Transition énergétique : le bruit, l'autre poison lent des éoliennes

" Certains hommes écoutent le silence de Dieu, d’autres le bruit du diable. "
Hafid Aggoune

 

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Caractérisation du bruit des éoliennes

 

Jean Pierre Riou
2021 11 13

  Article soumis à une tierce relecture susceptible d'en préciser la formulation

  La norme NF 31010 régit le contrôle des bruits de l’environnement. Pour prendre en compte leurs pics de puissance, elle utilise généralement des durées d’intégration de 1 seconde.
  Pour autant, certains bruits présentent une " augmentation significative des niveaux sur une durée très courte, généralement < 1 s, et séparé d’au moins 50 ms des événements suivants ". Ils sont alors qualifiés d’impulsionnels.
  Pour réduire les incertitudes de leur mesurage, la norme 31 010 prévoit alors, dans son annexe E, des bornes d’intégration " de l’ordre de 100 millisecondes " au lieu de 1 seconde.
  L’acousticien Robert Rand* a confirmé ce caractère impulsionnel du bruit éolien.
 Ses documents sont disponibles sur le site du gouvernement du New Hampshire [1]
  Il montre notamment la réalité de l’impact acoustique de 3 éoliennes à une distance de 1,1 kilomètre de la plus proche d’entre elles, 3 670 pieds, avec des bornes d’intégration du contrôle du bruit de 0,1 seconde, comme indiqué sur le graphique ci-dessous.

 


  La fréquence du passage des pales y est parfaitement identifiable, spécialement autour de 30:00:30 AM, période semblant correspondre au fonctionnement synchrone des 3 machines, phénomène courant qui génère des " battements ". Et provoque des bruits caractéristiques " Whoosh-Whump " entre 45 et 53 dBA.
  Lorsque plusieurs éoliennes fonctionnent à proximité, ces battements entraînent, comme ici, un renforcement du bruit estimé entre 3 et 5 décibels, notamment par l’Institut de santé publique du Québec [2].
  Cette " signature acoustique " des éoliennes les distingue sans équivoque du bruit ambiant. La caractérisation de ce bruit par une médiane sur une longue période ne saurait rendre compte de la réalité de la gène provoquée aux riverains.

 


  Ci-dessus, ce second graphique des mêmes documents de R. Rand montre, sur 10 minutes, l’importance des pics sonores des éoliennes mesurés avec un Leq 0,1s,[le Leq correspond au niveau de pression acoustique continu qui, sur une période de temps donnée, présente la même quantité d’énergétique acoustique que celle du bruit fluctuant réel. Ce paramètre est également désigné comme étant le niveau acoustique équivalent, ou niveau acoustique moyen ; source] ainsi que son atténuation, en pointillés, lorsqu’ils sont moyennés aussi bien sur une période de 10 minutes que sur celle d’1 minute. Ils le seront également, à fortiori, sur toute médiane supposée décrire l’ambiance sonore d’une période nocturne ou diurne.
  C’est pourtant ainsi que le projet de norme Pr 31 114 préconise la caractérisation du " niveau sonore représentatif de l’exposition au bruit des populations ", associé à " une classe homogène et a une classe de vitesse de vent " et dont le " descripteur de l’ambiance sonore est l’indice fractile L50 des LAeq [donnée qui caractérise le mieux un bruit fluctuant dans le temps, par exemple le bruit de la circulation automobile. Il s’agit du niveau énergétique moyen pour une période donnée] 1s sur 10 min. ", c’est à dire la médiane relative au bruit apparaissant plus de 50% du temps et mesuré par un Leq 1 seconde sur une période de 10 minutes.
  Ajoutons que, dans ce même projet de norme, " Pour chaque valeur de vitesse de vent entière, l'indicateur de bruit sera détermine par interpolation linéaire entre les couples, vitesse moyenne, indicateur sonore brut ", pour compléter le tableau du grand écart opéré entre les émergences instantanées subies par les riverains et la caractérisation de l’ambiance sonore qui est supposée en rendre compte.
  Ce " projet " de norme Pr 31 114, dans sa version provisoire de 2011 est pourtant bien celui auquel l’arrêté du 26 août 2011 fait référence dans son volet acoustique de la réglementation des éoliennes.
Il n’a pas fait l’objet, depuis, du consensus indispensable à la publication de toute norme Afnor.
  À la suite de quoi le groupe d’" experts auprès de l’Afnor " chargé de sa rédaction a été dissous en 2017 [3].

Appendice
  *Robert W. Rand a publié quantité de rapports sur le mesurage du bruit des éoliennes, notamment en collaboration avec 3 autres cabinets d’acoustique, à la suite de plaintes de riverains.
  L’historique de ce rapport a été tracé dans l’article " Les éoliennes reconnues dangereuses pour la santé humaine " [4]. Depuis la parution de l’article, en 2016, plusieurs liens ont été cassés, dont celui du rapport répertorié PSC REF#:178200 sur le site du Wisconsin et désormais directement téléchargeable sous cette référence. À la suite de ce rapport, le département de santé publique du Comté de Brown avait adopté une motion [5] déclarant les éoliennes de Shirley « danger pour la santé humaine », Human health Hazard.

1 https://search.nh.gov/nhsec-search.htm?q=randacoustics&cmd
2 https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=&ved=2ahUKEwjq4s7sp5X0AhXdB2MBHSVtBssQFnoECBkQAQ&url=https%3A%2F%2Fwww.inspq.qc.ca%2Fpdf%2Fpublications%2F1633_EoliennesSP_SynthConn_MAJ.pdf&usg=AOvVaw3UCAs97-MnkcdxL9ae3WLI
3 http://lemontchampot.blogspot.com/2017/01/norme-de-mesurage-du-bruit-eolien-nf-31.html
4 http://www.economiematin.fr/news-eolienne-danger-sante-infrasons-impact-familles-exploitation-riou
5 https://edgarcountywatchdogs.com/2014/10/duke-energys-shirley-wind-farm-declared-health-hazard/

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