Il est essentiel d'ignorer la véritable destruction de l'environnement causée par l'énergie éolienne et solaire lorsque l'on se lance dans une grande remise à zéro économique néo-marxiste. Dissonance cognitive pratiquée, ou " double pensée " comme l'appelait Orwell.
John Robson attire l'attention sur Greta Thunberg, récemment arrêtée pour avoir protesté contre les éoliennes qui détruisent la vie et les moyens de subsistance des éleveurs de rennes nomades Sami dans le Nord glacial de l'Arctique. "
stopthesethings
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Noooooon, pas Rudolph
Il serait facile de se moquer de Greta Thunberg qui a rejoint une manifestation contre une usine éolienne susceptible de menacer le mode de vie des rennes et des aborigènes [les Samis sont un peuple autochtone d'une zone qui couvre le nord de la Suède, de la Norvège et de la Finlande ainsi que la péninsule de Kola en Russie connue sous le nom de Laponie]. Rien ne satisfait cette activiste? Pour être équitable, elle a raison de dire que les usines éoliennes ont une " empreinte " environnementale incroyablement élevée, qui, se trouve d'autant plus aggravée qu'elles sont inefficaces pour répondre aux besoins énergétiques de base ; pour le coup, Greta Thunberg obtient nos félicitations pour la cohérence de son action.
Le hic, c'est qu'elle croit, à tort de notre point de vue, que tous les problèmes peuvent être résolus par l'attitude plutôt que par la recherche du compromis, et, d'ailleurs, beaucoup trop de personnes en position d'autorité sont abusés par l' illusion que " tous les bénéfices peuvent être maximisés simultanément ", pour citer le regretté John M. Robson [I927-I995 ; professeur d'anglais à l'Université de Toronto ; rédacteur en chef de la monumentale édition de l'Université de Toronto des œuvres complètes de John Stuart Mill [I806-1873, philosophe et économiste britannique ; ... adepte d’une morale à laquelle on donne le nom d’« utilitarisme », il affirma l’identité du bonheur général avec le bonheur individuel et fit du premier le principe directeur de sa démarche ; Larousse]] à propos de la mentalité de gauche, de sorte qu'elles exigent une énergie verte infinie sans nuire à l'environnement, sans perturber les modes de vie traditionnels, sans sacrifier le confort moderne, sans prendre le temps de la quête d'une paix sociale mondiale, etc..
Avant tout, c'est une chose d'admirer un moulin à vent historique et pittoresque et, de rêver d'une retraite à la campagne avec vue sur l'océan et ces " voiles " gracieusement suspendues au sommet d'une tour de pierre, mais que, c'en est une autre de contempler des rangées massives de géants de métal et de plastique, qui font fuir les oiseaux et les chauves-souris, comme dans La guerre des mondes, de H.G. Wells : même si les médias grand public les couvrent avec des " fact checks " : tout comme il n'y a rien de pastoral dans les usines solaires massives qui perturbent l'écologie et défigurent le paysage à l'échelle industrielle, tout en chassant les véritables fermes qui nourrissent les hommes et que les défenseurs de la tradition considèrent comme un élément incontournable pour un mode de vie sain, au même titre que les champs et les arbres.
Les alarmistes climatiques ne sont apparemment pas du même avis. " La nourriture high-tech vous fait peur ? Il faut s'y faire ", lance Canary Media, qui ajoute : " Trop d'Américains sont dégoûtés par la viande végétale, les aliments transformés à base de protéines alternatives et les OGM, mais nous devrons nous y habituer si nous voulons éviter une catastrophe climatique. "
D'une part, l'énergie " verte " tend à supplanter l'ancienne approche consistant à cultiver la terre à partir de la terre. L'usine éolienne contre laquelle Thunberg protestait ne compte que I5I aérogénérateurs, alors que la plus grande du monde, en Chine, a pour objectif d'en compter 7 000. Quant à la cinquième plus grande usine éolienne du monde, situé dans l'Oregon, elle " occupe plus de 30 miles carrés [~77.700km carrés] dans les comtés de Morrow et Gilliam ", compte que... 335 éoliennes et, ne peut pourtant alimenter que 235 000 foyers... lorsque le vent souffle.
Comme l'explique Michael Shellenberger [I97I- , auteur américain ; fondateur de l'association Environmental Progress et cofondateur du cercle de réflexion Breakthrough Institute : il est notamment connu pour ses prises de position en faveur de l'énergie nucléaire] :
" Le problème sous-jacent des énergies renouvelables est leur faible capacité de production, ce qui explique qu'il faille 300 à 800 fois plus de terrain pour produire la même quantité d'électricité qu'avec des sources conventionnelles ".
Il a aussi publié ce qui semble être une vidéo de propagande chinoise montrant d'immenses usines solaires qui devraient donner des cauchemars à tous les vrais écologistes. Enfin, il a ajouté un commentaire pertinent : " Si seulement il existait un moyen de produire de l'électricité pour des milliards de personnes sans pollution de l'air ou de l'eau et sur une surface minime ", à côté d'une photo authentiquement bucolique d'une baleine se jetant à l'eau à côté d'un réacteur nucléaire.
Il convient également de noter que les usines éoliennes et solaires ne permettent même pas de réduire l'empreinte carbone des centrales nucléaires ou à combustibles fossiles qu'elles sont censées remplacer, car, comme l'a récemment écrit Andrew Montford pour Net Zero Watch, il faut de toute façon conserver l'une d'entre elles, voire les deux, comme solution de secours en raison du " problème de l'intermittence ".
Le " Weekly Planet " [bulletin d'information sur le climat] de The Atlantic [magazine mensuel culturel américain fondé en I857] s'est récemment réjoui que " le monde s'attaque enfin à l'écoblanchiment " [" se produit parce que les entreprises savent qu'un nombre croissant de consommateurs et d'investisseurs se préoccupent du climat, mais qu'il est beaucoup plus facile de prendre des mesures modestes ou symboliques qui n'affectent pas leurs résultats financiers, des mesures " gagnant-gagnant " qui ne font pas de réelle différence "] et a mis en garde contre le fait d'" de prendre pour argent comptant les déclarations des entreprises à propos de leur politique de développement durable ". Nous connaissons un bon endroit où " le monde " pourrait commencer s'il voulait vraiment faire les choses correctement.
D'autre part, pour ceux qui considèrent la perte d'habitat comme un problème écologique crucial, en particulier avec une population mondiale croissante, l'empreinte massive de l'éolien et du solaire n'est pas un détail. C'est une question fondamentale et Greta Thunberg a raison de protester. À moins, bien sûr, que vous ne défendiez le point de vue purement " thunbergien " selon lequel, quelque part, il est possible de construire à l'infini des usines et des réseaux de distribution monstrueux qui détruisent l'écosystème sans jamais nuire... à un renne, à une coutume autochtone ou à un papillon, y compris lors de l'extraction des matières premières nécessaires à cette forme gaspillée de production d'électricité et lors de l'élimination de la grande quantité de panneaux et de pales hors d'usage à laquelle nous serons bientôt confrontés.
C'est donc tout naturellement que des universitaires de Yale nous expliquent que les panneaux solaires usagés représentent en fait une énorme opportunité économique dans la nouvelle " économie circulaire " plus efficace qui remplacera l'ancienne, préoccupée par les déchets comme l'efficacité, par une économie qui ne gaspille pas les choses, tandis que le Washington Post, dans un article défendant les actions de Thunberg, explique que :
" Les deux usines éoliennes en question sont construits sur des terres situées dans le centre de la Norvège, traditionnellement utilisées par le peuple Sami pour l'élevage de rennes, un animal très prisé qui leur fournit depuis longtemps de la nourriture, des vêtements et de la main-d'œuvre. Si les éoliennes soutiennent les ambitions écologiques de la Norvège en alimentant des milliers de foyers, elles le font à un prix que les activistes jugent trop élevé : en perturbant la vie quotidienne du peuple Sami et en effrayant les animaux dont ils dépendent pour leur subsistance ".
L'article ne dit pas s'il est acceptable de construire des usines éoliennes qui bouleversent en mal la vie quotidienne d'autres personnes ou effraient des animaux qui ne sont pas liés à des modes de vie traditionnels mais, juste à cette bonne vieille et ennuyeuse dame Nature que nous essayons de protéger.
En même temps que nous sommes " désagréables ", nous tenons à noter que l'" arrestation " théâtrale de Thunberg lors des manifestations nous apparaît comme une cooptation de la police dans la révolte des élites. Personne ne songeant à la punir, il faut pourtant maintenir l'illusion, auprès du grand public et des donateurs, que l' Establishment ne veut toujours pas l'écouter : d'où la mise en scène spectaculaire de son arrestation!.... Et c'est important parce que le problème n'est pas que les politiciens soient des réactionnaires à la solde du trust du pétrole ou d'une autre fantaisie progressiste de la fin du XIXe siècle, NON! Le problème, c'est que les solutions auxquelles Greta Thumberg et ses disciples croient sincèrement, ne fonctionnent tout simplement pas comme ils l'espèrent.
P.S. À contrario, pour être " agréables ", nous devrions vous rappeler que Thunberg a parfois fait preuve d'une certaine ouverture d'esprit à l'égard de l'énergie nucléaire. Quoi qu'elle fasse, elle ne s'embrouille pas comme beaucoup trop de politiciens et quelques militants, et nous apprécions sa clarté et sa cohérence, voire son bon sens.
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