Haute-Marne, Pressigny : la forêt n'est plus tout à fait enchantée...

 On en était au cinquième kilomètres d'une randonnée qui en faisait dix quand un bruit de moteur, encore lointain, vint troubler l'ambiance forestière qui nous accompagnait depuis le début. Pas après pas et... à l'oreille, il nous apparut évident que nous allions inévitablement à la rencontre de l'engin qui était en pleine activité. Quand au détour du chemin forestier sur lequel nous crapahutions depuis 2 heures et à l'amorce d'une montée, nous le découvrîmes. C'était un tracteur qui manœuvrait, avec un nuage de poussière qui le suivait comme le ferait une meute de mouettes derrière un chalutier. À bien y regarder, celui-ci dessouchait une énorme parcelle de ce qui fut, encore hier, une partie du bois Balonge. Il nous apparaissait évident que nous étions entrain d'assister à la naissance d'un futur champs en lieu et place d'un espace boisé. 

Pour l'histoire, ils nous faillaient un témoignage de ce massacre. Le voici.

https://youtu.be/htcN5gquEfE

Avant



@ Feder Région Grand Est

 Après

Source : https://goo.gl/maps/bM9KosrbG19oRwXq7

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Haute-Marne, Pressigny : le mystère de la "piscine" de l'éolienne E21, sur le chantier de la zone industrielle Vannier amance, épisode V

Point de la situation au 30 août 2020

- Eolienne E21

Situation

E21 ; Pressigny ; section ZH ; parcelle 55 ; propriétaire : Maillarbaux Manuel. © FEDER Région Grand-Est

  On se rappelle la situation au 23 août




Qu'en est-il une semaine plus tard?
   En apparence rien de nouveau. Excepté le fait que le béton a été cassé et qu'il y a toujours plus...d'eau




   Est-ce le résultat des pluies de ces derniers jours ou ...? Mystère.


Et du côté de Fayl-Billot, que se passe-t-il?
  Comme l'avait précisée la plus haute autorité de la région Champagne-Ardenne dans son document du 13 juin 2014 : "(...) il est précisé que 5 éoliennes, n° 4,5,7, 8 et 9, le long de la RN19 côté Fayl-Billot, sont implantées à une distance comprise entre 50m et 100m de boisements", les photos suivantes confirment que les turbines sont bien situées à une distance inférieure aux recommandations du schéma région éolien (SRE) qui recommande le RESPECT d'une distance minimale de 200 mètres entre les éoliennes et les boisements et les haies.

- Eolienne E1

Situation




E1 : Fayl-Billot ; section 112 ZI ; Parcelle 48 ; propriétaire : Viardot Dominique. © FEDER Région Grand-Est





Au fond, les arbres coupés?

La tarière mécanique est passée de la E21 à la E1





- Eolienne E2

Situation


 

E2 : Fayl-Billot ; section ZD ; parcelle 22 ; propriétaire : commune de Fayl-Billot. © FEDER Région Grand-Est

  En une semaine, rien n' a bougé.




- Eolienne E3

Situation



E3 : section ZE ; parcelle 5 ; propriétaire : Bourlier Jean-Marie. © FEDER Région Grand-Est







- Eolienne E4

Situation

 

E4 : section ZE ; parcelle 15 ; propriétaire : indivision Raisin. 

E4, E5 et E6 sont plus avancées que les autres.






- Eolienne E7

Situation



E7 : section ZH ; parcelle 3 ; propriétaire : Viaux Jean-Jacques. © FEDER Région Grand-Est

  À touche touche avec les bois!





  Pour rappel, un recours a été déposé par l' association Van d'osier. Le jugement est toujours en attente.  Un recours n'étant pas suspensif, le promoteur poursuit les travaux. Mais à ce jour, et sauf erreur, il n'a pas l'autorisation d'exploiter la zone industrielle.

À suivre...

Photos : PHP.

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Méthanisation : la catastrophe environnementale ne sera pas limitée dans le temps

  Les businessmen de la Transition écologique, éolien, solaire, méthanisation, biomasse, etc. ont beau se déguiser en "petits hommes verts", la triste réalité est qu'ils ne sont QUE les copies conformes des marchands d'autrefois, ou les mêmes, qui régnaient dans l'énergie fossile. Leur réussite insolente est due, en partie et, comme toujours, à la coopération et au laxisme de l' Etat :
" (...) Mais l’administration persiste à fermer les yeux puisque la responsabilité incombe à l’exploitant. « Le sous-préfet indique que l’autosurveillance est la règle générale en matière d’installation classée et qu’elle n’a pas à être assurée par les services de l’État. » Irresponsabilité d’un côté, sentiment d’impunité de l’autre.[...] Les pouvoirs publics, préfectures et GRDF, regardent avec bienveillance les gros projets pour atteindre les objectifs d’énergies renouvelables. "


  La catastrophe environnementale est imminente et avec elle, surgit la sombre certitude qu'elle ne sera pas limitée dans le temps!
"Qui épuise sa terre épuise sa bourse "
Proverbes et dictons agricoles (1865)

 

La ruralité portant le deuil

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Méthanisation : la fuite en avant de l’agro-industrie

Nicolas de La Casinière (Reporterre et La Lettre à Lulu)
25 août 2020 /



   Produire du gaz avec des déjections animales, au premier abord, l’idée séduit. Sauf que deux très gros projets de mégaméthaniseurs en Loire-Atlantique illustrent les dangers du développement industriel de la méthanisation. Celle-ci apparait comme une nouvelle dérive du système productiviste agricole.
Nantes (Loire-Atlantique), correspondance

  Une coopérative d’éleveurs de Loire-Atlantique mène deux projets de mégaméthaniseurs visant à recycler 500.000 à 650.000 tonnes de leurs effluents d’élevages laitiers et bovins par an. Ce seraient les plus énormes méthaniseurs agricoles jamais construits en France, trois à quatre fois plus gros que les plus grosses unités du genre. Ces projets agro-industriels de Corcoué-sur-Logne et Puceul inquiètent les riverains mais aussi une partie des paysans. À 30 et 40 km de Nantes, les deux projets imaginent servir en gaz le réseau de GRDF en recyclant du fumier et du lisier de vaches [1], mais aussi des cultures spécifiques nécessaires à leur fonctionnement, au risque de détruire le système herbager local. Les enquêtes publiques pourraient avoir lieu en décembre 2020.
  À la manœuvre, un tandem formé par une société danoise spécialisée, Nature Energy, et la Coopérative agricole du pays d’ Herbauges, principal investisseur, qui regroupe 385 éleveurs surtout laitiers, très peu en bio, et a compté 54 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2019.

 
Jusqu’à 120 passages de camions par jour
  En se faisant gaziers, les éleveurs tablent sur un revenu sûr, face au yoyo du prix du lait soumis à la spéculation d’un marché international. De prime abord, la valorisation des rejets de l’élevage ne paraît pas une idée idiote, limitant les gaz à effet de serre en offrant une énergie renouvelable en circuit court. Mais ce modèle n’a de sens que pour les petites installations, à l’échelle d’une ou deux fermes. Au-delà, il a des effets pervers.
  Les deux projets de la Coop d’ Herbauges voient très grand. À Corcoué, dossier le plus avancé pour l’heure, l’usine miserait 60 millions d’euros pour traiter 650.000 tonnes de bouse de vache par an, soit 1.800 tonnes de cette « biomasse » par jour, sept jours sur sept. Les promoteurs parlent de cent à cent-vingt passages quotidiens de camions, pudiquement appelés « véhicules » pour les fondre dans les statistiques de trafic routier, masquant le fait que les poids lourds contribuent beaucoup plus vite à l’usure des routes, à la charge des communes ou du département.
  Le gros hic, c’est que ce type de méga-équipement pousse à une logique productiviste, comme l’agriculture qu’il sert, avec un objectif d’abord énergétique, comme en Allemagne. L’outil génère ses propres enjeux. Il faut alimenter en continu l’usine, tout en maintenant un délicat équilibre à la décomposition organique. Fumier et lisier ne fonctionnent pas seuls. Il faut leur ajouter des cultures intermédiaires — avoine, orge, voire maïs —, plantées dans le seul but de nourrir le processus de production du gaz. D’où le danger de changer l’usage des sols en remplaçant des cultures alimentaires par des cultures énergétiques, la terre qui gaze remplaçant la terre qui nourrit. « Trop de végétaux qui ne sont pas des déchets alimentent les méthaniseurs » note la Confédération paysanne.

 

Pour fonctionner, un méthaniseur doit recevoir régulièrement du substrat, fumier et lisier mais aussi cultures intermédiaires — avoine, orge, voire maïs —, plantées dans le seul but de nourrir le processus de production du gaz.
  Lors de la réunion publique à Nozay en janvier 2020, les promoteurs ont vanté la production durant l’été de sorgho, de colza et de triticale, désignés sous le nom de « Cives » pour « cultures intermédiaires à vocation énergétique » et assumant le glissement vers un nouveau métier : énergiculteur.

 
Le digestat concentre pesticides et antibiotiques
  Si ce qui entre dans ces usines à gaz pose problème, ce qui en sort n’est pas mieux. La matière restante après production du gaz, le digestat, est utilisé comme un engrais épandu sur les terres agricoles, et est présenté comme un substitut aux intrants chimiques. Sauf que les fermes bio n’en veulent pas, parce que ce digestat sortant d’élevages intensifs concentre pesticides et antibiotiques… La Coop d’ Herbauges a prévu une ligne de production mêlant déjections d’agriculteurs conventionnels et bios, dont le digestat pourrait être dispersé sur les terres en bio, sans pour autant enfreindre les règles. Cela est notamment possible parce que le digestat, comme les boues d’épuration, est sorti officiellement de son statut de déchet en 2018, grâce à la loi Egalim, applicable depuis janvier 2020. Or, la cuve du digesteur est une marmite d’éléments pathogènes nocifs pour les vers de terre ou les abeilles, avec le risque d’empoisonner les sols sur lesquels ces résidus sont étendus, selon le Collectif scientifique national sur la méthanisation (CSNM).
  Comme le biogaz est inflammable, partout en France, il flambe. Rien qu’en 2019, un silo du méthaniseur en construction à Plouvorn (Finistère) a explosé en juin, suivant des incendies similaires à Sauveterre-la-Lémance (Lot-et-Garonne) en février et à Saint-Gilles-du Mené (Côtes-d’Armor) en juillet. Un service de l’État, l’Aria, liste des dizaines d’incendies de méthaniseurs, des big bags de charbon actif qui brûlent, des fuites de gaz, des eaux polluées avec poissons crevés alentour, une cuve qui se disloque, les eaux de lessivage ou les lixiviats [lors de leur stockage et sous l’action conjuguée de l’eau de pluie et de la fermentation naturelle, les déchets produisent une fraction liquide appelée « lixiviats ». Riches en matière organique et en éléments traces, ces lixiviats ne peuvent être rejetés directement dans le milieu naturel et doivent être soigneusement collectés et traités] qui débordent, un gazomètre qui explose, une double membrane qui éclate, une vis d’alimentation qui s’est fissurée…
  

Pour le commissaire-enquêteur, « on va droit à des problèmes de salubrité publique et à de graves pollutions environnementales »
  Valdis, à Issé (Loire-Atlantique) est un bel exemple de la dérive de la filière. Porté par l’équarrisseur Saria, actionnaire majoritaire, allié à la coopérative Terrena, le méthaniseur inauguré en 2012 reçoit des déchets de restauration, de l’industrie, des collectivités, des effluents… Ce projet de 15 millions d’euros dont 2,4 millions de subventions a eu droit à des commentaires au vitriol du commissaire-enquêteur en 2019 lors de l’enquête publique pour le plan régional de prévention et de gestion des déchets. Étaient ainsi soulignés :

  • trois moteurs de cogénération dégazent beaucoup plus d’oxydes d’azote, alias NOx et puissant gaz à effet de serre, que le plafond autorisé ;
  • 7.000 tonnes de digestats épandus en toute illégalité au-delà de la quantité réglementaire autorisée ;
  • les intrants proviennent du Finistère et même de l’Allier et du Haut-Rhin : 1.700 km aller-retour !. Bonjour le bilan carbone.


  Le commissaire a conclu qu’« il est nécessaire de changer la réglementation concernant les unités de méthanisation et les digestats. Dans l’état actuel de la situation, on va droit à des problèmes de salubrité publique et de graves pollutions environnementales » et s’élève contre le principe de « l’autosurveillance », qui consiste à laisser l’exploitant dire si tout va bien ou pas. « On ne peut consciemment confier plus de déchets à des unités qui n’ont pas fait la preuve de leur sérieux et de leur capacité à prendre en considération les populations riveraines, la biodiversité et l’environnement. »

 

Une unité de méthanisation des effluents d’élevage à Mayrac, dans le Lot.

  Ce sujet sensible de l’autosurveillance a été abordé lors d’une audition de la commission d’enquête parlementaire sur les énergies renouvelables. À propos de Valdis, qui persiste à empuantir ses voisins, une inspectrice des installations classées constate l’absence du biofiltre pourtant prévu dans l’arrêté préfectoral. Mais l’administration persiste à fermer les yeux puisque la responsabilité incombe à l’exploitant. « Le sous-préfet indique que l’autosurveillance est la règle générale en matière d’installation classée et qu’elle n’a pas à être assurée par les services de l’État. » Irresponsabilité d’un côté, sentiment d’impunité de l’autre. Et ça ne risque pas de s’arranger car les méthaniseurs, comme toutes les installations classées, voient leurs normes s’alléger.
  À ce stade, les deux mégaprojets dépendent du nombre d’éleveurs prêts à devenir contributeurs en lisier et en fumier car, en tant que coopérateurs de la Coop d’ Herbauges, ils sont conviés à co-investir plus de 90.000 euros chacun. Une somme importante pour une profession déjà endettée. Problème : ce gaz revient plus cher que les combustibles fossiles, d’où le soutien de l’État via le tarif de rachat garanti sur quinze ans, qui assure un retour sur amortissement à sept ou huit ans.
  Une vraie aubaine pour l’agriculture industrielle, les multinationales et les banques qui les accompagnent. Mais il faut faire vite : en 2021, le tarif de rachat du gaz pour ces énormes dossiers ne sera plus automatiquement garanti par l’État, mais uniquement sur appel d’offres, les autres seraient soumis à la « libre loi du marché ». Beaucoup plus risqué. Les pouvoirs publics, préfectures et GRDF, regardent avec bienveillance les gros projets pour atteindre les objectifs d’énergies renouvelables.
  Les riverains commencent à s’imaginer la fréquence de passage des poids lourds, découvrent les risques d’odeurs, les précédents d’incendies dans toute la France. Quant aux vaches, elles continuent de ruminer dans leur coin.

[1] La méthanisation consiste à utiliser les déjections animales mêlées à des cultures intermédiaires (avoine, orge, etc.), des résidus céréaliers et à les mélanger dans un digesteur, aussi appelé « méthaniseur ». Cette grosse marmite chauffe la mixture à 38 °C pendant plusieurs semaines : il s’en dégage du méthane, un gaz qui peut ensuite être converti en électricité.

Source : Nicolas de La Casinière, pour Reporterre, à partir d’un dossier paru dans La Lettre à Lulu, le journal satirique nantais.





Photos :
. chapô : l’unité de méthanisation d’une ferme dans le département du Nord. Wikipedia (Jérémy-Günther-Heinz Jähnick/CC BY-SA 3.0)
. camion : © Julie Lallouët-Geffroy/Reporterre
. Lot : une unité de méthanisation des effluents d’élevage à Mayrac, dans le Lot. Wikipedia (GrandBout/CC BY-SA 4.0)

"Demain", le film : "c’est le chapitre sur l’énergie qui me parait le plus discutable." Jean Monestier

  Jean Monestier était une figure du mouvement écologiste, "militant infatigable pour toutes le causes écologiques au niveau national" et un fervent adepte de la "décroissance". Il participait au "mouvement des biocoop animé par notre regretté ami commun Léonard Pascal, celui de l’agriculture écologique avec « Nature et Progrès » et notre autre ami encore bien vivant, Maurice Picco, l’association écologique catalane Frêne 66, La ligne d’Horizon-association des amis de François Partant, l’association des amis de François de Ravignan et, bien sûr, les divers mouvements de la décroissance. Il finançait généreusement tous les groupes et revues qui portaient en avant les idées qu’il défendait."
  Et pourtant, lui, il était réaliste quand aux limites des solutions "vertes" pour résoudre " les crises écologiques, économiques et sociales". Tout le contraire des auteurs, réalisateurs et intervenants du film, qui baignent, eux, dans une ambiance de bisounours bobo- people-de-centres-villes-urbains-bien nourris, qui leur fait prendre des vessies pour des lanternes.
  Sa critique est tranchante comme une pale d'éolienne tournant à vive allure.
Qu'il repose en paix
Hommage à Jean Monestier

 

 Le professeur Boum Boum de Prades, notre ami cycliste et fervent défenseur du fer, Jean Monestier s'est éteint. Source : http://locovelo.com/jean.monestier.nous.a.quittes-14-483.php

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« Demain »

Jean Monestier
mercredi 24 février 2016

  Pas plus tard qu’hier, j’ai vu à Perpignan, au cinéma Le Castillet, le film « Demain », de Cyril Dion et Mélanie Laurent, que de nombreux militants m’avaient pressé de visionner. Ce que j’ai trouvé très positif, c’est que le public, alors que l’on approchait de la dernière séance, était encore important et comprenait de nombreux jeunes. La veille, j’étais allé entendre une conférence sur « La Méditerranée, une mer en sursis », où le public, nombreux également, n’était presque exclusivement formé que de personnes de plus de 45 ans. D’un côté, je me réjouis donc que ce film, qui tente de nous décrire un avenir possible après la catastrophe en cours, trouve une belle audience dépassant manifestement les cercles militants. Par ailleurs, mis à part le côté esthétique de certaines vues aériennes qui font penser à un « hélicologiste » bien connu, il élude certains problèmes majeurs, notamment dans les domaines de l’énergie et des ressources. Or, si l’homme a déjà démontré de remarquables qualités d’adaptation dans des circonstances très difficiles ou lors de conflits majeurs avec ses semblables, nous accumulons vis-à-vis de la biosphère une dette non négociable qui reste un impensé général, y compris parfois dans les cercles militants.
  On ne peut qu’être d’accord pour la mutation de l’agriculture vers l’ agroécologie et la permaculture décrite dans le premier chapitre du film. Mais je regrette fort d’entendre exprimer que cette révolution permettra de nourrir sans difficultés 11 milliards d’hommes vers 2050. Tout en critiquant la croissance indéfinie dans les chapitres sur l’économie et la monnaie, dans le même temps, on lui ouvre une belle fenêtre en envisageant sereinement une augmentation de 57% de la population mondiale. Certes, une solution à ce problème se trouve dans l’éducation, mais pas celle, bien décrite par le film et par ailleurs remarquable, offerte aux riches petits finlandais, mais celle qui permettra aux petites filles pauvres des pays d’Afrique de choisir d’avoir moins d’enfants, comme je l’ai entendu expliquer par René Dumont à Lille dans les années 80.
  Pour en finir avec le chapitre agricole, même si l’on admet que le monde rural devra participer à l’alimentation des villes, notamment pour les céréales, et même si l’agriculture urbaine est bien justifiée par le film, elle ne pourra satisfaire plus de la moitié ou même seulement un tiers des besoins alimentaires urbains. Il restera donc d’importants échanges de marchandises entre les villes et les territoires environnants, sans parler des flux à plus longue distance exigés par la résilience alimentaire aux soubresauts climatiques. Or, si les auteurs évoquent abondamment les transports de personnes en milieu urbain, vélos, véhicules ferroviaires embarquant ces derniers, etc. ils restent très discrets sur les transports ruraux ou interrégionaux de voyageurs et sur les transports de marchandises, nourriture, combustible, équipements, acier, béton, pales d’éoliennes et autres capteurs solaires. Ceci est très courant dans tout ce que j’ai lu sur la transition.
  Mais c’est le chapitre sur l’énergie qui me parait le plus discutable. Évoquer la sobriété tout à la fin, comme une sorte de recherche complémentaire ultime, me parait à la fois une erreur psychologique et stratégique :
- un excellent article de Richard Heinberg paru dans le N° 121 de La Décroissance (juillet-août 2015) explique fort bien pourquoi les énergies renouvelables seront très loin de pouvoir remplacer les énergies fossiles [1]. Il invoque par exemple le béton et l’acier, dont nous pourrions limiter l’utilisation mais sans doute pas la supprimer. Je n’ai encore jamais entendu parler de processus industriels permettant d’en produire à partir de l’énergie solaire. Et s’ils existent un jour, ils seront très coûteux et il faudra restreindre notre demande considérablement. La sobriété n’est donc pas seulement un axe complémentaire de la transition énergétique.
- Par ailleurs, mettre en avant l’efficacité, ce qui est certes beaucoup plus souriant et consensuel, aboutit, par l’effet rebond, faire davantage de km puisqu’ils coûtent moins cher, et le déversement, consacrer les économies faites dans un domaine à augmenter les dépenses dans d’autres, à faire oublier la sobriété, beaucoup plus difficile à promouvoir et à négocier, surtout dans une société inégalitaire, et finalement à additionner les énergies renouvelables aux énergies fossiles au lieu de les leur substituer [2].
  Pour ces deux raisons, la sobriété doit donc être présentée dès le début comme un effort préalable majeur dans tout projet de transition réaliste. L’appellation « film documentaire » m’aurait paru impliquer normalement qu’on la mette en avant. Pour appuyer cette assertion, je donnerai un seul chiffre, calculé par un biologiste américain, Jeffrey Dukes : chaque année, en puisant dans le stock d’énergies fossiles, nous consommons 400 fois la production biologique annuelle de la planète [3]. Cela tempère tout projet d’utiliser davantage la biomasse dans la transition vers les énergies renouvelables. Il se trouve que, même si le soleil émet chaque jour vers la planète plusieurs milliers de fois l’énergie que consomme l’Humanité, cette énergie est extrêmement diluée, et les opérations de captation en absorbent d’énormes proportions. Ce phénomène, très peu évoqué en général, et pas du tout dans le film « Demain », se mesure par un coefficient appelé en français le TRE, Taux de retour énergétique. On calcule le rapport entre l’énergie recueillie par un processus en un endroit donné et la quantité d’énergie consacrée à cette captation, et même au transport et à la livraison à l’utilisateur final. Si on récolte 3 unités d’énergie par unité investie dans l’ensemble du processus, le TRE est de 3. En 1900, il était de 100 pour le pétrole, précieux condensé d’énergie solaire produit par la nature au fil de centaines de millions d’années, mais il baisse peu à peu. Pour les sables bitumineux du Canada, il serait actuellement plutôt inférieur à 1,5, c’est-à-dire qu’une unité investie ne procure qu’une demi-unité utilisable, puisqu’il faut d’abord « rembourser » l’investissement pour pouvoir le renouveler [4]. Si le TRE descend à 1 et au dessous, ce qui serait déjà le cas pour certains agro-carburants [5], on récolte moins d’énergie qu’on n’en investit, et il conviendrait d’abandonner le processus. Je crois me souvenir que le film évoque cette contre-performance pour la production de calories alimentaires par l’agriculture industrielle, mais il ne parle jamais du TRE de la captation des énergies renouvelables.
  On nous montre avec satisfaction des hectares de capteurs photovoltaïques fixes, qui perdent donc 30 à 40% de performance par rapport à ceux qui suivent le soleil. Par ailleurs, les cadres en sont en aluminium, produit évident, brillant et moderne, dont la fabrication est très coûteuse en électricité, au lieu d’être en bois, matériau politiquement vieillot, mais que j’ai vu utilisé dans des capteurs de démonstration par une chercheuse militante rencontrée il y a longtemps au sein de l’association La Ligne d’Horizon. Cela relèverait pourtant le TRE de la filière de façon non négligeable. L’aluminium, qui allonge ici regrettablement la durée d’amortissement énergétique des équipements de captation, devrait être réservé à la construction des véhicules, dont il ferait diminuer la consommation kilométrique d’énergie durant toute la durée de vie, et ne pas être gaspillé à fabriquer des capteurs solaires ou des fenêtres qu’on n’ouvre qu’une fois par jour.
  Tout ceci nous mène au concept d’énergie grise. Il est agréable de se glorifier en affichant que telle installation fournit l’énergie consommée par 100, 1000, 10.000 foyers. Mais au-delà de leur procurer de quoi faire fonctionner l’éclairage, le chauffage, et de quoi actionner machines à laver et logiciels « intelligents », il faut tenir compte, sur leur durée de vie, de l’énergie utilisée annuellement pour construire ces bâtiments, ces installations électriques, ces machines à laver, ces ordinateurs, ces chaudières, ces réseaux de chaleur, ces capteurs solaires, ces éoliennes, et tout ce dont a besoin l’industrie pour extraire et transformer les matériaux nécessaires à leur fabrication. Et c’est énorme.
  C’est pourquoi je tremble quand j’entends parler, comme dans le film, de stocker les énergies renouvelables dans les batteries de voitures qui seraient désormais « intelligentes ». Où sera donc stockée l’électricité concernée au-delà de celle déstockée par ces voitures elles-mêmes pour rouler ? Quelle capacité auront donc ces batteries, aussi performantes soient-elles ? Vont-elles peser 500 kg, une tonne, cinq tonnes ? Même en nous limitant à 500 kg, combien en faudra-t-il ? On approche actuellement le nombre d’un milliard de voitures individuelles en circulation sur la planète, et elles sont utilisées essentiellement par la petite fraction d’hommes menant un train de vie occidental, non négociable ?. Au nom de l’égalité démocratique, y en aura-t-il un jour deux milliards ? trois milliards ? cinq milliards ? Je n’en crois rien, pas plus qu’à la pertinence de consacrer de l’énergie à déplacer au gré des fantaisies des automobilistes de lourds objets de stockage d’une électricité destinée à des usages fixes. J’avouerai que, depuis longtemps, Jeremy Rifkin, interviewé dans le film parmi d’autres intervenants beaucoup plus crédibles, est d’abord à mes yeux un « mage économiste », et que je ne crois absolument pas à la plupart de ses prédictions, même s’il est payé parfois très cher pour dire aux gens ce qu’ils ont envie d’entendre.
  Pour conclure, je voudrais souligner les difficultés des changements d’échelle, qui ne sont absolument pas abordées dans ce film, car cela entamerait l’optimisme confortable qu’il défend. On peut construire et faire rouler un million, dix millions, cent millions de voitures électriques. Un milliard ? J’ai des doutes, d’autant que, dans « Pétrole : la fête est finie ! » [6], Richard Heinberg nous rappelle que l’automobile est une des plus efficaces façons de gaspiller l’énergie. Cinq milliards ? Cela n’arrivera jamais. Pourquoi ? Parce que le changement d’échelle provoque un changement de nature et que le fait de laisser circuler cinq milliards de voitures n’a rien à voir avec le fait d’en tolérer un milliard, avec les déjà très lourdes conséquences écologiques que l’on sait. Olivier Rey développe ceci remarquablement dans son essai « Une question de taille » [7].
  Pour ma part, j’invoquerai deux exemples :
- sur un bateau, si un passager se penche à tribord pour scruter la mer, il n’y a aucun problème. Si tous les passagers en font autant, le vaisseau, selon sa propre taille, peut s’incliner dangereusement, voire chavirer à tribord.
- Pendant la seconde guerre mondiale, en France, l’occupant a laissé très peu de carburants pétroliers à la disposition du pays, et toutes sortes d’alternatives ont été expérimentées : gazogène, gaz naturel, gaz de ville, électricité, etc. Chaque fois, la solution expérimentée a suscité l’enthousiasme puis un engouement plus ou moins exponentiel. Et, très régulièrement, sont apparus des goulots d’étranglement, soit au niveau des carburants, bois, gaz naturel, soit au niveau de la mise à disposition, stations de compression du gaz de ville, soit au niveau des équipements, plomb et cuivre pour les véhicules électriques. Au sujet du gazogène, qui motive encore aujourd’hui certains militants, puisqu’il fonctionne à partir d’une énergie renouvelable, le bois, j’ai eu la surprise d’apprendre que l’administration avait fini par interdire la fabrication de tout nouvel appareil. Tout ceci est bien documenté dans un petit livre de Camille Molles : « La fin du pétrole - Histoire de la pénurie sous l’occupation » [8]. Ajoutons qu’il y avait moins de deux millions de voitures en France à l’époque, alors qu’il y en a plus de trente millions aujourd’hui. Je crois qu’il sera donc plus pertinent d’utiliser la biomasse, moins de 1/400ème de l’énergie fossile que nous consommons annuellement selon Jeffrey Dukes
   Pour conclure, ce film, « Demain », présente nombre d’actions dont certaines sont exemplaires et très intéressantes, mais c’est avec beaucoup de légèreté qu’il postule implicitement qu’elles sont généralisables en l’état aux 7 milliards d’hommes qui peuplent cette petite planète. A moins que, parmi tous ces hommes qui devraient avoir le même accès aux ressources, certains soient moins égaux que d’autres ?

Perpignan, le 21 février 2016

Notes

[1] « Les énergies renouvelables ne pourront pas alimenter la croissance économique », R. Heinberg, La Décroissance N° 121, p. 20

[2] « Vert paradoxe », Le piège des solutions écoénergétiques, David Owen, Editions Écosociété, 2013.

[3] Calcul de Jeffray Dukes cité par George Monbiot dans The Guardian du 6 décembre 2005.

[4] « Pétrole : la fête est finie ! », Avenir des sociétés industrielles après le pic pétrolier, Richard Heinberg, Editions Demi-Lune, collection Résistances, 2008, p. 166-167.

[5] « La faim, la bagnole, le blé et nous, une dénonciation des biocarburants », Fabrice Nicolino, édition Fayard, 2007.

[6] op. cit., p. 246-247

[7] « Une question de taille », Olivier Rey, Editions Stock, 2014.

[8] « La fin du pétrole - Histoire de la pénurie sous l’occupation », Camille Molles, Editions Descartes et Cie, 2010.

La déplétion énergétique : réalité ou canular?

  Déplétion : "diminution en quantité d'un liquide organique normalement présent dans une cavité."
Larousse
   EDF a prouvé par deux fois en 100 ans qu'on peut produire autant d'électricité "zéro CO2" qu'on le veut ... La prétendue "déplétion énergétique" n'est donc qu'une blague de mauvais goût ...
   Cette réalité est bien peu médiatisée, surtout par nos gouvernants Emmanuel Macron ou Jean Castex qui relaient le discours "antinucléaire" des pseudo-verts à la Barbara Pompili ...

 


  Les ressources en uranium, et thorium, sont largement connues et les chiffres sont disponibles un peu partout 
                    


  ... Mais rien n'interdit de la reprendre et de l'accentuer 

https://pbs.twimg.com/media/EgQCe_rWsAAhEin?format=jpg&name=small

  ... Et c'est évidemment extensible au monde entier 

https://pbs.twimg.com/media/EgpcOISXgAArN2A?format=jpg&name=small

Source : Pierre Tarissi 

 

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Le développement à l'épreuve de la déplétion énergétique 

Jean Monestier
Membre de La Ligne d’Horizon,
Diplômé en économie par l’Université de Toulouse,
Objecteur de croissance,
Étudiant en collapsologie,
Militant pour le maintien d’une biosphère humainement habitable.

 
Colloque de la Ligne d’Horizon, Paris, le 14 octobre 2017.

Généralités sur l’énergie
   A part les énergies géothermiques et nucléaires, toute énergie nous vient du soleil, par différents canaux : grâce à des mécanisme physiques pour le soleil, le vent, les courants d’eau, puis par l’intermédiaire des végétaux pour le bois, la biomasse et les aliments végétaux, et par celui des animaux, pour les aliments carnés, le travail animal, et enfin par l’esclavage, la forme la plus sophistiquée (l’animal bon pour la traction, ne sait pas couper le bois, faire la cuisine, forger une épée, cultiver la terre, construire un bâtiment, etc.). Je rappelle que chacun d’entre nous jouit chaque jour du travail de carburants fossiles équivalent à celui de centaines d’esclaves.
   Dès qu’il y a transformation de quoi que ce soit, il y a utilisation d’énergie. Cela concerne tous les êtres vivants, toutes les machines se mouvant mécaniquement, et toutes les transformations de matière inerte, par exemple l’extraction des métaux, la fabrication de l’acier, du béton, etc.
   L’énergie obéit à des lois non négociables qu’on a tendance à oublier : les lois de la thermodynamique, les principes de Carnot. L’énergie ne diminue pas quand on l’utilise, elle se dégrade. On parle d’énergie libre, celle qu’on peut utiliser, et d’énergie liée, celle qu’on a utilisée, et qui n’est plus disponible.

L’entropie
   L’entropie mesure le niveau de cette dégradation. Citons John Mickael Greer, dans La fin de l’abondance : « La quantité de travail que vous obtiendrez d’une source d’énergie dépend non pas de la quantité d’énergie contenue dans celle-ci, mais de la différence de concentration énergétique entre la source et l’environnement » (page 124). L’énergie qu’on utilise est de basse entropie, et celle qu’on rejette est de haute entropie, et cette utilisation ne modifie pas la quantité d’énergie, mais son état de concentration. L’énergie contenue dans le carburant d’un moteur à explosion n’est pas diminuée par la combustion, mais transformée en travail mécanique, en chaleur, en vapeur d’eau, en gaz carbonique. Pour la rendre à nouveau disponible, il faudra de l’énergie. Par exemple, l’électrolyse de l’eau pourra transformer celle-ci en ses composants, hydrogène et oxygène, dont le mélange a un assez grand pouvoir énergétique. Mais pour pratiquer cette électrolyse, il faudra de l’énergie.


Le TRE
   Donc, pour accéder à l’énergie de basse entropie, utilisable, il faut … de l’énergie. La performance de cette opération se mesure par le Taux de retour énergétique (
TRE, en anglais EROEI, energy return on energy invested). Pour une unité d’énergie investie, combien vais-je récupérer d’unités d’énergie utilisable ? On peut calculer le TRE de toute activité utilisant de l’énergie : TRE de la truite, des Yanomanis , des charbonniers, de nos carburants. On parle du prix de revient économique du baril, mais pas du TRE, dont l’existence même est ignorée par une grande majorité d’élus et de décideurs. En dollars, on ne paye pas la ressource, inépuisable ?, mais l’activité des hommes pour la rendre accessible.
   La nature effectue pourtant des transformations considérables pour mettre ces ressources à notre disposition, mais, ne présentant aucune facture en dollars ou en euros, elle n’est pas considérée comme un agent économique. Certains ont récemment calculé que si cette activité devait être rémunérée, comme l’est un tout petit peu la pollinisation par les abeilles aux Etats-Unis, cela représenterait des milliers de milliards de dollars. Comme le charbon, mais par des processus différents, le pétrole, fruit de la décomposition d’êtres vivants nourris par le soleil et enfouis dans le sol durant environ trois cents millions d’années, aura été consommé dans sa fraction la plus utilisable en trois cents ans, soit un million de fois plus vite. On est bien aux antipodes des énergies « renouvelables ».
   Les hydrocarbures liquides contenant la plus grande quantité d’énergie par litre ou par kilo, et connaissant le succès que l’on sait, c’est eux que nous évoquerons en priorité dans la suite de l’exposé.
   Le TRE du pétrole est une moyenne pondérée des TRE des différentes situations géologiques, des différents champs, des différentes technologies utilisées, des différents puits. C’est cette moyenne qui permet de juxtaposer les pétroles conventionnels, comme ceux de l’Arabie Saoudite, des pétroles non conventionnels, comme les sables bitumineux du Canada.
   Le TRE moyen baisse en permanence, car, comme dans tout autre domaine, on est allé d’abord au plus facile. En Pennsylvanie en 1900, le TRE était de 100. Il suffisait d’enfoncer un tube sur quelques dizaines de mètres et le pétrole jaillissait sans avoir même besoin d’être pompé. Ce TRE a baissé au cours du 20ème siècle, d’autant qu’il faut ajouter à l’énergie d’extraction celles nécessaires aux transports, au raffinage, aux stockages et au service à la pompe, toutes choses qui se sont progressivement complexifiées, rendant le processus complet lui-même plus coûteux en énergie. A ce sujet, lire l’excellent article de Benoît Thévard, « La diminution de l’énergie nette », publié sur le site de l’Institut Momentum.
Actuellement les carburants pétroliers auraient un TRE de 15 à 20.

Le pic pétrolier
   D’après l’Agence Internationale de l’Energie (
AIE), rattachée au Conseil de Sécurité de l’ ONU, c’est en 2006 que les pétroles conventionnels seraient entrés en déplétion, c'est-à-dire en décroissance globale. On parle du pic de Hubbert, ce spécialiste qui avait fait rire tout le monde dans les années 60 en prévoyant la décroissance de la production pétrolière des Etats-Unis, mais qui a moins fait rire quand les statistiques ont confirmé ses prévisions. Chaque pays connaissant à son tour ce phénomène, le total mondial de l’extraction ne peut qu’être touché lui aussi, même si certains pays, certains gisements, ont encore de belles possibilités.
   C’est alors qu’entrent en scène les pétroles non conventionnels, pétrole off shore, pétrole de schiste, sables bitumineux, qui motivent tous les propos anesthésiant sur les réserves dont nous disposerions encore pour des décennies. Mais, économiquement, un débit d’un baril/jour coûte dix fois plus cher en investissement, d’après Jancovici lors d’un colloque, et, énergétiquement, bien plus d’investissement en énergie, ce qui ne peut que faire encore baisser le TRE moyen global.
   Par ailleurs, il ne faut pas oublier qu’au TRE de 1, on arrête, puisque qu’on ne récupérerait alors pas plus d’énergie qu’on n’en a investie. On peut continuer temporairement et dans des cas limités, par exemple pour obtenir une énergie exportable en sacrifiant une énergie non exportable, mais si l‘opération est rentable économiquement, elle n’est ni durable ni généralisable puisqu’elle est déficitaire sur le plan énergétique. Quand on nous parle de disposer encore de réserves pour des décennies, à supposer que le climat en supporte l’utilisation, on ne nous parle pas du TRE de ces réserves. Par exemple, les réserves en sables bitumineux sont, parait-il, colossales, mais leur TRE est très mauvais. Plusieurs chiffres circulent, par exemple 3 ou 4. En effet, les différents experts ont tendance à omettre certaines dépenses énergétiques indirectes, pourtant bien imputables à l’opération. Cela peut dépendre des intérêts de ceux qui les payent, et de possibles conflits d’intérêt. Les plus crédibles sont vraiment indépendants et comptent tout. Par exemple, un certain Youngkist, cité par Heinberg, aboutit à un TRE de 1,5, c'est-à-dire qu’il faut tirer trois barils du gisement pour en exporter finalement un, les deux autres étant consommés par le processus. Or, pour repousser le pic global, on parle d’augmenter cette production d’un million de barils par jour à trois, voire cinq millions de barils/jour, sur le total quotidien mondial de 80 ou 90 millions de barils.
   C’est économiquement rentable au-delà de 70 à 80 dollars le baril, mais, écologiquement, c’est une catastrophe, puisque, quand vous croyez brûler un litre dans votre moteur, il y en a en fait trois qui partent sous forme de déchets dans l’atmosphère. ON NE PAYE PAS LA RESSOURCE, donc on peut ignorer ces deux autres barils durant un certain temps. En 1815, Jean-Baptiste SAY a pu écrire : « les ressources naturelles sont inépuisables, car sans cela nous ne les obtiendrions pas gratuitement. Ne pouvant être ni multipliées, ni épuisées, elles ne sont pas l’objet des sciences économiques ».   Actuellement, beaucoup de gens et de décideurs croient qu’avec beaucoup d’argent, on trouvera des solutions techniques pour résoudre le problème. Mais c’est une dangereuse illusion entretenue par le primat de l’économie financière.

Quoi qu’il en soit. la voiture verte n’existe pas
   Par ailleurs, comme il faut de l’énergie pour toute transformation, y compris toute production économique, le pic du pétrole de basse entropie va entraîner avec lui un pic de toutes les activités consommant des quantités d’énergie significatives. On parle du « pic de tout ». « peak of everything ». Nous allons prendre un exemple : l’énergie utilisée pour l’extraction des métaux.

Un phénomène parallèle : la raréfaction des métaux
   Comme pour le pétrole, la teneur moyenne des gisements diminue d’année en année. Sous l’Antiquité, on trouvait des gisements de cuivre à 15%, ce qui serait aujourd’hui extraordinaire. D’après Bihouix, la moyenne mondiale, qui était de 5% après la guerre, serait descendue à 4%. La teneur, même si les résultats sont inférieurs à 1, s’apparente au calcul du TRE pour le pétrole. Combien d’unités d’énergie pour une unité investie / combien de kilos de cuivre pour une tonne de minerai extrait de la mine.
   Mais pour les métaux, ce calcul cache des disparités criantes. Anna Bednik, dans « L’extractivisme », précise que les meilleures mines donnent encore du 5%, mais, en fait, elle ne l’exprime plus vraiment comme cela. Elle donne plusieurs exemples du tonnage de minerai qu’il faut extraire pour en tirer une tonne de cuivre, c'est-à-dire que les opérateurs semblent plutôt mesurer la charge d’extraction pour obtenir une tonne de métal. Vulgairement, il semblerait que l’on considère désormais un verre à moitié vide plutôt qu’un verre à moitié plein.
   Quand elle écrit que les meilleures mines nécessitent de manipuler 20 tonnes de minerai pour obtenir une tonne de métal, il est facile de calculer que cela revient en effet à une teneur de 5%. Mais il semblerait que ceux qui étudient le phénomène ne s’expriment plus ainsi. En Amérique du Sud, il existerait des mines où il faut déplacer 200 tonnes de minerai pour obtenir cette tonne de cuivre. On ne parle plus de teneur, qui serait ici de 0,5%. Cette bascule du point de vue me parait significative. Plutôt que d’afficher une teneur tendant vers le zéro, ce qui affolerait tout le monde et les actionnaires, on « gonfle les biceps » et l’on cite les tonnages qu’on arrive à manipuler pour obtenir une tonne de métal.
   Mais passer de 20 à 200 tonnes nécessite des capacités dix fois plus importantes. Malgré de possibles économies d’échelle, je pense qu’il ne faut pas loin de dix fois plus d’énergie pour tirer des gisements cette précieuse tonne, et notamment, dix fois plus de carburant pour les gigantesques camions qui transportent le minerai au point de traitement.
   Anna Bednik cite même des mines où il faut manipuler 500 tonnes de minerai, mais j’en resterai à 200 tonnes, ce qui me permet, très globalement, d’avancer avec plus de certitude que l’on va vers une situation où il faut, en gros, dix fois plus d’énergie pour obtenir le même résultat, une tonne de cuivre. Bihouix donne des chiffres pour l’or, et ils sont encore plus catastrophiques. Pour mémoire, selon lui, pour être construite, une voiture électrique nécessite 45 kg de cuivre, donc 1 Mt pour 22 M de véhicules. Et combien faudra-t-il de lithium pour les batteries ?


Retour au pétrole
   Avec le TRE, on en est resté à la vision optimiste du verre à moitié plein. Mais si l’on veut croiser les deux phénomènes, il faut, toutes choses égales par ailleurs, calculer la vision d’un verre à moitié vide. Si le TRE nous donne la quantité initialement remarquable de quantité d’énergie que procure une unité d’énergie investie, qu’on appelle l’énergie nette, c'est-à-dire ce qui reste utilisable une fois remboursée l’unité investie, ce qui est indispensable pour pouvoir renouveler l’opération, une nouvelle perspective, celle du verre à moitié vide, nécessite la mise en place d’une nouvelle valeur, celle qui mesure combien il faut d’énergie d’accès pour obtenir une unité d’énergie nette utilisable.
   Je pense qu’il serait raisonnable de basculer sur ce nouvel affichage une fois que le TRE est passé au dessous de 2, soit une unité d’énergie nette pour une unité d’énergie investie. Autant il est valorisant, quoique trompeur, de dire qu’on obtient 2, 3, 20, 50 unités d’énergie nette par unité investie, autant il serait réaliste de calculer l’inverse quand le TRE devient inférieur à 1, ce qui donnerait une nouvelle série, le coût énergétique d’extraction d’un baril. S’il m’était permis, j’appellerais cette donnée CEE, pour coût énergétique de l’extraction. On a vu que Youngkist l’évalue déjà à deux pour les sables bitumineux, puisqu’il faut extraire trois barils pour en exporter un, mais, d’après Nicolino, ce serait bien plus important pour les agro-carburants. Quand le TRE pourrait être de 1,2 pour certains d’entre eux, cela signifie que le coût énergétique d’extraction est de 5.
   Mais restons dans des valeurs actuellement observables. Les sables bitumineux sont réellement exploités, et leur CEE serait de 2. Pour simplifier, restons en deçà, et considérons un CEE de 1, soit un TRE de 2, ce qui est meilleur mais devient honorable de nos jours. Il est hautement probable qu’il existe déjà des gisements pétroliers où le CEE est de 0,1. Cela correspond à un TRE de 11, une unité investie pour 10 unités d’énergie nette, donc un CEE de 0,1 effectivement. Je fais remarquer que, médiocre en math, je n’utilise que des règles de trois, qui étaient, sauf erreur de ma part, au programme du certificat d’études. Nous sommes donc dans une époque où, bercés par les moyennes, nous allons peu à peu, sans trop en être conscients, vers une multiplication par 10 de l’énergie d’accès au pétrole lui-même.

Conclusion dramatique

   La simple extraction des métaux évolue tout doucement vers une multiplication par dix de l’énergie nécessaire, donc approximativement, vers une multiplication par dix du carburant consommé par les engins de chantiers miniers. Or ce carburant lui-même évolue lui aussi tout doucement vers une multiplication par dix de l’énergie nécessaire à son obtention. Sauf erreur de ma part, comme 10 multiplié par 10 font 100, cela signifie que l’énergie nécessaire à l’extraction minière des métaux est en train tout doucement d’être multipliée par cent.
   Or d’après Bihouix, l’extraction minière des métaux représenterait environ 1 à 1,5% de toute l’énergie primaire consommée par l’Homme, l’ensemble du traitement des métaux, pour les mettre à disposition des utilisateurs, représentant lui-même entre 10 et 15% de cette énergie primaire. Cela signifie donc, sauf erreur de ma part, que nous sommes dans un lent processus où la simple extraction des métaux de la mine exigerait finalement le total de l’énergie primaire consommée aujourd’hui par l’Humanité.
   Je me garderai bien de donner des délais précis, n’étant qu’un simple militant ayant beaucoup lu, mais j’oserais, pour désigner ce renforcement mutuel en boucle de ces deux coûts d’extraction, tenter l’expression de

  • SPIRALE AUTO ETOUFFANTE DE L’EXTRACTION.  Dans ce cas, il faut dire ADIEU AU DEVELOPPEMENT, qui nécessite, on le sait, toujours plus d’énergie.


A verser dans le débat

   Certains diront sans doute que cela n’est pas prêt d’arriver, et notamment que des gains de productivité prodigieux, non encore inventés, permettront de ne pas en arriver à cette extrémité. Mais je rappelle que d’après des calculs effectués par l’Américain Geffray Dukes : « nous dévorons chaque année en énergie fossile 400 ans de production végétale de la planète ». A partir de cela, l’Aviation Civile qui consommerait annuellement environ 8 années de production végétale de la planète, mais qui a refusé de participer à la COP 21, et projette, si j’ai bien compris, de COMPENSER ses émissions de carbone par des plantations massives dans des pays lointains, pourrait se heurter aux limites de la biosphère. Car, même si nous même et tous les animaux, nous cessions tous de nous nourrir et d’utiliser le moindre végétal pour les différents autres usages afin de disposer d’une aviation « verte », le compte n’y serait pas.
   Le pétrole a permis l’explosion démographique, l’explosion urbaine, la conquête spatiale, le transport aérien, et surtout d’aller plus vite, plus loin et plus souvent. Et les énergies renouvelables ne remplaceront pas les énergies fossiles, car le compte n’y est pas, comme le démontre assez bien Heinberg. Pour l’instant, pas de sidérurgie ni de cimenterie solaires, et Siemens se retire de DESERTEC. L’avion solaire, ou à hydrogène, Thémis, sont des expériences de laboratoire, mais qu’il est absolument impossible de généraliser avec les techniques actuelles. Et le temps presse.

Suisse, Sonvilier : l'éolien en approche...

  En Helvétie, comme en France et partout dans le monde, le virus éolien continue sa progression mettant en péril la santé des êtres vivants, volants ou non, détruisant l'environnement, tout en coûtant un pognon de dingue, même pour un Suisse. Contre le bruit et les infrasons générés par ces clusters de machines de "guerre" rien n'y fait. Ni masque, ni gel, ni lavage de mains, ni mise en quatorzaine, ni traitement et vaccin, etc.. Seule, peut-être, la distanciation entre les hommes et les turbines, de l'ordre de plusieurs kilomètres* pourrait s'avérer efficace pour enrayer cette épidémie industrielle. La meilleure solution restant, et de loin : ZERO EOLIENNE ET BASTA!
  Mais pour cela, il faudrait que les décideurs publiques, les médias, et surtout les populations concernées au premier chef, celles et ceux qui vivront au quotidien sous le joug des machines, retrouvent un peu, beaucoup, de temps de cerveau disponible. Et ici, comme en France, c'est loin d'être gagné!
  En avant toutes!
  BIG UP de France à Voisine d'éoliennes, toujours sur la ligne de front.

 
Situation
 
  ZI d'aérogénérateurs
 

 
 Détails
 
Source : https://www.thewindpower.net/country_zones_fr_32_suisse.php
 
 Sonvilier, Jura
 
Tschubby — Travail personnel CC BY-SA 3.0
 
 php
 
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Quatre Bornes : 10 éoliennes géantes, subventions en centaines de millions, production en millième de notre consommation

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Source : https://adoizon.wixsite.com/le-vent-tourne/actualites-2018


225 à 250 millions de subventions sur 20 ans, et une fois l'investissement enlevé de la construction du parc il restera encore 150 millions sur 20 ans. Pourquoi est-ce que l'on injecte autant d'argent en sachant que ces 10 éoliennes du projet des 4 bornes produiront un pour mille ( 0,1% !) de l'énergie consommée en Suisse?

  Si vous suivez ce lien vous entendrez Didier Cuche parler de ce projet d'industrialisation démentielle d'une région qui aurait bien d'autres atouts à offrir à la Suisse qu'un millième de sa consommation d'énergie.
  Et nous serions les égoïstes qui ne veulent pas de nuisances dans leur jardin? Laissez moi rire! Les promoteurs ne pensent qu'à leur bénéfices, les politiciens n'ont rien d'autre à proposer comme solutions que ce pillage d'argent public, et les citadins maxi-consommateurs se fichent royalement de la destruction des campagnes pour alimenter leur conscience écologique.
  L'éolien industriel n'est pas la solution à nos problèmes, il serait temps de l'admettre.




Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode XXIV

Précédemment
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode I
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode II
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode III
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode IV
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode V
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode VI
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode VII
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode VIII
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode IX
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode X
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode XI
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode XII
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode XIII
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode XIV
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode XV
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode XVI
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode XVII
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode XVIII
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode XIX
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode XX
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode XXI
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode XXII
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode XXIII


Claude-Jules Briffaut est né à Vicq, le 25 août 1830. Ordonné prêtre à Langres le 3 mars 1855, il fut nommé vicaire à Fayl-Billot le 16 mars de la même année et occupa cette fonction jusqu'au 1er septembre 1866, date à laquelle il devint curé de Pierrefaites-Montesson. Le 17 février il fut nommé curé de Bussières-les-Belmont. Sous une apparence sévère, il se dévoua toute sa vie pour les pauvres et les malheureux, allant même jusqu'à créer un hôpital. La paralysie qui le frappa deux ans avant sa mort, survenue le 7 avril 1897, à Bussières-lès-Belmont, lui interdit ensuite toute activité, à son plus grand désarroi.


  Torcenay ou Tourcenay tire probablement sa dénomination d'un ancien donjon qui existait encore au commencement de ce siècle, et qu'on appelait Tour de Cenay ou Tour Cenay. Il était situé à côté de l'église. Le mot Cenay indique sans doute le nom du seigneur qui a fortifié cet endroit et sous lequel le village s'est formé.
  On trouve sur le territoire plusieurs mares et des restes de camp romain, suivant la tradition.
  Nous voyons un Huo de Torcenay, chevalier, en 1208, et Eudes, seigneur de Torcenay, qui fit, en 1297, une donation à l'hôpital de Grosse-Sauve. Othenain de Torcenay fut arbitre d'un différend élevé entre les sires d'Aigremont et de Vergy, en 1364.
  Dans un dénombrement du 23 février 1465, l'évêque de Langres déclara au roi qu'il avait la haute justice à Torcenay. Aussi ce village était-il soumis à la prévôté seigneuriale, que l'évêché avait établie à Hortes.
  En 1541, Torcenay appartenait à François de Livron, seigneur de Bourbonne, qui fut marié, cette année, à Bonne du Châtelet. Il assista, en 1555, à la rédaction de la Coutume de Sens [désigne l'ensemble des règles de droit coutumier qui régissaient les rapports juridiques, économiques, familiaux et sociaux des habitants du Bailliage de Sens, dans ce qui était à l'époque le duché de Bourgogne ] , et en mourut en 1563. Erard de Livron, son fils, épousa, en 1604, Gabrielle de Bassompierre, dame de Mandres et de Ville-sur-Illon. Il était qualifié du titre de baron de Bourbonne, seigneur de Torcenay, etc, et occupant des charges importantes dans les cours de France et de Lorraine. Son frère Nicolas, aussi seigneur de Torcenay et de Bourbonne, fut tué à la bataille de Montcontour [3 octobre 1569]. En 1650, Torcenay appartenait encore à un membre de cette famille, Charles de Livron.
  À la fin de 1636, le duc de Saxe-Weimar, commandant des Suédois au service de la France, vint, à son retour de Franche-Comté, prendre ses quartiers d'hiver à Torcenay et aux villages d'alentour. Il y resta jusqu'au 15 décembre. "Et en suite de l'infection de son armée audict lieu, dit Mâcheret, moururent plusieurs paysans dudit Torcenay, lesquels se pensant retirer dans leurs maisons, les trouvèrent toutes infestées de corruption que la guerre cause ordinairement."
  "L'année 1637, continue le même auteur, s'est trouvée à notre égard et humainement parlant, la plus cruelle que les hommes aient peut-être pu jamais voir ; car la cruauté des Croates nos ennemis jurés nous prenant continuellement prisonniers et ruynant et bruslant tout ; la perfidie des Suédois nos confédérés qui n' estoient de notre party que pour nous trahir, car ils ne craignoient les pauvres malades contagiés, les volloient entièrement tout ce qu'ils possédoient jusqu'à leur pain : et notre troisiesme ennemy qui estoit la peste tellement envenimée contre nous qu'elle sembloit avoir juré notre fin et notre ruyne, laquelle avec la guerre des deux susnommés, en ont moissonné plus de cinq mille personnes tant langrois que circonvoisins."
  Il n'y eut cette année, ni baptêmes ni mariages à Torcenay, parce que tous les habitants avaient abandonné ce village et s'étaient retirés à Langres et aux environs pour échapper au massacre.
  " Le sabmedy sixiesme apvril, la nécessité du labourage a esté si grande en ce pays, que l'on a veu six hommes attelés à la charrue en forme et place de bestes et la tirer pour labourer au finage de Tourcenay, et pour confirmation de ce les sieurs Raoux curé dudict Tourcenay et Hondry curé de Chalindrey y estoient présents."
  " L'an 1642, le jeudy 3 juillet, les Croates et autres de la garnison de Rupt se transportèrent au lieu de Tourcenay, et après avoir esté longtemps en embuscade estant à demy descouverts se jettèrent contre les jardins et barricades desquels il furent vaillamment repoussés, et voyant qu'ils n'avaient rien faict, donnèrent un coup de sabre à une pauvre femme qu'ils rencontrèrent en leur chemin, de laquelle, Dieu aydant, l'on espère la santé, et s'en retournant menacèrent de brusler ledict village s'ils n'en recepvoient dans huict jours une contribution."
  Le château de Torcenay était du nombre de ceux que le roi avait donné ordre de défendre en 1636.
  Au milieu du XVIIIe siècle, la terre de Torcenay appartenait, au moins en partie, à Philippe-Gabriel Profilet, écuyer, qui était aussi seigneur de Dardenay, Choilley, Balesmes, etc.
  Ce village faisait partie du doyenné du Moge, de l' archidiaconé [ dans l' Église catholique, un archidiaconé est une circonscription territoriale religieuse, subdivision d'un diocèse, placée sous l'autorité d'un vicaire épiscopal, qui peut porter le titre d' Archidiacre le temps de son service, nommé par l' évêque pour le seconder sur cette partie territoriale du diocèse.], du diocèse et du bailliage de Langres. La nomination du curé appartenait à l' évêque.
  L'ancienne église contenait une chapelle dans laquelle on arrivait par un souterrain venant du château qui était à côté. Cette église, malsaine et insuffisante, fut démolie au mois de mai 1842, et l'on en construisit une autre sur les dessins de M. Péchinet, architecte à Langres. La bénédiction en fut faite par le curé, M. Lamontre, le 17 décembre 1843, et Mgr. l'évêque la consacra le 14 avril 1847, sous l'invocation de saint Martin, titulaire de l'ancienne.



Torcenay, église Saint-Martin. Photo © Dominique et Jean-Michel Liegey.

  Torcenay est situé à deux kilomètres de la gare de Culmont-Chalindrey, et traversé par le chemin de fer de Paris à Mulhouse. Il y a à côté du village un tunnel de 1080 mètres de long. Les travaux commencés en février 1855, ont duré trois ans. Une première voie a été ouverte au public le 22 février 1858. La commune et les particuliers ont cédé plusieurs terrains. ; et huit maisons ont été démolies moyennant une indemnité.


Tunnel, long de 1 115 mètres. Aussi, appelé "tunnel de Chaudenay".

  Le village est mal bâti ; les rues sont irrégulières et les maisons couvertes de chaume, aussi il y a de fréquents incendies ; on en compte plus de douze dans les huit dernières années.
  Le sol est assez fertile en blé. On y récolte peu de vin et beaucoup d'excellents fruits.
  Hubert Poisot ou Poirot, né à Torcenay, fut regardé dans son siècle comme un homme de talent et de mérite. Nous le trouvons qualifié de doyen-officiant à Saint-Didier, chapelain de la chapelle de Saint-Vincent, secrétaire du chapitre cathédral de Langres, en 1503, greffier des quatre obédiences, en outre curé dans la Franche-Comté, chanoine de Saint-Mammès, scelleur, promoteur, référendaire et official (88).
  Patrie du général Brayer*, qui se distingua au siège de Dantzick.

  * Le général Michel Silvestre Brayer est en réalité né à... Douai. En revanche, il se distingua bien au siège de Dantzig " où il reçoit la croix d'officier de la Légion d'honneur."

Tornay

  Tornay s'écrivait autrefois Toornay et Tournay, en latin Tornaium ou Torneium. On a trouvé dans le cimetière plusieurs cercueils de pierre blanche.
  L'évêque Gauthier qui occupa le siège de Langres de l'an 1163 à l'an 1177, donna à l'abbaye de Belmont l'église de Tornay pour la posséder à perpétuité, à condition que l'abbesse aurait soin, après la mort du curé, de nommer prêtre pour la desservir. Cette concession fut confirmée après la mort du prélat, par Robert, archidiacre. Depuis cette époque jusqu'en 1790, les abbesses exercèrent le droit de présentation à la cure de Tornay.
  En 1490, Tornay ressortissait de Fouvent-le-Château. Tornay et Fouvent-la-Ville avaient été unis par les commissaires du roi Charles VII et de Philippe-le-Bon, duc et comte de Bourgogne. Le bailli de Fouvent-le-Château siégeait pour ces deux villages à Fouvent-la-Ville. Les habitants étaient tenus au guet et à la garde du château de Fouvent.
  La seigneurie était divisée en plusieurs fiefs, dont quelques-uns relevaient du château de Fayl-Billot, comme on le voit dans les dénombrements donnés par les seigneurs et les barons. Les autres appartenaient à divers seigneurs, comme Nicolas le Genevois, et Richard Féret, en 1663. Jean Dubois et André Varney, écuyers, en 1683. Mais la famille prépondérante était celle des Noirot. Robert Noirot, écuyer, avait usurpé à la faveur des guerres du XVIIe siècle, toutes les dîmes menues et vertes, celles de vin et moitié de celles des quatre grains, qui ne pouvaient être possédées par des laïques qu'à titre d'inféodation. Or les dames de Belmont, par acte du 19 décembre 1686, avaient cédé ces dîmes à leur aumônier, dom Philibert Payelle, religion de Cîteaux, bâchelier en théologie de la faculté de Paris, nommé à la cure de Tornay. Pour cela celui-ci avait renoncé à la portion congrue que l'abbesse payait à ses prédécesseurs. Il forma une demande en justice, tendant à obtenir la restitution des dîmes à partir du jour où il avait pris possession de la dite cure. Robert Noirot fut condamné à lui rendre.
  Sa fille, Marguerite, épousa Pierre Girault, chevalier, seigneur de Vitry, garde du corps chez le roi, et mourut en 1733.
  Tornay faisait partie du duché de Bourgogne et du bailliage de Dijon. Il était soumis à la subdélégation de Fayl-Billot.
  Après la révolution, il fut annexé à Gilley, et vers l'an 1845, on l'érigea en succursale. L'église dédiée à saint Loup, patron de la paroisse, a été restaurée quelque temps après.


Tornay, église Saint-Loup. Photo © Dominique et Jean-Michel Liegey.

Valleroy

  Valleroy ou Vauleroy vient peut-être du latin Vallis regis ou regia, vallée du roi.
  On y a trouvé des débris d'anciennes constructions et des traces d'une voie romaine allant au camp de Morey.
  D'après un terrier de l'an 1490, ce village ressortissait du bailliage de Fouvent, et les habitants étaient tenus au guet et à la garde du château du lieu.
  Il appartenait à l'ordre de Malte. Un dénombrement du XVIIIe siècle nous apprend que le commandeur de la Romagne était le seul seigneur de Valleroy. Il y avait la haute, moyenne et basse justice, et la faisait exercer par son bailli de Broncourt, ses lieutenants, juge, procureur fiscal, greffier, sergent, garde-forestier, etc.
  En conséquence, il avait les droits d'épaves, d'aubaine, de confiscation, d'amende, etc.
  Chaque habitant ayant bêtes tirantes ou portantes à la charrue, lui devait tous les ans pour chacune quinze deniers qui se payaient au jour de saint Remy ; et, afin que le receveur de la seigneurie pût percevoir ce droit plus régulièrement, les habitants étaient tenus, sous peine d'amende, de déclarer, à chaque saison, les bêtes qu'ils possédaient. De plus ils étaient redevables de trois corvées de charrue aux trois saisons ou de deux sous six deniers pour chaque corvée, payables le lendemain de Noël, sous peine de trois sous d'amende.
  Tous les habitants ayant charrue ou non, ainsi que les forains ayant des propriétés sur le territoire, devaient tous les ans à la fête de saint Remy dix flans et demi, sans distinction.
  Le seigneur avait le droit de lots et ventes sur toutes les maisons et autres propriétés qui se vendaient. Pour cela l'acquéreur lui payait trois sous quatre deniers par livre. On était tenu de passer le contract de vente devant le tabellion [notaire] du seigneur, et de lui donner trois sous quatre deniers par acte pour le droit de tabellionage. Ceux qui s'adressaient à un autre notaire était soumis au même droit, et obligés de fournir, en outre, un chapon ou trois sous quatre deniers, au choix du seigneur. Quand à ceux qui aliénaient des héritages avec faculté de réméré [ terme juridique désignant un accord conclu entre un vendeur et un acheteur, par lequel le premier se réserve la possibilité unilatérale de récupérer le bien vendu. Dans ce cas, il devra rembourser à l'acheteur le prix convenu lors du contrat de vente] pour deux ans, ils n'étaient point soumis au droit des lots et ventes, s'il les rachetaient dans le temps fixé.
  Le seigneur avait également le droit de four banal à raison de vingt pains l'un. Pour cela et pour la place d'un étang acensé aux habitants, chaque ménage payait annuellement deux bichets [mesure de grains ; selon la province, il équivalait entre 11 et 27 kg ]et demi de froment, le fort portant le faible, sous peine de vingt sous d'amende. Par suite de cette redevance, il leur était permis d'avoir des fours chez eux et de faire champoier [variante de champier, conduire aux champs, mener paître] ledit étang.
  La dîme de tous les grains, à raison de dix-sept gerbes deux, se partageaient entre le commandeur et le curé de Gilley.
  La commune possédait un canton de bois de soixante arpents, sis au-dessus du village et dans lequel le seigneur avait le droit de triage.
  En 1781, le commandeur de la Romagne était M. Louis-Jacques de Vitasse-Gaucourt.
  Avant la révolution, Valleroy était, sous le rapport religieux, annexé à Gilley. Maintenant il est desservi par M. le curé de Farincourt. L'église est sous le vocable de saint Brice.
  François Laignelot**, homme de lettres, né à Valleroy en 1748, fut membre de l'assemblée constituante. Il mourut à Versailles en 1830.




Valleroy, église Saint-Brice. Photo © Dominique et Jean-Michel Liegey.

** Nul trace d'un François Laignelot né à Valleroy. En revanche, il y a bel et bien existé un François Laignelot, né le 13 juin 1750 à... Versailles et mort le 23 juillet... 1829 à Paris. Il fut député de la Seine du 19 septembre 1792 au 26 octobre 1795. Il fut chargé par la constituante de co-réorganiser " les ports de La Rochelle et de Rochefort. Les deux hommes achèvent la désorganisation d’une marine en décomposition, arrêtant les officiers à tort et à travers, notamment Louis-René-Madeleine de Latouche-Tréville." [...] À Rochefort, les représentants Lequinio et Laignelot instaurent en octobre un tribunal révolutionnaire pour juger les équipages de L'Apollon, du Généreux et du Pluvier, impliqués dans l'insurrection de Toulon. [...] Jean-François Laignelot, député de la Seine, et Joseph Lequinio, député du Morbihan – étaient impatients de la voir [la guillotine] fonctionner. [...] Lequinio et Laignelot, tous deux athées convaincus, organisent des tournées dans les différentes communes du département au cours desquelles les prêtres sont « encouragés » à brûler publiquement leurs lettres de prêtrise.[...] Lequinio et Laignelot n'hésitent pas à donner de leur personne et à se livrer à de véritables prêches athées, se mettant en scène, en « apôtres de la Raison » ou en « pourfendeurs de la superstition »."
Source : http://www.lesportesdutemps.com/archives/2018/01/02/36011924.html

Voncourt

À suivre...
L'abbé Briffaut, Histoire de la ville de FAYL-BILLOT et notices sur les villages du canton, 1860, pp. 321-328, Monographies des villes et villages de France, Le Livre d'histoire-Lorisse, Paris 2012

88. Annuaire de 1811, et MMts de l'abbé Mathieu, tom.V, pag.387.

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Eoliennes, pollutions : encore une fois, vous ne pourrez pas dire qu'on ne vous avait pas prévenus

"(...) De plaines en forêts de vallons en collines
Du printemps qui va naître à tes mortes saisons
De ce que j'ai vécu à ce que j'imagine
Je n'en finirai pas d'écrire ta chanson
Ma France
"
Jean Ferrat, ma France

Notre VIE, notre quotidien, notre VILLAGE, nos prés, nos forêts, nos animaux et, le climat, valent PLUS que leurs profits!

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La terrible pollution silencieuse de l'environnement par les éoliennes

Ludovic Grangeon
28/08/2020

  Avec les conditions climatiques connues ces dernières années, un phénomène inattendu se produit dans le paysage français : les énergies renouvelables ne sont pas écologiques. Une pollution silencieuse ronge notre sous-sol et stérilise des milliers d’hectares de terres agricoles.
  Après 15 années d’efforts financiers gigantesques d’un volume équivalent à toutes les autres énergies, le parc français d’énergies renouvelables ne produit pourtant que 5 % de notre électricité. Toute extension de ce parc ne servirait à rien puisqu’il ne fonctionne qu’un jour sur cinq dans l’année et qu’il faudra toujours produire autrement les quatre autres jours. Tout accroissement de l’éolien et du solaire nécessite un accroissement du gaz et du charbon.
  Mais entretemps un danger bien plus sournois est apparu. Pour ne pas tomber au vent, les mâts des éoliennes nécessitent un immense volume de béton enterré dans le sol à grande profondeur de plusieurs milliers de tonnes. Des pressions financières ont laissé croire que ces socles étaient inoffensifs, et les premières mesures insinuaient que ces socles pourraient rester dans le sol même après démontage.
  L’expérience accumulée depuis 15 ans montre que le danger est au contraire bien plus important que prévu :
Des milliers d’hectares agricoles deviennent peu à peu stériles autour des fermes éoliennes, par le rayonnement dans le sol, par la modification de l' écosystème souterrain, et par l’effet de ventilation qui les assèche et introduit de nouvelles érosions. Il est très facile d’observer ce phénomène le long de l’autoroute A10, avec une menace évidente pour le grenier à blé français, en pleine crise alimentaire mondiale.
  Mais ce phénomène est visible pour les 8 000 éoliennes implantées sur le territoire, nombre déjà largement excessif suscité par l’appât du gain puisque l’éolien est encore aujourd’hui assimilé à un impôt très improductif pour le citoyen, mais très largement spéculatif pour le promoteur.
  Les propriétaires des terrains sont responsables à terme de ces pollutions. On croyait que ce serait au démontage des éoliennes, mais déjà des recours sur l’environnement sont envisagés dès à présent. Dans ce cas, les propriétaires seront ruinés car l’indemnisation par éolienne sera non inférieure à au moins 600 000 euros. Les malins promoteurs prennent toujours soin de n'être que locataires...
  Ce n’est pas tout. Les pales d’éoliennes sont un casse-tête environnemental. Leur durée de vie est limitée. Elles doivent être remplacées et on ne sait pas les recycler. Des sites discrets d’enfouissement commencent à fonctionner avec une stérilisation du sol insupportable. Leurs matériaux résine et fibre de verre sont très couteux à éliminer et les promoteurs ne font pas face à leurs responsabilités de recyclage pour le moment. Il va y en avoir 250 000 tonnes. La dispersion des lanthanides incorporées dans leurs alternateurs est également un danger croissant chimique et sanitaire.
  Un rapport conjoint officiel des Ministères des Finances et de la transition Ecologique vient de souligner les 7 points qu’il faut très vite résoudre pour éviter rapidement un désastre environnemental qui s’amplifie chaque jour, intitulé « Économie circulaire dans la filière éolienne terrestre en France ». Il est urgent d’appliquer ces préconisations qui menacent l’ensemble de la filière agricole française.

Australie : 3 ème pays exportateur d'uranium et... pas de production d'électricité nucléaire mais de l'éolien et du solaire

  Quand le monde politique français trouve plus incompétent que lui, en matière de choix de production électrique et d'indépendance énergétique. Impossible? La classe politique australienne l'a fait. En effet, être le pays 3ème exportateur d'uranium au monde et s'interdire depuis... 1983, la production nucléaire sur son territoire est déjà en soit une belle connerie. Mais en plus, confier son réseau électrique, prioritairement, à des énergies renouvelables, intermittentes et aléatoires telles que l'éolien et le solaire, et à des batteries géantes, là on touche au sublime.

OUPS!

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L'emploi d'abord : les travailleurs australiens s'unissent pour dénoncer l'énergie éolienne et solaire peu fiable et pour promouvoir une énergie nucléaire fiable et abordable 

August 27, 2020



  Les syndicats de travailleurs ont compris que la clé pour inverser la montée en flèche du chômage est un réseau électrique fiable et abordable. Le
Syndicat des industries de la construction, forestières, des mines et de l’énergie (CFMEU), l'un des plus puissants d'Australie, a déclaré que les énergies éolienne et solaire étaient trop coûteuses et trop peu fiables pour alimenter quoi que ce soit, sauf les égos de la vertu. Au lieu de cela, sa division des mines et de l'énergie de l'État de Victoria a formulé une demande tout à fait raisonnable : l'Australie doit abandonner son interdiction infantile des centrales nucléaires et rattraper le reste du monde de l'énergie nucléaire.
  Le fait que l'Australie, l'un des plus grands exportateurs d'uranium au monde, ne dépende pas de l'énergie nucléaire étonne les 30 pays dans lesquels près de 450 réacteurs nucléaires sont actuellement en service, dont les Français, les Américains, les Canadiens, les Japonais et les Chinois. Quinze autres pays construisent actuellement 60 réacteurs parmi eux. La production d'énergie nucléaire représente plus de 11 % de la production mondiale d'électricité. Mais pas un seul de ces pays n'en produit en Australie.
  L'Australie possède les plus grandes réserves d'uranium au monde et, malgré sa politique changeante de limitation du nombre de mines et les États qui les ont interdites, elle est le troisième exportateur mondial d'uranium.
  Et en 1998, le gouvernement fédéral a promulgué une loi qui interdit la production d'énergie nucléaire sous quelque forme que ce soit. L' Environment Protection and Biodiversity Conservation Act et l' Australian Radiation Protection and Nuclear Safety Act interdisent spécifiquement les installations de fabrication, de production d'énergie, d'enrichissement ou de retraitement du combustible nucléaire.
  Face à la menace qui pèse sur ses membres de longue date, la CFMEU veut s'assurer que ce pays mette fin à sa ridicule obsession du soleil et de la brise et commence à se brancher sur un avenir nucléaire.

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L'énergie nucléaire dans l'optique d'un syndicat australien

Document de politique publique 2/2020
Geoff Dyke
Juillet 2020

Points clés
  1.   La division Mines et énergie du CFMMEU de Victoria  soutient la transition du Victoria vers des sources de production d'électricité à faible teneur en carbone. Elle insiste pour que les décisions en matière d'énergie soient prises en tenant compte de la fiabilité du système, de la viabilité économique et des emplois des habitants du Victoria. 
  2. Elle est préoccupée par l'approche consistant à n'utiliser que des sources d'énergie renouvelables non répartissables, complétées par l'hydroélectricité et le stockage sur batterie, pour la transition énergétique du Victoria. Elle estime que cela entraînera des pannes d'électricité majeures, une électricité inabordable et la fermeture économique future de l'industrie du Victoria, ce qui entraînera des pertes d'emplois massives et une diminution de la richesse des citoyens. 
  3. Les travailleurs des centrales au charbon et leurs communautés exigent une "transition juste" de leur industrie, une transition où leurs moyens de subsistance ne sont pas détruits involontairement par la ruée vers la réduction des émissions. 
  4. L'énergie nucléaire est un choix éprouvé de technologie de production d'électricité sans émission de gaz à effet de serre, économiquement viable et disponible aujourd'hui. L'interdiction nucléaire dans l'État de Victoria devrait être levée afin de laisser suffisamment de temps pour remplacer la production existante par des réacteurs nucléaires. 
  5. La garantie d'une transition juste devrait également fournir les conditions sociales essentielles pour répondre à toute préoccupation des communautés locales concernant la sécurité de l'exploitation de l'industrie nucléaire.

Résumé
  L'État de Victoria s'est engagé à atteindre un objectif très ambitieux, à savoir l'absence totale d'émissions de gaz à effet de serre d'ici 2050. Cet objectif impose de s'éloigner de la production traditionnelle d'électricité à partir de charbon et de gaz. Le remplacement par des énergies renouvelables, sous forme de production éolienne et solaire, est problématique dans la mesure où elles sont non répartissables et trop variables et imprévisibles pour garantir l'approvisionnement en électricité essentiel dont ont besoin les habitants de l'État de Victoria. Les ressources en énergie hydroélectrique, bien qu'elles soient la "Rolls Royce" des choix renouvelables, sont également assez limitées en raison de la platitude et de la sécheresse de notre continent.
  Si des solutions techniques peuvent atténuer certains des inconvénients des énergies renouvelables, ces solutions, y compris le stockage de l'énergie, ont tendance à être très complexes et à ajouter des coûts extrêmes au réseau électrique, sans pour autant surmonter complètement le scénario "pas de vent - pas de soleil". Malgré cette réalité, des décisions sont prises par l'opérateur du marché de l'électricité australien,
The Australian Energy Market Operator (AEMO) et les gouvernements des États qui semblent soutenir une future transition très coûteuse et désastreuse vers l'éolien, le solaire, l'hydroélectricité, les batteries et le pompage-turbinage. Ces décisions sont probablement influencées par des universitaires, des militants écologistes et des "experts" de la politique de l'électricité, qui non seulement semblent partiaux, mais n'ont pas non plus de connaissances pratiques du réseau électrique dans le monde réel.
  Le
CFMMEU M&E Vic est très préoccupé par l'approche exclusivement axée sur les énergies renouvelables, car nous pensons qu'elle entraînera des pannes majeures, une électricité inabordable et la fermeture économique future de l'industrie du Victoria ; ce qui se traduira par des pertes d'emplois massives et une diminution de la richesse des citoyens. Une transition désastreuse du réseau électrique du Victoria peut être évitée, mais seulement si le Victoria passe à un mélange d'énergie distribuable complétée par des énergies renouvelables plutôt que de dépendre uniquement des énergies renouvelables.
  L'énergie nucléaire est une technologie éprouvée de production d'électricité sans émission de gaz à effet de serre, réparable et économiquement viable, qui est utilisée dans le monde entier dans une trentaine de pays. Une autre option technologique possible sans émission de gaz à effet de serre est celle des centrales électriques au charbon dernier cri, incorporant la
High efficiency Low Emission (HELE), équipées d'un système de captage et de stockage du carbone, Carbon Capture and Sequestration (CSC) à 100 %. Cette technologie est actuellement en activité à l'étranger et deviendrait plus viable si une importante industrie de conversion du charbon en hydrogène s'implantait dans la vallée de Latrobe, à côté du meilleur puits de carbone d'Australie, dans le détroit de Bass. Le CSC contribuerait également à accroître la production de pétrole et de gaz de l'État de Victoria, ce qui serait bénéfique pour l'économie de l'État. Le charbon avec CSC est l'option préférée pour le CFMMEU M&E Vic ; cependant, étant donné l'enquête 2020 du Parlement de Victoria sur l'interdiction nucléaire dans l'État, ce document se concentre uniquement sur l'alternative nucléaire.
  La plupart des économies avancées et compétitives du monde emploient des quantités substantielles d'énergie nucléaire pour leurs besoins en électricité distribuable, à savoir la France, le Royaume-Uni, les États-Unis, l'Allemagne, la Russie, le Japon et la Chine. La plupart de ces pays font également la transition vers l'absence d'émissions de gaz à effet de serre en complétant leurs centrales nucléaires par des énergies renouvelables pour remplacer leurs générateurs à combustibles fossiles.
  Il existe actuellement dans le monde 449 réacteurs nucléaires en service (394 GW) qui sont utilisés pour produire de l'électricité, 58 autres réacteurs (63 GW) étant en construction et 154 (157 GW) étant prévus. Le National Electricity Market (NEM) australien n'a qu'une capacité d'environ 20 GW et toutes les centrales électriques australiennes au charbon et au gaz pourraient être remplacées par seulement 20 réacteurs nucléaires. Malgré cela, l'énergie nucléaire a jusqu'à présent été largement négligée en Australie, probablement en raison de l'interdiction de l'énergie nucléaire prévue par la loi de 1983 sur les activités nucléaires (interdictions).
  Une "transition juste" des travailleurs des centrales électriques au charbon et de leurs communautés vers une industrie nucléaire moderne est réalisable, alors que CFMMEU M&E Vic pense qu'une "transition juste" vers les énergies renouvelables ne l'est pas. Plus important encore, une "transition juste" vers l'énergie nucléaire pourrait fournir l'assurance sociale essentielle pour cette technologie éprouvée afin de surmonter les préoccupations persistantes du public concernant son fonctionnement sûr dans les communautés locales. La Commission royale sud-africaine a conclu que l'énergie nucléaire est sûre et ne doit pas être écartée, surtout si nous voulons décarboniser le secteur de l'électricité de manière économique. L'intérieur de l'Australie, sec, géologiquement stable et non peuplé, a également été identifié comme un lieu de stockage des déchets nucléaires de classe mondiale, avec une possibilité de générer un revenu net estimé à 100 milliards de dollars pour l'Australie grâce au stockage des déchets nucléaires du monde entier.
  L'Australie a certainement le personnel qualifié et un gouvernement stable pour gérer une industrie nucléaire de premier ordre ; il suffit d'avoir le feu vert. Sachant qu'un délai de dix ans sera nécessaire pour construire des remplacements pour nos centrales électriques au charbon vieillissantes, ce feu vert doit être donné le plus tôt possible si l'État de Victoria veut éviter un déficit important de production d'électricité réparable, entraînant des hausses incontrôlées des prix de l'électricité et des pannes d'électricité chez les clients.
  L'énergie nucléaire est reconnue dans le monde entier comme une technologie essentielle pour atteindre l'objectif de zéro émission nette de gaz à effet de serre, elle est rentable et fiable, et les conceptions modernes sont sûres. Par conséquent, CFMMEU M&E Vic estime qu'il serait pure folie de ne pas inclure l'énergie nucléaire dans le mix énergétique de Victoria, surtout si nous voulons rester une économie compétitive au niveau mondial et si nous avons augmenté la capacité future d'électrifier les transports et de développer l'industrie et l'emploi.
Energy Policy Institute (PDF du document de politique publique complet)




Vous voulez des emplois australiens ? L'énergie nucléaire est une évidence.









YVELINES, SEPTEUIL : QUI BRACONNE NOS ARBRES ? QUAND DES CITOYENS-ENQUÊTEURS DÉCOUVRENT UN TRAFIC ILLÉGAL

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