié aujourd’hui. Les camarades de l’<a href="https://www.revue-ballast.fr/atelier-paysan-aller-vers-une-socialisation-de-lalimentation/">Atelier Paysan</a> ajoutent que pour, en plus, travailler tranquillement, il en faudrait dix millions. Il s’agit donc de <b>défendre un tout autre modèle de société, envisager l’activité agricole comme une activité à forte intensité de main-d’œuvre</b>, avec des gens autonomes dans leur travail, qui ne cherchent pas à tout prix la médiation de la technologie dans leurs actions. L’idée n’étant évidemment pas de revenir à des travaux ultra pénibles, avec des gens brisés à 50 ans parce qu’ils ont porté des charges lourdes toute leur vie. Les ruptures nécessaires ne sont pas accessibles au gouvernement actuel étant donné les bases politiques qui sont les siennes. Ça ne rentre tout simplement pas dans son cadre de pensée. Le problème de renouveler les générations agricoles est posé par le ministère de l’agriculture, mais les solutions qu’il propose sont tellement anecdotiques et tellement inefficaces qu’on peut douter du fait que le ministre ait vraiment envie que ça change.</div><div> </div><div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="640" data-original-width="960" height="426" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjjGQmiVB3o-glTAIAIUM2z8jdM907ZSd9Whb_iBzxkUNAbQXafabzvtqqncqAOEBIWWaV0BWZDXmu_oFa-c1hLeN33laH1tBRo9S-4aQTlEWvFAPSxABmfS6sEiCPKmab626yDrrBtQS2FZ7_lH_sFFFFtX24kI0DvZW6lK74g1Keovelrl3s2538CMV5C/w640-h426/agri_4.jpg.webp" width="640" /></div> 29 janvier 2024, Argenteuil, blocage de l'autoroute AI5 par une cinquantaine d'agriculteurs .</div><div><br /><b><i><span style="color: #ff00fe;">La mobilisation a été orientée autour du revenu, mais aussi des normes, notamment environnementales. Résultats : les normes ont été réduites et I50 millions d’euros ont été débloqués en urgence. Est-ce une réponse satisfaisante ? </span></i></b><br /> On revient à la question de la classe. Je pense que ce qui a été mal compris, notamment dans les milieux de gauche radicale, <b>c’est qu’il s’agit cette fois d’un mouvement social de patrons, ou de gens qui se perçoivent comme des patrons.</b> Un agriculteur est un travailleur indépendant, il peut salarier quelques personnes et être un exploiteur capitaliste au sens premier du terme. Mais globalement, la plupart ne salarient pas tant que ça. <b>Leur revenu est mixte. Il vient à la fois de leur travail et du capital qu’ils ont accumulé, ou que la banque leur laisse accumuler.</b> Difficile alors de choisir sa place dans la lutte des classes ! <br /><br /><b><i><span style="color: #ff00fe;">C’est-à-dire ? </span></i></b><br /> Est-ce que je vais me comporter comme un patron, est-ce que je vais me comporter comme un travailleur ? À la suite des <b>mouvements sociaux des paysans des années I970</b> et de la proposition de <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Lambert">Bernard Lambert</a> dans <i>Les Paysans dans la lutte des classes</i>, la Confédération paysanne s’est très clairement positionnée du côté des travailleurs. Mais ça n’est pas facile de choisir de se mettre du côté des opprimés quand on peut éventuellement être du côté des gagnants. D’un point de vue objectif, <span style="color: red;">il y a une grande majorité des gens qui sont statutairement des responsables d’exploitation mais qui, vu les revenus qu’ils se tirent, et même s’ils possèdent beaucoup de capital professionnel, sont plutôt du côté des opprimés.</span> Ce ne sont pas des travailleurs exploités pour et par le salariat mais, pour reprendre les grandes catégories de Marx, par le capital extrait de la valeur de leur travail. <br /><br /><b><i><span style="color: #ff00fe;">C’est pour cette raison que, plutôt que de s’en prendre aux structures socio-économiques qui les ont conduits dans cette situation, les agriculteurs actuellement mobilisés visent les institutions publiques ou para-publiques ? </span></i></b><br /> Parmi les fameuses normes qu’il faudrait faire sauter, <b>la Coordination rurale cible aussi des normes du droit du travail.</b> <span style="color: red;">Ils sont allés détruire ou incendier des bâtiments publics. Tout un tas de lieux où sont employés soit des fonctionnaires, soit des agents d’institutions para-publiques, dont on nie le travail et qui ne sont pas défendus par les dirigeants de ces administrations.</span> La question du positionnement de l’agriculture dans la lutte des classes n’a pas été posée ces dernières semaines. Est-ce que les agriculteurs qui se mobilisent sont des travailleurs opprimés face à leurs oppresseurs, c’est-à-dire ici l’agroalimentaire et l’agro-fourniture industrielles ? Ça n’est pas ce qu’ils revendiquent. <span style="color: red;">Eux revendiquent un cadre administratif qui va leur permettre d’accumuler du capital et d’être les gagnants dans cette grande compétition</span>, tout en occultant le fait qu’il y aura aussi forcément des perdants. <br /><br /><b><i><span style="color: #ff00fe;">La Confédération paysanne ne s’est pas immédiatement réagi. Des syndicats, comme la CGT ou Solidaires, puis les <a href="https://lessoulevementsdelaterre.org/fr-fr/blog/mouvement-agricole-communique-soulevements">Soulèvements de la terre</a>, ont appelé à rejoindre le mouvement, mais seulement après plusieurs semaines de mobilisation. Pourquoi ? </span></i></b><br /> Le<b> positionnement de la Confédération paysanne</b> était extrêmement compliqué, mais ils ont, je trouve, bien géré la séquence. La revendication sur les revenus est juste et il existe des cadres administratifs qui permettraient d’avancer sur ce front. Il faut rappeler ici que<b> la FNSEA était finalement très contente de la dernière réforme de la politique agricole commune qui était quasiment une continuation de la PAC précédente.</b> <span style="color: red;">Le versement des primes était déjà proportionnel aux surfaces des exploitations et restait presque aveugle aux besoins de transition écologique, comme à ceux d’une production répondant aux attentes de la société en matière d’alimentation.</span> La Confédération paysanne et d’autres organisations dénonçaient déjà le fait que les problèmes de revenus ne seraient pas résolu de cette manière et affirmaient que la condition pour demander aux gens de mettre en place une transition agroécologique était qu’ils soient soutenus. C’est vrai qu’il y a des gens qui bossent beaucoup pour pas grand-chose, et à qui on demande de faire des efforts sur l’écologie sans leur en donner les moyens. Mais ce qui est vrai également, <b>c’est que la FNSEA et le gouvernement sont entièrement responsables de cette situation.</b> C’est drôle de les voir venir au chevet des agriculteurs ensuite. Ce qui est dommage, je trouve, c’est qu’il est très difficile d’interroger publiquement cette responsabilité. </div><div> </div><div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="640" data-original-width="960" height="426" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjlYga1M5zcLSXfjw4xKusn4Vs0GkteUV28uKRP4v9zgNwOJKB1xqAAIaIhrWvRQFxr1wpgyuNahLEI5MJpHR5_qQvKCrg3Nx3izVijsp-93NMzPYMCRbiIlp1qd0Lf0W2EbmYxlaMzQC8QVJYbrWwogGQwmVYtm20rieky9aBaX-IHZp8af0q2fuC6C0Fz/w640-h426/agri_2.jpg.webp" width="640" /></div></div><div></div><div></div><div><span style="font-size: x-small;">29 janvier 2024, Argenteuil, blocage de l'autoroute A15 par une cinquantaine d'agriculteurs.</span></div><div><br /><b><i><span style="color: #ff00fe;">On comprend donc pourquoi les Jeunes agriculteurs (JA) et la FNSEA ont appelé à mettre fin à la mobilisation, afin de la continuer dans les cabinets ministériels, tandis que la Confédération paysanne veut la poursuivre sur le terrain. </span></i></b><br /> Comme la Confédération paysanne veut faire entendre sa voix sur les questions de revenus et de libre-échange, elle ne peut pas rester impassible. Cela étant, toute la difficulté consiste à trouver un moyen de faire remonter ces sujets sans servir la soupe à la FNSEA, sans participer un rapport de force dont la FNSEA pourrait tirer profit. C’est la ligne de crête que la Confédération paysanne a plutôt bien tenue, même si nous sommes dans une de ces séquences très difficiles à gérer. <br /><br /><b><i><span style="color: #ff00fe;">Le collectif <a href="https://www.terrestres.org/2021/07/29/reprise-de-terres-une-presentation/">Reprise de terres</a> auquel vous participez appelle depuis plusieurs années dans ses textes à constituer des coalitions larges en faveur d’une réappropriation du foncier agricole et forestier ainsi que des zones naturelles. Est-il pertinent de chercher des alliances avec ce mouvement ?</span></i></b><br /> Il faut toujours essayer. La Confédération paysanne et les Soulèvements de la Terre ont eu raison d’appeler à des coalitions. Cela étant,<b> les rares personnes que je connais qui se sont rendues sur des blocages coorganisés par la FNSEA, les JA et la Coordination rurale se sont fait rembarrer parce qu’elles n’étaient pas des agriculteurs </b>: c’était très corporatiste ! Sur les questions sociales et écologiques, il y aura forcément des moments de bascule — même si on ne peut prédire quand ils auront lieu. Par contre, on peut tendre la main, même si ça peut parfois paraître inefficace, parce que cette main tendue sera peut-être acceptée un jour. <a href="https://www.revue-ballast.fr/andreas-malm-lurgence-climatique-rend-caduc-le-reformisme/">Andreas Malm</a> dit qu’<b>à plus 6 degrés, cela deviendra moins incongru pour beaucoup de gens de saboter un pipeline…</b> Ce n’était pas encore le moment, mais on n’est jamais à l’abri d’une surprise. C’est donc une bonne chose de le faire dans la séquence actuelle, sans naïveté ni romantisme. Ce sont des mouvements sociaux, certes, mais avec quand même majoritairement un éthos de droite assez marqué sur un tas de questions. Il faut insister aussi sur le fait qu’il y a une vraie souffrance, à laquelle personne ne devrait rester insensible. En revanche, <span style="color: red;">c’est une chose de dire que les agriculteurs souffrent, c’en est une autre d’affirmer que, pour cette raison, il faut les autoriser à détruire les rares haies et bosquets qui restent encore sur leurs exploitations, afin d’y produire quelques tonnes supplémentaires de viande ou de céréales. </span><br /><br /><b><i><span style="color: #ff00fe;">Un mouvement corporatiste, donc, qui contraste avec des coalitions larges qui se sont constituées en opposition, par exemple, aux méga-bassines… </span></i></b><br /> <b>Nous en revenons encore à la question de la classe et des revenus.</b> La FNSEA parle de travail, mais cette notion est toujours polysémique. Il faut s’en méfier. <a href="https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-journal-de-8h">Une émission de France Inter</a> qui parlait du revenu des agriculteurs, <a href="https://www.radiofrance.fr/franceinter/agriculteurs-on-vous-explique-pourquoi-des-chiffres-si-differents-circulent-sur-leurs-revenus-1455444">annonçait des chiffres qui ont fait bondir des auditeurs</a> : <b>50 000 euros de revenu annuel moyen en 2022.</b> Mais, premièrement, c’est une moyenne qui gomme de grandes inégalités et, <b>deuxièmement, le revenu d’un agriculteur, ça n’est pas un salaire, c’est difficilement comparable</b>. La FNSEA — en ça malheureusement suivie par de nombreux agriculteurs — ne dit pas «<i> il faut rémunérer mon travail </i>», mais «<i> laissez-moi être le chef d’une entreprise florissante qui accumule du capital</i> ». Ce n’est pas exactement la même chose. D’ailleurs, <span style="color: red;">on propose aujourd’hui aux agriculteurs de poser des panneaux photovoltaïques dans leurs champs et d’être rémunérés par les opérateurs. Puisque votre travail ne paie pas, on va transformer votre revenu en de la rente !</span> <b>La PAC </b>qui est distribuée depuis le début des années 2000 à proportion de la surface des terres des fermes <b>est déjà une rente</b> : vous avez accumulé tant de terres, vous aurez tant d’euros. C’est complètement déconnecté du travail et de la production. Ce n’est pas anodin : <span style="color: red;">on donne des aides à proportion des hectares, mais pour quel travail ? quelle qualité de travail ? Peu importe : nous allons vous payer, en suivant un calcul abstrait. </span><br /><br /><b><i><span style="color: #ff00fe;">Vous évoquez dans Cultiver les communs la place que peut avoir l’agriculture pour la protection des milieux — la conservation de zones humides notamment. Vous faites une distinction entre le fait de donner une subvention ou rétribuer des agriculteurs parce qu’une zone humide se trouverait sur leur terrain, et le fait de les reconnaître comme des travailleurs qui participent aussi à la protection de l’environnement. En somme, des acteurs à part entière de cette protection. Cette distinction, primordiale, semble peu audible…</span></i></b><br /> L’économiste <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Marie_Harribey">Jean-Marie Harribey</a> part de la théorie de la valeur de Marx pour dire qu’effectivement, la plupart du temps, la valeur d’usage est sanctionnée sur un marché par une valeur d’échange, une valeur économique. Donc l’institution sociale qui sanctionne la valeur monétaire des biens, c’est le marché. Pourtant, <b>un fonctionnaire touche un salaire et produit de la valeur économique, puisque celle-ci est rétribuée en argent.</b> Ce n’est pas quelque chose de parasite pour l’économie capitaliste en soi, c’est une part très importante du PIB. Simplement, il y a d’autres manières de sanctionner la valeur que le marché. Ici, en l’occurrence, c’est un système administratif, public, qui peut d’ailleurs être fortement critiqué, mais qui permet de dire que la valeur de ce qui est produit par un fonctionnaire vaut tant et donc qu’il gagne tant. Si on tire le fil de ce côté-là, en envisageant une sortie du capitalisme vers un monde où on pourrait encore échanger des biens contre de l’argent sur des marchés, on pourrait <b>imaginer que le travail des paysans, qui fournit des biens et des services publics, soit rémunéré par la collectivité à la hauteur de ce qui est nécessaire pour vivre dignement de l’agriculture.</b></div><div><b> </b></div><div><div style="text-align: left;"><b><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="640" data-original-width="960" height="426" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiUrOSNo60XvRMF12Cs4BNFLOKEoYfBfsSdLJOZlSpteiJRgSJrvMPJTV1ZVphjCue6eGDdaYLUMPg2TKQxLohA4Wjf_9xrV_k-w5d-rkM-DhvTv-8vTCqrgr77M1FvT5H2japUnhuzSsqwFaGXrYdq72ML8YjkMHvL84O1R3VjlRiikqX8ksb1ePrQFz1f/w640-h426/agri_8.jpg.webp" width="640" /></div></b></div><b> </b><span style="font-size: x-small;">3I janvier 2024, Rungis, tentative de blocage du marché de Rungis.</span><br /><br /><b><i><span style="color: #ff00fe;">Mais pas à la manière d’une rente ? </span></i></b><br /> Non ! <b>Prenons l’exemple d’un marais.</b> C’est un milieu riche en biodiversité et un écosystème très anthropisé, qui tient, entre autres, par l’action des humains. <b>On ne va pas payer la valeur des services écologiques rendus par la « <i>nature</i> »</b>. Cela n’a pas de sens. Par contre, il peut y avoir matière à rémunérer les humains qui font partie de cet écosystème, dans le cadre d’une économie humaine, d’une relation sociale humaine, en reconnaissant que le travail qu’ils fournissent bénéficie aux humains et à l’écosystème — admettre en somme que les humains qui vivent dans cet écosystème vont rémunérer les travailleurs qui en prennent soin. Ce type de réflexion marche pour l’agriculture, mais vaut aussi pour d’autres secteurs de la société. Je pense que les mouvements sociaux ont intérêt à s’emparer de ça. Le discours sous-jacent aux aides distribuées pour compenser les manques à gagner, comme les aides environnementales de la PAC, renforce l’idée selon laquelle l’écologie va contre l’économie. <br /><br /><b><i><span style="color: #ff00fe;">C’est aussi ce que semble avoir entériné les débats suscités par la mobilisation agricole… </span></i></b><br /> C’est une vision délirante de la société ! <b>Ça laisse croire qu’on pourrait totalement s’abstraire de toute considération écologique.</b> On dit parfois de l’écologie qu’elle est « <i>punitive</i> » lorsqu’elle conduit à l’interdiction de telle ou telle pratique. Mais l’écologie punitive, n’est-ce pas plutôt continuer à faire comme si de rien n’était et devoir immanquablement faire face grandes sécheresses ? <b>En plus de rémunérer le travail environnemental des agriculteurs</b>, on pourrait les subventionner, les aider à changer de système de production. C’est une question d’investissement. À court terme — on n’est pas sortis du capitalisme, et on est toujours dans la V<sup>e </sup>République — ça pourrait être intéressant de proposer des aides fléchées pour les gens qui ne sont pas en capacité de réaliser, aujourd’hui, ce travail d’entretien écologique, mais qui aimeraient pouvoir le faire à dans un avenir proche. Il faut leur tendre la main économiquement, pour qu’ils puissent parvenir à un stade où ils seraient en mesure de réaliser un travail écologique méritant rémunération. <br /><br /><b><i><span style="color: #ff00fe;">La plupart des observateurs s’accordent sur le fait que l’écologie a été la grande perdante de cette séquence. Qu’en pensez-vous ? </span></i></b><br /> <b>Tous les acteurs qui interviennent dans le débat public et qui veulent garder du pouvoir au sein de ce débat sont obligés de parler d’environnement.</b> Ils ne peuvent pas s’en abstraire. Dans les discours, nous n’assistons pas à un affrontement entre écolos et anti-écolos, mais entre différentes visions de l’environnement. C’est quelque chose qui se cristallise aujourd’hui mais qui existe depuis les années I970. Avec, en filigrane, la question de savoir si la technologie va nous sauver ou s’il faudra faire confiance à nos yeux et à nos mains pour faire certaines choses. Un exemple me fait bondir :<b> on entend que pour interdire le glyphosate, il faudrait trouver une molécule de substitution.</b> Mais il n’y aura pas de molécule chimique ayant les mêmes effets que le glyphosate sans pollution.<b> Le problème du glyphosate, c’est qu’il tue tout. Mais l’intérêt du glyphosate, c’est aussi qu’il tue tout ! </b>Voilà où on en est dans ce débat : techno-solutionnisme ou pas, capitalisme vert ou pas. <span style="color: red;">La politique agricole a embarqué les agriculteurs dans le grand récit de la modernisation et ceux qui restent sont très majoritairement ceux qui adhèrent à ce récit.</span> <span style="color: red;">Les autres ont été évincés.</span> Il y a très certainement des centaines de milliers de gens à la campagne, à la retraite ou en maison de retraite, qui pourraient raconter une autre histoire de l’agriculture. Mais les rares gagnants de cette histoire-là, ceux qui restent seuls sur leur île déserte, puisqu’il n’y a plus de haies, plus d’oiseaux, ont baigné dans ce récit. Voilà où réside toute la difficulté. <br /><br /><b><i><span style="color: #ff00fe;">Il y aurait donc une sorte de contre-histoire de la modernisation agricole à élaborer ? </span></i></b><br /> Absolument. Il y a certes une question économique et technique, mais il y a aussi une question de récits à construire, pour raconter autant le passé que l’avenir agricole. Malheureusement, aujourd’hui, on ne peut que constater que ceux que nous proposons ne sont pas attractifs pour les gagnants de la modernisation agricole. <b>Mais l’enjeu majeur est-il de convaincre les agriculteurs actuels de changer sur le champ et d’engager une transition ?</b> La plupart d’entre eux seront partis à la retraite dans I0 ou 20 ans. Ce qu’il faudrait peut-être avant tout, c’est travailler au renouvellement des générations en misant sur installant les bonnes personnes et les bonnes pratiques. Même si, bien entendu, il faut tenter de convaincre tout le monde. Il ne faudrait pas que les gens qui arrivent aujourd’hui dans l’agriculture accusent la génération précédente n’a voir fait que des erreurs — ils auront certainement des choses à apprendre d’elle. Il faut arriver à élaborer un récit pluraliste dans lequel tout le monde pourrait se retrouver, un récit qui permettrait de poser les bonnes questions : <b>qu’est-ce que la société attend des producteurs ? qu’est-ce que les producteurs attendent de la société ? comment tout cela s’articule, fonctionne et dans quel écosystème ? pour quel projet de société ?</b> Si le projet c’est de permettre à Intermarché de dire : « <i>on lutte vraiment contre la vie chère </i>», je pense qu’on n’embarquera pas grand monde…</div><div> </div><div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="640" data-original-width="960" height="426" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjgYp5ptffo_IiBdCMU-FmZWhQDQDYs07NqIv_pClydSvxaZ4Ruhlg8GtzvX3rSvEQ4Zg1cd1zaztIN7jFtsdB4haoYDJzSKcdrDHpyh5N0atIJiOzaZxkAVzHtLVwimCcaHqWN22yyxjvNmmM65E3zMEqPqecPFaUDLYZ_4rl3aqRuwuE35D68fyiDEYZe/w640-h426/agri_3.jpg.webp" width="640" /></div><span style="font-size: x-small;"> 29 janvier 2024, Argenteuil, blocage de l'autoroute AI5 par une cinquantaine d'agriculteurs.</span></div><div><br /><b><i><span style="color: #ff00fe;">Vous mentionnez la multiplication des usages et des pratiques agronomiques comme une piste de résistance… </span></i></b><br /> Si on tire le fil de l’économie politique marxiste, un des effets du capitalisme, c’est de tout substituer par de l’argent, de tout rendre équivalent et de tout simplifier. Ce n’est pas facile de prendre un écosystème complexe et de dire : on va le faire rentrer dans un modèle où chaque élément de l’agrosystème sera échangeable contre de l’argent et du capital.<b> L’économie capitaliste transforme matériellement le champ.</b> Il devient un simple substrat, un sol avec trois indicateurs chimiques — azote (N), potassium (K), phosphore (P) —, une profondeur, un taux de matière organique, un PH mesurant l’acidité du sol, rien de plus. Ce réductionnisme opéré par le capitalisme constitue l’un des points de lutte les plus importants. Même si ça peut paraître simpliste, <b>partout où on réussira à multiplier les usages et les fonctions accueillis par la terre, partout où on parviendra à rendre les choses un peu plus complexes, le capital aura plus de mal à s’immiscer.</b> On pourra retrouver et créer d’autres mondes. Bien entendu, ce n’est pas le seul moyen de sortir du capitalisme. Il ne faut pas oublier la question du rapport de force, qu’on peine aujourd’hui à mettre en place. C’est un angle mort à travailler. Même si nous pouvons imaginer des alliances, on a du mal à voir encore comment elles pourront faire basculer les choses. Reste qu’un des axes de résistance possibles consiste à dire que l’agroécologie est complexe et qu’il faut assumer et reconnaître cette complexité. Ce qui en retour signifie qu’il faut rester humble, accepter qu’on ne maîtrise pas tout et qu’on ne connaît pas tout. En bref, envisager une agriculture post-capitaliste. <br /><br /><b><i><span style="color: #ff00fe;">Toute la question reste de savoir comment changer d’échelle, de passer d’initiatives exemplaires mais marginales, à des transformations globales. </span></i></b><br /> Nous sommes d’accord. Simplement, il n’y a pas de solution miracle. Pour ma part, je pars des travaux du sociologue américain <a href="https://www.revue-ballast.fr/laurent-jeanpierre-former-un-engrenage-socialiste/">Erik Olin Wright, qui a forgé le concept d’ »<i>utopies réelles </i>» et envisage d’éroder le capitalisme</a>. Ou de ceux de <a href="https://www.revue-ballast.fr/david-graeber/">David Graeber</a> qui disait qu’au XV<sup>e </sup>siècle les gens ne se rendaient pas compte que c’était le début du capitalisme, et donc que peut-être nous non plus nous ne nous rendons pas compte qu’autre chose est à l’œuvre aujourd’hui. Les changements historiques ne se font pas qu’à travers des épisodes insurrectionnels, même si, évidemment, ça précipite les choses. <b>Il faut avoir une certaine humilité par rapport à notre position dans l’histoire. </b>Aujourd’hui, en France, il existe dans la gestion administrative des terres des lois et des institutions qui sont, si ce n’est anticapitalistes, du moins a‑capitalistes, au sens où elles ne suivent pas simplement la logique de l’accumulation du capital et du marché. Est-ce qu’on peut s’en saisir et les subvertir pour construire l’étape d’après ? Une étape qui ne serait peut-être pas complètement post-capitaliste, mais au moins en rupture radicale avec ce qui se passe aujourd’hui, un peu à la manière de la sécu <b>en I946</b>. L’idée n’est pas de se dire que la sécu, c’était la sortie du capitalisme; c’est simplement d’affirmer que c’était assez inspirant pour envisager la marche suivante. Effectivement, <b>si on ne fait que des AMAP [Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne, ndlr] et des paniers solidaires, ça ne va pas suffire à changer le système alimentaire</b>. Néanmoins, ça laisse présager d’autres façons d’envisager le monde, d’autres façons de manger : <b>il faut les préserver, mais sans s’en satisfaire.</b> C’est par un tel aller-retour entre la pratique actuelle et l’horizon idéal que l’on peut aujourd’hui imaginer rompre avec le capitalisme, et avec toute cette méga-machine industrielle qui nous détruit, nous et les écosystèmes auxquels on appartient.</div><div><span style="font-size: x-small;"> </span></div><div><span style="font-size: x-small;"> Photos : Nno Man<br /> <b><i><a href="https://www.revue-ballast.fr/tanguy-martin-la-fnsea-entretient-la-fiction-dun-monde-agricole-uniforme/"> Sur le Web</a></i></b></span></div>phphttp://www.blogger.com/profile/08859530369984862702noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4258155080337744506.post-22039316895834499142024-02-23T11:19:00.021+01:002024-03-01T08:48:51.774+01:00L’ AGONIE D’ UNE ARMÉE, METZ – I870, JOURNAL DE GUERRE D’UN PORTE-ÉTENDARD DE L’ ARMÉE DU RHIN, ÉPISODE XXVII<div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><b>Précédemment</b></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">https://augustinmassin.blogspot.com/2024/02/l-agonie-d-une-armee-metz-i870-journal_18.html</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"> </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"> </span> Toujours la pluie ! Les chevaux ne sont même plus conduits à l'abattoir, ils crèvent de faim et tombent à côté de leurs compagnons de longe, qui les flairent en hennissant faiblement. <span style="font-size: small;">Nos soldats creusaient des trous profonds, un peu en arrière de chaque rangée, pour les enfouir; ils en profitaient pour exhausser leurs tentes avec des pierres qu'ils pouvaient extraire. Cette terre remuée, imprégnée de déjections, engendrait des maladies mortelles. Autant que possible on chargeait le plus grand nombre de chevaux morts sur les prolonges de l'artillerie, qui devaient les transporter sur un emplacement spécial; mais en raison du sol détrempé, cela représentait de grandes difficultés; et puis on n'en avait même plus le courage.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Mon service journalier touchait à sa fin, je n'allais plus que rarement à l'arsenal, pour y verser nos armures. J'étais entraîné malgré moi dans la pièce où se trouvait déposés les étendards de la cavalerie. Il me vint à la pensée qu'il me serait facile, si on capitulait, de sauver l'étendard de notre régiment; je n'aurais pas eu grand mérite à cela. Les portes de cette salle assez isolée étaient toujours ouvertes, il suffisait de détacher la soie de sa hampe tout en laissant la gaine et l'aigle. Aucune surveillance n'était à redouter en choisissant l'heure du repas du matin. J'aurais pu trouver le concours du capitaine Bruley.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Mais étant donnés les bruits de capitulation il fallait agir vite. Mon colonel que j'avais mis dans la confidence parut enthousiasmé; il approuva fort mon projet en me recommandant le secret. Peu de temps après cependant il me fit appeler, il avait réfléchi que<i> je serais seul soupçonné</i>; il voulait sous ce rapport que je n'eusse rien à redouter, et il avait décidé de me couvrir par un ordre écrit de sa main. Je fus très ému de cette bonté, qui pouvait le compromettre; mais l'action qu'il mettait facile de mener à bien sous sa responsabilité personnelle, j'hésitais maintenant à l'accomplir, sachant qu'elle exposait mon colonel; je me sentis ébranlé, je voulus réfléchir.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Cette crainte m'arrêta. J'aurais dû procéder seul; mais porter la main sur l'étendard, le séparer de l'aigle, cela <i>produisait en moi un effet extraordinaire</i>; j'éprouvais un sentiment difficile à exprimer, qui me fit ajourner mon projet.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"><i>22 octobre.</i></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> On ne s'entretient plus dans les bivouacs que du sort qui nous est réservé. Ce mot de capitulation agite tout le monde; on ne peut y croire</span><span style="font-size: x-small;"><span style="color: #2b00fe;"><b>cclxxiv</b></span></span><span style="font-size: small;">. </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> L'avis unanime de tous les généraux, de tous les chefs jeunes et plein d'ardeur nous était connu. Ils répétaient unanimement que " <i>les lieutenants du maréchal auraient dû réagir avec plus de fermeté, ne pas se laisser acculer ni intimider par sa froideur et ses airs cassants, quand ils se sont aperçus que, le I6 août, il avait commis un acte de trahison préméditée en abandonnant l' Empereur. Il était facile de voir, par le retard apporté dans le mouvement des troupes, que le maréchal n'agissait pas correctement. Ces écarts auraient dû les émouvoir; c'est alors qu'ils auraient dû se concerter pour faire sentir avec ensemble et fermeté, qu'ils ne pouvaient suivre le maréchal dans cette voie; ils ne l'osèrent pas et ce fut notre perte. </i>"</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Le général Desvaux seul, imposé pour ainsi dire au maréchal pour succéder au général Bourbaki si le commandement de la garde devenait vacant, osa protester. Le maréchal redoutait sa grande énergie et son franc parler. Bien que le moins ancien en grade, il apportait dans les conseils une lucidité d'esprit et une fermeté qui firent impression. Beaucoup de ses collègues pensaient comme lui, mais n'osaient se prononcer d'une façon aussi nette et persuasive. Ce général, dont la grande valeur était reconnue par ses collègues, aurait pu trouver des imitateurs s'il avait eu sa place beaucoup plus tôt dans les premiers conseils de guerre. </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"><br /></span></div><div style="text-align: left;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="500" data-original-width="333" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjeqTZjpcXD_lNnWMuDLewj0-zXvZcosK9zZg-lRCFpnlX6-JcqBE7Orxj5poOo-q_kni-PxEeL7s-Q78C-gdUXkoMVBr6wj7fLs8_1-Y3NFlMvYMdUy64eTr4k1Mk5pQDKDHgDirO1y1M1LiZ8UkLiA10IGld6zJ_GJNLjFarFwcHwK3gEpntWpQFOvgVS/w426-h640/9782012992863-475x500-1.webp" width="426" /></div><span style="font-size: x-small;">"<i> Je crois qu'il est utile pour l'historiographie du Second Empire de signaler ici l'existence d'un gros manuscrit jusqu'ici négligé par les : <b>les souvenirs du général Toussaint Desvaux</b>. Ce général avait l'habitude de noter chaque soir ce qu'il avait vu et entendu dans la journée. Ses notes, accompagnées parfois de copies de documents, forment 2I reliés, actuellement conservés au Musée de l'Armée </i>" <a href="https://www.persee.fr/doc/rhmc_0048-8003_1974_num_21_1_2275">Source</a>. <br /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"><br /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Le colonel Friant qui le connaissait bien en faisait grand cas. Il avait pour ce chef une véritable vénération. En parlant de lui, il disait souvent : " <i>Voilà un grand caractère.</i> "</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> C'était avant qu'il fallait parler haut, il était trop tard à présent. Pour habituer les soldats à ce mot " <i>capitulation </i>", on a fait courir le bruit que les conditions seraient honorables; que les soldats seraient renvoyés dans leurs foyers; qu'un armistice allait être signé et que la paix suivrait à bref délai; enfin que personne ne serait emmené en captivité.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Dans quelques jours, quand on aura rendu les armes, quand l'ennemi n'aura plus à craindre les conséquences redoutables qui pourraient surgir à la suite de notre humiliation, on sera fixé sur la clémence du vainqueur.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> L'expression de Bismarck sera rigoureusement appliquée : V<i>otre armée tombera en notre pouvoir comme celle de Sedan; elle subira le même sort.</i> Le langage atténué tenu par le prince Frédéric-Charles au maréchal n'avait d'autre but que de gagner du temps. Il était bien fixé sur les projets de l'état-major allemand relatifs à la capitulation. D'ailleurs, personnellement, <i>il ne fit aucune promesse.</i></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"><i>23 octobre.</i></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Je suis allé à Metz dans la matinée, pour un petit service que le général de Gramont désirait que je lui rendisse; j'ai pu constater le désespoir de cette courageuse population depuis qu'elle sait qu'il est question de traiter avec l'ennemi. Elle est convaincue que les Prussiens exigeront la remise de la ville et des forts et qu'ils ne lâcheront plus leur proie; que ce pays si patriotique et si français restera sous le joug allemand. Les pauvres gens ne se faisaient aucune illusion.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Rien ne peut calmer l'animosité des habitants contre l'armée déjà tant éprouvée et qu'ils accusent injustement d'être l'auteur de tous les maux. Tout le monde est descendu dans la rue et discute bruyamment, avec passion, pleurant sur les malheurs inévitables qui vont s'abattre sur la ville pour achever les souffrances de la population, qui ne redoute rien tant que de devenir prussienne.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Dans la soirée de ce même jour, j'ai dû retourner en ville. Vers 4 heures, sur le parvis de la cathédrale, malgré une pluie diluvienne, la place était noire de monde; j'étais à pied, j'ai pu me mêler à la foule. Si le maréchal avait pu entendre comment il était traité, il aurait été édifié. S'il se fût trouvé sur cette place, on l'aurait lapidé et traîné dans la boue</span><span style="font-size: x-small;"><span style="color: #2b00fe;"><b>cclxxv</b></span></span><span style="font-size: small;">. </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> On demandait sa tête. Des complots s'organisèrent pour marcher sur le Ban-Saint-Martin. Heureusement ils ne prirent pas corps, et ne réunirent qu'une infime minorité d'émeutiers. Personne ne pourrait affirmer que nos soldats auraient secouru ce chef indigne, tant était grande l'exaspération. Que l'on se représente une foule en démence, poussée à bout par tant de tortures morales, envahissant le camp, hurlant des clameurs. Qu'auraient fait nos soldats en un tel moment ? Aurions-nous pu retenir ce flot ? Cette pensée fait frémir ! Il ne serait resté au maréchal comme dernière ressource, que de se réfugier chez l'ennemi, s'il en avait eu le temps et si on ne lui avait pas coupé la retraite.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Un grand malheur était à redouter, non pas au point de vue du maréchal : on se préoccupait peu de <i>cette précieuse existence !</i> mais on ne songeait qu'à la réputation de l'armée, si belle jusqu'à ce jour. Heureusement le mouvement avorta. La mutinerie de ces quelques habitants fut promptement étouffée, et n'eut pas de retentissement dans nos bivouacs.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Il se trouva cependant dans cette foule quelques personnes courageuses, qui tâchèrent de faire comprendre que l'armée était victime des agissements de son chef. Ce n'était pas facile de persuader ces malheureux habitants confondus dans une même douleur; c'était terrible ! Et le flot de la population montait toujours.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> </span></div><div style="text-align: left;"><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="500" data-original-width="1000" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhhqjZqKclrlR0MV9t10KvF9UNkwegR0qAc2BDL9r7XQ74EQm4vly3Z1NIbXsFnNR9lcktdK2dAIejU86JZcNu2q1b__sAMrgSlVbC9S9iOpH_cvNyyma4FRotAOnZfb7QNBDW4Cwbd55PgyfeUgfF4ArwjkHKrDFrI8t3s2P8uSOI8ajUUk9p2XCcnQnoW/w640-h320/la-cathedrale-de-metz-avant-1870-protegee-par-les-fortifications-qui-seront-arasees-une-trentaine-d-annees-plus-tard-photographie-malardot-photo-collection-christian-fauvel-1615287322.jpg" width="640" /></div></span></div><span style="font-size: x-small;">La cathédrale de Metz avant I870, protégée par les fortifications qui seront arasées une trentaine d'années plus tard. Photographie Malardot - Photo Collection Christian Fauvel. <a href="https://www.republicain-lorrain.fr/edition-de-metz-ville/2019/04/16/des-images-inedites-la-cathedrale-de-metz-apres-l-incendie-de-1877">Source</a>. <br /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Je rentrai au camp, très ému de ce que je venais de voir et d'entendre; j'en fis le récit à mes camarades, ils me répondirent : " <i>Nous lirons cela demain dans le journal.</i> " Il n'en fut plus question : le service de la place, qui avait la haute main sur la censure, a sans doute craint d'exciter nos soldats déjà trop disposés à l'exaltation; aucun article ne parut.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Ces scènes se renouvelèrent chaque jour, jusqu'à la fin, dans un quartier ou dans un autre; les Messins ne pouvaient se faire à l'idée d'être séparés de cette patrie française qu'ils aimaient tant. Les uns prétendaient que jamais les Prussiens n'oseraient porter la main sur leur liberté. D'autres disaient que c'était le but réel de la guerre; que tout était à redouter; que les exemples récents d'annexions étaient nombreux. [" <i>Metz capitule le <b>28 octobre I870</b>; les troupes allemandes pénètrent dans la ville le lendemain. Abandonnée par la majorité des députés français, y compris les députés lorrains de la Meurthe, qui ont voté à la quasi-unanimité sa cession, « la plus forte citadelle de la France » est rattachée au nouvel Empire allemand le <b>I0 mai I87I</b>, conformément au traité de Francfort. Metz devient le chef-lieu du Bezirk Lothringen ou « District de Lorraine », intégré au nouveau Reichsland Elsaß-Lothringen et le reste <b>jusqu’en... I9I8</b>. (...) La germanisation de la ville et de ses habitants, inexorable du fait du renouvellement des générations et de l’installation d’immigrés allemands, se fait progressivement. Ces derniers deviennent majoritaires à Metz, dès les<b> années I890</b>. (...) Metz se transforme sous l’action des autorités allemandes qui décident de faire de son urbanisme une vitrine de l’empire wilhelmien. Une école de guerre est ouverte <b>en I872</b>. De nombreuses casernes voient le jour <b>après I875</b>.<b> En I898</b>, le baron von Kramer, maire de Metz, demande à l’empereur Guillaume II la permission d’étendre la ville, au détriment des terrains militaires. "; <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Metz#La_guerre_franco-prussienne_(1870-1871)">sur le Web</a></i>] </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"><i>24 octobre.</i></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Tout le camp est sur pied nuit et jour; tous, officiers et soldats, s'entretiennent de notre futur destinée. On entend de simples troupiers dire qu'ils ne rendront jamais leurs armes; qu'ils préfèrent se faire tuer en tâchant de s'évader; ils feront payer cher leur vie aux Prussiens, s'ils ne sont pas couchés par terre par une balle. Les projets partiels de sortie s'organisent entre eux, assez vite abandonnés d'ailleurs. Il faut attendre et voir ce qui va se passer. On a promis aux soldats qu'<i>ils rentreraient dans leurs foyers</i>, cette assurance jette l'indécision parmi eux</span><span style="font-size: x-small;"><span style="color: #2b00fe;"><b>cclxxvi</b></span></span><span style="font-size: small;">. </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> De grands évènements approchent-ils ? Il y a dans l'air un je ne sais quoi qui oppresse les poitrines; on ne se serre plus les mains que les larmes aux yeux. Tous les grades sont confondus; l'immense malheur qui nous menace fait disparaître la hiérarchie pour nous mêler tous en une douleur commune.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> La mission du général Boyer n'a pas abouti</span><span style="font-size: x-small;"><span style="color: #2b00fe;"><b>cclxxvii</b></span></span><span style="font-size: small;">. </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> On annonce pour demain dans la matinée un nouveau conseil de guerre où se discuteront les dernières mesures à prendre en cette heure, la plus critique de toute la campagne. Ce sera probablement la dernière réunion. Que va-t-il sortir de ces délibérations ?</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"><i>25 octobre.</i></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Le conseil de guerre a eu lieu ce matin</span><span style="font-size: x-small;"><span style="color: #2b00fe;"><b>cclxxviii</b></span></span><span style="font-size: small;">. Malgré le secret qui devait être gardé, on a su comme d'habitude ce qui s'y était passé. Les journaux ont reproduit la séance dans les termes un peu différents, mais dont le fond n'a pas été démenti. On peut donc supposer que les renseignements ne s'éloignent pas de la vérité.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Je vais reproduire un aperçu très résumé de l'avis des généraux ayant pris part à la discussion dans cette importante réunion, tel qu'il a été propagé ensuite dans les bivouacs par les feuilles locales et par quelques chefs.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Le général Desvaux fut, en qualité de plus jeune en grade, interrogé le premier, comme dans les réunions précédentes. Nous le savions très brave soldat, officier accompli, rigide, peu communicatif d'habitude, cavalier intrépide et sévère dans le service. Nous le voyions souvent avec notre colonel et le prince Murat. C'était un général comme nous aurions voulu en avoir beaucoup dans notre armée spéciale. </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Du jour où il fut appelé à prendre la parole dans les conseils, il fut immédiatement apprécié par toute l'armée qui regretta de ne pas trouver le même esprit de résistance chez la plupart des autres commandants de corps. Bourbaki faisait souvent de l'opposition, mais il se laissait convaincre facilement, n'ayant pas le caractère énergétique de son successeur.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> </span></div><h3 style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> DÉCLARATION DU GÉNÉRAL DESVAUX</span></h3><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Dans la discussion qui eut lieu au sein du conseil, le général Desvaux se montra intraitable pour déclarer que " <i>la garde impériale, dont il avait le commandement ne connaissait que son serment de fidélité à l'Empereur, n'ayant pas été délié de ce serment par son souverain. Que le maréchal Bazaine, ayant affirmé que le gouvernement de la Défense nationale n'avait pas notifié son avènement à l'armée du Rhin, celle-ci devait l'ignorer, puisqu'elle n'avait reçu aucune communication de lui. </i>"<i><br /></i></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> " <i>Dans ces conditions, lui, le général Desvaux, il ne se reconnaissait par le droit de s'en rapporter à l'ennemi, comme l'avait fait le maréchal; estimant qu'il était criminel de se renseigner auprès de l'adversaire dont émanait cette nouvelle.</i> "</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Ce coup droit fit impression sur le maréchal. Le général Desvaux ajouta que "<i> la garde impériale voulait combattre l'ennemi sans trêve ni merci, comme c'était son devoir; qu'on l'avait réduite à l'impuissance par un enchaînement de faits inouïs; qu'elle suivrait malgré tout ses officiers, lui à leur tête, jusqu'au sacrifice suprême</i></span><i><span style="font-size: x-small;"><span style="color: #2b00fe;"><b>cclxxix</b></span></span></i><span style="font-size: small;"><i>. </i> "<br /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Quel beau langage !</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Le général Desvaux, dans son expression mâle et énergétique, fut écouté silencieusement. Ces paroles, crânement prononcées, furent approuvées par quelques membres du conseil, particulièrement par le maréchal Lebœuf, vieil ami de Bazaine, mais qui lui battait froid depuis l'échec Frossard, dans la journée du 6 août.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Le maréchal, très pâle, ne répliqua pas un seul mot. Il donna la parole au général Ladmirault, commandant le 4</span><sup>e </sup>corps<span style="font-size: small;">, connu sous le surnom de " <i>Général Marche-au-canon </i>". Très aimé du troupier, il était l'idole de l'armée. </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> </span><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="1110" data-original-width="646" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiZuKLF_fI6Zi-UPyKsQOJMojb22u50caCOTnZ2TIV5-7gbm6oqpbGwh1jD2zGYxKdpwfLnmGNa4MWssvz84iIVpZ-m5rS8y5V5IXRAqcFxOn0XOs0gl5wh7wnORTjc6_waIRWkHwLdADMywNmqbmn0r9eoA6DnMUnZl1msnaLDdturzmXYLLUU2rrSvu-q/w233-h400/soldat12.jpg" width="233" /></div></span></div><span style="font-size: x-small;">Photo rare d'un fantassin avec son équipement au complet , du <span>4</span><sup>e</sup> régiment d'infanterie de ligne, juillet I870; On notera un fusil Chassepot du I<sup>er</sup> type, à queue de culasse pentue, le képi sans jugulaire, la poche à cartouche, etc.; ne manque que la musette en toile. <a href="https://www.passionmilitaria.com/t159932-fantassin-du-4-eme-regiment-d-infanterie-de-ligne-en-1870-pret-a-partir">Source</a>. <br /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"><sup><br /></sup></span></div><div style="text-align: left;"><h3 style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> DÉCLARATION DU GÉNÉRAL DE LADMIRAULT</span></h3><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Le général de Ladmirault déclara " <i>qu'on avait trop attendu et laissé passer les occasions de vaincre; qu'il partageait les sentiments du général Desvaux, mais qu'il fallait envisager la situation telle qu'elle se présentait; que le maréchal avait eu sans doute ses raisons pour ne pas continuer la retraite; mais qu'il ne pensait pas qu'il y eût urgence de se replier sous Metz, alors que le lendemain de Gravelotte la marche de l'armée sur Verdun était possible selon lui. </i>"<br /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> " <i>Que l'on aurait dû quitter Metz quand on le pouvait facilement, par exemple le </i></span><i><span style="font-size: small;">I</span><sup>er </sup><span style="font-size: small;">septembre</span>, la trouée était pratiquée la veille au soir, l'ennemi se retirant de ses positions. Qu'au surplus il tenait à faire connaître son sentiment, mais qu'il n' y avait plus à revenir sur ce passé. "<br /></i></div><div style="text-align: left;"> "<i> Qu'aujourd'hui, il donnerait l'exemple à ses soldats en se mettant à leur tête, mais qu'il les croyait trop affaiblis pour tenter l'effort héroïque réclamé par le général Desvaux dont il admirait l'attitude. Que leur courage viendrait se briser sur les lignes ennemies devenues formidables. Que l'armée allemande, renforcée par les troupes de la Landwehr, conservait dans ses rangs un grand nombre de soldats de l'armée active, commandés par des chefs d'une grande valeur. Cette organisation puissante faisait prévoir de grands dangers pour des troupes d'une incontestable bravoure, mais épuisées par les privations et les maladies. </i>"<br /></div><div style="text-align: left;"> " <i>Que l'ennemi bien nourri, bien reposé, trouverait une victoire facile. Sans cavalerie, presque sans artillerie, l'armée française pourrait être anéantie sans utilité pour la patrie, si on se résignait à tenter une action désespérée contre le cercle d'investissement<b><span style="color: #2b00fe;"><span style="font-size: x-small;">cclxxx</span></span></b>. </i> "</div><div style="text-align: left;"> Ce raisonnement réfléchi, d'une grande sagesse, ébranla l'ardeur du général Frossard, <i>qui s'était prononcé passionnément pour la sortie</i>, dans plusieurs circonstances avant la réunion de ce Conseil. Il serra les mains du général de Ladmirault, en le remerciant de lui avoir fait connaître le danger réel où il voulait entraîner son corps d'armée.</div><div style="text-align: left;"><br /></div><div style="text-align: left;"><h3 style="text-align: left;"><span style="font-size: small;">DÉCLARATION DU MARÉCHAL LEBŒUF</span></h3><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Le maréchal Lebœuf fut son tour appelé à donner son avis. Il déclara nettement " <i>qu'il n'y avait pas, selon lui, deux manières de comprendre les devoirs du soldat; qu'il fallait lutter en succombant les armes à la main; que la victoire a des retours de fortune inespérés. </i>"<i><br /></i></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> " <i>Qu'il s'était renseigné, et que c'était le désir exprimé par toute l'armée, de périr plutôt que de subir la honte de la capitulation; que l'armée, quoique très affaiblie, était encore redoutable et nombreuse. </i>" </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> " <i>Que le maréchal avait une responsabilité écrasante, mais qu'il était sans exemple de céder à l'ennemi une place de guerre de premier ordre, n'ayant été atteinte par aucun obus. Que nulle brèche n'avait été faite à l'enceinte, ni à la citadelle, ni même aux forts avancés. Que les Allemands, une fois maîtres de Metz, ne le rendraient jamais à la France ! Qu'il ne pouvait admettre qu'on leur livrât cet immense matériel de guerre, sans tenter un effort suprême</i></span><i><span style="font-size: x-small;"><span style="color: #2b00fe;"><b>cclxxxi</b></span></span><span style="font-size: small;">.</span> </i>" </div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Ces paroles furent prononcées avec une conviction profonde; Bazaine et lui avaient eu de graves altercations sur ce qui s'était passé dans le cours de cette campagne; c'était un blâme direct qu'il lui infligeait de nouveau.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"></span><h3 style="text-align: left;"><span style="font-size: small;">DÉCLARATION DU MARÉCHAL CANROBERT</span></h3><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Le maréchal Canrobert se rangea entièrement à l'avis du général de Ladmirault. Il ajouta "<i> qu'il ne fallait pas donner à l'ennemi l'orgueil d'une victoire facile, dans l'état des ressources de l'armée, en combattant avec des hommes épuisés, dont quelques-uns, malgré leur courage, n'avaient plus la force de porter les armes.</i> "</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> " <i>Que les moyens d'attaque sans cavalerie, ni artillerie, étaient trop inférieurs; que l'on courait, selon son appréciation, à un désastre, plus honorable sans doute qu'une convention qui humilierait l'armée, mais qu'il espérait que les conditions du traité pourraient être honorables.</i> "</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> " <i>Que le courage des soldats étaient au-dessus de tout éloge, mais qu'il craignait l'effusion du sang versé sans profit, non sans gloire, alors que l'armée pourrait encore dans la suite rendre des services à la France</i></span><i><span style="font-size: x-small;"><b><span style="color: #2b00fe;">cclxxxii</span></b></span></i><span style="font-size: small;"><i>.</i> "</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Le général Frossard fut consulté le dernier; le maréchal s'attendait à de vifs reproches de sa part, car à ce moment son étoile était bien pâle, et son influence nulle; mais il était toujours le maître de ses décisions malgré les avis quels qu'ils fussent.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> </span><br /><h3 style="text-align: left;"><span style="font-size: small;">DÉCLARATION DU GÉNÉRAL FROSSARD</span></h3><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Le chef du </span><span style="font-size: small;">4</span><span style="font-size: small;"><sup>e</sup></span><span style="font-size: x-small;"><sup> </sup></span><span style="font-size: small;">corps se rangea à l'avis du maréchal Canrobert. Il dit " <i>qu'il ne pouvait conseiller de sacrifier tant de vies précieuses pour un résultat aussi incertain; que tous ces soldats seraient rendus à la patrie; qu'il était convaincu qu'en raison du courage des troupes, on pourrait obtenir de l'ennemi des conditions honorables; que s'il se montrait trop exigeant, on pourrait alors décider si la sortie pourrait encore être tentée. </i>"</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Alors, après avoir résumé les débats, le maréchal Bazaine fut de l'avis des généraux qui hésitaient à prendre la responsabilité d'une défaite. Suivant lui, c'eût été une " <i>généreuse folie</i> ", mais rien de plus.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> En conséquence<i> il se prononça nettement contre une tentative de sortie.</i></span></div><div style="text-align: left;"> Ces renseignements sur cette mémorable séance sont donnés ici, dans les termes mêmes recueillis sur le moment; nous ignorons si le rapport officiel les reproduit avec une égale exactitude.</div><div style="text-align: left;"> Pendant que ce conseil de guerre se tenait au quartier général, on fit circuler dans les camps des plans dressés par l'état-major représentant les défenses formidables de l'ennemi, ceci dans le but de convaincre le soldat qu'il était impossible de résister. On supposait sans doute influencer les hommes par cet épouvantail maladroit. Ceux qui avaient trouvé ce moyen connaissaient bien mal nos troupiers ! C'était peu habile; cette communication fut sévèrement blâmée.</div><div style="text-align: left;"> Si ces défenses de l'ennemi existaient, pourquoi le maréchal lui avait-il laissé le temps de les édifier quand il pouvait s'y opposer ? Ce fut la réponse faite unanimement, car nous étions tous fixés à ce sujet.</div><div style="text-align: left;"> C'était donc la fin ! La fin honteuse, prévue ! Il ne restait plus qu'à traiter. On disait que le roi de Prusse voulait mettre un terme à cette tuerie, qu'il traiterait volontiers, mais qu'il ne voulait pas reconnaître la délégation de Tours. [<i>" Le gouvernement est constitué à l'Hôtel de Ville de Paris après la proclamation de la république par Gambetta. (...) Il proclame la dissolution du Sénat et du Corps législatif et constitue, à Tours, le <b>9 septembre</b>, une délégation subordonnée au gouvernement, chargée d'assumer la direction effective du pays en cas d'investissement de Paris. Les négociations de Ferrières entre Bismarck et Jules Favre ayant échoué, la France refusant toute cession territoriale, le gouvernement de la Défense nationale se résout à la poursuite et à l'intensification de la guerre. (...) La délégation de Tours doit faire face à une double tâche; il faut d'abord imposer son autorité au pays et maintenir son unité, mais ensuite et surtout il faut organiser la lutte contre l'envahisseur. (...) Le <b>7 octobre</b>, Gambetta quitte Paris en ballon et prend la direction de la délégation de Tours comme ministre de l'Intérieur et de la Guerre, aidé de Freycinet. Il trouve des subsides à l'étranger, emprunt de 200 millions à la banque Morgan, lève 600 000 hommes en quatre mois et dirige ces forces sur la capitale. Cependant la contre-offensive sur la Loire est stoppée par les troupes allemandes libérées par la capitulation de Metz le <b>27 octobre</b>. Les armées du Nord et de la Loire ne peuvent dégager Paris. "; Larousse</i>]</div><div style="text-align: left;"> Le roi et Bismarck méprisaient le gouvernement révolutionnaire, qui avait usurpé le pouvoir au moment d'un grand péril. Ils auraient affirmé au général Boyer que "<i> si les Français ne voulaient pas être traités durement, ils devaient soutenir l'empire dans le malheur; que dans tous les cas la convention serait stipulée avec cession de territoire; que si le maréchal Bazaine s'y prêtait, l'armée allemande l'aiderait au rétablissement de l'ordre bouleversé et de l'autorité méconnue</i> ".</div><div style="text-align: left;"> Quelle honte !</div><div style="text-align: left;"> On ne reconnait pas au maréchal le droit d'accepter cette humiliation,
ni de s'engager au nom de la France. Cet acte pouvait provoquer la
guerre civile. D'ailleurs il n'est pas certain d'être suivi<span style="color: #2b00fe;"><b><span style="font-size: x-small;">cclxxxiii</span></b></span>. <br /></div><div style="text-align: left;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="544" data-original-width="1025" height="340" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhpH03-h8W_QulStxL0jYclon8TBtkUosiu1U2kGjwMPK5kqbwEsR3jcbFK5s4FUN-q8eXi8H8g2D7Xkviv1aWaeYj6KnsR-iuH7l8-2pYd9k9kHZxrQ1U97k-8CE_ubB83MaRkoWuWbtmKGnNgWtpghxJpALlk3gYMmyMk87UbM6O1X1i97Ki28Q6o3WcL/w640-h340/img-17.jpg" width="640" /></div><span style="font-size: x-small;">BOGDAN Henri, <i>Histoire de l'Allemagne, de la Germanie à nos jours</i>, Perrin, I999. <a href="https://www.pdfprof.com/PDF_Image.php?idt=15983&t=23#searchs">Source</a>. <br /></span></div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"> Le doute était entré dans l'esprit du général Boyer, au sujet de sa mission; il comprit que le maréchal s'était laissé berner, et ne revint pas à Metz, a-t-on dit<span style="color: #2b00fe;"><b><span style="font-size: x-small;">cclxxxiv</span></b></span>. </div><div style="text-align: left;"><br /></div><div style="text-align: left;"><i>26 octobre.</i></div><div style="text-align: left;"><br /></div><div style="text-align: left;"> Ce fut une terrible journée; nous approchons de la catastrophe. À peine fut-on sur pied que le bruit se répandit que la capitulation allait être signée; c'était prématuré; il n'y avait plus à hésiter, il fallait forcer le passage, ou se laisser livrer à l'ennemi, en traitant honorablement.</div><div style="text-align: left;"> Le général Changarnier voulut se dévouer pour une dernière tentative; il espérait, en raison de la bravoure de l'armée, obtenir une atténuation aux rigueurs que Bismarck avaient exposées au général Boyer, lors de sa première entrevue; il s'offrit<span style="color: #2b00fe;"><b><span style="font-size: x-small;">cclxxxv</span></b></span><span style="font-size: small;"> pour se rendre au quartier général de l'ennemi; c'était un réel dévouement.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Maintenant le mot "<i> capitulation</i></span><i><span style="font-size: x-small;"><span style="color: #2b00fe;"><b>cclxxxvi</b></span></span></i><span style="font-size: small;"> " résonnait comme un glas funèbre. Toutefois on espérait que le roi de Prusse, ayant été comblé d'attentions pendant l'Exposition de I867 par la cour, interviendrait pour adoucir les prétentions de son état-major, et que la paix suivrait de près la convention qu'on était à la veille de signer.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> L'exagération des journaux prussiens sur ce qui se passait en France était peu écoutée, mais on ignorait au juste les évènements; il pouvait y avoir du vrai dans leurs allégations.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Cependant, tandis que l'agitation était partout dans les bivouacs, l'ennemi ne perdait pas de temps pour resserrer le blocus et augmenter ses postes de surveillance. Son but constant était de nous maintenir rigoureusement dans l'ignorance, en nous isolant de la patrie jusqu'au bout. Le moyen était simple et il leur réussit admirablement. En dehors des principaux points de passages fortifiés et hérissés de canons, l'adversaire avait établi trois ou quatre réseaux de ronces en fil de fer placés à différentes hauteurs et assez rapprochés entre eux; tous correspondaient à des postes très nombreux sur la circonférence. Quand on tentait de passer pendant la nuit, on heurtait inévitablement le fil de fer qui mettait en mouvement deux avertisseurs à droite et à gauche. Le poste venait vous cueillir sur la ligne et on vous fusillait si on ne se rendait pas sans résistance.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"><i>27 octobre.</i></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Quel moment d'anxiété pour toute l'armée ! Nous sommes parvenus au bord de l'abîme. Que va-t-il se passer ? Connaîtrons-nous notre destinée</span><span style="font-size: x-small;"><span style="color: #2b00fe;"><b>cclxxxvii </b></span></span><span style="font-size: small;">?<br /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Le général de Ladmirault n'exagérait pas en s'exprimant comme il l'a fait au sein du conseil. Chaque jour écoulé apporte une diminution dans les forces du soldat, les malades augmentent dans une proportion alarmante. Il serait téméraire de tenter une action générale, on se briserait sur les lignes prussiennes : c'était fatal ! Néanmoins on était indigné, on se révoltait. Quel sera notre sort ? On ne pouvait pas se laisser livrer comme un troupeau, s<i>ans tenter un dernier combat avec les hommes valides</i>; et ils étaient, malgré notre misère, encore nombreux. Il fallait essayer quelque chose, pour ne pas subir l'humiliation dont nous étions menacés. La mort, personne ne la redoutait, c'eût été une délivrance après tant de souffrances.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> On savait les ouvrages de l'ennemi hérissés de pièces de gros calibre, abondement approvisionnés; on savait que l'adversaire pourrait avoir facilement la victoire sur des troupes affaiblies, on était persuadé de tout cela, qu'importe ! On ne pouvait se résoudre à se rendre, à livrer ses armes, à capituler ! Cette pensée nous révoltait. </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> </span></div><h3 style="text-align: center;"><span style="font-size: small;">XXX</span></h3><h3 style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> </span></h3><h3 style="text-align: center;"><span style="font-size: small;">DERNIERS JOURS DE L'ARMÉE DU RHIN</span></h3><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Dans nos bivouacs, quel désespoir ! Tous les officiers ne pouvaient contenir leur indignation. Que de scènes douloureuses, que de larmes de rage répandues ! <br /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> </span>À suivre...</div></div></div></div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">cclxxiv. Le <b>22 octobre</b>, Bazaine développe encore un projet d'attaque devant le maréchal Canrobert et le général Lapasset. Deux jours après il enverra un général à Frédéric-Charles pour traiter de la capitulation. LEHAUCOURT, VII, 450-45I.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"> </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">cclxxv. " <i>L'exaspération arriva successivement à un tel degré que le maréchal n'eût pu se montrer dans la ville sous peine d'y être insulté, menacé et peut-être de se voir victime de quelque acte de violence</i>. " D' ANDLAU, <i>loc. cit</i>., 35I.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><br /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">cclxxvi. Voir LEHAUTCOURT,<i> loc. cit</i>., 50I. <br /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><br /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">cclxxvii. <b>Le 24</b>, le prince Frédéric-Charles envoie à Bazaine une lettre de Bismarck l'informant qu'il est impossible d'arriver à un résultat par des négociations politiques. Voir LEHAUTCOURT, <i>loc. cit</i>., VII, 436-437. <br /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><br /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">cclxxviii. C'est<b> le 24</b> au matin, d'après le général Jarras, que fut tenu ce conseil.<br /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><br /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">cclxxix. Le général Desvaux déclara que la garde impériale ne connaissait que le serment prêté à l' Empereur et qu'elle suivrait ses généraux et ses officiers, tous prêts à faire le sacrifice de leurs personnes. Général JARRAS, <i>loc. cit.</i>, 284.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><br /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">cclxxx. Le général de Ladmirault alla droit au but. Lui et ses généraux obéiraient aux ordres qui leur seraient donnés, quels qu'ils fussent; on pouvait compter sur eux, et ils emploieraient tous les moyens en leur pouvoir pour entraîner les troupes, mais celles-ci n'étaient plus en état de faire l'effort héroïque nécessaire pour percer les lignes ennemies. Si cette opération était tentée, il entrevoyait le plus grand désastre, suivi de l'anéantissement de l'armée, au milieu de l'indiscipline et des désordres qu'entrainent toujours ces affreuses catastrophes. Général JARRAS, <i>loc. cit</i>., 284. <br /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><br /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">cclxxxi. Le maréchal Lebœuf... était d'avis qu'il fallait tenter une sortie désespérée, qu'il appela également une héroïque folie. Général JARRAS,<i> loc. cit</i>., 284. Voir également D' ANDLAU, <i>loc. cit</i>., 356.<br /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><br /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">cclxxxii. Le général Frossard, dans un langage plus voilé, que le général de Ladmirault, exprima à peu près les mêmes pensées, et après lui le maréchal Canrobert, ainsi que le général Soleille firent des déclarations semblables. Général JARRAS, loc. cit., 284. <br /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"> </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">cclxxxiii. Bien que le but des missions Bourbaki et Boyer ne fût pas exactement connu aux officiers de tous grades, ils restaient convaincus qu'on avait eu la pensée de les faire coopérer à une restauration de l'Empire, et ce projet n'était pas accepté par tous avec la même faveur. Certains d'entre eux avaient exprimé plus ou moins ouvertement leur répugnance à ce sujet, et il était facile de voir que les commandants des corps d'armée ne l'ignoraient pas. Général JARRAS, <i>loc. cit</i>., 283. <br /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"> </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">cclxxxiv. Boyer, au moment de la capitulation était encore en Angleterre.<br /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"> </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">cclxxxv. Le général Soleille fut d'abord proposé pour nous mettre en relations avec le prince Frédéric-Charles. Il se défendit contre cette désignation et c'est alors que le maréchal Canrobert exprima l'avis de confier la mission "<i> au vénérable général Changarnier, notre maître à tous </i>", dit-il. — Le général Changarnier accepta sans hésiter et sans fausse modestie. Général JARRAS,<i> loc. cit.</i>, 289. </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"> On pensa que le général Changarnier était le plus à même de faire cette démarche, autant par l'autorité de son âge et l'éclat de son ancienne réputation que par l'indépendance que lui donnait sa situation exceptionnelle dans l'armée. Imposant silence à ses douleurs, le vieux soldat d'Afrique consentit à aller plaider une cause perdue d'avance. Colonel D' ANDLAU, <i>loc. cit</i>., 357. <br /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"> </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">cclxxxvi. Dans le courant de la délibération, on rappela les articles du règlement et du Code pénal militaire, qui n'admettent sous aucun prétexte la capitulation d'une armée en campagne. Mais il fut objecté que l'armée de Metz était dans son camp retranché comme dans une place fortifiée, et que, dès lors, l'épuisement des vivres justifiait la capitulation. On s'obstinait, au reste, à ne pas prononcer ce mot de capitulation, et il ne devait être question, dans les négociations, que d'une convention honorable, telle par exemple, que celle qui fut conclue par Kléber,[<i>Jean-Baptiste, I753-I800, général; Mayence : capitulation le <b>I3 juillet I792</b>; "puis reprend du service en Égypte,<b> I798</b>, où il commande l'armée après le départ de Bonaparte :<b> août I799</b>. Signataire de la convention d'El-Arich avec les Anglais, <b>24 janvier I800</b>, il bat ensuite les Turcs à Héliopolis, <b>I8 mars</b>, et réprime la révolte du Caire, avril, où il est assassiné, sous les coups de Soleyman, un étudiant de la mosquée d’Azhari. : <b>I4 juin</b>. " Larousse</i>] lorsqu'il se vit forcé de rendre Mayence. Général JARRAS, <i>loc. cit.</i>, 289. </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"> </span></div><div style="text-align: left;"><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="511" data-original-width="440" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjkVHHl8kmaIB8akPfBsmAdXfXuxK2CDK8LA50BgRmoYMG3cMUW12P2tIo1m29y_0hfGt8N2KuxNdYmVY-y2Doo-MXrwk51WSU2yAQWM4F9j6oXW7yAHC50tf81Hlhecd5OyrhbQcbTAbMHNrxmPvrd-LgsgC_3w5cMHUOdWduXD4zOeehW9TxVc28yPepp/w173-h200/kleber-par-jean-urbain-guerin-1798-nationalmuseum-stockholm-tt-width-440-height-511-crop-1-bgcolor-ffffff-lazyload-0.jpg" width="173" /></div></span></div><span style="font-size: x-small;"> KLÉBER, par GUÉRIN Jean-Urbain, I798 © Nationalmuseum, Stockholm<br /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"> </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">cclxxxvii. Le <b>26 octobre</b>, première conférence du général Jarras, chef d'état-major de l'armée du Rhin, avec le général von Stiehle,[<i>Friedrich Wilhelm Gustav, I823-I899</i>], chef d'état-major du prince Frédéric-Charles. Le<b> 27</b>, deuxième conférence et échange de signatures.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"> </span></div><div style="text-align: left;"><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="275" data-original-width="187" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi2hyiSKQL10JQcQfRDwlj0DUbBDPbi_9R9Ps6VtCFeZN9QzJt-jt7s5A1bsnyefRB1N5_7Q-GvndM-yx49tBC3adL5vnUazG5bN6HonR2NmpmGO6Tt68YkjkTDPlCkSC2VrP_3AW1P7H5lqJ2qKB1bQ3dFWfheXesUVpBMMhT9mpWCAUObm9s2sVevs0mN/w136-h200/stiehle_gustav.jpg" width="136" /></div></span></div><span style="font-size: x-small;">V. STIEHLE, général.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><br /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><br /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><br /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">COMMANDANT FARINET, <i>L'Agonie d'une Armée, Metz-I870, Journal de guerre d'un porte-étendard de l'Armée du Rhin</i>, ancienne librairie Furne, Boivin & Cie, Éditeurs, I9I4, p. 3I0-326.</span></div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: right;">php <br /></div>phphttp://www.blogger.com/profile/08859530369984862702noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4258155080337744506.post-31237609265110418422024-02-22T10:03:00.006+01:002024-02-22T10:08:39.523+01:00CITOYEN, ENTENDS-TU AU FOND DES BOIS MUGIR LA RÉVOLTE CONTRE LA SYLVICULTURE INTENSIVE ?<div style="text-align: left;"> " <i>La France est très fière, et à juste titre, de son patrimoine forestier, qui la place au quatrième rang des pays européens par sa superficie forestière, derrière la Suède, la Finlande et l’Espagne. Mais qu’en est-il de l’avenir de cette forêt dans le cadre de l’actuelle politique européenne en faveur de l’augmentation de la productivité, déclinée en France par le <a href="https://agriculture.gouv.fr/filiere-foret-bois-le-gouvernement-annonce-un-plan-daction-interministeriel-et-signe-le-contrat-de">Plan d’Action Interministériel Forêt-Bois du I6 novembre 20I8</a> ? </i>"</div><div style="text-align: left;"> " <i><b>Un des prétextes fournis pour justifier l’intensification de la sylviculture</b>, inscrite dans la LAAAF, </i> [<a href="https://www.gouvernement.fr/action/la-loi-d-avenir-pour-l-agriculture-l-alimentation-et-la-foret">Loi d'avenir pour l'agriculture, l'alimentation et la forêt</a>, 20I4]<i> est <b>l’augmentation de la croissance des arbres</b> observée sous les effets conjoints de l’augmentation de la teneur de l’atmosphère en dioxyde carbone, un « fertilisant » naturel de la croissance végétale, et du<b> </b>réchauffement climatique qui lui est lié, « effet de serre » : Bréda et al. 2000. Un autre prétexte est <b>la lutte nécessaire contre l’effet de serre</b>, en utilisant les arbres pour « pomper » du dioxyde de carbone et le « fixer » sous forme de bois : Luyssaert et al., 2008. Examinons de plus près ces deux arguments.</i> "</div><div style="text-align: left;"> " <i><b>La sylviculture intensive permet-elle de lutter contre l’effet de serre ?</b> Bien entendu, l’arbre, comme toutes les plantes, fixe du carbone atmosphérique via ce que l’on appelle la « photosynthèse », grâce au soleil comme source d’énergie. Et plus la plante, donc l’arbre en particulier, pousse vite, plus elle, ou il, fixe du carbone et donc contribue, du moins à première vue, à lutter contre l’effet de serre. C’est vrai, <b>mais ce que l’on oublie c’est que si le carbone ainsi fixé est destiné à être brûlé, le bilan est nul</b> : ni fixation ni relargage, on se retrouve au même point qu’avant : Malhi et al., I999. Les seuls processus industriels ou agronomiques qui peuvent contribuer à « faire durer » le carbone ainsi fixé sont le compostage, la fumure organique, en incluant dans cette catégorie l’utilisation du Bois Raméal Fragmenté, qui utilisent le sol, l’humus, pour assurer la suite du processus de fixation, et, bien entendu et surtout, l’utilisation pérenne du bois pour la construction de meubles, de bâtiments, ou de ponts : Harmon et al., I990. C’est donc tout le problème de la filière-bois qui est ainsi posé. "<br /></i></div><div style="text-align: left;"> " <i>Sans une filière économique visant à utiliser le bois ou les sous-produits ligneux de la forêt pour produire autre chose que… du dioxyde de carbone, c’est-à-dire de l’énergie, nous ne pourrons pas utiliser la production forestière pour lutter contre l’effet de serre. <b>Toute autre stratégie est vouée à l’échec</b>. La forêt lutte contre l’effet de serre, certes, mais à condition de savoir l’utiliser durablement et non comme une ressource énergétique. Il vaut mieux utiliser du bois que du pétrole, on remplace un bilan négatif par un bilan nul en termes de stockage du carbone, mais il serait beaucoup plus judicieux de s’orienter vers un bilan positif en développant une filière-bois locale visant à la durabilité de l’usage du bois.<br /> Actuellement,<b> en France</b>, <span style="color: red;">une part essentielle du bois de qualité de nos forêts, celui destiné à la fabrication de meubles par exemple, part au mieux, vers le Portugal et, au pire, vers la Chine</span>, pour nous revenir sous la forme de produits finis : Levet et al., 20I4.. Quel bilan de carbone au final ?</i> "</div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">PONGE Jean-François, <i><a href="https://sfecologie.org/regard/r86-mai-2019-jf-ponge-foret-et-sols/">Quel avenir pour la forêt française ? L’exemple du Morvan</a></i>, 20I9.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"> </span></div><div style="text-align: left;"><br /></div><div style="text-align: left;"><b>EN AVANT TOUTES !</b></div><div style="text-align: left;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="382" data-original-width="510" height="300" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgHWXwsNw0NgesW_Su_RAgbDhriQHHhGuhPyphaRGiZxP99dbPuif0aJLYoibN1m5huK5E8siVJ9apXgnZQocwmDOZbNb_ATv2VhdY8cWjI4weGbGMmHhlCBkluNFIMBr9R_qobvU6VmX635vxwMUMFAtwzbbQwLE15_djjkIatsI-GPqudL_6CwK2MIP6k/w400-h300/Coupe-rase-Europe-CC-HJ-Sydow-510x382.png" width="400" /></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">Coupe rase dans une forêt tempérée / CC HJ-Sydow.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"> </span></div><div style="text-align: left;"><br /></div><div style="text-align: right;"> php</div><div style="text-align: right;"><br /></div><div style="text-align: center;"><b><span style="font-size: large;">***</span></b><br /></div><h2 style="text-align: left;"> Forêts publiques, luttes collectives : rencontre avec le forestier Daniel Pons</h2><h2 style="text-align: left;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="300" data-original-width="300" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgEMDcFQi4Pe14Y2dffqr2oNOglytDFsuZ5jYTTQfsYDW7NHmTCBWthP2og_7xjUFbc74vmvw0ytSpHPjBVQbdClUExo1BBC1XjpXLlsTvHOxTZZkyd6L8IS3DcHQ43DDysdRh7wPDYh77ika6yqvR7doSieteoghyphenhyphencEmXkQNKZ2i84yk_za8F6V_xIciQ9/w400-h400/loez6.webp" width="400" /><span style="font-size: x-small;"> </span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><span style="font-size: x-small; font-weight: normal;">[Loez]</span></div></h2><div style="text-align: left;"> Depuis sa création au milieu des années I960,<b> l’Office national des forêts, ONF, fait l’objet d’injonctions contradictoires </b>: produire plus de bois, mieux préserver les forêts publiques. Et ce avec de moins en moins de personnel. En vingt ans, le nombre de forestiers est passé de <b>I0 000 à 7 000. </b>Sur la même période,<span style="color: red;"> une vague de suicides sans précédent marque l’institution</span>. Les syndicats multiplient alors leurs actions, prenant au sérieux la santé physique et mentale des travailleurs et des travailleuses des bois. Parmi les figures de ce syndicalisme forestier se trouve Daniel Pons. Après une carrière passée à observer, apprendre et se battre, il n’est pas rare, aujourd’hui, de le croiser à l’occasion d’une mobilisation contre l’industrialisation des forêts. Cet entretien, réalisé par COHEN-PERROT Antoine-Aurèle, s’inscrit dans une série d’enquêtes sur les luttes forestières lancées par <a href="https://sosforetfrance.org/index.php/appel-pour-des-forets-vivantes-je-signe/">l’Appel pour des forêts vivantes</a>, dont la deuxième assemblée se tiendra sur le Plateau de Millevaches les 29 et 30 juin prochain. </div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="300" data-original-width="300" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi779aLltTIPvq0XbrY7TZcGFaQwu5VQEoRDhHrosf1ANuiGXC5KM4zmVt_BdqsPyCm3dcDSStxmi6NB6Z3erjYBkzUA6KT-UqF4wApWmlBHECrCSMCwnVX5gkfudWamUhAxHYqmZtasIRTGR9KeF5i84Xj2hRA2pwkkZzr1bMq3O3qoQvzoZdkgYUCvY1A/w640-h640/loez7.webp" width="640" /></div><span style="font-size: x-small;"> Photo auteur : PITTON Alain.</span><br /></div><div style="text-align: left;"><span style="color: #ff00fe;"><b><i> </i></b></span></div><div style="text-align: left;"><span style="color: #ff00fe;"><b><i>Vous avez fait une longue carrière à l’Office national des forêts, ONF, avez été investi dans les luttes syndicales, puis dans les luttes locales extérieures à votre institution…</i></b></span><span style="color: #2b00fe;"><b><i> </i></b></span></div><div style="text-align: left;"> J’ai commencé à l’Office à l’âge de 20 ans et j’y suis resté pendant 43 ans en exerçant le métier de garde forestier dans la fonction publique d’État. J’ai été principalement à Rambouillet, I980–I988, et dans le Comminges, I989–2020, sur le Piémont des Pyrénées centrales. Ce parcours a évolué par périodes clés qui correspondent à des moments de formation institutionnelle ou personnelle, des moments d’apprentissages du métier et de sujets forestiers ou syndicaux. Ce sont ces périodes qui m’ont permis de progresser, de garder un intérêt pour la pratique et de rester curieux. À Rambouillet, j’ai été particulièrement sensible à l’histoire forestière du massif grâce aux cartes des archives du Service forestier et à la lecture de nombreux ouvrages<b><span style="color: #2b00fe;">1</span></b>. C’est là que j’ai découvert la profondeur du champ social et politique forestier. Cette période est aussi l’apprentissage de la sylviculture en futaie régulière et de l’observation du jeu de la lumière au sein de la canopée et du sous-bois lors des martelages, c’est-à-dire le marquage, des coupes de bois. </div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><b><i><span style="color: #ff00fe;">Et dans le Comminges ? </span></i></b></div><div style="text-align: left;"> <b>En I988</b>, je quitte Rambouillet et une organisation du travail stricte et hiérarchisée pour le Comminges, où je trouve un univers social et professionnel bien plus détendu. J’hérite d’un triage libre<b><span style="color: #2b00fe;">2</span></b>, qui me laisse de plus grandes marges de manœuvre. C’est là que je commence à rédiger les documents d’aménagement des forêts communales du triage, tâche que je réaliserai tout au long de ma carrière, avant d’en être interdit <b>en 20I8</b>. C’est une période d’apprentissage : analyses, synthèses, écriture, recherches, sociologie, histoire forestière… En parallèle et toujours dans le cadre du travail, j’entreprends pendant trois ans une formation nationale sur la botanique forestière, le tapis herbacé et le caractère indicateur des plantes forestières en même temps que les sciences du milieu — bioclimatologie, géologie, géomorphologie, pédologie, phytosociologie — qui vont me suivre au long de mon travail de forestier. Ces divers investissements me permettent de prendre la main sur le travail. À l’Office, c’est une période marquée par le début des suicides sur les lieux de travail. Syndiqué au Snupfen<b><span style="color: #2b00fe;">3</span></b>, majoritaire au sein de l’Office et affilié à l’Union Syndicale Solidaires, je rejoins le Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail, CSHCT<span style="color: #2b00fe;"><b>4</b></span>, régional où je retrouve des camarades du Snupfen et de la CGT. Ergonomie à l’appui, nous y abordons le sujet de l’organisation et de la santé mentale. C’est à ce moment que j’entends parler du psychanalyste et psychiatre <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Christophe_Dejours">Christophe Dejours</a> et de ses recherches au Centre National des Arts et Métiers, CNAM, en « <i>psychodynamique du travail et de l’action </i>», qui étudient les liens entre travail et santé mentale<b><span style="color: #2b00fe;">5</span></b>. Je commence alors un long parcours d’apprentissage autour des rapports entre santé et travail. </div><div style="text-align: left;"> <b>En 2007</b>, je rédige un <a href="https://www.onf.fr/vivre-la-foret/documents-de-gestion-durable/++amgt++A020690T::amenagement-de-la-foret-communale-de-touille.html">plan d’aménagement en futaie irrégulière pour la commune de Touille</a>, Haute-Garonne, qui ne veut <b>plus de la futaie régulière et des coupes définitives qui enlèvent tous les arbres à la fin du processus de régénération</b>, ce qui dénude brutalement la forêt. C’est la première fois que j’aborde ce type de sylviculture, qui privilégie notamment le couvert continu et la diversité des essences, le sous-étage et le dosage de la lumière — ce qui m’amènera à m’intéresser au débardage par traction animale, respectueux du sous-bois et du sol. Au même moment, je découvre le sujet du paysage, j’apprends l’histoire des jardins et des « <i>civilisations paysagères<b><span style="color: #2b00fe;">6</span></b></i><b><span style="color: #2b00fe;"> </span></b>». L’étude des relations de domination que les humains, en certains lieux et à certaines époques, peuvent entretenir avec leur environnement, m’ont aidé par exemple à comprendre la manière dont est culturellement légitimée la futaie régulière, et la difficulté des institutions à pratiquer une sylviculture « <i>proche de la nature<span style="color: #2b00fe;"><b>7</b></span></i> ». </div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><b style="color: #ff00fe;"><i>En I999, dix ans après votre arrivée dans le Comminges, les tempêtes Lothar et Martin mettent à terre I20 millions de m3 de bois en traversant la France d’ouest en est. Cette date marque une accélération dans la réforme des politiques forestières publiques. En quoi ?</i></b></div><div style="text-align: left;"> Cette libéralisation a débuté <b>en I985</b> avec les premières réductions de postes, la suppression d’un échelon hiérarchique et la création de triages spécifiques, dit libres, dans certaines régions, qui visait à davantage responsabiliser les gardes forestiers ! <b>En I995</b>, dans une logique de division du travail, <b>l’Office spécialise les services de coupes et de travaux forestiers mettant ainsi fin à la diversité des métiers d’encadrement</b>. Seul·e le ou la garde forestier·e sur le terrain reste garant d’une pluralité d’activités et de connaissances. Après les tempêtes que vous mentionnez, l’État impose, dans un moment de grande détresse morale chez les forestiers, un tournant gestionnaire que le juriste <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Alain_Supiot">Alain Supiot</a> désigne comme une «<i> gouvernance par les nombres<b><span style="color: #2b00fe;">8 </span></b></i>». La libéralisation s’accentue encore plus et évolue vers <b>une politique contractuelle avec le Contrat d’objectif et de performance, COP</b>, signé avec l’État et les communes forestières qui sera renouvelé tous les cinq ans. Avec le premier, <b>en 200I</b>, appelé le Plan pour l’Office, PPO, l’institution <b>passe de 23 à I3 régions forestières administratives</b>, ce qui engage à fusionner des services et à réduire le nombre de postes. Cette organisation est soutenue par un management fondé sur des outils comme l’entretien annuel individuel, la démarche qualité et la normalisation des tâches , la comptabilité analytique, et la diversification des modes de vente des bois… La stratégie se libéralise avec <b>la mise en place de contrats quinquennaux entre l’État, l’Office et les communes.</b> Ce modèle contractuel, contraire à l’esprit de la fonction publique, érode progressivement les qualités et la culture de service de la fonction publique.</div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="640" data-original-width="960" height="426" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjftO2dIcmWDG2v4Ga_hTM-_Az2TWEAEEPg51PhA2fFrJOVaNsKB14uUk-3CY4R_eFNgrZFzY58_tohXnXghMo0YQeUORceyKmqM3NwbThp_alrtd4rkSZ8mpVaWSDAt1nP2piqu89caLhaNqBnsq1uRNcd1kD4-2zG4JvaIWnWyfFCxCto2-PNim9YUVqN/w640-h426/loez5.webp" width="640" /></div><span style="font-size: x-small;">[Loez]</span> <br /><i><span style="color: #ff00fe;"><br /></span></i></div><div style="text-align: left;"><i><b style="color: #ff00fe;">Pourquoi ? </b></i></div><div style="text-align: left;"> Avec le PPO<span style="color: red;"> le vocabulaire évolue</span> : le « <i>Service départemental</i> » disparaît au profit de «<i> l’Agence départementale </i>» ou de «<i> l’Agence travaux </i>»; la rédaction d’un dossier devient une prestation intellectuelle qui se vend; émerge une incitation à proposer plus régulièrement aux communes des devis de travaux pour leur forêts… <b>Un conflit éthique émerge alors entre la culture du service rendu et celle de la vente de services.</b> L’ensemble de cette évolution rapide engendre un mal être au travail pour le personnel, qui va s’amplifier d’années en années avec l’apparition de suicides sur les lieux de travail.</div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><b><i><span style="color: #ff00fe;">Est-ce à ce moment-là que vous vous êtes syndiqué au Snupfen, le syndicat majoritaire de l’ ONF ? </span></i></b></div><div style="text-align: left;"> Historiquement, il y a toujours eu à l’Office une présence syndicale. Depuis la création du Snupfen <b>en I965</b>, le Syndicat s’est toujours intéressé à l’environnement social des forestier·es — d’autant plus avec le changement d’institution de l’Administration, des <i>Eaux et Forêts</i>, à l’Établissement public industriel et commercial, EPIC, l’année de sa création. Tandis que les <i>Eaux et Forêts</i> <b>avaient œuvré à la reconstitution et la conservation des forêts</b>, le changement institutionnel a dirigé l’Office vers des <span style="color: red;">objectifs de production dès I970</span>. L’engagement politique du Snupfen a consisté alors à faire connaître cette nouvelle orientation<span style="color: #2b00fe;"><b>9</b></span>, et à comprendre comment lutter face à ce nouveau paradigme. Ça s’est traduit par de nombreuses manifestations<span style="color: #2b00fe;"><b>I0</b></span> et interventions auprès des politiques, des publications sur la gestion forestière<span style="color: #2b00fe;"><b>11</b></span>, jusqu’aux <a href="https://reporterre.net/Une-longue-marche-lance-le-combat-contre-l-industrialisation-de-la-foret">quatre grandes marches de 20I8 à travers la France et la rédaction du Manifeste de Tronçais</a>. Pour ma part, je me suis syndiqué au Snupfen à mon arrivée dans le Comminges, où j’ai commencé à m’intéresser progressivement au sujet de la santé mentale au travail, ainsi qu’à l’organisation et au sujet même du travail. Le syndicat travaillait sur différentes problématiques de santé au travail — troubles musculo-squelettiques, maladie de Lyme — autour desquelles <a href="https://www.snupfen.org/IMG/pdf/uf_333_lyme_juin_2022.pdf">plusieurs articles sont parus dans le journal interne Unités forestières</a>. Ça a permis la tenue d’un CHSCT central « <i>maladie de Lyme<span style="color: #2b00fe;"><b>I2</b></span> </i>» en 20I4, puis la constitution d’une liste de médecins référents pour chaque région forestière. </div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><b><i><span style="color: #ff00fe;">Quelles ont été les principales réussites autour de la santé mentale sur les lieux de travail ?</span></i></b> </div><div style="text-align: left;"> <b>En 2009</b>, lorsque je suis rentré au CHSCT régional Sud-Ouest en tant qu’adhérent du Snupfen, des camarades avaient déjà mené des enquêtes de terrain, mandatés par le Comité, s<b>ur les suicides qui avaient eu lieu dans les Landes à ce moment-là</b>. Au regard du poids psychique de ce type d’enquête, nous obtenons que les suivantes sur ces pathologies soient faites par des ergonomes. Ces derniers ont eu pour mission d’enquêter et de rencontrer les collègues proches des victimes, et d’analyser l’organisation ayant conduit au drame afin de proposer des plans d’action à la direction. <b>En 20I4</b>, avec d’autres camarades du CHSCT, l’initiative est prise de rencontrer le fondateur de la psychodynamique du travail Christophe Dejours pour lui présenter la situation dans la région Sud-Ouest. Il est intéressé pour travailler avec l’ ONF, institution publique reconnue. Suite à une réunion de travail à Paris avec Pascal Viné, alors directeur général de l’Office, l’aval est donné à son labo de recherche en psychodynamique du travail pour une intervention dans le Sud-Ouest. </div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><b><i><span style="color: #ff00fe;">En quoi ça a‑t-il consisté ? </span></i></b></div><div style="text-align: left;"> Je me rappelle cette phrase de Christophe Dejours, qui nous a inspiré·es pour organiser la suite de la mobilisation syndicale : «<i><b> Je ne suis pas un expert, les experts sont les travailleurs et les travailleuses. </b></i>» Le protocole de l’intervention a donc consisté à rencontrer l’ensemble du personnel de la structure, puis à réunir pendant trois demi-journées les travailleurs et les travailleuses volontaires en petits groupes, afin qu’ils et elles puissent collectivement parler de la réalité de leur travail. La composition de chaque groupe devait inclure des métiers différents, gestionnaires, technicien·nes, administration, etc., avec une différence de deux niveaux de hiérarchie entre personnes d’un même service. Des comptes rendus de ces discussions ont été rédigés par deux cliniciens du labo, puis analysés, élaborés et regroupés en une synthèse, soumise à validation collective. Ce rapport final a été envoyé à la direction, afin qu’elle puisse en restituer le contenu au CHSCT, cadres, personnel·les, etc., qui ont alors demandé à pouvoir continuer cette expérience collégiale de discussion volontaire sur le travail, à quoi la direction n’a pas donné suite.</div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="640" data-original-width="960" height="426" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgM7pmb8iNHo3nOvoWbRwe0R0JOT-1skmzk0HfP4kRRT60NV0czDVCc8FFbqJECOsuZ8Zs5SWznfsJu5ky7KgX_Eeu5k6Q4yJqtQehMTFm1JoGRs_-uzqBVuE8MhNfuMFAcYPgGmKJrsfOSQfFJ_YzVrzNypF2K77WugEhOh2jk0JqBbO1iNLVzJAdpYWs_/w640-h426/loez4.webp" width="640" /></div><span style="font-size: x-small;">[Loez]</span> </div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"> <b><span style="color: #ff00fe;"><i>Ces enquêtes font penser aux « enquêtes militantes » imaginées par Engels, en ce qu’elles permettraient d’expliciter « comment la description d’une situation peut […] participer à la production d’une subjectivité capable de la transformer</i></span><span style="color: #2b00fe;"><i>I3</i></span><span style="color: #ff00fe;"><i> ». Faites-vous le parallèle avec ces enquêtes menées à la fin du <span style="font-size: small;">XIX<sup>e</sup></span><span style="font-size: x-small;"><sup> </sup></span>siècle ? </i></span></b></div><div style="text-align: left;"> Je ne connais pas ces enquêtes, mais je n’ai pas le sentiment que celles-ci s’inscrivent tout à fait dans leur lignée. Pour autant, les interventions qu’elles ont permises sont peut-être comparables, dans la mesure où <b>elles ont permis de découvrir et comprendre les dynamiques de transformations qui étaient à l’œuvre dans l’organisation en place</b>, la manière dont elles érodaient quotidiennement les savoir-faire institués par les règles de métier ainsi que le danger moral et psychique qu’elles représentaient pour les travailleurs et les travailleuses. Dans tous les cas, cette intervention a visibilisé des espaces d’émancipations, c’est-à-dire qui relève d’obligations morales, qui se déploie et résiste en produisant de nouvelles règles de travail, dans une perspective de continuité du métier. Autrement dit, il s’est agi de mettre à jour des réalités effectivement vécues, traversées, endurées au sein d’une organisation problématique, et d’en tirer les outils nécessaires à leur transformation. </div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><b><i><span style="color: #ff00fe;">En s’appuyant sur le champ de la psychodynamique du travail, le Snupfen a permis de mobiliser à l’intérieur de l’ ONF, mais aussi à l’extérieur, d’une façon inattendue… </span></i></b></div><div style="text-align: left;"> La psychodynamique du travail est un champ de recherche qui étudie le rapport entre travail et santé mentale. Pour Christophe Dejours, une de ses particularités est de visibiliser les mécanismes de défense qui sont à l’œuvre lorsque les travailleurs et les travailleuses se protègent de traumatismes liés à la souffrance au travail. Elle pose donc des questions de qualité de travail, qui sont des questions politiques : <b>quelles sont les causes d’une mauvaise santé mentale des travailleurs et des travailleuses ? Pourquoi le corps social de l’ ONF se délite-t-il ? Comment se mobiliser collectivement pour faire face à l’évolution libérale d’une institution publique telle que l’Office ? </b>Suite à l’investigation de la région Sud-Ouest, le Snupfen s’est investi dans l’organisation d’une formation en psychodynamique du travail pour les militant·es volontaires. Il a également été invité par le labo du Cnam à intervenir au colloque international de la discipline, en octobre <b>20I7</b>, à la Maison de la chimie à Paris. Il y a témoigné de sa résistance face aux changements d’organisation du travail à l’ ONF, et des pathologies en résultant<span style="color: #2b00fe;"><b>I4</b></span>.</div><div style="text-align: left;"> Suite à ce témoignage, la compagnie de théâtre <i>La Mouline</i> a créé le spectacle <i>L’entrée en Résistance</i>, <a href="https://france3-regions.francetvinfo.fr/grand-est/meurthe-et-moselle/nancy/souffrance-au-travail-un-spectacle-denonce-les-mecanismes-qui-broient-les-salaries-et-menent-au-suicide-2869268.html">joué dans plusieurs villes françaises,</a> dont Paris. C’est le fruit d’un travail d’enquêtes et de collectes du labo du CNAM auprès des forestiers·es mais également de salarié·es de divers milieux professionnels. Le spectacle met en scène un garde forestier — mais ça pourrait aussi bien être un·e infirmier·e, un·e postier·e, un·e magistrat·e — confronté à un changement d’organisation, qui se demande comment résister à sa nouvelle situation. À travers différents mécanismes de mobilisation psychique ou de renoncement, il en interroge les répercussions sur sa santé mentale. La fin du spectacle est consacrée à une discussion avec le public, qui ne provient pas que du monde forestier. Ce genre de format, hybride, devient donc <b>le support concret d’une mobilisation peu connue et peu spectaculaire, qui partage les problèmes d’autres institutions publiques</b>, et peut donc rayonner au-delà de son propre cercle — dans les théâtres, lors d’événements culturels, dans les milieux syndicaux, etc. </div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><b><i><span style="color: #ff00fe;">L’entrée en résistance véhicule en effet une force mobilisatrice, non seulement autour de la défense des écosystèmes forestiers, mais aussi du corps social qui prend en charge celle-ci.</span></i></b> </div><div style="text-align: left;"> Oui, ce spectacle hybride possède en ce sens une puissance politique : il montre comment, par la mobilisation syndicale, nous sommes petit à petit « <i>entrés dans le champ de l’Administration </i>», qui avait la main sur la question de la santé mentale au travail. La mobilisation interne de l’Office en est non seulement venue à traiter de l’enjeu de l’organisation et des altérations psychiques, mais aussi à diffuser les affects ressentis et les manières de résister. Ce processus d’appropriation, par une chaîne de travailleur·es, des sujets autour desquels lutter est aussi une réussite. D’étape en étape, nous parvenons bel et bien à «<i> entrer en résistance </i>» ! Je trouve à ce propos la définition proposée par Léna Balaud et Antoine Chopot très éclairante : « <i>Résister, c’est défendre l’espace de sens et les relations entre les êtres et leur milieu. C’est la possibilité, parfois fugace, pour un vivant ou un groupe de vivants, d’exercer une capacité à se recréer activement un milieu associé, un milieu plus riche en potentiels d’action et en amorce de relations, à partir de l’environnement de travail qui lui est imposé<b><span style="color: #2b00fe;">I5</span></b></i>. »</div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="640" data-original-width="960" height="426" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjJh8TPplVccwXB3q6TLHSebKott3xj9qqedcrghbRGXc9SGx81NLx91U3pgurzs4WXx8sm5vgkvPwMpglYSl46fbL4FtAswG-nYrKS44b_FdtFHe5K_TY7sS4SX-GftKqqAeDs_k88aXzY7J2LNeG5HgDOAjYUDqK7TgIT3fZL0VUsl6CjioaqjlvjHltO/w640-h426/loez3.webp" width="640" /></div> <span style="font-size: x-small;">[Loez]</span> <br /></div><div style="text-align: left;"><b><i><span style="color: #ff00fe;"> </span></i></b></div><div style="text-align: left;"><b><i><span style="color: #ff00fe;">Cette entrée en résistance, pourtant soumise à différents types de pression managériale et/ou institutionnelle — devoir de réserve, licenciement, enquête disciplinaire — est permise par ce que Christophe Dejours appelle des « enclaves de résistance », au sein desquelles le travail forestier se réorganise à bas bruit, à partir d’une intense activité de délibération qu’il qualifie de « démocratie de l’ombre ». Que pensez-vous de ce diagnostic ? </span></i></b></div><div style="text-align: left;"> Ce sont des mots forts qui frappent nos imaginaires et permettent de faire apparaitre ces niches où l’on pense et agit différemment, en réponses aux transformations libérales de l’établissement. Il m’est arrivé d’initier ce type de situations, sans particulièrement les nommer, qui sont advenues pour maintenir une qualité du travail dans un contexte où les règles de l’Art, instituées de longue date par les forestier·es cessaient d’être satisfaisantes au niveau de l’éthique et de la protection de la forêt. En ce sens le triage était devenu une enclave — si on veut reprendre ce mot — d’expérimentations connues par ses activités forestières sensitives. Une en particulier a permis de <b>répondre à l’usure mentale causée par la gestion des tracteurs forestiers dont la puissance motrice leur permet de circuler en forêt et de faire des dégâts au sol et au sous-bois parfois irréparables. </b>Aujourd’hui la gestion classique de ces engins est de créer en forêt un maillage de chemins parallèles tous les 20 mètres pour faciliter leur circulation<span style="color: #2b00fe;"><b>I6</b></span>… </div><div style="text-align: left;"> <b> L’entrée en résistance qui a nécessité un apprentissage dans l’ombre</b> a permis l’introduction de <b>chevaux forestiers dans le sous-bois</b> sans créer de maillage, tout en les associant à des engins forestiers pour débarder le bois. Si l’on peut toujours trouver des réponses à ces injonctions, il faut cependant garder à l’esprit que tout le monde ne peut pas se mobiliser au sein d’une organisation abîmée qui donne l’impression d’être acculée à une détresse mentale et une impasse technique. Certain·es ne le veulent pas non plus, <b>car il semble plus facile d’obéir sur le moment. Fleurissent alors le déni, le rejet ou la fuite comme simples stratégies de défense…</b> À cette aune il faudrait aussi interroger la dé-syndicalisation, la culture de l’essence politique de chacun et chacune. Or une des plus belles possibilités que ces enclaves permettent est précisément celle de s’autoriser à «<i> sortir à l’extérieur </i>», rencontrer «<i> l’autre</i> », ce qui est important au vu des luttes en cours. Les moments passés à créer de nouveaux liens sont autant de pierres posées pour la sauvegarde de la forêt. Les enclaves de résistance sont précieuses et promptes à l’émancipation et à la vie. Elles recèlent des supports pour la santé mentale, des affects et des réflexions nécessaires pour aller de l’avant en adaptant ses pratiques forestières ou sa lecture de la forêt, et pour remettre en questions les savoirs acquis. Cette vie, cette émancipation, sont des moments particuliers par la densité des questions qu’elles posent, par l’inconnu quant à la réussite de l’expérimentation et par les ouvertures qu’elles nécessitent. </div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><b><i><span style="color: #ff00fe;">Définir le point de jonction entre la santé au travail et la santé des écosystèmes forestiers comme le catalyseur de l’émancipation collective renvoie une image forte, que vous défendez depuis longtemps à l’ ONF. Est-ce que ces deux versants — la santé humaine et non-humaine — se sont enchevêtrés au cours de votre carrière ? </span></i></b></div><div style="text-align: left;"> Je n’avais jamais posé les choses de cette manière, mais il est vrai que ces deux versants sont mêlés. Il me semble que ce sont les opportunités et circonstances de mon parcours qui ont été les facteurs de cet entrelacs. J’ai commencé à m’intéresser à la futaie irrégulière<b><span style="color: #2b00fe;">I7</span></b> de plaine à partir <b>de I993</b>. Ce modèle de sylviculture, embryonnaire en France à cette époque<b><span style="color: #2b00fe;">I8</span></b>, <b>favorise le couvert continu, ainsi qu’une différence d’essence, d’âge et de diamètre au sein du même peuplement</b>. J’ai donc œuvré en accumulant la documentation écrite que je trouvais, tout en continuant, ce faisant, à pratiquer la futaie régulière comme il était d’usage à l’Office. <b>En 2007</b>, aidé d’un collègue, nous avons renouvelé le plan d’aménagement<b><span style="color: #2b00fe;">I9 </span></b>de la forêt communale de Touille dont j’avais la gestion en irrégulier. Ce refus de poursuivre en futaie régulière faisait écho à une coupe rase intervenue <b>en I993</b> concluant un processus de coupe de régénération naturelle, suite à laquelle l’ensemble du conseil municipal du moment m’a annoncé : «<i> Ici, dans le pays on garde toujours des arbres lors des coupes de bois ! </i>» Nous nous sommes alors orienté vers la futaie irrégulière de plaine, hors du milieu montagnard, donc, auquel la gestion forestière publique la réserve habituellement pour des questions de protection des risques naturels, avalanche, abat d’eau, etc., et de nature des essences. Après un temps d’expérimentation, nous avons reproduit ce modèle dans d’autres forêts du triage, et avons proposé des journées de formations à la sylviculture irrégulière à d’autres forestier·es des Pyrénées qui ont duré quelques années. J’ai trouvé à cette gestion un côté tout à fait captivant dans le sens où, <b>contrairement à la futaie régulière qui ne voit qu’une masse d’arbres à gérer, cette méthode rassemble toutes les attentions que l’on peut porter à une forêt en un seul endroit.</b> Elle nous demande d’observer les arbres un par un : quel rôle joue celui-ci au niveau de la régénération, de l’accompagnement, de la biodiversité, du patrimoine ? Est-ce que je le garde ? Quels défauts ou qualités présente-t-il ? Possède-t-il un trou de pic ou autres dendro-micro-habitats<b><span style="color: #2b00fe;">20</span></b>, nécessaires à la diversité forestière ? Il faut donc beaucoup de patience et d’observation pour connaître sa forêt. </div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><b><i><span style="color: #ff00fe;">Et quels apports pour la santé mentale du forestier ? </span></i></b></div><div style="text-align: left;"> Il y a à mon sens un fort degré d’émancipation <b>à opter pour une sylviculture proche de la nature</b>, qui est une sorte de promesse que l’on fait à la forêt d’y porter toute son attention; mais aussi à soi-même, en ce que l’on se sépare progressivement d’une organisation abîmée par sa dérive libérale et dont la logique gestionnaire finit par devenir destructrice à plusieurs niveaux. C’est une manière de faire sécession et de retrouver des attachements à son lieu de travail et à honorer la vie qui s’y tient. <span style="color: red;">C’est lutter par la pratique et l’engagement à la diversité des forêts comme de l’esprit.</span> C’est aussi et surtout inventer de nouvelles coopérations avec les élu·es, les bûcheron·nes, les meneur·ses de chevaux, les débardeur·ses, les usager·es, si précieuses pour la santé mentale. Finalement, <b>mêler les luttes pour la santé du personnel et celle des écosystèmes permet de retrouver un sens à son travail quotidien.</b> Plus largement, c’est une piste importante à suivre pour les luttes sociales et écologiques, qui n’ont qu’à gagner de leur alliance. C’est d’ailleurs une position stratégique et politique que tiennent plusieurs mouvements actuels de résistance.</div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="640" data-original-width="960" height="426" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhrHRKAngyKuaEN1iBRmGOeJfSQIN9C498nz2Xlyr0GW0a_47_6FIunMbeEmIdKZW7aCEjziQNRmu2RNHsG4iNzkhdUCQ8of-j4o9erjUt525hmxhxqKhEexGRCZqa_7wnC0v4Dn6zTdp-Qd0H2ryHE6D_basCfIbdPQYSegtCh4XKfOaWH2eP77d290p0w/w640-h426/loez1.webp" width="640" /></div><span style="font-size: x-small;">[Loez]</span> <div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div></div><div style="text-align: left;"><b><i><span style="color: #ff00fe;">Vous mentionnez plus haut avoir été interdit, en 20I8, de rédiger des plans d’aménagement. Pratiquer la gestion en futaie jardinée a fini par déplaire à l’ ONF, qui est en effet allé jusqu’à vous interdire de continuer. Pourquoi ? </span></i></b></div><div style="text-align: left;"> J’ai commencé à rédiger<b> des aménagements forestiers</b> un an après mon arrivée dans le Comminges. Ces rédactions concernaient <b>les forêts de chênes du triage, soit des massifs de I5 à 300 hectares</b> issus de taillis sous futaie<span style="color: #2b00fe;"><b>2I</b></span> abîmés par les droits d’usage passés, et dont les écosystèmes étaient en voie de reconstruction depuis une centaine d’années. J’ai pris conscience de cette part historique et sociologique petit à petit, ce que j’ai essayé de traduire dans la rédaction des aménagements, en les utilisant comme support pédagogique auprès des communes du triage. Cet investissement social a augmenté avec l’orientation vers la futaie irrégulière, la vente des bois bord de route<span style="color: #2b00fe;"><b>22</b></span> et le débardage par traction animale; à quoi s’est aussi ajoutée la reprise d’affouage<b><span style="color: #2b00fe;">23 </span></b>dans certains cas. </div><div style="text-align: left;"> Ces orientations ont donné place à<b> un cheminement forestier original</b> qui s’éloignait de la pratique usuelle. L’idée d’une futaie irrégulière dans des chênaies de plaine, loin du contrôle de la futaie régulière, interrogeait et faisait réagir. J’ai tout de même pu rédiger cinq aménagements en irrégulier, concernant environ 500 hectares. Le bouquet a été atteint lorsque la commune de Montsaunès a délibéré pour l’approbation de l’aménagement de sa forêt en faveur d’une sylviculture proche de la nature, ce qui, implicitement, supposait qu’il existait une sylviculture « <i>loin </i>» de celle-ci. L’institution m’a alors reproché de ne pas l’en avoir avertie, ce pour quoi j’ai fait l’objet d’un procès-verbal et d’une enquête disciplinaire. J’ai été sanctionné d’un blâme avec l’interdiction de continuer la rédaction d’aménagements. Il faut aussi mentionner l’aide des camarades du Snupfen dans ce moment difficile, qui m’ont notamment soutenu avec la parution d’un numéro spécial du journal syndical pyrénéen <i>La Po de l’Ours</i>. </div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><b><i><span style="color: #ff00fe;">Dans l’idée de pratiquer cette sylviculture, vous vous êtes également plongé dans une technique alternative de débardage qu’on a déjà mentionnée : la traction animale. </span></i></b></div><div style="text-align: left;"> La pratique de la futaie irrégulière m’a en effet permis de me tourner vers cette méthode de débardage qui protège le sol et le sous-bois forestiers. Ça prend certes plus de temps, <b>mais c’est infiniment moins nocif pour la vie de l’écosystème et sa régénération.</b> Lors de mes premières recherches, je suis tombé rapidement sur Anne Berthet, qui travaillait au <a href="https://www.alternativesforestieres.org/">Réseau pour les alternatives forestières,RAF</a>, et Gaëtan du Bus de Warnaffe, son fondateur. Ces personnes m’ont indiqué des chantiers en cours dans les Pyrénées, où je me suis rendu, et donné quelques contacts de meneur·ses de chevaux exerçant dans la région. En intervenant au sein de leurs conseils municipaux, j’ai petit à petit réussi à convaincre les communes de Mazères-sur-Salat, Valentine, Cassagne et Montsaunès de faire le pas de travailler d’associer des chevaux et des tracteurs forestiers pour débarder. Deux positions ont émergé : un accord sur le minima d’une «<i> opération blanche</i> » lors du chantier, c’est-à-dire que celui-ci ne coûte pas à la commune; <b>une reconsidération de la fonction de la forêt communale</b>, qui serait alors davantage vouée à la protection du milieu qu’à des objectifs stricts de production. En cinq ans, sept chantiers et 28 hectares, nous avons débardé près de I 600 mètres-cubes de bois avec une moyenne de 20 à 25 % de bois d’œuvre, valorisés en petits lots bord de route et mis en vente par l’Office. Ça a été une agréable réussite de fin de carrière.</div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><b><i><span style="color: #ff00fe;">Quels sentiments éprouvez-vous lorsque vous vous remémorez ces différentes périodes de travail en forêt, d’intérêt et d’engagement politique en faveur de ce milieu ? </span></i></b></div><div style="text-align: left;"> Un sentiment de gratitude, si l’on peut dire, envers ce cadre de travail, ce qui peut sembler paradoxal au vu du cheminement suivi ! <b>Réaliser ce parcours de forestier au sein de la fonction publique m’a en effet garanti une certaine liberté d’action et une protection professionnelle</b><span style="color: #2b00fe;"><b>24</b></span>, qui m’ont permis les expérimentations et l’investissement pédagogique que j’ai évoqués, ainsi qu’une autonomie de pensée au bénéfice de la forêt et du corps social. Cela sans déroger aux règles de principes de neutralité, d’égalité, de disponibilité, d’écoute, de service et de désintérêt qu’une telle fonction impose. C’est important de rappeler qu’en tant que fonctionnaire, en conscience, il est possible de dire non. Néanmoins je partage aussi un sentiment de regret quand je vois comment le service public, à l’image d’autres secteurs, dérive vers une perte d’imaginaire. Ce parcours a aussi été sujet à des moments de solitude, de difficultés, de conflits hiérarchiques et de perte de sens, qui laissent une certaine amertume au vu de l’énergie dépensée et des animosités ressenties…</div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="640" data-original-width="960" height="426" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhCfDqRbEaggl2wcp_p-LAfBUaohOkSVpod0xxDO_8vrynho17LfCNH9yaX_I5WX0PAHUsh3kceIe8nycq4e5p9ZUxFg418AsnR4miV0-BqYvJk8_nvxD_p0WC_5lyRnkFp1igF5gsX4aOLdBy4ZeId90FiTvwoD0eyuPKaRmfCp1Zn7yxgE1C5a2hvaAEt/w640-h426/loez0.webp" width="640" /></div><span style="font-size: x-small;">[Loez]</span><br /> </div><div style="text-align: left;"><b><i><span style="color: #ff00fe;">Que souhaiteriez-vous transmettre à celles et ceux qui ont pu se retrouver dans les moments de tension et d’émancipation que vous avez traversés ? </span></i></b></div><div style="text-align: left;"> J’ai eu la sensation de tirer progressivement un fil d’Ariane, celui d’une composition forestière marquée par des engagements successifs. La rencontre avec le Snupfen, et avec l’altérité en général, a en ce sens été précieuse. Aujourd’hui, <b>s’engager syndicalement ou dans une association naturaliste par exemple, c’est croire en quelque chose</b>; ce qui devient de plus en plus indispensable à mon sens. <span style="color: red;">Au fond des bois une émancipation s’organise dans l’ombre</span>. Elle trouve des relais externes essentiels dans les différents collectifs et réseaux de lutte que tissent entre elles des associations comme le RAF, Canopée-Forêt vivante, SOS Forêts, les syndicats forestiers et de nombreux collectifs citoyens qui maillent la France. À ces résistant·es qui prennent la relève, si l’on peut les appeler ainsi, je peux dire que tout ce qui a contribué à construire ce parcours, à faire des pas de côté et découvrir de nouveaux sujets et de nouvelles personnes, a été stimulant et intéressant. J’en retiens trois points principaux. En premier, le goût de l’écriture et de la lecture. À mon arrivée à Rambouillet, j’ai trouvé dans les combles de la maison forestière les livrets d’ordre du poste. Le premier datait de I840. Sur le moment, je n’ai pas fait attention à la signification de cette date, hormis son ancienneté. Ce n’est que bien plus tard que j’ai réalisé que <b>pour être garde forestier·e en I840, il fallait savoir lire et écrire !</b> Ce qui est essentiel pour donner une chance à son envie de découverte. </div><div style="text-align: left;"> Ensuite, la nécessité d’observer empiriquement la forêt, de s’imprégner de sa complexité et de la transmettre : littéralement, savoir lire une forêt ! Les forestier·es sont des gens du dehors<span style="color: #2b00fe;"><b>25</b></span>, qui sont bien placé·es pour faire vivre cette attention, dont l’histoire est aussi celle de savoirs et savoir-faire qui font partie de ce que pourrait être une forêt vivante. Enfin, les sorties à l’extérieur, la rencontre des collectifs en lutte, le fait de pouvoir se sentir concerné·es par leurs revendications. C’est aussi comme cela que se forme la transversalité forestière, où la transmission prend tout son sens politique. Ces points sont pour moi la source d’une forme de joie, qui s’apparente sans doute à ce que Carla Bergman et Nick Montgomery ont défini comme la joie militante<b><span style="color: #2b00fe;">26</span></b> : «<i> Cet affect puissant, émancipateur, qui rend capable d’affecter mais aussi d’être affecté, d’avancer et de créer des brèches dans des moments qui ne nous conviennent pas, et qui incite à la transformation individuelle et collective.</i> »</div><div style="text-align: left;"><br /></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">I. <i>Revue forestière française</i>, vol. 14 n° 6, n° spécial, 1962; CAUWET Jean et al., France, <i>Ta forêt fout le camp</i>, Stock, I976; DEVÈZE Michel, I982. «<i> La forêt et les communautés rurales, XVI<sup>e</sup> - XVIIII<sup>e</sup> siècles </i>», Paris, publication de la Sorbonne XXVIII ; <i>Groupe d’histoire des forêts françaises</i>, GHFF,<i> Jalons pour une histoire des gardes forestiers</i>, Paris, Institut d’histoire moderne et contemporaine, CNRS, — Laboratoire d’économie forestière et agricole, INRA; LEFEBVRE Raymond et al.,<i> Les Eaux et Forêts du XII<sup>e</sup> au XX<sup>e</sup> siècle,</i> CNRS éditions.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">2. Le triage est une unité territoriale qui regroupe plusieurs parcelles sur un massif et dont la gestion est attribuée à un forestier [ndlr].</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">3. Syndicat national unifié des personnels des forêts et de l’espace naturel [ndlr].</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">4. Le CHSCT est une ancienne institution représentative du personnel dans l’entreprise ou l’administration publique. <a href="https://www.inrs.fr/demarche/cssct/ce-qu-il-faut-retenir.html">Depuis le Ier janvier 2020</a>, c’est le CSE et la commission santé sécurité et conditions de travail, CSSCT, — si elle existe — qui exercent ces missions.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">5. Pour un aperçu, voir notamment DEJOURS Christophe, I980. <i>Travail, usure mentale : essai de psychopathologie du travail</i>, Bayard; BÈGUE Florence et DEJOURS Christophe, 2009. <i>Suicide et travail : que faire ?</i> Presses universitaires de France.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">6. BERQUE Augustin, I995. <i>Les raisons du Paysage, de la Chine antique aux environnements de synthèse</i>, Hazan. Les civilisations paysagères sont définies selon quatre critères de possession : un nom pour signifier le paysage, des écrits à son propos, des reproductions graphiques, et un « <i>jardin type</i> ».</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">7. TOUZET Georges, I996. « <i>La sylviculture proche de la nature : polémique actuelle, vieux débats </i>». <i>Revue forestière française</i>, vol. 48, p. 23–30.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">8. SUPIOT Alain, 20I5, <i>La Gouvernance par les nombres</i>. Cours au collège de France, 20I2–20I4, Fayard.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">9. Voir le <i>livre blanc SOS forêts publiques</i>, I972.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">I0. En I982 par exemple, 2 000 forestier·es en uniforme défilent à Paris.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">XI. Telle que le projet de<i> Loi forestière </i>de I998, ou<i> l’approche de le gestion par unité forestière </i>en 20I3.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">I2. La maladie de Lyme, ou borréliose de Lyme, est transmise lors d’une piqûre de tique infectée par une borrelia, une bactérie. L’infection peut dans certains cas entrainer une maladie parfois invalidante : douleurs articulaires durables, paralysie partielle des membres… [ndlr].</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">I3. GALLO David, MONFERRAND Lassere et Frédéric, 20I9. « <i>Les aventures de l’enquête militante </i>», Rue Descartes, vol. 96, p. 93–I07.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">I4. De ce colloque a découlé un numéro de la revue <i>Travailler</i>, où figure un article sur le sujet écrit par le Snupfen : DALL'ARMI Dominique, PONS Daniel et TELLECHEA Ramuntcho, « <i>Apports de la psychodynamique du travail aux militants du Snupfen-Solidaires dans leurs pratiques syndicales à l’Office national des forêts </i>», <i>Travailler</i>, vol. 40, n° 2, 20I8, p. I05–I20.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">I5. BALAUD Léna et CHOPOT Antoine, <i>Nous ne sommes pas seuls</i>, 202I, Seuil, p. 220.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">I6. Apparu dans le cadre de la gestion instaurée par le FFN, ce type de maillage tend à devenir la règle depuis la généralisation des têtes abatteuses à partir des années 2000. Il induit pourtant entre I5 % et 25 % de coupe à blanc à l’échelle d’une parcelle.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">I7. Aussi appelée futaie jardinée ou «<i> proche de la nature</i> ».</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">I8. Elle y fut lancée dans les années I980 par l’association Pro Silva.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">I9. Le plan d’aménagement est le document de gestion proposé par l’Office aux communes pour gérer les forêts pour une durée de quinze-vingt ans.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">20. Cavité de petite taille abritant une grande diversité biologique.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">2I. « <i>Un taillis sous futaie, TSF, est un peuplement forestier mixte de taillis, issu d’une multiplication végétative des arbres par rejet sur souche après leur coupe, surmonté d’une futaie. </i>» Sources : <i>Géoconfluences</i>.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">22. Mise en vente des bois déjà abattus, débardés, triés et classés en lots selon une valorisation de qualité des grumes, sur une place de dépôt [ndlr].</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">23. Possibilité donnée par le code forestier à un conseil municipal de réserver une partie des bois de la forêt communale pour l’usage domestique des habitant·es.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">24. J’ai à ce titre bénéficié en 20I4 d’une protection fonctionnelle après réception, dans un cadre de travail, d’une lettre anonyme de menace de mort.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">25. Selon une de ses pistes étymologiques, le mot « <i>forêt</i> » proviendrait du latin foris, littéralement « <i>dehors</i> ».</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">26. BERGMAN Clara et MONTGOMERY Nick, <i>La Joie militante</i>, éditions du commun, 202I.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"> </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"> <b><i><a href=" https://www.revue-ballast.fr/forets-publiques-luttes-collectives-rencontre-avec-le-forestier-daniel-pons/">Sur le Web</a></i></b> </span><br /></div>phphttp://www.blogger.com/profile/08859530369984862702noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4258155080337744506.post-15214688156180227082024-02-20T17:30:00.026+01:002024-02-20T18:03:20.781+01:00HAUTE-MARNE, MARNAY-SUR-MARNE : LE MÂT DE MESURE DU PROJET DE L' USINE ÉOLIENNE EN APPROCHE<div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><b>Précédemment</b></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"> <a href="https://augustinmassin.blogspot.com/2023/07/haute-marne-marnay-sur-marne-un-projet.html">HAUTE-MARNE, MARNAY-SUR-MARNE : UN PROJET D' USINE ÉOLIENNE SE PROFILE À L' HORIZON</a> <br /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"> </span></div><div style="text-align: left;"> Il est intéressant de noter que le porteur du projet a une<b> expérience plus que limitée dans l'éolien <span style="color: #2b00fe;">[i</span></b>]; cela se cantonne, en I6 ans d'existence, à la réalisation d'un seul projet dans la <a href="https://projet-eolien-saint-ambroix.solveo-energie.com/projet/ ">commune de Saint-Ambroix</a>, à 25 km de Bourges, I8. Ce projet mené à bien dans le Cher a ça d'impressionnant, qu'il a <b>implanté 3 éoliennes</b> d'une hauteur maximale de I50 mètres <b>MAIS</b>, d'une<b><span style="color: red;"> puissance nominale unitaire de 5 MW ! </span></b><b><span style="color: #2b00fe;">[ii</span></b>]<b> </b>PETIT MAIS COSTAUD !<br /> En comparaison, cela représente<i> </i><b>une puissance unitaire : <br /></b></div><div style="text-align: left;"><ul style="text-align: left;"><li><b>1½ X plus élevée q</b>ue les éoliennes de l'usine " <i>Vannier Amance</i> ",<b> 3.5 MW</b>, les plus hautes machines du département<b>;</b> <br /></li><li><b>2 X plus élevée</b> que toutes les éoliennes défigurant le département :<b> 2.5 MW</b> ! </li></ul> Cette information soulève la question de savoir<b> si le même modèle sera reproduit à Marnay-sur-Marne ?<br /></b></div><div style="text-align: left;"><b> </b></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><b><span style="color: #2b00fe;">[i</span></b>]. Il est avant tout, à 99.99%, <b>un vendeur d' usines photovoltaïques</b> et essentiellement, dans sa région d'origine. Voir<a href="https://solveo-energies.com/"> son site</a>.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><b><span style="color: #2b00fe;">[ii</span></b>]. Puissance la plus élevée qu’une unité de production peut délivrer; aujourd'hui, la plupart des éoliennes aujourd’hui installées ont une puissance allant <b>de I à 3 MW !...</b> <br /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"> </span> </div><div style="text-align: left;"><b>Que signifie l'installation d' un mât de mesure ?</b><br /></div><div style="text-align: left;"> Installer un mât de mesure dans le cadre d'un projet éolien est une étape cruciale pour évaluer les conditions éoliennes d'un site spécifique. Le mât de mesure, souvent appelé<b> mât anémométrique</b>, est équipé d'instruments de mesure tels que des anémomètres et des girouettes pour collecter des données sur la vitesse et la direction du vent à différentes hauteurs.<br /> L'objectif principal de l'installation de ce mât est de <b>caractériser le potentiel éolien du site pendant une période prolongée : en moyenne une année.</b> Les données recueillies permettent d'évaluer la faisabilité technique et économique d'un projet éolien à cet emplacement précis. Ces informations sont essentielles pour dimensionner les éoliennes, estimer la production d'électricité attendue, et optimiser la disposition des éoliennes.</div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><b>Les démarches administratives</b></div><div style="text-align: left;"> " <i>L’installation d’un mât de mesure est <b>soumise à Déclaration Préalable, DP, de travaux sans permis, à déposer en mairie de la commune d’implantation.</b> Un formulaire Cerfa, n°13404, précisant le type de travaux, <b>la parcelle concernée</b>, etc…, et un dossier complémentaire, comportant plans, photomontage, etc…, sont demandés. <b>La mairie réceptionne la DP et c’est la collectivité compétente en matière d’urbanisme qui l’instruit.</b> Un mât de mesure de vent pouvant constituer un obstacle pour certaines activités aéronautiques, des <b>demandes d’autorisations sont envoyées en parallèle à l’Aviation Civile ainsi qu’à l’Armée de l’Air.</b> La collectivité compétente en matière d’urbanisme et les opérateurs de l’espace aérien ont un délai de 2 mois à compter de la réception de la demande pour s’opposer à la DP, sans quoi elle est tacitement autorisée.<br /> Une fois la <b>DP autorisée, accord tacite ou explicite,</b> les travaux liés à une DP doivent être entrepris dans les 3 ans sans quoi celle-ci n’est plus valable. La DP peut être prorogée deux fois pour une durée d’un an. </i>"</div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><a href=" https://blog.groupevaleco.com/images/medias/00087/flyer-mdm.pdf">Source</a>.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"> </span></div><div style="text-align: left;"><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="632" data-original-width="474" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgB0TKK-mXRJ-u46QXM1ZB5KZBQciycNoaDTwZFCJV02wf0ybuCZquBTW7UZIzM-H4XgWRzkTXzp5rZsx-ZdYEAzj1RwEKIUY-2Y7zoujYR8HLhoTeD7VeGE9yUIIG5I2rry88YZCcGpvbCGWLVQxlgcXERLzQxWtIx3-IFEwtPZWIT0CUZIEkkKuaNoj-Q/w480-h640/mat%20de%20mesure.jpg" width="480" /></div></span></div><span style="font-size: x-small;"><br /> Bientôt près de chez vous !... Photo : <a href="https://vosgesinfo.fr/">Vosges info</a>. <br /></span></div><div style="text-align: left;"><br /></div><div style="text-align: left;"><div class="flex flex-grow flex-col max-w-full"><div class="min-h-[20px] text-message flex flex-col items-start gap-3 whitespace-pre-wrap break-words [.text-message+&]:mt-5 overflow-x-auto" data-message-author-role="assistant" data-message-id="8e9de4d6-b66b-42ab-8592-55b237fe94e4"><div class="markdown prose w-full break-words dark:prose-invert dark"><div style="text-align: left;"> <b>L'étape suivante comprend généralement les phases suivantes :</b></div><ol><li><p><b>Analyse des données éoliennes :</b> les données recueillies par le mât de mesure sont analysées pour évaluer la variabilité du vent en termes de vitesse et de direction. Cette analyse permet de mieux comprendre le potentiel éolien du site.</p></li><li><p><b>Étude de faisabilité :</b> sur la base des données collectées, une étude de faisabilité approfondie est menée pour déterminer si le site est approprié pour le développement d'une usine éolienne. Cette étude englobe des aspects techniques, environnementaux, juridiques et économiques.</p></li><li><p><b>Études d'impact environnemental :</b> des études sont entreprises pour évaluer les impacts potentiels de l'usine sur l'environnement, la faune, la flore, ainsi que sur les communautés locales. Ces études sont souvent requises pour obtenir les autorisations nécessaires.</p></li><li><p><b>Conception préliminaire de l'usine éolienne :</b> en se basant sur les résultats des études, la conception préliminaire est élaborée. Cela inclut la disposition des éoliennes, la capacité prévue, et d'autres aspects techniques du projet.</p></li><li><p><b>Demandes de permis et autorisations :</b> des demandes de permis et d'autorisations sont soumises aux autorités compétentes. Cela peut inclure des permis de construction, des autorisations environnementales, et d'autres approbations nécessaires pour démarrer la construction.</p></li><li><p><b>Financement :</b> une fois les autorisations obtenues, le projet nécessite un financement. Les promoteurs éoliens travaillent souvent avec des investisseurs, des banques ou d'autres partenaires financiers pour obtenir les ressources nécessaires.</p></li><li><p><b>Construction :</b> après avoir obtenu le financement et les autorisations, la construction de l'usine éolienne débute. Cela implique l'installation des fondations, des éoliennes, des infrastructures électriques, etc.</p></li><li><p><b>Mise en service :</b> une fois la construction terminée, l' usine est mise en service. Les éoliennes commencent à produire de l'électricité qui est généralement intégrée au réseau électrique.</p></li></ol><div style="text-align: left;"> Ces étapes peuvent varier en fonction de la région, des réglementations locales et de la spécificité du projet éolien. En général, elles représentent le processus typique de développement d'une usine éolienne, de la collecte des données initiales jusqu'à la mise en service.</div></div></div></div> Sans nul doute qu' à la lecture de ce déroulé, <b>les Marnaysiennes et les Marnaysiens peuvent deviner que le temps sera long et, qu' ainsi, ils peuvent encore s'indigner contre ce dévastateur projet pour leur futur au quotidien ! </b>s'ils le souhaitent, bien entendu !...</div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: right;">php <br /></div><div style="text-align: left;"><b> </b></div><div style="text-align: center;"><b><span style="font-size: large;">*** </span></b><br /></div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"> Le conseil municipal s’est réuni en mairie, mercredi 7 février, sous la présidence de Stéphan Emeraux, maire.<br /> <b> La venue du président de l’Agglomération de Chaumont</b> a été reportée à une date ultérieure.<br /> <b>Étude pour l’assainissement de la commune</b> : l’étude concernant l’assainissement de la commune est lancée. Elle se fera en trois phases : de février à mai, étude de l’existant 2024 ; de mai à octobre 2024, étude et diagnostic des réseaux avec observations en porte à porte de l’ensemble des foyers et courant 2025, phase administrative avec enquête publique.<br /> <b> Convention avec la médecine du travail </b>: le conseil municipal a décidé d’adhérer au service du Centre de gestion qui propose de mettre à disposition son service de médecine du travail. Ses missions et le fonctionnement sont définis à hygiène et la sécurité du travail ainsi qu’à la médecine professionnelle et préventive dans la fonction publique territoriale. Le conseil municipal a autorisé le maire à signer la convention présentée ainsi que tous les documents nécessaires pour cette décision.<br /> <b>Convention d’occupation temporaire avec l’Agglomération de Chaumont pour le service de l’eau de Foulain</b> : afin de pouvoir clôturer les périmètres de protection immédiats de ses sources situées à Marnay-sur-Marne et dites sources Riaux 1 et 2, la commune de Foulain doit réaliser plusieurs opérations nécessitant d’intervenir sur des propriétés de la commune de Marnay-sur-Marne. Il s’agit d’une part de borner les limites de périmètre de protection immédiat. D’autre part, il sera réalisé une coupe forestière afin de préparer le terrain en vue de poser des clôtures de protection des captages d’eau potable de la commune de Foulain. Ces travaux seront encadrés dans le cadre d’une convention d’occupation temporaire avec l’Agglomération de Chaumont. Le conseil municipal a approuvé le projet de convention d’occupation temporaire et a autorisé le maire à la signer.<br /><b> En bref</b><br /> – La suppression d’un poste a été annoncée à l’école de Poulangy. Une réunion est prévue avec l’inspectrice d’académie.<br /> – Le maire a fait part de l’arrêt de la tournée de pain.<br /> – <b><span style="color: red;">Les conseillers ont été informés qu’une demande préalable de travaux a été déposée par la société Solveo Énergie pour l’installation d’un mât de mesures.</span></b><br /><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"> <b><i><a href=" https://jhm.fr/conseil-municipal-letude-dassainissement-de-la-commune-est-lancee/">Sur le Web</a></i></b></span> <br /></div>phphttp://www.blogger.com/profile/08859530369984862702noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4258155080337744506.post-85844550910615545032024-02-19T14:39:00.019+01:002024-02-19T14:51:48.835+01:00FRANCE, NUCLÉAIRE : LE MEILLEUR ALLIÉ HISTORIQUE DU CLIMAT POURRAIT-IL NE PLUS AVOIR LE VENT EN POUPE CAR... TROP CHER ? <b>2023<span style="font-size: small;"> : Bilan du nucléaire</span></b><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> " <i>Selon l’Agence internationale de l’énergie, AIE, l’énergie nucléaire, avec<b> plus de 400 réacteurs en exploitation dans plus de 30 pays, était en 202I</b> (...) <b>la seconde source d’électricité bas carbone </b>dans le monde avec 9,8 % de la production électrique. </i>"</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> " <i>Les enjeux climatiques vont accroître le rôle de<b> l’électricité, dont la production va être multipliée par 2,5 à 3 dans le scénario de neutralité carbone en 2050</b>, Net Zero Emissions, NZE, de l’AIE. Ainsi l’électricité représentera 50 % de la consommation finale en 2050, contre 20 % aujourd’hui. L’énergie nucléaire jouera un « rôle significatif », dans un contexte de forte croissance du solaire et de l’éolien, pour sécuriser la trajectoire de décarbonation à 2050.</i> "</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> " <i>La production d’électricité nucléaire, NZE 2023, fera <b>plus que doubler</b> en passant de 2 700 TWh en 2022 à 6000 TWh en 2050. <span style="color: red;">Sans cette contribution du nucléaire</span>, l’agence indique que l’atteinte de la neutralité carbone serait à la fois plus difficile et plus chère, car il faudrait <b>« repousser les frontières » technologiques sur la possibilité d’intégrer une part importante de renouvelables variables.</b> Ainsi, tout gigawatt de nucléaire non construit demandera <b>3,5 GW de construction d’autres sources</b>, avec un appel accru aux matériaux critiques aussi bien pour la production que pour les réseaux. </i>"</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> " <i><b>En mai 2023</b>, I5 pays de l’Union européenne et le Royaume-Uni, réunis au sein de l’Alliance du nucléaire à l’initiative de la France, ont affiché l’objectif ambitieux de développer un parc nucléaire de I50 GW en Europe pour 2050, contre I00 GW aujourd’hui. Ils ont précisé vouloir engager <b>la construction de « 30 à 45 nouveaux grands réacteurs et le développement de petits réacteurs modulaires : SMR </b></i><b>» </b>"</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> " <i>Selon l’AIEA, en <b>septembre 2023</b>, le monde comprend <b>57 réacteurs nucléaires en construction</b>. Ces réacteurs sont essentiellement des réacteurs de forte puissance. À l’image de ce que connaît le monde spatial depuis maintenant une quinzaine d’années, le nucléaire est porté par une vague d’innovations liée au développement de petits réacteurs modulaires, SMR, et de technologies avancées, AMR, des réacteurs de fission dits « de quatrième génération » ou même de fusion. Ainsi, l’AIEA recensait, <b>en 2022, plus de 70 concepts différents dans le monde entier.</b> Ce mouvement est soutenu par les gouvernements. </i>"</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> " <i>Enfin, le monde de la fusion nucléaire a connu <b>en 2022 une année record avec une vague d’investissements de 6,I milliards de dollars</b>, selon le troisième rapport annuel de la Fusion Industry Association : FIA.</i> " <br /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">Source : Société française d’énergie nucléaire, Sfen, <a href=" https://www.sfen.org/wp-content/uploads/2023/10/Rapport-monde-v2.0-def.pdf"><i>La relance du nucléaire dans le monde</i></a>, Édition 2023, p. I9-2I.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> </span><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="408" data-original-width="909" height="288" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhufhnx-P8wSNCotbhA0-GTvuKxd2rfTuWF1U3OUrFGP22EoS4yZ55FUDA8lEl9oXtkvYJTH-qs23IpzhjOqimje3qgNz8yxlnkhhoUX-Mugw1r2HR1uTsv-yY3gwRqWM9DHOcdCMVQe3-1Pr2tz7xd5YrMA9qxTq93H5gdUzj3KOjVnpEzGYMGzTCuX-YW/w640-h288/Screenshot%202024-02-19%20at%2014-36-07%20Rapport-monde-v2.0-def.pdf.png" width="640" /></div></span></div><span style="font-size: small;"><br /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> </span></div><div style="text-align: left;"><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="402" data-original-width="198" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgmxKUd5HoVysnnJjzBLWZlBsklDPYBs0locCDNCbsd-CRKVlBETvcVeZlEZETDuyvVPphnhX574nKz7INmaTulhhwgybabD7eypSRsx9hRgz_Zd4_brrbnQ9gcpNYFBwYbAXwEvSUEDkXNPFOyvAcxskbaBqLkTpHxFcXOQTErUETsU_7yqr0fchveFFtf/w316-h640/Screenshot%202024-02-19%20at%2014-36-30%20Rapport-monde-v2.0-def.pdf.png" width="316" /></div></span></div><span style="font-size: small;"><br /> </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> De quoi rester un tant soit peu optimiste pour le climat et donc, pour nous et les autres à venir, non ?</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> </span></div><div style="text-align: right;"><span style="font-size: small;">php<br /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"><br /></span></div><div style="text-align: center;"><b><span style="font-size: large;">***</span></b><br /></div><h2 style="text-align: left;"> LA RÉGULATION DU PRIX DE L’ÉLECTRICITÉ EST-ELLE DANS UNE IMPASSE ? SI OUI, POURQUOI ? <br /></h2><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"> Rappelons que l’on est <b>face à trois objectifs majeurs, antagonistes </b>avec la question de la régulation des prix de l’électricité.</div><div style="text-align: left;"><ul style="text-align: left;"><li><b>EDF qui, bien que possédée par l’État à I00%</b> souhaite être une «<i> entreprise comme une autre</i> » selon l’expression de son PDG,[<i> <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Luc_R%C3%A9mont ">RÉMONT Luc</a>, 2022</i>] donc avoir une liberté commerciale la plus grande possible, pour maximiser ses profits, se désendetter, financer son nucléaire et, ne l’oublions pas, ses ENR : EDF est un gros acteur de l’éolien et du solaire, mais aussi des ENR à l’aval avec Dalkia, l’État actionnaire pourrait partager cet objectif…</li></ul>Mais l’électricité n’est pas un produit « <i>normal </i>» : <ul style="text-align: left;"><li>Elle est <b>un bien de première nécessité pour bien des ménages</b>, c’est la composante de base; malgré le bouclier tarifaire, la hausse artificielle de l’électricité en 2022 a été une catastrophe pour bien des ménages dans un contexte d’inflation.</li><li>Elle est<b> un facteur de compétitivité pour les entreprises</b>, petites, moyennes et grosses ;<span style="color: red;"> 0,5% des entreprises, les électros intensifs, pèsent pour 50% de la consommation</span> : l’électricité est donc un facteur clef de la réindustrialisation décarbonée de la France; le nucléaire français a été la hantise de l’industrie allemande !</li><li>Elle est <b>un facteur clef de la décarbonation de l’économie</b> : la transformation des usages fossiles en usages de l’électricité en est une des clefs; <b>cela ne peut se faire que si l’électricité est moins chère que les énergies fossiles qu’elle entend remplacer !</b> On l’oublie trop souvent ! À la<b> fin des années 90</b>, les transferts massifs du pétrole et du gaz vers l’électricité se sont arrêtés parce que les prix du pétrole et du gaz avaient fortement baissé et que le passage à l’électricité n’était plus compétitif : TRI <i>[Taux de Rentabilité Interne</i>] trop long.</li></ul></div><div style="text-align: left;"> <b>La France a accepté, on ne lui a rien imposé</b>, les directives européennes sur la concurrence dans l’électricité et le gaz, et la fin du monopole d’EDF : mais pour des raisons idéologiques, le nucléaire est resté un monopole d’EDF, de plus en plus inefficient puisqu’ EDF, sous-performe en exploitation comme en construction <b>depuis 2005 : date de mise en bourse. <br /></b></div><div style="text-align: left;"> Voilà le tableau général très compliqué qui permet d’approcher la question de la régulation des prix du nucléaire !</div><div style="text-align: left;"> EDF a « <i>négocié</i> » dans un bras de fer avec l’État un système qui repose sur quatre points principaux, pour ce que l’on en sait :</div><div style="text-align: left;"><ul style="text-align: left;"><li><b>Un «<i> prix cible</i> » autour de 70€/MWh</b>, censé permettre, à minima, le financement du parc : prolongation du parc actuel + construction des nouveaux réacteurs EPR.</li><li><b>Une liberté commerciale</b> : le PDG a parlé de «<i> commerçant responsable </i>» comme revendication majeure pour EDF. Ce n’est pas idiot, sur le papier, puisque, bien évidemment, <b>le prix, y compris du nucléaire, varie selon différents paramètres</b> : forme de la courbe de charge, durée d’utilisation de la puissance appelée, base, pointe, etc., durée du contrat et lissage du prix / prix de marché… etc.</li><li><b>La possibilité, en lieu et place de l’ ARENH, de négocier des contrats de long terme</b>, 5, I0, I5 ans…, avec à la fois ses concurrents, dont <i>Total Énergies</i>, très partisan par construction de la liberté du commerce, et ses gros clients;</li><li><b>L’engagement, moral ?, de « <i>stabiliser </i>» les ventes aux particuliers</b>, sans que l’on sache très bien comment seront demain calculés les Tarifs Régulés de Vente aux particuliers [<i>TRV</i>], proposés par la CRE à l' État.</li><li><b>Un système de liberté de vente « <i>en gros</i> »</b> avec semi-contrat pour différence : pas de prix plancher, mais un prix plafond et un <b>prélèvement croissant de l’État, jusqu’à 90%, si le prix de vente dépasse 110€.</b> Le surplus prélevé par l’État étant redistribué au consommateur via une subvention à postériori… sur quels critères ? : une belle usine à gaz bureaucratique en perspective !</li></ul></div><div style="text-align: left;"> Tout le monde a pensé, avec cette régulation, éviter la crise des prix «<i> vers le haut </i>», l’envolée délirante des prix de 2023 sur un <b>marché de l’électricité spéculatif, rendu dépendant du prix du gaz</b> à cause :</div><div style="text-align: left;"><ol style="text-align: left;"><li>de l’arrêt de l’achat de gaz russe;</li><li>de la crise du nucléaire français;</li><li>des sur réactions des traders sur les prix à terme !</li></ol></div><div style="text-align: left;"> <b>Est-ce que personne n’a pensé à l’inverse ? </b>Telle est la question que l’on peut se poser. On a l’impression qu’EDF n’a pas pensé au fait que le prix de marché de l’électricité descendrait progressivement en dessous de 70 €/MWh, soit en dessous du prix cible pour le nucléaire. Kpler [<i>fondée en 20I4, elle développe des solutions de transparence dans le domaine des matières premières, par exemple le butane ou propane, LPG, le gaz naturel, LNG, d’autres produits raffinés et dérivés du pétrole, les minerais, etc.</i>] prévoit <b>pour 2026 des prix en dessous de 65€</b>. Laissons-lui la responsabilité de ces prévisions, mais cela veut dire que des acteurs de marché ne sont plus sur des tensions fortes, mais sur une détente forte !</div><p style="text-align: left;"><br /><img height="366" src="https://substackcdn.com/image/fetch/w_1456,c_limit,f_auto,q_auto:good,fl_progressive:steep/https%3A%2F%2Fsubstack-post-media.s3.amazonaws.com%2Fpublic%2Fimages%2F00281bb0-ca47-467d-8b39-4541360a840e_1852x1058.jpeg" width="640" /><br /><br /></p><div style="text-align: left;"> En effet, on constate sur les marchés que les facteurs de tension sont derrière nous de manière spectaculaire !</div><div style="text-align: left;"> - <b>L’approvisionnement gaz</b>, GNL, est redevenu normal et les prix du gaz se sont fortement détendus. POUYANNÉ Patrick [<i><a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Patrick_Pouyann%C3%A9">PDG de Total Énergies</a>, 20I5</i>] a été très clair.</div><div style="text-align: left;"> - <b>La consommation d’électricité a baissé</b>, non pas par sobriété auto consentie, mais structurellement, par effet prix : par rapport aux valeurs moyennes historiques,<b> 20I4-20I9</b>, la consommation de l<b>’année 2023</b> est en <b>baisse de 6,9%</b>, ce qui est énorme ! Elle atteint 445 TWh en valeur corrigée, un peu moins en valeur réelle !</div><div style="text-align: left;"> - <b>Ajoutons que le changement climatique</b> semble avoir un impact majeur sur la douceur des hivers; donc un des facteurs de tension majeurs sur le système électrique s’éloigne de plus en plus.</div> <p style="text-align: left;"></p> <img height="336" src="https://substackcdn.com/image/fetch/w_1456,c_limit,f_auto,q_auto:good,fl_progressive:steep/https%3A%2F%2Fsubstack-post-media.s3.amazonaws.com%2Fpublic%2Fimages%2Fd633dca1-a1c5-419b-a0be-bb8e5402fc73_1200x627.jpeg" width="640" /><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"> - <b>Enfin, last but not least</b>, <i>[enfin et surtout</i>] : “ <i>Les productions éolienne et solaire ont atteint en 2023 des niveaux records : 50,7 TWh pour l’éolien et 2I,5 TWh pour le solaire photovoltaïque </i>", RTE. Or, la consommation française pourrait presque être fournie par un parc nucléaire tournant « <i>normalement</i> » autour de 430/440 TWh, sans sous-performer comme depuis plus de dix ans : sans prendre le problème des CSC [<i>corrosion sous contrainte</i>] comme paravent ! </div><div style="text-align: left;"> <img height="333" src="https://substackcdn.com/image/fetch/w_1456,c_limit,f_auto,q_auto:good,fl_progressive:steep/https%3A%2F%2Fsubstack-post-media.s3.amazonaws.com%2Fpublic%2Fimages%2Fe7d38ce2-b9ae-40c7-ade9-5fe3ff5d71df.tif" width="640" /></div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"> - Rappelons également, que <b>le nucléaire ce sont 80% de coûts fixes </b>: si vous produisez plus, revenons au niveau des meilleures années : 430TWh, <span style="color: red;">le prix moyen du nucléaire baisse de I0€ environ, voire peut-être plus.</span></div><div style="text-align: left;"> Donc, on peut se demander légitimement si l’État et EDF ont bien pesé les tenants et les aboutissants structurels du marché orienté, semble-t-il durablement à la baisse ?</div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><b>EDF aurait-elle dû « <i>accepter</i> », ou réclamer, un vrai CFD [<span style="color: #2b00fe;">i</span>], avec un prix plancher ?</b></div><div style="text-align: left;"> En théorie oui, bien sûr car il est démontré depuis longtemps que <span style="color: red;">le marché «<i> energy only </i>» tel qu’organisé actuellement n’est pas capable de financer des actifs longs sans garantie de prix sous une forme ou sous une autre.</span> Il en va pour le nucléaire comme pour les ENR, éolien surtout, où<b> les coûts fixes sont prépondérants, donc le coût du capital est critique</b> : sans garantie de prix, la prime de risque sur le coût du K est trop élevée, et le prix devient exorbitant. Le prix du nucléaire peut varier du simple au double selon le coût du K !</div><div style="text-align: left;"> <b>Mais pour EDF, il y a l’enjeu « <i>Bruxelles</i> », donc DG Comp</b>.<span style="font-size: x-small;">[<b><span style="color: #2b00fe;">ii</span></b>]</span> EDF reste, en France, un monopole sur le nucléaire. Il faut appeler un chat, un chat ! Il est probable qu’une garantie de prix, donc de revenu, minima sur ce monopole ferait ressortir des projets comme Hercule,<span style="font-size: x-small;">[<b><span style="color: #2b00fe;">iii</span></b>]</span> enterré à grands frais, et jugé inacceptables par l’entreprise. Notons qu’Hercule, qui maintenait de fait le monopole sur le nucléaire, ne résolvait pas le principal problème : <b>la mise en tension par la concurrence d’EDF qui sous-performe à la fois en exploitation et en construction du nucléaire !</b></div><div style="text-align: left;"> Donc il semble que dans la tête d’EDF, le filet de sécurité du prix minima d’un CFD pour le nucléaire ne pouvait exister !</div><div style="text-align: left;"> <b>EDF et l’État sont donc, actuellement, probablement dans une impasse.</b></div><div style="text-align: left;"> En effet, comme le soulignait récemment la presse, il semble qu’EDF n’arrive pas à négocier des contrats de LT [<i>long terme</i>] avec ses « <i>gros</i> » clients. Peut-on s’en étonner ? Non ! Pour deux raisons.</div><div style="text-align: left;"> - <b>Le passage de 42€/MWh à 70€</b> a été jugé par de nombreux acteurs comme prédateur, trop élevé, même si le calcul, économique ?, semble le justifier pour une sous-production de 390TWh !</div><div style="text-align: left;"> - <b> Nombreux sont les acteurs qui savent analyser le marché</b>, <b>ses tensions</b> : autant, la crise politique du gaz liée à la dépendance confiante et stupide de l’Allemagne à la Russie, a surpris tout le monde, autant maintenant, comme le dit justement Pouyanné, le nécessaire a été fait, et bien fait, pour corriger le tir !</div><div style="text-align: left;"> On ne voit pas comment EDF échapperait à suivre le marché… même s’il est bas et ne permet pas de financer, selon elle, la prolongation de son parc et le nouveau nucléaire. À mon sens, et je ne suis pas le seul à le penser, <b>la politique du nucléaire rare pratiquée par EDF depuis sa mise en bourse est une erreur.</b></div><div style="text-align: left;"> <span style="color: red;">Trop cher, le nucléaire risque de faire défaut au moment où cela devrait être son heure de gloire pour la réindustrialisation de la France et la lutte contre les fossiles, donc les émissions de CO2.</span></div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">[<span style="color: #2b00fe;"><b>i</b></span>]. " <i>contract for difference</i> " ou " <i>contrats pour la différence</i> "; " <i>produits financiers qui permettent de parier sur les variations à la hausse ou à la baisse d’un « actif sous-jacent » sans jamais le détenir. En effet, lorsque vous passez des ordres sur les CFD, vous négociez sur un produit « dérivé ». Cela signifie que vous n'êtes pas propriétaire des valeurs sur lesquelles vous spéculez. </i>" <a href="https://www.amf-france.org/fr/espace-epargnants/comprendre-les-produits-financiers/produits-complexes/cfd">Source</a>. <br /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">[<b><span style="color: #2b00fe;">ii</span></b>]. " <i>Directorate-General for Competition</i> " ou " <i>Direction générale de la concurrence</i> ", " <i>est l’instance de la Commission européenne responsable, en collaboration avec les autorités nationales, d’appliquer les règles européennes de concurrence, définies dans les articles I0I à I09 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne.</i> " <a href="https://ec.europa.eu/competition/elojade/isef/index.cfm ">Source</a>. <br /></span></div><div style="text-align: left;">[<span style="font-size: x-small;"><b><span style="color: #2b00fe;">iii</span></b>]. " <i>Le projet Hercule semble motivé par deux objectifs apparents. Le premier est celui de mettre fin au mécanisme ARENH, qu'EDF juge " asymétrique ", grévant ses recettes, et l'empêchant de financer son projet industriel. Le second, arrivé ultérieurement, est celui d'éviter la mise en concurrence des concessions hydroélectriques demandée par l'Union Européenne. Derrière ces objectifs, un projet " Hercule " dont les contours ne se recoupent pas complètement.</i> " Voir<b><i> <a href="https://blogs.mediapart.fr/francois-dos-santos/blog/141220/edf-pourquoi-le-projet-hercule-qui-la-faute">EDF :</a></i></b><a href="https://blogs.mediapart.fr/francois-dos-santos/blog/141220/edf-pourquoi-le-projet-hercule-qui-la-faute"> <i><b>Pourquoi le projet Hercule ? À qui la faute ?</b></i></a> <br /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><br /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"> <b><i><a href="https://rauxjf.substack.com/p/la-regulation-du-prix-de-lelectricite?publication_id=276906&post_id=141803251&isFreemail=true&r=1pic5z"> Sur le Web</a> </i></b><br /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"> </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"> </span><br /></div>phphttp://www.blogger.com/profile/08859530369984862702noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4258155080337744506.post-47254079829688517432024-02-19T10:18:00.018+01:002024-02-19T15:03:00.394+01:00AUSTRALIE, TRANSITION ÉNERGÉTIQUE : LA PRODUCTION CHARBONNÉE INDONÉSIENNE DU NICKEL CRÉÉE LE CHÔMAGE DES MINEURS VERTUEUX DE NICKEL WEST <div style="text-align: left;"> "<i> L'essor éolien et solaire a fait<b> grimper en flèche les prix de l'électricité</b>, entraînant dans son sillage la lente disparition de l'industrie minière australienne. Les plus touchés sont les mineurs de nickel, qui sont licencier massivement. La raison en est très simple : <b>les prix de l'électricité en Australie sont exorbitants par rapport à ceux de l'Indonésie.</b> Grâce à une énergie au charbon fiable et bon marché, les mineurs de nickel indonésiens et leurs procédés ont écrasé leurs concurrents, principalement des opérateurs basés en Australie comme BHP.</i> <span style="font-size: x-small;">[" <i>Broken Hill Proprietary Company</i>, abrégé en BHP, est créé <b>en I885 </b>par William Jamieson pour exploiter le gisement de Broken Hill en Nouvelle-Galles du Sud. <b>En I9I5</b>, elle commence à produire de l'acier avec des usines situées principalement à Newcastle, toujours dans la Nouvelle-Galles du Sud. Elle devient la plus grande entreprise australienne. En 2006, elle est la plus grande entreprise minière du monde et est considérée, avec <i>Anglo American</i> et<i> Rio Tinto</i>, comme une entreprise minière intégrée verticalement. Elle possède des installations minières et de traitement dans 25 pays, employant 47 000 personnes. (...) "; <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/BHP_Group">sur le Web</a>] </span><i>Les mineurs de nickel australiens crient au scandale. Pourtant, nombre d'entre eux, dont BHP, ont <b>longtemps défendu l'idée d'émissions nettes nulles de gaz d'oxyde de carbone</b>, estimant sans doute que la grande transition offrait la possibilité de vendre davantage de minéraux à des prix plus élevés : y compris les matériaux nécessaires à la fabrication des batteries au lithium, des panneaux solaires, des turbines éoliennes et des véhicules électriques. Aujourd'hui, <span style="color: red;">ils sont dévorés par les conséquences de leurs propres signaux de vertu.</span><br /> Comme l'explique Matt Canavan, sénateur national du Queensland, les Australiens peuvent se réjouir de tirer, occasionnellement, leur énergie du soleil et de la brise, ou ils peuvent avoir une industrie minière et de traitement des minerais compétitive et de classe mondiale. Mais elle ne peut pas avoir les deux. </i>"</div><div style="text-align: left;"> <span style="font-size: x-small;"><i> <a href="https://stopthesethings.com/2024/02/19/without-cheap-reliable-power-australias-mineral-resources-aint-worth-a-nickel/">Sur le Web</a></i></span> <br /></div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="576" data-original-width="800" height="460" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgjcJtLbVg-VapBrEC5avqDK9KQK1K5mU3IrNq0DqX2S9FwHpcss4Fe27Ey8LS4OVpT5tyIxhsloP5i7hlpcOogQ4F98VJuhwJqTz-NlsB9-QKfvcqvJmn6u7Od7CcqfmUo6F0O09gut5hJXLWkJrKTIBTXUgxGZdRuQxVt1cm5MUhRT7adhsf-y0x1UQCn/w640-h460/Carte_des_%C3%A9tats_australiens_copie.png" width="640" /></div> <span class="mw-mmv-source-author"><span class="mw-mmv-author mw-mmv-source"><span style="font-size: x-small;">AUSTRALIE. Source : I, <a href="https://commons.wikimedia.org/wiki/User:Berichard" title="User:Berichard">Berichard</a></span></span></span></div><div style="text-align: right;">php</div><div style="text-align: right;"><br /></div><div style="text-align: center;"><b><span style="font-size: large;">***</span></b><br /></div><h2 style="text-align: left;">Sans combustibles fossiles, le nickel ne vaut pas un rond de laiton</h2><div style="text-align: left;"> <div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="361" data-original-width="862" height="268" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEixrspsU9wT-mLSpIK95rImLFrlKUEEYZod2WmY1nHOy8RTJ9giNdZ4ep04aYzGWXoVIeVEEKdli8Z06MX1-gVaeHDd0UGZLD4bGa1K53_MW0RfLF_7vOXHPqfC6ZkwtSSxJzV79fVV5VwgIiPuf10imZkpIx-ZuhZjJ8ipyo4tpO8b_JLv1wQqR_uMKE38/w640-h268/aboriginal-workers.webp" width="640" /></div><span style="font-size: x-small;">Grâce à l'effondrement des prix de l'électricité, les emplois régionaux bien rémunérés ont disparu à jamais.</span></div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"> L'ouest de notre pays est le théâtre d'une tragédie économique dont on ne parle pas assez et qui pourrait être évitée.<br /> <b> Un millier de mineurs de nickel ont déjà perdu leur emploi et 3 000 autres risquent de subir le même sort</b> après que BHP a annoncé cette semaine qu'elle pourrait mettre en veilleuse l'ensemble de ses activités dans la région de Nickel West. De nombreuses autres petites entreprises et travailleurs de la ville de Kambalda, à 600 km à l'est de Perth, sont également menacés de ruine économique.<br /> Ces Australiens qui travaillent dur ne devraient pas perdre leur emploi ou leur entreprise. Mais grâce à l'inaptitude, à la naïveté et à la lâcheté de nos dirigeants miniers et politiques, nous risquons de <b>perdre toute une industrie australienne au profit de l'Indonésie. </b></div><div style="text-align: left;"> Nickel West est l'une des plus belles réussites des pionniers de notre pays. Dans les<b> années I960</b>, un Estonien émigré en Australie, Sir Arvi Parbo, a réalisé un exploit surhumain. En I8 mois seulement, lui et son équipe de la<i> Western Mining Corporation</i> ont construit une mine, une raffinerie, une ligne de chemin de fer et une ville, et ont livré du concentré de nickel au Japon. L'équipe de Parbo a dû travailler rapidement car le boom des prix du nickel dans les années 60 a été de courte durée, les fournisseurs de nickel du monde entier étant en concurrence pour répondre à la demande croissante d'acier inoxydable.<br /> En vertu de notre réglementation minière byzantine, nous n'aurions pas fini de compter les arbres pour l'étude environnementale obligatoire en I8 mois. En effet, <b>Parbo a déclaré plus tard qu'il n'aurait jamais construit sa mine de nickel dans les conditions réglementaires d'aujourd'hui.</b></div><div style="text-align: left;"> Comme dans les<b> années 60</b>, <span style="color: red;">les prix du nickel ont explosé ces dernières années, cette fois sous l'impulsion des véhicules électriques</span> : le nickel est utilisé dans les batteries. Le directeur général de BHP, Mike Henry, a déclaré au <i>Financial Times</i> en 202I qu'il souhaitait pondérer "<i> le portefeuille en faveur des matières premières d'avenir telles que la potasse, le cuivre et le nickel</i> ".<br /> <b>L'Australie et l'Indonésie possèdent les plus grandes réserves de nickel. </b>BHP a soutenu le nickel australien parce que les réserves de latérite de l'Indonésie ont une teneur en nickel plus faible et nécessitent donc plus d'énergie pour être extraites. Dans le meilleur des mondes verts imaginé par BHP,<b> les clients soucieux du climat allaient préférer conduire un véhicule électrique</b>, — rempli de nickel australien propre et vert, —pour se rendre à leur prochaine manifestation de la Rébellion contre l'extinction. L'évaluation de BHP semblait sûre lorsque l'Indonésie s'est engagée à des émissions nettes nulles lors de la conférence sur le climat de Glasgow à la fin de 202I.</div><div style="text-align: left;"> <b>L'année suivante, l'Indonésie a augmenté sa consommation de charbon d'un pourcentage stupéfiant de 32 %</b>, soit suffisamment de charbon pour alimenter cinq grandes centrales électriques au charbon. L'Agence internationale de l'énergie a récemment noté que "<i> la production de nickel indonésienne est devenue un moteur important de la demande de charbon</i> ". L'Indonésie a augmenté sa production de nickel à un rythme annuel de plus de 50 % l'année dernière. Prabowo Subianto, qui a remporté les élections présidentielles indonésiennes cette semaine, a promis de poursuivre les politiques du gouvernement de Joko Widodo en matière de nickel, et même de les étendre à la bauxite et au cuivre.<br /> Il est embarrassant que nos chefs d'entreprise puissent <b>se laisser berner à ce point par les discours creux d'une conférence sur le climat.</b> <span style="color: red;">Des milliers d'Australiens perdront leur emploi parce que l'Indonésie construit des centrales électriques au charbon et que nous ne le faisons pas.</span><br /> Nos dirigeants politiques sont donc eux aussi complices de cette pagaille. Nos gouvernements fédéral et d'État restent les bras croisés et laissent les autres pays nous prendre pour des imbéciles. <b>D'autres pays sont loin de respecter leurs engagements en matière de climat</b>, alors que nous les honorons à la lettre. Nous sommes en train de perdre notre industrie manufacturière à cause du <b>virus de l'esprit net-zéro qui trompe les gens en leur faisant croire que l'Australie peut, à elle seule, changer la température du globe.</b></div><div style="text-align: left;"> Pour remuer le couteau dans la plaie, <b>le gouvernement travailliste a imposé une taxe carbone sur le nickel australien</b> en juillet de l'année dernière : ce que l'on appelle le mécanisme de sauvegarde. Il est peut-être trop tard pour sauver les emplois dans le secteur du nickel australien, mais le moins que les travaillistes puissent faire serait d'exempter tardivement l'industrie australienne du nickel de sa taxe carbone. Certains de mes collègues libéraux et nationaux et moi-même avons écrit à la ministre des ressources pour lui demander de le faire immédiatement.<br /> Lorsqu'il est arrivé au pouvoir, le parti travailliste a axé <b>sa politique minière sur les minéraux dits critiques, ou stratégiques, dont fait partie le nickel. </b>Le parti travailliste n'a rien fait pour attirer de nouveaux investissements dans le charbon, le pétrole ou le gaz : qui représentent pourtant plus de la moitié de nos exportations minières. La promesse, aujourd'hui rompue, des travaillistes aux travailleurs des industries des combustibles fossiles était que <b>ce n'était pas grave si vous perdiez vos emplois parce qu'il y aurait beaucoup d'autres emplois dans le nickel et d'autres industries minérales critiques.</b><br /> En tant que ministre des ressources en 20I9, j'ai élaboré la première stratégie nationale en matière de minéraux critiques et j'ai signé le premier accord avec les États-Unis dans ce domaine. Nous devons développer ces industries, mais pas au détriment de nos secteurs du charbon, du pétrole et du gaz. De toute façon,<b> nous ne développerons pas les minéraux critiques si nous ne disposons pas d'un approvisionnement énergétique abordable et fiable. </b>L'exploitation minière, en particulier l'exploitation des minéraux critiques, nécessite beaucoup d'énergie.</div><div style="text-align: left;"> Il y a une raison pour laquelle BHP ne propose pas de <span style="color: red;">maintenir Nickel West ouvert en convertissant tous ses besoins en énergie en énergie éolienne, solaire et en batteries.</span> En effet, les énergies renouvelables ne sont pas moins chères que les centrales au charbon. <span style="color: red;">L'argument selon lequel " <i>les énergies renouvelables sont la forme d'énergie la moins chère</i> " vient d'être testé dans le monde réel et a lamentablement échoué.</span><br /> La politique minière du gouvernement travailliste, qui consistait à mettre tous les œufs dans le même panier, a été un échec retentissant. Même l'administration Biden ignore ses promesses en matière de climat. <b>L'année dernière</b>, <b>les États-Unis ont atteint un niveau record de production de pétrole et ils doublent leur capacité de production de gaz naturel liquéfié au cours des cinq prochaines années.</b> L'année dernière, les États-Unis ont dépassé l'Australie en tant que premier exportateur de GNL. Les États-Unis ont eu l'intelligence de profiter des prix élevés du pétrole et du gaz après la guerre en Ukraine pour attirer les investissements. Le gouvernement travailliste actuel a repoussé les investisseurs en gaz en imposant des contrôles de prix draconiens et des formalités administratives.<br /> <b>Si le gouvernement australien avait plutôt déroulé le tapis rouge pour le gaz</b>, les mineurs de nickel licenciés auraient au moins pu trouver d'autres emplois en Australie occidentale. Malheureusement, avec la chute des prix du gaz, nous avons raté le coche : du GNL. Le lithium, l'autre grand espoir des minéraux critiques, est également confronté à un effondrement des prix.</div><div style="text-align: left;"> <b>Le pire péché à l'origine de ce gâchis est la lâcheté</b>. Une grande partie de l'élite politique et du monde des affaires sait à quel point l'objectif de l'énergie nette zéro est déraisonnable. Mais peu d'entre eux le disent publiquement. Ils craignent de perdre leur emploi, même si leur lâcheté coûtera l'emploi de beaucoup d'autres.<br /> <b>Le moins que les patrons puissent faire serait de partir en même temps qu'ils licencient des milliers de leurs employés</b>. Ce serait la chose honorable à faire plutôt que de faire payer le prix de leurs erreurs à leurs propres travailleurs. Cela permettrait également de rendre des comptes et de s'assurer que nos prochains dirigeants sont plus Arvi Parbo qu'Anthony Albanese.</div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">CANAVAN Matt, <i>The Australian</i>, 7 February 2024.</span></div>phphttp://www.blogger.com/profile/08859530369984862702noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4258155080337744506.post-37248620944658596112024-02-19T09:20:00.002+01:002024-02-19T09:20:51.139+01:00ALLEMAGNE, ENERGIEWENDE : UN APPEL À L' AIDE DE LA FILIÈRE ÉOLIENNE À L' ADRESSE DE L' ÉTAT<div style="text-align: left;"> <b>Quel est le message de ce chef d'entreprise ?</b> Il affirme que la filière des énergies renouvelables, en particulier celle des éoliennes, n'est pas viable. Cependant, il suggère que les États peuvent changer la donne en assurant le succès financier des entrepreneurs du secteur. Comment ? En injectant davantage d'argent public de manière massive et en facilitant leurs installations grâce à une nouvelle législation moins contraignante, tout en respectant les principes de l'état de droit. <br /></div><div style="text-align: left;"> Peut-on proposer à Joe Kaeser une autre solution ? Pourquoi ne pas envisager la solution du financement participatif ou crowdfunding ?😉</div><div style="text-align: right;">php <br /></div><div style="text-align: center;"><b><span style="font-size: large;">*** </span></b><br /></div><h2 style="text-align: left;"><span style="white-space: pre-wrap;">La hausse des coûts de l'énergie est inévitable : le patron de <i>Siemens,</i> Joe Kaeser, parle des coûts du tournant énergétique</span></h2><div style="text-align: left;"><br /></div><div style="text-align: left;"><span style="white-space: pre-wrap;"> Joe Kaeser de <i>Siemens Energy</i> souligne que <b>l'énergie verte sera plus chère.</b> Il souligne un écart important entre les promesses politiques et la mise en œuvre effective, notamment dans le domaine de l'énergie éolienne. Kaeser remarque que les gouvernements et les entreprises ne réalisent souvent pas concrètement leurs objectifs en matière d'énergies renouvelables. <b>Il y a un manque de mesures pratiques et de financement nécessaire</b></span> : <a href="https://www.telegraph.co.uk/business/2024/01/21/energy-bills-must-rise-pay-for-net-zero-siemens/">telegraph: 21.01.24</a></div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><span style="white-space: pre-wrap;"><b>Explosion des coûts des éoliennes : le patron de Siemens appelle à un changement de mentalité dans le secteur</b></span></div><div style="text-align: left;"><span style="white-space: pre-wrap;"> Les défis auxquels sont confrontés les fabricants d'éoliennes tels que <i>Siemens Energy</i> sont multiples et comprennent l'augmentation des coûts des matériaux, de la main-d'œuvre et des transports spéciaux. Ces charges financières, aggravées par des contrats insuffisamment adaptés, forcent les fabricants à se retrouver dans une situation difficile. Kaeser souligne : " <i>Sans perspectives de profit, l'incitation à investir dans des innovations fait défaut. De telles innovations pourraient à long terme faire baisser les coûts. "</i></span></div><div style="text-align: left;"><span style="white-space: pre-wrap;"> Kaeser critique en outre <span style="color: red;">la tendance à construire des éoliennes toujours plus grandes sans tenir suffisamment compte des risques financiers et techniques.</span> Il fait valoir qu'une telle mentalité "<i> plus c'est gros, mieux c'est </i>" ne conduit pas nécessairement à des solutions plus efficaces ou plus économiques. Les fabricants et les développeurs ne devraient pas investir dans la compétition pour les plus grandes turbines. Ils devraient se concentrer sur la stabilisation du secteur. Il s'agit de créer des conditions-cadres fiables.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="white-space: pre-wrap;"> </span></div><div style="text-align: left;"><div style="text-align: left;"><span style="white-space: pre-wrap;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="646" data-original-width="1024" height="404" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi2tgzEfSyaoH2BjdtP_T5fsMJToyIubBuKH0MCPk86mNsSKZ-zM0oKK4O9gvGUWi8hdv52ZI1dy4wDOiN62a7rUwv5F-JDGoN8RrkbfAaW1J-8yB05nO9F0K1Ty6rxB9XrEEGOTaaQxvTEbnaysV8HB5b5iy0UIh0KGvuQMwgW7beqMCzEObvUz0-b5KPC/w640-h404/xMr._Joe_Kaeser_Wikipedia-1024x646.jpg.pagespeed.ic.-DaM-95_sr.webp" width="640" /></div></span></div><span style="white-space: pre-wrap;"><span style="font-size: x-small;">Le patron de Siemens Kaeser critique les promesses politiques vides de sens concernant le tournant énergétique. Des coûts énergétiques plus élevés sont inévitables pour la mise en œuvre. Image : Prime Minister's Office, GODL-India, GODL-India, via Wikimedia Commons</span><br /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="white-space: pre-wrap;"> </span></div><div style="text-align: left;"><span style="white-space: pre-wrap;"><b>Le patron de Siemens critique les promesses politiques creuses concernant le tournant énergétique</b></span></div><div style="text-align: left;"><span style="white-space: pre-wrap;"> Kaeser est particulièrement critique quant au <b>décalage entre les ambitions politiques et la réalité du tournant énergétique.</b> Il souligne que sans une politique énergétique claire et à long terme, allant au-delà de simples annonces et <span style="color: red;">garantissant les investissements nécessaires dans la technologie et l'infrastructure</span>, les objectifs climatiques fixés resteront inatteignables. Les promesses répétées des gouvernements et l'inaction qui s'en est suivie ont non seulement miné la confiance dans les dirigeants politiques, mais ont également mis le secteur dans une situation précaire.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="white-space: pre-wrap;"> Kaeser exhorte à une vision réaliste de la transition énergétique, qui <b>reconnaisse pleinement les défis financiers, techniques et sociaux.</b> Il demande aux politiques et aux entreprises de changer de mentalité et de se concentrer davantage sur la mise en œuvre des mesures nécessaires. Sans un dialogue honnête et ouvert sur les coûts et les difficultés de la transition vers les énergies renouvelables, les objectifs ambitieux pour un avenir durable ne resteront que des promesses vides.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="white-space: pre-wrap;"> </span></div><div style="text-align: left;"><span style="white-space: pre-wrap;"><span style="font-size: x-small;"><a href="https://blackout-news.de/aktuelles/hoehere-energiekosten-unvermeidbar-siemens-chef-kaeser-ueber-kosten-der-energiewende/"><b><i>Sur le Web</i></b> </a> </span></span></div>phphttp://www.blogger.com/profile/08859530369984862702noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4258155080337744506.post-24815148837854612252024-02-18T11:52:00.015+01:002024-02-18T12:09:04.329+01:00L’ AGONIE D’ UNE ARMÉE, METZ – I870, JOURNAL DE GUERRE D’UN PORTE-ÉTENDARD DE L’ ARMÉE DU RHIN, ÉPISODE XXVI <div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><b>Précédemment</b></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">https://augustinmassin.blogspot.com/2024/02/l-agonie-d-une-armee-metz-i870-journal_11.html</span></div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"> C'était l'aveu officiel de notre impuissance que, du reste, notre implacable ennemi connaît bien, puisque des relations ont été établies entre lui et le maréchal, au moyen des parlementaires. Ceux-ci s'adressaient toujours au capitaine Arnous-Rivière, commandant une compagnie franche aux postes avancés, dans la direction de Frescaty, [<i>plateau situé au sud de Metz; " Grandiose lieu d’habitation construit en I7I2, pour, et par l’évêque de Metz, Mgr duc de Coislin, ce petit Versailles messin était une demeure princière avec des jardins et des bosquets réputés. Marie Leczinska y séjourne en I728, avant de devenir Reine de France. Le château de Frescaty est revendu en I789 à un maçon qui s’en sert de carrière, et ses grilles en fer forgé sont même utilisées comme piques à la Révolution ! C’est dans une des salles de réception de la propriété reconstruite en I829, qu’est signée la triste capitulation de l’Armée française en I870 ! Le site devient alors une base aérienne allemande, avec l’arrivée en I909 d’un zeppelin. Les bâtiments du château ayant résisté aux bombardement français de I4-I8 sont entièrement détruits par les bombardements américains en I945 et le site devient par la suite la Base Aérienne I28, BA I28, de Metz-Frescaty, dissoute le 2I juin 20I2. Source : Frescaty, le Versailles messin, Albert Haefeli "; <a href=" https://www.histoiresgalantes.fr/blog/2017/02/08/lincroyable-histoire-du-petit-versailles-messin-devenu-la-base-aerienne-de-metz-frescaty/">sur le Web</a></i>] quartier général du prince Frédéric-Charles<span style="color: #2b00fe;"><b><span style="font-size: x-small;">cclxi</span></b></span>. </div><div style="text-align: left;"> Ce poste de la plus haute importance était occupé par cet officier démissionnaire de l'armée active, qui fit beaucoup parler de lui par son activité. Cet emploi surprenait et causait aux officiers de l'infanterie de l'armée active un véritable étonnement. Ce capitaine de francs-tireurs, n'appartenant pas aux cadres réguliers était chargé par le maréchal des missions les plus importantes; c'est lui qui introduisit ce Régnier, que l'on n'a pas revu depuis, et dont le général Bourbaki a su déjouer les projets. Cet emploi était très commenté parmi nous. Il est bon de le signaler, sans nous livrer à d'autres appréciations, car on savait le capitaine Arnous-Rivière très brave soldat<span style="color: #2b00fe;"><b><span style="font-size: x-small;">cclxii</span></b></span>. <br /></div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="647" data-original-width="996" height="416" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjm0PP89_KUbfiskStX_XcFruG6-V_Qd6NIjQrvXbem7JGlqO-DWTKquxNv5KLYfnJarIB1BCaW4YB1Sae5eZsDMUu95ZF4oWfQEGhkeBR2B5udNOzhKxNdTv8v-xDDXNNhd6FrWkaFe8VqUcM-CaDD3YlCpcsLXV6-HQnRW9_XDV0ntkBBkn-AvIVPnYB9/w640-h416/large.jpg" width="640" /></div> <span style="font-size: x-small;"><a href="https://www.creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/deed.fr">Source</a> <br /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"> </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Mais cette réunion des chefs avait un but dans l'esprit du maréchal. Il fallait engager leur responsabilité en leur faisant signer le procès-verbal de la séance. Cette signature, pensait le maréchal, serait une preuve qu'ils approuvaient sa conduite passée.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"><i>I6 octobre.</i></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> </span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"> Comme suite à la réunion du I0 octobre au Ban-Saint-Martin, le général Boyer, aide de camp du maréchal, a été désigné pour aller à Versailles</span><span style="font-size: x-small;"><span><span style="color: #2b00fe;"><b>cclxiii</b></span><span style="font-size: small;"> conférer avec le roi de Prusse et le comte de Bismarck, afin de connaître leurs intentions au cas d'un arrangement avec l'armée de Metz. On remarquera que dans tout cela<i> il n'est pas question du Gouvernement de la Défense Nationale qui dirige la France.</i></span></span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><span><span style="font-size: small;"><i> </i></span></span></span> Le général Boyer, munit d'un sauf-conduit, est parti, accompagné de deux officiers supérieurs de l'armée allemande ayant pour mission de ne le laisser communiquer avec aucun Français et d'empêcher qu'il reçoive des journaux français en cours de route. Il fut étroitement surveillé.</div><div style="text-align: left;"> À son retour, nous rendrons compte de sa mission, si elle arrive à la connaissance de l'armée.</div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><i>I7 octobre.</i></div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"> Je crois avoir suffisamment fait connaître ce qui se passait au bivouac au point de vue de l'installation, sur ce terrain détrempé qui obligeait nos soldats à s'ingénier pour consolider leur insuffisante tente-abri. Ils ne pouvaient arriver à faire sécher leurs effets, ni à les nettoyer. Il s'est cependant trouvé un certain M. de Valcour, officier de mobiles, ["<i>... Eh bien ! oui, il y a eu là-bas une conspiration militaire. Dans la triste lettre de M. d’ Andlau que je vous ai lue, cet officier se fait gloire d’en avoir été l’un des auteurs. Et il n’est pas le seul. On a fait un rapport à Tours. Ce rapport émanait de l’un de ceux qui avaient porté la dernière dépêche, la dépêche du 2I, de <b>M. de Valcourt</b>, — qui prend, sans droit, le titre d’officier d’ordonnance de M. le maréchal Bazaine, et qui était simplement un interprète attaché du général Blanchard,— de M. de Valcourt, que le ministère public n’a pas jugé utile d’appeler ici, et je le comprends: il y a des hommes qu’il vaut mieux laisser hors de l’audience... Eh bien! au moment où la proclamation si cruelle que je vous lisais hier était publiée par le gouvernement de Tours, on insérait un rapport qui courait aussi le monde, et, dans ce rapport de M. de Valcourt, qui paraissait comme un document officiel autorisé par le gouvernement de Tours,... "; <a href=" https://ledroitcriminel.fr/le_phenomene_criminel/crimes_et_proces_celebres/proces_bazaine.htm">Procès Bazaine, I873</a></i>] attaché à l'état-major, pour écrire qu'à l' "<i> armée de Metz, la tenue était négligée. </i>"; que l' "<i> armée était indisciplinée.</i> ". Si ce Monsieur existe encore, je serais heureux qu'il prenne connaissance de l'appréciation de nos chefs de leurs soldats; il reconnaîtrait son erreur et regretterait sans doute ses affirmations.</div><div style="text-align: left;"> Certes, tout n'était pas parfait à l'armée de Metz; nous avons connu des jeunes officiers surpris de leur rapide avancement, à la suite de pertes éprouvées dans leurs régiments; caporaux hier, sergents aujourd'hui, sous-lieutenants demain, ils ont pu avoir de bruyants éclats de joie en présence de cette fortune inespérée; tout se bornait là. Ces jeunes gens étaient passés par de rudes épreuves; ils voulaient profiter de quelques bons moments pour se réjouir avec leur première mise d'officier, avant de partager, peut-être, bientôt, le sort de ceux qu'ils remplaçaient. </div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><i>I8 octobre.</i></div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"> Les vivres s'épuisent; les habitants de Metz sont désespérés; les marchés ne sont plus approvisionnés. Des perquisitions sont exercées inopinément à domicile; ce régime paraît très pénible aux familles qui ne s'y résignent que contraintes et forcées<span style="color: #2b00fe;"><b><span style="font-size: x-small;">cclxiv</span></b></span>. Ces façons de procéder augmentent le mécontentement général envers l'armée.</div><div style="text-align: left;"> Dans le commerce nous avons vu qu'il ne restait plus rien : ni sucre, ni café, ni tabac, tout est consommé.</div><div style="text-align: left;"> Les journaux s'impriment sur du papier à sucre, à chandelles, blanc, bleu; peu importe la couleur, on utilise tout.</div><div style="text-align: left;"> Sur les places de la ville, des groupes se forment, on discute ferme, les habitants font de la politique. Dans la soirée on a abattu l'aigle du drapeau qui flottait à l' Hôtel de Ville. En présence de cette armée vaincue par la famine, certains journaux ne se gênent plus pour agiter la population et l'aigrir contre la troupe rendue par eux responsable des malheurs dont la cité est menacée<span style="color: #2b00fe;"><b><span style="font-size: x-small;">cclxv</span></b></span>.</div><div style="text-align: left;"><i> </i></div><div style="text-align: left;"><i>I9 octobre.</i></div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"> Chaque journée écoulée aggrave la situation de l'armée par suite de la réduction des vivres et des nombreuses maladies qui se déclarent. Bourbaki ne donne aucune nouvelle de lui. Le général Boyer n'est pas encore près de revenir, aucune résolution ne peut être prise avant le retour d'un de ces deux généraux.</div><div style="text-align: left;"> Enfin, le bruit se répand que le général Bourbaki a vu l'impératrice; qu'elle a été admirable, se résignant à l'exil et à la perte de la dynastie, renonçant à l'avenir de son fils, plutôt que de " <i>voir une restauration impériale appuyée par les baïonnettes prussiennes</i> ". En agissant ainsi, a-t-elle ajouté, elle faisait des vœux pour la France et espérait éviter la guerre civile qui ne manquerait pas de se déchaîner en présence de la division des partis.</div><div style="text-align: left;"> <div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="492" data-original-width="300" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi4Ja2_qjaoMfIXw7NfNBDF9j8XxaFPGEtpSVZFUKyNMa6sbyjEHqhMuKPWFT8Jk5BiTxBn068hvs0aJpp4WmfGwzgMKoYb5T8X-TyniBvpG0kYJf4mlxscBvs3E5zUsvuMcSjTpvk4mNFbeMaDHyo1FH98SmyMQdbYYpI71VyEm-rdLLcP9EBTKOMCF2xG/w390-h640/bourbaki0.jpg" width="390" /></div><span style="font-size: x-small;">BOURBAKI Charles, général. <a href="http://www.military-photos.com/bourbaki.htm ">Source</a> <br /></span></div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"> Le général Bourbaki ayant appris de l'impératrice qu'elle n'avait jamais entendu parler de Régnier, s'est aperçu que le maréchal avait été mystifié par un espion. Il décida de ne plus rentrer dans Metz, et vint offrir ses services au Gouvernement de la Défense Nationale<span style="color: #2b00fe;"><b><span style="font-size: x-small;">cclxvi</span></b></span>. </div><div style="text-align: left;"> Continuons à retracer les phases du grand drame qui se joue autour de Metz. Pendant ces pourparlers qui, sous un chef correct, n'auraient jamais dû avoir lieu, l'armée s'épuise de plus en plus. La nourriture est mauvaise et insuffisante, le soldat, transi de froid, couche sur un sol détrempé, boueux; des pluies incessantes transforment cette plaine argileuse en marécage. Nous restons engourdis dans nos vêtements mouillés; les nuits sont glacées, longues, tristes !</div><div style="text-align: left;"> L'habillement s'usant promptement en de telles conditions tombait en loques. Cependant les magasins militaires à Metz contenaient des stocks considérables de draps divers.</div><div style="text-align: left;"> Je les ai vus, je les ai touchés, puisque M. l'intendant Joba, a bien voulu me livrer des manteaux et des pantalons neufs pour les besoins du régiment, alors qu'à côté de nous, on voyait des livraisons de pantalons de zouaves ou autres, maculés de sang, provenant de Reichshoffen, ou des débris d'habillement provenant des batailles autour de Metz. Peut-être n'y avait-il que peu de confections rapidement enlevées ? Quoi qu'il en soit, tous ces approvisionnements de draps magnifiques furent livrés aux Prussiens à la capitulation, et nos malheureux soldats grelottèrent en captivité par 25 et 30 degrés de froid dans leurs loques rapiécées ! </div><div style="text-align: left;"> Les grandes bottes en cuir fauve, imitation de celles des cuirassiers blancs, que portaient un grand nombre d'officiers ne garantissaient plus les jambes; le cuir mal tanné devenait spongieux, gardait l'humidité, de sorte qu'on ne pouvait souvent plus se déchausser. Ces détails donnent un aperçu de l'état dans lequel nous croupissions.</div><div style="text-align: left;"> Des rapports sanitaires furent adressés au maréchal. Il s'ensuivit une nouvelle réunion<span style="color: #2b00fe;"><b><span style="font-size: x-small;">cclxvii</span></b></span> pour chercher une amélioration à la situation; il était trop tard, le mal était irréparable. </div><div style="text-align: left;"> Le maréchal n'avait plus rien de cette fierté hautaine qu'il affectait de prendre à l'égard de certains de ses lieutenants depuis qu'il était le maître de l'armée. Le général Jarras n'avait avec lui que des rapports de service très tendus et n'était même pas consulté pour des affaires dont il se sentait moralement responsable. Le fardeau que le chef de l'armée avait assumé était reconnu tellement au-dessus de ses moyens, que des commandants de corps ne lui trouvaient même pas les aptitudes nécessaires pour diriger les débats dans les conseils, pas plus que pour des questions techniques; il faisait l'effet d'un malheureux se cramponnant à son commandement.</div><div style="text-align: left;"> Des chefs énergiques élevèrent la voix dans cette réunion, et prononcèrent un véritable réquisitoire contre le maréchal sans qu'il osât retirer la parole au général Desvaux, par exemple, qui paraissait le plus indigné et lui dit sans ménagement de dures vérités.</div><div style="text-align: left;"> On lui reprocha d'avoir conduit l'armée à sa ruine, d'avoir abandonné ses soldats sans se montrer à eux, depuis deux longs mois, <i>de n'avoir jamais visité les blessés</i>. Il se départit cependant de son calme apparent, quand le général Changarnier<span style="color: #2b00fe;"><b><span style="font-size: x-small;">cclxviii</span></b></span> lui dit que la liberté qu'il avait laissée à Rossel [<i>Louis Nathaniel, I844-I87I, capitaine; à la capitulation le <b>29 octobre I870</b>, il s'échappe pour rejoindre le gouvernement provisoire basé à Tours, traversant la Belgique où il est le premier à dénoncer la trahison du maréchal Bazaine. Grâce à un ami polytechnicien, il parvient à rencontrer Léon Gambetta, qu'il tente de convaincre de poursuivre la résistance, déjà en faveur de cette idée. Cependant, Gambetta est désavoué au sein de son gouvernement. Le<b> 22 mars I87I</b>, il devient le chef de la I7e légion de la Commune, puis le <b>3 avril</b>, il est nommé chef d'état-major de la Commune. Convaincu que l'organisation est essentielle, il devient président de la cour martiale le <b>I6 avril</b>, mais démissionne le <b>24 avril</b> en raison du manque de moyens et d'écoute. La Commune le nomme délégué à la Guerre le <b>30 avril</b> en remplacement de Cluseret, mais les ressources sont insuffisantes, et l'armée des Communards manque de préparation au combat. Après son arrestation, Rossel tente de fuir avec son ami Gérardin. Blessé lors d'une chute de cheval, il se cache à Paris jusqu'au <b>7 juin</b> dans l'hôtel de Montebello sur le boulevard Saint-Germain. Capturé par les Versaillais, il déclare préférer être " du côté des vaincus, du côté du peuple ". Jugé deux fois par les Versaillais, malgré le soutien de sa famille, d'étudiants parisiens, de notables de différentes villes, de responsables protestants, de Victor Hugo, du colonel Pierre Denfert-Rochereau, et de nombreux intellectuels, Rossel est fusillé le <b>28 novembre I87I</b>, à l'âge de vingt-sept ans, au camp de Satory, aux côtés de Théophile Ferré et du sergent Pierre Bourgeois</i>] était employée à recueillir des adhésions pour tenter un coup de main contre lui. Alors il entra dans une grande colère, voulut faire arrêter Rossel et le faire condamner à être passé par les armes. Ses amis, ses fidèles — car malgré tout il en avait encore — lui firent remarquer qu'il était trop tard; que, dans l'état d'esprit où se trouvait l'armée à son égard cette arrestation serait l'étincelle qui mettrait le feu aux poudres.<br /></div><div style="text-align: left;"> </div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="1272" data-original-width="800" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEikjqCDOAgCelIQzxqfUcqMM4e9XPtwub1LCcDqxBf-SZLEBa6eAKxGw_fcJdcLw_bnDq4HM16AzPXsHNU-ZfXgA077TTX4vJCUkDGfTxex6T9FKy164yGjid-CVUd6S_gd5AQPC-mymFfji8ZTTMWA3oscoVkDbLXlGljvmhI0VuiWgDFLYz2gOuzCUeLB/w402-h640/Louis_Rossel_1.jpg" width="402" /></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">ROSSEL Louis, photographié par Eugène Appert, Paris, musée Carnavalet, I87I. </span></div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"> Le général Boyer<span style="font-size: x-small;"><span><span style="color: #2b00fe;"><b>cclxix</b></span> </span></span>étant de retour, c'est dans ce conseil qu'il fit connaître le résultat de son voyage à Versailles. Pendant le trajet, il avait été l'objet d'une surveillance rigoureuse; il avait cependant pu obtenir quelques renseignements du maire de Bar-le-Duc [<i>Lorraine, Meuse; suite à la défaite de la France, Bar-le-Duc fut à nouveau occupée jusqu'au <b>23 juillet I873</b>. En tant que ville frontière avec l'Empire allemand, elle accueillit à <b>partir de I880</b> une garnison imposante comptant 2 000 hommes; en I872, elle comptait une population de I5 I75 habitants, aujourd'hui : I4 668, INSEE <b>202I</b></i>] qui se trouvait à la gare au passage de son train. Il était arrivé à tromper pour de courts instants la surveillance des officiers allemands. À Versailles il fut reçu par le comte de Bismarck, qui lui fit un noir tableau des évènements en France, d'ailleurs complètement en contradiction avec ce que lui-même avait appris par surprise en cours de route, du maire de Bar-le-Duc; Bismarck dit au général :</div><div style="text-align: left;"> " <i>Que la France était en complète décomposition; que son Gouvernement était en désaccord et divisé en deux, une partie enfermée à Paris, l'autre réfugiée à Tours; que ce dernier n'était pas obéi, que les hommes de désordre le dominaient. "<br /></i></div><div style="text-align: left;"> " <i>Que des municipalités avaient fait demander des garnisons prussiennes pour maintenir l'ordre et protéger la partie honnête de la population ruinée par la guerre et lasse d'elle; que les localités de la Normandie préféraient l'ennemi aux francs-tireurs, que partout on demandait la paix à tout prix. </i>" </div><div style="text-align: left;"> Il dit encore :</div><div style="text-align: left;"> " <i>Vos vivres sont épuisées, votre cavalerie est détruite, les chevaux de l'artillerie n'ont plus la force de traîner vos canons embourbés. Voilà la situation où vous êtes ! Avant peu de jours votre maréchal capitulera ! Votre armée tombera en notre pouvoir, comme celle de Sedan. Elle subira le même sort. </i>"</div><div style="text-align: left;"> À la lecture de ce rapport , un frisson passa parmi le Conseil; tous les yeux se fixèrent sur le maréchal, qui ne broncha pas.<br /></div><div style="text-align: left;"> <div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="683" data-original-width="1024" height="426" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgq0tVIywTSmGL62Mg5H1fopPUTl165mw8LJbRxu1NV8igMnSniUiE2CAPZz8frL1m-bHfD7H4yGfd5pPZXxlBGRojrJ7OtklljDSz-jnzt3Qmg2YXQ8-G8WjIVPOB63uPX_aVwjjhLOCIoKjPDjmL67alIsZDYrSvViLZEII47V35dSLRNpGyQFY1a6cFF/w640-h426/Bar-le-Duc_-_L'Ornain.jpg" width="640" /></div><span style="font-size: x-small;">BAR-LE-DUC : l' Ornain au niveau du centre-ville. Photo : <span class="mw-mmv-source-author"><span class="mw-mmv-author"><a href="https://commons.wikimedia.org/wiki/User:Clemclar" title="User:Clemclar">Clemclar</a> 20I5.</span></span></span></div><div style="text-align: left;"><span class="mw-mmv-source-author"><span class="mw-mmv-author"><br /></span></span></div><div style="text-align: left;"><span class="mw-mmv-source-author"><span class="mw-mmv-author"> Bismarck ajouta encore beaucoup de détails mensongers, que le général Boyer gardé à vue comme un prisonnier ne pouvait contrôler, mais le tout était empreint d'une exagération si manifeste que le général, malgré les affirmations du chancelier, n'y put ajouter foi.</span></span></div><div style="text-align: left;"><span class="mw-mmv-source-author"><span class="mw-mmv-author"> D'ailleurs, le général avait pu, malgré la surveillance dont il fut l'objet, se procurer des journaux français en complète contradiction avec ce que lui avait affirmé le comte de Bismarck<span style="color: #2b00fe;"><b><span style="font-size: x-small;">cclxx</span></b></span>. </span></span></div><div style="text-align: left;"><span class="mw-mmv-source-author"><span class="mw-mmv-author"> À cette communication qui faisait allusion à une capitulation probable, même certaine, les visages se rembrunirent. On fut consterné, sauf le maréchal qui n'en paru nullement affecte et ne fit aucun signe de protestation.</span></span></div><div style="text-align: left;"><span class="mw-mmv-source-author"><span class="mw-mmv-author"> En sortant du conseil, les commandants de corps d'armée s'entendirent pour se consulter secrètement avec les généraux et se rendre compte de l'esprit des officiers sous leurs ordres. Il y eut unanimité pour affirmer que tous, officiers, soldats, <i>préféraient mourir en combattant, plutôt que de subir une capitulation aussi honteuse qu'imméritée</i>. Ils préféraient sacrifier leur vie en écrasant les Prussiens que de se rendre. Tel fut le résultat de cette fameuse consultation, qui jeta un trouble intraduisible dans les bivouacs. On n'entendait que ces mots de protestation indignée : "<i> Capituler, jamais ! même avec les honneurs de guerre. Nous voulons combattre jusqu'à la dernière extrémité !</i> "</span></span></div><div style="text-align: left;"><span class="mw-mmv-source-author"><span class="mw-mmv-author"> </span></span></div><div style="text-align: left;"><span class="mw-mmv-source-author"><span class="mw-mmv-author"><i>20 octobre.</i></span></span></div><div style="text-align: left;"><span class="mw-mmv-source-author"><span class="mw-mmv-author"> </span></span></div><div style="text-align: left;"><span class="mw-mmv-source-author"><span class="mw-mmv-author"> Cette journée fut une des plus poignantes du siège. Tous les officiers sont convoqués chez leurs généraux de division, pour entendre la lecture du rapport du général Boyer mentionné plus haut. Cette communication nous a été faite par le général de Forton; elle diffère un peu des notes que j'ai prises, <i>mais le fond reste le même</i>. On ajoute que Gambetta et de Kératry [<i>Émile, comte de, I832-I904; il fut successivement : <b>I870</b>, préfet de police de Paris après la chute de l'Empire, démissionnaire, il quitte Paris en ballon avec Gambetta; général de brigade, à la tête de l'armée de Bretagne, mais le gouvernement suspicieux laisse cette armée sans activité, sans armes et dans un état sanitaire désastreux au camp de Conlie;<b> I87I</b>, préfet de Haute-Garonne puis des Bouches-du-Rhône; il démissionne en août <b>I872</b>. Retiré de la politique, il devient écrivain et auteur de pièces de théâtre</i>] s'étaient enfuis de Paris en ballon; que dans les grandes villes, le drapeau rouge remplaçait le drapeau tricolore. C'était une réédition des mensonges propagés par les journaux prussiens; puis " <i>qu'à Lyon la populace se livrait à des saturnales </i>[temps de licence, de débauche]<i> odieuses auxquelles les Allemands ne tarderaient pas à mettre fin, car ils approchaient à marches forcées; qu'une seule chose était désirable, c'était d'éviter que notre pays la honte du secours de l'étranger</i> ".</span></span></div><div style="text-align: left;"><span class="mw-mmv-source-author"><span class="mw-mmv-author"> Le maréchal espérait cependant, suivant la promesse qui lui aurait été faite par le prince Frédéric-Charles<b><span style="color: #2b00fe;"><span style="font-size: x-small;">cclxxi</span></span></b>, <i>pouvoir obtenir un arrangement moins dur que le faisait pressentir les paroles de Bismarck</i>; pour que notre armée puisse sortir afin de rétablir l'ordre et le seul gouvernement possible, " <i>la Régence</i> ". Pendant que ces pourparlers étaient échangés, le maréchal ne s’aperçut pas que cette combinaison n'avait d'autre but que de gagner du temps pour détruire nos forces, et que pas plus le prince prussien que lui, n'avaient mandat pour traiter. Bismarck, avec sa dureté habituelle, venait de le lui prouver.</span></span></div><div style="text-align: left;"><span class="mw-mmv-source-author"><span class="mw-mmv-author"> Enfin le grand mot était lâché : " <i>la Régence</i></span></span><i><span style="font-size: x-small;"><span style="color: #2b00fe;"><b>cclxxii</b></span></span></i><span class="mw-mmv-source-author"><span class="mw-mmv-author"><i> </i>" ! Toutes les combinaisons du maréchal ayant échoué, son armée acculée au bord du précipice, <i>il espère encore !</i> Il cherche un nouveau terrain pour ses tergiversations, sachant pourtant que tout son prestige est non seulement compromis, mais détruit.</span></span></div><div style="text-align: left;"><span class="mw-mmv-source-author"><span class="mw-mmv-author"> Il espérait que Bismarck, épouvanté lui-même de la tempête qui s'abattait sur la France, et qui menaçait de l'engloutir, lui permettrait de sauver les débris de la société et d'aller au secours de nos familles. Quelle illusion !</span></span></div><div style="text-align: left;"><span class="mw-mmv-source-author"><span class="mw-mmv-author"> Que penser de toutes ces contradictions ? D'un côté on nous affirme <i>que l'ordre règne; que la France créé des armées</i>, suivant les journaux mêmes rapportés par le général Boyer. De l'autre on nous certifie l' <i>anarchie</i>. Quelle incertitude poignante !</span></span></div><div style="text-align: left;"><span class="mw-mmv-source-author"><span class="mw-mmv-author"> Toujours privés de communications avec le reste de la France, nous ne savons plus que penser. Nous avions l'impression au milieu de notre malheur que la patrie croulait de toutes parts.</span></span></div><div style="text-align: left;"><span class="mw-mmv-source-author"><span class="mw-mmv-author"> Ce fut une affreuse journée ! on croyait la France unie, luttant désespérément pour chasser l'envahisseur; et voilà qu'on apprenait tout à coup, que la patrie était en pleine anarchie ! Et il était question de capituler !</span></span></div><div style="text-align: left;"><span class="mw-mmv-source-author"><span class="mw-mmv-author"> Nous étions atterrés ! Comment faire comprendre ce qui se passait parmi nous au milieu de cette confusion ?</span></span></div><div style="text-align: left;"><span class="mw-mmv-source-author"><span class="mw-mmv-author"> Ce n'est que plus tard que nous apprîmes l'exacte vérité; que tout cela n'était que mensonges ourdis pour préparer l'armée à la capitulation. Cet acte était d'autant plus odieux, que le maréchal avait lu les journaux rapportés par le général Boyer.</span></span></div><div style="text-align: left;"><span class="mw-mmv-source-author"><span class="mw-mmv-author"> Au milieu de cette explosion de douleur, on apprît que le général Changarnier avait pris la parole dans la réunion du I9, qu'il s'était prononcé avec chaleur en faveur de l' Impératrice et du Prince impérial.</span></span></div><div style="text-align: left;"><span class="mw-mmv-source-author"><span class="mw-mmv-author"> Il détestait le gouvernement de la Défense nationale, qu'en toute circonstance il flagellait du mot " <i>infâme </i>", ne pouvant lui pardonner de s'être emparé du pouvoir à la suite de la catastrophe de Sedan. Ce fut une surprise d'autant plus grande, que le général Changarnier passait pour être hostile à l' Empereur; il ne cachait pas sa déception de n'avoir pas été élevé à la dignité de maréchal de France, on le sait.</span></span></div><div style="text-align: left;"><span class="mw-mmv-source-author"><span class="mw-mmv-author"> En plein conseil, il aurait dit</span></span><span style="font-size: x-small;"><span><span style="color: #2b00fe;"><b>cclxxiii</b></span> </span></span>: " <i>que Bourbaki n'avait pas su s'y prendre, que c'était un héroïque sabreur, mais qu'il n'était pas diplomate. Que si on l'avais chargé, lui, de cette délicate mission, il aurait réussi. </i>" Il aurait ajouté que " <i>l'on obtiendrait du roi de Prusse de meilleures conditions, si on traitait directement avec lui que s'il traitait avec un gouvernement sans autorité, ayant usurpé le pouvoir. Le roi Guillaume avait déclaré qu'il faisait la guerre malgré lui au peuple français, et qu'il tenait ce gouvernement révolutionnaire en mépris.</i> "</div><div style="text-align: left;"> À la suite du conseil de guerre le général Boyer partit une deuxième fois pour Versailles.</div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="1000" data-original-width="1500" height="426" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjIMV9uA0WIe_H5zpARvBFD95aBxzS_oWsdMjoPGZnVbYqhebT4HWy1FM6WUCvgwwuduftk0U25-EembSZzhw_yyZOdN4HJ7_KxQxUMmQ6eNYdURa1_7AJY1uoOvvh6lvVggs1yaT8JeA4vUHeMK8EpbU96P9nEr-LapcJzdb0-H5X2gmTRYlw8EoZjDyf8/w640-h426/31523455671.jpg" width="640" /></div><span style="font-size: x-small;">CHANGARNIER Nicolas, I793-I877. I870.<a href=" https://www.abebooks.com/photographs/Thi%C3%A9bault-Paris-G%C3%A9n%C3%A9ral-Changarnier-Photographie-originale/31523455671/bd "> Source</a></span></div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"> <br /></div><div style="text-align: left;"><i>2I octobre.</i></div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"> Jetons les yeux sur notre triste " <i>camp de la misère </i>". Les maladies qui augmentent affaiblissent encore l'armée désespérée. <br /></div><div style="text-align: left;"></div><div style="text-align: left;"></div><div style="text-align: left;"><br /></div><div style="text-align: left;">À suivre...</div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><span>cclxi. Les parlementaires qui demandaient à parler au maréchal Bazaine étaient conduits auprès de lui à son quartier général au lieu d'être, suivant les règlements, retenus aux avant-postes pour y attendre qu'il eût été statué sur leur demande par le général en chef auquel il eût fallu en référer. Voir JARRAS,<i> loc. cit.</i>, 225-227.</span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><span> </span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><span>cclxii. Le capitaine de francs-tireurs, Arnous-Rivière, officier démissionnaire de réputation équivoque. Il fut désigné par le général de Cissey,[<i>Ernest Courtot, I8I0-I882; " <b>Député à l'Assemblée nationale</b> , I87I, quatre fois<b> ministre de la Guerre</b> entre I87I et I876, il contribua à la réorganisation de l'armée. <b>Président du Conseil</b> dans le cabinet de Mac-Mahon, mai I874-mars I875, il prit en I878 le commandement du 11e corps d'armée à Nantes. Il fut <b>accusé de trahison en I880 lorsqu'on découvrit qu'il était l'amant d'une espionne allemande</b>, une certaine baronne de Kaulla. Bien que sa trahison ne fût pas prouvée, on démontra néanmoins qu'il avait dilapidé les fonds secrets de son ministère, et il fut contraint de démissionner. Larousse</i>] le 4 septembre, pour commander en permanence le poste de Moulins-lès-Metz par lequel se faisaient toutes les communications de parlementaires, Bazaine ne changea pas cette désignation. Il fut relevé à la suite d'une irrégularité grave dans le service. Voir LEHAUTCOURT, VII, note 2.</span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><span> </span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"> </span></div><div style="text-align: left;"><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="758" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg97Z_TfJKlu3eUcNJLycvgaK1vM6ZXUgmoqrQezgQ_aUTVsrGEGzbMAwCgJySvEocOTbjimY-iORjP9qCJ1mQ8gz2G_UdhmdBY2IcOyhZoUEpNoNAnmC5XbY2F4hUy-vaQBS_Mt5Wmzt2VJlP9mYQyeF_qAHXueb1LJ3vs98rp9r5WIUKwo2WVj6nCC9U3/w126-h200/Le_g%C3%A9n%C3%A9ral_Ernest_Louis_Octave_Courtot_de_Cissey_(1810-1882).jpg" width="126" /></div></span></div><span style="font-size: x-small;"><br /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><span>DE CISSEY Ernest, général. I882. </span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><span> </span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><span>cclxiii. Le général Boyer parti le I2 un peu avant midi. JARRAS<i>, loc. cit</i>., 257. </span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><span> </span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><span>cclxiv. Des difficultés nombreuses surgissent, la population opposant " <i>une résistance toute naturelle à se dessaisir de ses moyens de subsistance </i>". LEHAUCOURT, </span></span><span style="font-size: x-small;"><span><i> loc. cit.</i>,</span></span><span style="font-size: x-small;"><span>VII, 44I.</span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><span> </span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><span>cclxv. En dépit de la censure et des mesures de répression, les journaux s'élèvent contre la conduite passée du maréchal contre ses menées politiques. LEHAUCOURT,<i> loc. cit.</i>, VII, 450. </span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><span> </span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><span>cclxvi. De retour d'Angleterre, Bourbaki se rend à Luxembourg et demande d'abord à rentrer à Metz. Devant les hésitations des Allemands il retourne à Bruxelles et gagne ensuite Tours. [</span></span><i>"<span style="font-size: x-small;">... Le <b>22 octobre I870</b>, le général Bourbaki est appelé au commandement de
la région militaire du Nord. Aidé du colonel Farre et du préfet du
département du Nord, — Achille Testelin, — il tire des dépôts de l'armée
des effectifs qu'il constitue en régiments de marche et réorganise la
garde mobile en bataillons à cinq compagnies de cent cinquante hommes
chacune, commandées par trois officiers... ";<a href=" https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Denis_Bourbaki"> sur le Web</a></span></i><span style="font-size: x-small;"><span>]</span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><span> </span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><span>cclxvii. Il y eut plusieurs réunions du conseil le I6, le I8 et le I9.</span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><span> </span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><span>cclxviii. Le général Changarnier, qui n'était pas pourvu d'un commandement, assista à la séance du I9 et aux séances suivantes. Général JARRAS,<i> loc. cit.</i>, 274. C'est sans doute le I9 que se passa cet incident.</span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><span> </span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><span>cclxix. Le général Boyer rentra le I7 entre 2 et 3 heurs du soir. Le maréchal s'enferma aussitôt avec lui et le lendemain matin I8 il donna l'ordre de convoquer le conseil pour 2 heures après midi. Général JARRAS,<i> loc. cit</i>., 267.</span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><span> </span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><span>cclxx. Le général Boyer déclarait n'avoir pu prendre aucun renseignement contradictoire, on raconta cependant plus tard qu'il avait rapporté deux journaux dont les renseignements auraient pu concorder avec ceux des autorités prussiennes. D' Andlau, <i>loc. cit.</i>, 336-337. Le général JARRAS semble croire à l'existence de ces journaux, <i>loc. cit</i>., 279-280. <br /></span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><span> </span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><span>cclxxi. C'est encore un des bruits répandus dans l'armée. </span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><span> </span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><span>cclxxii. Voir à ce sujet JARRAS,<i> loc. cit,</i> 269-270. On ne traiterait du sort de l'armée de Metz qu'à la condition de la voir rester fidèle au gouvernement de la régence, seul susceptible de faire la paix et de contribuer à son rétablissement. L'impératrice devait donner son assentiment à cet arrangement et en assurer l'exécution par sa présence au milieu des troupes. — C'était là sans doute un leurre pour gagner du temps. D' ANDLAU,<i> loc. cit</i>., 339-340.</span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><span> Le chancelier était peut-être de bonne foi dans la négociation Boyer. Il désirait surtout consolider le plus tôt possible les résultats acquis, mais les exigences du parti militaire dépassaient les siennes. Ces négociations servent les Allemands car le temps passe et les ressources de Metz s'épuisent. Voir LEHAUTCOURT, VII, 375-390. <br /></span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><span> </span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><span>cclxxiii. Le général Jarras, sous une forme plus abrégée, dit à peu près la même chose. Voir,<i> loc. cit</i>., 275-276. Il attribue cette attitude du général Changarnier à " <i>sa haine invétérée et ardente de la République </i>", <i>id</i>., 372. </span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;"><span> </span></span> </div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;">COMMANDANT FARINET, <i>L'Agonie d'une Armée, Metz-I870, Journal de guerre d'un porte-étendard de l'Armée du Rhin</i>, ancienne librairie Furne, Boivin & Cie, Éditeurs, I9I4, p. 298- 3I0.</div><div style="text-align: left;"><br /></div><div style="text-align: right;">php<br /></div>phphttp://www.blogger.com/profile/08859530369984862702noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4258155080337744506.post-81154583396341925422024-02-16T16:10:00.009+01:002024-02-16T16:17:04.265+01:00TERRITOIRES, MONDE AGRICOLE : DE QUOI LA FÉDÉRATION NATIONALE DES SYNDICATS D'EXPLOITANTS AGRICOLES, FNSEA, EST-ELLE LE NOM ?<div> Au-delà de la petite histoire passionnante de la FNSEA, qui, en réalité, se présente comme une entreprise capitaliste traditionnelle prônant " <i>l'exploitation de l'homme par l'homme</i> ",😉 il est essentiel de pointer du doigt le monde des exploitants agricoles. Ses acteurs, pour la plupart, s'attribuent<b> un pouvoir quasi divin</b>, au nom <b>de faire fructifier leur business, </b>de modifier profondément les paysages et, par conséquent, d'accélérer la détérioration de la qualité de vie de la population résidente qui, pour le coup, <b>ne peut rien faire que subir !</b> Au quotidien, cette dégradation se traduit à travers des pratiques telles que la destruction de haies, la <a href="https://www.web-agri.fr/paturage/article/848037/est-il-autorise-de-retourner-des-prairies-dans-votre-region">conversion de prairies en champs</a>, les coupes à blanc, l' accueil sur leurs parcelles d'usines éoliennes, d' unités de méthanisation, de l' agrivoltaïque, etc. <br /> Ce monde d'exploitants agricoles, dont les actions sont assumées, validées et subventionnées par les institutions étatiques, signe la mort lente de ce qui constitue la véritable richesse et l'attrait authentique de nos villages et horizons, qui séduisent tant le goût des autres. </div><div> Mais la question demeure : n'est-il pas déjà trop tard ?</div><div> </div><div> <div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="899" data-original-width="1200" height="300" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi4mLk6A-koeQQudvUDKSpHqiLKDRMFLBbsh_un88oZ8uJTdLPxB5Lrc8ZOGDxUdOMPOwo95VPa5dzORaMc7dsUTAf_Tt_FLJlyQTOz4qaNRQjIpRivDM1CKOs4h02mRYX-SMdRR83Mu3xG_tTIwhRZIJwL1wd0mbjVykhbJrkCdMHOx6VaMtf2PoyB-eQR/w400-h300/cow_the_alps_mountains_rest_clouds_landscape_rocks_somnolence-639033.jpg" width="400" /></div><span style="font-size: x-small;"><a href=" https://pxhere.com/fr/photo/639033">Source</a> </span><br /></div><div style="text-align: right;">php</div><div style="text-align: right;"><br /></div> <div style="text-align: center;"><b><span style="font-size: large;">***</span></b><br /></div><div><h2 style="text-align: left;">Comment expliquer la domination de la FNSEA parmi les agriculteurs·rices ? </h2> <br /> Alors que mouvement de contestation dans le monde agricole a semblé mettre en avant des agriculteurs et des organisations parfois non affiliés au syndicat majoritaire, la FNSEA, Alexandre Hobeika, chercheur en science politique, <a href="https://www.canal-u.tv/chaines/la-forge-numerique/le-travail-syndical-a-la-fnsea-et-l-encadrement-professionnel-de-l">dont la thèse était consacrée à la FNSEA</a>, relativise les risques de discrédit que pourrait courir cette organisation, tant son implantation et sa structure lui permettent d’absorber un certain nombre de critiques qui apparaissent dans les mobilisations en cours. <br /><br /></div><div style="text-align: center;">*** <br /></div><div><br /> La mobilisation des agriculteurs français de 2023-2024 n’a cessé d’étonner, par son ampleur et ses innovations tactiques, ainsi que le soutien quasi-unanime de l’opinion et des partis politiques qui <b>ont vu dans les agriculteurs mobilisés une figure fantasmée du petit paysan d’antan</b> pour certains, du travailleur modeste en révolte contre l’État et les appareils établis de représentation pour d’autres. <br /> Mais le plus surprenant est peut-être l’éléphant dans la pièce : <span style="color: red;">comment est-il possible qu’un mouvement parti d’éleveurs fragiles financièrement soit finalement mené par des grands céréaliers qui gagnent mieux leur vie que 90% des travailleurs en France[</span><span style="color: #2b00fe;">I</span><span style="color: red;">] ?</span> Comment expliquer que la Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles, FNSEA, parvienne à piloter un mouvement aussi large, alors qu’elle est fortement contestée, qu’elle donne le spectacle de sa proximité avec l’État et l’agro-industrie, et qu’elle est <b>dirigée depuis l’an dernier par un grand céréalier diplômé d’école de commerce et dont la ferme est immense ? </b><br /> Comprendre ces paradoxes invite à s’intéresser aux mécanismes de légitimation du leadership de la FNSEA, donc aux rapports entre les agriculteurs et les cadres de cette organisation, et à son fonctionnement interne. <br /> <br /><b>Prégnance de l’identité sociale d’agriculteur </b><br /> Un premier facteur est <b>l’hégémonie de la notion d’agriculteur</b> comme référent identitaire commun. La majorité des agriculteurs se définissent comme agriculteurs voire paysans, et pas comme appartenant à une classe sociale, ni comme céréaliers ou éleveurs. Cette construction subjective a plusieurs sources. <b>Devenir agriculteur passe encore largement par une transmission familiale du capital, qui est aussi celle du métier et du statut social.</b> Dans les villages ruraux, la structure sociale est marquée par la division et la hiérarchie entre agriculteurs et ouvriers, les premiers étant détenteurs de capital, du statut d’indépendants, et d’une sur-représentation politique. L’image de soi est plus déterminée par la position dans les espaces sociaux locaux qu’à travers la comparaison avec des agriculteurs d’autres régions. <br /> <b> La formation professionnelle des agriculteurs</b> contribue également à leur vision du monde. Celle-ci est dominée par des savoirs productifs et comptables, supports d’une représentation de l’agriculteur comme chef d’entreprise. <b>L’entrée dans le métier passe par un accompagnement par les organisations agricoles dominantes</b>, comme les Chambres d’agriculture, le Crédit agricole, le syndicat Jeunes agriculteurs, JA, qui amènent les candidats à l’installation à<b> se conformer à une logique d’entreprise et d’endettement.</b> Une partie des sociabilités professionnelles sont assurées par les JA, qui proposent d’un côté des activités syndicales classiques, de l’autre des sociabilités festives, utiles étant donné leur rareté dans les campagnes d’aujourd’hui. Le syndicat instille aussi une identité commune d’agriculteurs plus qu’il n’insiste sur les différences interne au groupe. <br /> <br /><b>Des cadres syndicaux fortement connectés à leur base </b><br /> Si la distance socio-économique entre le président de la FNSEA et la moyenne des agriculteurs saute aux yeux, <b>la très grande majorité des cadres de ce syndicat sont beaucoup plus proches de leur base. </b>Souvent installés après une reprise de la ferme familiale et des études techniques agricoles dans un lycée de la région, ils sont à la tête d’exploitations dont les dimensions économiques se situent plus haut que la moyenne départementale mais dépassent rarement le double de cette moyenne. <b>Ils habitent dans leurs villages depuis des dizaines d’années, et sont engagés dans des mandats municipaux</b>, dans des associations sportives locales, ou des organisations à vocation sociale. <br /> Ce sont également des syndicalistes expérimentés, qui maîtrisent une large gamme de registres militants. <b>Engagés initialement aux JA, puis à la FNSEA, ils disposent souvent de plus de dix ans d’expérience de responsabilités.</b> Ils apprennent tôt les relations directes avec les autorités administratives et politiques départementales, et sont aussi à l’aise en réunion avec un préfet ou un député que dans les sociabilités agricoles. <br /> Ils peuvent également servir d’intermédiaires entre des agriculteurs et les organisations agricoles. Ils sont tôt familiarisés avec des savoirs économiques et réglementaires sur la conjoncture de leur secteur, qu’ils peuvent expliquer aux adhérents. Ils ont l’habitude d’organiser des actions protestataires, auprès des pouvoirs publics ou des entreprises de l’agroalimentaire et de la grande distribution.<b> Leur rhétorique interne</b>, valorisant l’intérêt économique individuel, flattant la compétence technique des membres de la FNSEA, et répondant aux arguments politiques par un discours de réalisme économique, leur permet de maîtriser un large ensemble de critiques. <br /> Les dirigeants territoriaux de la FNSEA font bien sûr l’objet de contestations. <b>Ils appartiennent aux fractions supérieures des milieux agricoles locaux, qui fréquentent peu les franges les plus populaires.</b> Ils défendent également certains intérêts, <b>prioritairement l’agriculture conventionnelle vendant à l’industrie agro-alimentaire, les exploitations moyennes et grandes au détriment des plus petites</b>, ainsi que les agriculteurs issus de familles locales. L’exercice de leur pouvoir sur le marché des terres, qu’il soit ou non teinté de soupçons de clientélisme, leur occasionne aussi des inimitiés. Il n’en reste pas moins qu’ils appartiennent bel et bien à leurs groupes professionnels locaux. <br /> <br /><b>La FNSEA comme outil et ressource </b><br /> Ces différents paramètres évoluent sur le long terme dans un<b> sens de l’augmentation des contestations de la FNSEA.</b> Toutefois, celles-ci ne conduisent pas à un éclatement de la FNSEA. <br /> <span style="color: red;">Premièrement, les leaders des groupes agricoles locaux tendent à se détacher de la FNSEA.</span> La plupart d’entre eux se sont investis dans des alternatives au modèle «<i> standard </i>» défendu par le syndicat majoritaire, car plus rentables depuis les réformes de la Politique agricole commune des <b>années I992 à 2003</b> qui ont dissocié les aides publiques des productions. Certains sont engagés dans des syndicats minoritaires mais beaucoup sont simplement non-encartés. Ces leaders locaux étaient un des socles de la légitimité de la FNSEA, et même s’ils sont peu nombreux numériquement, ce sont des leaders d’opinion. <br /> On peut faire l’hypothèse que cette tendance explique la montée des contestations de la FNSEA dans les mobilisations agricoles depuis vingt à trente ans. Cependant, ces leaders professionnels sont dispersés en termes de styles d’agriculture et de d’affiliations. <b>Les syndicats minoritaires, Confédération paysanne et Coordination rurale, ont des idéologies et cultures peu compatibles actuellement.</b> Il est possible que JA, à vocation œcuménique, devienne un des vecteurs d’expression de leur critique de la FNSEA, comme il l’a pu être dans les années I960 dans un moment qui a préfiguré la formation de la Confédération paysanne. <br /> <b>Deuxièmement</b>, si les équilibres politiques internes à la FNSEA <b>reposaient depuis les années I960 sur une répartition du pouvoir entre céréaliers et éleveurs bovins</b>, <span style="color: red;">depuis une dizaine d’années les éleveurs ont perdu une grande partie de leur pouvoir politique.</span> Non seulement la présidence de la FNSEA a été récupérée par les céréaliers, <b>en 20I0-20I6</b> et à nouveau <b>en 2023</b>, mais elle tend à <span style="color: red;">devenir subordonnée à celle du groupe Avril, consortium agro-alimentaire détenu par une branche céréalière de la FNSEA.</span> Les éleveurs de bovins sont aussi fragiles économiquement, et la conjoncture risque de se dégrader avec la baisse de la consommation de leurs produits en Europe et l’arrivée des industriels de la viande de synthèse. <br /> <b>Pourquoi ne prennent-ils pas leur autonomie ou ne se joignent-ils pas à un autre syndicat ?</b> En réalité, la structure de la FNSEA est duale : elle possède <b>une branche territoriale et sociale</b>, regroupant les fédérations départementales où se font les adhésions et où sont représentées les catégories d’agriculteurs : locataires de terres, propriétaires, femmes, etc.; et <b>une branche dite économique</b>, regroupant les syndicats spécialisés par productions, blé, lait, viande bovine, etc., auxquels <span style="color: red;">presque tous les agriculteurs cotisent de façon quasi-obligatoire. </span><br /> Ces branches économiques sont peu visibles mais sont les plus puissantes à la FNSEA. Elles ont <b>leur autonomie en termes de financement, de capacités d’expertise technico-économique, et de lobbying. </b>La branche sociale lui apporte une légitimité démocratique mais elle ne lui est pas indispensable. Ainsi, même s’ils n’ont pas le pouvoir sur la branche territoriale et sociale, <b>les éleveurs peuvent continuer à défendre les intérêts de leurs filières via leurs syndicats spécialisés par produits.</b> Sous cet angle, la FNSEA apparaît comme une ressource et une structure flexible, que les syndicats minoritaires sont loin de pouvoir remplacer en termes d’expertise et de lobbying. <br /> <b> En conclusion</b>, s’il est vrai que la légitimité de la FNSEA à représenter l’ensemble des agriculteurs s’effrite, il serait hasardeux de parier à court terme sur une fragmentation ou un effondrement.<span style="color: red;"> Sa forte implantation locale, sa structure relativement souple combinée à la puissance de sa branche économique, ainsi que le soutien de l’État, permettent de comprendre qu’elle ait traversé de nombreuses crises en ne subissant que des scissions qui ont abouti à des syndicats minoritaires faiblement institutionnalisés.</span> À la limite, elle pourrait même suivre le chemin de plusieurs syndicats patronaux en Europe dans les dernières décennies, délaissant leur branche sociale pour se concentrer sur l’expertise et le lobbying. <br /> <br /><span style="font-size: x-small;"><b>Note </b><br />[<span style="color: #2b00fe;">I</span>] <a href="https://agriculture.gouv.fr/telecharger/133949">Rapport du CGAAER n° 21040 :<i> Évolution du revenu agricole en France depuis 30 ans, facteurs d’évolution d’ici 2030 et leçons à en tirer pour les politiques mises en œuvre par le Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation</i></a><i>,</i> p. 25. ; et INSEE, <i><a href="https://www.insee.fr/fr/statistiques/2417897">Niveau de vie moyen par décile</a></i>.<br /><br /> <i><b><a href=" https://www.contretemps.eu/crise-agriculture-syndicat-fnsea/">Sur le Web</a></b></i></span><br /></div>phphttp://www.blogger.com/profile/08859530369984862702noreply@blogger.com0