Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode XIV

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Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode I
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode II
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode III
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode IV
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode V
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Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode VIII
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode IX
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode X
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Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode XIII

Claude-Jules Briffaut est né à Vicq, le 25 août 1830. Ordonné prêtre à Langres le 3 mars 1855, il fut nommé vicaire à Fayl-Billot le 16 mars de la même année et occupa cette fonction jusqu'au 1er septembre 1866, date à laquelle il devint curé de Pierrefaites-Montesson. Le 17 février il fut nommé curé de Bussières-les-Belmont. Sous une apparence sévère, il se dévoua toute sa vie pour les pauvres et les malheureux, allant même jusqu'à créer un hôpital. La paralysie qui le frappa deux ans avant sa mort, survenue le 7 avril 1897, à Bussières-les-Belmont, lui interdit ensuite toute activité, à son plus grand désarroi.


Frettes [ancienne commune de la Haute-Marne ; elle a été rattachée au département de la Haute-Saône, puis à la commune de Champlitte en 1974] , en latin villa de Fretis, est situé sur la route départementale de Champlitte à Bourbonne, et à peu de distance de la voie romaine de Langres à Besançon.
  C'est un ancien village, dans lequel on a découvert, à diverses époques, des restes de différents âges. On cite, entre autres choses, un grand nombre de médailles romaines en bronze, dont la mieux conservée était de Trajan ; une caisse remplie de vêtements, qui tombèrent en poudre au moment de la découverte ; un petit bœuf de bronze d'environ huit pouces [~21 cm], trouvé à côté d'une colonne militaire placée sur la voie romaine. Ce petit bœuf représentait la dieu Apis des Égyptiens ; il fut envoyé à l' Intendant de Franche-Comté.


Statuette en bronze du dieu Apis - Musée du Louvre

  On rencontre, au sud de la même voie, des débris de constructions attribués à un ancien couvent. Enfin l'on a trouvé, il y a plusieurs années, suspendu à un reste de muraille, un ancien fusil dont la batterie était différente de celle des fusils qui ont précédé ceux à piston (48).
  Quelque temps après la fondation de Belmont, Robert de Frettes donna des propriétés à cette abbaye. En 1154, Humbert de Frettes exerça aussi sa munificence envers l'hôpital de Grosse-Sauve.
  L'évêque Gauthier, qui occupa le siège de Langres de l'an 1163 à l'an 1179, donna au monastère de Belmont l'église de Frettes pour la posséder à perpétuité. Dès lors le droit de présentation à la cure appartint à l'abbesse.
  Dès le commencement du XIIIe siècle, il y avait des vignes sur ce territoire. En 1231 et 1258, les sires de Fouvent cédèrent à l'abbaye de Belmont une partie des dîmes qu'ils y percevaient. Il est fait mention de Pierrecourt, de Frettes, etc. dans un acte de 1282 donné par Jean de Vergy, qui y prélevait des dîmes.
  Une sentence rendue en 1489 par Guy Gardillet, doyen, condamna Girard Gevrey, curé de Frettes, à donner à l'avenir à l'abbaye de Belmont toutes les oblations faites à l’église de sa paroisse.
  Pierre de Sacquenay était seigneur de Frettes en 1617.
  En 1636, le village fut pillé et ruiné par l'armée de Gallas.
  Le 24 mai 1647, Monseigneur l'évêque de Langres ouvrit la capse des reliques de saint Didier pour en donner à une église d'Avignon, et, en même temps, il en fit présent d'une parcelle à M.Petit, seigneur de Frettes, pour l'église de ce lieu (49) ; le tout du consentement de MM. les confrères dudit saint Didier.
  Il y avait dans cette église une chapelle de saint Nicolas et de sainte Barbe, formant un bénéfice particulier, dont la collation appartenait à la famille Petitot. Elle avait été fondée par Jacques Petitot, de Genevrières, demeurant à Frettes.
  Le 13 avril 1746, Mgr. l'évêque leva pour six mois l'interdit qu'il avait mis sur l'église, à cause de la diligence des Frettois pour se procurer les fonds nécessaires à la réparation de la nef.
  Au XVIIe siècle les habitants payaient 355 livres de tailles.
"Frettes, dit le P. Vignier, a longtemps fait le titre de quelques gentilshommes qui n'avaient point d’autres terres que celle-là. MM. Petit, de Langres, l'ont possédée longtemps."
  Elle passa ensuite dans la famille Fourel, qui prit le nom de Fourel de Frettes.
  En 1768, les dîmes se partageaient ainsi : l'abbesse de Belmont en avait les deux cinquièmes, le Chapitre de Langres les deux cinquièmes, et le prieur de Grandcourt un cinquième. Le curé avait accepté la portion congrue fixée à 500 livres.

  Le village était du diocèse de Langres et du doyenné de Pierrefaite. Il faisait partie du bailliage de Langres et de la province de Champagne.
  Il y a une église romane à trois nefs, bâtie en 1831, et dédiée, comme l'ancienne à saint Didier, évêque de Langres.
  Presbytère nouvellement construit.


Eglise saint Didier Photo © Jacquy Dorge (clochers.org), 2008.

Genevrières


   Genevrières signifie un lieu planté de genévriers. Cet arbrisseau croissait probablement en cet endroit lorsqu’il était encore inculte et couvert de bois. Divers noms de contrées, comme le Breuil, les Varennes, Champ-Fayl, les Essarts, indiquent des forêts défrichées et convertis en prés et en terres labourables.
  On dit que le territoire était traversé par une voie romaine allant du nord au sud, à peu près dans la direction de la route départementale actuelle. On y a trouvé une statue en pierre grossièrement sculptée et quelques vestiges de tumuli ou tombeaux.
  Genevrières apparait pour la première fois dans l'histoire au XIIe siècle. Peu de temps après la fondation de Belmont, Thierry et Ulric son frère donnèrent à cette abbaye tout ce qu'ils avaient à Bussières depuis les villages de Frettes et de Genevrières jusqu'au Corgirnon, à villâ quœ dicitur Frettes et ab illâ villâ quœ dicitur Genevreres usque ad Curigeneron.
  En 1258, Henri de Vergy amortit aux moines de Beaulieu une partie de la dîme d' Orbigny que leur avait accordée Guillaume de Genevrières, chevalier.
  En 1312, Arnaud de Genevrières, Arnaldus de Genebreriis, était administrateur du bailliage ou du temporel de l'évêché de Langres.
  Dans un terrier de la seigneurie de Fouvent, dressé en 1490, il est dit que Genevrières et Belfond ressortissaient du château de ce lieu, et y devaient faire le guet et la garde.
  Parmi les châteaux que le roi avait donné ordre de défendre en 1636, était celui de Genevrières. La garnison soutint une attaque très-vive contre les Espagnols. Le seigneur de Genevrières, surnommé Trestondan, était du nombre des chevaliers qui s’emparèrent de Montreuil-sur-Saône, au mois de juin 1639. Le 1er mai 1643, le capitaine d'Yver, qui avait quitté lâchement le château de Ray, se retira au village et château de Genevrières.
  "Le lundy 7 novembre 1649, dit Mâcheret, ensuitte des arrests de nos seigneurs du Parlement et du privé conseil l'on a commencé en ce lieu le premier marché pour estre continué à perpétuité le iour de lundy en ce lieu de Genevriesres et en outre deux foires par chacun an, la première le 1er jour de mars, et la seconde le vingt-sixiesme jour de juin, le tout pour la commodité, utilisé et grand bien du public (50)." Ces foires et marchés n'existent plus.
  On établit dans ce village un bureau de traites foraines, en 1680.
  Au XVIIe siècle, la seigneurie passa dans la maison des Girault. Antoine Girault, écuyer, fils de Jean Girault et de Claudette Maignen, était seigneur de Genevrières et de Belfond. Il épousa Cirette Monginot, fille de Prudent Monginot, écuyer, et de Gabrielle Tabourot. De ce mariage naquirent quatre enfants, savoir : Anne Girault, religieuse ursuline ; François Girault, chevalier, seigneur du Cray et de Malroy en Lorraine, mort en 1734 ; Marguerite Girault, appelée Mademoiselle de Genevrières, morte en 1732 ; et Gabriel Girault, seigneur de Genevrières et de Belfond, qui épousa Anne Heudelot de Montallon, et mourut en 1733. Il n'avait eu que deux enfants : Claudette, morte en 1729 sans être mariée, et Jean-Baptiste, écuyer, seigneur de Genevrières, qui épousa Marie Anne de Fauge, fille de François-Gabriel de Fauge (51), chevalier, baron de Fauge, officier d'infanterie, et de Henriette Ferrand. Jean-Baptiste Girault mourut un an après son mariage ; il avait eu un fils, nommé Gabriel, qui ne vécut que six semaines. Sa veuve épousa en secondes noces, en 1723, Claude-Joseph Girault, chevalier, seigneur de Vitry, Essey, Donnemarie, etc. Elle lui apporta la seigneurie de Genevrières et de Belfond.

 



Liste des comparants de la noblesse du bailliage de Langres


  De cette alliance naquirent entre autres, Marguerite Girault, mariée, le 2 octobre 1741, à Jean-Baptiste Piétrequin, chevalier, seigneur de Mont et de Gilley ; Claude-Joseph Girault, chevalier, mousquetaire de la seconde compagnie du roi, officier de cavalerie dès l'an 1742, marié le 7 mars 1770 à Claudette-Adrienne André de Villeberny. Ils eurent quatre enfants, dont trois moururent sans postérité. L'autre, nommé comme son père Claude-Joseph, épousa, en 1803, Barbe-Philiberte-Rosine Pietrequin de Prangey. L'aîné de leurs fils, né le 21 octobre 1804, vit encore : c'est M. Girault de Prangey, artiste distingué, membre de plusieurs sociétés savantes. Il possède à Genevrières une belle propriété qu'il a rachetée des acquéreurs des biens nationaux.


Autoportrait. Joseph-Philibert Girault de Prangey, photographe et dessinateur ; 1804-1892.
Musée d'Orsay, exposition du 03 novembre 2020 au 07 février 2021

  Le château seigneurial, situé à l'entrée du village, a été construit après la guerre de Franche-Comté. Il existe encore en partie. Il était peu élevé, mais entouré de fossés remplis d'eau. L'avenue, bordée de tilleuls, était fort agréable.
  Le village fut plusieurs fois ruinés par des incendies ; on en trouve des traces en remuant la surface du sol.
  Il y avait une église dont le chœur, bâti en 1652, était entretenu par les seigneurs ; la nef, plus récente, était à la charge des habitants. Avec les sommes fournies par la commune et la fabrique, et une souscription de vingt mille francs, on a construit, en 1847, une église en style ogival, qui fut consacrée en 1850. Elle est dédiée, comme l'ancienne, sous le vocable de saint Pancrace, patron de la paroisse.


Eglise saint Pancrace. © Jacquy Dorge

   À l'époque de la révolution, M. Colin, curé de Genevrières, légua à sa soeur une propriété devant servir à la création d'une école de filles. Cet établissement fut fondé, après la tourmente, par l'intermédiaire de M. Grandjean, alors curé de la paroisse, et confié aux premières élèves de M. Leclerc.
  Belfond ou Belfont, Bellus fundus, beau terrain, ou Bellus fons, Belle-Fontaine, est un hameau peu éloigné de Genevrières et faisant partie de la paroisse et de la commune. On pense qu'il est plus ancien que la commune ; mais rien ne le prouve. Il y avait jadis une motte et maison-forte. Une partie de Belfond et de Genevrières relevait de la baronie et du château de Fayl-Billot. Au XVe siècle, François de Ray, seigneur de Laferté, possédait Belfond. Plusieurs membres de la famille dont nous avons parlé, portaient le nom de Girault de Belfond. Dans ce hameau s'élevait une chapelle dédiée à saint Sulpice ; elle fut détruite au commencement de ce siècle [XIXe].
  Genevrières et Belfond faisaient partie de la province et généralité de Champagne et du bailliage de Langres. Il y avait une justice particulière. Sous le rapport religieux, ils dépendaient du diocèse de Langres et du doyenné de Fouvent. La nomination du curé appartenait à l'abbé de Bèze.
  Ce village est dans une position agréable, sur la route départementale de Champlitte à Bourbonne . Son sol est excellent. il est arrosé par un ruisseau qui va s'engouffrer à Tornay pour réapparaitre à Fouvent-le-Bas. Il y a quatre fontaines qui ne tarissent jamais. Les maisons sont assez bien bâties. Les habitants sont agriculteurs.

Gilley 

À suivre...


L'abbé Briffaut, Histoire de la ville de FAYL-BILLOT et notices sur les villages du canton, 1860, pp. 252-258, Monographies des villes et villages de France, Le Livre d'histoire-Lorisse, Paris 2012.


48. M. Renaut, curé de Frettes, mort il y a environ douze ans, avait recueilli plusieurs antiquités trouvées sur le territoire. Il possédait un certain nombre de médailles romaines.

49. On en donna également à l' Eglise d' Hortes.

50. Mss.fol. 116, recto.

51. François-Gabriel de Fauge, né en 1671, était fils de Charles de Fauge, écuyer, seigneur de Charmoy, et de Marie de Montigny. 


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