Val-de-Marne, Ivry-sur-Seine : il était une fois la cité Maurice Thorez, 1953-2023, seconde partie et fin

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La Cité Maurice Thorez à Ivry-sur-Seine : réhabilitation d’une Architecture contemporaine remarquable

Marc Benard Architecte DPLG, enseignant-chercheur ENSA Paris Malaquais, chercheur associé au laboratoire EVCAU [EnVironnements numériques, Cultures Architecturales et Urbaines]

[seconde partie et fin]

 
60 ans d’entretien et de transformations
  La cité Maurice Thorez a été labellisée Patrimoine du XXe siècle le 16 décembre 2008, comme à proximité la tour Raspail de Renée Gailhoustet et le centre Jeanne-Hachette de Jean Renaudie. La bonne conservation de l’édifice et de ses abords est notée lors de la labellisation. Le bâtiment a en effet été correctement entretenu par l’ OPH, avec des travaux réguliers de maintenance et d’amélioration, abordés principalement sous un angle technique.
   Sous la direction du bureau d’études BERIM sont réalisées des améliorations énergétiques successives. Les chaudières à charbon sont ainsi remplacées dès 1968 par deux chaudières mazout d’une puissance de quatre millions de kcal.
  En 1987-88, une première réhabilitation importante est menée par l’entreprise Bouygues sous la direction du BERIM. Elle permet le remplacement des chaudières mazout par un raccordement en chauffage urbain, la modernisation des installations électriques, la rénovation des toitures-terrasses avec la mise en place de six centimètres d’isolant, la révision des fenêtres, l’isolation thermique par flocage des plafonds des loggias et des porches, le remplacement d’appareils sanitaires et la rénovation des ascenseurs.
  Les ravalements successifs permettent de maintenir une cohérence visuelle globale des façades, malgré les altérations apportées par les locataires, et visibles dès les photos des années 1960 conservées aux archives municipales, non datées précisément, qui montrent des ajouts anarchiques de différents types de stores en bois ou en tissu, de persiennes et volets, et des remises en peinture de certaines loggias.
  Un premier ravalement intervient sans doute dès le début des années 1970, pour traiter des éclatements des bandeaux en béton. Un ravalement en 1988/89 donne son aspect actuel au bâtiment, avec les maçonneries peintes couleur crème et des menuiseries et serrureries marron. Les parties communes intérieures sont repeintes à cette occasion. De nouvelles réparations des bétons des façades sont effectuées en 2000.
  Des travaux sont entrepris très régulièrement dans les années 2000 : modernisation des ascenseurs, réaménagement des locaux déchets à RDC, remplacement de la plupart des portes extérieures des halls par des modèles antivandales standards, rénovation et isolation des toitures-terrasses, création d’un contrôle d’accès.
  Au début des années 2010 se superposent ainsi des dispositions originelles maintenues régulièrement et des composants et des équipements renouvelés une ou deux fois depuis la construction et à nouveau obsolètes ou vétustes.
  Dans les logements les modifications sont plus importantes, en raison soit des travaux de rénovation menés avant les remises en location par l’ OPH, dont des remplacements d’équipements de production d’eau chaude sanitaire, qui constituent un parc hétéroclite et obsolète, soit des bricolages plus ou moins soignés réalisés par les locataires.
   Enfin le recensement des attentes de ses locataires montre à l’ OPH des problèmes d’inconfort : infiltrations d’air, phénomène de parois froides, manque d’isolation acoustique.

La cité en 2020, façades côté Est, Coline Bublex. © Coline Bublex.

Le hall du bâtiment A en 2020, Coline Bublex. © Coline Bublex.

Une première réhabilitation globale et patrimoniale
   Au début des années 2010, un programme de réhabilitation globale a été initié par l’ OPH, qui a lancé en 2014 une consultation de maîtrise d’œuvre pour la réhabilitation de la cité. « Elle vise notamment le confort acoustique et thermique, remplacement des menuiseries, amélioration de l’isolation thermique du bâtiment, amélioration de la VMC, modernisation de la production d’ECS, sécurisation électrique, restructuration de soixante-dix logements et amélioration des parties communes. L’élaboration du programme et la détermination de l’enveloppe financière pourront se poursuivre pendant les études d’avant-projet. Un label HPE rénovation 2009 est visé. La partie de l’enveloppe financière prévisionnelle affectée aux travaux est estimée huit millions d’euros HT. »1
   Contrairement aux travaux des années 1980, confiés à un bureau d’études, la maîtrise d’œuvre est confiée à une équipe comprenant un architecte et des bureaux d’études. Le groupement Équateur, architecte, Altéréa, bureau d’études, et ABC Décibel, acousticien, est désigné pour assurer la maîtrise d’œuvre.
   Les phases d’études ont permis de documenter le bâtiment, de le visiter, de réaliser des mesures acoustiques et des sondages des parois, en parallèle du montage financier complexe pour un OPH aux ressources limitées.
   Les caractéristiques thermiques de l’existant ont été précisées par des études documentaires, notamment dans les archives de l’ OPH, par des sondages dans les façades, et par des études thermiques. Les façades sont ainsi faiblement isolées par les couches de briques creuses et béton de pouzzolane : U=1.78 W/m2.K. Les menuiseries acier simple vitrage sont très déperditives, Uw=6.20 W/m2.K, et non étanches. Les fenêtres représentent ainsi 38 % des déperditions, alors que les murs extérieurs ne comptent que pour 21 %. Les consommations énergétiques annuelles sont ainsi de 196 kWhep/m2.an, dont 67 % de chauffage. Les charges énergétiques sont, en moyenne annuelle, de mille cinq cent quatre-vingt-un euros par logement. Malgré des dépenses énergétiques importantes, le confort thermique ressenti par les locataires est insatisfaisant. Ceux-ci ont été rencontrés à plusieurs reprises lors de études et ont validé le projet par un vote au printemps 2020.


Thermographie de la façade nord-ouest, février 2021, Équateur. © Équateur.

  L’amélioration thermique repose sur un nombre restreint d’interventions, en raison du caractère patrimonial de la cité, qui exclut l’isolation par l’extérieur des façades, et en raison du maintien des locataires dans les logements lors du chantier, ce qui limite les possibilités d’intervention, et notamment d’isolation par l’intérieur.
  Des variantes ont ainsi été étudiées tant sur les choix de menuiseries extérieures, simple remplacement des vitrages, pose de survitrages, nouvelles menuiseries en acier ou en aluminium, que sur les systèmes de production d’eau chaude sanitaire, cumulus électrique, chauffe bain gaz, Twido, réseau de chaleur, panneaux solaires, pompe à chaleur, etc., en vérifiant le bilan énergétique ainsi que le coût global pour l’ OPH et pour les locataires.
  Plusieurs combinaisons d’améliorations techniques ont été simulées, pour construire avec l’ OPH un scénario optimal concentré sur des améliorations stratégiques :

  • Remplacement des fenêtres acier par des fenêtres aluminium double vitrage
  • Isolation thermique par l’intérieur des anciennes chambres en façade nord-ouest
  • Remplacement de l’isolation des planchers donnant sur l’extérieur
  • Remplacement de la production individuelle d’eau chaude par une production collective raccordée sur le chauffage urbain
  • Création d’une ventilation mécanique contrôlée.

  Ces actions diviseront par quatre les consommations de chauffage et ramèneront les consommations énergétiques à 103.2 kWhep/m2.an, respectant le label HPE rénovation 2009.
   Le simple remplacement des vitrages par des vitrages isolants Van Ruysdael a été simulé, pour envisager la conservation des menuiseries acier, mais exclu en raison du gain thermique négligeable, environ 5 %, et du coût très élevé. Un prototype de fenêtre aluminium, au plus proche du dessin des menuiseries existantes, avec des petits bois de section triangulaire côté extérieur, a été réalisé et validé par l’architecte des bâtiments de France [ABF] en septembre 2016.
  Les occultations hétérogènes rajoutées par les locataires depuis les années 1950 : stores en tissu ou en bois, persiennes en PVC, stores-banne, sont supprimés lors de la réhabilitation à la demande de l’ABF. Afin de garantir le confort thermique estival, un vitrage de contrôle solaire est par contre prévu sur toutes les orientations sauf nord-est. Une simulation thermique dynamique montre qu’il permet de réduire de 30 % les heures d’inconforts au-dessus de 28°C par rapport à l’état initial.
  L’acousticien ABC Décibel a réalisé des mesures in situ pour quantifier les isolements acoustiques des logements. Ils montrent des isolements faibles :

  • DnTAtr 23 à 27 dB en façade / 38 dB serait exigé en construction neuve.
  • DnTA 38 à 45 dB entre logements : 53 dB serait exigé en construction neuve
  • DnTA 32 dB entre palier et logement : 40 dB serait exigé en construction neuve

  Ces mesures sont cohérentes avec les modes constructifs assez légers des années 1950, planchers creux, cloisons en briques creuses, interphonie par les conduits de ventilation, simple vitrage, et ont permis de définir des objectifs d’amélioration acoustique pondérés pour ne pas faire émerger les bruits entre logements. En façades l’isolement acoustique visé est ainsi de 28 dB.
  Le réseau de chauffage d’ Ivry, initié dans les années 1970, est alimenté majoritairement par une centrale géothermique et par les déchets urbains parisiens brûlés dans l’usine CPCU [Compagnie Parisienne de Chauffage Urbain] voisine, présente ainsi un mix énergétique aux trois quarts renouvelables. Le remplacement des chauffe-bains gaz par une eau chaude collective alimentée par le chauffage urbain permet de diviser par deux les consommations d’eau chaude sanitaire.
  L’appel d’offres travaux a été réalisé à l’été 2019. Une partie de la notation technique portait sur la bonne appréhension par le candidat des enjeux patrimoniaux du bâtiment. En août 2020 l’entreprise générale GTM s’est vu confier la réalisation des travaux, qui s’achèveront début 2023. La période de préparation de chantier a permis de sensibiliser les conducteurs de travaux de GTM aux objectifs patrimoniaux, par exemple en affichant dans le bureau de chantier des photos anciennes de la cité, et d’approfondir la connaissance de la cité.
  En effet, si lors des phases d’études du projet seul un nombre limité de logements a pu être examiné, la préparation du chantier a comporté les visites d’état des lieux de la totalité des appartements. À cette occasion ont pu être recensés les composants, revêtements et dispositions originelles encore en place dans les logements. Malgré les travaux réalisés soit par l’ OPH lors de relocations et réhabilitations partielles, soit par les locataires de manière spontanée, une part importante des logements a conservé la majorité des dispositions, composants et revêtements de sol originels.

État de conservation des logements au printemps 2021, Équateur. © Équateur.

   Environ 12 % des cuisines ont conservé l’essentiel de leur mobilier intégré : placards métalliques, hotte, meuble-comptoir. Les sols en parquet mosaïque et en carreaux 2x2cm ont bien résisté, et sont encore présents dans 60 % des pièces. À l’inverse, des composants inconfortables ont presque tous été supprimés. Ainsi 2 % des baignoires-sabot originelles sont encore en place.

État de conservation d’une cuisine ouverte, 2015, Équateur. © Équateur.

   Lors de la préparation du chantier une étude colorimétrique2 a été réalisée en 2020 pour documenter et restituer la palette chromatique originelle des façades et des parties communes. Une quarantaine de sondages stratigraphiques a mis en évidence les différentes campagnes de mise en couleur de l’édifice, et permis de reconstituer un état originel avec des éléments en acier peints en gris-bleu assez foncé, et des loggias bleu-vert pâle, formant un ensemble assez subtil avec le rouge des briques et les frises en céramique jaune. Des essais de remise en couleur ont été présentés à l’architecte des bâtiments de France ainsi qu’à l’amicale des locataires en mars 2021, le choix final étant un compromis des différentes sensibilités. Les menuiseries extérieures et serrureries sont ainsi gris fer, RAL 7011, et les fonds de loggias Tollens Ablette : T 2029-1.

Essais de restitution chromatique des loggias, teintes bleue et vertes et à R+1 et R+2, mars 2021, Équateur. © Équateur.

  La réhabilitation intègre le retrait de matériaux amiantés, notamment des peintures épaisses en façades, des mitrons en toitures et des conduits vide-ordures. Ceux qui sont conservés, par exemple les colles des faïences et carrelages, impliquent des procédures pour les travaux. Les ouvrages métalliques des années 1950 sont par ailleurs revêtus de peinture antirouille plombée, qui sera décapée ou conservée en fonction de son état.
  Dans les parties communes de la cité, la réhabilitation améliore les conditions de confort, avec le remplacement des hublots d’éclairage par des globes LED évoquant l’esthétique des années 1950 et renforçant le niveau d’éclairement. Les portes des gaines techniques palières, en chêne, sont adaptées et reposées sur les nouvelles façades de gaine coupe-feu.
   Afin de maintenir en place le maximum de substance patrimoniale, une sensibilisation des locataires et des services de l’ OPH est envisagée. Elle prend la forme d’un guide pour l’entretien patrimonial des logements et les parties communes, repérant les éléments patrimoniaux à préserver et proposant une logique pour les futures interventions.

 


Extrait du guide pour un entretien patrimonial, septembre 2021, Équateur. © Équateur.

  La réalisation d’un logement témoin, conservant l’état originel, a été convenu par l’ OPH et les ABF. Il sera choisi au printemps 2022 parmi les logements les mieux conservés, ses composants
manquants étant remplacés par ceux collectés lors des travaux de réhabilitation.

Faire évoluer les pratiques de réhabilitation
  L’urgence climatique accélère aujourd’hui la transformation des édifices des Trente Glorieuses, sans toujours considérer leurs qualités architecturales, leur intelligence constructive et leurs valeurs patrimoniales et mémorielles. La réhabilitation de la Cité Maurice Thorez illustre la possibilité d’améliorer réellement le confort et la performance énergétique tout en conservant l’essentiel de ces architectures, à condition de les documenter et analyser attentivement, et de proposer des interventions pondérées et raisonnées. Le label Architecture contemporaine remarquable a ici facilité la sensibilisation de tous les acteurs — maître d’ouvrage, maître d’œuvre, locataires, entreprises, contrôleur technique — et favorisé la pérennisation de la Cité. Les retours d’expériences et partages de bonnes pratiques d’une telle opération, extrapolables aux nombreux édifices similaires de la même période, contribueront à des pratiques de réhabilitation en combinant de manière plus équilibrée le patrimoine et la transition écologique.

 

La façade sur le parc Maurice Thorez en novembre 2021. À droite les cages A, B et C déjà rénovées ; à gauche la cage D en cours de ravalement, Coline Bublex. © Coline Bublex.

Notes et références

1. OPH d’ Ivry, règlement de consultation « phase candidature », janvier 2014.
2. Étude colorimétrique, Laboratoire d’analyse et de recherche pour la conservation et la restauration d’œuvres d’art, octobre 2020.

 

ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE : LA RÉSISTANCE RURALE À L'ESSOR ÉOLIEN EST BIEN ACTIVE

  " Se réunir est un début ; rester ensemble est un progrès ; travailler ensemble est la réussite. "
  Henry Ford, I863-I947, industriel

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Le comté de l' Ohio met son véto à un projet éolien, démontrant qu'il est grand temps de mettre fin aux subventions fédérales pour cette filière

Real Clear Energy
Robert Bryce
2022 05 19

  Les Américains des zones rurales continuent de rejeter les projets éoliens. Le 5 mai, les commissaires du comté de Crawford, dans l'Ohio, ont voté à 2 contre 1 en faveur d'une mesure interdisant la construction de projets éoliens dans le comté. Cette mesure met un terme à un projet de 300 mégawatts promu par Apex Clean Energy, appelé Honey Creek Wind.
  Le vote du comté de Crawford est important pour plusieurs raisons. Tout d'abord, il fournit un nouvel exemple de la réaction des zones rurales américaines face à l'empiètement des éoliennes géantes sur le paysage, et ces refus s'accumulent. Le vote dans le comté de Crawford est la 330e fois que des entités gouvernementales, du Maine à Hawaï, rejettent ou restreignent des projets éoliens depuis 2015 : les détails de ces rejets peuvent être trouvés dans la base de données des rejets des énergies renouvelables.
  Le vote du comté de Crawford est également important parce qu'il se produit au moment même où l'administration Biden et les promoteurs des énergies renouvelables dans le milieu universitaire font pression pour une énième prolongation du crédit d'impôt sur la production [PTC], la subvention fédérale qui est le principal moteur du secteur éolien. Le PTC, qui a expiré au début de cette année, est la disposition la plus coûteuse du code fédéral des impôts en matière d'énergie. Entre 2020 et 2029, le PTC coûtera quelque 34 milliards de dollars au Trésor fédéral. Les grandes entreprises de services publics comme NextEra Energy et MidAmerican Energy, qui perçoivent des centaines de millions de dollars en crédits d'impôt, veulent encore plus de recettes fiscales fédérales.
  Le Congrès ne devrait pas le leur accorder. Les universitaires, les activistes climatiques et les politiciens ne se lassent pas de clamer que les énergies renouvelables dépendantes des conditions météorologiques sont les formes de production d'énergie les moins chères. Mais si l'éolien est si bon marché, alors l'industrie n'a sûrement pas besoin du PTC, une subvention qui a déjà été prolongée 13 fois.
  L'administration Biden veut poursuivre les cadeaux. Le 10 mai, le président Joe Biden a prononcé un discours sur l'inflation au cours duquel il a déclaré que " pour réduire notre dépendance à l'égard du pétrole étranger et des autocrates imprudents comme Poutine, je travaille avec le Congrès pour faire passer des investissements historiques afin d'aider à construire un avenir énergétique propre ", notamment " des crédits d'impôt pour les entreprises qui produisent des énergies renouvelables. " Mais davantage de crédits d'impôt pour l'éolien et les autres énergies renouvelables ne feront rien pour réduire nos besoins en pétrole.
  Le secteur de l'éolien - qui est en pleine crise en raison de la flambée des prix des matières premières et de l'incertitude réglementaire - souhaite désespérément une prolongation du PTC, qui verse aux producteurs jusqu'à 25 dollars [aujourd’hui = un peu plus de 23€] par mWh pour l'électricité qu'ils produisent. Mais l'octroi de nouvelles subventions ne fera qu'alimenter les batailles d'aménagement du territoire dans l'Amérique rurale et incitera davantage les géants des services publics comme NextEra Energy et Mid-American Energy à poursuivre leur accaparement des terres dans les villes et comtés ruraux.
  En fait, ces sociétés ont à plusieurs reprises poursuivi les gouvernements ruraux dans leurs efforts pour détruire les paysages ruraux avec des éoliennes. Par exemple, NextEra a poursuivi la ville de Hinton, en Oklahoma, devant les tribunaux de l'État et fédéraux, après que cette ville de 3 200 habitants ait adopté une ordonnance qualifiant les éoliennes de nuisance et limitant leur construction. NextEra a même poursuivi une Canadienne, Esther Wrightman, pour avoir appelé la société " NextError " sur Internet.
  MidAmerican, filiale de Berkshire Hathaway, a poursuivi le comté de Madison, dans l'Iowa, province célèbre pour ses ponts couverts en bois, pour le forcer à accepter des éoliennes dont les électeurs du comté ne voulaient pas. Dans ce litige, MidAmerican a effectivement intimidé un superviseur du comté pour qu'il change d'avis sur les éoliennes. En l'emportant dans ce litige, la société a obtenu le droit d'ajouter 30 turbines supplémentaires dans le comté, pour lesquelles elle pourrait percevoir environ 81 millions de dollars en crédits d'impôt : dans un courriel qui m'a été adressé, MidAmerican a affirmé qu'elle ne cherchait pas à intimider les fonctionnaires du comté.
  La réaction contre l'industrie éolienne met également en évidence le clivage social croissant sur le changement climatique et sur ce que chaque Américain devra faire pour le ralentir. Ces combats opposent les rouges aux bleus, les ruraux aux urbains, les grandes entreprises aux petites villes américaines. Les gouvernements locaux et les propriétaires terriens rejettent les projets éoliens en raison de leurs préoccupations concernant la baisse de la valeur des propriétés, la destruction des panoramas et la perte potentielle de revenus touristiques. Ils s'inquiètent également, à juste titre, de la pollution sonore qui perturbe le sommeil et qui est émise par des éoliennes de 600 à 700 pieds de haut.
  Pour contrer le " Big Wind ", les autorités locales imposent des limites de bruit et de hauteur aux éoliennes, établissent des zones de retrait et demandent même des permis pour construire des héliports, ce qui empêcherait la construction d'éoliennes dans un rayon d'un mile [~1.609km] autour des aires d'atterrissage. Ils se battent également contre bon nombre de ces mêmes entreprises pour les projets solaires. Tout comme l'énergie éolienne, les grands projets solaires sont également rejetés, notamment, selon NBC News, plus de 40 rejets à travers les États-Unis depuis le début de l'année 2021.
  Il est certain que ce retour de bâton ne correspond pas au discours véhiculé par les plus grands médias du pays, notamment la National Public Radio, le New York Times et le Washington Post. Il convient également de noter que le New York Times n'a jamais fait état de la réaction hostile aux énergies renouvelables dans l'État. C'est extraordinaire! ; pourtant, la rédaction ne peut ignorer que, l'année dernière, devant l'impopularité grandissante dans le nord de l' État de New York des projets solaires et éoliens, l'État a fait adopter des réglementations qui donneront aux fonctionnaires d'Albany le pouvoir de passer outre les objections des communautés locales et de délivrer des permis pour les grands projets d'énergie renouvelable.
  La conclusion qui s'impose est que les conflits fonciers, de plus en plus nombreux, rapport au secteur de l'éolien, prouvent que les affirmations des activistes climatiques selon lesquelles nous pourrions faire fonctionner notre économie uniquement grâce à l'énergie éolienne et solaire sont absurdes, et ce, pour de nombreuses raisons ; mais la plus évidente étant qu'il n'y aura jamais assez de terres pour accueillir le nombre impressionnant de turbines et de panneaux solaires qui seraient indispensables pour valider un tel scénario. Surtout qu'il se confirme, que les américains des zones rurales — comme les comtés de Crawford et d' Otoe, au Nebraska, qui ont adopté le mois dernier un moratoire d'un an sur les projets éoliens — rejettent les projets d'énergie renouvelable et disent aux promoteurs de placer leurs turbines là où le vent ne souffle pas.
  L'industrie éolienne n'a pas besoin de l'argent de nos impôts fédéraux. Elle devrait plutôt être obligée de se débrouiller seule. Comme je le montre dans le graphique ci-devant, qui est basé sur des données du Congressional Research Service de 2018, l'industrie éolienne obtient environ 158 fois plus de crédits d'impôt que l'industrie nucléaire et environ 44 fois plus que le secteur des hydrocarbures, à quantité d'énergie produite équivalente.
  Le comté de Crawford et des centaines d'autres communautés rurales à travers l'Amérique ont opposé leur veto à l'énergie éolienne. Le Congrès devrait faire de même lorsqu'il s'agit d'augmenter les subventions à l'industrie éolienne.

 

 

Haute-Marne, Riaucourt, Darmannes : pourquoi l'usine éolienne n' entraînerait-elle pas la surmortalité du bétail, comme partout en France?

  Riaucourt-Darmannes, usine de 5 éoliennes : 4 sur le territoire de Riaucourt et 1 sur celui de Darmannes ; mise en service 2020 ; Arrêté n° 2405 du 2020 09 18
   Ah, enfin! serait-on tenter de dire. Alors que la parole des agriculteurs se multiplie, dans toute la France, pour témoigner de la souffrance et de la surmortalité de leur bétail* suite à la mise en service d'usines éoliennes à proximité de leurs exploitations, curieusement, en Haute-Marne, les aérogénérateurs en activité n'engendraient, jusqu'à présent, aucun problème! ; comme si, les " cueilleurs-chasseurs de subventions publiques ", soudain soucieux du bien-être animal haut-marnais, n'installaient que des machines spéciales HM : inoffensives.
   Malheureusement, la vérité est tout autre et ce témoignage en est la première preuve ; ici comme ailleurs, l'éolien tue à la fois par la terre** et dans les airs, bruit, infrasons et, avec ses pales coupantes comme un sabre japonais. Espérons que maintenant que l' " omerta " est brisée, merci au gaec de Stron, que d'autres témoignages viendront dénoncer cette tuerie de masse.
  Mais, qu'en est-il de la santé des êtres humains? La souffrance est aussi de mise! Comment pourrait-il en être autrement? Les symptômes communs évoqués par les témoins sont :

  • grande fatigue,
  • vertiges, 
  • maux de tête,
  • insomnies,
  • acouphène,
  • etc.
   Ils arrivent parfois qu'ils soient accentués par temps humide, associé au vent. À l'unanimité des témoignages, ils s'estompent dès que l'on s'éloigne du secteur contaminé.
  Cette dégradation de la santé aura forcément, à long terme, un impact sur l'espérance de vie des riverains du quotidien et, pour la Collectivité, un coût financier, non encore mesuré.
   Pourtant, cette destruction, à petit feu, de la vie animale et humaine et, de leur environnement, au nom du " sauvetage du climat "***, via l'éolien, n'est, visiblement, pas prête de s'arrêter ; pire, elle risque bien de s'accentuer! ; en effet, la Commission européenne dans sa Recommandation, 2022/822 du 18 mai 2022, relative à l’accélération des procédures d’octroi de permis pour les projets dans le domaine des énergies renouvelables et à la facilitation des accords d’achat d’électricité, p. 24, indique que " les États membres devraient veiller à ce que la mise à mort ou la perturbation d'espèces données d'oiseaux sauvages et d'espèces protégées [...] ne FASSE PAS OBSTACLE AU DÉVELOPPEMENT DE PROJETS DANS LE DOMAINE DES ÉNERGIES RENOUVELABLES... " En clair, la CE délivre un permis de tuer 00! Invraisemblable!



 Pour rappel, en 2019, la Ligue de Protection des Oiseaux, LPO, indiquait dans son étude que " Sur l’ensemble du territoire français, les éoliennes représentent en 2019 la deuxième cause de mortalité du milan royal derrière l’empoissonnement.,... " ; la Haute-Marne ne fait pas exception à la règle.
  Vous pensez bien que, si, à l'avenir, les " cueilleurs-chasseurs de subventions publiques ", via les États, se retrouvaient avec un permis de tuer pour les espèces protégées, pour le bétail, le sacrifice sera d'autant plus validé. Quand à la protection de l' homme, l'on sait, depuis le philosophe Thomas Hobbes, 1588-1679, que " l'homme est un loup pour l'homme "****

Le milan royal, © Noël Reynolds


jhmQuotidien 2022 05 27



* Sioux Berger, recueille des témoignages auprès des agriculteurs en souffrance au pied des éoliennes  et organise, avec ses mêmes agriculteurs, des réunions publiques pour alerter le plus grand nombre de nos concitoyens ; elle est auteur chez hachette, Eyrolles, éditions du Rocher.

** "... Le sous-sol du département est formé par des terrains jurassiques et crétacés et la
nature stratigraphique des terrains détermine deux types de réservoir d'eau :

  • Les aquifères calcaires à circulations karstiques et de fissures,
  • Les aquifères gréseux ou sableux à perméabilité interstitielle et fissurale.


Source  CC BY-SA 2.5

  Les calcaires, les grès et les sables permettent l'infiltration et constituent les aquifères ; les marnes et les argiles forment des écrans étanches ou peu perméables qui constituent le mur et parfois le toit des aquifères. Le sens général des circulations souterraines suit sensiblement le pendage des
couches, mais le jeu de failles introduit localement des irrégularités dans l'écoulement ; il en est de même des circulations karstiques qui peuvent engendrer des anomalies, Biaise, Suize, etc., ...
" ; source

*** " ...Depuis plus d’¼ de siècle, la production thermique du parc électrique représente moins de 10%, le reste étant assuré par l’hydraulique et le nucléaire qui sont décarbonés. Le graphique ci-dessous permet de visualiser l’évolution de sa production grâce à la ligne rouge horizontale, indiquée par la flèche « CO2 », qui sépare les productions thermiques, en bas, des productions décarbonées, hydraulique en bleu, nucléaire en rouge et éolien/PV en vert et jaune, tout en haut. [...]  Cette ligne rouge, placée juste au dessus de la production thermique de 2019, fait apparaître le fait que, malgré quelques aléas ponctuels, la production électrique d’origine thermique n’a pas diminué d’un seul kWh en France depuis les débuts de l’éolien en 2001, et même bien avant, où la décarbonation du mix était déjà supérieure à 90%. [...] Le développement des EnR ne pourra plus être justifié bien longtemps en France au nom de nouvelles émissions de CO2 réputées évitées à un parc électrique qui ne l’a pas attendu pour en être quasiment exempt., ... " ; source

 

Infographie J.P.Riou d’après les bilans annuels RTE

**** "... L'auteur du Léviathan, 1651, reprend cette citation d'un auteur latin, dans un de ses trois éléments de philosophie : De cive, Du citoyen, 1642 ; "... L'opposition entre l'état de nature et l'état civil n'est pas une opposition simple de la nature et de l'artifice. En effet, le premier comporte déjà l'artifice du langage verbal, source de tous les autres artifices, en particulier de l'État. C'est la parole qui permet de prendre conscience de la contradiction du désir de puissance et d'en sortir par l'acte verbal du contrat. Il est légitime que les hommes obéissent à l'État, à condition que celui-ci garantisse l'ordre en exerçant une autorité et non une domination. L'État est une « personne artificielle » dont la nature est la représentation de l'ordre civil, et la fonction, la protection des citoyens.,... " ; source

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Haute-Marne, Fayl-Billot, Pressigny & Pierrefaites : la zone industrielle de 17 éoliennes en construction, XXIX, et fin

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   La construction de l'usine de 17 éoliennes est terminée ; mais, ayons toujours à l'esprit, que l'exploitant de l'usine n'a toujours pas reçu, à ce jour, l'autorisation d'exploiter de la part de la Cour d'Appel de Nancy et, de fait, encore moins, de la part de la préfecture.

  Aussi, malgré tout, l'espoir demeure que la préfecture ne donne pas son feu vert ; madame la préfète ne vient-elle pas de refuser trois projets coup sur coup : Bourg, Heuilley-Cotton et Chassigny!? Et ce, avec des arguments tout aussi recevables pour le site de l'usine dit " Vannier amance ". L'avenir nous le dira.
  Quelque soit la décision préfectorale, l'association continuera sa mission*, autant faire ce peu, en
soutenant les associations, collectifs et autres personnes qui s'opposent à la colonisation éolienne.
   Mais cela ne suffira pas! Il faut également que tous les Haut-Marnaises et Haut-Marnais, en particulier ceux du " Sud ", apprennent à " ouvrir les yeux "** et se mobilisent en grand nombre, afin d'influencer les décisions du " commis voyageur " de l' État, seul décisionnaire, au final ; et, ainsi, sauver ce qui peut l'être encore ; pour exemple :  ~90 éoliennes sont en approche dans un rayon de 15km autour de Fayl-Billot...
  Comment s'engager dans la " résistance "? Rien de plus simple, il suffit de se rapprocher d'une association et autre collectif proches de chez soi ou, créer sa propre structure.

  " Tant qu’on n’a pas tout donné, on n’a rien donné. "

  Irène Chiot, 46 ans, déportée à Bergen Belsen, décédée le 6 juin 1945.

La séance commence

  Au coeur de l'usine, éoliennes E14→E24 ; sur la ligne de crête, en Haute-Saône, apparaissent successivement, sur la Montagne de la Roche, puis sur le Mont Champot, les 9 éoliennes de l'usine dit " La Roche quatre rivières ", communes : Fouvent-Saint-Andoche-lès-Éoliennes, Bourguignon-lès-Morey-lès-Éoliennes et La Roche-Morey-lès-Éoliennes.

  À ces 17 machines présentes, s'ajouteront bientôt les 9 de l'usine dit " Sud vannier ", en construction, communes : Belmont et Tornay, qui surgiront du massif boisé, en fin de vidéo ; en attendant les projets de Savigny, Genevrières, La Rochelle, Voisey, etc.  La distance entre l'illustre cité et le site industriel est de ~30km, à vol d'oiseau. 
  "... La plus méridionale des villes de la région, mais ville du Nord pour les Bourguignons et bien d'autres français, elle est la porte du Midi pour les Belges, les Scandinaves, les Allemands et les Anglais, qui dévalent ses pentes pour rejoindre l'autoroute de la Côte d' Azur [...] Surgit de la plus vieille histoire de France, fondée sur les colonnes romaines [...] Évêché, duché et pairie de France, place forte redoutée, citée si fière de ses franchises [...] Riche d'un patrimoine architectural et artistique incomparable elle n'est pas assez connue, alors qu'à celui qui veut la découvrir elle rayonne la beauté et l'esprit. [...] Alors, cette ville étonnante, Langres, ville du XXe siècle comme des autres époques, sera en bonne voie de devenir — dans un peu plus de 25 ans — la ville du XXIe siècle. "
Jean Mingasson***, Sous-préfet de Langres, Langres, Imprimerie du Petit-Cloître, 1972.

  Retrouvez toutes les vidéos de l' association sur sa chaîne Youtube


  " Sur 6.220 kilomètres carrés, il [département de la Haute-Marne] présente, en effet, des paysages très variés et parfois originaux qui s'étendent d'ailleurs sur d'autres départements...
 Paul Méjean et Marcel Henriot, La Haute-Marne, Le département et son évolution, Delpire éditeur, 1958, p. 7. Photo : source

* " - La protection, en Haute-Marne et en Haute-Saône, de l’environnement, des espaces naturels, des paysages, de la faune, de la flore, des sites patrimoniaux et culturels et des habitants de la Communauté d’Agglomération de Chaumont, de la Communauté de communes du Grand Langres, de la Communauté de communes des Savoir-faire, de la Communauté de communes Meuse Rognon, de la Communauté de communes d'Auberive Vingeanne et Montsaugeonnais, en Haute-Saône, de la Communauté de communes des Quatre Rivières et de la Communauté de communes des Hauts du Val de Saône, en luttant notamment contre les usines éoliennes et leurs impacts.
  - Lutter contre toutes les atteintes qui pourraient être portées à cet environnement et notamment chaque fois qu'elles toucheront au caractère naturel des espaces et des paysages, ainsi qu'aux équilibres biologiques auxquels participent les espèces animales et végétales,... "

** "... Les paysages haut-marnais bénéficient des atouts d'une relief vallonné, d'une grande diversité géologique qui engendre des milieux forts différents..., or depuis quelques années, nous avons tous l'impression que leur dégradation s'accélère. Nous ne les reconnaissons plus! [...] " La Haute-Marne, c'est le plus beau pays du monde ", m'a dit un californien résidant à Clefmont. [...] Quels sont les points forts de nos paysages, quels sont les moteurs de leur dégradation? Comment l'écologiquement correct, l'écologie de bobos citadins et les mesures agricoles boomerang précipitent-elles la chute? Quelles sont les failles des pseudo " énergies renouvelables " qui justifient une partie des massacres actuels? [...] Le ravage des arbres de nos berges et la coupe à blanc de nos coteaux se font sous couvert de " valorisation de la biomasse ". Bien qu'on surexploite, on n'a plus le droit de parler d' " exploitation forestière ". La langue de bois a pris possession de nos territoires, écrasés par des aérogénérateurs qui atteindront bientôt 207m [ en bout de pale], joliment baptisés " éoliennes " pour nous faire croire qu'ils ont quelque chose à voir avec nos paisibles éoliennes à eau. Et là où nos grands-pères auraient renvoyés les promoteurs à grands coup de pied " où je pense ", après les avoir mené en bateau, beaucoup de nos élus rampent! Pour quel gain pour nos territoires? Et si ce qu'on fait avec cet argent était parfois pire que rien!,... "
Blandine Vue, Nos paysages sont notre force, halte au massacre!, La Haute-Marne en ses paysages, Enjeux, protections et projets, Rencontres philosophiques de Langres " La Nature ", 4 octobre 2017

*** 1931-2011 ; sous-préfet de Langres, 1968-1973 ; sa biographie

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Suisse : au pays de Jean-Jacques Rousseau, l'éolien écrase tout, même la démocratie

  " Rousseau méditait depuis 1743 un traité des Institutions politiques qui prend forme en 1762 sous le titre du Contrat social. Le fondement de la vie civile ne réside plus dans l'autorité verticale mais dans un contrat : " Tout système de législation se réduit à deux objets principaux : la liberté, l'égalité : la liberté, parce que toute dépendance particulière est autant de force ôtée au corps de l'1tat ; l'égalité parce que la liberté ne peut subsister sans elle. " [ De même, Rousseau considère qu'il n' y a jamais de véritable démocratie et qu'il n'en existera jamais. " S'il y avait un peuple de dieux, il se gouvernerait démocratiquement. Un gouvernement si parfait ne convient pas à des hommes. " Le Contrat social s'en tient finalement à un gouvernement aristocratique non pas héréditaire, " le pire de tous les gouvernement ", mais électif.,... "
Claude Quétel, Croix ou meurs, Histoire incorrecte de la Révolution française, Texto, Éditions Tallandier / Perrin, 2019 et 201, p. 23-24.

 

 Page de titre de l'édition de 1762 Du contrat social ou Principes du droit politique, de Jean-Jacques Rousseau. Gravure de C. Boilly d'après B. Bolomey. Ph. Michel Didier © Archives Larbor

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La démocratie n'existe pas

voisinesd'éoliennesindustrielles
2022 05 25


  La démocratie : ce beau grand mot qui donne des ailes aux uns et les retire aussi sec dès qu'ils en font un usage dérangeant.
  Je pense à ces communes qui ont dit non aux éoliennes et que l'on va faire revoter, non pas pour vice de quoi que ce soit, mais juste parce que les intérêts dépassent leur concept de la démocratie : Sonceboz [Sonceboz-Sombeval, commune du canton de Berne ; "...un village paisible situé au pied de la chaîne du Chasseral, de la Montagne du droit et au pied du Montoz. Dans le fond du Vallon coule la Suze, rivière apaisante où il fait bon se promener en suivant ses méandres et en observant la faune et la flore qui la peuplent... " ; source]

 Las


  Je pense à ces journalistes qui relatent des non-faits à longueur d'articles la plupart du temps nourris par la littérature de puissants lobbys. Inutile de les citer, c'est tout le temps : le savoir et la raison pour tous ceux qui encensent sans aucun discernement les énergies renouvelables à échelle industrielle, et le délit d'émotions pour ceux qui veulent stopper les colonisations forcées des espaces naturels par des producteurs d'énergie, ici comme ailleurs, qui creusent, saccagent, tuent même si il le faut : Mexique. Qui paient des millions à des agences de communication pour argumenter, enjoliver même, leurs crimes contre la terre et l'humanité. Charbon, pétrole, gaz, nucléaire, mais aussi solaire, éolien, géothermie profonde, ils pillent la planète par tous les moyens, avec le même cynisme et une auréole en plus depuis que le profit se compte en vert! : NZZ [Neue Zürcher Zeitung, quotidien suisse, considéré comme le journal suisse de référence], ces derniers jours, lamentable démonstration de parti pris à propos de Sainte-Croix.
  Je pense à ces sociétés qui organisent leur propagande avec la complicité de l'éducation nationale en invitant des enfants à venir passer leur journée de sortie scolaire sur un site de production d'énergies renouvelables : bourrage de petits crânes qui rentreront chez eux avec la bonne parole. Bien que l'école se devrait d'être le berceau de l'éveil à la démocratie, personne ne sera là pour cracher sur leur vision du soleil et du vent : le savoir et la raison n'ont qu'un seul son de cloche, le leur : Mont-Crosin ["... Entre la centrale solaire de Mont-Soleil et les éoliennes de Mont-Crosin, vingt postes avec chacun entre un et huit panneaux didactiques vous apprendront une foule de choses sur les énergies renouvelables, mais aussi sur la région, ses particularités géologiques ou encore la météo... " ; source], cet été.
  Je pense à ces conférences organisées pour " informer " sur des sujets sérieux et urgent, comme le réchauffement climatique. À ces personnalités invitées qui osent parler de leur scepticisme à propos de l'efficacité des éoliennes face à l'urgence, et même qui le démontrent. Leurs propos sont rayés du compte-rendu dans la presse et ignorés des autres intervenants qui exhortent l'assemblée à accepter le parc éolien projeté près de chez eux, sous peine de manquer de jus par manque de foi en leurs solutions! : Delémont ["...capitale de la République et Canton du Jura, compte environ 12'000 habitants. Siège du Parlement et du Gouvernement jurassiens... " ; source], ce printemps.
  Je pense à ces politiciens qui se gargarisent de vent pour se donner l'air de ceux qui savent ce qui est bon pour nous, ceux qui ne veulent plus voir d'opposants à leur vision du monde qu'ils s'apprêtent à construire à grands coups de pales et de matériaux rares. Ces grands dadets qui jamais ne parlent de leur ignorance sur ce qu'il en sera dans 20 ans de ce monde renouvelable, quand tout sera à refaire parce que tout sera en ruine, en fin de course, en panne, en baisse de productivité... etc. : le Canton de Neuchâtel [un des 26 cantons en Suisse] ce jour.
  Je ne pense même pas à la justice qui ânonne sur le sujet sans que personne ne puisse rien y faire, enveloppée dans son manteau fédéral elle peut dire tout et n'importe quoi, comme ce fut le cas pour le feu vert donné au parc de Sainte-Croix.
  Pour toute cette lassitude, ces attaques incessantes contre l'opposition, pourtant saine partenaire de toute démocratie qui se respecte, je peine à poursuivre ma lutte. Non pas que je cède au chant des multiples sirènes utilisées ces dix dernières années pour justifier la prise de contrôle des crêtes jurassiennes par les producteurs d'énergies : d'abord le prétexte d'un peu de modernité dans nos paysages, puis la peur du nucléaire, puis les menaces de pénuries, puis la guerre en Ukraine, que de plaies livrées aux bienfaits du vent jurassien. Que de foutaises.
  Le mobile du crime contre les crêtes, reste le profit, en aucun cas la raison et surtout pas le savoir. Personne ne sait de quoi notre monde énergétique sera fait demain, mais tout le monde veut en faire son cheval de bataille sans réfléchir comment, combien, pour quoi ni pour qui. Douze ans de blablas, je ne serai plus là pour constater les dégâts de cette attaque-là, mais vu où nous en sommes aujourd'hui et vu que la manière de faire ne change pas, nous ne sommes pas en train de faire quelque chose pour la planète, nous continuons simplement de la défaire.

HAUTE-MARNE, CHAMARANDES-CHOIGNES : LE " COMITÉ CONSULTATIF RELATIF À L'ÉOLIEN " S'EST RÉUNI

  L'association Les vues imprenables a déjà eu l'occasion de dire que, selon elle, ce comité est en fait un comité Théodule, comme l'avait si bien défini le général de Gaulle à l'époque*.
  Historiquement, l'État, inquiet et agacé par l'opposition croissante** des populations locales au développement des usines éoliennes, 70% des permis accordés faisant l'objet d'un recours, a créé en octobre 202I le poste de " médiateur des usines éoliennes " : " pour traiter les dossiers contentieux " [...] pour intervenir sur les projets les plus controversés. La nomination d'un médiateur éolien a pour objectif d'apaiser les relations avec le public concernant les projets d'énergie renouvelable. Le rôle du médiateur sera "d'évaluer l'acceptabilité de ces projets, de s'assurer que la concertation a bien eu lieu et, le cas échéant, de la renforcer, et de proposer aux développeurs des évolutions pour améliorer leurs projets et renforcer le niveau de consensus local ".
 
   En clair, son rôle est de " fluidifier " le dialogue avec les populations locales pour rendre acceptable l’inacceptable.
   Dans la même logique, " l’article 82 de la loi Climat et résilience, du 24 août 2021, prévoit, dès février 2022, une consultation obligatoire du maire avant le lancement d’un projet d’installation d’éoliennes. Le maire aura un mois pour délivrer ses observations après l’examen d’un résumé non technique présenté par le porteur de projet, à la suite d’une délibération du conseil municipal. " En voilà une vraie avancée ! Sauf que : " Ainsi, la loi Climat et résilience renforce la consultation des maires, pour favoriser l’acceptabilité des projets, sans toutefois leur accorder un droit de veto. " La souveraineté du peuple a ses limites...
 
Une classique réunion de chantier améliorée
  En réalité, ce comité, présidé par ... le préfet, ne réunit que les parties prenantes au dossier, qui sont déjà obligées de coopérer lors de l'instruction du dossier; voir article premier du règlement intérieur : " Le comité consultatif relatif aux projets éoliens en Haute-Marne est un organisme à la saisine facultative et dont les délibérations ne sont pas opposables juridiquement. Le comité consultatif vise à permettre un dialogue entre les élus locaux, les responsables de projet et les services de l’État sur les considérations techniques et d’acceptabilité locale des projets éoliens en cours d’élaboration. "
   De plus, " Les délibérations du comité ne font pas l’objet d’un vote. " ; en cela, ce comité s'apparente bien à une réunion de chantier ; à toutefois deux différences près :
  • Son compte-rendu est public, consultable sur le site de la préfecture ;
  • " riverains, associations et tout autre organisme intéressé localement au projet " peut y être auditionnés : " À l’initiative du Président de la réunion, les riverains, associations et tout autre organisme intéressé localement au projet mis en discussion peut être auditionné par le comité. " ; article 5.
    Ce " médiateur éolien " est d'autant plus inutile que, si l'intention réelle de l'État est de prendre en compte "... ce que veulent les gens...", il en a déjà la possibilité lors de la procédure officielle : cela se nomme  la " commission d'enquête ", qui permet à chacun d'exprimer son avis.
   Cette nouvelle tartuferie gouvernementale est démasquée et confirmée par la nouvelle ministre de la Transition écologique, elle même, Agnès Pannier-Runacher, qui déclarait le lundi 23 mai 2022, sur une émission matinale de radio : " Nous devons rattraper notre retard sur nos voisins européens : en France, il faut 2 fois plus de temps pour construire un parc éolien en raison des procédures administratives, trop longues, trop complexes. Nous devons simplifier sans jamais renoncer à nos exigences environnementales. " Écoutez et regardez.
   Qu'en on sait, ô combien, les procédures pour autoriser l'exploitation d' une usine éolienne sont déjà l'objet de mesures simplifiées exceptionnelles tant administrative, environnementale, que juridique :  " Afin de réduire ce délai, les décrets n° 2018-1054 du 29 novembre 2018 et n° 2021-282 du 12 mars 2021 modifient l’attribution de la compétence de premier ressort pour les recours formés contre les autorisations d’occupation du domaine public, les autorisations d’exploiter et l’ensemble des décisions administratives relatives aux projets éoliens terrestres. Pour les éoliennes terrestres, elle est attribuée à la Cour administrative d’appel : CAA. Pour les éoliennes en mer, elle est attribuée au Conseil d’État : CE... " 
 
  Aller encore plus loin ? Interdire tout recours ? Si telle était la décision, la question de l'État de droit*** se poserait inévitablement.
   Malheureusement, cette initiative n'est pas française, elle vient de... l'Union européenne :
  " La semaine dernière, le Parlement européen a appelé à un déploiement rapide de l’énergie renouvelable en mer et à une délivrance plus rapide des permis.
«  [L’octroi de permis] prend trop de temps pour le moment. Si nous ne le faisons pas d’une manière différente et beaucoup plus rapide, nous n’atteindrons pas nos objectifs  », a déclaré Morten Petersen, le principal député couvrant le sujet. [...] Pour aider à relever ce défi, l’exécutif européen fournira en juin de nouvelles orientations sur les bonnes pratiques afin de remédier à ce qu’elle a appelé «  les procédures administratives trop complexes et trop longues  ».
"
Source 
 
  Pour l'association Les vues imprenables, cette commission est un simulacre de plus. Elle a cependant une vertu indéniable : elle clarifie la position des autorités constituées auprès des Haut-Marnais. Il s'agit de toute autorité, élue ou nommée, nationale ou locale, détentrice d'une parcelle de l'autorité publique comme les ministres, les préfets, les sous-préfets, les maires, les assemblées électives, les autorités administratives indépendantes, les services administratifs autonomes, les services fiscaux.

Réunion du Comité consultatif relatif à l'éolien : projet éolien " Sylvéole ", mercredi 5 mai 2022
Extraits :
   - À noter que le projet se situe en FORÊT et que les éoliennes prévues seraient de 230m, toute hauteur ; ce qui en ferait les plus hautes de Haute-Marne ; actuellement, le triste record est détenu par celles de l'usine de I7 éoliennes, construite mais non autorisée d'exploitation, dit " Vannier amance " : I83m!

Madame la maire de Chamarandes-Choignes

Monsieur le Vice-président de l' Agglomération de Chaumont


Monsieur le Secrétaire général de la préfecture

 
 

Madame l'adjointe au maire de Laville-aux-Bois

 
 

Monsieur le premier adjoint de Mareilles

L' Unité départementale de l'architecture et du patrimoine, UDAP


L’Office national des forêts, ONF

 La direction départementale des Territoires, DDT

 
 

L' Unité départementale de la direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement, UD-DREAL

  La faisabilité du projet doit être évaluée en tenant compte de la tendance actuelle, qui semble lui être défavorable, ou du moins pas dans les conditions actuelles, à savoir une forêt classée, des machines de grande taille et un reboisement. Ces facteurs sont importants à considérer, mais ils ne rendent pas nécessairement le projet irréalisable.
 
  À suivre...
 
  Pour consulter le compte-rendu en son entier, c'est ICI
 
* " Que la politique présente les choses, à sa façon. Mais de cela, le général de Gaulle ne s'est jamais beaucoup occupé. L'essentiel pour lui, ce n'est pas ce que peuvent penser le comité Gustave, le comité Théodule ou le comité Hippolyte, l'essentiel pour le Général de Gaulle, président de la République française, c'est ce qui est utile au peuple français, ce que sent, ce que veut le peuple français. J'ai conscience de l'avoir discerné depuis bientôt un quart de siècle, et je suis résolu, puisque j'en ai encore la force, à continuer de le faire. "
Général de Gaulle, Orange, Vaucluse, 25 septembre I963.
 ** L'opposition anti-éolien se multiplie partout dans le monde, en Europe, Belgique, Pays-Bas, Allemagne, Danemark, etc., mais également au États-Unis, le National Wind Watch, Wind Energy Opposition and Action Groups, en Australie, au Canada, et même en... Chine.
*** "  La notion d’État de droit désigne un système institutionnel dans lequel l’État voit ses pouvoirs, c’est-à-dire la puissance publique, encadrés par des règles de droit hiérarchisées. Autrement dit, l’État de droit est un État soumis à un ensemble de normes juridiques qui s’oppose à son pouvoir arbitraire pour assoir la protection des libertés et droits fondamentaux. Grossièrement, l’État de droit répond à la formule : « Nul n’est au-dessus de la loi ». " Source
**** Au final, c'est encore et toujours un homme ou une femme, seule, qui décide, en son âme et conscience, et la conscience, c'est ça l'important, : le préfet.

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Val-de-Marne, Ivry-sur-Seine : il était une fois la cité Maurice Thorez, 1953-2023

  Pour l'anecdote : Ivry-sur-Seine, commune du Val-de... Marne! Cocasse, non?😉
   Maurice Thorez, 1900-1964, "... Qui sont les premiers communistes? Comment certains leaders socialistes sont-ils devenus dirigeants du nouveau parti? [...] À une première série, socialement et politiquement hétérogène, de leaders issus du Parti socialiste mais aussi des milieux syndicalistes et anarchistes, succède, au tournant des années 1920 et 1930, un corps davantage homogène de dirigeants plus jeunes et plus issus de la classe ouvrière, à l'image de Maurice Thorez et de Jacques Duclos [1896-1975], produits de la bolchevisation et acteurs de la stanilisation du parti... "
Julian Mischi, Le parti des communistes, Histoire du Parti communiste français de 1920 à nos jours, Collection Faits & Idées, Édition Hors d'Atteinte, p. 16.


La tombe de Maurice Thorez au cimetière du Père-Lachaise : division 97 ; Secrétaire général du PCF de 1930 à 1964, ministre de la Fonction publique de 1945 à 1947 et vice-président du Conseil en 1947. Crédit : CC BY-SA 4.0

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La Cité Maurice Thorez à Ivry-sur-Seine : réhabilitation d’une Architecture contemporaine remarquable

Marc Benard Architecte DPLG, enseignant-chercheur ENSA Paris Malaquais, chercheur associé au laboratoire EVCAU [EnVironnements numériques, Cultures Architecturales et Urbaines]


Bulletin municipal d’ Ivry, mai 1951 : détail.

[Première partie]

  Construite en 1953 par les architectes Henri et Robert Chevallier, la cité Maurice Thorez est un repère dans le paysage de l’est parisien. Cette cité verticale de quatre cents logements, culminant à soixante mètres, est à la fois représentative de la construction en “ traditionnel amélioré ” de la Reconstruction et innovante par sa distribution intérieure par coursives et ses plans de logements avec cuisine ouverte équipée de mobilier métallique.
  Labellisée Patrimoine du XXe siècle en décembre 2008, la cité est en cours de réhabilitation par l’équipe de maîtrise d’œuvre dont mon agence d’architecture, Équateur, est mandataire. Les études, 2014-2020, et le chantier, 2020-2023, sont l’occasion d’approfondir la connaissance de l’édifice et d’explorer les possibilités de réhabilitation patrimoniale et énergétique de cette « Architecture contemporaine remarquable ».

Une cité verticale surgit au cœur d’ Ivry
  La cité Maurice Thorez est l’œuvre des architectes Henri et Robert Chevallier1 . Henri Chevallier, 1896-1967, a fait l’essentiel de sa carrière à Ivry-sur-Seine après son diplôme à l’école des Beaux-Arts en 19252 . Avec son frère Robert, né en 1899, ils succèdent à leur père Louis Chevallier, 1869-1951, dans l’agence qu’il a fondée en 1896 et sont associés de 1935 à 1967.
  Leur agence, située 19 rue Gabriel Péri à Ivry, réalise de nombreuses opérations de logements sociaux, en particulier à Ivry où ils construisent plus de mille sept cents logements pour l’ OPHLM [Offices publics d'habitations à loyer modéré] municipal entre 1927 et 1961, ainsi qu’à Paris, Vitry, Bois-Colombes et Aubervilliers. Elle construit occasionnellement d’autres programmes, dont à Ivry les groupes scolaires Michelet en 1937 et Joliot-Curie en 1960.
  La construction de la cité Maurice Thorez est ainsi une opération de maturité, qui capitalise sur l’expérience acquise avant-guerre dans les cités HBM [Habitations à bon marché]
  La maîtrise d’ouvrage est assurée par l’Office municipal d’habitation à bon marché d’Ivry-sur-Seine, fondé en 19243. Le projet répond à la crise aigüe du logement à Ivry, où deux mille deux cent quatorze immeubles ont été sinistrés pendant la Seconde Guerre mondiale, et augmente massivement le parc de l’Office qui était alors de mille dix-huit logements.
  L’opération se situe en face de la mairie. Elle encadre l’ancien parc de la maison de santé, fondée en 1827 par Esquirol. Les grands arbres ont été conservés dans ce qui devient en juin 1950 le parc Maurice Thorez. Le terrain devait initialement recevoir un projet plus modeste de cent vingt HLM municipales. D’après le journal Le Travailleur, le programme de gratte-ciel devait initialement être implanté entre Arcueil et Gentilly et c’est en raison de surcoûts de fondations que Georges Marrane, maire d’ Ivry de 1925 à 1940, puis de 1945 à 1965, a proposé de relocaliser le projet à Ivry, sur un site plus simple géotechniquement et bien desservi par les transports en commun4 .
  Le nombre de logements prévus triple progressivement, avec trois cents logements dès juin 1950 et quatre cents à la livraison.
  L’hebdomadaire local Le Travailleur annonce le 2 septembre 1950 le début prochain des travaux. L’architecte y précise son approche bioclimatique : « Et l’orientation ? M. Chevalier nous rassure, il a conçu son plan de façon à toujours avoir un ensoleillement. […] Il nous apprend qu’une pièce orientée au nord est aussi fraîche qu’une cave, ce système sera utilisé pour le groupe en question. […] Le chauffage central sera de rigueur. Mais là encore il y a innovation, il s’agira du chauffage par rayonnement, c’est-à-dire dans le plancher5 . Ce système économique donne d’excellents résultats. »
  En mai 1951, le bulletin municipal présente en couverture la perspective du projet. « C’est donc trois cent cinquante logements qui vont être édifiés derrière et sur le côté du parc Maurice-Thorez, en équerre, une branche étant parallèle à la rue Joseph-Staline et l’autre perpendiculaire à ladite rue. La hauteur maximum sera de quatorze étages. MM Henri et Robert Chevallier, architectes de l’Office, qui ont à leur actif les réalisations de la place de l’Insurrection, de la rue Saint-Just et le magnifique groupe Marat, veulent faire mieux encore. Tout a été étudié en vue d’une harmonie parfaite entre les constructions et le magnifique cadre où elles seront édifiées, de même que pour obtenir les conditions de gestion les plus pratiques et les moins onéreuses pour les locataires. »


Bulletin municipal d’ Ivry, mai 1951.

  L’échelle de l’opération est exceptionnelle et fait l’objet de comparaisons : « les nouvelles HLM de la Mairie contiendront encore plus d’habitants que la fameuse « Cité Radieuse », construite à Marseille par l’architecte Le Corbusier. Le bloc d’ Ivry comprendra trois cent cinquante logements de deux à cinq pièces plus la cuisine et quarante-neuf chambres individuelles avec cabinet de toilette et wc. Il y aura quatorze boutiques pour les commerçants. […]. Les architectes des HLM, MM Chevallier, ont tenu compte de l’expérience de la Cité Radieuse de Marseille, tout en s’écartant de cette expérience sur certains points. Voici comment ils exposent eux-mêmes les solutions qu’ils ont adoptées : une tour de service équipée de deux ascenseurs d’un type ultra-moderne se déplaçant à trente mètre-seconde, dessert des galeries de circulation intérieures, situées au quatrième, septième, dixième et treizième étages. Des escaliers se raccordent sur ces galeries. Ainsi, suivant l’étage qu’ils habitent, les locataires ont, au maximum un étage à monter ou à descendre à pied. Ce système a été préféré à celui de Marseille, où il y a des appartements de deux niveaux avec escalier intérieur. L’expérience montre, en effet, que le logement de plain-pied est moins fatigant pour les mères de familles qui travaillent autant que leurs maris et qui, chez elles, doivent s’occuper de leur ménage tout en surveillant leurs enfants. Dans le même esprit, la cloison entre la cuisine et la salle à manger a été supprimée. Elle est remplacée par un simple bahut. »6
  Le Travailleur publie un article sur le projet le 13 décembre 1952, titré « une cité verticale surgit au cœur d’ Ivry ». Cette dimension verticale est encore exceptionnelle en région parisienne au début des années 1950, la cité étant précédée avant-guerre par la cité de la Muette à Drancy et l’hôpital Beaujon à Clichy, et contemporaine des tours construites à Villeneuve-Saint-Georges par Marc et Léo Solotareff entre 1949 et 1952, et antérieure à celles d’Honegger à Pantin ou de Lurçat à Saint Denis. De manière singulière, les frères Chevallier hybrident la barre et la tour.
  L’opération, en fin de chantier, est publiée dans Technique et Architecture n°11-12 en 1953, dans le numéro consacré à la Reconstruction. L’article souligne ce qui, dans le projet, relève d’une conception classique : la distribution par cage d’escalier des bâtiments à R+8 et R+10, et ce qui constitue des innovations, en particulier dans la partie centrale à R+14 la distribution par une tour de service regroupant escaliers et ascenseurs et par galeries de circulation un étage sur trois. Dans les logements à double orientation, le séjour et la cuisine sont traversants, séparés par un buffet bas.
  Au-dessus d’un sous-sol unique, où sont disposés la chaufferie, en partie centrale, puis des batteries de caves de part et d’autre d’un couloir axial dans chaque aile, ainsi que des garages à bicyclettes et voitures d’enfants, la cité s’organise en dix cages d’escaliers, nommées A à J. Les cages d’extrémité – A, B, C, I et J – à huit et dix étages, sont distribuées de manière traditionnelle avec une cage d’escalier et un ascenseur desservant à chaque étage trois logements : un deux-pièces mono-orienté vers le square et deux trois-pièces traversants. Des quatre-pièces sont positionnés en extrémité des ailes. Les cages centrales sont plus complexes, car elles sont desservies à partir de la tour centrale, où sont placés un escalier intérieur, un escalier extérieur, deux grands ascenseurs et un monte-charge, par des galeries situées aux quatrième, septième, dixième et treizième étages. À partir de ces galeries, des escaliers collectifs en triplex permettent l’accès aux étages situés immédiatement au-dessus ou en dessous de la galerie. Cette logique distributive implique la superposition de deux types de plans : au niveau des galeries des deux ou trois-pièces orientés vers le square, et des chambres isolées et des studios orientés en façade arrière, et aux autres étages un plan identique à celui de l’étage courant des cages A, B, C, I, J. Au septième étage, la galerie se prolonge jusqu’aux cages I et J.
  Les typologies d’appartements sont ainsi diversifiées :


Tableau des typologies de logement, Équateur © Équateur.

 

Groupe de la Mairie, bâtiments 6 et 7, plans d’étage courant et des quatrième et septième étages, 15 juin 1951, Henri et Robert Chevallier, archives de l’ OPH d’Ivry-sur-Seine. Une construction « traditionnelle améliorée »

  Les archives de l’ OPH conservent des façades 1/200 datées du 22 mars 1951, des plans généraux 1/200 datés du 22 mars et du 23 avril 1951 et des plans 1/50 datés du 15 juin 1951, annotés de modifications en mars, juillet et septembre 1952. Il s’agit probablement des plans ayant servi à consulter les entreprises courant 1951, le chantier démarrant à la fin de l’année 1951.
  Il est conduit par l’entreprise-pilote Moisant-Laurent-Savey, dont le siège est à Paris et les ateliers à Ivry. Les principales entreprises sont parisiennes et ivryennes7 :

  • Maçonnerie-béton armé : V. Bollard, Paris
  • Étanchéité : Sté des Mines de Bitume et d’Asphaltes du Centre, Paris, 
  • Menuiseries métalliques : Ateliers Schwartz-Hautmont, Paris, Menuiserie Métallique Moderne, Paris
  • Serrurerie : V. Cueye, Ivry sur Seine
  • Plomberie et chauffage : entreprise Cordesse, Paris
  • Carrelages et parquets mosaïque bois : Entreprise Ht Boulenger et Cie, Paris
  • Linoléums : Sté Le Xylolithe, Paris
  • Électricité : Sté Bervis, Paris
  • Peinture-vitrerie : entreprise Marchiando, Vitry
  • Ascenseurs : ateliers Otis-Pifre, Paris
  • Chaudières : St Ségor, Paris
  • Vide-ordures « Vidalux » : Éts Baroin, Ivry
  • Télévision : Sté Portenseigne, Paris
  • Parafoudre « Helita » : Entre Pouyet, Paris.

ou viennent de communes voisines, comme les Établissements Dubois, à Saint-Maur, pour les cuisines, ou l’entreprise Entreprise Chadoin, à L’Haÿ-les-Roses, pour les menuiseries bois.
  Le Travailleur décrit un chantier très rapide : « Depuis un an déjà ceux des habitants d’ Ivry que leurs occupations conduisent devant le parc Maurice-Thorez, en manque jamais, au passage, de jeter un coup d’œil sur les travaux des nouveaux bâtiments d’HLM. C’est presque devenu un jeu, comme d’observer les aiguilles d’une horloge : on ne les voit pas tourner et pourtant, si on reste seulement un court instant dans les regarder, on s’aperçoit qu’elles se sont déplacées. Ainsi de jour en jour on a vu grandir les HLM de la Mairie ; et l’impression a été encore plus forte pour les Ivryens qui, n’ayant l’occasion de contempler le chantier qu’à quelques semaines d’intervalle, mesuraient toujours avec admiration l’extraordinaire progrès accompli entre temps. En janvier dernier, les échafaudages s’enfonçaient encore au-dessous du niveau du sol environnant. On coulait le béton des fondations. Puis la construction a rejoint la surface et vite elle l’a dépassée. Des murs de brique rose ont surgi sur l’ossature du rez-de-chaussée. D’un mois sur l’autre ils ont grandi. Les fenêtres béantes ont commencé à se garnir de leurs menuiseries métalliques jaunes, les étages se sont superposés. »8
  La création du sous-sol, et en particulier de la chaufferie à charbon qui s’enfonce cinq mètres sous le sol naturel et des fondations nécessaires à un édifice aussi haut, est la partie invisible des travaux. La rapidité du chantier en superstructure est confirmée dans Technique et Architecture, dont le reportage montre le gros-œuvre presqu’ achevé au printemps 1953, seul le beffroi restant à construire : « Le rythme de construction a été d’un étage complet de gros-œuvre par mois, sur l’ensemble du chantier, équipé de trois grandes grues, d’un atelier de fabrication de menuiserie pour la préparation des coffrages soignés et d’un atelier de plein air pour la fabrication des parpaings. »9
  Les archives municipales conservent quelques photos du chantier à l’hiver 1952-1953, montrant la cité élevée à R+9, R+10 et R+13. Elles permettent de voir les trois grues le long de la façade nord-ouest, où une voie ferrée a peut-être servi à l’approvisionnement. Elles donnent à voir l’ordonnancement du chantier : construction simultanée de l’ossature béton et des façades en briques, les encadrements en béton préfabriqué des fenêtres servant de linteaux, pose des fenêtres en acier en suivant le décoffrage des planchers, mise en place des éléments préfabriqués en béton : châssis ciment des escaliers et croisillons des gaines, puis ravalement à la nacelle volante pour les peintures et les bandeaux en carrelage. L’ensemble du bâtiment est en chantier simultanément, avec une progression par étage complet, et un effectif d’environ trois cents compagnons.


Photo de chantier au printemps 1953, © Archives municipales d’Ivry-sur-Seine

  Les architectes reconduisent pour la cité Maurice Thorez des modes constructifs et des détails mis au point sur la cité HBM Marat-Robespierre, qu’ils construisent à Ivry entre 1936 et 1939 puis entre 1948 et 1950 : encadrements en béton dans des façades en briques, grands bandeaux en opus incertum de grès cérame jaune, dessin des garde-corps d’escaliers, etc.
  « Le principe de construction peut être appelé « traditionnel amélioré ». L’ossature est en béton armé, les murs de remplissage ont été montés en même temps, ce qui a permis d’éviter le calage en sous-œuvre et de gagner ainsi beaucoup de temps. Les murs de remplissage ont une épaisseur totale de trente-cinq centimètres, composée à l’extérieur d’une paroi de brique apparente de onze centimètres adossée à des parpaings de vingt centimètres et à l’intérieur une paroi en parpaings de Pouzzolane à deux alvéoles de quatre centimètres. […] Tout le béton apparent restera brut de décoffrage. Les murs intérieurs sont en brique creuse, les cloisons en carreaux de plâtre. Le rythme de construction a été d’un étage complet de gros-œuvre par mois, sur l’ensemble du chantier, équipé de trois grandes grues, d’un atelier de fabrication de menuiserie pour la préparation des coffrages soignés et d’un atelier de plein air pour la fabrication des parpaings. Les menuiseries sont métalliques. »10
  Le niveau d’équipement des logements est exceptionnel : « Les locataires des HLM de la Mairie jouiront naturellement de tout le confort moderne : évier en métal inoxydable dans la cuisine, vide-ordure, hotte absorbant les odeurs de cuisine, placards, salle de bains, chauffage central par radiateurs. Il y aura même une innovation sensationnelle : au sommet de la tour de service, une antenne collective de télévision. »11



Une cuisine ouverte, dans le bulletin municipal de mars 1953.



En bas à gauche, une cuisine ouverte. Bulletin municipal de mai 1955

  Le confort repose sur des installations de chauffage et de production d’eau chaude. La chaufferie est installée en sous-sol, à proximité du beffroi central, la distribution de chauffage irrigant les logements à partir d’un réseau principal cheminant au plafond des couloirs des caves. Son volume est considérable, avec une hauteur de neuf mètres cinquante. À l’écart du bâtiment, devant la façade nord-ouest, une cuve à charbon de près de quatre cents mètres cubes, alimente six chaudières par un transporteur.
  La production d’eau chaude est réalisée par des chauffe-bains à gaz, installés dans les cuisines des logements. La ventilation des logements est à l’origine assurée par l’ouverture des fenêtres, toutes les pièces débouchant en façade. Des boisseaux en fibrociment permettent le raccordement des chauffe-bains dans les cuisines et l’ajout potentiel d’un poêle dans une des chambres du logement.
  La circulation des fluides est particulièrement complexe dans la partie centrale de l’édifice, où des typologies différentes de logements se superposent. Les architectes clarifient le dispositif en créant en façade arrière des gaines ouvertes en façades, où cheminent les évacuations d’eau et le vide-ordure, et qui ventile le wc. Ces gaines sont soulignées par des croisillons en béton préfabriqué, et sont accessibles en partie inférieure par un portillon métallique.
  La construction est très rapide, puisque les premiers locataires emménagent en octobre 1953. « Quelle activité samedi et dimanche dernier aux HLM Maurice Thorez ! […] C’est que soixante-dix logements de ce magnifique groupe d’HLM étaient mis à la disposition de locataires rayonnants de joie, malgré les fatigues toujours occasionnées par un déménagement. Et rue Staline combien de gens se sont arrêtés, regardant cette magnifique réalisation qui témoigne de l’activité des élus communistes d’ Ivry, avec à leur tête Georges Marrane et Venise Gosnat, en faveur du logement. »12
  La cité Maurice Thorez sert ainsi la communication de la municipalité d’ Ivry, qui utilise abondamment ses photos pour illustrer les bulletins municipaux, et plus largement du parti communiste. En mai 1955, Maurice Thorez, dans un article résumant trente ans de gestion communiste à Ivry, écrit ainsi : « Ivry est devenue la fierté de notre Parti Communiste, une citadelle de la démocratie et de la paix. Les belles réalisations de sa municipalité permettent d’entrevoir quelles grandes œuvres les travailleurs de France, avec les communistes à leur tête, mèneront à bien lorsqu’ils auront pris en mains leurs propres destinées »13 .
  La cité Maurice Thorez est une vitrine du communisme municipal d’après-guerre, tant par son échelle que par ses innovations distributives, notamment les coursives. Davantage que par la cité Gagarine, construite par les frères Chevallier en 1961 en simplifiant les dispositions de la cité Maurice Thorez14, la poursuite de la politique ambitieuse et innovante de l’ OPH d’ Ivry se poursuivra ensuite par l’ample rénovation du centre-ville d’ Ivry par Renée Gailhoustet à partir de 1962, dont la cité Spinoza, 1966-1973, et les tours Raspail et Lénine, 1968-1970, très influencées par l’Unité d’Habitation de Le Corbusier.

Fin de la première partie...

Notes et références

  1. Une plaque découverte lors du chantier crédite également le décorateur Jacques Sainty AEEB. 
  2. https://agorha.inha.fr/ark:/54721/36a672aa-e822-44b8-85d2-ed7fa7769ba0  
  3. Chaljub Bénédicte, Lorsque l’engagement entre maîtrise d’ouvrage et maîtres d’œuvre encourage l’innovation architecturale : le cas du centre ville d’Ivry-sur-Seine, 1962-1986, https://journals.openedition.org/chrhc/1921  
  4. Le Travailleur, 20 décembre 1952. Le travailleur est un journal hebdomadaire d’information du canton d’ Ivry, dirigé par Maurice Thorez, qui est alors député et secrétaire général du parti communiste français.  
  5. Le chauffage par le sol n’a pas été réalisé, des radiateurs ayant finalement été installés.  
  6. Le Travailleur, 20 décembre 1952. La Cité Radieuse a été inaugurée en octobre 1952. 
  7. Technique et Architecture, n°11-12, 1953. 
  8. Le Travailleur, 13 décembre 1952. 
  9. Technique et Architecture, n°11-12, 1953. 
  10. Technique et Architecture, n°11-12, 1953. 
  11. Le Travailleur, 20 décembre 1952 .
  12. Le travailleur, 10 octobre 1953. 
  13. Bulletin municipal officiel d’ Ivry sur Seine, mai 1955. 
  14. L’architecture des cités Thorez et Gagarine présente suffisamment de similarités pour que, dans leur récent film Gagarine, Fany Liatard et Jérémy Trouilh situent dans la cité Gagarine des plans tournés à Thorez. 
 







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