Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode I
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode II
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode III
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode IV
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode V
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode VI
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode VII
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode VIII
Claude-Jules Briffaut est né à Vicq, le 25 août 1830. Ordonné prêtre à Langres le 3 mars 1855, il fut nommé vicaire à Fayl-Billot le 16 mars de la même année et occupa cette fonction jusqu'au 1er septembre 1866, date à laquelle il devint curé de Pierrefaites-Montesson. Le 17 février il fut nommé curé de Bussières-les-Belmont. Sous une apparence sévère, il se dévoua toute sa vie pour les pauvres et les malheureux, allant même jusqu'à créer un hôpital. La paralysie qui le frappa deux ans avant sa mort, survenue le 7 avril 1897, à Bussières-les-Belmont, lui interdit ensuite toute activité, à son plus grand désarroi.
Vers l'an 1270, Guy, seigneur de Tréchâteau, Etienne de Poinson et Jean de Marey firent aussi du bien à l' abbaye.
Quelques années après, Jean de Vergy, sénéchal de Bourgogne, dit, dans une lettre, que Hugues de Châtenay, chevalier, et ses enfants ont donné à Dieu, à Notre-Dame et à la maison de Belmont tout ce qu'ils avaient à Frettes, savoir : quatre maignies d'hommes et vingt-trois journaux de terres arables.
En 1284, le père d'une religieuse donna une vigne située sur le territoire de ce village, au lieu dit Fourneau-Chaillot.
En 1317, l'abbesse en acheta une autre d' Etienne Loiselot.
D'après un titre du 15 août 1491, les religieuses cédèrent à titre de cens à un particulier une maison dite la maison-au-moine, tenant aux murs de l'abbaye, avec un meix et emplastre (28). C'est ainsi que se forma le village, bâti dans l'enclos de ladite abbaye. Par suite de pareilles concession, certains habitants de Belmont prétendirent être propriétaires. Mais le parlement de Dijon, par un arrêt du 27 mars 1499, maintint les dames dans la jouissance des emplacements de maisons et des terres sises sur le finage. On ne pouvait pas même réparer une maison sans leur permission.
Les reîtres, venus au secours des Calvinistes en 1569, pillèrent l'abbaye et brûlèrent l'église. Pour la rebâtir, les religieuses vendirent, en 1575, une partie du bois de la Bouloie, à elles adjugée par les députés de Sa Majesté à l’aliénation du temporel du clergé dans le diocèse de Langres. Cette vente produisit deux cent-soixante-quatre livres.
On lit dans un dénombrement du 24 mai 1583, donné par jean de la Tour, commandeur d'Aumonières et seigneur de Bussières, que l'abbesse lui payait annuellement, à la saint Martin, deux bichets de froment pour devoir de reconnaissance de supériorité de justice et de garde.
En 1630, les religieuses présentèrent au bailli de Bussières une requête pour obtenir saisie sur Hugues Grisot, de Poinson, qui leur refusait le paiement d'une redevance. Elles avaient le droit de justice à Belmont, comme le déclara un arrêt du Conseil d’État, du 17 août 1680.
Lors de l'invasion de 1636, l'abbaye fut ruinée. On distingue très bien l'emplacement qu'elle occupait ; Il en reste encore quelques vestiges. On la rebâtit dans de plus vastes proportions, au bas de la montagne, là où est situé le village.
En 1733, le Grand-Conseil condamna Henri Plubel, seigneur en partie de Saulles et Grenant, à rendre auxdites dames la dîme par lui perçue depuis l'an 1727 sur la corvée de Celsoy, parce que tous les biens de l'abbaye, d'ancienne fondation, étaient exempts de dîmes.
Le hameau de Belmont dépendait de la paroisse de Bussières, où les habitants allaient remplir leurs devoirs religieux. Le curé n'avait aucun droit dans l'église abbatiale. Cependant on lui permettait d'y réunir quelques fois les enfants pour le catéchisme et d'y prendre le saint Sacrement pour le porter aux malades.
L'abbaye avait un directeur spirituel. C'était un prêtre profès pris dans un monastère de l'ordre de Cîteaux et envoyé par l'abbé général. Il était chargé de desservir la chapelle, de recevoir les confessions des religieuses et de leur faire des instructions. On confia toujours cet office à des hommes distingués par leur science et leurs vertus.
Lorsque les dames avaient une affaire à décider, elles s'assemblaient au chapitre, au son de la cloche, vers la grille du parloir.
S'il s'agissait d'admettre une novice à la profession, il fallait que toutes y donnassent leur consentement. Les jeunes personnes qui entraient au monastère devaient y passer une année entière et sans interruption dans les épreuves de l'ordre avant de faire leurs vœux. Cette touchante cérémonie était présidée par le directeur ordinaire, ou par un autre moine que l'abbé général de Cîteaux déléguait spécialement à cet effet. Elle avait lieu dans la chapelle de l'abbaye, en présence de la communauté, des parents et de plusieurs témoins. Le prêtre célébrait solennellement la sainte messe, et, après l' Évangile, les novices faisaient leur profession en ces termes :
" Ego soror NN. promitto stabilitatem meam sub clausurâ perpetuâ et conversionem morum meorum et obedientiam secundùm regulam sancti Benedicti abbatis, coràm Deo et omnibus sanctis ejus, quorum reliquæ hix habentur, in hoc loco qui vocatur Bellus mons, Cisterciensis ordinis, constructo in honorem Beatissimæ Dei genitricis semperque Virginis Mariæ, in prææsentià reverendi patris NN. ipsiusmet ordinis religiosi, à reverendissimo abbate generali Cisterciensi ad hoc delegati, nec non et dominæ NN. dicti Bellimontis abbatissæ."
" Je soeur NN. promets ma stabilité sous la clôture perpétuelle et la conversion de mes mœurs et l'obéissance selon la règle de saint Benoît abbé, en présence de Dieu et de tous les saints dont les reliques sont ici, dans ce lieu qui est appelé Belmont, de l'ordre de Cîteaux, construit en l'honneur de la Bienheureuse Marie mère de Dieu et toujours Vierge, en présence du révérend père NN., religieux du même ordre, à ce délégué par le très-révérend abbé général de Cîteaux, et de Madame NN., abbesse de Belmont."
La supérieure du monastère était une abbesse crossée. Il y avait au-dessous d'elle une autre religieuse ayant le titre de prieure. Nous n'avons pas trouvé la liste complète des abbesses. Voici celles que nous connaissons :
1127. Pétrouille de Coublanc, fondatrice.
1148. Marguerite de Montelay.
1235. Anne.
1263. Gauthière.
1273. Béatrix.
1300. Edice.
1343. Marguerite de Chauvirey.
1390. M. d'Avarby. Ses armes étaient une croix ancrée, la crosse au-dessus. Cela marque, dit le P.Vignier, qu'elle fit bâtir ou réparer quelque chose.
1404. Alix de Toraise.
1422. Marguerite d'Igny.
1503. Jeanne de Mont-Saint-Léger.
1514. Anne de Saint-Belin.
1539. Edmée de Maulain. Ses armes étaient de gueule à trois chaudrons d'or.
1563. Renée de Saint-Belin.
1612. Jeanne de Saint-Belin, nièce de la précédente. Il y avait alors au monastère un grand nombre de filles nobles, entre autres Françoise de Neuchâtel, Marguerite de Seraucourt, Françoise de Valleroy, Guillemette de Saint-Belin, Jacqueline de La Mothe, etc., dont la plus haute naissance rendait les sacrifices plus généreux et plus parfaits.
1652. Marie-Angélique de Nicey, soeur de la marquise de Francières et des comtesses de Ragny et de Bussy-Lamet.
1667. Catherine de Choiseul, nièce de la précédente, fille puinée du marquis de Francières, Louis de Choiseul.
1702. Claudette-Alexandrine d'Ambre.
1719. Elisabeth de Blitersvich.
1740. Louise-Hyacinthe de Gaucourt.
1790. Madame Esmangart, dernière abbesse.
Pour se conformer au décret de l' Assemblée nationale, Madame Esmangart donna, le 17 février 1790, une déclaration des revenus de son abbaye (29). L’État s'empara de tous les biens qu'elle possédait, et les vendit au profit du trésor public. Les religieuses furent dispersées, et la prière cessa dans ce lieu qui, depuis près de sept siècles, avait été pour une multitude de jeunes personnes un abri contre les orages de cette vie, et la porte du ciel.
On a démoli une partie des bâtiments de ce monastère ; Il n'en reste plus qu'un pavillon avec deux ailes, dont une a été convertie en presbytère. À la chapelle, qui n'avait que 7 mètres de long, on a ajouté deux travées. Elle a maintenant, dans oeuvre, une longueur de 24 mètres sur 8 mètres 22 centimètres de large, et 25 pieds de hauteur sous clef. Elle sert d'église à la paroisse.
Belmont n'était qu'un hameau dépendant de Bussières. Il fut érigé en commune en 1832, et en succursale le 15 février 1843.
Broncourt
L'abbé Briffaut, Histoire de la ville de FAYL-BILLOT et notices sur les villages du canton, 1860, pp. 219-223, Monographies des villes et villages de France, Le Livre d'histoire-Lorisse, Paris 2012.
28. Jardin potager et emplacement.
29. Ils montaient en 1695 à 2,000 livres, en 1779 à 8,348 et en 1790 à 12,000.
php
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire