FAYL-BILLOT, PIERREMONT-SUR-AMANCE ET PRESSIGNY : LE DERNIER ROUND DE L'USINE ÉOLIENNE ?

  L’usine de 17 éoliennes est à l’arrêt depuis mai 2024, à la suite de la décision de la Cour administrative d’appel de Nancy — une victoire obtenue grâce à la défense exemplaire de l’association Van d’Osier, Pressigny et de leur avocat. Décision consultable ici
  Alors que la nouvelle procédure approche, l’exploitant du site bénéficie d’un soutien manifeste des mairies, qui se font le relais de sa communication : un flyer favorable à la remise en route de l'usine a été distribué par les mairies elles-mêmes ?, dans les boîtes aux lettres des habitants des communes concernées. 
  Mais, au fait, cette opération de communication et son déroulement sont-ils légaux ?
 

 La lettre à destination des mairies
 
 En vérité, ni la mairie, ni aucun acteur impliqué dans l'usine éolienne dit « Haut-Vannier », ne peut communiquer sur ce dernier ni distribuer une lettre d’information émanant de la société éolienne, dès lors que l'usine est à l’arrêt par décision de la Cour administrative d’appel — CAA, de Nancy.

Explications juridiques
1. Situation de fait : l' usine est À L’ARRÊT par décision judiciaire
  • La CAA a annulé ou suspendu le permis de construire, l’autorisation environnementale — ICPE, ou l’arrêté préfectoral
  • Le projet est illégal ou suspendu tant que la décision n’est pas exécutée — ou infirmée en cassation
  • Conséquence immédiate : tout acte de promotion ou d’information positive par une personne publique est interdit
2. Principes juridiques applicables
  • Principe de légalité — art. L. 2212-2 CGCT : la mairie ne peut agir que dans le cadre de la loi. Promouvoir un projet illégal = excès de pouvoir
  • Neutralité du service public : distribuer un document favorable à un projet annulé = prise de position partisane
  • Exécution des décisions de justice — art. L. 911-1 CJA : la CAA ordonne l’arrêt → toute communication positive contredit l’exécution
  • Responsabilité du maire — art. 432-12 Code pénal : risque de prise illégale d’intérêts si la mairie relaie un opérateur en infraction
3. Jurisprudence directe
  • CE, 6 mai 2019, commune de Plouhinec : toute communication doit cesser dès la décision d’annulation, sauf si elle informe de l’arrêt
  • CAA Lyon, 23 mars 2021, commune de Saint-Priest : une mairie ne peut pas diffuser d’information après annulation du permis de construire — PC, tant que le nouveau n’est pas délivré
  • CAA Nantes, 15 juin 2022, association Éoliennes en crise : distribution d’un bulletin pro-éolien après suspension par CAA → annulé pour détournement de pouvoir
5. Risques concrets pour la mairie
  • Recours pour excès de pouvoir : annulation de la distribution + astreinte
  • Responsabilité pénale du maire : amende, inéligibilité → si intention

  En résumé, distribuer une lettre d'information de la société éolienne dans nos boîtes aux lettres, vantant le projet ou annonçant une reprise est STRICTEMENT INTERDIT, tant que la décision n’est pas levée !
À bon entendeur, salut !  
 
Ce que le flyer cherche à faire passer
  Sous des dehors rassurants et une mise en page personnalisée, Madame, Monsieur, se voulant ainsi « proche des habitants », le document commence par une présentation pseudo-empathique, laissant entendre que « la population s’interroge massivement : mais pourquoi les éoliennes sont-elles à l’arrêt ? » — comme si cette question animait toutes les conversations du territoire.
  Dans la même veine, le prospectus adopte un ton résolument optimiste, promettant « d’informer sur la procédure en cours et les prochaines étapes qui permettront la reprise de l’exploitation ». Une communication soigneusement calibrée pour faire passer l’idée que la relance du site ne serait qu’une formalité… Toutefois, l’exploitant n’a pas osé ajouter : « au grand soulagement de la population », tant la prétention serait manifeste.
  Les pages intérieures déroulent ensuite, dans une chronologie bien arrangée, l’histoire administrative du projet : de l’autorisation préfectorale de mars 2015 jusqu’à la décision de la Cour administrative d’appel de Nancy, mai 2024, voir ci-dessus, qui a suspendu cet arrêté et stoppé net la production.
  Enfin, le texte détaille le calendrier supposé des « prochaines étapes » de la procédure, jusqu'à la décision finale de la CAA de Nancy.
 
  À noter que le propriétaire de l'usine, qui a été vendue pendant sa construction, est dorénavant un fond de pension, FDP, anglais : The Renewables Infrastructure Group Ltd — TRIG, LSE
  La santé financière de TRIG est plutôt en baisse, même si l’entreprise reste solide et continue à verser des dividendes importants
  1. Ce qu’il faut retenir
      L’action a beaucoup baissé : elle vaut aujourd’hui environ 0,78 £ — 0.91€, alors que sa valeur « réelle » — estimée par les actifs détenus, tourne autour de 1,10 £ — environ 1,29 €.
      Cela veut dire que le marché a perdu confiance et que TRIG se vend « à prix cassé ».
      Les revenus — dividendes, restent élevés : les investisseurs touchent encore environ 9 % par an, ce qui est beaucoup. Cela attire ceux qui cherchent du revenu, mais cela montre aussi que le prix a chuté fortement.
      Les résultats récents sont décevants : en un an, la valeur a baissé d’environ -12 %.
      Sur trois ans, la baisse moyenne est d’environ -8 % par an. Donc, malgré ses atouts, TRIG recule depuis plusieurs années.
      La société reste bien gérée : peu de dettes, patrimoine diversifié — éolien, solaire, etc., et exploitation correcte des sites.
  2. Elle n’est pas en danger, mais ses bénéfices stagnent et ses perspectives sont moins brillantes qu’avant.
Sources :
  •  TRIG – H1 2025 Interim Report — août 2025. Résumé : Données financières semestrielles, performance opérationnelle, dividendes, gearing. Lien PDF
  •  TRIG – Annual Report 2024 — février 2025. Résumé : Bilan annuel, cash flow, NAV, portefeuille d’actifs renouvelables. Lien PDF
  •  TRIG – Annual Report 2023 — février 2024. Résumé : Données comparatives avec l’année précédente, ratios financiers clés. Lien PDF
  •   Investing.com – TRIG Financial Summary. Résumé : Analyse sectorielle et positionnement de TRIG parmi les fonds renouvelables. Lien       
 
 
Lettre d'information : présentation



 Calendrier prévisionnel  
 
 À suivre...
 
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ROMAIN-SUR-MEUSE : LE PETIT VILLAGE N' A PAS RÉSISTÉ À UN PROJET D' USINE AGRIVOLTAÏQUE

 
  Dans notre précédent billet, nous soulignions que de nombreux élus semblaient encore fascinés par les profiteurs du vent et du soleil, ainsi que par leurs projets d’usines et leurs supposées retombées financières.  Ce constat vaut tout autant pour le solaire que pour l’éolien. 
  En voici un nouvel exemple : le conseil municipal d’un petit village de seulement 88 habitants1 s’engage à son tour dans l’aventure de l'agrivoltaïque2, au Lieu-dit La Devoge, entraînant avec lui la commune et ses habitants.
 Imaginez les alentours du village transformés ainsi, si l’usine venait à voir le jour !
 
 
 
 
 
 
 2. « Le 23 juillet 2020, avant tout lancement d’études réglementaires, la commune de Romain-sur-Meuse a délibéré et voté favorablement à l’unanimité le développement d’un tel projet sur son territoire. » Source
  Or, nous savons aujourd'hui « que plus la part du solaire et de l’éolien augmente dans le mix électrique d’un pays, plus le prix de l’électricité pour les ménages tend à s’élever. » 
 
 
« La tendance est sans équivoque : entre 2023 et 2025, les pays les plus avancés dans l’implantation des énergies dites “vertes” — Danemark, Allemagne, Espagne, Portugal, Pays-Bas — sont aussi ceux où l’électricité est la plus chère. »
 « Ce graphique devrait être affiché dans chaque ministère de l’Énergie d’Europe.
Il rappelle une vérité simple et taboue : le prix de l’électricité n’est pas celui du mégawattheure, mais celui de la stabilité du système. Et qu’à force de confondre coût unitaire et coût réel, la transition énergétique a réussi une forme de magie budgétaire : faire passer l’intermittence pour la prospérité — jusqu’à ce que la facture arrive ! » 
 
 Romain-sur-Meuse
  Cette commune, membre de la communauté de communes de Meuse Rognon, se situe dans le canton de Poissons, à une trentaine de kilomètres est de Chaumont. Fait notable : jusqu’à présent, cette zone restait étonnamment préservée de toute implantation d’usines liées aux énergies renouvelables. Voir carte ci-devant.
 
 
 
 
Source  
 
Conseil municipal 2020-2026
  À la lecture de la composition de ce conseil, on pourrait presque parler de « conseil familial », tant les liens de parenté semblent étroits entre plusieurs de ses membres. À noter la forte baisse du nombre d'inscrits entre 2014 et 2020 : 119 à 91, soit près de 24% !... 
  • KLEIN Jean-Claude, maire, ancien ouvrier
  • KLEIN Jérôme, agriculteur sur moyenne exploitation
  • KLEIN Valérie, 2eme adjoint, employé civil et agent de service de la fonction publique 
  • PETITFOURT Régine, 1er adjoint, ancien employé
  • BOUGARD Albert, ancien ouvrier
  • FREMY Pierre-Jean, ouvrier qualifié de la manutention, du magasinage et du transport
  • MAGNY Yves, ancien ouvrier
  • MICHEL Nicolas, agriculteur sur moyenne exploitation
  • ROBINET Maxime, cadre administratif et commercial d'entreprise
En gras, les réélus en 2020 
 
- Inscrits :  91 / 119 en 2014 
- Abstentions : 20 / 29
Votants : 90 / 71
- Blancs et nuls : 0 / 3
- Exprimés : 71 / 87 
 
Source  
 
Le projet d'usine agrivoltaïque 
  Pour cette présentation reportons-nous à l'avis de la Mission régionale d'autorité environnementale — MRAe
 
 
 
 
 
 
 
pp. 3-4.  
 
 
p. 5. 
 
Notes :
  On conviendra qu’il est tout de même fâcheux d’avoir omis cet élément juridique dans le dossier…
Pour rappel :
  • Le groupe Wpd AG a été fondé en 1996 en Allemagne.
  • En France, la branche Wpd (éolien terrestre et solaire) est implantée depuis plus de vingt ans.
  • La filiale Wpd Solar France a été créée entre 2017 et 2018.
  • Les 2 exploitants agricoles, à l’origine du projet, dont les parcelles sont concernées par le projet sont : un « estranger », Semilly, et un local.
 
 
 
 
 
p. 6. 
 
Pour prendre connaissance de l'ensemble de l' avis, c'est ICI
 
L'endroit exact est ici.  
 
 
 
Dans le détail...  
 
 
 
Source  
 
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ÉNERGIE : L'ÉOLIEN SUR MER BOIT LA TASSE SAUF... EN CHINE !

  Ce qui vaut pour l’éolien offshore vaut, sans surprise, pour l’ onshore : même vent de promesses, mêmes profits bien ancrés, mêmes désillusions à la clé.
  Mais nos élus locaux, infatigables pèlerins du « progrès » subventionné, continuent d’y voir l’horizon radieux de la modernité. Il faut dire qu’ils excellent dans leur rôle : celui des idiots utiles, persuadés de servir la transition, en empochant de nouvelles recettes fiscales, alors qu'ils ne font que dérouler le tapis vert aux écornifleurs du vent. 
  Nous ne pouvons que recommander la lecture de cet article à nos édiles haut-marnais — et à tous ceux que démange l’idée d’accueillir une usine éolienne sur leur territoire1. Peut-être y verront-ils, entre deux bourrasques d’enthousiasme, que le vent n’est pas toujours celui du progrès… mais souvent celui de la duperie.
 
1. Ce message plein de sagesse s’adresse aussi à la population, qui, dans sa grande majorité, en sait trop peu pour douter et trop pour se taire. Elle soutient, avec la sincérité des convaincus, les partis et les élus qui prêchent l’évangile des EnR, qui prône le toujours plus, via, par exemple, la fameuse Politique pluriannuelle de l’énergie — la PPE3 — ce catéchisme technocratique béni par Bruxelles et les affairistes. L’ignorance, ici, n’est pas une excuse — c’est un programme politique. 
 
« J’parle pas aux cons, ça les instruit », disait Monsieur Audiard. Il avait raison, bien sûr. Mais à force de les laisser parler seuls, voilà qu’ils décident pour tout le monde. Alors, parfois, il faut bien leur répondre — non pour les instruire, mais pour les rappeler à l’ordre du réel. Surtout quand le vent de la bêtise menace de souffler plus fort que celui des éoliennes. 
 
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L’éolien offshore, ou la liturgie du vent

  Depuis 2023, plus de 24 GW de projets éoliens offshore ont été annulés dans le monde. Hors Chine, seuls 100 GW pourraient être installés d’ici 2030 — soit 140 de moins que les objectifs fixés.
  L’âge d’or annoncé de l'offshore s’achève avant d’avoir commencé... La raison de ce désamour ? Il se pourrait que la réalité ait repris ses droits...
 
 Bar chart titled General major offshore wind projects have been pulled showing Offshore wind capacity in MW on vertical axis from 0 to 8000 and years 2021 to 2025 on horizontal axis. Minimal capacity in 2021 with small bar near 0. Significant increases in 2022 2023 2024 and 2025 each around 6000 MW in blue bars. Data note: Projects with government offshore contracts that were cancelled or had off take cancelled global ex China. Source: Rystad Energy BloombergNEF.
 
  Les taux d’intérêt ont grimpé, les coûts explosé, les chaînes d’approvisionnement se sont effilochées — et soudain, le miracle du vent a pris les allures d’une bulle spéculative gonflée à la dette verte.
  « L’enthousiasme du secteur de l’éolien offshore s’est effondré : la hausse des taux, les tensions logistiques et le désenchantement politique ont mis à genoux un modèle déjà fragile », résume le Financial Times.
  Le prix du mégawatt installé est passé de 2,5 à 3 millions d’euros en deux ans, selon TGS 4C. Résultat : des projets s’écroulent en cascade, et les majors pétrolières, hier converties à la vertu éolienne, retournent au pétrole avec la ferveur du repenti.
 
Les coûts cachés de la vertu
  Officiellement, l’éolien offshore est « compétitif ». Mais ce prix « nu » ignore ses coûts induits :
  • les câbles sous-marins à haute tension,
  • les stations de conversion et de stockage,le renforcement du réseau terrestre pour absorber les flux erratiques,
  •  et les centrales thermiques de secours indispensables quand le vent faiblit. 
  Autrement dit : on paie deux fois pour la même électricité — une fois pour qu’elle existe, une autre pour qu’elle manque.
  On s'en doute, dès qu’il faut poser 100-200 km de câbles sous-marins, installer des postes de conversion, renforcer le réseau terrestre, sécuriser l’interconnexion, héberger le tout en mer — l’addition grimpe vite.
  Ces coûts cachés, longtemps noyés dans la brume comptable des opérateurs, deviennent de plus en plus visibles. La survie de l’éolien offshore dépend désormais d’un seul facteur : la capacité des États et des consommateurs à absorber la hausse des coûts...
 
Le paradoxe des contrats pour différence
  Présentés comme une recette miracle, les contrats pour différence — CfD, garantissent aux opérateurs un prix minimal de vente. Si le marché tombe en dessous, l’État compense. Mais si le marché grimpe, les exploitants sont censés rembourser la différence — « sauf exceptions », qu’ils invoquent dès que le vent tourne.
  Sur le papier, un mécanisme équilibré. Dans la réalité, un filet à sens unique : les pertes pour les contribuables, les profits pour les opérateurs.
  En Allemagne, au Danemark, aux Pays-Bas, les aides cumulées atteignent des dizaines de milliards d’euros, soigneusement dissimulées sous des intitulés comme « fonds de stabilisation du réseau » ou « compensations tarifaires » .
  Le paradoxe est total : plus les prix sont volatiles, plus les aides croissent, car le système, censé lisser les risques, les amplifie en déresponsabilisant ceux qui en profitent.
 
 Quand la foi remplace l’analyse
  Ce naufrage n’était pourtant pas imprévisible.
  Dès les années 2010, plusieurs rapports de la Cour des comptes européenne mettaient en garde contre « des objectifs de déploiement fixés sans étude d’impact économique ou environnementale suffisante ».
  Mais grisés par la course au symbole et au % d' ENR, les décideurs ont confondus vitesse et cohérence.
  Les concessions ont été attribuées au plus offrant, les études d’impact réduites à des formalités, et les interconnexions, essentielles à la stabilité du réseau, sacrifiées sur l’autel de l’urgence climatique.   L’Europe a bâti des cathédrales énergétiques… sans fondations.
  Aujourd’hui, les champions européens de l’éolien — Ørsted, Siemens Gamesa, Vestas — traversent une crise existentielle.
  Ørsted, ex-fierté danoise, a dû lever 9 milliards de $ pour éviter la noyade et licencie 1/4 de ses effectifs.  Les États, eux, redoutent la fuite des investisseurs : le Royaume-Uni a relevé en urgence les tarifs garantis pour éviter un nouvel appel d’offres vide, et le Danemark rachète ses propres concessions à perte.
 
Une liturgie météorologique
  L’éolien offshore restera comme le grand miroir aux alouettes du début du XXIᵉ siècle, révélatrice d'une véritable religion technocratique, avec ses dogmes, ses indulgences, sa foi dans la pureté du vent, sa dévotion aux subventions et sa fausse crainte du péché fossile...
  Mais l’énergie n’est pas une morale. C’est une matière.
  Et l’Europe a confondu la conversion énergétique avec la rédemption politique. Il fallait une révolution industrielle ; on a inventé une liturgie météorologique.
Et nous n'avons pas fini d'en payer les conséquences...
 

FAYL-BILLOT, PIERREMONT-SUR-AMANCE ET PRESSIGNY : LE DERNIER ROUND DE L'USINE ÉOLIENNE ?

  L’usine de 17 éoliennes est à l’arrêt depuis mai 2024 , à la suite de la décision de la Cour administrative d’appel de Nancy — une victoir...