Union européenne, transition énergétique : " Les sorciers, lorsqu'ils font de terrifiantes conneries, on accuse toujours l'apprenti. " *

  * Jacques Prévert, poète, 1900-1977

  Quelque soit le futur visage que prendra la transition énergétique, la seule certitude est que ce sera aux 447 millions d'européens, aux populations locales des pays terres d'exploitation de minerais et autres métaux, de payer les dégâts environnementaux, sanitaires et économiques. Quand à la survie du climat...

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Energie : comment l’Europe a bâti sa propre dépendance au gaz

Etienne Beeker


  La flambée actuelle des prix de l’énergie trouve son origine dans celle des prix du gaz, avec un choc d’une ampleur similaire à celle du choc pétrolier de 1973. Les raisons conjoncturelles ont été beaucoup commentées : reprise économique post-covid en Asie, préemption par la Chine de toutes les cargaisons de gaz naturel liquéfié pour pallier ses difficultés d’approvisionnement en charbon, stocks bas en Europe suite à un hiver 2020 particulièrement rude, absence de vent, arrêts techniques de diverses installations en Norvège, au Trinidad et au Pérou, et pour finir insuffisance de livraisons de Russie due à un manque de capacités ou à un jeu politique.

 


  La hausse du prix du gaz a touché brutalement les consommateurs de gaz, bien sûr, mais aussi d’électricité, dont les prix de gros ont suivi en flèche. En France, le problème prend une acuité particulière car le nucléaire apparaît comme une protection contre la hausse du prix des énergies fossiles et du CO2. La plupart des Etats ont réagi dans l’urgence avec comme premier souci de protéger les consommateurs par des baisses de taxes, un blocage des prix ou la distribution d’un chèque énergie pour les plus précaires, mesures qui s’apparentent à des subventions à la consommation d’énergie donc aux émissions de CO2. Cette crise rappelle que, dans l’énergie, le maintien des prix et de la sécurité d’approvisionnement l’emporte sur toutes les autres considérations, y compris celle du climat.
  La conjoncture ne doit pas masquer que la crise actuelle a des causes structurelles profondes qu’il s’agit de bien identifier si on ne veut pas qu’elle s’aggrave, ni se répète. L’organisation du secteur électrique européen s’est bâtie depuis trente ans autour de la création d’un grand marché puis du développement massif des énergies renouvelables (ENR) : on s’aperçoit aujourd’hui que c’était
rendre l’Europe dépendante du gaz et donc des humeurs de son principal fournisseur, Gazprom.
  Jusque vers 1990, l’organisation du secteur électrique reposait dans la plupart des pays d’Europe sur des monopoles, les plus à même de gérer des grosses infrastructures de réseau ou de production avec des centrales à charbon, hydrauliques ou nucléaires. La mise au point de centrales à gaz, plus performantes, moins intensives en capital et en personnel, la découverte de gisements de gaz en mer du Nord – déjà lui – et la volonté de Margaret Thatcher ont ouvert la voie à la libéralisation du secteur au Royaume-Uni après 1980.
  Cette libéralisation s’est étendue à l’ensemble des pays de l’UE par application de la doctrine communautaire : un grand marché de l’électricité devait s’accompagner d’une meilleure gestion, d’une résorption des surcapacités et donc d’une baisse des prix pour les consommateurs. Les producteurs mis en concurrence ont été tenus de proposer leur production sur les marchés et les consommateurs, industriels et domestiques via des fournisseurs, ont dû s’approvisionner sur le marché de gros et faire des offres tarifaires de détail adaptées à leurs clients, les tarifs régulés étant appelés à disparaître rapidement.
  En 2008, en pleine crise financière mais aussi pétrolière, le baril atteint 145 dollars, l’Europe réagit avec sa directive dite « 3 x 20 » qui fixe d’ambitieux objectifs de développement d’ ENR et d’efficacité énergétique, censés par une « relance keynésienne verte » la protéger contre les variations du prix des hydrocarbures et répondre à la question du réchauffement climatique. Cette politique est inspirée par l’Allemagne qui s’était déjà dotée en 2000 d’une loi sur les énergies renouvelables : celle-ci sera suivie d’une décision de sortir du nucléaire avant 2022 suite à l’accident de Fukushima, puis en 2018 de sortir du charbon avant 2038.
  Le marché ne permettant pas de couvrir leurs coûts d’investissement, l’éolien et le solaire photovoltaïque sont financièrement soutenus depuis près de vingt ans par des mécanismes sécurisant les revenus de leurs exploitants comme les tarifs d’achat. Ces mécanismes – qui constituent des entorses manifestes au marché – sont restés sans impact tant que les quantités d’ ENR étaient marginales. Ils se sont révélés profondément perturbateurs quand le développement des ENR est devenu massif.
  Le prix de gros de l’électricité est établi par le mécanisme du merit order : après que l’énergie des ENR est prise, sinon elle est perdue, il fait appel aux centrales de base, nucléaires en France, lignite puis charbon en Allemagne,  et enfin aux centrales au gaz : l’hydraulique restant insuffisant. Le prix de marché est fixé par le coût marginal de la dernière unité de production utilisée : en période de faible demande avec du vent et du soleil, le prix sera bas, dans le cas contraire le prix s’alignera sur celui du gaz. Après 2010, l’afflux massif d’ ENR a fait structurellement baisser les prix du marché de gros tout en les rendant plus volatils, avec une conséquence néfaste pour l’équilibre du système électrique : ces prix bas n’incitent pas au développement de moyens de production « pilotables », capables d’assurer la sécurité d’approvisionnement dans les périodes sans vent et sans soleil et de garantir la stabilité du système électrique. Pour répondre à cette difficulté, les gouvernements ont mis en place des « mécanismes de capacité », un terme générique qui désigne des mesures permettant de financer hors marché ce type de centrales. En raison du principe de subsidiarité qui laisse aux Etat membres l’autonomie complète dans le choix de leur mix électrique, chaque mécanisme est différent et surtout a été bâti sans coordination, alors même que dans un système interconnecté la sécurité d’approvisionnement est une sorte de bien public commun.
  En Allemagne, où le but affiché de l’Energiewende, récemment confirmé dans le contrat de coalition SPD-Verts-FDP, est de créer un système composé d’ ENR et de centrales au gaz, les fermetures de centrales nucléaires et au charbon s’enchaînent dans un mouvement qui s’étend à l’Europe. Les mécanismes de capacité, souvent conçus pour favoriser les centrales au gaz – un combustible doté d’une bonne image car brûlant sans pollution apparente –, s’avèrent inefficaces pour déclencher les investissements en quantité suffisante. De sur-capacitaire, le continent est devenu quasiment sous-capacitaire en production électrique, avec un coût marginal indexé de plus en plus souvent sur le prix du gaz et exposé à ses variations. Une note de France Stratégie publiée en janvier 2021 a évalué à 110 GW, sur 550 GW en 2020, la puissance pilotable qui devrait être retirée du réseau européen d’ici 2030-2035. De plus, les tarifs de vente ayant souvent été bloqués par les gouvernements, les consommateurs ne sont pas incités à réduire à réduire leur demande. Au passage, cela met en péril de nombreux fournisseurs , a moitié d’entre eux ont déjà fait faillite au Royaume-Uni, et un risque d’établissement d’oligopoles, ruinant la politique de libéralisation de l’aval du secteur. Tout cela laisse présager des pénuries, ce qui dans l’électricité se manifeste par des black-out. Ces tensions ne peuvent aller qu’en s’aggravant en raison de la nécessaire électrification de l’économie : RTE prévoit une augmentation de la consommation d'électricité de 35% en 2050 et du durcissement annoncé de la politique environnementale européenne.

Vers une révision de l’organisation du marché de l’électricité en Europe ?

  La transition énergétique est en situation d’échec. La promesse de prix bas pour les consommateurs n’a pas été tenue, comme vient de le reconnaître l’ ACER (Agence de coopération des régulateurs de l’énergie), pourtant une des chevilles ouvrières de la libéralisation du secteur. Le pouvoir d’achat des ménages s’en voit entamé, mais conséquence non moins importante, les industriels voient leur compétitivité menacée face à leurs concurrents opérant dans des oasis où l’énergie est à bas prix : Asie, Etats-Unis. Sur le plan du climat, l’Union européenne reste pour les trois quarts dépendante des énergies fossiles et si ses émissions de CO2 ont baissé, elle le doit surtout dû à sa désindustrialisation, tandis que de nouvelles dépendances sont apparues en matériaux stratégiques comme les terres rares, le lithium, le cobalt, le cuivre, etc.
  De nombreuses critiques ciblent l’application des règles de marché à un produit aussi complexe que l’électricité, qui répond à des lois physiques particulières – en particulier elle ne se stocke pas –, qui est vitale pour nos économies numériques et hyper-connectées, et qui requiert des investissements particulièrement importants. La précipitation coûte cher et les apprentis sorciers de la transition énergétique ont oublié que celle-ci doit s’inscrire dans le temps long. Une centrale dure plusieurs dizaines d’années, de même que le chauffage des logements ou des contrats d’approvisionnement en ressources et combustibles stratégiques. Les facteurs géopolitiques qui restent parmi les fondamentaux d’une politique énergétique et qu’on a feint d’ignorer réapparaissent immanquablement.
  Par un curieux retournement de l’Histoire, les Britanniques ont révisé leurs règles de marché en 2014 pour pouvoir développer du nucléaire, une énergie qu’ils jugent indispensables à l’atteinte de leurs objectifs climatiques. La Commission européenne s’y est d’abord opposée, puis a fait volte-face, ce qui n’a pas été suffisant pour empêcher le Brexit. Une lutte d’influence très forte a lieu en ce moment à Bruxelles sur la question de la « taxonomie », une classification des technologies « vertes » qui permet à celles-ci d’accéder à des financements privilégiés. Plusieurs pays, menés par la France, souhaitent que le nucléaire y soit intégré car décarboné, ce à quoi s’opposent d’autres pays menés par l’Allemagne, qui souhaitent que le gaz soit labellisé vert en tant qu’ « énergie de transition ». L’Espagne et la France ont demandé à la Commission européenne de revoir les règles de fonctionnement des marchés afin de décorréler les tarifs de l’électricité du prix du gaz, sans beaucoup de précisions sur la méthodologie qu’ils comptent employer. Les pays du nord de l’Europe, emmenés par l’Allemagne, s’opposent formellement à une révision des règles actuelles. La Commission européenne n’a pas pris parti et est restée silencieuse sur le fond.
  Une fois de plus, l’Europe est divisée sur un sujet pourtant stratégique qui l’avait unie à l’origine avec la création de la communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA). C’est bien in fine sur l’organisation actuelle du secteur électrique européen qu’il faut s’interroger. Si les règles de marché se sont révélées efficaces dans les échanges de court terme, il convient de leur adjoindre un mécanisme solide et stable, sécurisant les investissements de long terme. Ces derniers sont indispensables pour assurer la sécurité d’approvisionnement et apporter la flexibilité nécessaire au pilotage d’un système composé d’une proportion toujours plus grande d’énergie intermittente. Une réflexion de fond doit s’engager sans tarder en partant par exemple des solutions qui avaient été imprudemment écartées lors des débats des années 1990 : autorisation d’établir des contrats de long terme entre producteurs et consommateurs, mise en place d’un acheteur unique, etc. Il conviendra également de s’inspirer du très pragmatique modèle de nos voisins d’outre-Manche qui combine avec les « contrats pour différence » une planification centralisée pour déterminer les besoins à long terme du système électrique et des appels d’offres permettant de sélectionner les mieux-offrant pour y subvenir.

Haute-Marne, Hauts-Pays : au " royaume " de l' Andra, Ensemble pour un Territoire d'Avenir et de Projets (Etap), l'association lobbyiste de l'éolien

 L'association Ensemble pour un Territoire d'Avenir et de Projets (Etap) a dix ans d'existence. Pour fêter l'évènement, elle  a organisé des réjouissances à la salle polyvalente de la commune d' Echenay. L'animation était rythmée au son d'un orchestre de jazz.

Qui est ETAP?
  Pour celles et ceux qui l'ignoreraient encore, l' association n'a pour seul et unique but, ou objet, de faire la promotion de l'éolien : lobbying.
  "... mener des activités destinées à préparer le grand public aux enjeux de la transition énergétique, par des moyens permettant de contribuer au développement économique et culturel du territoire des Hauts-Pays... " ;
Pour mener à bien sa " mission ", elle est adossée au leader de la discipline en France : Engie Green ; cette entreprise fait partie du groupe Engie  : " ex-GDF Suez, ENGIE est le premier fournisseur de gaz naturel et d’électricité verte, ainsi que le troisième plus grand groupe mondial dans le secteur de l'énergie.

Le partenariat avec Engie green se traduit nécessairement pour ETAP par un apport financier 
  De quels montants parle-t-on? Aucune information à ce sujet ; l'association ayant fait le choix de ne pas publier ses derniers comptes, 2019 / 2020. Tout au plus, apprend-t-on qu'elle aurait un effectif de 1 à 2 salariés.

Ils étaient présents :

  • Bernard Laurent, le Responsable du Pôle Exploitation Maintenance d'Engie green en personne ; en quelque sorte, le " patron " de l'association ;
  • Damien Thériot, maire de Lezéville, conseiller départemental, 2021 et administrateur du Groupement d'intérêt public Haute-Marne (GIP)*, depuis décembre 2020, en remplacement de Bruno Sido ;
  • Gisèle Vautrot, présidente d' Etap ; conseillère municipale à Saudron, 2014-2026 ;  Communauté de communes du bassin de Joinville en Champagne (CCBJC) ;
  En 2018, l'association ferme le site d' Epizon, 2010-2018, pour s'installer à Germisay.
  À noter que Rachel Thériot est la coordinatrice des projets : un lien avec Damien Thériot?

 

Ah, la belle fête éolienne... Au micro, Damien Thériot, à sa gauche, en noir, Gisèle Vautrot et à sa droite, en chemise, Bernard Laurent. Et tous ces enfants heureux de vivre à l'ombre des machines...  Source

   * " fonds d’aide à l’investissement dédié au développement économique et à l’aménagement du territoire en Haute-Marne.
 Son action s’inscrit dans le cadre de l’accompagnement du laboratoire de recherche souterrain de l’ ANDRA sur la gestion des déchets radioactifs de haute activité et à vie longue conformément aux dispositions de l’article L.542-11 du code de l’environnement.
  Doté de moyens importants avec désormais près de 29 millions d’euros de recettes par an, le GIP Haute-Marne finance le développement des PME, l’innovation industrielle, le renforcement des compétences, le déploiement des infrastructures et des équipements de service à la population.
  Le GIP Haute-Marne apporte une attention renforcée aux projets des territoires les plus proches des installations de l’ ANDRA situées à Bure-Saudron. Il a développé des partenariats actifs avec les pouvoirs publics, les acteurs économiques et les industriels de la filière nucléaire. Ses missions :
  • Gérer des équipements ou de financer des actions et des équipements ayant vocation à favoriser et à faciliter l'installation et l'exploitation du laboratoire ou du centre de stockage ;
  • Mener, dans les limites de son département, particulièrement dans la zone de proximité du laboratoire souterrain ou du centre de stockage dont le périmètre est défini par décret pris après consultation des conseils départementaux concernés, des actions d'aménagement du territoire et de développement du tissu industriel et économique ;
  • Soutenir des actions de formation ainsi que des actions en faveur du développement, de la valorisation et de la diffusion de connaissances scientifiques et technologiques... "
Source
 
  Comme les nombreuses activités de l'association qui sont réalisées tout au long de l'année, cette fête au " dieu " païen éolien n'aurait pas été la fête du vent sans la participation des enfants, cible privilégiée, avec leurs parents, de la propagande ; l'association se faisant un devoir de les endoctriner sensibiliser à la transition énergétique...
 
 
 Comment ça marche une éolienne? quoi de mieux que d'en fabriquer une pour mieux comprendre! Source
 
  Elections départementales : programme du duo d'élus Fabienne Schollhammer et Damien Thériot. Source
 



Saudron
  La commune accueille l'Espace technologique construit par l' Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (ANDRA), pour informer le public.

 

Espace technologique de l' ANDRA

  Pendant ce temps là, la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) qui soutient le développement éolien aurait dénombré en visite " éolienne " sur des sites, novembre, 3 milans royaux morts du côté de Chaumont ; ces 3 là venant s'ajouter à celui découvert en octobre et plus...tous les cadavres qui ne sont pas trouvés pour cause de non visite, d'enlèvements par des prédateurs, etc. 
  Puisqu'on vous dit qu'avec l'éolien, c'est toujours la fête!
 
jhm 2021 11 29
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ÉTATS-UNIS D' AMÉRIQUE, CLIMAT : ONCLE SAM DOIT-IL SUIVRE L'EXEMPLE EUROPÉEN POUR UNE ÉLECTRICITÉ DÉCARBONÉE

  " L'exemple est le plus grand de tous les séducteurs. "
   Jean-François Collin d' Harleville, I755-I806, écrivain et Académicien, I803.
  À bon entendeur...

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Les défaillances des éoliennes à l'origine de la crise énergétique en Europe sont un avertissement pour l'Amérique

Darragh Roche
2021 10 27

 La Maison-Blanche promet une politique climatique " historique " malgré l'opposition du sénateur Manchin....
   La crise énergétique actuelle en Europe a montré comment les nations éprouveront des " douleurs de croissance " en passant à des sources d'énergie renouvelables, notamment l'énergie éolienne, selon les experts qui ont parlé à Newsweek.
  La situation outre-Atlantique pourrait constituer un avertissement pour les États-Unis, le président Joe Biden s'étant fixé pour objectif de décarboniser le réseau électrique national d'ici 2035 et l'ensemble de l'économie américaine d'ici 2050.
  La décarbonisation du réseau électrique impliquera une transition vers des sources d'énergie renouvelables telles que l'énergie éolienne et solaire, qui peuvent être moins fiables que les combustibles fossiles traditionnels. L'expérience récente de l'Europe en matière d'éoliennes pourrait être instructive pour les États-Unis.
  Les ministres de l'énergie et des transports des 27 pays de l'Union européenne (UE) se sont réunis pour une réunion d'urgence à Luxembourg mardi, dans un contexte de hausse des coûts du carburant sur le continent.
  La crise est survenue dans un contexte de réduction de 20 % de la production dans le secteur de l'énergie éolienne et de hausse des prix du pétrole et du gaz, comme le rapporte Forbes.
  Les chiffres de la Commission européenne montrent que le mix énergétique de l'UE comprenait 36 % de produits pétroliers, 22 % de gaz naturel et 15 % d'énergies renouvelables en 2019.
  Mardi, les ministres de l'énergie de l'UE étaient divisés sur la meilleure approche à adopter pour résoudre le problème. La majorité d'entre eux ont toutefois rejeté l'appel du gouvernement espagnol à des " solutions extraordinaires " en faveur de mesures plus modestes, telles qu'une aide financière directe aux consommateurs, des aides d'État et des réductions d'impôts.
  La plupart des gouvernements de l'UE estiment que la crise est temporaire et qu'elle est due à la forte demande mondiale de gaz et de pétrole.
  " Je ne pense pas que nous devions placer des attentes trop élevées dans les mesures prises au niveau de l'UE, car nous ne pouvons pas influencer les prix mondiaux du charbon, du gaz et du pétrole ", a déclaré Andreas Feicht, vice-ministre allemand de l'économie, lors de la réunion.
  " Nous ne pensons pas qu'il faille prendre des mesures trop hâtives, qui conduiraient en fait à une hausse des prix à plus long terme ou qui pourraient compromettre nos objectifs climatiques ", a ajouté M. Feicht.
  Les experts qui se sont entretenus avec Newsweek ont déclaré que les problèmes de l'Europe en matière d'énergie renouvelable montrent les défis qui attendent les pays qui s'éloignent des
combustibles fossiles.

Des obstacles sur la route
  Daniel Esty est professeur à la Yale Law School et rédacteur en chef de A Better Planet : 40 Big Ideas for a Sustainable Future. Il a également été négociateur américain sur le changement climatique de 1989 à 1993. Il a déclaré à Newsweek que les gouvernements devront faire des plans.
  " La crise énergétique actuelle de l'Europe démontre clairement qu'il y aura des obstacles sur la route vers une décarbonisation profonde et un avenir énergétique propre ", a déclaré M. Esty.
  " La pénurie d'électricité d'origine éolienne observée ces derniers mois met en évidence certains des défis auxquels toutes les nations seront confrontées lorsqu'elles augmenteront leur dépendance à l'égard de la production d'énergie renouvelable. "
  Esty a ajouté que " tout le monde a besoin d'un portefeuille de ressources énergétiques propres afin d'être préparé à des conditions inhabituelles qui font que certaines sources d'énergie sont hors service à un moment donné. "
  " La crise actuelle démontre que les marchés n'optimisent pas toujours le besoin de diversité de l'offre et de résilience, de sorte qu'un certain degré de planification énergétique de la part des gouvernements sera également nécessaire ", a-t-il ajouté.

Les sources les moins fiables

   Philip Walsh est professeur d'entrepreneuriat et de stratégie à la Ted Rogers School of Management de l'Université Ryerson et chercheur principal au Center for Urban Energy de l'université. Il est également co-auteur de Corporate Responsibility and Sustainable Development.
  " Faire correspondre l'offre et la demande d'électricité est déjà assez complexe, et avec les politiques d'énergie propre favorisant l'intégration des énergies renouvelables, comme l'éolien et le solaire, cela a conduit à une plus grande complexité pour les opérateurs de systèmes électriques ", a déclaré Walsh à Newsweek.
  " Ils doivent compter sur un approvisionnement en électricité de base sans émissions, comme celui du nucléaire, et, dans une certaine mesure, l'énergie hydroélectrique sans émissions, avec ses grands réservoirs de stockage, sert également à fournir des quantités fiables d'électricité. "
  M. Walsh a déclaré que, traditionnellement, les autres sources d'énergie fiable étaient " associées à la combustion de combustibles fossiles tels que le charbon, le pétrole et le gaz naturel. "
  " Et dans une certaine mesure, ceux-ci fournissaient à la fois un approvisionnement de base en électricité, mais aussi tout besoin de puissance de pointe du marché. Cependant, la combustion de combustibles fossiles entraîne des émissions de carbone qui contribuent au changement climatique. "
  " Les énergies renouvelables telles que l'éolien et le solaire sont intermittentes, soumises aux conditions dominantes de vent et de soleil qui peuvent fluctuer fortement au cours de la journée. Elles constituent la source la moins fiable lorsqu'il s'agit de répondre à la demande d'électricité ", poursuit M. Walsh.
  " Par conséquent, les gestionnaires de réseaux électriques, qui sont plus de 40 en Europe, doivent tenter de prévoir et de satisfaire la demande tout en tenant compte de la combinaison d'approvisionnement en électricité dont ils disposent. "

Des difficultés croissantes
  M. Walsh a expliqué à Newsweek qu'étant donné que l'Europe s'appuie de plus en plus sur l'énergie éolienne, les pénuries inattendues signifient que les opérateurs de systèmes électriques européens " sont obligés de remplacer l'énergie éolienne manquante par de l'électricité à laquelle on peut accéder rapidement en faisant monter en puissance des centrales électriques au gaz naturel, au pétrole ou au charbon, mais à un coût, généralement plus élevé que le coût moyen de l'électricité. "
  " Ce à quoi l'Europe est confrontée, ce sont les douleurs croissantes associées à l'intégration croissante des énergies renouvelables, en particulier les projets éoliens offshore à grande échelle qui continueront probablement à être la solution d'énergie renouvelable pour l'Europe, dans un système existant composé de nombreux opérateurs de système ayant accès à une variété de sources de production d'électricité, avec des limites d'approvisionnement pour chaque source, et produisant de l'électricité à une variété de coûts ", a déclaré Walsh à Newsweek.
  " Un système de transmission d'électricité plus étroitement intégré en Europe est nécessaire, mais il faudra peut-être attendre quelques années avant qu'il ne devienne réalité ", a-t-il ajouté.
  " Il ne fait aucun doute que le passage aux énergies renouvelables pour remplacer la production d'électricité à partir de combustibles fossiles augmentera le coût de l'électricité pour les consommateurs. Mais il existe des coûts indirects liés à l'impact des émissions de gaz à effet de serre sur le changement climatique. Essayer de faire une comparaison directe reste un défi. "

Une erreur géopolitique
  Ralph Schoellhammer, professeur adjoint de relations internationales à l'Université privée Webster de Vienne, en Autriche, a déclaré à Newsweek que l'Europe n'avait pas réussi à résoudre les problèmes majeurs découlant de la transition énergétique.
  " L'actuelle transformation énergétique en Europe est probablement la plus grande erreur géopolitique depuis la Seconde Guerre mondiale, la dernière où des idéologies malavisées ont plongé des millions de personnes dans ce que l'on peut à juste titre appeler la période la plus sombre de l'histoire de l'humanité ", a déclaré Schoellhammer.
  M. Schoellhammer a souligné que la politique de l'UE avait une incidence sur les facteurs internationaux liés au coût des carburants.
  " Une énergie plus chère affectera le potentiel de développement de milliards de personnes dans le monde, et en particulier en Afrique. Le refus des Européens de mettre à disposition une énergie bon marché entraînera des mouvements migratoires massifs à l'avenir ", a-t-il déclaré.
  " Si les gens ne disposent pas de l'énergie nécessaire pour maximiser la production agricole et augmenter le niveau de vie, ils commenceront à migrer, la destination la plus probable étant l'Europe ".
  " Des idées telles que la mise en œuvre d'un mécanisme d'ajustement aux frontières pour le carbone - essentiellement un tarif sur les importations de biens à forte intensité de carbone en provenance de pays qui ne respectent pas les normes écologiques de l'UE - continueront à aggraver la situation économique et sociale de l'Afrique, un continent qui devrait doubler sa population de 1,3 milliard d'habitants d'ici 2050 ", a-t-il poursuivi.
  M. Schoellhammer a déclaré à Newsweek que la décision de pays européens comme la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni et la Norvège de mettre fin au financement public de certains projets de combustibles fossiles en dehors de l'Europe " va exacerber la situation. "
  " Tout cela fait grimper les prix mondiaux de l'énergie tout en rendant le monde plus pauvre : Le charbon de Rotterdam a augmenté de 231 % et le gaz européen de 339 %. Des industries entières, notamment dans le raffinage des métaux et la production d'acier, doivent réduire leur production, tandis que des autocraties comme la Russie sont renforcées par des prix de plus de 80 dollars le baril ", a déclaré M. Schoellhammer.

Pas un sprint

  M. Schoellhammer a déclaré à Newsweek qu'il était d'accord avec la transition vers les sources d'énergie renouvelables, mais que l'Europe adoptait la mauvaise approche.
  " Ce problème doit être abordé avec un esprit de marathon et non avec l'attitude d'un sprinter ", a-t-il déclaré. " Les conséquences les plus négatives du changement climatique n'apparaîtront pas du jour au lendemain comme dans le film Le jour d'après, mais progressivement, donnant ainsi aux décideurs politiques tout le temps nécessaire pour atténuer les conséquences négatives de la transformation énergétique souhaitée. "
  " Mais pour ce faire, le sujet doit être abordé de manière factuelle et scientifique, et non pas de manière idéologique et avec ce qui revient à des astuces comptables bon marché dans le calcul de la production d'énergie ", a déclaré Schoellhammer.
  Schoellhammer a déclaré que les chiffres officiels montrent que l'on s'attend à ce que les éoliennes britanniques " ne produisent pas moins de 10 % de leur production potentielle d'électricité pendant plus de sept jours par an ".
  " En 2021, cependant, cela a déjà été 65 jours jusqu'à présent ", a-t-il déclaré.
  " En plus du risque de futures pannes d'énergie dues à des estimations trop optimistes concernant la fiabilité des énergies vertes, l'Europe a entièrement négligé le développement de la fracturation hydraulique - Fracking - et les investissements dans l'énergie nucléaire, qui auraient pu avoir un impact positif sur les émissions de gaz à effet de serre ", a déclaré Schoellhammer.
  Newsweek a demandé un commentaire au ministère américain de l'Énergie.

 Wind Turbines Pictured in The Netherlands

 Des éoliennes sont visibles sur la ligne côtière de l' Ijsselmeer [lac le plus important des Pays-Bas avec I II00km2] le 20 juin 202I près de Lelystad, au Royaume des Pays-Bas. La transition vers les énergies renouvelables a posé des défis à l'UE. Thierry Monasse/Getty Images

Allemagne, la fin du nucléaire : l'euthanasie du pays et, de l' Union européenne?

  Les choix drastiques en matière de production d'électricité du pays maitre de l' Union européenne, annoncent des avis de tempête dans ses pays satellites. Attention Français, mettons nos ceintures et nos bretelles, cela va secouer dur, en matière de pouvoir d'achat et de qualité du service...
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" Un lent désastre se prépare alors que l'Allemagne s'apprête à fermer 8,5 GW de capacité nucléaire pilotable "

P Gosselin
201 11 28

  Sur Facebook, le Danois Peter Bardland  présente un graphique et un commentaire sur l'abandon rapide de l'énergie nucléaire en Allemagne.
  D'ici à la fin de 2022, le gouvernement aura fermé six autres centrales nucléaires, d'une capacité totale pilotable de 8,54 gigawatts !

 


Carte by Peter Bardland

  Hier, nous avons commenté, voir ci-dessous, que l'Allemagne va en fait fermer toutes les sources d'énergie pilotables ; ce qui est admettons-le pour le moins ironique quand on sait que celles-ci ont empêché le pays de tomber dans le noir en 2021 lorsque les EnRI, éolien et solaire, étaient aux abonnés absents, loin des résultats escomptés.

"Un désastre qui se joue... " assez dingue ". écrit Bardland :
   Dans un peu plus d'un mois, l'Allemagne fermera 3 de ses plus récentes et meilleures centrales nucléaires. Ainsi, plus de 4.050 MW  de puissance pilotable disparaîtront du réseau électrique du nord de l'Europe.
   La sécurité de l'approvisionnement sera encore plus menacée et le fait de choisir de le faire au milieu de l'hiver est assez... inimaginable.
   Non seulement l'arrêt de ces 4.050 MW d'énergie nucléaire entraîneront davantage d'émissions de CO2, mais ils causeront aussi beaucoup plus de pollution due à la combustion de la biomasse et des combustibles fossiles.
   Quiconque a suivi, même de loin, le débat politique sur l'énergie et le climat au cours des 10 à 20 dernières années peut constater que l'Allemagne, le Danemark et d'autres " pays fans d'écologie " agissent vigoureusement à l'encontre de ce que la logique et la science imposent.
   Nous assistons à un lent désastre avec les Verts dans le rôle principal du " méchant illuminé ", bien décidé à anéantir la vie et la prospérité.
   PS : achetez des vêtements chauds, de la nourriture, de l'eau et des bougies, pour l'hiver à venir.
"

  Au-delà de la folie d'arrêter une production d'électricité pilotable et peu émettrice de CO2, notons que le ministre allemand de la santé Jens Spahn a déclaré qu'il était favorable à un verrouillage complet d'un an des Allemands non vaccinés. Décidément, l' Allemagne part à vau-l'eau...

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Les accalmies météorologiques : l'Allemagne est obligée de brûler 20% de charbon en plus, la source d'énergie qui doit être éliminée progressivement


P. Gosselin

2021 11 27

  La source d'énergie que l'Allemagne s'apprête à fermer, a sauvé le pays de pannes d'électricité généralisées en 2021.
  Blackout News rapporte que la plus grande partie de l'électricité allemande est produite par le charbon et le nucléaire. En 2021, en raison de conditions météorologiques défavorables, la production d'énergie éolienne et solaire s'est effondrée par rapport à 2020. 

" Le mix énergétique allemand est de plus en plus sale "
  Les chiffres ont été compilés par l' Arbeitsgemeinschaft Energiebilanzen, groupe de travail pour les budgets énergétiques, et sont basés sur les 9 premiers mois de l'année. Par rapport à 2020, ceux-ci ont connu une augmentation de 3,3 % de la consommation d'énergie primaire - principalement due à la reprise économique.

20 % d'énergie au charbon en plus au cours des neuf premiers mois de 2021
  Mais ce qui a surpris les experts, rapporte Blackout News, ce sont les sources d'énergie concernées : " Ici, la plus forte augmentation en termes absolus s'observe dans les centrales à charbon qui émettent le plus de CO2. Au cours des trois premiers trimestres de l'année en cours, la consommation de LIGNITE a augmenté de 20 % par rapport à l'année précédente. La production d'électricité et de chaleur à partir de la LIGNITE a augmenté de 28%. "

Le vent et le soleil font défaut, malgré l'augmentation des capacités de production

  Selon Blackout News : " Le groupe de travail attribue cette forte consommation supplémentaire de charbon pour la production d'énergie par rapport à la même période de l'année dernière aux conditions météorologiques défavorables aux énergies renouvelables. Les centrales éoliennes et solaires ont livré nettement moins d'électricité par rapport à la même période de l'année dernière, malgré une capacité d'installation plus élevée."
  Les résultats de 2021 soulignent une fois de plus le manque de fiabilité des énergies vertes telles que le vent et le soleil en tant que source d'énergie stable, et rappellent que le projet de l'Allemagne de fermer ses dernières centrales à charbon et nucléaires sera bien plus délicat que le gouvernement semble le croire.

La production des énergies renouvelables a chuté de 16,1 %
  " Par rapport à la consommation totale d'énergie, la part des énergies renouvelables a diminué au total de 16,1 % par rapport à l'année précédente", écrit Blackout News. "La production d'électricité par les centrales éoliennes a fortement diminué, de 18 % pour les centrales terrestres et de 14 % pour les centrales offshore. "
  L'énergie solaire a fait encore pire, produisant deux fois moins que l'année précédente.
  Pour compenser l'absence d'énergie éolienne et solaire, les centrales à charbon et nucléaires ont dû prendre le relais. Or, ce sont les deux sources d'énergie conventionnelles et pilotables que le gouvernement entend supprimer complètement :  

  • le charbon en 2038 [ramené depuis à 2030 par la nouvelle coalition au pouvoir ; bonne nouvelle pour le climat et les populations
  • le nucléaire d'ici 2024 [mauvaise nouvelle pour le climat et les populations]
  Un certain nombre d'experts en énergie préviennent qu'il s'agit là d'une recette pour un désastre du réseau électrique, d'autant plus que le gouvernement allemand s'efforce de mettre davantage de voitures électriques sur les routes.


Pannes d'électricité imminentes
  Blackout News prévient : " Mais si le gouvernement s'en tient à son plan de fermeture des centrales à charbon comme prévu, ce n'est qu'une question de temps avant que l'approvisionnement ne s'effondre. Par conséquent, préparez-vous à temps à une panne d'électricité prolongée."

Haute-Marne : la création d'une Agence du tourisme

  Ainsi, les élus départementaux, associés à la ville de Chaumont, s'inquiètent de la mauvaise place du territoire, 85e, au classement national des destinations touristiques. Pour eux, c'est le signe d'une trop faible attractivité du " Pays de l'eau ". Et qu'il est temps de " redorer le blason de la Haute-Marne et de regagner des places dans ce classement ". Que voilà des représentants du peuple bien pessimistes. Car tout Haut-Marnaise et Haut-Marnais a pu constater que le pays, au contraire, attirait plus que jamais. Il n'y a qu'à voir à quelle vitesse poussent les éoliennes des " cueilleurs-chasseurs de subventions publiques " du vent pour se convaincre que la Haute-Marne est attractive et qu'elle mérite que l'on s'y installe durablement. Vous en doutez? La preuve :

 jhm 2021 09 30

 


   Cherchez pas, il n'y a pas meilleure carte de visite!
   On peut s'étonner toutefois que ces mêmes élus semblent ignorer toute de cette positive activité, vu que la majorité d'entre eux encouragent et soutiennent les nouveaux arrivants du lobby éolien.
  On a les élus qu'on mérite, dit-on...
   " L'intelligence, c'est le seul outil qui permet à l'homme de mesurer l'étendue de son malheur."😂
  Pierre Desproges, 1939-1988


jhm 2021 11 28

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Paris pendant la Terreur, rapports des agents secrets du Ministère de l' Intérieur, épisode VIII

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et ne pas se laisser séduire à quelques marques de patriotisme que les généraux donnent : ce n'est souvent que pour mieux cacher leurs trahisons, et gagner la confiance de la Nation, et pour mieux nous tromper, comme a fait l'infâme Dumouriez, Custine et les autres. Le peuple dit qu'il ne faut pas les perdre de vue un instant, toujours les surveiller.
   Il faut encore, dit le peuple, que la Convention nationale montre et déploie son énergie ordinaire, et qu'elle prenne sa massue pour écraser les conspirateurs, et qu'elle commence dans son sein, car, dit le peuple, il y a encore bien des mâtins [personne qui agace par son espièglerie ; Larousse] qui cherchent à entraver la machine et qui l'empêchent d'aller ; il y a des individus qui ont intérêt de perpétuer la guerre parce qu'ils y trouvent leur compte.
  Plusieurs particuliers disaient qu'il était défendu de parler de la seconde réquisition171 sous peine de punition.
  Plusieurs garçons boulangers se plaignent qu'il y a plusieurs mois qu'ils sont sans place et point occupés, que plusieurs ont été renvoyés des armées parce qu'il y en avait trop.
  Le peuple se plaint qu'il y a une grande quantité de jeunes volontaires de la première réquisition même, qui reviennent à Paris avec leur congé absolu, sur maladie.
   Le peuple a toujours les vertus de Marat présentes devant les yeux. Ce législateur était vertueux, dit le peuple, puisqu'il est mort pauvre ; il n'a point dilapidé la Nation.
  Les malveillants répandent le bruit que la Vendée se renouvelle parce que l'on guillotine trop de monde. Le peuple n'est point de cet avis puisqu'il dit que Paris n'est point à la hauteur de plusieurs départements.
  L'on désirerait que les prisonniers détenus dans les maisons d'arrêt soient interrogés si ce n'est dans les vingt-quatre heures, comme la loi le porte, au moins dans les huit jours. L'on observe qu'il y en a à la mairie qui y sont depuis plus de deux mois, qui n'ont point été entendus.
  Les subsistances sont toujours à l'ordre du jour ; il n'y a toujours que le riche qui ne manque de rien ; l'indigent manque de tout, ce qui rend le peuple très mécontent, et le manifeste tous les jours dans ses plaintes. Tout est hors de prix, la plus petite marchandise a renchéri des trois quarts. L'ouvrier père de famille ne peut plus vivre, il se prive de tout ; plus de cinquante honnêtes citoyens disaient ce soir, et disent tous les jours, que voilà un temps infini qu'ils ne mangent que du pain, eux et leurs familles, faute de pouvoir acheter autre chose, vu la cherté où sont toutes les denrées et le peu d'occupation qu'ils ont ; les maîtres chez lesquels ils sont diminuent leurs journées mais non leur travail.
  Les femmes se plaignent qu'elles ne peuvent point avoir de sucre, et que souvent elles en ont besoin pour différentes circonstances ; elles ne peuvent avoir que de la cassonade [sucre impur de canne ou de betterave, en morceaux ou en poudre, appelé aussi, en raison de sa couleur, sucre roux] noire et sale, capable d'empoisonner plutôt que de faire du bien. Ces mêmes femmes observent que quantité de muscadines [féminin de muscadin : désigne la jeunesse dorée] prennent du café avec du sucre très blanc, mais qu'elles sont protégées de leurs sections et des épiciers.
  Les œufs se vendent dix sous la pièce.

Rapport de Rolin, W 191
  On assure que la Grand Seigneur est entré dans la coatition172, d'après les pressantes sollicitations que lui a faites la grande Cateau de Russie [Sophie Frédérique Augusta d' Anhalt-Zerbst, Catherine II de Russie, 1729-1796 ;"... Pour lutter contre « l’hydre jacobine », Catherine signe le 8 février 1793 un oukase qui met un terme aux relations entre les deux pays. Les résidents français en Russie doivent jurer « devant Dieu Tout-Puissant et sur son Saint Évangile, que n’ayant jamais adhéré de fait ni de volonté aux principes impies et séditieux introduits et professés maintenant en France, [ils regardent] le gouvernement qui s’y est établi comme une usurpation et une violation de toutes les lois, et la mort du Roi Très-Chrétien Louis XVI comme un acte de scélératesse abominable et de trahison infâme ». Durant cette même année, alors que la Terreur s’établit en France, Catherine II tente d’endiguer les idées révolutionnaires en Russie comme en Pologne et offre son soutien aux princes émigrés, accueillant notamment le comte d’Artois, frère du défunt Louis XVI... " ; source] ; qu'aussitôt les ordres ont été donnés pour que les Français aient à quitter la cocarde tricolore et sortir de son territoire sous un temps spécifié par son ordonnance.


Source

On s'est beaucoup occupé, dans différents groupes, du citoyen Santerre173. On trouve singulier qu'il ait eu le talent de retirer son épingle hors du jeu avec tant de tranquillité. Beaucoup de citoyens ne paraissent point être ses apologistes, à beaucoup près ; on disait qu'il s'était bien montré pendant toute la Révolution, mais qu'il était intimement lié avec d' Orléans, que d' Orléans était continuellement chez lui, qu'il y dînait souvent, et qu'il n'est point étonnant qu'il se soit bien montré puisqu'il favorisait le parti de ce traître, dont l'intention perfide était de monter sur le trône. De plus, on ajouta que Santerre avait eu soin de prendre les meilleurs chevaux qu'il avait pu trouver lorsqu'il partit pour la Vendée. On assure, disait-on, qu'à une petite affaire qui s'est passée après celle de Saumur174, dans laquelle Santerre n'est entré pour rien, que Santerre s'est sauvé avec tant de précipitation que des cavaliers qui furent envoyés après lui ne purent jamais l'atteindre, au point que les troupes à cheval devaient demander à être aussi bien montées que leur général.
   Il semble que l'on craigne quelques troubles, chacun a l'air de se questionner. J'entendais au Palais-Egalité plusieurs citoyennes qui s'entretenaient à ce sujet, et qui disaient que l'on s'en entretenait dans leurs assemblées fraternelles.
   On attend, d'une part, avec impatience, le nouveau maximum175 qui doit, dit-on, sortir sous peu de jours, et, d'une part, des citoyens ont l'air de craindre que cela ne rende encore les denrées de première nécessité plus rares.
   On se plaint toujours de la malpropreté des rues de Paris. On assure que, si cela continue, il y aura au printemps des maladies épidémiques causées par le mauvais air.
   On accuse les commissaires des comités de police d'avoir de la partialité pour leurs amis, dans la distribution des cartes pour le bois, le charbon, le savon, etc., à qui ils en donnent à volonté, ce qui est contraire à la loi.
   On assure que le Club central séant à l' Évêché s'occupe de réunir toutes les sociétés dites fraternelles des sections176, dans leur société, ce qui paraît être désiré et approuvé de beaucoup de citoyens, excepté des citoyennes, qui s'imaginent qu'elles n'auront plus la voix délibérative.

Rapport de Siret177, W 191
   Observations sur les effets fâcheux, en particulier sous le point de vue des subsistances, de la prohibition des échanges commerciaux entre Paris et les communes voisines.

25 Pluviôse an II - 13 février 1794


Rapport de Bacon, W 191
  L'assemblée générale de la section de Guillaume-Tell [n° 12 ; elle se nomma successivement " section de la Place Louis XIV ", jusqu’en décembre 1792, puis " section du Mail " ou " section des Petits-Pères ", jusqu'en décembre 1793 ; son secteur correspondait au quartier Notre-Dame des Victoires actuel ; il devient par arrêté préfectoral du 10 mai 1811, le quartier du Mail, 3e arrondissement de Paris. Les réunions se déroulaient dans l’église des Petits-Pères] était assez nombreuse. On s'est occupé des certificats de civisme ; on a lu différents arrêtés de la Commune et du Département, pour lesquels on a employé beaucoup de temps. J'ai trouvé que les intrigants dominaient aujourd'hui.

Emblème de la section de Guillaume-Tell

  L'assemblée de la section du Contrat-Social [n°11 ; elle se nomma tout d'abord " section des Postes ", jusqu'en août 1792, pour prendre son nom définitif de " section du Contrat-Social ", en référence à l'un des ouvrages de Jean-Jacques Rousseau, qui logea longtemps dans ce quartier. Le secteur couvrait le quartier des Halles, autour de l' église Saint-Eustache ; suite à l'arrêté préfectoral du 10 mai 1811, devient le quartier Saint-Eustache, 3e arrondissement de Paris] était extrêmement nombreuse, et beaucoup de femmes aux tribunes. Un membre du comité révolutionnaire a annoncé qu'il avait fait arrêter une fameuse intrigante, très connue, de laquelle on aurait de grands renseignements utiles à la chose publique. Ce membre a crié : Vive la République! et tous les citoyens, en applaudissant, criaient : Vive la République! On a lu des arrêtés de la Commune, et je me suis aperçu que la section avait le plus grand respect pour les autorités constituées. On a aussi dénoncé les officiers de la seconde compagnie. Grand bruit, grand mouvement! Un membre alors s'est écrié : " Comment? il se fait ici du bruit parce qu'on veut tâter le pouls de très près à nos officiers? Où en serions-nous, si nous ne pouvions examiner de très près la conduite de ceux qui nous commandent? " Vifs applaudissements. Le tout renvoyé au comité militaire. Cette section est vraiment révolutionnaire.
  L'assemblée générale de la section Révolutionnaire178 était très nombreuse. On a lu des arrêtés de la Commune et du Département. On a fait une quête républicaine pour payer les frais des dépenses faites en l'honneur de Marat [mort le 13 juillet 1793, 25 Messidor An I], applaudissements et Vive la République ; tous les citoyens se sont portés au bureau pour donner leur contingent, et c'est à qui arriverait le premier. Il a été arrêté que toute l'assemblée en masse se rendrait décadi prochain au temple de la Raison, pour assister à la fête qui sera donnée en l'honneur de la destruction de la tyrannie. Vifs applaudissements ; l'esprit public excellent.
  L'assemblée générale de la section de Marat [n°41 ; "... Située au cœur des vieux quartiers de la rive gauche, la section du Théâtre-Français, qui avait été formée par la réunion d'une partie des deux districts des Cordeliers et de Saint-André-des-Arts [...] certes il ne s'agit pas de n'importe quelle section. La section du Théâtre-Français — qui avait pris le nom de Marseille en l'honneur des fédérés marseillais hébergés aux Cordeliers quelques jours avant le 10 août, puis celui de Marat après l'assassinat de l'Ami du peuple en juillet 1793 — comprenait l'ancien district des Cordeliers, celui-là même où Danton, Desmoulins et Marat étaient entrés dans l'histoire révolutionnaire. Un étonnant concours de circonstances avait fait de ce quartier un des pôles de la vie politique parisienne, un des foyers les plus ardents de la révolution démocratique, qui se signale par des prises de position qui font date et se trouve au premier rang dans les mouvements révolutionnaires. C'est tout d'abord l'influence des démocrates énergiques qui habitent la section, parmi lesquels on trouve quelques-uns des futurs députés de la Montagne. Les électeurs de 1790 à 1792 ont nom Billaud-Varenne, Boucher Saint-Sauveur, Danton, Desmoulins, Fabre d'Églantine, Fréron, Marat, Sergent, Robert... " ; par arrêté préfectoral du 10 mai 1811, le quartier de l'École-de-Médecine, 11e arrondissement ; source] était si nombreuse que le local des séances ne pouvait suffire. Un membre a annoncé qu'on avait trouvé des lettres très importantes des émigrés, et des trésors dans des caves. On a lu des arrêtés de la Commune, et on a parlé longtemps du salpêtre. Quatre chaudières établies aux Cordeliers, pour cet objet, vont nuit et jour ; et on a dit que la section fournirait beaucoup de salpêtre. On a crié, braillé, pendant longtemps ; mais l'esprit public est bon.



Section Marat : Certificat de Résidence, 1793. Source

  L'assemblée générale de la section de Beaurepaire était très nombreuse, et beaucoup de femmes. On a lu des arrêtés de la Commune. On a arrêté que décadi prochain la section, qui dorénavant s’appellerait Chalier179, ferait l'inauguration de ce martyr de la Liberté. Malgré les observations de Chaumette180, la section portera le nom de Chalier parce que la Commune n'a pas le droit d'empêcher de prendre un tel nom. Derrière moi on lançait des diatribes et des sarcasmes contre Chaumette, et contre la Commune. Je n'en parle pas, car c'est l'horreur. Un membre de la commission du salpêtre a annoncé qu'on faisait 400 livres de salpêtre par jour ; qu'il y avait déjà 500 tonneaux de prêts pour cette opération. Alors le président s'est écrié : " C'est ainsi, citoyens, que nous répondrons à ceux qui traitent la section d'aristocrate. " Cependant il y a bien des intrigants. J'ai remarqué qu'il y avait peu d'ouvriers et beaucoup de petits maîtres.
  L'assemblée générale de la section de l' Arsenal était très nombreuse. On a lu des arrêtés de la Commune. On a nommé douze membres pour se rendre le 30 au temple de la Raison181. On a aussi dénoncé le ministre de la Guerre qui envoyait en commission, ou qui plaçait des individus qui n'avaient pas de certificats de civisme. Le tout renvoyé au comité révolutionnaire. L'esprit public passablement bon.
  Rue des Vieux-Augustins, dans un café tenu par un membre du comité révolutionnaire de la section Guillaume-Tell, beaucoup de citoyens parlaient de Robespierre, et disaient qu'il avait rendu un grand service à la République en faisant chasser le médecin Sentex et Brichet182 des Jacobins, reconnus pour deux fiers intrigants. Ils disaient que la motion de Brichet, relative aux députés détenus, ne pouvait avoir été faite qu'à l'instigation de Pitt.
  Place ci-devant Sorbonne, près l'arbre de la Liberté, vers les onze heures du matin, plusieurs femmes et des ouvriers parlaient de Robespierre et de ses vertus. On disait : " Si celui-là nous trompe, il faudra nous foutre dans l'eau, car son discours183 lu à la Convention ne respire que le bonheur du peuple. "
  Faubourg Saint-Marceau, plusieurs bouchers ont été arrêtés. J'ai parcouru tout ce faubourg, que j'ai trouvé très tranquille.

Robespierre, extrait du discours du 18 pluviôse an II- 5 février 1794 : rapport sur les principes de morale politique qui doivent guider la Convention nationale dans l’administration intérieure de la République, fait au nom du Comité de salut public, le 18 pluviôse, l’an 2e de la République, par Maximilien Robespierre ; imprimé par ordre de la Convention nationale : 18 pluviôse an II - 5 février 1794. Source

Rapport de Beraud, W 191

  " Malgré le silence des papiers sur les revers que nous avons essuyés dans le Nord184, disait un citoyen au café de la République, croyez que le public en est instruit ; la faute en est aux représentants du peuple qui, malgré les généraux, ont voulu donner sur l'ennemi. Dira-t-on à présent que ces généraux sont des traîtres, faudra-t-il les conduire au supplice? Certes, si les représentants eussent voulu les écouter, s'ils n'eussent pas sur leur tête répondu des évènements, l'affaire ne se serait pas engagée, et nous n'aurions pas perdu des hommes victimes de l'ambition ou de l'ignorance. - De quoi se mêlent donc les représentants? a répondu un autre ; s'ils s'arrogent le droit de commander, nous n'avons plus besoin de généraux ; ils doivent remplir uniquement les missions dont ils sont chargés, et ne pas se mêler d'un métier auquel la plupart n'entendent rien. "
  La pénurie des subsistances dans plusieurs départements étonne, afflige les calculateurs politiques.
  " Ou la Convention, disait-on dans un groupe aux Tuileries, renferme encore dans son sein des intrigants, ou la majeure partie des autorités constituées des départements sont payées par les ennemis pour ensevelir les subsistances. Ce qui ferait croire l'un ou l'autre, c'est que la France, qui est un pays des plus fertiles en grains, à peine à la moitié de l'année se trouve en famine. - Savez-vous ce qui va arriver? a répliqué un autre. Vous allez voir tous les gens aisés des villes se réfugier à Paris pour trouver leur nourriture. Qu'en résultera-t-il? qu'on nous mettra à la ration, que le commerce de toutes parts s'atténuera, que la crainte de manquer aigrira les esprits, et que nous tomberons ici dans le même état que nous étions lorsque le tyran Henri IV entra dans Paris. "
  Tous les yeux sont ouverts sur le Comité de sûreté générale. Dans les cafés, dans les groupes, on croit qu'il s'endort sur ses travaux, et la malveillance, qui saisit toutes les occasions pour flétrir les autorités, le traite d'inactif, d'insouciant sur le sort des détenus ; mais le vrai républicain se repose sur ses lumières et sur sa justice.
  Une lettre du département du Calvados, lue au café près de la porte- Saint-Martin, porte qu'on y est réduit, dans plusieurs communes, à manger du pain de son, qu'on y tue tous les bestiaux, et que beaucoup de malheureux sont morts tourmentés par la faim. On n'a pas ajouté foi à cette nouvelle.

Rapport de Charmont, W 191
  Le rapport184 du Comité de salut public relatif à l'échec que nous venons d'éprouver dans la Vendée donne lieu à bien des conjectures. Dans tous les endroits publics, on en parle plus ou moins bien. Au café de la Barrière des Sergents185 [c'était l'intitulé donné à la première porte de la Rue Saint-Honoré, XVIe siècle, qui en compta jusqu'à trois ; elle se situait près de l'Oratoire ; on continua à l'appeler ainsi même longtemps après sa destruction], on assurait que Cholet était repris, et qu'ils sont encore au moins 40.000 brigands ; que lorsque l'on avait dit que la Vendée était détruite, rien n'était plus faux ; qu'à la vérité ces scélérats s'étaient retirés, mais pour mieux se réunir ; que ceux qui sont dans les prisons de Paris ne sont points des brigands, que ce sont des fermiers et des cultivateurs qui ont eu le malheur d'être forcés de prendre les armes, et que l''on ne les doit point regarder comme des brigands, mais bien comme des victimes.
  Les malheurs de la guerre étaient à l'ordre du jour. Aujourd'hui on assurait que Pichegru avait exécuté le plan que Jourdan n'avait point voulu exécuter186, qu'il en était résulté une grande perte d'hommes sans avantage pour nous, qu'ainsi nous allions voir notre armée du Nord encore une fois d'être obligée de se recompléter, et que l'on ne nous disait point le fin mot ; qu'il fallait absolument que la Convention prenne des mesures différentes que celles qu'elle vient de prendre ; que cette année-ci décide du sort de la République, et qu'il faut que le peuple français déploie une force armée de manière à ce que les tyrans coalisés soient soudain écrasés. Partout on est de cet avis, et même on allait jusqu'à dire qu'il fallait trouver les moyens d'avoir des armes, et d'en armer la seconde réquisition187 ; et que l'on fasse comme avec les anciens ; qu'on ne soit pas davantage que trois mois ; que la paix soit faite ensuite. Mais ce qui chagrine encore les bons patriotes, c'est que l'on s'aperçoit depuis à peu près huit jours que l'esprit public change, qu'il paraît se laisser diminuer en patriotisme, que l'égoïsme de plus en plus, domine, les hommes, joint à cela la pénurie des denrées de première nécessité qui chagrine singulièrement ; on a plus l'air de vouloir en venir à aucun moyen de rigueur, mais partout on plaint notre situation, avec ce que les marchands assurent que sous peu il n' y aura plus de marchandises à Paris, que nous n’aurions que du pain, que tous les boeufs de la République sont en réquisition pour les armées, que sous peu il sera défendu d'en amener à Paris. Voilà où on en est aujourd'hui à Paris ; aujourd'hui il offre une situation bien pénible pour le malheureux. Il faut enfin tâcher de le tirer de la peine où il est, en lui donnant les moyens de se pouvoir en subsistances ; il se contraindra à les payer cher s'il le faut, plutôt que de pâtir comme il fait.
  Le procès de Brichard, notaire188, ouvre les yeux. On assure que Mme d'Orléans189 [Marie-Adélaïde de Bourbon Penthiévre, Duchesse Douairière d'Orléans ; 1753-1821 ; "... Le duc d'Orléans est guillotiné le 6 novembre 1793. Surnommée la « veuve Égalité », Marie-Adélaïde est incarcérée à la prison du Luxembourg. Libérée en 1794 après la chute de Robespierre, elle trouve refuge dans la pension de Jacques Belhomme, où elle rencontre le conventionnel Jacques-Marie Rouzet. En 1796, ses fils Montpensier et Beaujolais sont libérés mais doivent s'expatrier aux États-Unis. Elle ne les reverra plus. Sa fille Adélaïde, naguère réfugiée en Suisse auprès de Mme de Genlis, a trouvé asile en Allemagne auprès de sa grand-tante maternelle, la princesse de Conti. À Paris, Rouzet est devenu membre du Conseil des Cinq-Cents et Marie-Adélaïde vit dans une certaine aisance... " ; source] y est complice aussi, ainsi que bien d'autres ; on assure que cette affaire est plus sérieuse qu'on ne pense. Le public qui assiste aux séances des tribunaux disait : " Quoi? cette femme qui avait jadis l'estime publique se trouverait compromise dans cette affaire? Eh bien, pas plus de grâce à elle qu'à un autre. "

  https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8414434r/f1.highres

Portrait de Marie-Adélaïde de Bourbon Penthiévre, Duchesse Douairière d'Orléans. Source


   On disait dans un groupe que quoique Lacroix190 d'Eure-et-Loir se soit justifié en pleine Assemblée sur sa mission dans la Belgique, il n'en était pas moins vrai qu'il avait connaissance, ainsi que Danton, des projets qu'exécutait le perfide Dumouriez et qu'ils auraient dû en instruire à temps la Convention ;

  À suivre...

   Pierre Caron, Paris pendant la Terreur, rapports des agents secrets du Ministère de l' Intérieur, tome IV - 21 pluviôse an II - 10 Ventôse an II, 9 février 1794 - 28 février 1794, , La Société de l' Histoire de France, Librairie Marcel Didier, Paris, 1949, pp. 70-80.

171. Cf. t. III, p. 143, note 2.
172. Nouvelle inexacte.
173. Alors emprisonné aux Carmes [ancien monastère devenu prison sous la Révolution ; 191 ecclésiastiques dont trois évêques y furent exécutés, sous la conduite du commissaire Stanislas-Marie Maillard, exécuteur des ordres du Comité de surveillance. Une large part d'entre eux sont les victimes des massacres de septembre 1792 ; source]

Le jardin du couvent des Carmes. Illustration de Paris révolutionnaire, 1895. G. Lenotre, Paris révolutionnaire, Paris, Firmin-Didot, 1895.

174. Du 9 juin 1793, prise de la ville par les Vendéens - à moins que Rolin ne fasse allusion au grand conseil de guerre tenu à Saumur en septembre suivant.
175. Cf. t. III, p. 315, note 1.
176. Cette question est effectivement la principale de celles que traite le Club dans sa séance du 27 pluviôse [15 février 1794], dont on a par exception un bref compte rendu : Moniteur, réimp., t. XIX, p. 490-491. Elle a déjà été discutée, dit ce document, dans quatre séances consécutives.
177. Voir le texte de ce rapport dans : P. Caron, Rapports de Grivel et Siret... : Bulletin d' hist. écon. de la Révol., 190-1921, p. 389-393.
178. Cf. ci-dessus, p. 19. note 3.
179. Cf. ci-dessus, p. 18, note 1, et p. 58, note 1.
180. Il avait appuyé le 22, au conseil général de la Commune, le passage à l'ordre du jour en disant que le Comité d'instruction publique était " chargé de donner des dénominations à toutes les sections et cantons de la République ".
181. Cf. ci-après p. 183.
182. Cf. t. III, p. 352, note 2.
183. Cf. t. II, p. 200, note 3.
184. Du 24 : cf. ci-dessus, p. 27, note 1.
185. Cf. t. III, p. 5, note 1.
186. Cf. t. III, p. 134, note 2.
187. Cf. t.III, p. 143, note 2.
188. Cf. ci-dessus, p. 44, note 2.
189. Louise-Marie-Adelaïde de Bourbon, fille du duc de Penthièvre, veuve de Philippe-Egalité, 1753-1821.
190. Cf. ci-dessus, p. 65, note 3.

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Haute-Marne, Fayl-Billot, Pressigny & Pierrefaites : la zone industrielle de 17 éoliennes en construction, XIII

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  Pendant que le chantier côté de Fayl-Billot et Pierrefaites semble est à l'arrêt, en attendant l'arrivage de nouveaux tronçons de mâts?, on s'active sur la partie Pressigny et, plus particulièrement sur la E14.


Photos : PHP

   À ce jour, la société propriétaire de la zone industrielle de 17 éoliennes dit " Vannier Amance " n' a toujours pas obtenu l'autorisation préfectorale d'exploiter une " installation de production d'électricité utilisant l'énergie mécanique du vent "
  À suivre...

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Dieu donne le lait quand les multinationales retirent le seau


 
Vaches dans un pré : image du passé? Photo AP

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Quand les firmes font payer la dérégulation aux producteurs de lait

Gérard Le Puill*
*Gérard Le Puill est journaliste et auteur.

   La filière laitière est en crise. On lui impose une course à l’industrialisation, au gigantisme, avec des effets néfastes pour l’environnement et les producteurs ; mais parmi ces derniers certains se battent pour la qualité de leurs produits. Les issues qui se dessinent ne sont pas équivalentes pour les éleveurs, les consommateurs et l’environnement.

 

  En France, et en Europe, les producteurs de lait ne gagnent plus leur vie. Pis encore, la concurrence entre les laiteries induit des investissements qui augmentent le prix de revient des produits laitiers tout en faisant croître leur bilan carbone, surtout quand ils sont exportés. Les incidences de ce productivisme sont désastreuses pour les humains comme pour l’environnement. Entre la fin de l’été 2020 et le 2 mars 2021, le prix de la tonne de tourteaux de soja importés pour nourrir les vaches laitières est passé de 320 €à 437€. En 2019 et en 2020, les éleveurs laitiers ont été confrontés à deux étés successifs de sécheresse. Ils ont été contraints d’acheter du foin et de la paille, mais aussi davantage d’aliments composés riches en soja, ce qui augmente les coûts de production.
  La sortie des quotas avait été décidée dès l’année 2009 par les ministres européens de l’Agriculture. Six ans après, les conséquences sont les suivantes : 

  • une baisse sensible du revenu des producteurs de lait, bien que leur productivité ait augmenté
  • des importations croissantes de tourteaux de soja, favorisant la déforestation en Amazonie.

  Mais le prix du lait payé par les laiteries n’a pas suivi l’évolution des coûts de production. Selon l’organisme parapublic FranceAgri – Mer, en novembre 2020 le prix payé aux producteurs de lait de vache en France était en recul de 2,6 % par rapport à novembre 2019. Selon le Comité national interprofessionnel des entreprises laitières (CNIEL), qui rassemble les producteurs et les transformateurs, le prix de revient de 1000 L de lait en zone de plaine, en intégrant une rémunération correcte des producteurs, s’élevait à 403 € en 2020.

 

Les vaches prim’Holstein représentent une part importante des cheptels de vaches laitières.

   Toujours en 2020, le prix payé, primes de qualité comprises, par les trois entreprises qui collectent les plus gros volumes, à savoir Lactalis, Sodiaal et Agrial-Eurial, plafonnait à 350 €dans le grand ouest du pays. Savencia et France Milk Board faisaient, elles, à peine mieux, avec 360 €pour 1000 L. On reste sous les 370 € de prix moyen payé en 2014, juste avant la sortie des quotas. Ces derniers avaient régulé les volumes de production dans les pays membres de l’Union européenne entre le mois d’avril 1984 et le mois de mars 2015 inclus.
  " Voilà donc une filière laitière qui a su allier la production de qualité avec une juste rémunération des producteurs de lait et un faible bilan carbone. "
  Dès l’été 2015, le prix moyen des 1000 L chutait à 320 . Il tombait à 270 €en 2016, du fait de la montée des stocks de beurre et de poudre en France et en Europe. La sortie des quotas avait été décidée dès l’année 2009 par les ministres européens de l’Agriculture. La Commission leur proposait d’introduire plus de concurrence sur le marché européen et d’exporter davantage de produits laitiers vers des pays tiers. Six ans après, les conséquences sont les suivantes
  • une baisse sensible du revenu des producteurs de lait, bien que leur productivité ait augmenté
  • des importations croissantes de tourteaux de soja, favorisant la déforestation en Amazonie
  • des exportations accrues de produits laitiers européens vers des pays tiers, avec un bilan carbone désastreux et 
  • des investissements en capacités de transformation sous-utilisés dans les laiteries.

L’ échec de la ferme des 1000 vaches
  En 2015, la coopérative Les Maîtres laitiers du Cotentin investissait à Saint-Lô dans une unité de conditionnement de miniflacons de lait infantile que le groupe chinois Synutra promettait de commercialiser en Chine ; un contrat fut même signé. L’année suivante, à Carhaix, dans le Finistère, le groupe coopératif Sodiaal construisait une tour de séchage afin de produire du lait en poudre pour les bébés chinois. En août 2018, Synutra stoppait ses achats dans l’unité de Saint-Lô, mettant en avant des impératifs sanitaires ; l’année suivante, ses commandes de lait infantile à l’usine de Carhaix diminuaient sensiblement pour des raisons de prix de revient. Dans les deux cas, on avait découvert à Synutra que les produits laitiers de Nouvelle- Zélande revenaient moins chers que ceux de Bretagne et de Normandie. Du coup, le site de Saint-Lô mit sa chaîne de production à l’arrêt et celui de Carhaix tourne au ralenti, ce qui impacte le prix versé aux paysans qui livrent le lait. Avec la sortie des quotas, les firmes laitières européennes ont poussé les producteurs à surinvestir dans des grandes stabulations équipées de robots de traite. Le projet de la ferme des mille vaches en baie de Somme naquit en 2009, année de l’annonce de la fin des quotas laitiers pour 2015. La nouvelle ferme du patron en bâtiment qu’était Michel Ramery commença à produire du lait en 2014 et devait monter en puissance dès 2015. Mais cette concentration de vaches laitières connut de multiples problèmes sanitaires. La production, livrée en Belgique, ne fut jamais rentable et fut abandonnée en
janvier 2021.

Le productivisme laitier et ses effets pervers
  Cités en exemples au nom d’une « compétitivité » supposée sans égale en production laitière, les Pays-Bas – avec une superficie agricole de 2 millions d’hectares – sont passés de 10,5 milliards de litres de lait produits sur leur territoire en 2005 à 14,5 milliards en 2016. Avec 28 millions d’hectares de terres agricoles, la France est passée de 23 milliards de litres de lait de vache produits en 2005 à 25 milliards en 2015. Le lait des Pays-Bas est produit par le biais d’importations massives d’aliments pour le bétail. Sans même prendre en compte le bilan carbone imputable à la déforestation en Amazonie pour l’alimentation du bétail européen, un tableau comparatif publié par l’hebdomadaire Agra Presse du 4 janvier 2021 aboutissait à la conclusion qu’en France chaque hectare agricole consacré à l’élevage émettait moins de 3 t de gaz à effet de serre par an alors que les Pays- Bas frôlaient les 10 t.


Entre la fin de l’été 2020 et le 2 mars 2021, le prix de la tonne de tourteaux de soja importés pour nourrir les vaches laitières est passé de 320 € à 437 €.

   En France, comme en Europe, le productivisme laitier a multiplié les effets pervers via le coût des bâtiments d’élevage, le recul de l’accès des vaches au pré, le prix de revient élevé de la nourriture à l’auge, avec du maïs ensilé et de tourteaux de soja importés. Parallèlement, la sélection génétique d’un troupeau composé à plus de 70 % des vaches prim’Holstein a fragilisé les laitières. Au point que, en moyenne, cette vache hollandaise fait naître moins de trois veaux avant d’aller à l’abattoir avant ses six ans. Il faut donc élever beaucoup de génisses pour renouveler le troupeau laitier. Or le coût de l’élevage d’une génisse est compris entre 1300 et 1600 € avant la première lactation, qui débute vers son 30e mois.
 
La filière du comté plus pertinente que jamais
  Six ans après la fin des quotas par pays, le bilan de cette dérégulation est donc catastrophique. En France, pourtant, la filière artisanale du comté démontre qu’il est possible et souhaitable de produire autrement. Une note d’Agreste, organisme dépendant du ministère de l’Agriculture, indique que le prix moyen des 1000 L de lait à comté était de 549 € en 2018 dans la zone d’appellation de ce fromage, contre un prix moyen de 362 € pour le lait conventionnel, non soumis au cahier des charges de ce fromage, produit dans cette même zone. Cette année-là, le prix payé aux producteurs de lait à comté avait progressé de 3,6 %, contre 0,6 % pour le lait conventionnel.

La filière du comté, un exemple à suivre pour d’autres régions.

  Pour la période qui va de 2021 à 2024, le Comité interprofessionnel de gestion du comté (CIGC) a adopté le 27 novembre 2020 ses règles de régulation de l’offre pour les trois campagnes à venir. Une ouverture de 2 % a été décidée, soit 1500 t supplémentaires par an. « Comme à l’accoutumée, ces volumes seront fléchés en priorité vers les jeunes agriculteurs, les nouveaux entrants dans la filière et encourageront aussi l’export et l’amélioration du taux de spécialisation des ateliers », précise le CIGC. 

Un cahier des charges pour la qualité
  Le lait à comté devient un fromage dont l’affinage dépasse souvent les dix-huit mois, parfois même les trente mois. Les producteurs respectent un cahier des charges qui impose deux races bovines, dont la Montbéliarde, afin d’avoir un lait riche en protéines. S’y ajoute une alimentation à l’herbe et au foin, avec interdiction des aliments fermentés, comme le maïs issu de l’ensilage, ainsi qu’une limitation des tourteaux.
  " Les producteurs respectent un cahier des charges qui impose deux races bovines, dont la Montbéliarde, afin d’avoir un lait riche en protéines. S’y ajoute une alimentation à l’herbe et au foin. "
  Le volume annuel de lait que livre chaque producteur est également décidé d’avance. Mais comme le comté voit ses ventes progresser, le volume global de lait qui lui est destiné augmente un peu chaque année. Cela permet d’installer de jeunes agriculteurs et d’accueillir aussi des producteurs installés sur la zone d’appellation s’ils décident de quitter la filière conventionnelle pour adhérer au cahier des charges du comté. Ainsi, de 2009 à 2019, la surface agricole utile (SAU) des fermes en AOP (appellation d’origine protégée) Comté est passée de 250 000 à 290 000 ha. Voilà donc une filière laitière qui a su allier la production de qualité avec une juste rémunération des producteurs de lait et un faible bilan carbone. Mieux encore, la diversité des petites laiteries que l’on continue de nommer des « fruitières » assure aussi une diversité de goûts pour ce fromage régional issus de terroirs différents. Ce que constate Alain Mathieu, président du CIGC, qui, interrogé par les Nouvelles du comté, déclare : « La filière du comté est attachée au développement durable de son territoire. Elle s’appuie en cela sur la complémentarité de ses règles de régulation de l’offre et de son cahier des charges, offrant une promesse globale aux consommateurs intégrant à la fois l’environnement, le bien-être animal, le respect des traditions et la préservation d’un modèle artisanal de production. » Voilà un modèle à suivre dans d’autres régions, à commencer par la Normandie. Les producteurs normands livrent beaucoup de lait à Lactalis, qui le chauffe à 85 °C pour en faire des produits pasteurisés, dont le camembert Président. Ils seraient mieux rémunérés en privilégiant la vache de race normande et un cahier des charges précis pour produire du camembert au lait cru, du pont-l’évêque, du livarot, du neufchâtel, du beurre et de la crème sous des signes de qualité.

  Dernier ouvrage de Gérard Le Puill, Choses apprises en 2020, Souveraineté alimentaire, pour agir contre la faim, Éditions du Croquant, novembre 2020.

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