Par Claude Brasseur,
mathématicien astronome, chercheur et fondateur d’un centre de recherche sur les énergies renouvelables — brasseurvossen@skynet.be
Certains citoyens ordinaires peuvent s’enrichir sur le dos de tous les autres, et ce, « grâce » à une source d’énergie qui n’en est pas une si elle n’est pas stockée pour la plus grande part. Qui a parlé d’escroquerie ?
Claude Brasseur
Oui, l’éolien peut rapporter gros ! Certains citoyens ordinaires peuvent s’enrichir sur le dos de tous les autres, et ce, « grâce » à une source d’énergie qui n’en est pas une si elle n’est pas stockée pour la plus grande part. Qui a parlé d’escroquerie ?
Prenons l’exemple d’une usine de 10 éoliennes de 3 000 kW de puissance nominale. Elle ne donne pratiquement jamais sa puissance nominale mais elle tourne presque tout le temps en produisant un peu d’électricité. L’illusion est parfaite. L’investissement est de l’ordre de 30 millions d’euros. Le promoteur investira, par exemple, 300 000 €. Il réunira, via les actionnaires, 3 millions d’euros et garantira, sous réserve de bénéfices de l’entreprise, un rendement annuel de 4,5 % par exemple. Ce promoteur empruntera les 26,7 millions restants à une banque qui lui demandera 6 %.
Si l’on sait que l’État garantit le revenu de base de 8 centimes par kWh, les banques ne prennent pas de risque, sauf si le promoteur a choisi un site vraiment peu venteux – ce qui arrive depuis qu’il faut installer des éoliennes partout… Si la puissance fournie par l’éolienne varie, de seconde en seconde, de tout à rien dans la réalité, c’est comme si elle avait fonctionné 18 % du temps à sa pleine puissance. Ici, les 30 000 kW de puissance fourniront environ 50 millions de kWh par an, soit 4 millions d’euros (en Belgique, les revenus des éoliennes sont des revenus nets !). Sur les 15 ans de tarif garanti par l’État, cela représente 60 millions d’euros. Cette somme est à comparer avec les 30 millions investis, auxquels il faut ajouter quelques frais d’entretien et de réparation. Il n’est pas étonnant de trouver des comptabilités où le promoteur double sa mise. (1)