Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode XVI

Précédemment
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode I
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode II
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode III
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode IV
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode V
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode VI
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode VII
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode VIII
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode IX
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode X
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode XI
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode XII
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode XIII
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode XIV
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode XV

Claude-Jules Briffaut est né à Vicq, le 25 août 1830. Ordonné prêtre à Langres le 3 mars 1855, il fut nommé vicaire à Fayl-Billot le 16 mars de la même année et occupa cette fonction jusqu'au 1er septembre 1866, date à laquelle il devint curé de Pierrefaites-Montesson. Le 17 février il fut nommé curé de Bussières-les-Belmont. Sous une apparence sévère, il se dévoua toute sa vie pour les pauvres et les malheureux, allant même jusqu'à créer un hôpital. La paralysie qui le frappa deux ans avant sa mort, survenue le 7 avril 1897, à Bussières-les-Belmont, lui interdit ensuite toute activité, à son plus grand désarroi.

   Ce village est situé sur une colline qui se termine à l'ouest par une pente très-rapide, au bas de la quelle coule le Saulon. Il tire sa dénomination des cabanes ou loges que des bûcherons y élevèrent pour exploiter les forêts qui couvraient le territoire. Plusieurs noms de contrées, comme les Varennes, le Chanoy, etc., indiquent des bois défrichés et convertis en terres labourables. Ce n'est certainement pas un village ancien. Néanmoins il y a quelques vestiges de l'époque romaine.


Les Loges, vue de satellite © FEDER  Région Grand-Est

Une note fournie par M.Bigey, curé, et insérée dans l’Annuaire ecclésiastique de 1838, donne les détails suivants :
  "Dans le lieu appelé le Maiselot, sur le chemin des Loges à Torcenay, on trouve des débris de constructions. On découvrit, il y a quelques temps, plusieurs caveaux encore solides ; dans un de ces caveaux il y avait huit têtes de morts. On a aussi trouvé dans le même lieu plusieurs tombeaux, les uns en pierre, les autres en tuile. On a également trouvé des plaques de métal semblables à des médailles, à peu près de cinq ou six centimètres ; mais elles étaient mangées par la rouille ; on a encore découvert , dans le même terrain, du ciment, de la chaux, des pierres, et des morceaux de briques façonnées de toute manière. On prétend dans la commune que ces restes viennent d'un ancien château détruit par les Romains, et que l'on nomme encore aujourd'hui Bourg-Sainte-Marie. [...] À la distance de quatre ou cinq cents mètres à peu près de ce château, il existe quatre fossés séparés l'un de l'autre. Ces fossés ont chacun vingt mètres de long sur douze de large, et l'un deux a fait voir une entrée pratiquée du côté du château. Lorsqu'on l'a vidé, on a rencontré dans la terre des bois énormes, brut et tous ronds."

   Sur la demande des habitants des Loges, de Courtauloin et de Montfricon (56), et du consentement de Guillaume Lepage, chanoine de Langres et maître de l'hôpital de Grosse-Sauve, l'église des Loges fut bâtie et érigée en église paroissiale en 1516, par l'évêque Michel Boudet, qui la plaça sous le vocable de saint Gaon, abbé (57). Vers l'an 1628, Mgr. Sébastien Zamet l'annexa à l' hôpital de Grosse-Sauve. En 1652, le pasteur de la paroisse s'intitulait curé des Loges et de Grosse-Sauve. Il accepta la portion congrue.


Eglise  Saint-Gaon © Collection particulière

  Pendant la guerre de 1636, le village fut plusieurs fois pillé par les garnisons franc-comtoises.

   Grosse-Sauve.
  Grosse-Sauve ou Grosse-Saulve, en latin Grossa sylva, grande et épaisse forêt, est une ferme des Loges. Elle est située dans une position sauvage, au milieu d'une petite plaine entourée de bois, sur le bord d'une voie bien conservée qu'on appelait jadis le grand chemin de Langres à Rome. On a découvert autrefois non loin de ce lieu, parmi des ruines d'anciens bâtiments une cippe funéraire, renfermant deux figures sculptées en pied et sur lequel on lisait : .VRIS. TEIUS. .M.


Grosse-Sauve, chapelle Saint-Nicolas © Google streetview

  On y a trouvé aussi des cercueils en pierre sans inscriptions.
  Les vainqueurs de la Gaule avaient fondé là une mansio.
C'était leur principale station entre Langres et Aumônières (58). Sous le règne de Charlemagne, on y a établit une maison hospitalière, qui fut restaurée et agrandie au commencement du XIIe siècle. La partie de la chapelle qui subsiste encore, c'est-à-dire le choeur et une travée, semble remonter à cette époque.
Alors le désir d'aller visiter les saints lieux s'était rallumé au coeur des chrétiens. De nombreux pèlerins se rendaient à Rome et à Jérusalem. Ils avaient besoin de trouver sur leur route des maisons où ils fussent logés et nourris. Or ils recevaient gratuitement dans les hôpitaux tout ce qui leur était nécessaire. Il y avait des religieux pour les servir. La charité des riches subvenait à l'entretien de ces établissements. Voici quelques-unes des donations faîtes à l'hôpital Grosse-Sauve.
   Le 7 avril 1120, l'évêque Joceran et le chapitre de Langres lui accordèrent une exemption de dîmes. Un seigneur de Coublanc lui fît, le même jour, don de la montagne qui Fulcolus diciteur. Ponce, seigneur de Laferté-sur-Amance, Renaut, son frère, et Thomas, son fils, chevaliers, donnèrent aux frères qui le desservaient à l'honneur de Dieu, de la sainte Vierge et de saint Nicolas, tout ce qu'ils possédaient dans les bois de Grosse-Sauve et dans le village de Seuchey, et tout ce qu'ils pourraient acquérir aux environs. Gislebert était alors maître et prieur de cet hôpital. L'acte est de l'an 1137. Il fut homologué par Robert, doyen des chanoines, et signé par Gosselin, Ponce et Garnier, archidiacres, en présence de plusieurs témoins, entre autres Thierry, seigneur de Ray, et Ulric, beau-frère dudit Thomas. Godefroy de Rochetaillée approuva cette donation vers l'an 1145. Les autres bienfaiteurs de cette maison furent les chevaliers Landry de Coublanc et Humbert de Frettes, en 1154 ; Gauthier de Bourgogne, évêque de Langres, et Régnier, seigneur de Bourbonne, vers l'an 1170 ; Garnier, évêque de Langres, en 1195 ; Guy, chevalier, seigneur du Pailly, en 1227 ; les trois frères Jean, Hugues et Aymon des Hormes, en 1280 ; Eudes, seigneur de Torcenay, en 1297 ; etc. Jean de Vergy, premier du nom, sénéchal de Bourgogne, seigneur de Fouvent, de Champlitte, de Fayl, etc., ratifia les bienfaits que ses ancêtres avaient concédés aux frères de Grosse-Sauve, et leur quitta les droits qu'il pouvait avoir en leurs vignes sises au finage de Champlitte, sauf celui de la justice et des dîmes.
   Les frères hospitaliers de Grosse-Sauve (59) avaient acquis des biens à Montsaugeon et y avaient fondé un hospice. L'évêque Hugues de Montréal y donna son approbation sous condition qu'ils ne pourraient désormais faire en ce lieu aucune acquisition, sans avoir préalablement obtenu son consentement ou celui de ses successeurs. Peu après on réunit ces deux maisons, et cette réunion fut approuvée par le même prélat.
   En 1465, l'abbé de Grosse-Sauve devait à l'évêque des corvées de charroi.
   Jean d'Amoncourt, d'abord prieur de Grosse-sauve, ensuite évêque de Poitiers, mourut à Grosse-Sauve, le 7 août 1559.
   En 1616, le sieur de Vannes s'était emparé du prieuré de Grosse-Sauve, et mettait à contribution les villages circonvoisins. Il fut mis en fuite par les paysans de la Montagne.
   En 1625, Mgr. Zamet unit cet établissement, qui était très-riche, au séminaire de Langres, dirigé par les Pères de l'Oratoire de Jésus.
  "Le sabmedy 23 septembre 1653, certains gentilshommes sont venus marquer leur place en cest hospital, et le dimanche lendemain 24 y ont entré par force le pistollet en la main et l'espée nue en l'autre, ont menassé de foitter le père qui estoit à l'autel disant la saincte messe, ont aussi arraché la barbe au frère Claude, emmené et faict emmener environ cent cordes de bois et faict plusieurs aultres violences (60)."
   Les Oratoriens de Langres ayant adoptés les principes de Jansénius, Mgr.de Montmorin leur ôta la direction du séminaire, en 1738, et la confia à des prêtres séculiers qui étaient à son choix et sous sa dépendance. Grosse-Sauve et la seigneurie des Loges restèrent à cet établissement jusqu'en 1790. Tout les bois que l' Etat possède à présent, et dont un porte le nom de Bois-des-Pères, appartenaient au séminaire. On dit que cette belle propriété rapportait annuellement 34 000 livres de rente.
   À l'époque de la révolution, Grosse-Sauve, habitée par des fermiers, conservait quelque chose de son ancienne destination. On y faisait encore, au nom du séminaire, des distributions de pain et de vin non-seulement aux pauvres, mais aux voyageurs ; c'est ce qu'on appelait la passade. On y célébrait encore la sainte messe. Un vieillard qui y a assisté nous montrait dernièrement l’endroit où était la sainte table, la place de l'autel et des status de la sainte Vierge et de saint Nicolas, patron de la chapelle (61).  Maintenant c'est un fenil et une écurie! La ferme avec tout ce qui en dépendait fut déclarée propriété nationale et vendit au profit de l' Etat.

Poinson-les-Fayl

   Poinson, Poinsson et Poinçon, est appelé Poinson-les-Fayl à cause de sa proximité de Fayl-Billot, pour le distinguer des autres villages du même nom. Nous ne sachions pas qu'on y ait trouvé aucune antiquité. On pense qu'il passait à l'extrémité ouest du territoire, près des moulins du Petit-Crot, une branche de route romaine se dirigeant du côté de Frettes. Il y a aussi deux mares appelées l'une la Marchais de la Cloche perdue, l'autre le Marchais d'Ailleau. Une ancienne tradition veut que le village ait été bâti primitivement dans la contrée nommée Poinsenot, et qu'il ait changé de place par suite des guerres.
   Poinson apparait pour la première fois dans l'histoire vers l'an 1145.


Poinsot-les-Fayl, vue de satellite © FEDER  Région Grand-Est

À suivre...

L'abbé Briffaut, Histoire de la ville de FAYL-BILLOT et notices sur les villages du canton, 1860, pp.
266-271, Monographies des villes et villages de France, Le Livre d'histoire-Lorisse, Paris 2012.


56. Noms de fermes dépendant de la commune des Loges.

57. Le clocher fut reconstruit en 1828.

58. Hameau de Pierrecourt (Haute-Saône), qui était aussi, dans le principe, un gîte pour les soldats romains, et qui devenu ensuite une maison hospitalière desservie par des religieux de Saint-Antoine de Viennois.

59. Il y en a qui pensent que cette maison a été occupée quelques temps par les chevaliers du temple ou templiers.

60. Mss. Mâcheret, folio 153, recto.

61. Ces deux statues en pierre, anciennes et sans mérité artistique, sont maintenant dans l'église des Loges.


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L'humanité a-t-elle besoin d'énergie? Oui, mais laquelle?

  ..." Ainsi, après avoir pointer les avantages et... les inconvénients, qui sont réels, mais démesurément grossis, de l'énergie nucléaire ... les Français pourraient-ils, alors, mieux aborder cette énergie et à ce moment là mieux comprendre l' ERREUR historique que nos gouvernants ont commis en fermant la centrale de Fessenheim?"
  Cet espoir qui vient en conclusion de cet exposé fort instructif sur l'avenir de la production d'électricité en France, n'est-il pas destiné à demeurer un vœu pieu? La majorité des Français est hostile au nucléaire, pour des raisons qui traduisent souvent une ignorance crasse ou une pensée dogmatique, peut-elle écouter l'appel à la raison scientifique? Hum!
Ne dit-on pas qu'il n'y a pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre?

À lire et à partager sans modération.

ZERO EOLIENNE ET BASTA!

TENIR TÊTE, FEDERER, LIBERER!
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Quelle énergie pour l'humanité prospère de 2100 ?

Pierre Tarissi
Ingénieur

  Tout d'abord, la question de base 
L'humanité a-t-elle besoin d'énergie ?



  Ensuite, viennent les deux questions de fond

1. l'humanité dispose-t-elle d'énergie à volonté ?
  La réponse est... clairement OUI ... et "zéro CO2" de surcroît.



2. Est-il possible de déployer massivement cette énergie sous forme utilisable, pour baisser massivement les émissions de CO2 ?
  La réponse est encore OUI ; la France l'a réussi (cocorico) !



Les options "ENR", éolien et solaire, sont-elles crédibles à 200 tonnes équivalent pétrole* (Gtep) par an ? 
 La réponse est NON, elles ne sont pas assez concentrées Démonstration avec l'éolien



* Une unité de mesure de l’énergie. Elle est notamment utilisée dans l'industrie et l'économie. Elle vaut, selon les conventions, 41,868 GJ parfois arrondi à 42 GJ, ce qui correspond au pouvoir calorifique d’une tonne de pétrole « moyenne ». Cette unité a remplacé, de fait, la tonne équivalent charbon.

La production d'électricité française est-elle aujourd'hui "décarbonée" et compétitive ?
  Réponse : OUI. C'est la moins carbonée du monde, avec la Suède. Elle est majoritairement hydro-nucléaire, à plus de 80%, avec des tarifs client raisonnables.



La France peut-elle décarboner TOTALEMENT toute son économie dans des délais raisonnables et avec un encombrement au sol et des effluents limités ?
  Réponse : OUI, c'est faisable et elle l'a déjà fait ...


Y-a-t-il assez d'uranium sur Terre ?
  La réponse est OUI. Et ce, pour toute l'Humanité et pour des siècles, sans même compter le thorium.


La France a-t-elle les capacités technologiques pour développer son industrie nucléaire ?
  La réponse est OUI. Et c'est assez facile à démontrer :  l'industrie nucléaire est la 3e industrie française.



  Alors, au boulot sans plus attendre. Développons les sources d'énergie françaises et, en particulier,
les capacités inexploitées de chauffage de nos bâtiments.




Les Français sont-ils conscients de ces possibilités ?
  La réponse est NON. La faute à des gourous et gouvernants qui leur cornent dans les oreilles depuis des décennies que "le nucléaire, c'est le MAL" et qu'il faut "en sortir" !


  Alors, il serait temps de leur expliquer objectivement les choses pour changer leur perception du sujet "énergie nucléaire" et que ce qu'on leur serine sur les coûts du nucléaire est à nuancer fortement.





  Ainsi, après avoir pointer les avantages et... les inconvénients, qui sont réels, mais démesurément grossis, de l'énergie nucléaire ... les Français pourraient-ils, alors, mieux aborder cette énergie et à ce moment là mieux comprendre l' ERREUR historique que nos gouvernants ont commis en fermant la centrale de Fessenheim.

  " 28 juin 2020 : depuis l'arrêt du réacteur 1 de Fessenheim il y a 127 jours 2095500 MWh auraient pu être produits en émettant 14668 tonnes de CO₂. La même énergie fournie par du solaire photovoltaïque aurait émis 94297 tonnes de CO₂."
Source : Fessenheim Bot



Offres d'électricité à tarif indexé : la nécessité de protéger le consommateur

Francois Dos Santos
Blog : Éclairage(s)
17 mai 2020

   Les offres de fourniture à tarif indexé sur le marché de gros de l'électricité commencent à se développer en France. Derrière la promesse, des risques certains pour le consommateur. Une démonstration chiffrée à partir de l'exemple de "Méga énergie".

  Le marché de l'électricité a longtemps été construit sur la base d'offres tarifaires simples et lisibles pour l'utilisateur ; tarif unique toute l'année, tarif heures/pleines heures creuses pour l'essentiel. La libéralisation du marché de l'électricité a conduit à la mise en place d'une bourse, où l'électricité se négocie heure par heure sur un marché de gros. Jusqu’à présent, le consommateur n'était pas soumis à ces fluctuations puisque c'est le fournisseur qui portait le risque, en proposant un prix fixe, lisible valable au moins un an en général.
  Avec l'apparition des compteurs communicants, et des facilités proposées par le numérique, des fournisseurs d'électricité apparaissent avec des offres indexées sur les cours de bourse. Peu connues actuellement, il s'agit notamment de Wekiwi, Mega Energie, et arrivera en fin d'année "Barry", filiale de Fortum.
  Cet article n'évoquera pas le bien fondé de ce type d'offre mais vise simplement à expliquer le fonctionnement d'un de ces fournisseurs, Mega Energie, filiale de l'entreprise belge du même nom, et mettre en lumière quelques difficultés posées par ces offres en termes d'information au consommateur.

Quelques rappels sur la composition du prix de l'électricité

  Pour rappel, le prix de l'électricité est composé de trois tiers :
- un tiers étant l'électricité et son coût de fourniture, coûts d'achat ou de production, fonctionnement du service clientèle, marge commerciale,
- un tiers concerne le TURPE, à destination d'Enedis et RTE pour la gestion du réseau,
et
- le derniers tiers est composé des taxes et autres contributions.
  Seule la première partie, l'électricité proprement dire et son coût de fourniture, appelés usuellement "part énergie" sont à la main de chaque fournisseur. Le TURPE et la fiscalité sont identiques quel que soit le fournisseur.



  Ainsi, pour comparer deux fournisseurs entre eux, et comme nous allons le faire plus bas, il n'est pas nécessaire de comparer l'ensemble des postes de coûts, mais uniquement de la part "fourniture" du graphique ci dessus. Dans le détail, elle va comprendre le coût de l'électricité proprement dite, soit produite, soit achetée sur les marchés, le prix des certificats de capacités, obligatoires depuis 2017, les coûts commerciaux, service clientèle, système d'information..., les coûts de transaction sur le marché de l'électricité, rémunération des intermédiaires, et une marge commerciale.
  Pour EDF et le tarif réglementé de l'électricité, ces composantes sont calculées par la Commission de régulation de l'énergie, selon une méthodologie de calcul complexe qui tient compte des prix observés sur le marché à terme, lissés sur 24 mois, mais aussi la prise en compte du prix de l' ARENH (42€/MWh) qui va d'une certaine manière atténuer les fluctuations du marché dans le prix final.

L'offre indexée de MEGA Energie

  L'offre de MEGA Energie est annoncée, sur son site internet, dès la page d'accueil, comme permettant près de 35% de remise accompagné du commentaire "Mega : le fournisseur d'énergie durablement moins cher"

 
Page d'accueil du site "Méga Energie"

  En cliquant sur le lien, on découvre qu'il s'agit d'une offre indexée à l' EPEX, c'est à dire la bourse de l'électricité basée à Paris. Dans le détail, la fiche d'information montre une courbe qui redescend sans cesse : "Des prix au plus proche du marché de gros, basés sur une formule bloquée. Économies calculées sur base de la dernière valeur connue (Avril 2020= 13,45€/MWh)"
  Ainsi, l'économie affichée dépend du prix à la bourse, et la remise affichée n'est valable que sur le mois en cours. Le prix des mois suivant est, par nature, inconnu. Le renvoi de bas de page nous permet de comprendre l'index prix en compte pour ce tarif :
  Le prix de l'électricité variable est indexé mensuellement sur la durée du contrat. Il est basé sur la moyenne arithmétique des cotations journalières Day Ahead EPEX Spot sur le marché français durant le mois de fourniture, telles que disponibles sur le site Internet de EPEXSPOT. Le prix du kWh présenté sur la grille tarifaire est calculé sur base de la dernière valeur connue, EPEX_SPOT_M (€/MWh) avril 2020 : 13,45 €. La consommation du mois de mai sera facturée sur base de cette valeur. Par la suite le prix évolue selon la formule suivante : EPEX_SPOT_M= Moyenne arithmétique des cotations journalières Day Ahead EPEX Spot durant le mois de fourniture.
  On comprend donc aisément pourquoi le prix affiché pour avril est très bas, et explique donc le niveau de remise annoncé. En revanche, comme l'on dit chez les banquiers, "les performances passées ne préjugent pas des performances futures". Ce prix est particulièrement impacté par les impacts de la crise Covid-19 et la baisse de consommation qui en a résulté. Mais aucun consommateur n'était capable de le prévoir et de souscrire à cette offre fin février ou début mars.
  Le prix évolue donc chaque mois et dépend de la moyenne des cotations journalières du "day ahead", c'est à dire des livraisons J+1. Pour le premier mois de souscription, le prix est connu car il est retenu le calcul du mois précédent. Par la suite, la fiche d'information nous donne la formule calculée, ici pour un exemple d'un abonnement 6kVA option "base" :
EPEX_SPOT_M/1000 x 1,140 + 0,009 € + Acheminement
  Dit autrement, on prend le prix moyen de cotation du "day ahead" du mois on y ajoute 14% ainsi que 9€/MWh (0,009€/kWh) ainsi que le tarif d'acheminement d'Enedis. Par exemple, si la moyenne des prix "Day ahead" du mois est de 20€, le calcul est de 20 x 1,14 + 9€ soit 31,8€/MWh, soit 0,0318€/kWh. Auquel il faudra rajouter le TURPE bien entendu (35,96€/MWh) ainsi que les taxes.

Simulation rétrospective de l'offre pour l'année 2019
  Nous allons maintenant essayer de simuler ce qu'aurait donné cette offre sur l'année 2019, car nous disposons de toutes les données pour faire le calcul, sur la base d'un client 6 kVA simple tarif, appelé "option base". Nous allons faire cette comparaison avec le tarif réglementé commercialisé par EDF et les entreprises locales de distribution. A des fins de simplification, nous ne tiendrons pas compte de la fiscalité, qui est identiques quel que soit le fournisseur. De plus, l'abonnement mensuel est aussi le même chez Méga énergie que chez EDF.
  Le tableau ci dessous reprend les prix mensuels de la formule de Mega énergie ainsi que le tarif réglementé :
 

Travail personnel à partir des données EPEX Spot et CRE

  On constate ici que neuf mois sur douze, le prix du MWh fourni par Méga Energie est inférieur à celui d'EDF au tarif réglementé, dont il a été tenu compte des deux évolutions tarifaires intervenues en 2019. On observe aussi de fortes fluctuations du prix "day ahead", pouvant aller du simple au double en cours d'année. Ainsi, dans l'hypothèse d'un client consommant 1 MWh tous les mois de l'année, le prix de la "part énergie" du kWh de Méga est inférieur de 4,03% de celui d'EDF. Une fois le TURPE ajouté, somme fixe, l'écart est de 2,45%. C'est relativement peu, puisque d'autres opérateurs proposent des remises similaires sans le risque lié aux fluctuations boursières.
  Toutefois, raisonner ainsi ne tient pas compte des volumes de consommation différents d'un mois sur l'autre. On consomme davantage en hiver qu'en été, fatalement. Pour ce faire, nous prenons le profil de consommation d'un abonné 6 kVA. Il s'agit d'une consommation d'un abonné réel. C'est important car tant les prix à la bourse que les consommations sont influencés par la température extérieure, chauffage par exemple.



Les consommations de l'abonné fluctuent aussi fortement, avec un facteur dix entre l'hiver et l'été. Cette pondération va avoir un impact très important sur la simulation finale de l'offre tarifaire proposée par Méga Energie.

Cette simulation donne les résultats suivants :

 
Travail personnel à partir des données EPEX Spot et CRE

  Il apparait de manière incontestable que, pour l'année 2019, le recours à l'offre indexée selon la formule de Méga énergie aurait conduit à une facturation de la part énergie HT près de 6% plus chère qu'au tarif réglementé d'EDF. Une fois le TURPE ajouté, somme fixe, l'écart sur la facture est de 3,58% en faveur du tarif réglementé. C'est typiquement une mauvaise affaire pour le consommateur, pour cette année là en tous cas. Cela ne préjuge pas des résultats futurs.

La nécessité de protéger le consommateur

  Alors certains pourraient relativiser. On pourrait dire, à l'instar d'un boursicoteur, qu'il a fait un mauvais pari. Au delà de la question politique fondamentale de savoir si le prix de l'électricité doit se jouer en bourse, il se pose la question immédiate de la protection du consommateur. Dans cet exemple, ce dernier est incapable de connaître au mois le mois l'évolution du cours de bourse, et, par conséquent ne connait jamais son tarif d'électricité à l'avance. Par ailleurs, un particulier ne change pas, en général, de fournisseur tous les mois.
  Les pratiques du secteur de l'énergie consistent souvent à afficher des remises considérables, parfois sans informer loyalement le consommateur. La pratique des démarchages abusifs est fréquente et conduit beaucoup de français à changer de fournisseur d'électricité sans forcément avoir une bonne connaissance du fonctionnement du marché de l'électricité. Un retournement boursier pourrait alourdir considérablement la facture sans que le consommateur s'en rende compte, en particulier chez ce fournisseur qui procède au "lissage des paiements de 6 à 11 prélèvements mensuels fixes".
  Les offres indexées sur la bourse de l'électricité vont fortement se développer dans les mois qui viennent. En particulier sous l'effet de la directive européenne 2019/944 qui impose à chaque fournisseur de proposer au moins une offre de ce type. Il est indispensable que les pouvoirs publics, la Commission de Régulation de l'Energie, le Médiateur de l'Energie et la DGCCRF encadrent ces pratiques commerciales. Que le consentement du consommateur soit clair et que les risques d'une telle offres soient compris. Au fond, que le rappel permanent des courtiers "Les performances passées ne préjugent pas des performances futures" s'applique aussi à ce type d'offre, puisqu'elles prétendent fonctionner selon les fondamentaux d'un produit financier.

  En résumé, avant de choisir ce type d'offre, le consommateur doit regarder le mode d’indexation et la courbe de consommation. Et avoir... le goût du risque. Mais, dans certains cas, précis, le pari peut s'avérer payant :  par exemple, un restaurateur saisonnier au Cap d’Agde a plus intérêt à faire ce choix qu’une station de ski à Chamonix. Car sa consommation est pour l’essentiel l’été et où les prix de gros sont généralement plus bas.

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Climat : l'hydrogène en mode majeur et ça sent...le gaz

Il en va de même pour l'hydrogène que pour l'éolien et le solaire, l'échec est d'abord vu comme une solution. Mais la population française s'en soucie-t-elle vraiment? Chut!, pour le moment, elle se prosterne devant le veau d'or écolo...
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Abandonner le nucléaire pour l’hydrogène, un leurre ?


Hydrogen by Sean Davis(CC BY-NC 2.0) — Sean Davis, CC-BY

  Pour justifier l’abandon progressif du nucléaire, l’exécutif présente des schémas industriels de substitution où l’hydrogène jouerait un rôle majeur. Encore une usine à gaz ?

  On ferme Fessenheim, en catimini, tant l’épisode est peu glorieux et tellement contradictoire avec d’autres urgences proclamées. La France qui s’affiche leader dans la protection du climat et qui a un besoin impérieux de ré-industrialisation, prend là une décision lourde de conséquences, en supprimant 1800 MWe d’électricité décarbonée et pilotable et 2000 emplois dans une région déjà bien à la peine.
  Mais ce n’est pas juste une complaisance politicienne de circonstance, fruit d’arrangements délétères du passé, puisque la nouvelle PPE1, conserve intacts ses objectifs de réduction drastique de la contribution nucléaire dans la production d’électricité.
  C’est donc bien une continuité idéologique. Et pour que l’opinion ne s’étonne pas trop – mais le risque est faible, tant, en la matière, son conditionnement a atteint des sommets – on lui présente des alternatives.
  Solaire et éolien, bien sûr, qu’on propose de développer massivement, surtout la variante offshore, tout en sachant bien que leur contribution aléatoire, intermittente, variable, voire parfois intempestive, ne répond pas au cahier des charges de la continuité électrique, surtout sans perspective d’appui sur des stockages-déstockages massifs et dynamiques.
  Mais pour justifier l’abandon progressif du nucléaire, car c’est bien de cela qu’il s’agit, l’exécutif présente des schémas industriels de substitution où l’hydrogène, la « nouvelle frontière », jouerait un rôle majeur.

  À cet effet, on incite financièrement parlant les grands organismes de recherche et les industriels à développer la filière afin de faire de la France « le numéro un mondial des usages de l’hydrogène ». Décidément, une manie, Nicolas Hulot avant de quitter le navire, avait déjà lancé un « plan hydrogène », encore modestement doté, mais forcément plein d’avenir…

Hydrogène : la solution, vraiment ?
  Dans l’effervescence créatrice que suscite ce que l’on se figure déjà d’une après-crise ripolinée en vert, on va d’un extrême à l’autre, mais surtout crescendo dans la complexité : du simplisme, jusqu’au dédaléen !!
  Les adages populaires connexes, tel le savoureux : « pourquoi faire compliqué, quand on peut faire inextricable ? » s’appliquent à certaines des solutions mises en avant, résultat de contorsions permettant l’affichage du label « renouvelable », un discriminant jugé désormais « qualificatif » aux yeux de l’opinion et « disqualifiant » pour ce qui ne peut s’en prévaloir.
  Sans surprise, l’énergie offre un champ quasi illimité à ces accès de brain storming mais avec des émergences qui, au final, surprennent peu : l’électricité renouvelable et l’hydrogène sont en première ligne pour, nous dit-on, aider à bouter le carbone, et l’atome pour faire bonne mesure, hors du champ, le dernier arpent de terre promise devant être libéré en 2050 ; nos gouvernants actuels ne sont-ils pas les prophètes modernes ?
  Plus singuliers sont les enchaînements imaginés pour mettre en lice ces deux leviers, meilleurs sont-ils ! Ainsi, par exemple, faut-il vraiment méthaniser le CO2 grâce à l’hydrogène produit à partir de courant décarboné, pour obtenir du gaz renouvelable ?

  L’approche décrite est dite power to gas et son inverse, gas to power, existe aussi, entre autres, sous la forme de l’emblématique pile à combustible, célèbre depuis l’accident de la mission Apollo 13 en 19702
  Visant également 2050 et s’agissant de l’électricité, et du gaz d’ailleurs, l’ADEME3, a concocté des scenarii où une consommation électrique du pays, notablement réduite par des miracles d’ascèse, d’optimisation et de civisme, serait à 100 % d’origine renouvelable, rejointe par une récente coalition de pays européens ayant demandé que la Commission engage pareilles études à l’échelle du continent tout entier ; lesquelles existent d’ailleurs aux USA, depuis 2012.

Contournement
  À tous les sens du terme, ces techniques sont des « usines à gaz » par leur complexité et la lourdeur de leur mise en œuvre industrielle et on peut légitimement s’interroger sur leur nécessité, comparaison faite avec des schémas moins alambiqués.
  Mais lesdits schémas ont la déveine de comporter une part importante de nucléaire, et c’est le besoin idéologique de les contourner, qui conduit à imaginer et à soutenir ces pseudo-alternatives au prix de complications invraisemblables et sans être pour autant capables de boucler la boucle.
  En France, la réduction du nucléaire, sera compensée in fine par le gaz, source assurément pilotable, qui assurera le nécessaire bouclage énergétique induit par l’intermittence des renouvelables et l’échec du plein avènement industriel des montages compliqués évoqués plus haut.

  Que ce gaz soit intégralement importé, le gaz vert restera forcément marginal, et que sa combustion émette massivement du CO2 ne sera en rien disqualifiant : on parlera de moindre mal et l’opinion sera satisfaite, si même elle se pose la question ?

Électrodynamique
  Il est pourtant clair que la pénétration vigoureuse d’une électricité décarbonée sur un large champ d’applications, domestiques et industrielles, souvent en remplacement de sources carbonées, en amplifiant les usages existants, dont le chauffage, trop facilement décrié, surtout à l’ère de la pompe à chaleur et la climatisation, et en en développant de nouveaux, dans les process industriels, surtout, constituerait un levier de premier ordre. Mais seules l’hydroélectricité et l’énergie nucléaire sont à même de fournir cette électricité de manière abondante et surtout pilotable.
  L’électricité renouvelable (éolienne et solaire) souffrira toujours de son manque d’efficacité, obligeant à outrer la taille des installations et à les multiplier, jusqu’à défigurer des paysages entiers, et surtout de l’absence pérenne de moyens de stockage-déstockage des surplus de production, qui oblige à un back-up de même capacité que la puissance intermittente installée.

  Finalement, seule la France est « vert-vertueuse », qui réalise luxueusement ce back-up, essentiellement avec l’hydraulique et le nucléaire, deux sources décarbonées. Les Espagnols le font avec du gaz importé, les Allemands avec la lignite, locale et économique4.

Nucléophobie
  Dans notre pays et partout en Europe les sites hydrauliques sont presque tous équipés, reste donc le nucléaire qu’on s’ingénie à discréditer et dont la loi même (LTECV), réifiée en planification administrative (PPE), engage une réduction effective de sa contribution.
  Mais dans le contexte actuel, économique et climatique, qu’on ne souhaite pas développer significativement le nucléaire comme le font d’autres pays : Chine, Inde, Russie, mais aussi Royaume Uni et Finlande, est déjà très irrationnel et en fait largement idéologique, mais qu’en sus, dans une Europe à la pensée germanisée, on détruise des outils existants, parfaitement adaptés aux canons actuels, est hautement questionnable.
  Ainsi, le « lobby vert » parvient-il à faire fermer, l’une après l’autre, des centrales en capacité de produire en toute sûreté, comme cette emblématique dénucléarisation méthodique du Rhin, Mühleberg, Phillipsburg, Fessenheim…, incontestablement à mettre à leur discrédit.
  Mais l’avenir jugera, surtout quand les renouvelables, même développés inconsidérément, montreront leurs limites.

  L’Allemagne sortira du nucléaire en 2022, mais à quel coût financier et écologique, les énormes investissements réalisés dans l’éolien et le solaire, n’ayant fait baisser qu’à la marge les émissions de CO2 du plus mauvais élève climatique de l’Europe, mais qui reste néanmoins notre modèle et apparemment celui de la Commission européenne. De grâce, ouvrons les yeux et regardons ce qui se passe outre-Rhin, les chiffres fournis par les Allemands parlent d’eux-mêmes, faut-il vraiment les dupliquer ?

Hydrogène, gaz à tout faire ?
  Dans le monde, l’hydrogène est actuellement produit pour l’essentiel par reformage de molécules d’hydrocarbures avec dépense d’énergie importante et fabrication de CO2 en quantité, et par électrolyse de l’eau par un courant électrique, qui est rarement décarboné.
  Passer à une solution « tout électrolyse » avec courant décarboné, par exemple en utilisant les excédents de productions fatals du solaire PV et de l’éolien, est effectivement séduisant, même si il faut considérer l’ampleur de la tâche, donc les énormes volumes à produire et à stocker, pour qu’un rôle significatif puisse être joué, et le faible rendement global de la chaîne.
  Pour l’hydrogène formé par électrolyse, se posera toujours la question d’une possible utilisation directe de l’électricité. Mais quant à réutiliser ensuite l’hydrogène ainsi fabriqué pour produire du courant, via la pile a combustible, même si ce schéma crée effectivement une possibilité de stockage, sa vraie valeur ajoutée, on ne peut ignorer la faiblesse insigne du bilan énergétique d’une telle cascade, qui nécessiterait le surdimensionnement corrélatif du maillon amont, c’est-à-dire la multiplication des éoliennes et des panneaux PV, déjà en mal d’acceptation, dans notre pays et ailleurs.
  Cependant, au-delà de ses niches spécifiques, le fait de vouloir mettre l’hydrogène à « toutes les sauces » n’est-il pas le signe qu’on cherche à forcer le trait. Ainsi, faire accroire que demain, ou après-demain, des avions, même entièrement reconfigurés, voleront grâce à l’hydrogène , où à l’électricité, d’ailleurs…, est un leurre absolu, ce n’est pas la bonne quête.
  En effet, chercher à réduire les consommations de combustibles carbonés, ce qui reste bien l’objectif principal, ne veut pas dire que sur certains créneaux indispensables à la vie économique mais où ils n’ont pas de substituts crédibles, il ne faille pas les conserver, le transport aérien est concerné au premier chef, il convient alors d’optimiser au mieux cet usage.

  Viser la neutralité carbone ne signifie pas qu’on ne continuera pas à utiliser des combustibles carbonés, mais bien qu’on doive le faire de manière plus rationnelle, choix des usages, et plus efficace, amélioration des procédés.

D’un gaz, l’autre
  Que ne ferait-on pas, même apparemment les pieds au mur, pour essayer de se passer du nucléaire et engranger des voix vertes, mais cette shadow construction énergétique est extrêmement complexe à mettre en œuvre ; passer d’une faisabilité prouvée à une dimension industrielle de poids déterminant est une autre paire de manches.
  Cette gageure, le nucléaire national l’avait réussie, au prix d’un effort gigantesque et d’un soutien politique « transpartisan » au long cours. Le résultat est encore là, tangible, précieux, on devrait le pérenniser, mais on n’a de cesse que de le détruire.
  De cet imbroglio ne sortira rien d’autre qu’un appel obligé au gaz naturel, lequel, déjà bien en lice et déjà bien en cour, a juste à attendre son heure pleine, dans une Europe occidentale qui n’en possède presque plus, et sûrement pas à l’échelle de besoins qui grandiront mécaniquement.
  La production d’électricité deviendra donc largement dépendante de sources carbonées extérieures au continent, un levier politique mis dans la main de nos fournisseurs, une triste perspective.


1. PPE : Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (période 2019-2028).
2. Incident majeur du à l’explosion du réservoir d’oxygène d’une pile à combustible.
3. Études ADEME : france-independante-mix-gaz-renouvelable-010503-synthese.pdf, mix100-enre-synthese-technique-macro-economique-8892.pdf.
4. Étude de François Poizat pour « Sauvons le Climat » 25 mars 2020 

Verre ou plastique : le plus impactant (CO2) pour le climat n'est pas celui qu'on croit

Kako
Scientifique, génie civil

  Comme promis, retour sur l’une des propositions, C3.2, de la Convention Citoyenne :


   Avec la question qui se pose : promouvoir uniquement les contenants réutilisables en verre et se passer de plastique, même réutilisables, est-ce que cela permettra de réduire les émissions de CO2 ?
La réponse se concentrera uniquement sur ce sujet. Les autres aspects présentés dans la proposition C3.2 seraient bien trop long à expliquer ici.
  Je vais commencer par les procédés de fabrication pour que vous compreniez bien les résultats des analyses de cycle de vie (ACV).
Comme il y a beaucoup d’idées reçues sur le sujet, peut-être vous arrivera-t-il, parfois, au cours de votre lecture d'être surpris? Ne vous inquiétez pas, tout est normal.
1. Le verre, emballage  

  Constitué d’un mélange de minéraux dont le sable, fondu à 1500°C. Une fois le contenant formé dans un moule, il faudra réaliser des traitements thermiques en fonction des propriétés que l’on souhaite obtenir, recuit autour de 600°C. (source : Verre Avenir)



  Vous comprenez donc pourquoi la fabrication du verre est énergivore. L’industrie du verre a pour objectif de réduire ces impacts, que ce soit dans le procédé de fabricant ou dans le poids des contenants. Tout comme l’intégration de recyclé dans la fabrication des emballages. Tous les objets en verre ne se recyclent pas. Les flacons, bouteilles, bocaux le sont mais pas la vaisselle par exemple. Le recyclage se fait comme pour le verre vierge mais à des températures plus faibles grâce à l’utilisation de la matière recyclée appelée calcin. Il y a également une économie côté quantité et traitement de la matière première. C’est en cela que le recyclage du verre génère moins d’impact que le verre recyclé. Par contre, il est nécessaire d’ajouter au moins 20% de matière première vierge pour le recyclage. Aujourd'hui, 86,5% du verre est recyclé (source : Citeo). 

  Le verre ne se recycle pas sans ajout de matière première… comme tous les matériaux qui se recyclent. Comprenez que le recyclé est un mélange de matériaux de formulations différentes. Il faut corriger ça avec l’ajout de non recyclés.

2. Le plastique, emballage 

  Les emballages en plastiques sont fabriqués à des températures n’excédant pas 280°C généralement en fonction du type de plastique. La température va dépendre du plastique et de l’emballage que l’on souhaite obtenir. Il est possible d’ajouter au moins 50% de recyclé dans les emballages, 100% pour d'autres applications. Les procédés de fabrication évoluent pour intégrer plus de plastique. Le nombre de cycles dépend de l’ajout et de la qualité du recyclé. Avec 50% de recyclé on arrive à atteindre les critères nécessaires pour l’utilisation dans l’emballage alimentaire sur de nombreux cycles. Les études actuelles montrent que l’ajout de matière vierge permet une régénération de la qualité du plastique au fur et à mesure des cycles.
  Aujourd’hui le recyclage du plastique est possible pour les plus utilisés, sachant qu’en parallèle des filières de recyclage se créent et que la simplification de la consigne de tri, tous les plastiques, permet de récupérer tous les plastiques d’emballage.Une bouteille ou un contenant réutilisable en plastique pourra donc être recyclé via ce système. Actuellement, 29% des emballages en plastique sont recyclés, pour les bouteilles en plastique cela monte à 61% (source : Citeo)


3. Verre ou plastique réutilisable

  L’impact du verre comparé au plastique est donc plus important si l’on compare une même application. La production du verre, même recyclé, nécessite beaucoup d’énergie comparé au plastique.Concernant le transport, le poids d’une bouteille en PET correspond à moins de 8% du poids d’une bouteille en verre de même contenance. On comprend mieux que pour une même distance, le transport de bouteilles en verre soit plus impactant que celui de bouteilles en plastiques.  Ainsi, pour une utilisation identique et un même transport, l’impact CO2 d’un contenant en plastique est en moyenne 2 fois plus faible que celui en verre.
  Dans le cas d’une consigne, par exemple en Allemagne, le verre est réutilisé 50 fois contre 15 fois pour le plastique. Même avec cette différence, le plastique génère moins d’impact comme le montre une étude de l’ IFEU pour l’Allemagne (2008) :




  Ou un autre rapport pour l’Autriche (source ACV - parlement européen) :




  A noter que même si le nombre de cycles de réutilisation pour le verre est de plus de 3 fois celui du plastique, il reste plus impactant à cause notamment du transport qui est comptabilisé. Les analyses de cycle de vie réalisées le sont avec le système et taux de recyclage du pays considéré, tout comme leur mix énergétique, le nombre de cycles d’utilisation et le système de consigne du pays. D’où les différences entre les graphes. C’est important de le signaler.L’équivalent en France ne changerait que les chiffres pas les tendances. Dans le cas du verre même si une amélioration du procédé de fabrication ou une réduction des Km impliquent une réduction importante des impacts, pour une même utilisation, le plastique reste moins impactant.
  Prenons l’exemple des gobelets en France. Les incertitudes sont liées aux distances et au taux de retour des gobelets. Mais quel que soit le scénario considéré ce n’est pas le verre qui l’emporte mais

le gobelet PP réutilisable ou PLA jetable.


   Ainsi, pour réduire les impacts CO2 et environnementaux il est préférable de choisir le plastique plutôt que le verre. Exemple :  ici de la comparaison gobelet PP et verre en réutilisation, le verre n’est jamais meilleur, même pour un nombre de réutilisation important.




  Pour les contenants utilisés chez soi, les contraintes thermiques pendant le lavage sont moins fortes. La durée de vie du contenant, verre ou plastique est plus importante. Sauf si endommagement comme un contenant en verre qui se brise ou en plastique qui se fend. Les sources biblio que j’ai pu lire sur le sujet précisent que remplacer, pour une même utilisation, le plastique par du verre génère une quantité importante d’impacts et notamment de CO2. Ces articles sont accessibles, même Zero Waste Europe les a pris en compte dans son analyse. Aucun expert ni ONG ne vous affirmera qu’à utilisation égale le verre a un impact CO2 plus faible que le plastique. Ce fait là n’est pas du tout remis en question. A part les anti-plastiques dogmatiques qui considèrent le plastique comme un poison. Mais ils ne sont pas pertinents.
  Je ne dis pas qu’il faut utiliser uniquement du plastique. Il faut diversifier les sources de matériaux en s'assurant qu’ils puissent être recyclés dans les filières existantes et qu’ils puissent intégrer un maximum de matière recyclée tout en conservant leurs performances.
  La question est donc de savoir pourquoi la Convocation Citoyenne a éliminé une possibilité de réduire l’impact de notre consommation, en proposant la suppression du plastique réutilisable au bénéfice du verre. C’est incompréhensible, parce que contradictoire avec les objectifs visés.


Sources
- ACV contenants boissons - parlement Européen https://europarl.europa.eu/RegData/etudes/note/join/2011/457065/IPOL-AFET_NT(2011)457065_EN.pdf - ACV bouteille PET vs verre https://sciencedirect.com/science/article/pii/S0048969720321987?via%3Dihub - ACV gobelets réutilisables vs jetablehttps://rdcenvironment.be/wp-content/uploads/2017/11/1985-IBGE-Gobelet-Recyclables.pdf
- ACV bouteille plastique vs verre https://sciencedirect.com/science/article/pii/S0048969720321987
- ACV emballage médical plastique vs verre https://epos.myesr.org/poster/esr/ecr2015/C-2599 - Zero Waste Europe https://zerowasteeurope.eu/2010/09/beverage-packaging-and-zero-waste/
- ACV boissons non gazeuses IFEU https://eco-circular.com/wp-content/uploads/2018/02/aguaencaja2.pdf
Potential trade-offs between eliminating plastics and mitigating climate change: An LCA perspective on Polyethylene Terephthalate (PET) bottles in Cornwall


Glass or Plastic: An Environmental Life Cycle Assessment (LCA) and Related Economic Impact of Contrast Media Packaging

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Bretagne, agriculture : productiviste et bio à la fois, où le "en même temps" extrême du Conseil régional

  Les élus du Conseil régional sont les rois du grand écart. En effet, ils peuvent à la fois soutenir financièrement des projets de poulaillers industriels, dont un de "600 000 poulets par an, 70 000 emplacements de poulets, deux bâtiments de 2 000 m2… » et un autre de "178 800 têtes qui a obtenu l’aval de la préfecture fin mars", des extensions d’élevage porcin, etc.; cette politique industrielle engendrant  un résultat sanitaire et environnemental dramatiques pour le territoire, fort-bien expliquée dans la BD "Les algues vertes"



https://www.letelegramme.fr/finistere/douarnenez/les-associations-mobilisees-contre-deux-dossiers-agricoles-19-06-2020-12568956.php
https://www.letelegramme.fr/morbihan/plaudren/a-plaudren-200-manifestants-contre-le-poulailler-xxl-17-06-2020-12567971.php

Et dans le même temps, porter un discours en faveur d'une transition vers une agriculture responsable :
..."Consciente de l’urgence climatique et des exigences des consommateurs, la Région mise sur la force du collectif pour faire de la Bretagne la Région leader du « Bien-manger » en Europe."
Source : https://www.bretagne.bzh/actions/grands-projets/bien-manger/leader-europe/
   Et dans le genre "grand jeté", le préfet du Morbihan n'est pas mal non plus, incitant "les maires à agir face aux algues vertes"... qu'il a contribué à créer en autorisant l'agrandissement des élevages de porcs :
https://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/morbihan/morbihan-prefet-incite-maires-agir-face-aux-algues-vertes-1845386.html


La conscience, c'est ça l'important...

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Alsace, Fessenheim : après la fermeture gouvernementale... le désert des Tartares local

Rame
"Rame, rame. Rameurs, ramez.
On avance à rien dans c'canoë.
Là-haut,
On t'mène en bateau :
Tu n'pourras jamais tout quitter, t'en aller...
Tais-toi et rame
."

Texte Alain Souchon ; musique Laurent Voulzy 

Ce pays est perdu comme bon nombre d'emplois
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Fessenheim : une reconversion économique toujours dans les limbes, à quelques jours de l'arrêt du dernier réacteur

AFP 
25 juin 2020 

  Attirer des entreprises innovantes, miser sur le franco-allemand, développer les énergies vertes, favoriser le tourisme : à quelques jours de l'arrêt complet de la centrale nucléaire de Fessenheim, ces projets qui visent à compenser les emplois perdus restent au stade d'ébauche, laissant augurer un trou d'air économique.
  En février, quand le premier réacteur a été éteint, les projets d'alternatives économiques à la centrale dans cette zone proche de la frontière allemande, entre Colmar et Mulhouse, en étaient encore au stade des discussions, qu'il s'agisse de la création d'une zone économique le long du Rhin pour attirer des entreprises, du développement du port fluvial ou d'un "technocentre" de recyclage de matériaux métalliques.
  Cinq mois plus tard, "on est exactement dans la même situation", se désespère le maire de la commune de 2 500 habitants, Claude Brender, qui parle "d'incertitude totale" sur nombre de sujets. Pour l'édile réélu le 15 mars et fervent défenseur de la centrale, cela ne fait aucun doute : le trou d'air tant redouté "aura lieu". "Il n'y a aucune perspective à court terme sur le bassin d'emploi de Fessenheim", regrette-t-il.
  Une usine de biocombustible issu du bois est bien en projet, avec plusieurs centaines d'emplois à la clé, mais sa mise en service par le groupe Européenne de biomasse n'est pas prévue avant 2023-2024. Seuls soixante salariés EDF resteront pour le démantèlement de la centrale vers 2024. Fin 2017, ils étaient encore 750 ainsi que 300 prestataires.

« Indifférence de l'État »

  À l'approche de l'arrêt définitif de la centrale, les élus locaux pestent à tout va contre "l'indifférence de l'État", malgré un "projet d'avenir" signé début 2019 avec l'ambition de faire de cette zone un modèle de reconversion industrielle et énergétique. Le député LR, Raphaël Schellenberger, à la tête d'une mission parlementaire sur la fermeture du site, a critiqué "un manque d'engagement et d'intérêt de l'Etat", tandis que la présidente du Haut-Rhin, Brigitte Klinkert, juge qu'il faut "impérativement passer à la vitesse supérieure".
  Présentée comme "l'outil opérationnel" de la reconversion du territoire de Fessenheim, la société d'économie mixte (SEM) franco-allemande, annoncée en janvier, n'est toujours pas concrétisée. "La mise en place de la SEM se poursuit, la date prévisionnelle de création est fixée à fin 2020", assure-t-on toutefois à la région Grand Est qui en sera le principal actionnaire, précisant qu'un d'un directeur général devrait prendre ses fonctions en septembre.
  Autrefois zone agricole pauvre, le village de Fessenheim et ses alentours ont vu arriver avec la centrale nucléaire des dizaines de familles dotées de bons revenus, mais aussi des millions d'euros de retombées fiscales. La commune a pu ainsi développer services et infrastructures et voir s'installer un nombre de commerces particulièrement important pour sa taille. Un atout précieux pour l'avenir.
  Sur la vingtaine de maisons mises en vente, dix-sept ont déjà trouvé preneurs, selon le maire. "C'est le côté un peu rassurant, ça veut dire que Fessenheim reste attractif, mais c'est le résultat de ces années d'investissements (...) et ça c'est grâce aux retombées de la centrale nucléaire", insiste Claude Brender.
  La communauté de communes continue aussi de réclamer un geste fiscal de l'État. Pour l'heure et en dépit de la réduction progressive des 6,5 millions d'euros de recettes fiscales provenant de la centrale, elle doit continuer à verser près de la moitié cette somme au Fonds national de garantie individuelle des ressources (FNGIR) qui a succédé à la taxe professionnelle et dont les contributions sont fixes. "On nous balade encore une fois", s'énerve le maire

Energie, Fessenheim : ce n'est qu'un aurevoir?

..." On donne des objectifs crédibles, qu’on transforme en actes, en fermant le premier réacteur de la centrale de Fessenheim dès février et en fermant les centrales à charbon »
Et, en même temps, la France pour assurer le backup des EnRi, éolien et Pv, renforce ses interconnexions vers 57 GW de charbon de pays hors UE qui ne payent pas de taxe CO2.
Source : http://lemontchampot.blogspot.com/2020/05/intermittence-et-charbon.html
Ainsi, il en va en politique comme dans toute société humaine :
"L'hypocrisie est un vice à la mode, et tous les vices à la mode passent pour vertus."
Molière, 1622-1673 ; Dom Juan - 1665
et
"La véracité n'a jamais figuré au nombre des vertus politiques, et le mensonge a toujours été considéré comme un moyen parfaitement justifié dans les affaires politiques."
Hannah Arendt, 1906-1975 ; Les origines du totalitarisme, 1951


Ce pays est perdu
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Fermeture de la centrale de Fessenheim : beaucoup d’idées reçues…

- Maxence Cordiez
Ingénieur dans le secteur de l’énergie.
- Jean-Jacques Ingremeau
Docteur en physique des réacteurs nucléaires.

26 juin 2020
 

 

  Le premier réacteur de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin) a été mis à l’arrêt définitif le 22 février 2020. Le second réacteur devrait également être arrêté fin juin 2020, 42 ans après la mise en service de la centrale.
  Le gouvernement français a justifié sa décision de fermer la centrale de Fessenheim en affirmant qu’elle « correspond à l’engagement de la France de réduire la part du nucléaire dans la production d’énergie » et que « cette fermeture constitue une première étape dans l’objectif de réduire à 50 % la part du nucléaire dans le mix énergétique français, et ce d’ici à 2035 » [1].
  L’engagement à réduire la part du nucléaire à50 % en 2025 remonte à un accord de campagne entre François Hollande – alors candidat à la présidentielle – et le parti Europe Écologie-Les Verts (EELV) [2]], historiquement antinucléaire. Cet engagement électoral a été intégré dans la loi de transition énergétique pour la croissance verte de 2015 [3] puis repris par le candidat Emmanuel Macron. Pour des raisons de faisabilité, la date butoir a cependant été repoussée à 2035 [4].
  La réduction de la part de l’énergie nucléaire dans le bouquet électrique français correspond donc bien à un engagement inscrit dans la loi. Cependant, l’origine de cet engagement est électorale et il ne s’agit pas d’un engagement de la France vis-à-vis d’autres États, le choix du bouquet énergétique étant de la compétence nationale et non pas européenne.
  De nombreux arguments ont été mis en avant pour justifier la fermeture de la centrale ; cet article s’attachera à passer en revue les principaux. 


Fessenheim est la plus ancienne centrale nucléaire française en activité

  « Située dans le Haut-Rhin, Fessenheim a été mise en service en 1977. C’est la plus ancienne des 19 centrales nucléaires françaises », site du gouvernement français [1].
Le premier argument mis en avant pour justifier la fermeture de la centrale de Fessenheim réside dans son âge. Pour autant, cet argument à lui seul ne peut suffire pour justifier la fermeture d’une centrale. En effet, l’ancienneté ne préjuge en rien du niveau de sûreté ou de rentabilité économique d’une centrale, qui sont les deux notions pertinentes pour justifier d’une fermeture. Ces deux aspects sont infiniment plus complexes et dépendent notamment de la façon dont le réacteur a été conçu, construit, exploité précédemment, usure plus ou moins marquée des composants suivant leur sollicitation, de la façon dont il est exploité actuellement, référentiels de sûreté, règles de conduite, et des investissements qui sont réalisés pour maintenir et améliorer le niveau de sûreté au cours du temps.
  De plus, la centrale de Fessenheim est loin d’être la plus vieille du monde encore en activité. Ce record est détenu par la centrale suisse de Beznau, mise en service en 1969, soit près de dix ans avant Fessenheim. Aux États-Unis, la centrale de Beaver Valley – qui a servi de référence pour la construction de Fessenheim – a été mise en service en 1976. En 2009, l’autorité de sûreté nucléaire américaine, la Nuclear Regulatory Commission, NRC, l’a autorisée à fonctionner pour vingt années supplémentaires, soit jusqu’à 60 ans [5], comme plusieurs autres réacteurs aux États-Unis. En 2019 et 2020, les réacteurs à eau pressurisée des centrales américaines de Turkey Point et de Peach Bottom ont même été autorisés à fonctionner jusqu’à 80 ans par la NRC [6]. 




 

La centrale de Fessenheim a été conçue pour fonctionner 40 ans
  « Les centrales nucléaires n’ont pas été conçues ni testées pour durer plus de 40 ans. Les ingénieurs ont conçu les réacteurs et étudié les propriétés des matériaux et leur résistance pour une durée de fonctionnement de 30 à 40 ans. Autrement dit, ils n’ont pas testé la capacité des réacteurs à fonctionner au-delà. À partir de 40 ans, les réacteurs entrent donc dans une phase de vieillissement qui n’a pas été prévue par les ingénieurs et que la filière nucléaire ne maîtrise pas », site de Greenpeace France [7].
  Les réacteurs nucléaires à eau pressurisée exploités en France sont issus d’une conception américaine, licence Westinghouse pour les réacteurs 900 MW électrique – MWe, francisée pour les autres types de réacteurs plus puissants. La NRC avait fait le choix de ne certifier les réacteurs que pour quarante ans, durée prolongeable par tranches de vingt ans, pour des raisons économiques et d’adéquation avec la réglementation anti-monopole américaine. La NRC indique ainsi sur son site que ce sont « des considérations économiques et anti-monopole, et non des limitations de la technologie nucléaire, qui ont déterminé la durée initiale de 40 ans pour les permis de réacteur » 1 [8]. Il ne s’agit pas d’une décision technique, même si la NRC ajoute qu’« en raison de cette période sélectionnée, certains systèmes, structures et composants peuvent avoir été conçus sur la base d’une durée de vie prévue de 40 ans ».
  En France, le système est différent et l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) ne délivre des autorisations de fonctionnement que pour des périodes de dix ans. Tous les dix ans, le niveau de sûreté des réacteurs est donc réévalué au cours d’un réexamen en considérant des objectifs plus contraignants, en fonction du retour d’expérience non seulement français mais aussi mondial, et en vérifiant que l’usure des réacteurs ne remet pas en cause leur sûreté. Et lorsque certains composants de la centrale risquent de ne plus respecter leurs spécifications, ils sont remplacés (voir encadré). De plus, l’évolution des sciences et des techniques, considérable depuis les années 1970-1980, permet d’apprécier les marges de sûreté disponibles de façon beaucoup plus précise qu’à la conception. 


L’usure des composants d’une centrale

  Évidemment, les réacteurs vieillissent. Néanmoins, tous les systèmes ne sont pas sensibles de la même façon à l’usure ou à la corrosion. Cela dépend par exemple de la façon dont ils sont sollicités, exposés à des rayonnements ou à de l’usure thermique ou mécanique. Mais surtout, tous les éléments d’une centrale peuvent être remplacés ou réparés, et le sont effectivement lorsqu’ils ne respectent plus leurs spécifications, à l’exception essentiellement de la cuve du réacteur et de l’enceinte de confinement en béton du bâtiment réacteur.
  La cuve du réacteur. Elle a été conçue en considérant une durée prévisionnelle de quarante ans. Cependant, EDF a anticipé depuis les années 2000 que ce point pourrait limiter le prolongement de la durée de vie des réacteurs. L’entreprise a donc mis en place des gestions du combustible dites « faible fluence », la fluence correspond à l’endommagement de la cuve par les neutrons émis dans le cœur, qui est le principal facteur de vieillissement pour les caractéristiques mécaniques des matériaux de la cuve. L’usure de la cuve a ainsi été réduite de l’ordre d’un facteur 2, variable selon les réacteurs. Plus récemment, d’autres mesures ont été prises, telles que l’introduction de grappes d’absorbants neutroniques fixes en hafnium en périphérie du réacteur, ce qui diminue encore la fluence reçue par la cuve. La cuve « s’use » donc beaucoup moins vite, ce qui permet de l’utiliser plus longtemps. Enfin, des « éprouvettes », à savoir des pièces d’essai destinées à tester le matériau de la cuve pour caractériser son comportement mécanique, ont été placées près du cœur lors de la construction. Elles permettent ainsi à chaque visite décennale de suivre l’évolution de l’acier irradié pour s’assurer que ses propriétés mécaniques restent satisfaisantes [1]. Ainsi, suivant l’histoire particulière de chaque cuve et le résultat des analyses menées chez EDF et, de façon indépendante, à l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), la plupart d’entre elles devraient pouvoir atteindre 60 ans tout en respectant les normes de sûreté.
  Les enceintes de confinement. Leur comportement est suivi régulièrement, notamment au travers des « épreuves enceintes » réalisées tous les dix ans, qui permettent de vérifier que leur taux de fuite est conforme aux normes en vigueur. Lorsque le critère n’est pas respecté, des réparations locales sont effectuées de façon à ce qu’il soit à nouveau respecté. Il est possible que le vieillissement de certaines enceintes empêche la prolongation de certains réacteurs au-delà de quarante ou cinquante ans, mais il s’agit d’une évaluation au cas par cas. C’est un des sujets de recherche et d’étude d’EDF et de l’ IRSN.
Références
   [1] IRSN, « Vieillissement des centrales nucléaires. Comment est anticipé, contrôlé et surveillé le vieillissement des composants d’une centrale », sur irsn.fr

   

  Un des enjeux que soulève néanmoins le vieillissement des réacteurs est la capacité à détecter l’usure d’un matériel, en particulier pour ceux qui sont difficiles d’accès. C’est un des points sur lesquels l’ ASN et son appui technique l’ IRSN ont particulièrement vigilants dans le cadre des réexamens de sûreté.
  Lors des premiers réexamens de sûreté, les efforts ont particulièrement porté sur la réduction du risque de fusion du cœur, appelé « accident grave ». Désormais, pour le quatrième réexamen de sûreté des réacteurs de 900 MWe, d’importants efforts sont réalisés pour permettre de gérer un accident avec fusion du cœur et limiter fortement les conséquences potentielles pour la population. Le « grand carénage », programme de maintenance et de mise à niveau déployé par EDF pour exploiter les réacteurs au-delà de quarante ans, ne consiste donc pas qu’à maintenir des systèmes existants, mais apporte une amélioration de sûreté significative face à de nombreux risques.
  En conclusion, les réacteurs français sont globalement bien plus sûrs aujourd’hui que lors de leur mise en service. Néanmoins, une attention particulière doit être portée sur les marges restantes sur certains composants sensibles, cuves notamment, et l’inspection des matériels pour vérifier leur conformité.
  Quoi qu’il en soit, le fait d’appréhender la sûreté d’un réacteur uniquement par son âge ressemble bien à un raccourci intellectuel économisant l’effort d’aller regarder la complexité des systèmes assurant la sûreté nucléaire. Le meilleur contre-exemple étant certainement le réacteur n°4 de la centrale de Tchernobyl qui n’avait que trois ans lors de la catastrophe. Entre une voiture récente, conduite trop vite, n’ayant fait l’objet d’aucun entretien et dont les systèmes de sûreté opérationnelle sont défaillants, et une voiture plus ancienne sur laquelle on a changé les pièces usées, à jour de son contrôle technique et conduite par quelqu’un de prudent, la plus sûre n’est pas forcément la plus jeune.

Évolution des systèmes et procédures
   Les centrales ne font pas que vieillir. À chaque réexamen de sûreté, au fur et à mesure de la prise en compte des retours d’expérience des accidents, Three Mile Island en 1979, Tchernobyl en 1986 et Fukushima en 2011, EDF a ajouté plusieurs systèmes de sûreté, tels que les générateurs diesel d’ultime secours, capables d’alimenter en électricité les systèmes de sûreté en cas de défaillance des deux autres générateurs électriques de secours initialement installés, un dispositif d’ éventage-filtration de l’enceinte permettant de filtrer les rejets qui seraient susceptibles de se produire en cas d’accident grave et de réduire très fortement les conséquences radiologiques, des systèmes de gestion des fuites éventuelles, des recombineurs à hydrogène pour éviter le risque d’explosion d’hydrogène, comme à Fukushima, etc. Il faut également ajouter à cela la force d’action rapide nucléaire (Farn) – introduite après l’accident de Fukushima – qui permet de secourir un réacteur accidenté en apportant de façon autonome le matériel nécessaire. Depuis la conception, d’importants changements ont été faits dans la façon de conduire un réacteur en situation accidentelle, passage à l’approche dite « par état », et les procédures actuelles de sûreté permettent également de réduire le risque d’accident par rapport à leur pilotage initial, par exemple lors de l’arrêt du réacteur.


Fessenheim et la lutte contre le changement climatique


 


« Sa fermeture s’inscrit dans les objectifs énergétiques de la France. Cet arrêt s’inscrit également dans un contexte de baisse des émissions de gaz à effet de serre issues de la production d’électricité, grâce à la fermeture progressive des centrales à charbon d’ici 2022 », site du gouvernement français [1].
  « Il s’agit de la première stratégie nationale bas carbone qui donne une trajectoire secteur par secteur pour atteindre la neutralité carbone au milieu du siècle. C’est beaucoup plus ambitieux qu’auparavant. La France s’engage à réduire la part du nucléaire à 50 % en 2035, ce qui veut dire fermer 14 réacteurs. On donne des objectifs crédibles, qu’on transforme en actes, en fermant le premier réacteur de la centrale de Fessenheim dès février et en fermant les centrales à charbon » entretien avec Élisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire, Le Monde, 20 janvier 2020.
  La communication du gouvernement est subtilement trompeuse en liant deux choses qui n’ont rien à voir : la fermeture des centrales à charbon dont l’intensité carbone, émissions de gaz à effet de serre par unité d’énergie, est en effet très élevée, et la fermeture de réacteurs nucléaires, très faiblement émetteurs de gaz à effet de serre. Selon le Groupe international d’experts sur le climat (Giec), les centrales à charbon modernes émettent environ, en valeur médiane, 820 grammes d’équivalent CO2 par kilowattheure, gCO2éq/kWh, sur l’ensemble de leur cycle de vie, construction et démantèlement compris, contre 12 g CO2éq/kWh pour l’énergie nucléaire, valeur inférieure à l’électricité solaire photovoltaïque [9].
  La logique économique fait que les capacités électrogènes, unités de production d’électricité, sont appelées sur le réseau dans un ordre précis, celui des coûts variables croissants [10]. Le coût de production de l’électricité se divise en effet entre coûts fixes – ce qu’il faut payer indépendamment de la production : construction des installations, personnel… – et coûts variables, qui dépendent de la production. En pratique, ces coûts variables sont ceux du combustible, charbon, gaz, fioul, uranium enrichi…, et du prix sur le marché européen du CO2 émis par les centrales thermiques à flamme, charbon, gaz et fioul.
  Au prix du combustible et du CO2 actuels, les capacités électrogènes sont ainsi globalement appelées dans l’ordre suivant : énergies dites « renouvelables », coûts variables nuls, nucléaire, lignite, gaz, charbon puis fioul [11]. Notons qu’avec le prix actuel du CO2, 22 €/tonne fin mai 2020 [12], la délimitation entre charbon et gaz, qui émet pourtant entre deux et trois fois moins de CO2 que le charbon par kWh produit, n’est pas nette et dépend de l’efficacité relative des différentes centrales. Toujours est-il que si l’on retire des capacités électrogènes à faibles coûts variables, comme la centrale de Fessenheim, l’absence de leur production sera nécessairement remplacée par la dernière capacité appelée sur le réseau européen. Dans le cas du nucléaire, ce seront nécessairement celles arrivant après dans l’ordre de mérite, soit : lignite, gaz, charbon ou fioul, selon la demande instantanée et la disponibilité des moyens de production.
  Toutes choses égales par ailleurs, fermer la centrale de Fessenheim impliquera donc un surcroît d’émission de gaz à effet de serre – par rapport au cas où elle aurait été maintenue en activité – que nous évaluons entre 6 et 10 millions de tonnes équivalent CO2 par an, MtCO2éq/an [11]. On rétorque souvent à cet argument que des capacités éoliennes et solaires seront développées dans le même temps et que des efforts peuvent être réalisés afin de réduire la demande électrique, ce qui compensera la fermeture. Certes, ces évolutions peuvent compenser, au moins en partie, l’impact carbone de la fermeture. Cependant, si nous avions consenti ces efforts en parallèle du maintien de Fessenheim, le système électrique européen aurait émis entre 6 et 10 MtCO2éq/an de moins, du fait de la production électrique d’origine fossile que la centrale alsacienne aurait permis d’éviter. N’oublions pas que pour contenir le réchauffement climatique sous 2°C, il ne suffit pas de stabiliser les émissions, mais d’atteindre la neutralité carbone, ce qui implique dans le cas de la France de diviser les émissions domestiques de gaz à effet de serre d’un facteur 15, 464MtCO2éq émis contre 32 MtCO2éq absorbés par les terres en 2017, et pour l’Union européenne d’un facteur 17, 4 323 MtCO2éq émis contre 258 MtCO2éq absorbés par les terres en 2017 [13].
  Fermer une centrale nucléaire, un barrage ou un parc éolien déjà construits ne permet pas de se rapprocher de la neutralité carbone. Au contraire, cela augmente les efforts à fournir par ailleurs – en développant d’autres sources d’énergie bas-carbone et en réalisant des économies – qui doivent à la fois compenser ces retraits et remplacer les combustibles fossiles.


La centrale de Fessenheim est construite en zone sismique et inondable
« Pourquoi Fessenheim ? Parce qu’avec une mise en service en 1977 les réacteurs de Fessenheim sont les plus anciens encore en activité et parce que le positionnement de la centrale en zone inondable et sismique conduit encore davantage à vouloir limiter les risques », tribune publiée par Le Monde le 21 février 2020 [14] et signée de plusieurs membres du gouvernement : Élisabeth Borne, Sébastien Lecornu, Brune Poirson, Emmanuelle Wargon.
  Le risque d’inondation de la centrale de Fessenheim en cas de séisme a fait l’objet d’une longue étude lors de la conception des réacteurs et a permis de déterminer le calage des ouvrages. Il a été de nouveau expertisé par l’ IRSN en 2015 [15]. Sa conclusion est que « la démonstration de la robustesse sismique des digues et des autres ouvrages de protection contre l’inondation est acquise », sous réserve de quelques compléments, notamment en termes de surveillance des digues. Une inspection de l’ ASN en 2018 concluait à ce sujet « que le pilotage et l’animation de l’organisation du site en matière de gestion du risque d’inondation sont gérés de manière globalement satisfaisante » [16].
De façon générale, l’ ASN est seule habilitée à juger de la sûreté d’une installation. Il s’agit d’une autorité technique indépendante 2 qui a su montrer à de multiples reprises son intransigeance ces dernières années. Soit le gouvernement a confiance en l’ ASN et il doit suivre ses avis, soit il n’a pas confiance. Si tel est le cas, le gouvernement doit le dire clairement, expliquer pourquoi il s’en défie et la réformer afin de restaurer la confiance. Dans tous les cas, le gouvernement n’est pas compétent pour choisir quels avis émis par l’ ASN sont valables et lesquels ne le sont pas. C’est sur le respect par le corps politique des avis techniques émis par l’ ASN que repose tout l’édifice de sûreté.
  En l’occurrence, en ce qui concerne la centrale de Fessenheim, l’avis de l’ ASN est sans ambiguïté : « L’ ASN considère que les performances en matière de sûreté nucléaire du site de Fessenheim, dans la continuité des années précédentes, se distinguent de manière favorable par rapport à la moyenne du parc » [17]. Il est donc paradoxal d’avancer une raison de sûreté, si la seule autorité compétente pour en juger n’en fournit pas.
  Néanmoins, du fait de sa fermeture annoncée par le gouvernement, EDF n’a pas réalisé les nombreuses études et travaux nécessaires pour atteindre le niveau de sûreté actuellement requis pour les réacteurs après un quatrième réexamen de sûreté, prolongation au-delà de 40 ans. Par conséquent, si le gouvernement et EDF souhaitaient continuer l’exploitation de Fessenheim, l’ ASN jugerait certainement aujourd’hui que le niveau de sûreté n’est pas suffisant en l’état pour dix années d’exploitation supplémentaires, à moins de réaliser lesdits travaux. Est-ce qu’en anticipant un fonctionnement au-delà de quarante ans, il aurait été techniquement possible de prolonger Fessenheim à un coût acceptable et avec le niveau de sûreté actuellement requis ? C’est probable, mais les études n’ayant pas été faites, personne ne le saura jamais.


Que retenir de cette décision de fermeture ?

  Contrairement à ce qui a pu être annoncé par le gouvernement ou certains journaux, la fermeture de la centrale de Fessenheim ne répond à aucun impératif environnemental ni de sûreté.
  Un choix démocratique n’a pas besoin de justifier d’une quelconque forme de pertinence écologique, économique ou industrielle pour être légitime. La volonté de fermer Fessenheim figurait au programme du candidat Hollande, élu président. Elle est donc intrinsèquement légitime. On peut dès lors regretter que le gouvernement ait choisi d’avancer d’autres arguments contestables, voire trompeurs, que celui du respect d’une promesse électorale pour justifier la fermeture de cette usine. Ceci contribue à disqualifier l’expertise publique.

Références

1. « Arrêt d’un réacteur à Fessenheim : une première étape pour réduire la part de l’énergie nucléaire », site du gouvernement, 21 février 2020. Sur gouvernement.fr

2. « Les principaux points de l’accord PS-EELV », Le Monde avec AFP, 16 novembre 2011.

3. Ministère de la Transition écologique et solidaire, « Loi de transition énergétique pour la croissance verte », 30 mai 2017.

4. Ministère de la Transition écologique et solidaire, « Stratégie française pour l’énergie et le climat », dossier de presse, novembre 2018.

5. US NRC, Beaver Valley Power Station – License Renewal Application, Renewed License Issued on 11/05/2009.

6. US NRC, Status of Subsequent License Renewal Applications, 16/04/2020,

7.  Greenpeace, « Les 10 raisons de fermer une centrale nucléaire après 40 ans », pétition en ligne, 20 février 2020. Sur Greenpeace.fr

8. US NRC, Backgrounder on Reactor License Renewal, 1er octobre 2018.

9. Schlömer S et al., Annex III : Technology-specific cost and performance parameters, in : Climate Change 2014 : Mitigation of Climate Change. Contribution of Working Group III to the Fifth Assessment Report of the Intergovernmental Panel on Climate Change, Cambridge University Press, 2014.

10. RTE, Signal prix du CO2 – Analyse de son impact sur le système électrique européen, 2016.

11. Cordiez M, « Fermeture de Fessenheim : pour le climat on repassera… », Revue générale nucléaire, 18 février 2020.

12. Sandbag, Carbon price viewer

13. Commissariat général au développement durable, « Chiffres clés du climat, France, Europe et Monde », édition 2020.

14. « La fermeture de la centrale de Fessenheim marque une étape historique », Le Monde, 21 février 2020.

15. IRSN, « Centrales du Tricastin et de Fessenheim – Robustesse sismique des ouvrages de protection contre l’inondation. », avis IRSN 2015-00268, PT ECS 11 du 26 juin 2012.

16. ASN, « Lettre de suite d’inspection des installations nucléaires, Contrôle des installations nucléaires de base – Inspection n°INSSN-STR-2018-0751 du 6 novembre 2018 – Thème Inondation ».
17 | ASN, « Conférence de presse Strasbourg région Grand-Est - Bilan 2018 et perspectives 2019 ».

1 Toutes les traductions depuis l’anglais ont été faites par les auteurs de l’article.
2 Son indépendance a notamment été renforcée en lui donnant un statut d’autorité administrative indépendante par la loi sur la Transparence et sûreté en matière nucléaire de 2006.

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