LA MONARCHIE RÉPUBLICAINE ET SON SOUTIEN INÉBRANLABLE AUX ÉNERGIES RENOUVELABLES

«  Montesquieu évoquant dans l'Esprit des lois, le régime anglais de son temps, parle d'« une nation où la république se cache sous la forme de la monarchie ». On pourrait à l'inverse, définir la France de la cinquième république, comme « une nation où la monarchie se cache sous la forme de la république ». 
REVEL Jean-François, Mémoires, Plon, I997. 

 Il en va ainsi pour les EnRi, comme pour bien d'autres sujets !... Sa Majesté républicaine, ses ministres et ses vassaux les décrètent unilatéralement ET les imposent à leurs sujets de la campagne.
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Énergies renouvelables : la folle fuite en avant !


   Les pouvoirs publics et les principaux médias s’acharnent à « vendre » aux Français, grâce à une publicité massive, de l’électricité produite par des éoliennes et des panneaux photovoltaïques, PV. Cette électricité est qualifiée d’« intermittente » parce que la puissance électrique ainsi fournie fluctue beaucoup et sans cesse, en outre de façon aléatoire au hasard des conditions météorologiques. Elle est aussi qualifiée de renouvelable parce qu’elle pourra être produite tant que le vent soufflera et que le soleil brillera.
 
  Développer massivement ces électricités renouvelables intermittentes, EnRI, dans notre pays serait, selon nos dirigeants et nos médias, une ardente obligation. Car elles seraient un passage obligé pour lutter efficacement contre le réchauffement climatique et pour fournir indéfiniment une électricité abondante, bon marché, et respectueuse de l’environnement.
  Ces prétendues qualités justifieraient la folle fuite en avant prévue par la troisième Programmation pluriannuelle de l’énergie, PPE3, couvrant la période de 2025 à 2035. 

Un développement absurde ?
  Le prix de l’électricité a augmenté considérablement au fur et à mesure du développement de ces EnRI depuis le Grenelle de l’Environnement de 2007, grignotant ainsi le pouvoir d’achat des ménages et la compétitivité de notre industrie.
  N’y aurait-il pas là une relation de cause à effet ?
  Ce développement ne serait-il pas le principal responsable, en France comme ailleurs en Europe, de cette augmentation vertigineuse du prix de l’électricité ?
  En réalité — mais qui se soucie aujourd’hui de la réalité ? —, ce développement est non seulement absurde, mais il représente un grave danger pour la nation puisque des sommes folles sont dépensées inutilement dans un contexte de difficultés budgétaires et économiques, que ces EnRI ont-elles-mêmes contribué à créer.
  En effet : 
  • Contrairement à ce que leurs promoteurs s’efforcent de faire croire, ces EnRI n’ont, et n’auront, aucun intérêt dans notre pays pour lutter contre le réchauffement climatique. Elles y contribuent même puisque les électricités qu’elles remplacent — nucléaire et hydroélectricité essentiellement — ont une « empreinte carbone » en analyse de cycle de vie, ACV, inférieure à la leur, selon les calculs de l’Agence pour la transition énergétique, ADEME, publie une empreinte carbone 
  • Faute de nucléaire leur développement entraînera la construction ou le maintien de centrales pilotables à gaz ou à charbon — comme actuellement en Allemagne — pour les assister les jours sans vent et/ou sans soleil. Les émissions de CO2 de la production française d’électricité augmenteront pour se rapprocher de celles, considérables, de l’Allemagne.
  • Elles ne permettront pas non plus de produire plus d’électricité car à consommation égale, leur production fera diminuer d’autant les productions des sources pilotables d’électricité décarbonée : nucléaire et hydroélectricité essentiellement en France. Il s’agit là d’un jeu à somme constante. 
  • Leur développement prévu par la PPE 3 augmentera considérablement les risques de déstabilisation du réseau électrique, et donc de black-out, sauf à couper leur accès au réseau pendant les périodes critiques qui seront de plus en plus fréquentes. Il nécessitera un renforcement considérable du réseau électrique à l’échelle européenne, ce qui aura un coût faramineux. La Commission de régulation de l’énergie, CRE, annonce pour cela 200 milliards d’euros, uniquement en France pour les 15 prochaines années, dont la plus grande partie pour permettre leur raccordement au réseau électrique.
  • Ce développement ne permettra la fermeture d’aucun réacteur nucléaire car ces derniers peuvent produire de l’électricité à la demande. Il est donc nécessaire de les conserver pour compenser à tout moment les variations considérables et aléatoires, l’intermittence, des productions éolienne et photovoltaïque, notamment pour assurer les pointes de consommations annuelles en hiver pendant les fréquentes périodes sans vent et sans soleil : qui peuvent durer plusieurs jours. Si des réacteurs nucléaires sont fermés, il faudra les remplacer par une même puissance de centrales pilotables à gaz ou charbon.
  • Éoliennes et panneaux solaires devront être remplacées tous les 15 à 20 ans. Ils ne sont donc pas plus renouvelables et durables que les matières premières qui servent à les construire.
À quoi servent les EnRI ?
  Les EnRI sont donc inutiles et mêmes nuisibles pour notre pays. Les sommes gigantesques dépensées pour leur développement ne feront qu’augmenter le prix de l’électricité pour les consommateurs — particuliers, industriels, commerçants, …, diminuant ainsi le pouvoir d’achat et la compétitivité de l’économie nationale.
  Le prix de l’électricité pour les ménages depuis 20 ans a augmenté en Europe proportionnellement à la puissance installée d’éolien et de PV par habitant.
  Ainsi le prix de l’électricité a été multiplié par 2,5 en France depuis 2008, proportionnellement à leur développement, alors que l’inflation cumulée n’a été que d’environ 32 % sur cette période.
  Le prix de l’électricité en Allemagne est le double du nôtre, pour une puissance cumulée d’éolien et de PV par habitant… double de la nôtre.
  Et pour masquer cette augmentation considérable des factures d’électricité à l’opinion publique, les gouvernements ont aussi recours à des taxes sur d’autres énergies que l’électricité — carburants, gaz, …, et à des impôts pour financer ce développement.
  En effet, pour masquer cette gabegie, il faut « tartiner » en minces couches, un peu partout, les prix des externalités cachées : subventions nationales et régionales ou départementales, développement des réseaux électriques et des infrastructures d’accueil, routes, installations portuaires…), stockages…résultant essentiellement des ENRI.
  Selon l’Université de Düsseldorf, confirmée par la Présidente du Contrôle fédéral, allemand, des finances, l’Allemagne aura dépensé 520 milliards d’Euros de 2000 à 2025 pour sa transition énergétique, Energiewende, essentiellement pour le développement de l’éolien et du PV. Cela correspond à une dépense moyenne d’environ 21 milliards d’euros par an. Mais il s’agit de dépenses croissantes depuis 2000 qui pourraient atteindre 42 milliards d’euros en 2025. 

La PPE3 !
  En France, la troisième Programmation pluriannuelle de l’énergie 2025-2035, PPE3, vient d’être dévoilée et elle prévoit… un développement massif des électricités intermittentes sur ces 10 années, bien qu’il y ait déjà trop d’ ENRI en France.
  Les gros consommateurs, ex les data centers et certains industriels, ne peuvent généralement pas utiliser d’’électricité intermittente. Alors il est prévu de faire supporter ces nuisances aux seuls petits consommateurs, comme les ménages et les petits commerces, qui ont un pouvoir moindre de défendre leurs intérêts.
  Le bouclage mal maitrisé de l'offre et de la demande se fera ainsi sur le dos des « petits » par la variabilité des prix puis par écrêtement, puis par coupures, merci Linky, pour éviter le black-out. 
 
L’administration s'éloigne du service public.
  Si les projets affichés par la PPE se réalisent, les puissances totales installées en éolien et PV atteindraient de 133 à 163 gigawatts, GW, en 2035, soit autant par habitant que celle installée actuellement en Allemagne : pour l’hypothèse basse !
  Les mêmes causes produisant les mêmes effets, cela signifie une charge pour la collectivité nationale de l’ordre de 600 milliards d’euros de 2008 à 2035, soit environ 22 milliards d’euros en moyenne par an.
  Et donc au moins encore un doublement du prix de l’électricité pour les ménages : hors inflation. Cette augmentation pourra être dissimulée en l’affectant totalement ou partiellement à d’autres postes que l’électricité… comme actuellement.
  L’Allemagne, pour une puissance installée d’éolien et de PV d’environ 1800 watts par habitant actuellement, a dépensé 520 milliards d’euros de 2000 à 2025.
  En France, la puissance installée fin 2024 étant de 720 watts par habitant, soit 40 % de celle de l’Allemagne, on en déduit par extrapolation que la France aura déjà dépensé environ 200 milliards d’euros de 2008 à 2025 pour l’éolien et le PV !
  Il resterait donc encore environ 400 milliards d’euros, hors inflation, à débourser de 2025 à 2035. Soit, en supposant une dépense en progression linéaire depuis la charge de 25 milliards d’euros imposée à notre économie en 2024, une dépense folle de l’ordre de 100 milliards d’euros pour la seule dernière année 2035 : hors inflation.
  Comment un élu de la République, quel que soit son parti et son niveau de responsabilité, peut-il en arriver à cautionner, à se rendre complice, ou même laisser faire par son inaction, un programme aussi nuisible pour la collectivité ?
  Vouloir s’engager dans une telle ruine en France a quelque chose de surréaliste et de terrifiant. Il s’agit là de la plus gigantesque arnaque politico-médiatico-financière de ce siècle.
  D’autant plus que l’essentiel de cette somme ne restera pas en France, mais ira directement dans les poches d’investisseurs étrangers « verts » qui se sont rués sur ce juteux filon, et d’industriels qui construisent les éoliennes et les PV hors de France  : Allemagne, Danemark, Espagne, États-Unis, et Chine pour les PV.
  Il est particulièrement inquiétant que ce projet de PPE3 en cours émane des institutions « compétentes » conseillant le gouvernement, DGEC, RTE, CRE, qui « zappe » les avis de l’Académie des technologies, de l’Académie des sciences, et de l'Office Parlementaire des Choix Scientifiques et Technologiques, OPECST.
  Cela signifierait-il qu’ils obéissent à des injonctions politiques et financières à l’origine de la dérive de ces dernières années, et non plus seulement à des critères scientifiques et techniques ?
  De plus, RTE et Enedis sont-ils neutres ? Car ils ont un intérêt financier dans cette PPE3 : le développement massif des réseaux qui y sera associé augmentera leur chiffre d’affaires.
  EDF n’est-elle pas aussi intéressée, pour récupérer le plus possible des subventions accordées aux EnRI ?
  Quant à Total Energies et Engie, ils vendront plus de gaz pendant longtemps et… ils récupéreront aussi des subventions !
  Observons qu’avant d'être aujourd'hui endossée par la Direction générale de l’énergie et du climat, DGEC, cette PPE3 a été initialement conçue par RTE qui maximise ses nouveaux investissements dans les réseaux, 100 milliards d’€, mais ce n'est pas le critère premier de l'intérêt général.
  La PPE3 doit modifier son hypothèse première de développement des EnRI car celle-ci conduit en l’état, à la baisse du pouvoir d’achat des Français et de la compétitivité de notre industrie, à une fuite en avant au profit d’un puissant lobby de promoteurs ayant un énorme budget publicitaire et semble-t-il un réseau incroyable d’influence dans tous les rouages du pouvoir et dans les grands médias.
  Le nucléaire peut pourtant produire en abondance de l’électricité décarbonée à la demande et n’a nul besoin des EnRI pour cela. Mais ses fossoyeurs semblent être toujours en place dans l'administration et les agences, dont l’ ADEME : l’Etat profond ?
  Face à au revirement progressif de l’opinion en faveur du nucléaire, les promoteurs des EnRI jurent maintenant qu'ils n'ont rien contre celui-ci. Mais ils s’opposent à son financement et trompent les Français, avec l’aide des grands médias, sur l’utilité réelle et le coût direct et indirect des EnRI pour justifier la folie que constitue leur développement massif prévu par cette PPE3.

Mais que font les élus ?
  Le devoir des élus, mais aussi de toute personne sensée, est d’arrêter ce massacre, en demandant un moratoire immédiat pour tout nouveau projet d’ EnRI.
  Sous la forte pression de l’écologie politique — devenue la branche politique du capitalisme vert international ? —, l’acharnement des gouvernements successifs à promouvoir les EnRI, malgré les dégâts croissants constatés en Europe et en France, est impressionnant.
  Hélas, si une partie des élus se fait rouler dans la farine par des affairistes habiles, d’autres sont complices de cette mascarade dans l’espoir de capter leur part des subventions publiques pour la collectivité qu’ils président ou dont ils font partie.
  Cependant, gouvernements et élus se heurtent dorénavant à l’opposition croissante de l’opinion publique, et des professions directement affectées comme la pêche locale, ainsi qu’à celle de milliers de scientifiques et ingénieurs.
  Mais, pour neutraliser cette opposition de plus en plus remuante, le gouvernement et la majorité des élus pratiquent l’omerta sur ce sujet vital pour notre société. Une débauche de publicité mensongère déferle dans les médias pour convaincre l’opinion des bienfaits des EnRI — c’est la « fabrique du consentement »—, et la justice est instrumentalisée pour rendre plus difficiles les recours des opposants. 

Et après ?
  À moins d’un sursaut politique salutaire et urgent, cette situation énergétique explosive ne peut conduire qu’à un désastre.
  Il ne peut pas y avoir de compromis possible avec les lois de la physique. Une révision complète de notre politique de production d’électricité, et donc de la PPE3, est nécessaire sur une base scientifique et technique, et non sur une idéologie antinucléaire et des cuisines politiciennes à courte vue.
  Cependant, malgré les alertes innombrables de scientifiques et d’associations, il n’y a malheureusement toujours aucun signe de changement d’orientation radicale dans le monde politique actuel « aux manettes », à peine un frémissement de revirement vers le nucléaire, et pendant ce temps, le Titanic fonce vers son iceberg.
  Et tout ce « barnum » contre-productif aurait été monté, parait-il, pour lutter contre le changement climatique…De qui se moque-t-on ?
  Comme l’avait déclaré Arnaud Montebourg lors de son audition le 01 mars 2023 par la Commission d’enquête parlementaire visant à établir les raisons de la perte de souveraineté et d’indépendance énergétique de la France : 
« Et après, vogue la galère ! »

Par Bernard Durand* et Michel Gay
* Bernard Durand est Docteur-Ingénieur, ancien Président du Comité scientifique de « European Association of Geoscientists and Engineers ».
 
  Ce document est l'œuvre de l'auteur ou des auteurs indiqués. Les opinions qui y sont exprimées ne sont pas nécessairement celles de Les Vues imprenables et PHP.  
 


LA CHINE, LE CHARBON, ET LE RÉCHAUFFEMENT SANS FIN

 « C'est souvent une leçon salutaire pour un grand peuple que d'être humilié à fond dans son orgueil. (...) Mais la Chine, qui a au moins autant de raisons que lui [le Japon] d'être consciente de sa grandeur, a le droit de redevenir une nation indépendante. (...) C'est équilibre idéal des rapports sino-japonais ne sera atteint que dans la mesure où la Chine parviendra à tendre à l'extrême l'ensemble des énergies morales et matérielles qu'elle possède en puissance. Elle doit compter pour cela que sur elle-même. Elle doit se détourner résolument de la poursuite de ces chimères magnifiques que sont l'assistance mutuelle internationale et la sécurité collective.... »
ESCARRA Jean, L'honorable paix japonaise, Grasset, I938. pp. 230-23I.
 
  La prédiction s'est réalisée !...
 
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Pourquoi la Chine ne peut pas se décarboner

 
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/wp-content/uploads/2025/01/61avbxhtljl._sl1270_.jpg?w=768&h=1224


  Cet article affirme qu’en dépit des intentions déclarées du président Xi Jinping, la Chine ne pourra pas tenir son engagement de neutralité carbone.
  Premièrement, il existe des obstacles techniques insurmontables à la décarbonisation des industries « difficiles à réduire » qui représentent environ la moitié des émissions de dioxyde de carbone de la Chine. Deuxièmement, il y a des obstacles politiques insurmontables liés au souci primordial de Xi de sauver le Parti communiste chinois du sort du Parti communiste d’Union soviétique en remportant la course à la suprématie technique et en dépassant les États-Unis pour devenir la première superpuissance mondiale. À cette fin, il n’a d’autre choix que de maximiser la croissance des industries qui font exploser les émissions de la Chine.
  Mon livre China’s Engine of Environmental Collapse [1] s’ouvre sur une question : étant donné que le Parti communiste chinois dirige l’un des États policiers les plus féroces au monde, pourquoi ses dirigeants ne peuvent-ils pas obliger leurs subordonnés à supprimer la pollution, y compris les émissions de dioxyde de carbone (CO2), même celles provenant des propres industries de l’État ?
  En effet, comme l’ont souligné des études récentes, les émissions de gaz à effet de serre (GES) des entreprises d’État dans les secteurs de l’électricité, de l’acier, du ciment, du raffinage du pétrole et d’autres industries dépassent celles de nations industrialisées entières. L’année dernière, China Baowu, le plus grand sidérurgiste du monde, a produit plus d’émissions que l’Espagne, vingt-quatrième émetteur mondial. China Petroleum & Chemical a émis plus que le Canada, onzième émetteur mondial [2]. Dans son discours largement acclamé devant l’Assemblée générale des Nations unies le 23 septembre 2020, le président chinois Xi Jinping s’est engagé à « passer à un mode de développement vert et à faible émission de carbone » et à « atteindre le pic des émissions de CO2 du pays avant 2030 et la neutralité carbone avant 2060 [3] ».
  Étant donné que les entreprises mentionnées sont directement contrôlées par Pékin, on pourrait penser que Xi est en mesure de les obliger à faire le ménage. Après tout, il est souvent avancé — comme par Yifei Li et Judith Shapiro, par exemple — que la dictature de la Chine devrait être un avantage dans ce contexte :
  Étant donné le peu de temps qu’il reste pour atténuer le changement climatique et protéger des millions d’espèces de l’extinction, nous devons nous demander si un autoritarisme vert peut nous montrer la voie [4].
 
  Puisque les patrons du PCC n’ont pas à faire face à des audiences publiques, des études environnementales, des législatures récalcitrantes, des syndicats, une presse critique, etc., Xi devrait être en mesure de forcer les pollueurs appartenant à l’État à cesser de polluer sinon, et de mener à bien la transition vers les énergies renouvelables qu’il a promise [5]. Pourquoi ne le fait-il pas ?
  Dans son évaluation la plus catastrophique à ce jour, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat [6] a déclaré en avril que « c’est maintenant ou jamais ». Seules des réductions « rapides, profondes et immédiates » des émissions de dioxyde de carbone peuvent empêcher l’emballement du réchauffement climatique et l’effondrement de la civilisation. Pour maintenir le réchauffement de la planète en dessous de 1,5°C, l’utilisation du charbon doit diminuer de 95% d’ici à 2050, celle du pétrole de 60% et celle du gaz de 45%.
  Les diminutions nécessaires pour limiter le réchauffement à 2°C ne sont pas très différentes. Dans tous les scénarios, il n’est plus possible de construire de nouvelles centrales électriques à combustibles fossiles et la plupart des centrales existantes doivent être mises hors service. Le message du GIEC est clair : « Tout nouveau retard dans l’action concertée et anticipée au niveau mondial fera manquer une brève occasion de garantir une planète vivable et un avenir durable pour tous [7] ».
  La plupart des grandes démocraties industrielles capitalistes du monde ont réduit leurs émissions de GES dans une certaine mesure. Aux États-Unis, les émissions de dioxyde de carbone ont diminué de 14% en 2020 par rapport au pic atteint en 2005; les émissions des 27 États membres de l’Union européenne ont diminué de 32% par rapport au pic atteint en 1981; et les émissions du Japon ont diminué de 14 % par rapport au pic atteint en 2013 [8]. Certes, ces réductions sont encore insuffisantes pour respecter leurs engagements respectifs à Paris (et leurs engagements à Paris sont eux-mêmes insuffisants pour empêcher les températures mondiales de dépasser 1,5°C), mais au moins elles sont en baisse.
  En revanche, sous Xi Jinping, tout comme sous ses prédécesseurs, les émissions de dioxyde de carbone de la Chine ont augmenté sans relâche, faisant plus que quadrupler entre 1990 et 2020. Climate Action Tracker estime qu’en 2021, les émissions de la Chine ont augmenté de 3,4% pour atteindre 14,1 gigatonnes d’équivalent dioxyde de carbone (GtCO2e), soit près du triple de celles des États-Unis (4,9 GtCO2e) pour un produit intérieur brut trois fois moins important [9].
  Depuis 2019, les émissions de la Chine ont dépassé celles de tous les pays développés réunis et représentent actuellement 33% du total des émissions mondiales [10]. Paradoxalement, la Chine occupe la première place mondiale en termes de capacité installée de production d’électricité éolienne et solaire.
  Pourtant, 85,2% de la consommation d’énergie primaire de la Chine en 2020 était encore assurée par des combustibles fossiles, soit une baisse de seulement 7% par rapport aux 92,3% de 2009 [11]. Et malgré d’énormes investissements dans des parcs solaires et éoliens géants dans de nombreuses provinces et régions autonomes, les combustibles fossiles (principalement le charbon) représentaient encore 67,4% de la production d’électricité en 2021, tandis que l’éolien n’y contribuait que pour 7,8% et le solaire pour à peine 3,9% [12]. Au cours du premier semestre 2021, après la première vague de covid-19, les émissions de dioxyde de carbone de la Chine ont dépassé les niveaux prépandémiques pour atteindre une augmentation record de 20% au deuxième trimestre, avant de redescendre à la fin de 2021 et au premier semestre 2022, lorsque l’effondrement de l’immobilier, les blocages d’Omicron et les réductions de l’hydroélectricité dues à la sécheresse ont réduit la croissance économique à près de zéro au cours de l’été [13]. 

 Renforcer le recours au charbon et compromettre la transition vers les énergies renouvelables
  Depuis 2016, le gouvernement chinois a promis à plusieurs reprises d’éliminer progressivement le charbon et la production d’électricité à partir du charbon, pour ensuite revenir sur ses engagements [14]. Alors que les centrales au charbon sont mises hors service dans le monde entier, la Chine a approuvé une série de nouvelles mines de charbon et de centrales au charbon. En mars 2022, la Commission nationale pour le développement et la réforme s’est engagée à augmenter la production nationale annuelle de charbon de 300 millions de tonnes. En avril, le gouvernement a approuvé la construction d’une nouvelle méga-caverne à Ordos, qui produira 15 millions de tonnes par an pendant près d’un siècle [15]. La Chine produit et consomme la moitié du charbon mondial et la production nationale de charbon a atteint des niveaux records en 2021. Le nouveau plan quinquennal souligne le rôle essentiel du charbon pour « assurer les besoins énergétiques de base » et soutenir le système électrique du pays [16]. La Chine a promis de cesser de construire des centrales électriques au charbon à l’étranger, mais elle construit plus de 200 nouvelles centrales au charbon sur son territoire dans le but de stimuler la croissance économique, de maintenir les emplois dans les régions tributaires du charbon et d’assurer l’autosuffisance énergétique, enfermant le pays dans une dépendance au charbon pour de nombreuses décennies à venir, faisant dérailler la transition vers les énergies renouvelables et compromettant la promesse faite par Xi à l’ONU de passer à un mode de développement vert et à faible émission de carbone [17]. En 2020, le gouvernement chinois a approuvé 47 gigawatts de nouveaux projets de centrales au charbon, soit plus de trois fois la nouvelle capacité approuvée en 2019. En 2021, il a approuvé 73,5 gigawatts supplémentaires d’énergie au charbon, soit plus de cinq fois les 13,9 gigawatts proposés dans le reste du monde cette année-là [18]. Avec la sécheresse estivale sans précédent de cette année, qui a asséché les rivières du sud de la Chine et réduit la production d’hydroélectricité de 40%, le gouvernement double la mise sur le charbon et les responsables s’inquiètent de la fiabilité des énergies renouvelables, exprimant même leur scepticisme à l’égard de l’idée même d’éliminer progressivement le charbon [19].
  Et il n’y a pas que le charbon. Le gouvernement chinois a investi dans la production de pétrole et de gaz, dans les raffineries et dans la construction de gazoducs en provenance du Kazakhstan et de la Russie pour importer du gaz naturel. À lui seul, le gazoduc sibérien permettra à la Chine d’importer 1,3 trillion de pieds cubes de gaz naturel par an (deux tiers de ce que la Russie fournit à l’Allemagne) jusqu’en 2049 [20]. La Chine est désormais le premier importateur mondial de gaz naturel et de pétrole. Les gazoducs représentent des investissements considérables et leur construction prend des années. Il est difficile de croire que le gouvernement qui investit des centaines de milliards de dollars dans de nouvelles mines de charbon, des puits de pétrole, des raffineries et des gazoducs ait réellement l’intention de commencer à les fermer dans sept ans seulement.
  En résumé, loin de la « transition vers un mode de développement vert et à faible émission de carbone », l’ultra-autoritaire Xi Jinping est en train de développer la grande économie industrielle la plus intensive en carbone du monde. Le Parti-État a abandonné la transition vers les énergies renouvelables en faveur d’une approche « tout ce qui précède » de la production d’énergie : plus de solaire et d’éolien, mais encore plus de combustibles fossiles. La question est de savoir pourquoi. Je pense qu’il y a deux raisons principales à cela. 

Obstacles techniques à la décarbonisation des industries difficiles à abattre
  La première raison est d’ordre technique. J’affirme qu’il existe des obstacles techniques insurmontables à la décarbonisation de l’économie chinoise, en particulier dans un délai qui compte pour la survie de l’humanité. Commençons par ce que l’on appelle collectivement les industries « difficiles à abattre », qui représentent environ la moitié des émissions de gaz à effet de serre de la Chine. Le premier problème de Xi est que la Chine abrite la plus grande concentration au monde d’industries à forte intensité de carbone et difficiles à éliminer, comme l’acier et le ciment. La production d’électricité thermique (90% à partir de charbon, 10% à partir de gaz) représente 32% des émissions totales de dioxyde de carbone de la Chine.
  C’est pourquoi le remplacement des centrales électriques au charbon par des générateurs solaires et éoliens pourrait réduire les émissions de la Chine d’environ un tiers — un gain énorme si cette transition peut être mise en œuvre [21]. Mais la production d’électricité est le fruit le plus facile à atteindre en matière d’atténuation des émissions de carbone — l’un des rares secteurs dans lesquels la croissance économique peut être découplée de la croissance des émissions.
 Au moins 47% des émissions de GES de la Chine proviennent de l’industrie manufacturière et d’autres industries difficiles à abattre, dont la plupart ne peuvent pas être décarbonées de manière significative avec les technologies actuelles ou prévues, que ce soit du tout ou à temps pour éviter un réchauffement planétaire excessif et un effondrement du climat. L’acier, l’aluminium, le ciment, l’aviation, le transport maritime, le transport routier lourd, les produits chimiques, les plastiques, les textiles synthétiques et l’électronique se distinguent.
  Comme je l’ai expliqué ailleurs [22], la décarbonisation de ces industries a défié tous les efforts déployés à ce jour, tant en Chine qu’en Occident, et bien que les scientifiques et les ingénieurs travaillent sur de nombreuses nouvelles technologies — acier vert à l’hydrogène, avions électriques et à hydrogène, piégeage et stockage du carbone, etc.
Par exemple, les analystes de Bloomberg’s New Energy Frontier estiment qu’avec un programme d’urgence, l’industrie sidérurgique mondiale pourrait remplacer le charbon par l’hydrogène pour 10 à 50% de la production avant 2050 [23]. McKinsey a estimé qu’avec un financement massif, l’hydrogène pourrait répondre à 14% des besoins énergétiques totaux des États-Unis d’ici à 2050 [24].
  À ce rythme, pourquoi s’en préoccuper ? Pire encore, 96% de l’hydrogène commercialisé dans le monde est dérivé de combustibles fossiles. La production d’hydrogène « vert » nécessiterait la construction rapide d’une nouvelle industrie d’électrolyse, énorme et incroyablement coûteuse, basée sur des technologies qui en sont encore à leurs balbutiements et qui n’ont pas encore fait leurs preuves à grande échelle. Même si une telle industrie pouvait être construite au cours des prochaines décennies, les risques considérables liés au transport, au stockage et à l’alimentation en toute sécurité des aciéries et des véhicules, sans parler des avions de ligne, avec de l’hydrogène, n’ont pas non plus de solution toute faite. Le ciment, l’aluminium, l’aviation, les produits chimiques, les plastiques et toutes les autres industries difficiles à abattre sont confrontés à des contraintes similaires. En outre, les obstacles techniques à l’atténuation des émissions de carbone s’appliquent aussi bien à l’Occident capitaliste qu’à la Chine communiste.
  Comme l’a écrit George Monbiot, chroniqueur environnemental au Guardian, en 2007, à propos de l’industrie aéronautique :
Il n’y a pas de solution technique. Il est impossible de concilier la croissance de l’aviation et la nécessité de lutter contre le changement climatique […]. Une réduction de 90% des émissions exige non seulement l’arrêt de la croissance, mais aussi l’immobilisation au sol de la plupart des avions qui volent aujourd’hui. Je reconnais que ce message ne sera pas très populaire. Mais il est difficile de voir comment une conclusion différente peut être tirée des preuves disponibles [25].

  Quinze ans plus tard, l’industrie aéronautique mondiale n’a toujours pas d’alternative viable au kérosène pour les avions de ligne — mais l’urgence climatique à laquelle nous sommes confrontés aujourd’hui est bien plus désespérée, d’où la nécessité de ranger ces avions, ainsi que les voitures, les camions, les bateaux de croisière, les porte-conteneurs, etc. L’activiste climatique Greta Thunberg a raison : « Notre maison est en feu. Nous devons agir en conséquence [26]. »
  Toutes les discussions sur les taxes sur le carbone, le plafonnement et l’échange, et la capture et la séquestration du carbone sont illusoires [27]. La Chine doit réduire « rapidement, profondément et immédiatement » ses émissions de dioxyde de carbone est de « serrer le frein d’urgence » : commencer immédiatement à réduire et/ou à fermer les milliers d’industries inutiles, gaspilleuses, nocives et polluantes, telles que la production gaspilleuse de produits jetables, d’articles ménagers et appareils en plastique peu solides et non réparables, de chaussures jetables, en passant par la « fast fashion », l’eau en bouteille, les meubles Ikea en bois aggloméré et les nouvelles versions haut de gamme mais jetables des iPhones ; arrêter la « production aveugle » d’acier inoxydable, d’aluminium, de verre, de voitures, d’avions de ligne « made in China », de voitures auto-pilotées, de bateaux de croisière, d’appareils électroménagers « intelligents », de copieurs et d’imprimantes, de parcs d’attractions, de ponts en verre et de drones de loisir; mettre fin à la « construction aveugle » de condominiums de type Ponzi, de « villes fantômes », d’aéroports « internationaux » inutiles dans des villes de province, de trains à grande vitesse vides sur des itinéraires peu fréquentés, de gratte-ciel encore plus hauts, de ponts et des tunnels encore plus longs; fermer toutes les centrales électriques au charbon, à l’exception de celles qui sont indispensables, et mettre un terme au formidable gaspillage d’énergie utilisé pour produire toute cette camelote inutile et suréclairer les villes chinoises [28].
  Je ne vise pas la Chine en particulier. J’ai avancé les mêmes arguments en ce qui concerne l’Occident capitaliste [29]. Je ne dis pas non plus que nous devons revenir aux cabanes en rondins et aux chevaux et charrettes. Ce que je dis, c’est que la poursuite d’une croissance économique infinie sur une planète finie va tous nous tuer, et bientôt.
  Avec plus de 7 milliards de personnes entassées sur une petite planète bleue, nous devons freiner une croissance incontrôlée. Nous devons « contracter et faire converger » la production autour d’une moyenne globalement durable et acceptable, capable d’assurer une vie digne à tous les peuples du monde tout en laissant d’amples ressources aux générations futures d’êtres humains ainsi qu’à la faune et à la flore avec lesquelles nous partageons cette planète et dont nous dépendons de manière critique.
  Si nous ne le faisons pas, nous sommes condamnés (j’ai essayé de montrer comment une telle réorganisation globale de nos économies pourrait nous donner non seulement une économie durable sur le plan environnemental, mais aussi un meilleur mode de vie [30]). Mais la suppression de la production est la seule option que le président Xi ne peut accepter, car ces industries difficiles à supprimer ont été indispensables à l’essor de la Chine et sous-tendent ses aspirations à « rendre à la Chine sa grandeur », à gagner la course à la technologie et à dépasser les États-Unis. 

Les moteurs politiques et les obstacles à la décarbonisation
  La deuxième raison est donc politique. Quels sont les moteurs de la croissance en Chine ? La Chine est l’économie la plus complexe du monde, avec de nombreux moteurs et obstacles à la réduction des émissions. On y trouve tous les types de capitalisme : capitalisme d’État, capitalisme de joint-venture, capitalisme de gangsters, capitalisme de chambre de commerce, etc.
  En gros, l’économie industrielle comprend officiellement le secteur public planifié par l’État (50% de la production industrielle), le secteur des joint-ventures à participation étrangère (30 %) et le secteur privé (20 %) [31].
Le secteur privé et les joint-ventures sont bien sûr motivés par la maximisation des profits. Le gouvernement possède également quelques entreprises étrangères (telles que Syngenta et Volvo) qu’il gère comme des sociétés d’État.   L’économie d’État a été modernisée et partiellement commercialisée, mais sa structure n’a guère changé depuis l’époque de Mao Zedong.
  Ce secteur fonctionne selon différentes maximes. La croissance du secteur d’État est stimulée par la classe dirigeante du PCC, par ses besoins, ses craintes et ses ambitions subjectivement ressentis, et projetée par les planificateurs centraux dans des plans quinquennaux visant à atteindre leurs objectifs. Je soutiens que le développement économique de la Chine dirigé par l’État est propulsé par cinq moteurs uniques d’hypercroissance.
  Premièrement, au niveau le plus élevé, l’hypercroissance est alimentée par l’ambition et la peur du PCC. Depuis que  Mao a pris la tête du PCC dans les années 1930, le Parti-État a été dirigé par une élite autoproclamée d’ultranationalistes.
  Mao était avant tout un ethnonationaliste dans la tradition des « auto-renforceurs » chinois du XIX e siècle et du début du XX e siècle. Ces derniers ne se contentaient pas de moderniser et d’industrialiser leur pays pour rattraper l’Occident. De Sun Yat-sen à Mao, Deng Xiaoping et Xi, les dirigeants chinois ont tous été obsédés par un objectif primordial : surmonter le « siècle d’humiliation » de la Chine, atteindre la « richesse et la puissance » et « dépasser l’Occident » pour récupérer ce qu’ils imaginent être la fierté méritée de la Chine en tant que première civilisation et culture dans l’histoire du monde. Selon eux, la Chine devrait être le « leader naturel du genre humain », le successeur légitime de « l’Occident en déclin », parce qu’elle est une « superpuissance d’un type nouveau », moralement et politiquement supérieure [32].
  Depuis 1949, les dirigeants chinois sont également motivés par la crainte d’une restauration capitaliste, voire d’une prise de contrôle de leur économie par des entreprises occidentales. En tant que classe dirigeante d’un parti communiste basé sur l’État dans un monde dominé par des nations capitalistes plus avancées et plus puissantes, Mao et ses successeurs ont compris, comme Staline et ses successeurs, qu’ils devaient dépasser les États-Unis pour devenir la première superpuissance mondiale. L’échec des Russes dans la course à l’économie et aux armements avec les États-Unis a condamné le parti communiste soviétique, et les successeurs de Mao, notamment Deng et Xi, ont été déterminés à éviter cette erreur. Ainsi, le principal moteur de l’hypercroissance est la détermination du parti à construire une superpuissance industrielle relativement autosuffisante en protégeant les industries d’État (quelle que soit leur pollution), en accélérant la substitution des importations et en atteignant une supériorité technologique par rapport à l’Occident.
  Deuxièmement, les dirigeants chinois doivent maximiser l’emploi pour maintenir la « stabilité », même si cela signifie souvent produire du charbon et de l’acier superflus, des infrastructures inutiles, des villes fantômes, etc. La maximisation de l’emploi est l’un des principaux moteurs de la surproduction, de la surconstruction, de la « croissance aveugle », de la « démolition aveugle », de l’« investissement aveugle » et du gaspillage inconsidéré d’énergie et de ressources dans l’ensemble de l’économie.
  Troisièmement, ils doivent également maximiser le consumérisme. Dans le sillage de l’effondrement du Parti communiste soviétique en 1991 et de l’expérience de mort imminente vécue par les communistes chinois lors des manifestations de la place Tiananmen en 1989, les dirigeants du PCC ont décidé de créer une économie de consommation de masse et d’augmenter les revenus pour détourner l’attention de la population de la politique au profit de la consommation. Depuis le début des années 1990, le gouvernement a encouragé une folie consumériste après l’autre : voitures, condominiums, centres commerciaux, tourisme, terrains de golf, parcs à thème, bateaux de croisière, livraison de nourriture, jeux vidéo, achats en ligne, et bien d’autres choses encore. Après des siècles de pauvreté et des décennies d’austérité maoïste, les Chinois auraient dû voir leur niveau de vie s’améliorer [33].  Pourtant, la promotion d’un consumérisme aveugle pour le plaisir de consommer, sur le modèle du capitalisme occidental, a fortement contribué à la crise des déchets et de la pollution en Chine et dans le monde [34].
  Quatrièmement, la concurrence intrabureaucratique stimule la croissance. En 1992, Deng a conclu un accord de partage des bénéfices avec les fonctionnaires locaux et provinciaux (les propriétaires nominaux de la plupart des entreprises d’État), leur donnant le droit de vendre sur le marché libre la production excédentaire et secondaire, et de partager les bénéfices avec l’État [35].
  Il les a ensuite exhortées à « faire croître le produit intérieur brut ». Cela a certainement donné un coup de fouet à la croissance, en fournissant un plus large éventail de biens et de services. Mais l’introduction d’incitations commerciales dans le cadre de l’ancien système bureaucratique de propriété collective et d’extraction de surplus a également exacerbé bon nombre des irrationalités de ce système, tout en ajoutant de nouvelles irrationalités au capitalisme [36].  Dans ce système particulariste compartimenté, les possibilités pour les fonctionnaires d’augmenter les revenus de leurs comtés, municipalités ou provinces (et de s’enrichir par des moyens légaux et illégaux) étaient largement confinées aux périmètres de leurs propres bailliages.
  Ils se sont donc retrouvés dans une compétition à somme nulle avec les fonctionnaires d’autres municipalités ou provinces pour les marchés, les crédits centraux et la promotion, de sorte que, comme l’a dit un fonctionnaire, « chaque localité se voit comme si elle était un pays séparé [37] ». En conséquence, l’exhortation de Deng a rapidement donné lieu à des « tournois » de PIB, les fonctionnaires locaux rivalisant pour augmenter leurs taux de croissance afin d’améliorer leurs références.
  Par exemple, alors que le 11e plan quinquennal fixait l’objectif national de croissance du PIB à 7,5%, les 31 provinces chinoises ont toutes fixé des objectifs plus élevés. La moyenne était de 10,1%. La croissance du PIB local, stimulée par la concurrence, a à son tour poussé le PIB national à dépasser les objectifs planifiés. Depuis 1978, les planificateurs centraux n’ont jamais fixé d’objectifs de croissance supérieurs à 8 % par an, mais cet objectif a été régulièrement dépassé. Au cours de la période 1983-1988, la croissance du PIB s’est élevée en moyenne à 11,9%, atteignant 15,2% en 1985. De 1992 à 2011, la croissance du PIB a été en moyenne de 10,5%, atteignant 11% et 14% au plus fort du boom en 2006 et 2007, respectivement.
  Le gouvernement tente de supprimer la sur- production « zombie » de charbon, d’acier, d’aluminium, de verre, de logements, de voitures et d’autres produits depuis des décennies, en grande partie sans succès.
  Cinquièmement, la corruption est l’un des principaux moteurs de l’hypercroissance. Grâce à la réforme du marché, le gouvernement chinois est devenu l’État le plus riche du monde, avec des rivières de liquidités provenant des bénéfices des entreprises d’État, des impôts, des excédents commerciaux, etc. Son magot de 3 000 milliards de dollars en devises étrangères est le plus important au monde. Tous ces trésors sont la propriété du Parti-État, mais les fonctionnaires du PCC n’ont aucun droit légal sur ces biens. Ils n’ont légalement droit qu’à leurs salaires et avantages insignifiants. Pourtant, comme nous le savons, les dirigeants chinois sont extrêmement riches [38]. Les seuls moyens dont disposent les fonctionnaires pour s’approprier « leur part » de ces excédents sociaux sont illégaux. Ainsi, des princes aux maires locaux et aux secrétaires du parti, les fonctionnaires ont utilisé et monnayé leur pouvoir pour piller l’État. Des centaines de hauts fonctionnaires ont été poursuivis pour corruption, détournement de fonds, vente de bureaux et autres délits connexes. La corruption a également alimenté la croissance.
  Des villes fantômes aux trains à grande vitesse, une proportion inconnue mais sans aucun doute énorme de la surproduction et de la surconstruction de la Chine n’aurait pas été produite si les cadres n’avaient pas eu la possibilité de voler encore plus [39].
  En résumé, les objectifs de croissance planifiée de 6 à 8% par an, la concurrence intra-bureaucratique pour maximiser le PIB, les efforts du gouvernement pour maximiser l’emploi et le consumérisme, ainsi que la corruption sont, dans l’ensemble, des moteurs d’hypercroissance encore plus puissants que la maximisation du profit dans le cadre du capitalisme. Ces moteurs ont propulsé la croissance de la Chine à un taux trois à quatre fois supérieur à celui des économies capitalistes occidentales au cours des trois dernières décennies et ont généré des émissions de dioxyde de carbone considérables dans le processus. 

Le rajeunissement submergé
  Cet été, la Chine a subi ce que les scientifiques ont appelé « la vague de chaleur la plus sévère de l’histoire du monde [40] ». Surprenantes par leur ampleur, leur durée et leur intensité, les températures records ont brûlé la moitié sud de la Chine, asséchant des centaines de rivières, flétrissant les cultures, allumant des incendies de forêt, forçant les usines à fermer et poussant les gens à se réfugier dans des grottes ou en altitude [41]. Pourtant, aussi terribles qu’elles aient été, ces inondations paraîtront bénignes comparées à ce qui nous attend. Les températures moyennes mondiales n’ont pas encore dépassé 1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels, mais elles devraient dépasser 3°C avant la fin du siècle. En octobre 2019, des climatologues ont publié des recherches montrant que, sur la base des tendances actuelles, le réchauffement climatique va « pratiquement effacer » Shanghai, Shenzhen et « la plupart des grandes villes côtières du monde d’ici 2050 [42] ». Il n’y aura pas de « grand rajeunissement » et de gloire pour le PCC lorsque ses villes seront sous l’eau, que les glaciers fondront et que l’agriculture s’effondrera dans tout le pays.
  Ce sera l’apocalypse écologique, la famine et des souffrances humaines indicibles. 

Source : extrait de Made in China Journal , n°2, vol.7, 2022, The Australian National University, Canberra.
Richard Smith
  Publié dans Adresses internationalisme et démocr@tie N°8 : https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/wp-content/uploads/2025/01/adresses-nc2b08.pdf


[1] Richard, Smith, China’s Engine of EnvironmentalCollapse, Londres, Pluto Press, 2020.
[2] «The Chinese Companies Polluting the World More than Entire Nations», Bloomberg, 24 octobre 2021 ; Aaron, Clark, «State-Backed Firms Emit 7.5 Billion Tons of Carbon a Year, Study Finds», Bloomberg, 3 février 2022 ; World Population Review, «CO2 Emissions by Country 2022».
[3] Jinping Xi, «Full Text: Xi Jinping’s Speech at the General Debate of the 75th Session of the United Nations General Assembly», CGTN, 23 septembre 2020 ; Richard Smith, «Climate Arsonist Xi Jinping : A Carbon-Neutral China with a 6% Growth Rate?», Real-World Economics Review, n°94, 9 décembre 2020.
[4] Yifei Li et Judith Shapiro, China Goes Green : Coercive Environmentalism for a Troubled Planet, Cambridge, Polity Press, 2020.
[5] Richard Smith, «China’s Drivers and Global Ecological Collapse», Real-World Economics Review, n°82, 13 décembre 2017; Richard Smith, «Climate Arsonist Xi Jinping…» art. Cité.
[6] Intergovernmental Panel on Climate Change, «IPCC Sixth Assessment Report », Genève, IPCC,https://www.ipcc.ch/report/ar6/wg3/, 2022.
[7] Ibid.
[8] Climate Action Tracker (CAT), «Climate Action Tracker website. climateactiontracker.org/countries», sd.
[9] Energy Information Administration, «US Energy-Related CO2 Emissions Rose 6% in 2021», Today in Energy, 13 mai 2022 ; Climate Action Tracker (CAT), «Climate Action Tracker website. climateactiontracker.org/countries», art.cité.
[10] International Energy Agency (IEA), «Global Energy Review 2021», Paris, 2021, https://www.iea.org/reports/global-energy-review-2021 ; Kate Larsen et col., «China’s Greenhouse Gas Emissions Exceeded the Developed World for the First Time in 2019», Research Note , 6 mai 2021.
[11] BP, «Statistical Review of World Energy 2021», Londres, 2021.
[12] Lauri Myllyvirta, «Analysis : What Do China’s Gigantic Wind and Solar Bases Mean for Its Climate Goals?», Carbon Brief, 3 mai 2022 ; China Energy Portal, «Electricity & Other Energy Statistics (Preliminary)», China EnergyPortal, 27 janvier 2022.
[13] Tom Hancock, «Top China Forecaster Sees GDP Growth Near Zero in Third Quarter», Bloomberg., 17 décembre 2021 ; Lauri Myllyvirta, «Analysis : China’s CO2 Emissions Fall by Record 8% in Second Quarter of 2022 », Carbon Brief, 9 janvier 2022 ; Primrose Riordan et Leslie Hook, «China’s Carbon Emissions Fall 8% as Economic Growth Slows», Financial Times, 31 août 2022.
[14] Richard, Smith, China’s Engine of Environmental Collapse, op. cit., p. XV-XVI.
[15] «North China’s Energy Center to Launch a New Coal Mine with Over 2 Billion Tons of Reserves », Global Times, 7 avril 2022.
[16] Nadya, Yeh, «China Doubles Down on Coal», SupChina, 7 avril 2022.
[17] Echo Xie, « China’s US$7 Trillion Spending Spree Aims to Save Economy – But Will Its Reliance on Fossil Fuels Put the Planet at Risk?», South China Morning Post, 23 mars 2020.
[18] Michael Standaert, «Despite Pledges to Cut Emissions, China Goes on a Coal Spree», Yale Environment, n°360, 24 mars 2021.
[19] «Thermal Power Plants in Sichuan Firing on All Cylinders to Combat Drought-Induced Power Shortage», Global Times, 23 août 2022 ; Primrose Riordan et Gloria Li, « China Boosts Coal Usage as Extreme Heat Triggers Power Shortages», Financial Times, 18 août 2022.
[20] Robert Darwell, «China’s Green NGO Climate Propaganda Enablers», Real Clear Energy, 21 décembre 2020.
[21] Richard Smith, «Climate Arsonist Xi Jinping…», art. cité, p.49-51.
[22] Richard Smith, «Climate Arsonist Xi Jinping…», art. Cité.
[23] Ibid., p. 34-35.
[24] Ivan Penn et Clifford Krauss, «California Is Trying to Jump-Start the Hydrogen Economy», The New York Times,11 novembre 2020.
[25] George Monbiot, Heat : How We Can Stop the Planet from Burning, Cambridge, Penguin, 2007, p. 174.
[26] Greta Thunberg, «“Our House Is On Fire”: Greta Thunberg, 16, Urges Leaders to Act on Climate», The Guardian, 25 janvier 2019.
[27] Richard Smith, Green Capitalism: The God That Failed, Bristol, World Economic Association Books, 2016 ; Richard Smith, «An Ecosocialist Path to Limiting Global Temperature Rise to 1.5ºC.», Real-World EconomicsReview, n°87, 19 mars 2019.
[28] «Cruises Boom as Millions of Chinese Take to the Seas», Bloomberg, 14 mai 2017 ; Richard Smith, China’s Engine of Environmental Collapse, op. cit., chap.7 ; Barry van Wyk, «The Age of Smart Homes and Smart Products Has Started in China’s Cities», SupChina, 4 avril 2022.
[29] Richard Smith, Green Capitalism: The God That Failed, op. Cit.
[30] Richard Smith, «Six Theses on Saving the Planet», The Next System Project, 14 novembre 2016.
[31] Richard Smith, «Why China Isn’t Capitalist (Despite thePink Ferraris)», Spectre, 17 août 2020
[32] Angang Hu, China in 2020: A New Type of Superpower. Washington, Brookings Institution, 2011 ; Richard Smith, «On Contradiction : Mao’s Party-Substitutionist Revolution in Theory and Practice [in 4 parts] », New Politics, 7 juin 2022 ; Mingfu Liu, The China Dream, New York, CN Times Books, 2015.
[33] «Cruises Boom as Millions of Chinese Take to the Seas», Bloomberg, 2017, art. Cité.
[34] Jing Li, «China Produces about a Third of Plastic Waste Polluting the World’s Oceans», South China MorningPost, 13 février 2015 ; Ronggang Chen, «The Mountains of Takeout Trash Choking China’s Cities», Six Tone, 15 octobre 2017.
[35] Jinglian Wu, Chinese Economic Reform, Mason, Thomson, 2005, p. 146-151.
[36] Richard, Smith, China’s Engine of Environmental Collapse, op. cit., chap. 5
[37] Richard, Smith, China’s Engine of Environmental Collapse, op. Cit
[38] Juliette Garside et David Pegg, «Panama Papers Reveal Offshore Secrets of China’s Red Nobility », The Guardian, 6 avril 2016.
[39] Richard Smith, China’s Engine of Environmental Collapse, op. cit., chap.6.
[40] Michael Le Page, «Heatwave in China is the Most Severe Ever Recorded in History», New Scientist, 23 août 2022.
[41] Matthew Bossons, «What My Family and I Saw While Trapped in China’s Heat Wave», The New York Times,9 septembre 2022 ; Shehnaz Ali, «Toyota and Foxconn Hit as Drought Leads to Low Yangtze River Level», Financial Times, 17 août 2022.
[42] Denise Lu et Christopher Flavelle, «Rising Seas Will Erase More Cities by 2050, New Research Shows», The New York Times, 30 octobre 2019. 
 
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À MORT LE CERF ! À MORT !

« La symbolique du cerf est ancienne et les acceptations chrétiennes du cerf procèdent de très antiques croyances et traditions païennes telles les traditions celtes et germaniques qui voyaient dans celui-ci, un animal solaire, un médiateur entre le ciel et la terre. Le cerf pour les auteurs médiévaux est un symbole de fécondité et de résurrection (ses bois repoussent chaque année), une image de baptême. Les Pères de l’église et les théologiens, en font un animal pur et vertueux, une image du bon chrétien, un attribut du Christ au même titre que l’agneau ou la licorne. Ils n’hésitent pas à jouer sur les mots et à rapprocher servus et cervus : le cerf, c’est le Sauveur. »
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Livre des propriétés des choses, XIVe-XVe siècle, Barthélémy l’Anglais, I202-I272, auteur du texte. BnF, département des Manuscrits.
 
  En plus de l'abattage du cerf, il est crucial de s'interroger sur l'extension croissante de la « privatisation » des forêts, qui favorise une minorité agissante, les chasseurs, au nom d'une « bonne cause », au détriment des autres passionnés de la forêt qui ne portent pas d'armes !... Devons-nous nous attendre à une période où la chasse sera permise toute l'année ? Allons-nous, une fois de plus, sacrifier le Sauveur ?
 
À suivre...
 
php


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Le gouvernement veut ouvrir la chasse aux cerfs tout l’été

 
 Cette période est également sensible pour d’autres espèces de mammifères et d’oiseaux, qui seront en pleine saison de reproduction. De surcroît, les promeneurs en forêt sont plus nombreux l’été, ce qui fait courir des risques non-négligeables d’accidents de chasse.
 
 
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 Photographie: Serts / iStock
 
  Un décret gouvernemental veut étendre la période de chasse du cerf élaphe dès le 1er juin au prétexte d’une surpopulation dangereuse pour la régénération des forêts. Ce décret suscite une levée de bouclier des associations de défense de l'environnement. En ligne, la consultation publique mise en place a déjà reçu des milliers d’avis défavorables au projet.
  En France, la chasse au cerf élaphe, considéré comme le plus grand d’Europe, est uniquement autorisée du 1er septembre au dernier jour de février. Il y a un mois, suite à l’examen favorable du Conseil national de la chasse et de la faune sauvage, le gouvernement a lancé une consultation publique concernant un projet de décret qui pourrait permettre aux chasseurs de chasser ce cervidé dès le 1er juin. Cela prolongerait la période de chasse à neuf mois par an, contre six actuellement.
  En cause : l’abroutissement des cerfs qui impacterait la régénération des forêts. Le décret est ainsi soutenu par l’Office National des Forêts (ONF) pour qui plus de 50% des surfaces des forêts domaniales, appartenant à l’Etat, sont en situation de déséquilibre forêt-ongulés à cause d’une surpopulation de cerfs, chevreuils, biches, sangliers…
  « La situation varie selon les territoires », nuance Ludovic Lanzillo, expert national chasse, pêche et équilibre forêt-ongulés à l’ ONF. Les régions Grand Est, Hauts-de-France et Bourgogne-Franche-Comté sont les plus concernées, contrairement aux forêts d’Auvergne, de Lozère, du Limousin ou du Sud-Ouest plus épargnées.
  Le cerf occupait plus de 49% des surfaces boisées en 2019 contre 25% en 1985, selon l’Office français de la biodiversité (OFB). L’ ONF estime qu’il doit dépenser chaque année 15 millions d’euros en opérations de protection des semis et des jeunes plants, ainsi que pour replanter.
 
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Pour les associations de défense de l’environnement, l’extension de la chasse aux cerfs serait trop brutale pour l’espèce, alors que les biches donnent naissance à leurs faons au mois de juin.
 
« Chasser les cerfs à partir de juin va conduire à tuer des femelles gestantes ou pire, tuer des biches accompagnées de leurs petits, qui sont incapables de survivre sans leur mère » précise France Nature Environnement.
  Cette période est également sensible pour d’autres espèces de mammifères et d’oiseaux, qui seront en pleine saison de reproduction. De surcroît, les promeneurs en forêt sont plus nombreux l’été, ce qui fait courir des risques non-négligeables d’accidents de chasse.
« Si l’objectif est réellement de réguler les populations d’ongulés afin de limiter les dégâts forestiers et agricoles, pourquoi freiner en parallèle l’expansion du loup sur le territoire ? » s’interroge de son côté la LPO.
  Lors de la dernière saison cynégétique 2023-2024, 87 802 cerfs élaphes ont été déclarés abattus en France, alors que le quota annuel autorisé était de 121 733, soit un taux de réalisation de 72%. Pour cause, l’abattage des cervidés met parfois en danger les populations, comme dans le Haut-Rhin où les chasseurs refusent d’éradiquer les cerfs, ou dans l’Oise où les grands cerfs ne se comptent plus que sur les doigts d’une main.
  Surtout, le gouvernement français continue de soutenir financièrement les coupes rases, suite auxquelles sont menées les fameuses plantations de remplacement mangées par les ongulés. De même, le dérèglement climatique reste le facteur majeur de dépérissement des forêts françaises.

Participer à la consultation publique : ici
 
 

LA MONARCHIE RÉPUBLICAINE ET SON SOUTIEN INÉBRANLABLE AUX ÉNERGIES RENOUVELABLES

«  Montesquieu évoquant dans l'Esprit des lois, le régime anglais de son temps, parle d'« une nation où la république se cache sous ...