UNION EUROPÉENNE : L'ÉLECTRICITÉ EN CRISE, COMMENT LES DÉCISIONS POLITIQUES L'ONT GRAVEMENT AFFAIBLIE

  La phrase « La vérité, l’âpre vérité » est attribuée à Georges Danton, 1759-1794, bien qu'elle a été rapportée de façon apocryphe — c’est-à-dire qu’on ne possède pas de trace écrite directe de lui la prononçant textuellement, elle a été probablement prononcée lors d’une réunion du Conseil exécutif provisoire ou d’un discours à la Convention, en 1792.
  Alors qu'il est ministre de la Justice — 10 août 1792 au 21 septembre 1792, la France est envahie par les armées étrangères — Prusse et Autriche, l’intérieur du pays est agité, et la Révolution est menacée, il exhorte alors ses collègues de faire preuve de lucidité et de courage politique, sans se voiler la face sur les dangers imminents. 
 Deux cent trente-trois ans plus tard, la France attend toujours son nouveau Danton — celui ou celle qui insufflera la force et la confiance de démonter un système électrique devenu irrationnel, pour en refonder les bases.
  Un Danton moderne, capable de dire la vérité, l’âpre vérité, et d’engager enfin la nation sur la voie d’un avenir énergétique libre, sûr et équitable.
  Un avenir où la production sera maîtrisée, les coûts contenus, et où chaque foyer, chaque entreprise, retrouvera confiance en la puissance publique et en la promesse républicaine de progrès pour tous.
 
 Danton, député de Paris à la Convention nationale
 
  « ... dans son discours du 21 janvier 1793, évoquant au départ la mort d’un ami assassiné la veille, Danton s’élève aux préoccupations nationales : il prêche la cohésion et s’efforce de montrer que le véritable ennemi du peuple se trouve du côté des tyrannies d’Europe, qu’il faut anéantir. Danton appelle à un esprit de compréhension réciproque entre les diverses tendances révolutionnaires : 
« Citoyens, prenez les rênes d’une grande nation, élevez-vous à sa hauteur, organisez le ministère, qu’il soit immédiatement nommé par le peuple. »
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Par Documentaire et Vérité, sur X
 
  Comment, en misant sur une électrification accélérée sans refonte préalable de ses réseaux, l’Europe a-t-elle crée un système où chaque solution engendre une nouvelle contrainte ? Entre réseau saturé, coûts qui explosent et batteries qui débordent, retour sur une cascade d’effets techniques et économiques qui fragilisent l’ensemble du système ... 
  Un réseau saturé et en retard sur la production  
  Le premier déséquilibre est physique : 
  • La production renouvelable croît plus vite que les capacités de transport, provoquant congestion des lignes, raccordements différés — plusieurs centaines de gigawatts de projets en attente en Allemagne et en Italie, et retards d’interconnexions transfrontalières
  • Chaque maillon — du poste de transformation à la ligne à haute tension — devient un goulet d’étranglement. 
  • Le coût d’investissement du réseau par mégawattheure devrait déjà presque doubler d'ici 2030 en Europe.
 
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Des coûts et des délais qui explosent
  Pour moderniser le réseau, les opérateurs européens prévoient plus de 800 milliards d’€ d’investissements d’ici 2050 — selon l' European Network of Transmission System Operators for Electricity —  ENTSO-E, organisation qui regroupe l’ensemble des opérateurs de réseaux de transport d’électricité — TSO, en Europe.
  Mais les procédures d’autorisation lentes et fragmentées freinent les chantiers : l’interconnexion Italie-Slovénie, par exemple, a mis plus de dix ans à obtenir un feu vert bilatéral. 
  Les pays disposant d’une électricité bon marché redoutent en pratique de la voir renchérir via ces liaisons, ce qui ralentit la coopération régionale.
  Pendant ce temps, le réseau se tend : 
  • 8 645 cas de surtension ont été enregistrés en 2024, soit une hausse de 2 000 % depuis 2015Autrement dit, une alerte par heure, contre trois par mois il y a dix ans.
 
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   Avec la montée du solaire et de l’éolien, l'inertie naturelle du réseau européen a disparu.
  Les nouvelles sources intermittentes injectent leur puissance via des onduleurs électroniques, rapides mais sans masse physique : ils réagissent instantanément, mais n’amortissent rien.
  Le réseau est devenu nerveux, réactif à la milliseconde, mais incapable d’encaisser une variation soudaine sans oscillation. 
  Chaque surtension est un signe de fatigue structurelle — le témoin d’un système électrique trop sollicité, trop fragmenté, trop rapide pour sa propre cohérence.
 
Des déséquilibres de marché amplifiés 
  L’Europe a également découvert la face cachée de l’abondance : trop d’électricité tue la valeur. Lorsque la production solaire ou éolienne dépasse la demande et que le réseau ne peut plus transporter ou stocker l’excédent, les prix de gros deviennent négatifs. En 2019, 2 % des heures de marché allemandes affichaient un prix négatif. Ce taux atteint plus de 10 % sur les huit premiers mois de 2025. Cette distorsion pousse certains États à réduire la production solaire en journée pour éviter les effondrements de prix — un paradoxe saisissant pour un continent qui subventionne massivement les EnR...
 
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L’essor désordonné du stockage
  Face à cette volatilité, les acteurs privés se ruent sur le stockage par batteries. Le mécanisme est simple: acheter l’électricité quand elle est gratuite ou négative, la revendre quand elle remonte.
  Ainsi, en 2024, l’Europe a ajouté 8,8 GWh de capacité de stockage, soit dix fois plus qu’en 2020.
  Mais leur implantation souvent opportuniste — là où le foncier est bon marché plutôt que près des sources renouvelables — accentue la congestion.
  Résultat : elles s’ajoutent souvent à des nœuds déjà saturés, absorbent l’électricité quand elle est excédentaire, puis la réinjectent… sur les mêmes lignes déjà saturées. 
 
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  Les gestionnaires de réseau — TSO, estiment que 30 à 40 % des nouveaux projets de batteries sont mal situés par rapport aux contraintes locales de tension
  En d’autres termes, le stockage accentue certains des déséquilibres qu’il devait résoudre...
  Un cercle économique et technique difficile à rompre
 
 

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