HAUTE-MARNE, NOGENT : UN OCÉAN DE PALES D' ÉOLIENNES POUR TOUT HORIZON

Précédemment
https://augustinmassin.blogspot.com/2019/01/haute-marne-nogent-cest-oui-leolien.html
https://augustinmassin.blogspot.com/2021/05/haute-marne-nogent-donnemarie-et-essey.html
https://augustinmassin.blogspot.com/2021/06/haute-marne-nogent-elections.html

   Grâce à  l'excellent " publi-reportage "*, paru dans le jhmQuotidien, voir ci-devant, on en sait un peu plus sur le projet de l'usine éolienne, en instruction, aux portes de Nogent :

  • Le projet a un nouveau nom : le " Parc éolien de Nogent " devient le " projet éolien des jonquilles " ! Assurément, c'est plus poétique, pour... une usine !
  • Les éoliennes seront au nombre de 4,
  • L'usine sera implantée au nord-est de la commune,
  • La distance, à vol d'oiseau, entre le CENTRE-VILLE et l'usine sera de : ~2 km ! ; cela signifie que les habitations et leurs occupants de la partie est de la commune, gendarmerie, cimetière et piscine, seront bien plus près : ~I.5km ! 
  • Le pétitionnaire espère que l'enquête publique démarrera courant le second semestre 2023.

  La municipalité qui, mandat après mandat, n'a jamais cessé d'afficher un soutien public à la colonisation de son territoire par les EnR en général et, l'éolien en particulier, lire ci-dessus, aura, sans aucun doute, à cœur, encore une fois, d'aider de son mieux à la réalisation de ce projet. 

 I. Situation actuelle de l'éolien autour de Nogent


Nogentaises, Nogentais, rendez-vous ! vous êtes cernés ! Carte : Grand Est DREAL


2. Zones favorables au développement de l’éolien, ZFDE
   Conformément à l’instruction du gouvernement du 26 mai 202I, Loi relative à l'accélération de la production d'énergies renouvelables, mars 2023, visant à encourager le développement de l’éolien tout en favorisant une meilleure acceptabilité de ce mode de production d’électricité, un projet de cartographie des zones favorables au développement de l’éolien, ZFDE, a été élaboré au niveau régional. Celui-ci a fait l'objet d'une concertation régionale, 22 mars au 2I avril 2023, dont la cartographie définitive sera publiée bientôt. L’État la mettra alors à la disposition des collectivités, pour qu'en dernier ressort, chacune d'elle valide la partie la concernant, comme l'oblige la loi relative à l’accélération de la production d'énergies renouvelables.


Nogent : le projet ZFDE, les zones vertes où, dans 99, 99%, un projet présenté sera accepté, tel que proposé par la région Grand Est, lors de la concertation publique.
   Légende : les niveaux de sensibilité à l'éolien :
  HORS MIS LES ZONES " BLANCHES " INCOMPATIBLES AVEC L'ÉOLIEN, tous les autres niveaux, que ce soit hors zone verte ou en zone verte, AUTORISENT l'éventuelle implantation d'une ou de plusieurs usines éoliennes !


Source : Grand Est DREAL 

   Côté attractivité du territoire, on a rêvé à mieux, non ? Pourtant, n'était-ce pas Madame le maire qui, dans un entretien, dans l' excellent Voix de la Haute-Marne , vhm, lors de la campagne des élections municipales de 2020, déplorait " la perte de quelque centaines d'habitants en dix ans " ?
Extrait :
   " Et votre plus grande déception ?
   C'est de ne pas avoir encore réussi à inverser la courbe démographique. On a perdu quelques centaines d'habitants en dix ans. Notre ratio naissance/décès est négatif mais on a un bon solde migratoire, il y a quand même des raisons d'espérer. Il faut que nous fixions les gens qui travaillent ici. On a des services intéressants pour les couples avec enfants et le prix de l'immobilier reste très attractif.
"
   On peut raisonnablement penser que Madame le maire n'ignore pas que la très grande majorité des personnes qui fuit les métropoles, surtout Paris et la région Île-de-France, pour se mettre au " vert ", ne met pas le cap au Grand Est et, surtout pas, sur les départements faisant partie de la " diagonale du vide " ou " diagonale des faibles densités " : " large bande du territoire français allant de la Meuse aux Landes où les densités de population sont relativement faibles par rapport au reste de la France " ; source
  Tout le contraire, des " cueilleurs-chasseurs de subventions publiques " éoliens qui, eux, quadrillent méthodiquement et sans relâche, de l'est à l'ouest, du nord au sud, tous ces départements perdus, Haute-Marne comprise !
 
 
La carte de la " diagonale des faibles densités " qui ressemble à s'y méprendre à celle de la colonisation éolienne, hors mis la région les Hauts-de-France, 3ème région la plus peuplée avec 5 997 734 habitants, 2020, et une densité de population de I89 hab/km,
   Si la commune de Nogent a perdu un grand nombre d'habitants, dixit son maire, il semble évident que ceux qui restent soutiennent, majoritairement, la politique éolienne menée ; on en veut pour preuve : Madame le maire est réélue depuis... 2008 !...
   Quand à tous les autres : " Qui ne dit mot, consent. ", dit le proverbe.

BONNE CHANCE et BONNE NUIT !

  À suivre...

   * " Un publi-communiqué ou publi-reportage est une publicité qui prend la forme d’un contenu journalistique. Le principe est de mélanger le réalisme du journalisme avec le côté commercial d’une publicité. ... "
  Sur le Web


jhmQuotidien 2023 04 28
  Notons, comme d'habitude, que l'équipe commerciale éolienne, elle, est... jeune et féminine !

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HAUTE-MARNE : MASSACRE À L'ÉOLIEN OU COMMENT APPRENDRE À VIVRE AU MILIEU D'UNE ZONE INDUSTRIELLE GÉANTE

Tribune de VUE Blandine*

  " Conformément à l’instruction du gouvernement du 26 mai 202I, visant à encourager le développement de l’éolien tout en favorisant une meilleure acceptabilité de ce mode de production d’électricité, un projet de cartographie des zones favorables au développement de l’éolien, ZFDE, a été élaboré au niveau régional. "
Grand Est / DREAL : Projet de cartographie régionale des zones favorables au développement de l’éolien
  C'est dans le cadre de cette concertation publique, que VUE Blandine, a rédigé sa tribune, synonyme d'une chronique de la mort annoncée de la Haute-Marne, d'un point de vue environnemental, sanitaire et économique, avec le massacre à l'éolien en cours.
  Les Vues imprenables et PHP tiennent, avant tout, à féliciter Madame Vue pour la qualité de son travail et, à la remercier de mettre à la disposition du plus grand nombre son expertise. Est-ce que le monsieur tout le monde haut-marnais, se rend bien compte, oh combien, cette personne, et tant d'autres, font preuve d’abnégation pour tenter de lui expliquer et de le convaincre, encore et encore, que, si lui et le peuple haut-marnais, ne se mobilisent pas en masse, son avenir et celui du " Pays de l'eau ", est tout tracé : devenir un  " EHPAD SUR PATTES ", où la population vivra au milieu d' une zone industrielle éolienne géante !
  Du côté des décideurs politiques, leur choix est fait et la question ne se pose même plus ! : la validation, par la représentation nationale, de la Loi relative à l'accélération de la production d'énergies renouvelables, mars 2023, en est le parfait exemple ! L'éolien doit passer coûte que coûte !
RIP !
 "... Soyez bien sûr que ceux qui cessent de comprendre leur propre peuple et qui perdent tout contact avec lui, ceux-là, tout de suite, et au fur et à mesure, ils perdent aussi la foi de leur patrie, ils tombent soit dans l' athéisme, soit dans l'indifférence. "
DOSTOÏEVSKI Fedor, Les Démons, Babel, Actes sud, I995, p. 67.
 
* Lauréate de la Fondation Nicolas Hulot, I997 et 1998 ; Maîtrise de Lettres Modernes ; Certificats de maîtrise de géographie rurale historique, de maîtrise d'archéologie médiévale, de maîtrise de paléographie médiévale, d'histoire médiévale et d' Histoire de l'Art.


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TOUTES LES DISTANCES, CI-DEVANT, SONT ENTENDUES " À VOL D'OISEAU ".

 
Faune et divers liés aux sites sensibles
  « Repowering » et milan royal
  On aurait aimé un nom plus français, et plus compréhensible par le public qui ne maîtrise pas l’anglais ! Même le correcteur orthographique automatique Word fait la grimace ! 😕
  Comme partout ailleurs, il n’est pas tenu compte pour les projets de « repowering » des décomptes de mortalité d’espèces protégées réalisés ces dernières années. De nombreuses zones industrielles d'aérogénérateurs sont éligibles au « repowering », malgré les hécatombes sur leurs sites.
  Pour la seule année 202I, au moins 5 mortalités de milans royaux ont été déclarées en préfecture de Haute-Marne, suite à collision avec des pales d’éoliennes, car il y a eu pendant cette année plusieurs études environnementales. C’est sans compter toutes les mortalités sur les sites qui n’ont pas été étudiés, les milans embarqués par un renard entre deux prospections, ceux qui ont pu être cachés par les tiges des céréales : notez que les déclarations sont toutes faites en période de végétation basse! Et bien entendu, il faudrait y ajouter toutes les années où ce travail d’études n’a pas été réalisé. Sur le site de Langres sud [26 éoliennes, 2011 ; Aujeurres, Leuchey, Baissey, Saint-Broingt-les-Fosses, Le Val-d'Esnoms, Vesvres-sous-Chalancey, Vaillant], 5 milans tués par les pales ont été trouvés sur deux années d’étude en 20I5 et 20I6 ! La préfecture souligne également dans certain cas la faible qualité des relevés environnementaux post installation, la majorité n’est réalisée que plus de I0 ans après la mise en service des sites !
  Les différents arrêtés prouvent, en outre, la faible efficacité des mesures de détection, lors des études, mais les préconisent lors des demandes en secteurs très sensibles, notamment dans le couloir de migration en zone de nidification : voir Damrémont! Les données ci-dessous sont toutes étayées par des arrêtés préfectoraux. Suite à ces constats catastrophiques, pour une espèce sur liste rouge,  constats qui sont de toute évidence bien en deçà de la réalité, on ne peut plus se permettre de jouer à autoriser la construction d’éoliennes géantes, sous prétexte qu’elles sont truffées de gadgets. Et encore moins de les tester « en live » sur des oiseaux menacés de disparition ! C’est jouer à la roulette russe avec des espèces menacées ! Il faut tout simplement cesser de construire des aérogénérateurs dans les couloirs de migration et les lieux de reproduction et de vie des espèces menacées, voire simplement protégées !

  • Haut de Conge I, II & III, Dampierre, Poinson-lès-Nogent et Vitry-lès-Nogent [I4 éoliennes, 20I0→20I3] : 2 mortalités de milan royal déclarées en 202I ; 4 déclarées entre 2011 et 202I. Hécatombe de chauves-souris.
  • ZI construite en 20I0, I4 aérogénérateurs de I45 m, situés à une douzaine de kilomètres sous le panorama le plus touristique des remparts de Langres !
  AP Complémentaires relatifs aux mortalités d’espèces protégées déclarées
  https://www.haute-marne.gouv.fr/contenu/telechargement/20105/126878/file/APC%20Haut%20de%20Conge.pdf
  https://www.haute-marne.gouv.fr/contenu/telechargement/21169/173513/file/APC%20Haut%20de%20Conge%202022%20biomonitoring.pdf

  La zone industrielle aérogénératrice du Haut de Conge, est proche du fort de Dampierre, classé zone Natura 2000 et ZNIEFF chauves-souris. Les suivis de chiroptères effectués en 2020 font état d’une mortalité entre 3,7 et 6, 2 chauves-souris par mât. Si on extrapole à I4 machines et à I2 années d’activité, avec une moyenne de 4,95 chauves-souris par an et par machine, on aboutit à plus de 830 mortalités de chauves-souris sur la période de I2 ans. Même avec une moyenne basse de 4 mortalités par an et par machine, ce ne sont pas les mats qui tuent !!!, on arrive à plus de 670 mortalités. Tout en sachant que les études ont été réalisées après I0 ans d’activité, et que comme avec les hérissons au bord des routes, plus on en a déjà tué, moins on en tue ! Sans compter bien entendu tous les animaux morts qui n’ont pas été trouvés ! C’est petit et vite embarqué, une chauve-souris !
  L’opérateur devait, selon l’autorisation initiale, planter toute une série de haies, dont une longue haie entre la ZI et le fort, ce qui n’a jamais été fait, par contre, il a fait arracher I,4 ha de bosquets lors de l’implantation des machines! Façon pratique de ne même pas respecter au final les distances préconisées par le schéma régional en vigueur ! Voir annexe.
  Le « repowering » de ce site est envisageable selon la carte du projet régional de 2023, malgré, deux mortalités de milans royaux déclarées, pour la seule année 202I, les 2 mars et I4 décembre. 4 officielles entre 2011 et 202I.  Malgré la présence de plusieurs nids à proximité et la présence d’un couloir de migration. Ici encore, on peut tout à fait extrapoler, et imaginer que tous les milans morts en 202I n’ont pas été trouvés, et surtout que l’année 202I ne s’est pas tout à coup férocement jetée sur les pauvres milans, sous prétexte que c’était l’année des relevés ! Il y a fort à parier qu’au fil des I2 ans d’activité, un nombre considérable d’autre milans royaux, et oiseaux plus largement, aient succombé sur ce site ! Comme pour les chauves-souris, les mortalités déclarées ne sont certainement que la partie émergée de l’iceberg ! Une cigogne noire est également présente sur le site.
  L’opérateur prétend dans ses études et autres, que le risque de collision d’un milan royal avec les pales est d’un ordre infime ! L’utilisation de chiffres par an et par machine est une façon de minimiser les effets, on l’a vu pour les chauves-souris ci-dessus ! Dans le cas de Doulevant, Boralex prétend que selon une étude étrangère la probabilité de collision est de 0,I32 sur 20 ans, sous-entendu par machine, mais tout reste très flou!, et juge ce risque infime ; mais si on multiplie cet « infime » par I4, dans le cas de Dampierre, on aboutit à I 848 sur 20 ans, ce qui est déjà moins infime, et de toute façon bien en deçà de la réalité !
  Tout le monde l’a cru, de même que tout le monde a cru qu’on ne verrait pas les machines depuis Langres! Alors que l’opérateur se vantait de leur parfait alignement depuis les remparts ! Aligne-t-on quelque chose qu’on ne « verra pas » ?
  Ces aérogénérateurs sont en effet situés dans le panorama du rempart Est de Langres, qui est protégé niveau fort dans l’actuel projet : très fort précédemment. Ce sont notamment ces machines qui ont valu le rejet de Langres au classement au patrimoine mondial de l’ UNESCO ! [United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization ; en français : Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture]
  La puissance de charge de cette ZI aérogénératrice était de I8% [le facteur de charge d’une unité de production électrique est le ratio entre l’énergie qu’elle produit sur une période donnée et l’énergie qu’elle aurait produite durant cette période si elle avait constamment fonctionné à puissance nominale; source; dans le cas présent, c’est comme si chaque éolienne avait tourné à sa puissance nominale pendant : 8 760 h, une année, X I8% = ~I 577 h.], avant les mesures de bridage, calcul selon les données RTE, ce qui est déjà très limite. Avec les mesures actuelles d’arrêt nocturne pour les chauves-souris et de bridage diurne pour le milan royal, cela ne vaut plus la peine de gâcher le panorama de Langres et l’argent des utilisateurs, pour une production minime, et toujours nocive pour les animaux et les riverains! : nous ne disposons d’aucune année entière de mesures pour calculer la nouvelle puissance de charge. Cette remarque est valable pour tous les autres sites soumis à des bridages, les puissances de charge calculées dans le secteur étant toutes de I8% avant bridage.
  Cette ZI est en outre un véritable poison infrasonique, car située sur un niveau géologique très karstique qui fait caisse de résonance. Elle pose de graves problèmes sanitaires dans les environs, mais aucune institution n’accepte de voir ces aspects du problème. Les plaintes portées auprès de la DREAL ont été jugées par le seul opérateur, sans recours à un juge impartial !
  Je ne pense en outre pas que cette ZI ait eu une autorisation de destruction d’espèces, ni qu’elle ait été intriguée pour ce fait !
  Au vu de ce lourd passif, il est impensable que ce site puisse être autorisé pour un « repowering » ! Il faut en outre supprimer toutes les taches vertes « constructibles » des abords de ce site et sous le panorama de Langres ! Certaines taches vertes sont même situées dans des vallées très encaissées avec des coteaux abrupts !
  • Poulangy et Louvières [5 éoliennes, 20I8] :  mortalité de milan hors période de migration, sans autorisation de destruction d’espèce en 2022, mise en demeure pour non-respect des arrêtés divers, dépassement des limites de bruit non corrigée….
  https://www.haute-marne.gouv.fr/contenu/telechargement/21350/174664/file/APC%20EDPR%20France%20Holding%20parc%20%C3%A9olien%20louvieres%20poulangy.pdf
  https://www.haute-marne.gouv.fr/contenu/telechargement/21349/174659/file/APMD%20EDPR%20France%20Holding%20Louvi%C3%A8res.pdf

  Cette ZI a tout d’abord été refusée par arrêté préfectoral, notamment à cause de la forte présence du milan royal. Mais également pour des raisons paysagères, avec la double interdiction de surplomb des vallées de la Marne et de la Traire ! Mais l’opérateur est allé au tribunal administratif, qui, comme à chaque fois que cela a été le cas dans le département, lui a donné raison. La préfecture a été obligée de revenir sur son refus et la ZI a été construite pendant le premier confinement en 2020. Dès avril 2022, une mortalité était officiellement déclarée, soit moins de deux ans après la mise en service du site.
  Ce site fait actuellement l’objet de mesures de bridage, mais pour le voir très souvent en partant au travail, je doute qu’elles soient respectées ! Ici encore, la production affaiblie ne vaut pas l’argent que le peuple y met et les nuisances !
  L’arrêté de mise en demeure en dit long sur les négligences de l’exploitant ! : mesures de bridage sonore, dépassements constatés, et de protection des rapaces non concrétisées, etc….
  • Is-en-Bassigny [6 éoliennes, 2009] : présence permanente du milan royal et non-respect des mesures de bridage agricole en 2022.
  https://www.haute-marne.gouv.fr/contenu/telechargement/19311/122431/file/APC%20240122.pdf

  À Is-en-Bassigny, le milan royal est présent en permanence sur le site et plusieurs nids sont proches. Le site est en outre sur un couloir de migration du milan Royal. Il y a eu non-respect par l’opérateur de l’arrêt des machines pendant les travaux agricoles, malgré l’arrêté préfectoral avec mesures de bridage en période de migration et de travaux agricoles. La DREAL a été avertie. Les mesures de neutralisation au sol ont été réalisée plus d’un an après la date butoir !
  Il serait bon que les personnes qui élaborent la carte se procurent l’étude environnementale récente qui a été faite sur ce site, afin de voir quels sont les enjeux ! Afin de satisfaire certains propriétaires qui voulaient leur machine, une encoche a été faite dans le découpage de la zone Natura 2000 du Bassigny. Un projet d’extension du site a été récemment rejeté, avant enquête publique, par la préfecture. Ici encore, un « repowering » serait un massacre !
  • Riaucourt Darmannes [5 éoliennes, 20I9] : mortalité d’un milan royal en 202I ; légèreté du suivi environnemental de 2020 et des critères retenus pour les mesures de bruit; mise en demeure pour non-respect des mesures de bridage en 2022.
  • Darmannes : mortalité de milan déclarée le 04 octobre 202I pour une constatation le 29 septembre, puis mise en demeure de l’opérateur pour non-respect des conditions de surveillance et d’arrêt des machines. 
  • J’ai entendu parler d’une autre mortalité de milan royal sur ce site en 202I également, mais je n’en trouve pas trace. 
    https://www.haute-marne.gouv.fr/contenu/telechargement/19117/121317/file/APC%20Sign%C3%A9.pdf
    https://www.haute-marne.gouv.fr/contenu/telechargement/19277/122273/file/APC%20100122.pdf
    https://www.haute-marne.gouv.fr/contenu/telechargement/21168/173508/file/APMD%20parc%20%C3%A9olien%20Riaucourt-Darmannes.pdf
  • Jonchery [le Pays chaumontais, 6 éoliennes, 20I8] : mortalité d’un milan royal en 202I, mise en demeure en 2022; déclaration de mortalité de milan royal le 2 novembre 202I, cas détecté le 29 octobre 202I.
  https://www.haute-marne.gouv.fr/contenu/telechargement/19282/122293/file/APC%20060122.pdf
  https://www.haute-marne.gouv.fr/contenu/telechargement/19973/126127/file/APMDb%2003052022.pdf
 
  La construction de ce site avait été en première instance refusée par la préfecture, notamment pour des raisons de visibilité depuis Colombey-les-deux-Églises et les remparts de Chaumont, et par l’armée, en raison du couloir de vol de drones. L’opérateur a obtenu gain de cause au Tribunal administratif.
  • Leschères-sur-le-Blaiseron [le Blaiseron, 6 éoliennes, 20I7] : mortalité d’un milan royal en 202I, et en mai 20I7; non-respect des mesures d’arrêt en période de migration : mortalité d’un milan royal détectée le I3 octobre 202I; non-respect des mesures environnementales élaborées suite à une mortalité en mai 20I7. Mais la préfecture passe l’éponge !
    https://www.haute-marne.gouv.fr/contenu/telechargement/19277/122273/file/APC%20100122.pdf
  • Langres sud : mortalité de 5 milans royaux en 20I5 et 20I6, trouvés lors des prospections d’études environnementales post installation : cité par l’ AP du 22 mars 202I, 52-202I-03-I8I
  Autres AP complémentaires
  • Brachay, Blécourt, Ferrière-et-lafolie [les Éparmonts, 8 éoliennes, 2008] ; « repowering » autorisé récemment, malgré un nid de milan royal à moins de 5 km et des problèmes avec un captage communal.
  https://www.haute-marne.gouv.fr/contenu/telechargement/20934/131078/file/APC%20Eparmonts%20BORALEX.pdf
  • Dommartin-le-Saint-Père et Doulevant-le-Château [le Coteau du Blaiseron, 8 éoliennes, 20I8] : faible efficacité des tests de détection du milan Royal.
  https://www.haute-marne.gouv.fr/contenu/telechargement/20933/131074/file/APC%20COTEAU%20DU%20BLAISERON%20BORALEX.pdf
  https://www.haute-marne.gouv.fr/contenu/telechargement/21860/177483/file/APC%20COTEAUX%20DU%20BLAISERON%20IDENTIFLIGHT.pdf

  Je sais de source orale qu’il y a eu une hécatombe de milans royaux sur ce site, mais je n’en trouve pas la transcription officielle ! C’est pour ce site que Boralex prétendait que le risque de collision sur 20 ans était de 0,I32. Et ne pas avoir besoin de demander une dérogation pour destruction d’espèces.
  Notons que dans presque tous les cas de bridage, les opérateurs font rapidement alléger les mesures de bridage ! Notamment par le biais du porter à connaissance, c’est-à-dire rétroactivement !  Et que bien entendu, personne n’est au pied des éoliennes pour vérifier le respect des mesures, et quand vérification il y a, elle aboutit souvent à mettre des non-respects en évidence! Voir ci-dessus et ci-dessous !
  Étant donné l’ensemble de ces éléments, il me semble impensable de poursuivre l’implantation d’aérogénérateurs dans les secteurs à sensibilité environnementale ! Notamment dans les couloirs de migration et plus particulièrement les couloirs de migration et espaces de vie d’espèces protégées.
  Le cas du projet « Source de Meuse »[6 éoliennes], Dammartin-sur-Meuse, Damrémont et Le-Châtelet-sur-Meuse, autorisé, mais en cours de recours [TA, I9 novembre 20I8], est un cas d’école !
  https://www.haute-marne.gouv.fr/contenu/telechargement/18704/119153/file/Arr%C3%AAt
%C3%A9%20compl%C3%A9mentaire.pdf

  Situé à I50 m de la zone Natura 2000 du Bassigny, zone de protection du milan royal, et dans le couloir principal de migration, cet espace, et les secteurs voisins, est noté en vert sur la carte, malgré toutes les contraintes, et le rejet de plusieurs projets pour des raisons environnementales. L’arrêté préfectoral complémentaire suite aux recours est hallucinant d’absurdité ! Tout est réuni pour un rejet, mais c’est un oui qui tombe à la fin ! Il faut que de telles zones sortent des secteurs constructibles et entrent en interdiction de construction, de même que tout le couloir large de migration du milan royal et ses aires de reproduction et alimentation !
  Les autres projets de ce secteur ont tous été rejetés, parce que les associations et les particuliers ont découvert l’existence des enquêtes publiques et ont réussi à monter des dossiers pointant les risques. Voire ont pu agir en amont. Par contre, tout se fait tellement en catimini que personne n’a vu arriver l’enquête publique de Damrémont/Dammartin…, la première du secteur.
  Bien que les enjeux environnementaux soient largement aussi élevés que pour les secteurs voisins ayant connu un refus, les recours n’ont pas, à ce jour, abouti à un rejet du projet. Juste à l’obligation d’installation de gadgets non fiables sensés être testés sur une espèce en voie de disparition ! C’est juste abject de produire de l’électricité à ce coût environnemental et de tester du matériel électronique sur des animaux vivants, en voie de disparition ou non ! D’ailleurs le côté expérimental est bien soulevé dans l’arrêté !
  D’un côté de la route, on subventionne une zone Natura 2000 destinée à protéger le milan royal, de l’autre côté, en plein couloir principal de migration et en zone de nidification, on permet l’installation d’un hachoir à milans et autres oiseaux en toute légalité !
  Ce projet est également situé à proximité immédiate des sources de la Meuse, seule source de fleuve de la Région Grand-Est. Les belges et hollandais lui vouent un véritable culte et sont très nombreux à se déplacer sur ce site.
  Autres arrêtés de mise en demeure 2022, soit quatre en tout sur les sites contrôlés !
  • Aillianville [grand Combe, 8 éoliennes, 20I9]

  https://www.haute-marne.gouv.fr/contenu/telechargement/19972/126123/file/APMDa%2003052022.pdf

La cigogne noire
  La légèreté avec laquelle les pouvoirs publics considèrent cet autre oiseau menacé présent sur plusieurs sites du département est également inquiétante ; de nombreuses autorisations sont données à proximité des nids, 300 m pour Limodores ! et dans les zones de nourrissage ! : Source de Meuse, secteur Vannier [Vannier amance, I7 éoliennes, Fayl-Billot, Pierremont et Pressigny ; autorisations d'exploiter, 20I5 et 20I9 ; annulé par la Cour d'appel administrative, CAA, 2020; le Conseil d'État saisi par le pétitionnaire, annule la décision de la CAA, 2023 : "Article Ier : L'arrêt du I9 novembre 2020 de la cour administrative d'appel de Nancy est annulé. Article 2 : L'affaire est renvoyée à la cour administrative d'appel de Nancy. "; en attendant la nouvelle décision de la CAA, l'exploitation du site est autorisée!...]… 
 
Les mesures de détection et de bridage automatique
  Les arrêtés préfectoraux avec lien ci-dessus mettent en évidence l’insuffisance, voir l’inefficacité des mesures de détection et de bridage. Raison de plus pour protéger au maximum les zones sensibles, avec une interdiction inconditionnelle. Rappelons qu’on ne peut jouer à la roulette russe avec des espèces en voie de disparition sous prétexte de tester du matériel électronique !
Les effets indirects sur la faune protégée
  Les projets aérogénérateurs introduisent des mécanismes mafieux dans les zones rurales. J’ai pu moi-même constater lors de la permanence Boralex pour un projet à Bonnecourt, 52, que l’opérateur prenait comme alibi le milan royal pour le passage de 9 à 6 éoliennes : alors que le milan est partout sur le site et que la vraie raison est autre ! Ceci a bien entendu fâché les propriétaires qui bavaient déjà devant les promesses pécuniaires, et au propre au-dessus de la carte !, et se sentaient lésés par la présence de l’oiseau protégé. L’opérateur a saisi l’occasion pour leur indiquer sur la carte où se trouvait le nid de milan royal !
  À Neuilly-l'Évêque, le nid de milan royal a été détruit en 202I, alors qu’un projet très proche du nid était en cours de discussion à l’échelle communale.
  À Crenay, tout récemment, une cigogne noire vient d’être trouvée morte, alors que l’enquête publique est à peine terminée et a souligné la présence de cet oiseau protégé….
  Hasard ?
  Il faut absolument, pour éviter ce genre de dérives, que les zones sensibles ne puissent attirer ni la convoitise des investisseurs sans scrupules, ni celle des propriétaires avides et prêts à tout pour quelques milliers d’euros ! Pour cela, aucun projet ne devrait pouvoir y entrer, même à l’état de simple projet ! Il faut par conséquent la plus haute protection, l’interdiction totale.
  Les cuestas [forme de relief dissymétrique constituée d’un côté par un talus à profil concave, le front, en pente raide et, de l’autre, par un plateau doucement incliné en sens inverse : le revers. Les cuestas se trouvent aux bordures des bassins sédimentaires peu déformés. Le relief correspondant peut également être appelé une côte ; source] et couloirs ascensionnels.
  Il faut de même protéger les zones de cuesta, notamment au niveau des vallons, car elles forment des couloirs ascensionnels dans lesquels les oiseaux tournent longuement lors des migrations.
  Le cas du plateau du point de partage des eaux, entre Poiseul, Bonnecourt et Récourt : voir coupes en annexe.
  Ce phénomène est souligné dans l’ AP complémentaire d’ Is-en-Bassigny, mais il est également très net sur le plateau entre Poiseul, Bonnecourt et Récourt, où les oiseaux, grue cendrée et autres, tournent régulièrement pendant plus d’une demi-heure pour reprendre de l’altitude. Malgré le rejet préfectoral récent d’un projet sur ce site, point de partage des eaux entre les bassins de trois mers, via la Marne, la Meuse et la Saône, un nouveau mât de mesures haut de I00 mètres se dresse déjà à proximité immédiate du point de partage. Le seul de la Région, et le seul de France séparant trois mers vraiment distinctes !
  L’un des plots du mât, a les pieds dans une mare d’une ZNIEFF à triton crêté [espèce d'urodèles de la famille des Salamandridae ; espèce protégée dans beaucoup de pays d'Europe, dont la France, la Belgique et la Suisse... ; source] et il se dresse sur un plateau sur lequel on peut compter plus de 80 grands rapaces, milans royaux compris, en stationnement de quelques semaines en période de migration ! Sans compter l’aspect paysager en double cuesta et sous le rempart Est de Langres ! Et la présence en dessous de la villa gallo-romaine d’Andilly-en-Bassigny, classée monument historique !
  Zone Natura 2000 du Bassigny, milans royaux et ancien terrain d’aviation de Damblain [Vosges ; ancienne base aérienne de l' OTAN qui s'étendait également sur la Haute-Marne ; fermée officiellement depuis 20I3 ; le conseil général des Vosges en fit l'acquisition en 2004, avec pour projet d'y installer des parcs d’activités nommés " Cap Vosges " ; aujourd'hui, " c'est un échec industriel cuisant mené par une collectivité territoriale : 34 millions € d'argent public pour... 30 emplois! " La relance est espérée grâce... aux énergies renouvelables et forte de ses surfaces disponibles.]
  Situé en enclave en plein zone Natura 2000 du Bassigny, l’ancien terrain d’aviation de Damblain est noté constructible. Comme si les nombreux milans royaux de ce secteur savaient lire les cartes ! Ceci est d’autant plus aberrant que ce terrain abandonné est l’un des points de rassemblement des milans royaux en migration. J’en ai compté I5 à l’automne 2022 et un agriculteur riverain, et porteur d’un projet éolien !, en a compté 30. La LPO [Ligue de protection des oiseaux] en sait plus que moi sur ce site ! Il est impossible de le laisser en vert ! Il doit avoir le même statut que la zone Natura 2000, de même que les abords de celle-ci. Les animaux ne connaissent pas les frontières arbitraires de l’homme, et les aérogénérateurs ont un impact très loin de leur site d’implantation.
  Les couloirs de migration des espèces menacées de disparition ont été déclassés, et apparaissent même par endroits en vert sur la carte ! Vins de Champagne et vins d’Alsace sont des zones agricoles intensives, et sont non constructibles, comment peuvent-elles être plus prioritaires que le vivant ? Faut-il fournir des caisses de champagne aux milans ? 

Paysages ; échelle et distance
  Voir images en annexe
  Les représentations d’éoliennes sont généralement mensongères, les présentant comme des petites choses blanches. Les visuels courants sont des montages sans commune mesure avec la réalité : voir annexe I.
  Il serait bon que toute personne, en lien avec les politiques éoliennes, ait fait l’effort de se déplacer sur les sites et d’aller constater, sous le vent, ce qu’est vivre sous les éoliennes ! Une semaine de stage dans un gîte à 800 m d’une zone aérogénératrice et dans un secteur densément occupé par ces machines devrait être obligatoire ! 
 
La saturation visuelle et sonore en Haute-Marne. Le panorama de Langres et les cuestas, notamment la double cuesta
  Voir images en annexe
  On est arrivé à saturation visuelle dans la majeure partie de la Haute-Marne. Dans toute la moitié est et dans le nord-ouest, il n’est plus possible de monter sur un plateau sans saturation visuelle, le moindre trajet devient un calvaire pour ceux qui aimaient les paysages vallonnés du département et n’ont plus une seule perspective non massacrée ! Quand je dis « aucune », ce n’est pas exagéré ! Dans la majorité des secteurs, on ne peut pas faire 5 km sans passer de perspective éolienne en perspective éolienne ! La vue depuis les remparts de Langres, notamment la plus large et belle, à l’est, en est infestée ! Ce panorama a été déclassé sur la carte, il faut qu’il reste en non constructible sur des dizaines de kilomètres, car les nouvelles machines sont de plus en plus hautes et visibles de plus en plus loin !
  La présence de cuestas qui se succèdent y joue pour beaucoup, les opérateurs apprécient les bords de cuesta, dans les régions peu ventées, ce qui est le cas de la nôtre ! D’autant plus que grâce à un pendage des couche géologiques, les bordure de plateau forment des crêtes.
  Or, même à deux kilomètres du bord, une ancienne éolienne, de I25 m, est visible à des dizaines de kilomètres, du bas comme du haut ! Ce type de relief rend les paysages extrêmement sensibles, car on est partout au-dessus ou au-dessous d’un autre plateau ; il n’y a pas de possibilité d’effet tampon. Et bien entendu la taille démesurée des machines, I83 mètres pour les dernières construites, 240 mètres pour les dernières autorisées, est telle qu’il est malhonnête de faire croire que des arbres pourront les masquer, alors qu’ils n’ont déjà aucun effet sur celles de I25 mètres !
  Avec le pendage, en étant, au bout du plateau inférieur, on se trouve à l’altitude du bord du plateau supérieur. Une machine installée à I5 km à l’est de Langres, par exemple, aura son pied en fait à l’altitude de la ville, et donc surplombera la ville de sa hauteur totale. Ce fait est valable pour une grande partie de la région. C’est une escroquerie de faire croire que dans ce cas des bosquets I0 fois plus bas que les machines, une fois poussés, pourront les masquer !
  Le degré de saturation est d’autant plus important qu’une éolienne est en mouvement et clignote. Même en marge du champ visuel, de jour comme de nuit, les réflexes fondamentaux de vigilance face au mouvement et au feu nous empêchent de faire abstraction de leur présence. Quand on conduit des kilomètres au milieu des aérogénérateurs, et à deux ou trois kilomètres des machines, on a la sensation d’être au milieu, l’attention est détournée par le mouvement des pales et les effets stroboscopiques sur la route.
  Les effets stroboscopiques et les nausées, dues tant au mouvement qu’aux infrasons, s’ajoutent au mouvement, tant lors de la moindre promenade que dans les logements ! En Haute-Marne, une famille venant d’aménager dans un pavillon neuf est obligé de fermer ses volets, la petite fille de trois ans a des crises d’épilepsie à cause du mouvement des pales : elle n’en avait jamais eu avant.
  Il n’est plus possible pour les personnes sensibles aux infrasons de trouver des zones refuge. Il y a quelques années, lorsque mon corps était à bout, je prenais la voiture et j’allais dans un vallon très encaissé de la vallée de l’ Amance, qui n’était pas encore touchée. Depuis les machines ont envahi les abords de cette vallée en Haute-Saône, puis en Haute-Marne, il n’est plus possible de trouver le moindre instant de repos ! En outre, tous les vents sont désormais chargés d’infrasons et de basses fréquences, alors qu’avant, la situation était particulièrement pénible quand les vents venaient du Nord-Ouest, mais plus supportable quand la propagation se faisait essentiellement par le sol. 

La nuit des étoiles ?
  La nuit des étoiles est à la mode, mais avec des aérogénérateurs, c’est à des dizaines de kilomètres que le paysage a des airs de boîte de nuit! On ne peut plus faire la moindre promenade de nuit sans être littéralement cerné, et ceux qui habitent sur les plateaux, en face ou en contrebas d’une ZI n’ont plus de nuit ! Le clignotement est en outre bien plus insupportable que des lumières statiques. Depuis le plateau, au-dessus de mon village, la nuit clignote à presque 360°, les ZI aérogénératrices situées à 40 km sont visibles de jour comme de nuit, et il en arrive sans cesse de nouvelles! Au dernier comptage, j’en étais à plus de I20, visibles depuis le plateau du Domérien au-dessus de Poiseul, sans compter les mâts de mesure ! ; mais je n’arrive plus à suivre tant elles poussent de tous les bouts ! Des éoliennes de Haute-Saône et de Côte d’Or sont visibles ! Or le schéma ne semble pas avoir de considération interrégionale !
  Il est illusoire de penser que les zones de respiration doivent se contenter de mesures à 5 ou I0 km, alors que la pénibilité nocturne dépasse les 40 km !
Le déclassement de zones qui devraient être inconstructibles
  La mise en vert de zones extrêmement sensibles, juste parce qu’il y a déjà des éoliennes ou des projets en cours.
 
  Bruit audible, basses fréquences, infrasons, santé

  https://www.haute-marne.gouv.fr/contenu/telechargement/18950/120447/file/APC%20sign%C3%A9%20271021.pdf

  • Poulangy et Louvières : mise en demeure, aucune mesure de bridage 5 mois après les obligations.
  • Brennes, Charmoy, Pressigny, Rangecourt, etc… : toutes les communes proches [d'une ou de plusieurs ZI] sont concernées par le bruit, mais les habitants n’osent pas se plaindre officiellement ! Ils pleurent, souffrent, sachant fort bien que rien ne porte à la reconnaissance de leur calvaire !
  Ne parlons même pas des infrasons, pour lesquels il n’y a aucune reconnaissance alors que le problème est gravissime ! Il est impératif que des mesures soient effectuées. Dans des écoles locales situées à 5 km, en contrebas de ZI aérogénératrices, les murs vibrent tellement quand le vent vient des machines, que les enfants ne peuvent tenir en place, leur corps demande de fuir ! J’ai exactement le même problème dans ma maison, à I0 km de l’aérogénérateur le plus proche, et, avant qu’on soit totalement cernés, je savais exactement quand le vent tournait! Celui du N.O, ZI de Dampierre, reste toutefois le pire ! À quand des mesures indépendants, suivies de mesures sanitaires ?
  Partout les problèmes de santé se multiplient dans notre secteur saturé, certainement avec un effet cocktail, mais il est évident que les infrasons générés par les pales contre le mât sont en partie responsables. Pour ma part, j’ai pu observer sur moi-même et dans les écoles, une grande baisse de concentration et des capacités d’apprentissage quand le vent vient d’aérogénérateurs, une faiblesse musculaire, même quand je ne sais pas qu’il y a des machines à quelques kilomètres, en vallée encaissée par exemple, lors de randonnées, mais aussi à la maison. Une nette baisse des défenses immunitaires, avec pour beaucoup de personnes concernées, des crises de maladies, de Lyme par exemple, lors des périodes d’exposition aux vents venant d’aérogénérateurs. Données communiquées à l’ ARS et à l’ OMS, sans suite !
  On ne peut pas détruire la santé et les capacités d’apprentissage des habitants, sous prétexte de leur fournir de l’électricité pour les derniers gadgets du commerce ! La santé passe avant tout et l’État ne peut pas jouer avec elle ! Il se rend responsable.
  Il existe en outre des modèles d’aérogénérateurs à axe vertical qui ne posent pas le problème du passage des pales devant le mât, donc de bruit et d’infrasons, liés à ce passage, ni de bruit des réorientation : c’est très bruyant aussi pour les riverains, un grincement. Or les constructeurs s’en tiennent aux vieux modèles par économie! Ces modèles à axe horizontal devraient être interdits !
  Les problèmes se multiplient également suite à la surcharge des sols en courant vagabonds. [courant électrique généralement de faible valeur qui circule de façon non maîtrisée dans les milieux et matériaux conducteurs, terre, tuyaux en métal, acier du béton armé des bâtiments, etc., autres que les installations prévues à cet effet : fil, câble, etc.] Les éleveurs de Haute-Marne commencent à oser parler des hécatombes sur leurs cheptels. Ici encore, les conditions peuvent être multifactorielles, mais la présence d’aérogénérateurs est manifestement l’un des facteurs.
  Les nuisances diverses se propageant à des kilomètres, quand une zone est cernée sur des kilomètres, il n’y a plus loin moindre possibilité de fuir les milieux délétères ! 
 
Efficacité
  Le facteur de charge des ZI construites est dérisoire, I8% seulement pour la Haute-Marne, avant mesures de bridage en raison des importantes mortalités d’espèces protégées ! Ce chiffre doit chuter considérablement quand les machines doivent être arrêtées de nuit en été, en période de migration…. Faut-il continuer cette aberration ? Voir à ce sujet Dampierre, ci-dessus. 

Les limites de zones
  Les limites des zones ont été tracées à la règle, ne respectant pas les bordure de plateau, même quand un plateau est en contrainte forte, c’est le cas, par exemple, sous le rempart est de Langres, pour la cuesta du Domérien dont les éperons et bordures courbes qui débordent de la ligne droite apparaissent dans la carte des contraintes modérées, alors qu’on est selon les textes en contrainte forte; il serait judicieux de déplacer les lignes droites dans des cas semblables, ici vers l’est, afin que les opérateurs ne bondissent pas sur les brèches cartographiques !
  La préfecture de région a choisi, entre, d’une part le milan royal, le balbuzard, les chauves-souris, des paysages de qualité et le silence, la santé des habitants, le tourisme, et d’autre part la trottinette électrique, les souffleuses à feuilles et tondeuses diverses, les fontaines à chocolat et fers à friser / défriser, les illuminations de Noël et écrans géants. Elle préfère laisser place aux second, quitte à faire disparaître les premiers !! 
  • Où sont les vraies priorités ? 
  • Où sont les vraies valeurs qui font l’authenticité et la singularité de notre région ? 
  On ne saurait la résumer à deux vignobles de luxe, un parc forestier, bien massacré par la surexploitation du bois, comme toutes nos forêts, et surchassé, et... un seul animal menacé ! 
 
ANNEXE 
N° I
Échelle et distances — I — rapport à l’humain et aux animaux
  Toutes les hauteurs indiquées sont " en bout de pale ".
  Il est important dès qu’on touche à l’installation et la planification d’aérogénérateurs, de se dégager des images manipulatrices qui sont lancées de toutes parts pour les faire passer pour de jolis jouets !  C’est pour cette raison que le mot « éolienne » est trompeur ! Voir la photo avec l’éolienne agricole ci-dessous !
  De l’imagerie populaire et de propagande à la réalité, notez que les photos que j’ai prises sont celles de « petites » machines de « seulement » I25 m, tout simplement parce qu’avec celles de I80 m, il faut aller si loin pour les voir en entier, qu’on ne voit plus ce qui est au pied !
  Vaches et « éoliennes », selon un manuel pour enfants… On ne peut plus rencontrer le mot « écologie » sans qu’il soit associé à une image d’aérogénérateurs, et cela aussi est une énorme manipulation ! Et pourtant dans ce livre, le contenu de l’article « éoliennes » est nuancé !
 
Vaches dans la réalité, au pied d’un aérogénérateur de I25 m.
  • Remarquez l’éolienne à eau, située à 80m devant l’aérogénérateur, cercle rouge, et la distance par rapport à la grosse ferme ancienne.
  • Les points blancs, ce ne sont pas des moutons, encore moins des scarabées albinos, mais de solides charolaises !!! En arrière-plan, à gauche, un centre commercial situé à 900 mètres.

 Is-en-Bassigny : vaches au pied du même aérogénérateur de 125 m.
  • Le paysage est totalement écrasé, malgré des dénivelés entre 70 et 90 mètres. 
  • Les arbres deviennent insignifiants. 
  • Voir le très bel arbre isolé, à gauche, qu’on... ne voit plus !

  Ci-dessous, les « éoliennes » vues par Greenpeace dans une campagne de propagande de 2023 !   Allez-y les enfants ! Soufflez, ça fera marcher vos écrans, les centres de stockage de vos réseaux sociaux et jeux, les guirlandes de Noël, vos châteaux gonflables et vos mini quads à batterie ! La voiture électrique de maman, aussi! Et la trottinette !

 

  La question qu’on ne pose jamais, le mensonge des échelles ! : montage photographique dans une propagande pour l’éolien datant déjà.

  • Question en rouge ajoutée par nos soins !
  • Comparée à l’image ci-dessus, cette photographie d’un centre commercial, situé entre 900 m et 2,3 km d’éoliennes de I25 m de haut, prouve à quel point toute l’imagerie à ce sujet est manipulatrice ! : zone commerciale de Montigny-le-Roi, devant l'usine éolienne d’ Is-en-Bassigny.


  Et ci-dessous, la zone industrielle et commerciale de Fayl-Billot, avec aérogénérateurs de I83 m, à plus ou moins I,5 km des bâtiments. Les bâtiments, qui ont la même échelle que les précédents, ressemblent à des jouets ! Photo : PHP.

  Ci-dessous, échelle humaine en vrai !
  Le petit point noir sur le chemin correspond à un adulte à vélo, situé plusieurs centaines de mètres devant la génératrice du fond. Brennes [le plateau de Langres, Orceveaux, Verseilles-le-Haut et Brennes, 6 éoliennes, 2009], machines de I25 m.
 

    Vrai gros tracteur agricole, déposant du fumier au pied d’une machine de I50 m.
    Pratique courante au demeurant ! Biesles [6 éoliennes, 20I3].


   La distance entre les semi-remorques circulant sur la RN I9/E 54 et les éoliennes de I83m [usine de I7 éoliennes, dit " Vannier amance "] est d'environ... 500m ! Secteur Fayl-Billot.
  Photo PHP [extrait de la vidéo]



N° 2
Échelles et paysage
   Le cumul de différents facteurs engendre une saturation visuelle totale.
   Ci-dessous, ZI d’ Is-en-Bassigny, machines de I25 m, vue en contrebas à quelques kilomètres.
   Les machines situées entre 500 et I 500 m du bord du plateau sont visibles rapidement sous le bord de la cuesta.

 

 Ci-dessous, Haut de Conge, Dampierre : aérogénérateurs de I45 m, situés entre 7 et 9 km des fermes et, entre 700 m et 3,6 km du bord du plateau.



   Usine d’aérogénérateurs de I80 m : même construits à 5 km du bord du plateau, ils sont visibles depuis le bas, à des dizaines de km. Dans l’angle de prise de vue, ci-dessous, ils se situent entre I,5 et 3,5 km du bord de plateau. On a l’illusion que le plus proche est au bord! Vitrey-sur-Mance, 70 [le Pays jusséen, 8 éoliennes, Vitrey-sur-Mance, Rosières-sur-Mance et Saint-Marcel, 20I8]. Visible de loin, depuis la vallée de l’ Amance, en Haute-Marne. L’une des plus belles vallées a été saccagée de toutes parts ! Le plateau d’arrière-plan est écrasé !

 

  En raison du fort pendage des couches géologiques à l’est du bassin parisien, pour une grande partie de la Région Grand-Est, l’altitude, d’une cuesta à l’autre, est sensiblement la même, d’où, à la fois, une impression de « dessous » et « dessus ». Les aérogénérateurs, deux à trois fois plus hauts que les paliers de collines, voire quatre fois pour les plus récents, surplombent le paysage de toutes parts.
 

Ci-dessus : Dammartin-sur-Meuse, projet dit " Source de Meuse " ; Poiseul : précédent projet, machines de I50 m, rejeté, Poiseul, Bonnecourt, Récourt ; mais, déjà, un nouveau mât de mesure, en place sur Bonnecourt [une enquête publique est espérée cet été par le promoteur ; lire jhmQuotidien du 2023 04 25], I00 m de haut, ce qui augure des éoliennes à une hauteur de... 200 m !
 
  Ci-dessous : une la taille des machines; il est illusoire de croire que le relief les masquera.


   Ci-dessous, coupe topographique de Langres, de la ville à la vallée de la Marne, et taille des éoliennes courantes ou en projet dans le secteur, par rapport au relief. À l’est, le plateau de Peigney.   Depuis la réalisation de ce dessin, des machines de 240 m, ont été autorisées.


     Is-en-Bassigny, depuis la route de Chaumont, côte d’Abondance.


   Même le Schéma régional d'aménagement, de développement durable et d'égalité des territoires, SRADDET, tombe dans le ridicule des échelles truquées ! Mais il fait moins pire que Greenpeace !


N° 3
Massacre à l'éolienne
  Poinson-les-Nogent [haut de Conge] : machines de I45 m ; la plus proche se situe à I, I60 km de l’église.

 

  Ci-dessous, Changey :  château classé, vu depuis Bannes, avec une vue sur le lac de Charmes, partiellement asséché au premier plan : machines de I45 m, situées entre 5,3 et 7 km du village de Changey.



  Poinson-les-Nogent : machine, I45m de haut ; la plus proche est à... 650 m du pavillon ; les plus éloignées à 2,4 km. Qui a envie d’acheter ?


    Une échauguette star de cartes postales, et ce, jusque dans les WC d'un supermarché !



  Sauf que, la photo, c'est bien connu, ne dépend que de la position, à partir de laquelle l'appareil photo voit la scène : point de vue ! Il faut juste la prendre du bon côté ! Aérogénérateurs du Haut de Conge, entre I2 et I5 km du point le plus proche des remparts ! L’étude prétendait qu’on ne les verrait pas, et tout le monde l’a cru ! À défaut, elles sont, quand même, alignées ! Cette centrale de production électrique, à la piètre et aléatoire production, a coûté à la ville la possibilité de postuler au classement au patrimoine mondial de l’ UNESCO et, pire, la vie à beaucoup de milans royaux et encore plus de chauves-souris et autres animaux, moins " stars ", écolo-médiatiquement parlant ; malgré tout, la carte du projet de schéma éolien de 2023, la classe en site de repowering possible !


  Brennes, église [le plateau de Langres] : génératrice de I25 m, située à I km de l’église.
Le village est dans un vacarme permanent !



   Ci-dessous, le paysage de la zone Natura 2000, en Bassigny, déclassée ! Grâce à la rapide succession des plateaux, tous les paysage du sud-est de la Haute-Marne sont de cette qualité !, ou, du moins l’étaient... AVANT LE MASSACRE À L' ÉOLIEN !...


  Ci-dessous, parole d’habitant d’ Is-en-Bassigny, première centrale du département ; photo prise à Charmoy, où maintenant, ça clignote de tous les bouts, toute l’année ! Peut-on massacrer des paysages de qualité pour continuer de permettre de telles horreurs ?


N° 4
Chauve-souris et géologie
  Haut de Conge, Dampierre, etc… Les bosquets présents sur la carte IGN et quadrillés en rouge, ne le sont plus sur les photographies aériennes postérieures à la construction ! Les limites, par rapport aux lisières, ne sont pas respectées, où que ce soit ! Des mortalités de chauves-souris ont été constatées au-delà de 200 m des lisières : voir AP.


Les failles
  Secteur de Fayl-Billot [Vannier amance], carte géologique BRGM : malgré la présence de failles majeures, les traits noirs, I7 aérogénérateurs de I83 m ont été déjà construits  ces machines posent de graves problèmes sur les élevages à des kilomètres, depuis leur mise en service. À Belmont et Tornay [Sud Vannier, 9 éoliennes, 2023] au sud-ouest, le décrochement vertical de la faille est de... 110 mètres ! Et, malgré tout, les 9 machines de I83 m y sont en fin de construction. Un éleveur de cette commune a des mortalités dans son troupeau, depuis la mise en service des centrales voisines…   Et c’est lui, qui a accepté le projet en cours de construction sur ses terres de Belmont, avant de faire l’expérience !; ses problèmes sont apparus dès la mise en service de machine de Haute-Saône voisine. 28 élevages de Haute-Marne sont déjà reconnus en « problèmes géobiologiques » par le service de contrôle laitier. D’autres sont en attente, plus de 40 en tout !
 

 



HAUTE-MARNE, LANQUES-SUR-ROGNON : LA LUNE DE MIEL CONTINUE ENTRE LA MUNICIPALITÉ ET LE PROMOTEUR ÉOLIEN

Précédemment
https://augustinmassin.blogspot.com/2021/03/haute-marne-lanques-sur-rognon-le.html
 
   " Si les formes ne changent pas, l'évolution des esprits et des mentalités s'imprime plus harmonieusement dans le quotidien " Cette citation, extraite du roman " Le Guépard " de Giuseppe Tomasi di Lampedusa en I958, résume de manière éloquente la démarche de la nouvelle maire et de son conseil municipal. Malgré les bouleversements importants survenus lors des élections de 2020, marquées par l'élection d'un nouveau maire et de sept nouveaux membres sur les onze que compte le conseil, la collaboration avec le promoteur éolien, initiée par les mandatures précédentes, se poursuit.
  Cette relation harmonieuse atteint son apogée avec l'entrée de la commune au capital de la société porteuse du projet éolien, à hauteur de 50 parts de la société, chacune d'une valeur unitaire d'un euro. 
  Le choix stratégique du conseil municipal de s'impliquer financièrement dans le projet de l' usine éolienne soulève également des interrogations. Si le choix du conseil municipal peut être perçu comme un simple geste symbolique de soutien au développement éolien local, il engendre toutefois, à long terme, des engagements financiers dont l'issue demeure incertaine... [i]
  Ainsi, au-delà de la commune même, l'avenir de Chaumont et de ses environs reste voilé d'incertitudes, tandis que la municipalité semble engagée dans une transformation majeure, en dépit des changements politiques récents. La balance entre tradition et innovation, préservation et évolution, reste délicate, laissant la communauté locale dans l'attente des transformations à venir. 

[i]. Bien au-delà des mandats du maire et des conseillers actuel.

 
La situation de la société porteuse du projet est la suivante :
  • Le capital social s'élève à 500€...😵
  • Ainsi, la commune, avec sa participation de 50€, détiendrait... I0% du capital ! Incroyable ! Ces élus font preuve, sans aucun doute, d'un grand sens des affaires.


Source

Quelle serait la nouvelle situation financière de la commune si... ?
  Il est important de noter que l'implantation d'une ou plusieurs usines éoliennes sur le territoire communal entraîne automatiquement une diminution des dotations de péréquation. Cette réduction découle directement de cette installation, comme l'a clairement expliqué le Ministère auprès du ministre de l'économie, des finances et de la relance, en réponse à une question de la sénatrice Nicole BONNEFOY le 2I juillet 202I.
   "... Le potentiel financier est l'un des indicateurs utilisés, parmi d'autres, pour procéder à la répartition de certaines composantes de la DGF. Il traduit la capacité d'une commune à mobiliser les ressources, notamment fiscales, présentes sur leur territoire. Il est dès lors logique qu'une hausse de l'imposition forfaitaire de réseau, IFER, perçue sur le territoire d'une commune, du fait de l'installation d'une éolienne, soit prise en compte dans le calcul de son potentiel financier. Au demeurant, la part de l' IFER éolien dans le panier de recettes fiscales des communes utilisé pour le calcul de leur potentiel financier est relativement limitée... "
Source

  En résumé, si le projet était réalisé, les revenus supplémentaires que la commune pourrait générer d'un côté seraient immédiatement compensés par les réductions de dotations de l'État de l'autre côté. Cela s'apparente à un jeu à somme nulle. Cependant, du point de vue de la vie quotidienne et de la santé des habitants de Lanques, cela représenterait incontestablement une situation perdant-perdant à tous égards. D'ailleurs, quelle est l'opinion de la population concernant ce projet ?

   À suivre...

  jhm 2023 04 23

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LE DERNIER DES GRANDS MOGOLS, VIE D'AURENG ZEB, ÉPISODE VIII

Précédemment
https://augustinmassin.blogspot.com/2023/03/les-dernier-des-grands-mogols-vie.html
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https://augustinmassin.blogspot.com/2023/03/le-dernier-des-grands-mogols-vie_26.html
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  Dans l'histoire d' Aureng Zeb, on désigne parfois sous le nom de Guerre de succession cette lutte dramatique, pleine d'une violence opiniâtre et cruelle, par laquelle le futur Alamguir disputa à ses trois frères le trône de leur père et les abattit successivement sous ses coups impitoyables. L'expression peut être commode pour marquer la transition entre les années d'apprentissage et l'exercice réel du pouvoir, mais elle est impropre. Si l'enjeu de la guerre était bien l'empire mogol, on ne saurait parler de succession pour un prince qui était encore en vie, qui n'avait pas abdiqué, qui assista, impuissant, au massacre de ses fils et qui survécut presque huit ans à cette lutte fratricide. Précisons tout de suite les dates qui jalonnent cette sombre histoire. C'est à la fin de I657 que Shah Jahan, gravement malade, se dessaisit du pouvoir au profit de Dara. Dès le mois d' avril I658, Dara est écrasé par Aureng Zeb ; en juillet, Mourad tombe à son tour victime de la perfidie de son frère ; Sultan Shuja traqué va mourir obscurément en Arrakan [ou Arakan ; région côtière historique de l'Asie du Sud-Est. Ses frontières font face au golfe du Bengale à l'ouest, au sous-continent indien au nord et à la Birmanie proprement dite à l'est. (...) Shah Shuja, reçoit l'asile au royaume de Mrauk U, qui fut de I430 à I785, le plus grand et le plus puissant royaume rakhine de l'histoire et, qui, avait pour capitale, la ville du même nom... " ; source], en I660. Mais le vainqueur n'a pas attendu la fin de ses victoires pour en récolter le fruit : depuis le 9 juin I658, il a fait arrêter son père et le tient prisonnier ; et dès le 3I juillet de la même année, il s'est proclamé empereur à Delhi. Shah Jahan ne mourra qu'en I666, n'ayant même pas conservé, dans sa captivité, l'ombre de ce pouvoir qu'il avait imprudemment laissé tomber de ses mains débiles. On voit qu'il n' y a rien de comparable ici aux guerres qui devaient brouiller l'échiquier européen, à la fin du XVIIe siècle et au commencement du XVIIIe, pour la succession d' Espagne ou pour la succession d' Autriche.

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  En fait, c'est encore plus par la ruse que par les armes qu' Aureng Zeb réussit à détrôner son père et à écarter ses frères du trône depuis longtemps convoité. La complication de ces intrigues, la contradiction des témoignages et la rareté des documents authentiques à une époque où il était interdit de raconter par écrit les évènements contemporains, laissent subsister dans ce conflit maintes obscurités.
  Et pourtant dans la longue vie du Grand Mogol, cette guerre des quatre frères est l'épisode le plus connu, le plus souvent raconté, celui qui a le plus piqué la curiosité et excité la verve des mémorialistes. En particulier, il tient dans les récits des voyageurs européens, une place prépondérante : malgré des erreurs ou des confusions inévitables, les livres de Bernier et de Tavernier, de Carreri et de Manucci offrent, après la mise au point de la critique historique moderne, une image vivante de cette dramatique histoire.
  Le premier, Bernier fait figure ici figure de témoin oculaire : venant d' Égypte, il a débarqué dans l' Inde à la fin de I658 ; Aureng Zeb vient de se couronner empereur, après avoir battu son frère Dara ; celui-ci, en mars I659, quand il a essuyé une nouvelle défaite à Deora, près d' Ajmir [ou Ajmer, ville du Rajasthan] ; rencontre à Ahmedabad le médecin français, en route de Surate [ville de l'État du Gujarat, dans l'ouest de l'Inde] pour Agra, et le force à l'accompagner pour s'assurer ses soins. Quand le prince vaincu est obligé de fuir vers Sind [ou Sindh ; une de quatre régions du Pakistan], Bernier abandonné à ses propres ressources se trouve dans une situation très critique : attaqué par des brigands, il revient à Ahmedabad, où il fait la connaissance d'un noble mogol, qui le prend sous sa protection et l'emmène à Delhi. On voit donc que l'audacieux voyageur a payé de sa personne pour acquérir cette expérience dont il nous fait profiter sur le drame auquel il s'est trouvé mêlé, bien malgré lui. D'ailleurs, la bonne foi du médecin français, qui a vécut dans l' Inde jusqu'en I667, n'a jamais été mise en doute par les autres voyageurs européens, qui citent plusieurs fois sa relation, ou même n'hésitent pas à la piller sans vergogne. Le P. Catrou, entre autres, lui a décerné ce brevet de véracité : " M. Bernier n'a point le vice des voyageurs et n' exagère pas les avantages de l'empire où il a vécu. "
  Avec l'objectivité de l'observation, naturelle à un homme de science, avec le souci d'appliquer le jugement d'un esprit critique aux évènements auxquels il assiste, ce chroniqueur possède les dons d'un véritable écrivain : son récit a du mouvement et de la couleur ; il a su voir et il est capable d'évoquer avec un relief saisissant les scènes les plus pittoresques. Ses tableaux de batailles, en particulier, la bataille d' Ujjain [I5 avril I658 ; la confrontation eut lieu précisément à Dharmatpur, à ~25 km d' Ujjain], celle de Samugarh [29 mai I658 ; ville située à ~I6 km à l'est d'Agra] sont des véritables chefs-d'œuvre du genre. Quand il est entraîné dans la retraite de Dara, il peint avec des détails d'un réalisme pénétrant le spectacle de cette armée en déroute, démoralisée, prise entre la menace de l'ennemi qui la talonne et les attaques incessantes des brigands attirés par l'aubaine d'un butin facile.


La bataille de Samugarh ; attribué à Payag Indian, actif au milieu du XVIIe siècle. Harvard Art Museums/Arthur M. Sackler Museum, I999.

Sur la route, et malgré le désarroi de la panique, le Français a pu voir Aureng Zeb s'avançant avec ses troupes victorieuses dans une région montagneuse et faisant tailler les rochers pour livrer passage aux éléphants et à l'artillerie ; il a été témoin de cette simplicité, digne de l' antique, avec laquelle le chef, dans les moments les plus pénibles, donne l' exemple à ses cavaliers. S'il raconte la condamnation de Dara, et s'il décrit son exécution, il ne nous épargne aucun détail, même les plus réalistes. Les pages où Bernier a relaté la tentative désespérée de Shuja, l'autre frère d' Aureng Zeb, pour échapper à l'impitoyable vainqueur, sa fuite éperdue, sa disparition mystérieuse, n'ont pas moins de vie et portent la marque, sinon de la chose vue, du moins du témoignage recueilli dans le temps et dans les lieux mêmes où la scène s'est déroulée. Surtout Bernier, ce Français perdu dans l' Inde pendant douze ans, et qui avoue un jour qu' à Agra il a la nostalgie du Pont-Neuf, a su se faire une âme neuve et oublier ses habitudes et ses préjugés européens, pour observer et pour comprendre les mœurs et les caractères qui le déconcertent ; ce savant de cabinet devient un " correspondant de guerre " très avisé, et son reportage est plein de traits qui montrent une juste compréhension de la vie mogole, de l'armée, de la tactique, de la psychologie propre aux chefs et aux soldats orientaux ; ainsi note-t-il, par exemple, l'importance vitale des points d' eau, dont la possession ou l'éloignement suffit à changer le sort d'une bataille.
  Enfin Bernier, avec un scrupule digne d'un véritable historien, quand il avance un fait dont l' authenticité peut paraître douteuse à ses lecteurs, ou quand il doute lui-même de ce fait, se réclame l'autorité d'un autre voyageur, qu'il a rencontré dans l' Inde, interrogé, et avec lequel il a confronté sa propre information. C'est notamment le cas lorsqu'il cherche à élucider la fin mystérieuse de Shuja, en rappelant le témoignage de Tavernier, avec qui il a fait route au Bengale.
  Tavernier a plus de bonhomie, mais il n'en tient pas moins à établir sa bonne foi et justifier l'origine des faits qu'il a recueillis. Car lui aussi est arrivé dans l' Inde peu après les évènements qui ont placé Aureng Zeb sur le trône. Il nous indique exactement ses sources : quand il a débarqué à Surate, il n'était bruit que de cette terrible guerre des frères ennemis, qui était à peine terminée. À Surate même, à Agra, au Bengale, il s'est " exactement informé auprès de tous ceux qui furent présents " aux péripéties de la lutte ; lui-même avait été témoin de certains des épisodes qu'il relate. Il a échangé plusieurs lettres avec un oncle du Mogol, dans le courant de l'année I659, et il a le curieux scrupule de citer, dans son récit, plusieurs fragments de ces lettres, à titre de documents.
  Contemporain de Bernier et de Tavernier, Manucci est celui des trois voyageurs qui affiche le plus ouvertement les prétentions d'un véritable historien. Cette guerre d' Aureng Zeb, il affirme en avoir eu connaissance par les chroniques de l'empire mogol, et il a fait traduire ce récit en portugais, avant de l'adapter lui-même en italien. La traduction portugaise aurait été faite " sur la version persane originale du palais ". Si la relation de Manucci s'écarte parfois de celle de Bernier, c'est parce qu'il a écrit après lui et qu'il a pu vérifier sur les lieux certains faits que son prédécesseur avaient avancés d'après la rumeur publique. D'une façon générale, le médecin vénitien, qui est resté quarante-huit ans dans l' Inde, quand il écrit ses Mémoires en I697, prétend avoir vu tout ce qu'il raconte. C'est peut-être beaucoup dire et cette assertion ne s'accorde pas très bien avec l'existence du document original dont Manucci prétend, d'autre part, s'être inspiré. En terminant le récit de la guerre, il nous montre Aureng Zeb rassemblant les " historiens du Palais, dont la fonction est d' écrire les Chroniques de l' Empire... Tracez à la postérité, leur dit-il, l'histoire de mes conquêtes, et que mon avènement à la couronne serve d'exemple à mes successeurs. " Cette fameuse chronique ne paraît guère avoir d'autre raison d'exister que la piquante morale tirée par Manucci de son propre récit. La voici, dans toute son ingénuité : " Le chef des historiens, ?, prit la liberté de demander à Aureng Zeb quelles couleurs il pourrait donner à l’emprisonnement de son père et au massacre de ses trois frères. — Apprenez, lui répondit-il, que ma conduite est devenue légitime par les nécessités de l' État et par le soutien qu'il a fallu donner à la religion chancelante. Un père imbécile et des frères ennemis de Mahomet effacent la honte de mes attentats. Toute la gloire de mon règne vient de la protection de l' Éternel. C'est lui qui, par ma main, a conduit un pauvre fakir sur le trône, pour apprendre à la postérité qu'il humilie les superbes et qu'il élève les humbles. "
  Nous passerons à Manucci sa morale cousue de fil blanc et ses sentences renouvelées du Magnificat [cantique de la Vierge Marie chanté aux vêpres ; musique composée sur ce cantique ; Larousse] sous la plume d'un père jésuite, en considération du relief et de la couleur qu'il a su donner au récit de cette lutte fort peu morale et fort peu évangélique, entre " un père imbécile ", " des frères ennemis de Mahomet " et " un pauvre fakir " protégé de l' Éternel.

La Madone du Magnificat, par Botticelli, dans la galerie des Offices, Musée des Offices, Florence.

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 Tout est mystère dans cette sombre histoire, même le lever de rideau du drame, la soudaine maladie de Shah Jahan qui fut, sinon la cause, du moins le prétexte et le signal du conflit. Dans le sérail plein de sourdes rumeurs, de glissements furtifs, d' ombres inquiétantes, on imagine l'ambition et la crainte, la ruse et la cupidité penchées sur le lit de l'empereur mogol, comme les factions rivales de cardinaux sur l'agonie d'un pape du moyen âge.
  La cause et la nature du mal, dont la nouvelle allait susciter dans l'empire une véritable révolution, ont été diversement interprétées. Manucci est d'accord avec Tavernier pour l'attribuer à une rétention d' urine [incapacité d'uriner ou la vidange de la vessie est incomplète] : Shah Jahan, alors âgé de soixante-quatre ans, aurait abusé d'une drogue qui lui permettait de satisfaire son désir amoureux pour une fillette du harem. Il semble qu'il ait été réellement malade, et assez gravement pour qu'on l'ait cru dans un état désespéré, et même pour que le bruit de sa mort ait couru, évidemment propagé par ceux qui y avaient quelque intérêt. Dara fut-il de ceux là? Tandis que son père vivait enfermé dans son harem, au milieu de ses femmes, il avait pris en main toutes les affaires du palais et de l'empire. Pendant près de trois mois, l'empereur ne se montra pas à son peuple, malgré la coutume qui obligeait les Grands Mogols à paraître en public trois fois par semaine, en tout cas, au moins une fois tous les quinze jours. Dara veillait sur le vieillard jour et nuit, avec des soins attentifs, et les démonstrations d'une piété filiale exacte, à laquelle l'espoir d'une succession assurée n'était pas étranger. Mais d'étonnantes rumeurs parcouraient la ville et s'étendaient aux provinces, de proche en proche, comme un feu de broussailles. C'est l'atmosphère et le décor d'une tragédie classique. Le fils attentif, guettant l'occasion propice pour sauter sur le trône chancelant, aurait pu dire de son père ce que, dans Britannicus, Agrippine dit de son mari :
  Ses gardes, son palais, son lit m'étaient soumis...
  De ses derniers soupirs je me rendît maîtresse...
  J'arrêterai de sa mort la nouvelle trop prompte...

  En effet, Dara envoyait de tous les côtés des hommes dévoués pour intercepter les courriers et pour empêcher ses frères de recevoir des informations sûres de la cour. Mais ces précautions se retournaient contre lui et aggravaient la confusion. L'attitude du prince héritier semblait suspecte. Dans les plus lointaines provinces, on croyait réellement à la mort de Shah Jahan : les fonctionnaires fidèles étaient bouleversés par la pensée d'un trône vacant ; partout, des aventuriers, des hommes sans scrupules, relevaient la tête, sans crainte du châtiment. Bientôt on apprenait que Murad, dans son gouvernement de Gujrat, Shuja, au Bengale, avait pris ouvertement la couronne. C'est l'anarchie militaire du Bas-Empire romain. Pour justifier leur trahison, les partisans de ces fils infidèles affectaient de tenir pour véridique l'accusation portée contre Dara d'avoir emprisonné son père. Telle fut la situation de septembre I657 à janvier I658.
  Dara paraît avoir manqué de décision à cet instant critique. Il n'avait pas protesté quand Murad et Shuja avaient assemblé des armées pour marcher sur la capitale, fait frapper des monnaies à leur coin et dire des prières publiques en leur nom. Mais il affectait une défiance injurieuse et hostile envers le seul de ses frères, Aureng Zeb, qui jusqu'à présent avait gardé une attitude paisible et digne. Il le provoqua, il le poussa à bout, en le tenant à l'écart, en l’isolant dans une dédaigneuse indifférence. Et cette conduite maladroite, nouvel et dangereux effet de la vieille inimitié des deux frères, fournit à l'ambitieux hypocrite le prétexte qu'il cherchait.
  Tavernier, qui doit romancer quelque peu l'histoire, à raconté que Shah Jahan, croyant sa fin prochaine, avait ordonné au seul de ses fils qui se trouvait près de lui, " d'assembler tous les omrahs du royaume, et de s'asseoir sur le trône qui lui appartenait par le droit d'ainesse. Il lui témoigna que si Dieu prolongeait encore sa vie de quelques jours, il désirait de le voir avant que de mourir, dans la paisible possession de ses États ; et ce dessein qu'il eut alors pour son fils aîné était d'autant plus juste qu'il avait remarqué depuis quelques temps que les trois autres princes avaient pour leur père beaucoup moins de respect et d'affection que Dara. À ce discours que le roi tint à son fils, Dara, qui l'honorait infiniment, et qui l'aimait avec une véritable tendresse, lui répondit qu'il priait Dieu pour la vie de Sa Majesté, qu'il lui souhaitait très longue, et que tant qu'il la lui conserverait, il ne penserait jamais à monter sur le trône ; mais qu'il se tiendrait toujours glorieux d'être son sujet. En effet, ce prince ne se séparait pas un moment de la personne de son père, pour être plus près à le servir dans sa maladie, et voulant être présent à tout, et c'est pourquoi la nuit même, il couchait auprès du lit du roi sur un tapis étendu par terre. "
  Retranchons à cette scène édifiante, évidemment très Louis-quatorzième, les pompes et les grâces de la cour de Versailles. Il reste un héritier présomptif fort attentif à soigner ses intérêts, et qui veut en effet " être présent à tout ". Aussi, tout en administrant les potions et les tisanes ne laisse-t-il point de réunir deux armées pour arrêter sur la route de la capitale ses deux frères révoltés, Murad et Shuja.

 Le trône de Shah Jahan, au Fort Rouge de Delhi. Archaeological Survey of India : ASI 

  Cette initiative, en le tirant de la réserve prudente et cauteleuse [hypocrite] dans laquelle il s'était tenu jusqu'à-là, va le perdre. Immédiatement, Aureng Zeb riposta, en découvrant son jeu à son tour. Il venait de traverser une courte période d'indécision et de dépression. Bien qu'il ne fût pas directement visé par les préparatifs belliqueux de Dara, il dénonça celui-ci comme apostat [hérétique] de l' Islam, et, colorant sa propre ambition de ce pieux prétexte, il proclama son dessein de délivrer le vieil empereur d'une domination sacrilège, et de soustraire l' État à toutes les influences non islamiques. Tel fut le point de départ de l'alliance qu'il conclut avec son plus jeune frère Murad, jurant sur le Coran de lui abandonner tout le territoire mogol ; évènement décisif pour la suite des opérations.
  Pourquoi Aureng Zeb, en entrant dans la guerre dont il espérait pour lui-même et pour lui seul les avantages les plus positifs, liait-il ainsi son sort à l'un de ceux qui ne pouvaient être pour lui que des rivaux déterminés? Et que vient faire la religion dans ce pacte singulier?
  Un historien moderne a défini Murad en ces termes expressifs : " brave, simple, beau sabreur, grand buveur ". La définition est exacte, si l'on voit dans cette simplicité non la modestie d'une âme droite, mais la grossièreté sans complications et sans finesse d'un hurluberlu : une force brutale, avide de jouissance immédiate, et incapable de calculer comme de prévoir. Le courage était sa seule vertu et ce prince à qui son père avait donné un nom prédestine, qui signifie Désir accompli, ne voyait pas au-delà du moment présent. Il était fait pour être manœuvré par la perfide diplomatie d'un Aureng Zeb, et bien qu'il fût entouré de conseillers plus sages et plus intelligents que lui, bien qu'il eût été averti plusieurs fois du sort qui le menaçait, il devait bientôt tomber dans les filets de son redoutable allié.
  Ce caractère impulsif de Mourad se marque dès le début des opérations militaires, quand ce prince, croyant porter un coup décisif, et sans attendre l'avis et le secours d' Aureng Zeb, avec lequel il n'avait pas encore conclu d'alliance, décida de s'emparer de Surate, à la fin de décembre I657. Il envoya ses troupes du Gujrat pour occuper la ville, qui se rendit sans coup férir ; mais la citadelle fit une résistance opiniâtre aux assauts de Mourad et de son principal général, Chah Abas. Selon l'usage des États hindous, la forteresse renfermait le trésor, et le gouverneur du Gujrat, avec un acharnement compréhensible, voulait mettre la main sur l' argent dont il était fort démuni. Chah Abas eut recours aux artilleurs franguis, c'est-à-dire européens, — Portugais en espèce, — et une première mine fit sauter une partie de la citadelle. Ce succès n'empêcha pas les assiégés de tenir en échec l'assaillant pendant quarante jours ; les défenseurs de Surate, fidèles à Shah Jahan, ne voulaient pas reconnaître d'autre maître et le commandant du fort repoussait toutes les propositions. En vain Chah Abas eut-il recours à la ruse : dans les assauts, il faisait placer en tête de ses troupes de choc les femmes, les enfants, les parents des soldats qui défendaient si courageusement la place ; il envoya le propre frère du gouverneur porter ses offres de paix, qui furent rejetées avec mépris. Au prix de pertes sanglantes, une brèche fut enfin ouverte dans les remparts, et la menace imminente d'une seconde mine contraignit la garnison à se rendre ; mais elle obtint des conditions honorables, que le vainqueur respecta scrupuleusement. Le général de Mourad se contenta d'envoyer le trésor à son maître, lequel était en train de faire régner la terreur à Ahmedabad, pour tirer des habitants la contribution de guerre dont il avait un besoin pressant.
  Dara n'avait rien fait pour secourir Surate. Ce n'est pas l'envie qui lui manquait, et il sentait l'importance de cette perte. Mais outre qu'il ne voulait pas s’éloigner d' Agra, montant lui-même la garde autour de l'empereur malade, il était assez occupé à contenir son autre frère, Shuja, en marche contre la capitale.
  La prise de Surate mit le comble à l'orgueil de Mourad. Il y vit un signe favorable du destin, et saisit cette occasion pour se proclamer empereur avec éclat, envoyant de nouveaux gouverneurs dans toutes les villes, pour manifester à tous et se prouver à lui-même la réalité de sa nouvelle puissance.
  Cependant Shuja, au Bengale, avait devancé l'initiative de ses frères. " Le plus vif des trois, écrit Manucci, il se mit le premier en campagne, et prit la route vers Delhi avec une armée qu'il tenait prête pour la première occasion. " Le Vénitien évalue cette armée à 40.000 cavaliers. Contrairement à Mourad, le gouverneur de cette riche province du Bengale était fort bien pourvu en ressources de toute espèce, et trainait à sa suite une caravane de chameaux chargés de roupies d'or, pour payer ses troupes et pour en acheter des nouvelles. On nous le montre, dans un tableau un peu romantique, prêt à monter à cheval, le cimeterre en main, et s'écriant : " Ou le trône, ou la mort! " Mais pour colorer sa rébellion d'un prétexte honorable, il répandait partout sur sa route le bruit que l'empereur se mourait du poison que lui avait versé Dara, et que lui-même n'avait pas d'autre but que de délivrer le meilleur des pères ou le venger.
  De nombreux courriers circulaient entre la capitale et le camp de Shuja, qui s'avançait vers Delhi à marche forcée. Shah Jahan écrivait à son fils qu'il lui pardonnait son insolente entreprise, s'il rentrait immédiatement au Bengale ; en même temps, il démentait lui-même la gravité de son état, se portait garant de la fidélité de son fils et traitait de fable cette histoire de poison. Mais les partisans que Shuja avait à la cour faisaient savoir de leur côté au prétendant qu'il fallait se presser, s'il voulait recueillir le fruit de son audace. C'est naturellement ce dernier avis, qu' écouta le rebelle.
  Le conflit désormais ne pouvait être évité. Dara envoya contre son frère une armée placée sous les ordres de son fils, Sulaiman Shukoh [ou Mirza Sulaiman Shikoh, I635-I662 ; il meurt décapité sur ordre de son oncle Aureng Zeb] et du raja Mirza Jaisingh, tandis qu'une seconde armée, commandée par le raja Jaswant Singh et Qasim Khan était chargée d'observer les inquiétantes démarches de Murad et d' Aureng Zeb. 

Portrait de Dara et de son fils aîné Mirza Sulaiman Shikoh ; création : au XVIIIe siècle. The British Museum.

  Le fils de Dara, Sulaiman Shukoh, était un jeune homme de vingt-trois ans, assez inexpérimenté, d'un caractère fougueux et téméraire. À ses côtés, le raja Jaisingh était chargé de veiller sur lui, de contenir son ardeur imprudente, et de réparer les fautes. Ce raja était un homme plein d'expérience et de sagesse. Espérant jusqu'au bout éviter l'irréparable, il manœuvra quelque temps pour empêcher le contact des deux armées. Quand il vit que ses efforts étaient vains, il prit sur lui d'écrire à Shuja pour faire appel à ses bons sentiments : le prince n'avait aucune raison de venger un père qui n'était nullement en danger ; il avait assez fait paraître sa piété filiale pour pouvoir sans déshonneur reconnaître son erreur ; ce qui serait déshonorant, c'est " d'attaquer contre la justice le plus fidèles sujets de celui qu'il venait défendre par piété. "
  Shuja, dit-on, hésita quelque temps à la lecture de cette lettre. Mais les conseils des plus excités, ou des plus ambitieux, dans son entourage, prévalurent, et il répondit insolemment à Jaisingh, l'engageant à lever le camp au plus vite, et promettant de se soumettre lui-même s'il n'était plus traité en rebelle. À partir de ce moment, les deux adversaires rivalisèrent de ruse, avant d'en venir à la décision inévitable. L'armée de Shukoh, feignant de céder à l'ultimatum de Shuja, simula une retraite, tandis que le gros des troupes se rangeait en bataille derrière un faible rideau de cavaliers. Emporté par son orgueil, Shuja fondit aveuglément sur ce qu'il croyait être l' arrière-garde de l'ennemi, et se trouva brusquement en face de l'armée toute entière. La rencontre eut lieu au matin du I4 février I658, à Bahadurpur, près de Bénarès [ou Varanasi, ville de l'État d' Uttar Pradesh ; elle la plus sacrée de l'hindouisme et du jaïnisme. (...) Dédiée principalement à Shiva, elle est la cité qui accueille le plus de pèlerins en Inde. (...) Antique centre d'études religieuses, c'est dans sa périphérie, à Sarnath, localité située à dix kilomètres au nord, que le Bouddha fait son premier sermon après son Illumination. La ville est mentionnée dans les épopées hindoues du Mahâbhârata et du Ramayana... " ; source]
  Surpris par une attaque massive, là où ils ne croyaient rencontrer qu'une faible défensive, écrasés par un adversaire supérieur en nombre, les cavaliers de Shuja furent mis en déroute, laissant aux mains du vainqueur un grand nombre de prisonniers, quarante éléphants et l'artillerie toute entière. Le prince vaincu dut chercher précipitamment un refuge précaire dans cette province du Bengale, qu'il avait quittée en triomphateur quelques semaines auparavant.
  Comme signe de sa victoire, et comme mesure préventive de sécurité, le fils de Dara plaça à la frontière du Bengale de solides garnisons, pour maintenir son oncle captif dans son propre gouvernement. Il semble pourtant que cette victoire eût pu être complète et que ni Shukoh, ni Jaisingh n'aient su, ou voulu, en exploiter tous les avantages. Le raja prudent ménageait-il l'avenir, comme on l'a insinué? Manucci a démêlé avec finesse les raisons probables de son attitude. S'il avait laissé échapper le prince vaincu, qu'il eût pu facilement faire prisonnier, c'est qu'il craignait, en livrant Shuja à l'empereur, que celui-ci ne pardonnât par faiblesse à son fils ingrat, et n'eût ensuite un ennemi de plus, et un ennemi redoutable, à la cour. Mais peut-être aussi Jaisingh, qui n'oubliait pas les insolences et les duretés dont Dara l'avait jadis accablé, n'était-il pas fâché de lui enlever le plus beau résultat, et le plus positif, du succès qu'il avait remporté pour lui.

Le ghat de Manikarnika en I922. Photo du catalogue en ligne de la Bibliothèque du Congrès.


Le Ghat Dashashwamedh est le ghat principal de Varanasi. Il est situé en bordure du Gange à proximité du Vishwanath Temple. Photo : Santosh Kumar Velamala : 20I9.

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  À suivre...

  BOUVIER René et MAYNIAL Édouard, " Le dernier des grands Mogols, vie d'Aureng Zeb ", Paris, Éditions Albin Michel, I947, 309 pages, pp. 92-I04. 

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