Débat national PPE (Programmation Pluriannuelle de l'Energie) : étape de Grenoble

L'Association des écologistes pour le nucléaire
Jean-Philippe Beaucher

Commentaire : à la lecture de ce résumé la réunion PPE de Grenoble, il apparaît pour certains et est confirmé pour d'autres, que la Résistance à l'éolien pour sauvegarder la Nature et le Monde rural ne peut et ne pourra dans l'avenir se contenter de lettres, de pétitions, de manifestations, etc. pour stopper ce rouleau compresseur.
À suivre...
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Débat national PPE (Programmation Pluriannuelle de l’Énergie) ce soir à Grenoble.
La banderole dit tout d'un débat centré sur l'électricité, et largement orienté anti-nucléaire. Les déplacements, 33% du mix, et tout carbone, hors sujet. Le bâti, guère mieux.
Rien ou presque sur les fossiles. Comme d' hab. Le CO2 a passé une soirée peinarde. Aucun pétrolier invité. Les Ripoublicains ont décliné aussi. Débat simulé, ponctué d'une intervention vidéo d'un Hulot déconnecté, et achevé par un De Rugy décousu et verbeux, ravi de s'écouter.
Rien appris, sinon que nos politiques font assaut de dogme et d'ignorance. Des billes. Quand on a fréquenté la Janco Academy, et qu'on connaît le sujet à fond (36 ans d'EDF pour ma pomme), on tombe de haut.
La question de la raréfaction des énergies fut très brièvement évoquée par Archimbault en intro. Espoir vite déçu, la question ne revint pas par la suite. Tout roule.
Retenez donc au final et sans surprise que :

Pollution lumineuse : fléau pour les hommes et les écosystèmes… Mais le gouvernement s’en fout

 https://lareleveetlapeste.fr
par Auguste Bergot
29 mars 2018

Commentaire : (...) "C’est pourquoi le Conseil d’État a condamné l’inaction du gouvernement et lui a donné neuf mois pour « prendre les mesures nécessaires à l’application de la loi Grenelle II du 12 juillet 2010. » En un mot, il s’agit de mettre en place des mesures pour réduire à la fois l’impact de la pollution lumineuse sur la faune, la flore et la santé humaine mais aussi de limiter le gaspillage énergétique."
Un extraordinaire oubli dans cet excellent article, concerne la dénonciation de la pollution lumineuse des éoliennes dans nos campagnes. 
De nombreuses communes ont fait le choix d'une extinction des feux dans leur village pendant la nuit pour limiter le gaspillage énergétique. En même temps, ces mêmes élus  favorisent la création de zones industrielles d' aérogénérateurs avec leurs dispositifs de balisage, en fonction 24h/24, 7/7, 365 jours par an (couleur blanche le jour et rouge la nuit). Le paradoxe serait à mourir de rire sauf que les nuits de milliers de nos concitoyens et d'animaux noctambules sont gravement perturbées par cette pollution lumineuse. Actuellement en France  ~7 000 dispositifs sont en activité  ( +11 000 en devenir, souhaités par MM Hulot, Lecornu et leurs comparses) et clignotent 40 fois environ par minute.

 [...]  "fléau pour les hommes et les écosystèmes… Mais le gouvernement s’en fout "

La  vie est sacrée et RIEN ne justifie un tel sacrifice!

ZERO EOLIENNE ET BASTA!
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https://dbb22599-a-62cb3a1a-s-sites.googlegroups.com/site/vosgeshorizondurablefr/eolien-du-reve-a-la-realite/Pollution_lumineuse_eoliennes_balisage_nuit.jpg?attachauth=ANoY7cqWkVahe-SBtv0G96ipu9r1OCba9rFUHoSUUXfr0eijkC8IQmClXkxs_aJF_P9L1Y_sgAyTwnjRLWzYt_qUKKGfM0gCFVbcX9SDZP9Ddlw5LXAkET9Rr4duHwnioeAPQ0d_pySqQtVpAFh4ZLqMVEUcadz0t7wQJvgcPnJXZ8xHGYPxOqwSU1HnHH05s07O__CKbz7RKim5Z81Bj8E3KhG33-Lh8dIXZRJOTpPYevAD6qsnGNeStrSIGoEfMEzXB2iWLNge3BIYmzuOkmo09biamcIC7Lv1s3sPIZbfaSuB2wCTEa-5zQ6AAQJYV35Ufle9uXIc&attredirects=0
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Mercredi, le Conseil d’État a condamné le gouvernement français pour l’absence de mesures mises en place pour lutter contre la pollution lumineuse. Un problème environnemental et de santé publique pourtant majeur.

Rares sont les espaces urbains qui ne sont plus continuellement baignés de lumière. A la lumière naturelle du jour succède invariablement l’éclairage artificiel de la nuit. Pour beaucoup de citadins, le ciel étoilé se résume désormais à une timide étoile du Berger qui peine à percer le manteau trouble de ces nuits sans obscurité…

On trouvera sans doute ironique que le pays dont la capitale a été baptisée « Ville Lumière » soit accusé de trop bien porter son nom. Mais, bien que l’éclairage public nocturne continu soit d’abord né pour répondre à un impératif de sécurité, il est paradoxalement devenu aujourd’hui un danger à la fois pour l’homme, l’environnement et les écosystèmes.

« L’introduction de la lumière artificielle représente probablement le changement le plus radical que les êtres humains ont fait à leur environnement. » (Christopher Kyba)

L’eau de la Terre serait… terrestre

http://huet.blog.lemonde.fr
29/08/2018


Lever de Terre vue en 2015 par la sonde Lunar reconnaissance orbiter de la Nasa, avec la Lune au premier plan (source Nasa)

D’où vient l’eau de la Terre ? En majorité d’elle même – de la proto-Terre formée par accrétion de matière – ou d’un bombardement de météorites et de comètes ? C’est ce dernier scénario qui était privilégié par nombre de planétologues. Leur idée ? Lors de la collision entre la proto-Terre et une autre planète de la taille de Mars, environ, il y a 4,51 milliards d’années, la matière initiale a été pulvérisée. Elle est retournée à l’état de poussières, de petits rocs et de gaz. Et les gaz ne seraient pas restés là, s’échappant loin, privant ainsi la Terre reformée, ainsi que la Lune, de ses éléments « volatils ». Dont les molécules d’eau.
Ce scénario s’accompagnait d’un autre, celui du bombardement dit « tardif » par les planétologues.Tardif au regard de la guerre des mondes qui a régné lors de la formation du système solaire. Constitué de météorites et de comètes, il aurait apporté à la Terre ses éléments volatils actuels, dont l’eau de ses océans et de ses roches. Outre l’eau, ce bombardement aurait également apporté une grande masse de molécules organiques (à base de carbone) soupçonnée d’avoir joué un rôle important dans l’émergence de la vie sur notre planète.

Le scénario du Grand Remplacement
Mais ce scénario du «Grand Remplacement» est-il le bon ? Non, pensaient d’autres scientifiques, plutôt minoritaires, comme Bernard Marty (CRPG de Nancy, CNRS). Non qu’ils nient l’existence du bombardement tardif et son apport, mais estiment qu’il n’a contribué qu’en partie à la formation de l’eau et de l’atmosphère terrestre. Ainsi, Bernard Marty a récemment publié (1) une étude utilisant les analyses de la sonde Rosetta montrant qu’une part du xénon de l’atmosphère terrestre proviendrait de comètes… mais en minorité, aux environs de 20%. Qu’en est-il de l’eau ? C’est aussi une minorité – «entre 5% et 30% de toute l’eau de la planète Terre», explique Jean-Alix Barrat, Université de Brest, l’un des membres d’une équipe internationale qui publie ce résultat dans la dernière livraison de Science advances (2). Le point avec lui.

Leny Escudero (1993) : " c'est un monde de merde"


Leny Escudero, né le 5 novembre 1932 à Espinal (Espagne) et mort le 9 octobre 2015 à Giverny (Eure). Chanteur, auteur-compositeur-interprète et acteur.
Voir et entendre
https://youtu.be/oJgyf5njdew

 Pot pourri
-Vivre pour des idées
https://youtu.be/1InsgUpcJxQ

-L'affiche Rouge
 https://youtu.be/n9nrq4o2OQ4

-Mon voisin est mort
https://youtu.be/IH4EjaL1Elw 

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Les effets du champ d’éoliennes offshore de la BPNS (Belgian Part of the North Sea) sur divers groupes zoologiques et habitats marins

éolien_Oléron
16 décembre 2017

 

Un collectif de scientifiques belges a analysé divers effets du champ d’éoliennes offshore de la BPNS (Belgian Part of the North Sea) sur divers groupes zoologiques et habitats marins.

Durant l’implantation des bases d’éoliennes par martelage, les bruits mesurés atteignent et dépassent même 200 dB, c’est-à-dire un bruit supérieur à celui du décollage d’une fusée ARIANE. Pour des bruits de 175 et de 168 dB, il a été constaté que 99 % des morues placées à 75 m de la source sonore subissaient des dommages létaux (éclatement de la vessie natatoire, hémorragies internes, traumatismes de l’oreille interne). Ces effets létaux sont efficaces à l’intérieur d’un cercle de 750 m autour du point d’émission.
L’enfoncement d’un pieu de 5 m de diamètre provoque des bruits de 201 et 209 dB à 750 m provoque un éloignement total des marsouins (Phocoena phocoena) sur une surface de 2800 km². A 20 km de distance, 75 % des contacts avec les marsouins de la zone ont disparu.
Concernant les communautés d’invertébrés benthiques présentes sur le site, une évolution est constatée sans que toutefois le rôle précis des bases d’éoliennes offshore ne puisse être statistiquement validé. Cependant si évolution il y a au niveau des espèces, elle ne peut s’expliquer que par des modifications au niveau de la composition granulométrique des sédiments en arrière des bases fichées dans les sols, donc de la courantologie à ce niveau. Les densités relatives des espèces benthiques et démersales ne montrent que très peu d’évolution sur les surfaces entre éoliennes, excepté pour les Plies (Pleuronectes platessa) dont la biomasse augmente. La seule explication plausible est une augmentation de la nourriture potentielle pour cette espèce résultant de l’arrêt des pêches commerciales sur l’ensemble du site, explication connue pour de nombreuses zones mises en réserve de pêche.

Grand-Est : conférence régionale éolien - 2017

http://www.grand-est.developpement-durable.gouv.fr
publié le 26 octobre 2017

Commentaire : indispensable!

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Lundi 16 octobre 2017, s’est tenue la deuxième conférence régionale de l’éolien à l’échelle de la région Grand Est. Cet événement, organisé par la DREAL, a permis de réunir près de 140 personnes (professionnels et institutionnels) à Châlons-en-Champagne, qui est au centre de la plus grande zone de développement de l’éolien depuis les Hauts-de-France jusqu’à la Bourgogne Franche-Comté.

Ce colloque a été l’occasion de présenter le bilan de la filière en région 1 bilan filière (format pdf - 1.1 Mo - 26/10/2017) en termes de puissance installée, de production, d’emplois, de formations existantes et de raccordement électrique 2 bilan s3renr grand est (format pdf - 1.3 Mo - 26/10/2017) . Ce bilan a été complété par un bilan de l’autorisation unique en région et un premier point sur l’autorisation environnementale 3 bilan au ae v2 (format pdf - 455.4 ko - 26/10/2017) .
La Direction Générale de l’ Energie et du Climat a présenté les dernières évolutions réglementaires relatives au dispositif de soutien à l’éolien terrestre 4 présentation dgec (format pdf - 1.2 Mo - 26/10/2017) .
Cette conférence fut également l’occasion pour Enedis de communiquer sur les modalités de raccordement en cas de repowering 5 enedis conference du 16 octobre 2017 (format pdf - 138.1 ko - 26/10/2017) .
Pour terminer cette matinée d’échanges, la société NetWind a expliqué comment, à partir de l’étude de gestion de fin de vie des éoliennes de la DREAL Grand Est, elle s’est engagée dans la structuration de la filière Démantèlement Recyclage Reconditionnement Revente 6 filiere d3r (format pdf - 521.7 ko - 26/10/2017)

Programmation pluriannuelle de l' énergie (PPE) : les ateliers d’information et de controverse

https://ppe.debatpublic.fr

Calendrier et carte des intiatives du débat PPE

Voici les ateliers d’information et de controverse que la commission a programmés. D’autres seront organisés en cours de débat en fonction des thèmes et sujets débattus. Ces rendez-vous ne sont pas ouverts au public mais ils seront filmés et mis en ligne sur le site pour que chacun puisse les visionner.

voir et écouter
https://ppe.debatpublic.fr/ateliers-dinformation-controverse

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Évaluation environnementale et participation du public : la promulgation de la loi n° 2018-148 le 2 mars 2018 ratifie et modifie les ordonnances de 2016

Clémence Du Rostu, Avocate sénior et Manon Lemaire
8 mars 2018


Loi n° 2018 -148 du 2 mars 2018

L’ordonnance n° 2016-1058 du 3 août 2016 relative à la modification des règles applicables à l’évaluation environnementale des projets, plans et programmes et l’ordonnance n° 2016-1060 du 3 août 2016 portant réforme des procédures destinées à assurer l’information et la participation du public à l’élaboration de certaines décisions susceptibles d’avoir une incidence sur l’environnement ont été publiées au Journal officiel de la République française le 5 août 2016. Le 29 juin 2017, le Gouvernement a déposé à l’Assemblée nationale, un projet de ratification de ces ordonnances qui a fait l’objet d’un accord en commission mixte paritaire en décembre 2017. Puis l’Assemblée a adopté le texte issu de cet accord le 7 février et enfin le Sénat a définitivement adopté le projet de loi le 15 février dernier. La loi n° 2018-148, promulguée le 2 mars 2018 par le Président de la République, donne pleinement valeur législative au texte. Ce dernier, qui avait initialement vocation à simplement ratifier les ordonnances précitées, contient finalement des apports destinés à faire évoluer ces mêmes textes

I – La simplification de l’évaluation environnementale 

A- Rappel des principaux apports de l’ordonnance n° 2016-1058
 L’ordonnance n° 2016-1058 relative à la modification des règles applicables à l’évaluation environnementale des projets, plans et programmes est venue compléter la réforme de l’autorité environnementale qui avait déjà renforcé l’indépendance des décisions et avis rendus par les autorités environnementales locales sur les plans et programmes (avec l’adoption du décret n° 2016-519 du 28 avril 2016). Elle fait également suite à l’avis rendu par la Commission européenne en mars 2015 qui estimait que la liste des plans et programmes soumis à évaluation environnementale en droit français était incomplète et fermée et donc non conforme au droit de l’Union. Les dispositions de l’ordonnance n° 2016-1058 améliorent ainsi la conformité du droit français de l’évaluation environnementale au droit de l’Union européenne, achèvent la transposition de la directive 2014/52/UE, relative à l’évaluation environnementale des projets, et introduisent des procédures communes ou coordonnées entre plusieurs évaluations.
 Dans ce contexte, un des apports particulièrement importants de l’ordonnance concerne le champ d’application de l’évaluation environnementale, ce dispositif n’ayant pas été modifié par la loi de ratification.
Tout d’abord, on rappellera ainsi que le nouvel article L. 122-1 du Code de l’environnement, dans sa version issue de l’ordonnance précitée, définit désormais la notion de projet comme « la réalisation de travaux de construction, d’installations ou d’ouvrages, ou d’autres interventions dans le milieu naturel ou le paysage, y compris celles destinées à l’exploitation des ressources du sol ». On retiendra en premier lieu que la notion de « programme de travaux », qui permettait à plusieurs projets qui concourraient à un même programme d’être soumis à une même étude d’impact, est abandonnée.

La Chine lorgne sur l’énergie hydraulique suisse

Par Peter Siegenthaler
publié le 27 mars 2018


Objet convoité à l'étranger? Une entreprise publique chinoise est intéressée par l'acquisition de centrales hydroélectriques suisses.
(Keystone)

La Suisse doit protéger ses infrastructures d’envergure telles que les centrales hydroélectriques contre les prises de contrôle étrangères indésirables. Un avis partagé par les commissions de l’énergie des deux chambres parlementaires. Notre approvisionnement énergétique est-il menacé lorsqu’un investisseur étranger achète une de nos centrales hydroélectriques?
La frénésie d’achat des entreprises publiques chinoises en Europe inquiète les parlementaires. L’an dernier en Suisse, Chemchina a dépensé 43 milliards de dollars pour acquérir le groupe agroalimentaire bâlois Syngenta. Et la State Grid Corporation of China semble intéressée à investir dans les centrales hydroélectriques de la compagnie d’électricité helvétique Alpiq.
Les commissions de l’énergie des deux chambres parlementaires ont approuvé l’initiative parlementaire de la députée socialiste Jacqueline BadranLien externe. Le texte demande l’interdiction de vendre d’importantes infrastructures de l’industrie de l’énergie à des investisseurs étrangers. Il concerne essentiellement l’approvisionnement en électricité et en eau.

Chine : faible impact des renouvelables sur les carburants fossiles


Philippe Gauthier 
Posted on 26/03/2018
La Chine s’est lancée dans un vaste programme de déploiement d’énergies renouvelables. Mais ces énergies propres remplacent-elles vraiment les énergies fossiles ou ne font-elles que s’y ajouter? Deux chercheurs chinois se sont penchés sur la question et notent que la substitution demeure limitée, bien qu’elle dépasse ce qui a été observé ailleurs dans le monde.
L’étude de Yuanan Hu et Hefa Cheng, publiée en 2017, s’intéresse à la substitution des carburants fossiles par l’électricité produite à partir de sources renouvelables – surtout l’hydroélectricité – entre 1995 et 2014. Elle se penche aussi sur l’effet des importations d’électricité verte d’une région du pays à l’autre. Ces résultats sont intéressants dans la mesure où la Chine représente 17 % de la production mondiale d’électricité renouvelable. De plus, en raison de la production nationale limitée de pétrole et de gaz naturel, la production d’électricité à partir de carburants fossiles repose à 89 % sur le charbon, ce qui contribue à faire de la Chine le plus grand émetteur de gaz à effet de serre au monde.
À l’échelle nationale, les données montrent que la production de 100 MW d’électricité renouvelable élimine en moyenne 23 MW d’électricité produite à partir de carburants fossiles – soit un taux de substitution de 23 % seulement. Ce modeste taux demeure toutefois le double de double de ce qui a été observé ailleurs dans le monde, notamment dans l’étude classique de Richard York en 2012. Les importations d’électricité d’une province à l’autre ont un effet un peu plus marqué : 100 MW d’électricité propre permettent de remplacer 31 MW d’électricité fossile.


Usage électricité Chine

Haute-Saône : quand les éoliennes perturbent la réception Tv et... tout le reste!

  

Commentaire : comment croire un seul instant, à moins d'être un imbécile fini, que le balayage des pales perturbant le satellite, serait totalement inoffensif pour la santé des riverains et pour tous les êtres vivants? Bienvenu en Enfer!

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Zone industrielle d'éoliennes du Pays jusséen : Vitrey sur Mance, Rosières sur Mance et Saint Marcel et les autres

Communiqué de presse du service qualité de la diffusion des chaines régionales télévisées :
Le balayage des pales des éoliennes VESTAS V126 du Pays jusséen (( 126 m de diamètre )) vont perturber la qualité des images du satellite ASTRA 19.2 E avec un effet de balayage stroboscopique les journées venteuses , ceci , dès la mise en service de la première machine .
Afin de vous éviter cet inconfort certain et de pallier a cette mauvaise qualité d'image , particulièrement sur FR3 ((312 )) Franche-Comté , la société T.H.D.R.S. ((Terminal Haute Définition Réception Satellite )) vous fait savoir par ce communiqué qu'à partir du mardi 3 avril les dossiers d'inscriptions seront disponibles dans les mairies concernées , il vous suffira simplement de remplir cette demande et d'y joindre un justificatif de domicile, les secrétaires de mairies se chargeront de l'acheminement des demandes de décodeur EOLSAT via la société T.H.D.R.S.
Votre décodeur EOLSAT sera ensuite disponible chez votre distributeur le plus proche a partir du lundi 14 mai ,il suffira de présenter le bon de commande EOLSAT de votre mairie. Ce décodeur est GRATUIT , il vous suffira juste de vous acquitter d'une taxe de 2 euros auprès de votre fournisseur pour la mise en service ;
Cette taxe sera reversée au distributeur ASTRA 19.2E . afin de continuer a améliorer la qualité de l'image et surtout de solutionner les effets stroboscopiques pour l'instant incontournables due aux surfaces balayées par les pales V126 des éoliennes VESTAS .
Vous pourrez déduire cette taxe sur la déclaration de vos revenus de 2018

Ce nouveau décodeur concerne uniquement les réceptions par râteaux et satellites
 Pour plus de renseignements ou d'aide à l’installation , veuillez consulter notre article technique sur T.H.D.R.S. qui paraitra Mardi 3 avril prochain

Ce communiqué risque d'évoluer en fonction de sa date de parution

L’énergie : un dilemme entre développement et environnement (Tribune)

par Bertrand Barré
 
D’abord, les fondamentaux
-Une exigence éthique : diminuer les différences de développement entre les régions du globe.
-Une exigence environnementale : réduire les émissions de gaz à effet de serre, surtout de CO2, et donc la consommation de combustibles fossiles.
80 % de la consommation mondiale d’énergie primaire provient de la combustion de pétrole, de charbon et de gaz.
L’énergie est au cœur du dilemme entre développement et environnement : toutes les activités humaines (alimentation, logement, agriculture, industrie, transports, communications, etc.) requièrent de l’énergie.
Sans un minimum d’énergie pas de développement possible, mais si l’on continue à produire et consommer l’énergie comme nous le faisons aujourd’hui, nous mettons gravement en danger le climat qui a favorisé le développement humain depuis le Néolithique.

Feu vert de Berlin pour son tronçon d’un gazoduc russe controversé


L’Allemagne a levé mardi les derniers obstacles à la construction et à l’exploitation dans ses eaux du gazoduc Nord Stream 2, un projet russe soutenu par Berlin mais critiqué au sein de l’Union européenne.
L’agence maritime et hydrographique allemande a approuvé, après une étude sur l’impact environnemental et commercial, la pose de 31 km de pipeline dans les fonds de la mer Baltique appartenant à la zone économique exclusive allemande, a indiqué un communiqué de l’agence.
« Nous sommes satisfaits que tous les permis nécessaires au tronçon allemand (…) aient été établis », a réagi dans un communiqué séparé Jens Lange, haut responsable de la société Nord Stream 2 AG.

Climathon, février 2018 : l’ignorance, c’est la force

par Benoît Rittaud
par le jury du Climathon
Deux exceptionnels assauts de propagande scientifique ont plongé le jury dans les affres de l’indécision pour en départager les auteurs, tout particulièrement méritants ce mois-ci. Le retard avec lequel les résultats sont proclamés est le reflet de cette difficulté de faire un choix. Il y a un vainqueur, mais le match ne méritait pas de vaincu. Jugez-en par vous-même.
Les principaux animateurs du climathon de ce mois-ci figurent parmi les grands de la Science Française que le Monde Entier nous Envie. Ils ont livré une bataille homérique, rivalisant de bravoure pour porter au plus haut l’étendard du n’importe quoi habillé de la science.
À gauche, une équipe composée de membres du LSCE, le Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement, temple du carbocentrisme français (donc mondial), rassemblant Robert Vautard, Pascale Braconnot, Pascal Yiou et Nicolas Viovy. Ces géants sur les épaules desquelles même Newton n’eût pas osé s’asseoir ont choisi le magazine Les Défis du CEA de février 2018 comme base arrière.

Les recettes du stationnement en ville, un business ultra-rentable pour... des sociétés privées

par Isabelle Jarjaille

Commentaire : (...) "ils expliquent que ce sera plus facile s’ils délèguent tout, ils leur disent : “on va s’occuper de tout !”
 Comme un air de déjà vu, non? Des élus, es qui délèguent à des sociétés privées avec la promesse à l'arrivée d'un "Veau d'or" pour les finances de la ville et au final : le public (contribuable) paye les déficits et dans le même temps, le privé... s' enrichie. Peut-être même quand cherchant bien, on pourrait retrouver parmi ces sociétés quelques unes ou leurs filiales qui officient dans l'éolien? Va savoir Charles...
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L’argent que les automobilistes dépensent pour se garer finit-il dans les caisses des communes ? Dans la plupart des cas, non. Sur le million de places de stationnement réglementées que compte la France, plus de la moitié sont gérées par des entreprises privées, le plus souvent au détriment des finances publiques. Il arrive même que les villes payent pour que les entreprises privées puissent s’enrichir en toute quiétude, voire même augmentent les tarifs de stationnements pour les habitants dans le but de se renflouer. C’est ce que révèle l’ouvrage Services publics délégués au privé : à qui profite le deal ? , d’Isabelle Jarjaille, publié ce mardi 27 mars par les éditions Yves Michel, et dont Basta publie ici un extrait.

Dans certaines villes – quel que soit le tarif payé par l’usager – les recettes du stationnement ne tombent jamais dans les caisses de la ville. C’est le cas par exemple à Béthune, dans le Pas-de-Calais, ou Colombes, dans les Hauts-de-Seine. Dans ces deux villes, des délégations de service public ont été signées avec Q-Park (une société néerlandaise, ndlr), numéro 2 du marché du stationnement en France, qui gère 100 000 places de stationnement dans 70 villes. À Béthune, le contrat passé en 2005, par la majorité socialiste portait sur la construction d’un parking de 362 places sous la Grand-Place, son exploitation ainsi que celle de la totalité du stationnement payant de la ville.

Quand le secteur privé est payé pour encaisser des recettes

Il était prévu que le délégataire prenne à sa charge l’investissement nécessaire à la construction de ce nouveau parking (11,4 millions d’euros) et que, pour se rembourser, il percevait les recettes du stationnement sur les parkings en ouvrage et sur les places en voirie, jusqu’en 2035. Il était également convenu que la ville participe à l’investissement à hauteur de 1,125 millions d’euros. Sauf que de 1,125 million d’euros que la collectivité aurait dû mettre sur la table au départ, la facture n’a cessé de grimper pour atteindre en 2010 un peu plus de 9 millions d’euros ! Soit quasiment le coût total de l’ouvrage. « La ville n’encaisse pas mais elle compense le manque à gagner, explique Pierre-Emmanuel Gibson, premier adjoint au maire, UDI, depuis 2014, qui a hérité du dossier. Aujourd’hui on est au plafond : on verse chaque année 400 000 €. »
Pour Mathieu Lesage, avocat spécialisé en droit routier, tout se joue à ce niveau-là dans un contrat de délégation sur le stationnement :« le plus important, c’est la compensation du manque à gagner que doit subir la ville. » C’est sur cette clause que se joue une grande partie de l’équilibre financier du contrat pour les deux parties. Couplée à un autre aspect du contrat : l’exploitation du stationnement en voirie. Sur ces places là, l’entreprise privée encaisse des recettes colossales avec des frais d’entretien minimum. Pour Mathieu Lesage, dans le cas d’une concession extrêmement longue, 30 ans, par exemple, sur l’exploitation de toutes les places en stationnement payant, le risque financier qui justifie normalement des recettes importantes pour le délégataire, n’existe pas. Béthune se retrouve désormais tenue de verser 400 000 euros par an à Q-Park pour celle-ci encaisse les recettes du stationnement ! 

PPE : « les citoyens doivent prendre conscience des enjeux »

par Bertrand Pancher
Publié le 27.03.2018

Alors que les débats de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) ont été lancés le 19 mars, la rédaction du Monde de l’énergie donne aujourd’hui la parole à Bertrand Pancher, député de la Meuse et très impliqué dans les questions liées aux politiques énergétiques.

Qu’attendez-vous de la PPE qui vient de s’ouvrir ?

J’attends qu’elle clarifie nos conditions de respect de nos grands objectifs environnementaux, et le premier d’entre eux celui de la diminution de gaz à effet de serre.
C’est par là qu’il faut commencer les choses. Ce n’est pas le tout de dire « Moi je veux moins de nucléaire, plus d’énergies renouvelables voire davantage de gaz », il faut sortir des incantations.
Nous nous sommes fixés un objectif de 80% de réduction de gaz en 2050 et 40% en 2030, et cela passe par le développement d’électricité dans le cadre de nos modes de transport, et par conséquent par un modèle de transition énergétique qui soit cohérent.

Appelez-vous les citoyens à se saisir de ce débat public ?

J’attends que le débat public repose clairement les objectifs qui ont été stipulés dans les dernières lois, notamment l’augmentation des énergies renouvelables et la baisse de la part de l’énergie nucléaire, et que l’on démontre les contradictions dans ce domaine.
Ensuite, je souhaite que l’on indique la part des efforts qui sont à réaliser. Et peut-être qu’en fonction des options choisies, il faudra réduire notre consommation énergétique ou faire des efforts considérables en terme de montée en puissance des renouvelables et de la chaleur renouvelable. Et tout cela a un coût. J’attends, dans le cadre du débat, qu’il y ait une réelle prise de conscience de nos concitoyens des enjeux. Il faudra le moins mauvais des modèles…

LE " EN MÊME TEMPS " DE LA LIGUE POUR LA PROTECTION DES OISEAUX, LPO : PROTÉGER LES OISEAUX ET TRAVAILLER POUR L' ÉOLIENNE, LEUR PRÉDATEUR

   La maxime, attribuée à Napoléon I er :  " Il n'y a pas de lois possibles contre l'argent "[i] suggérait en son temps que, l'influence de l'argent peut subvertir ou contourner les lois établies. De nos jours, cette idée est toujours d'actualité ! Les systèmes juridiques et les gouvernements du monde entier mettent en place des mécanismes de contrôle, des lois anticorruption et des dispositifs de transparence pour réduire l'influence néfaste de l'argent sur la prise de décision et, pourtant, dans certaines situations, des cas de corruption, de blanchiment d'argent et d'autres formes d'influence financière indue peuvent effectivement affaiblir l'application des lois. Ainsi, des entreprises puissantes, des individus riches ou des groupes d'intérêts peuvent parfois utiliser leur influence financière pour obtenir des faveurs spéciales, influencer la législation ou éviter des conséquences juridiques.
  Avec les filières des énergies renouvelables...

[i]. DE BALZAC Honoré, Napoléon et son époque, Maximes et pensées, anthologie groupant les textes de B.H. sur l' Empereur par M. GÉDÉON Léon, Éditions Colbert, I838.
 
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Protéger les oiseaux ou travailler pour les industriels de l’éolien ? les ambiguïtés de la LPO

Nature - environnement
  Dans le numéro daté du 4 décembre 20I3, Le Canard Enchaîné, sous la plume du Professeur Canardeau, engage une critique virulente à l'encontre de la LPO Hérault. L'accusation principale concerne son présumé partenariat avec EDF EN, EDF Énergie Nouvelle, l'accusant de se compromettre en réalisant des études d'impact et des " suivis de mortalité " pour le compte de cette entreprise tout en refusant de divulguer les résultats. Selon l'article, cette collaboration reviendrait à cautionner le parc éolien d'EDF EN sur le causse d'Aumelas dans l'Hérault, présenté comme un danger mortel pour les oiseaux et les chauves-souris.
  En réponse à ces allégations, la LPO a publié un communiqué détaillé, rejetant certaines affirmations du Canard Enchaîné et justifiant sa collaboration avec les acteurs de l'éolien. L'article qui suit analyse les raisons pour lesquelles les éoliennes industrielles de plus de I00 mètres sont implantées dans des zones naturelles ou semi-naturelles. Il examine également les arguments avancés par le Canard Enchaîné et la réponse de la LPO. L'objectif n'est pas de déterminer si la LPO est influencée par EDF, mais plutôt de mettre en lumière une divergence fondamentale d'opinions sur l'éolien industriel terrestre, son impact actuel et potentiel sur les populations d'oiseaux et de chauves-souris fragiles et/ou menacées d'extinction, ainsi que sur la biodiversité en général.
  La LPO soutient l'éolien industriel en cherchant à le rendre compatible avec la sauvegarde de la biodiversité. En revanche, le Professeur Canardeau semble estimer implicitement que ces parcs éoliens représentent des dangers considérables pour la faune sauvage, et que la priorité de la LPO devrait être de les préserver. La controverse entre ces deux perspectives constitue le point central de l'article, mettant en question la possibilité pour une association de protection de la nature de soutenir l'éolien industriel tout en accomplissant efficacement sa mission première. À travers l'exemple du Causse d'Aumelas, l'article suggère fortement une réponse négative à cette question, en s'appuyant sur une étude de cas portant sur deux genres emblématiques dont la survie est directement menacée par les parcs éoliens.

Le chantier sur le causse d' Aumelas en novembre 2008. 
 
Pourquoi les parcs d’éoliennes industrielles sont édifiés en pleine nature ?
   Les parcs ou fermes d’éoliennes industrielles perturbent gravement la vie et la santé de riverains des sites où elles sont implantées même si tous ne sont pas affectés de la même façon, ni avec la même intensité. Certains écologistes — mais pas tous heureusement ! — refusent de le reconnaître, qu’ils soient prisonniers de leurs mythes ou les représentants du lobby des énergies du vent. En France, les nuisances des aérogénérateurs font l’objet d’une semi reconnaissance par les pouvoirs publics. Elles valent aux aérogénérateurs d’être classés comme des ICPE au grand regret des députés EELV comme Denis Baupin qui ont tenté, en vain, leur faire ôter ce statut. Du fait du règlement lié à ce statut d’ ICPE, les fermes d’éoliennes industrielles ne peuvent être édifiées à moins de 500 mètres des zones habitées. Ce qui est un minimum. Une distance bien supérieure (2km) serait nécessaire si l’on prend en compte les effets des ultrasons émis. Ces effets sont controversés mais ils ne le sont ni plus ni moins que les nuisances des antennes relais et des ondes électromagnétiques contre lesquels EE/LV lève l’étendard de la santé publique, offrant sur ces questions, un relais politique justifié aux lanceurs d’alerte et à leurs associations. Malheureusement, rien de tel pour les lanceurs d’alerte sur les nuisances des aérogénérateurs et leurs associations. EELV fait la sourde oreille et l’autruche. Deux poids, deux mesures !
  Comme, heureusement, on ne peut édifier ces gigantesques brasseurs de vent près des zones habitées mais que l’on ne les implante pas non plus dans des zones industrielles où pourtant leur présence serait un moindre mal, il ne reste que les zones naturelles ou semi-naturelles, les lignes de crêtes des collines, autant de sites que fréquentent toute une faune et notamment, dans le sud du Massif central, des rapaces appartenant à des espèces protégées à l’avenir incertain. Non seulement les éoliennes sont des hachoirs à oiseaux et à chauves-souris, mais installées dans leur espace vital, elles perturbent aussi gravement leurs comportements, mettant en danger la survie de ces espèces fragiles. Ces fermes d’éoliennes sont des installations industrielles. En plus des gigantesques brasseurs de vent qui dénaturent les paysages, il faut ajouter le percement de pistes d’accès, les raccordements au réseau, etc…Tout cela sur les territoires de vie d’une faune sauvage. Les espèces les plus sensibles au dérangement qui sont souvent aussi les plus menacées quittent les lieux. Peut-on compter sur la LPO pour les défendre et combattre ces fermes éoliennes réalisées ou en projet dans des zones restées à l’état naturel ou semi-naturel qu’elles artificialisent ? 
                    
Faucon crécerellette 
 
La réponse de la LPO
   La LPO a répondu à ces accusations par un long communiqué, mais sans demander de droit de réponse dans Le Canard, du moins pour l’instant. Dans ce communiqué la LPO dément, au moins en partie, certaines informations du Canard. Elle nie que la LPO Hérault ait été chargée de l’étude d’impact sur la faune par EDF EN en 200I : « La LPO Hérault n'existait pas en 200I : création du groupe LPO en 2003, puis de l'association locale en 2006. Elle n'a donc pas pu réaliser les expertises naturalistes à l'époque. Les premières éoliennes ont été construites en 2006. » Qui a donc réalisé ces expertises ? Une autre association locale de la LPO, la LPO nationale ou bien encore un bureau d’étude n’ayant rien de commun avec l’association et ses groupes locaux ?
   L’association affirme aussi que « la LPO Hérault est opposée à la construction de nouvelles éoliennes à Aumelas… contrairement à ce que l'article laisse penser » sans préciser quelle forme a pris cette opposition et si elle se traduit par une action juridique. En tout cas, cette opposition n’a pas empêché la LPO Hérault de faire visiter le site à l’occasion de la Semaine du Développement Durable de 20I3, comme on peut le lire avec photo à l’appui sur sa page Facebook : « la LPO Hérault a accompagné pour le CPIE du Bassin de Thau, l'association des amis de la nature de Clapiers sur le parc éolien du Causse d' Aumelas » Cette visite guidée, bénévole ?, ne peut se concevoir sans l’accord de l’exploitant. L’aurait-il donné s’il avait été en mauvais termes avec la LPO Hérault ? Si, par exemple elle avait diligenté une action juridique en cours contre lui ? En ce qui concerne le suivi de mortalité sur les éoliennes du parc, la LPO explique que c’est à sa demande qu’il y a eu « la mise en place d'un suivi environnemental dédié aux recherches de collisions en 20I0. » Elle reconnait avoir été retenue pour la réalisation de ce suivi par EDF EN : « Ainsi, suite à la découverte des 2 cas de mortalité [de faucons crécerellettes] en 2011, une étude a été mise en œuvre entre la LPO Hérault et la société EDF-EN » Elle précise que « ce suivi se poursuit depuis lors, la LPO Hérault comptabilisant les I3 cas connus fin 20I3 » confirmant ainsi les informations et les chiffres du Canard.
   Par ailleurs, le communiqué précise que « la LPO Hérault, appuyée par la LPO France, a demandé au Préfet de l'Hérault, responsable au titre des installations classées du bon fonctionnement des éoliennes, de mettre en demeure l'exploitant d'agir efficacement pour faire cesser ces mortalités. Sans réponse de sa part, la LPO Hérault et la LPO France ont déposé un recours gracieux sur le même thème, recevant cette fois-ci une réponse encourageante mais non suffisante. » Le communiqué indique aussi que l’association ne compte pas en rester là : « La LPO Hérault et la LPO France poursuivent leurs actions pour qu'à terme ces parcs éoliens ne soient plus impactant pour les rapaces et les chauves-souris du Causse d' Aumelas. Elles étudient toutes les possibilités, y compris juridiques pour contraindre l'exploitant à stopper ces mortalités ». On ne demande qu’à le croire, mais on ne peut s’empêcher de penser que la LPO se met ainsi dans une position pour le moins délicate et l’on s’étonne que son client, EDF EN continue de recourir à ses services !
   Quant au recrutement de ses permanents par EDF, la LPO se contente de dire qu’il s’agit d’un choix personnel de chacun d’eux et « si leur choix personnel reste libre, la LPO se réjouit de constater que des écologues de qualité soient intégrés au sein de ces structures afin de mieux prendre en compte le respect de la nature ». Ce qui est quelque peu naïf : un écologue très compétent n’est pas nécessairement respectueux de la nature. Il fera ce pourquoi on le paye… Mais pour la communication du groupe industriel, un écologue qui a fait ses classes à la LPO est manifestement un plus ! Il semble que ces cas ne soient pas les seuls et qu’avoir été un ornithologue à la LPO est un argument massue sur un CV pour être recruté par un opérateur éolien ! Cette sorte de « porosité » entre la LPO et les opérateurs éoliens donne tout de même à penser…
  Pour assumer ses tâches de protection des oiseaux, gérer ses réserves, ses centres de soins, mener ses actions juridiques, ses actions de sensibilisation, on conçoit qu’il faut à la LPO un personnel compétent, des moyens matériels et donc des financements; que les bénévoles et les cotisations d’adhérents ne suffisent pas. En se faisant prestataire de service pour des entreprises qui construisent des installations qui massacrent ceux qu’elle est censée protéger, l’association risque non seulement de perdre de son efficacité, mais aussi un peu de son âme. C’est dommage car dans bien des domaines, la LPO fait beaucoup pour la protection des oiseaux et plus généralement de la biodiversité.
 
Une différence d’appréciation sur l’éolien à la racine de la polémique entre la LPO et ses accusateurs
   Pourtant ce n’est pas du tout ainsi que la LPO voit les choses. Elle est consciente des impacts écologiques des grandes infrastructures telles les routes, autoroutes, lignes électriques. Pour autant, elle ne se donne pas pour objectif de les remettre en question, sauf ponctuellement lorsque des espèces patrimoniales ou menacées risquent d’être gravement impactées par l’infrastructure en cause ; ou bien encore lorsque que ces infrastructures existantes ou en projet dégradent une réserve naturelle, ou un écosystème particulièrement riche en espèces. Mais dans la plus part des cas, elle proposera des aménagements pour rendre ces infrastructures les moins nocives possibles pour les oiseaux et au-delà pour la biodiversité.
   Dans le cas des éoliennes, l’objectif de la LPO est d’autant moins de remettre en cause les fermes d’éoliennes industrielles que, comme elle l’affirme et en quelque sorte le revendique dès le début de sa réponse, elle et ses associations membres « travaillent avec les industriels de l'éolien » parce qu’elle est « par principe, […] favorable au développement de l'énergie éolienne en tant qu'énergie renouvelable. En revanche, elle ne soutient pas les projets qui impactent l'avifaune remarquable et les chiroptères ». On notera qu’il n’est pas question de protéger des éoliennes l’avifaune « ordinaire », pauvres corbeaux et autres pies..., alors qu’il s’agit de protéger les « chauves-souris » sans restriction d’espèces. La raison de cette différence de traitement est que toutes les espèces de chauves-souris sont protégées en France. Il y en a trente-quatre dont une bonne moitié sont en danger d’extinction et sur les listes rouges nationales et / ou de l’ UICN.
  Pour la LPO, il n’est donc pas du tout question de combattre l’éolien industriel. Simplement, « elle s'engage plus particulièrement à accompagner le développement des éoliennes en France afin que celles-ci ne soient pas un facteur supplémentaire de perte de biodiversité ». Pour la LPO « La transition énergétique ne [peut] se faire au détriment des oiseaux ou des chauves-souris. » Certes, mais c’est tenir pour acquis que l’éolien industriel est une composante essentielle de la transition énergétique et qu’il est compatible avec la biodiversité pour peu que l’on choisisse avec discernement les lieux d’implantation et que l’on prenne quelques dispositions et précautions. Deux postulats discutables. Au-delà de quelques désaccords factuels accessoires, c’est en fait le second postulat qui est en cause dans la charge du Canard enchaîné. Les fermes d’éoliennes d’EDF NE sont de redoutables hachoirs à oiseaux et travailler pour cet industriel ou pour toute entreprise construisant des parcs d’éoliennes du même type, c’est pactiser avec « l’ennemi », c’est trahir la cause : « C’est hallucinant : d’un côté, la LPO reçoit de l’argent public pour sauvegarder le faucon crécerellette, et, de l’autre, elle travaille pour un opérateur qui les massacre !, s’indigne notre ami des oiseaux » Les constructeurs et gestionnaires de parcs d’éoliennes industrielles ne peuvent qu’être des « massacreurs d’oiseaux » et de chauves-souris pour l’informateur du Canard et pour l’auteur de l’article qui adopte le point de vue de ce dernier. Ils n’ont peut-être pas tort. Une association de protection des oiseaux et de la nature peut-elle être « par principe » favorable au développement de l’éolien industriel terrestre ? 
 
Le cas des faucons crécerellettes du causse d' Aumelas 

 Pipistrelle mangeant un ver de farine 
 
   Il y a une sorte de double, voire triple jeu de la LPO et/ou de ses groupes locaux qui fait qu’il est difficile dans le cas de l’éolien de distinguer entre ce qui est l’action de la LPO en tant qu’association de défense des oiseaux, des chauves-souris et de la biodiversité, son action en tant que prestataire de service des opérateurs d’énergie éolienne ou en tant que prestataire de service du Ministère de l’environnement pour Plan national action Faucon Crécerellette, PNAFC, dont elle est l’opérateur. Après la découverte des cadavres des faucons au pied d’une éolienne de l’opérateur sur le causse d’ Aumelas, la LPO en tant que prestataire de service d’EDF EN pour le suivi mortalité, se félicite «[qu’] un travail qui se veut constructif a été mis en œuvre entre la LPO 34 et la société EDF-EN France afin : 
  1.  de préciser la compréhension de l’impact évolutif de ces éoliennes sur cette espèce; 
  2. de préciser les connaissances sur l’exploitation évolutive du causse par les crécerellettes : mise en œuvre d’une étude ciblée sur l’exploitation des habitats de chasse du causse situés sur, ou à proximité immédiate, des parcs éoliens du causse d’ Aumelas, en complément des suivis sur les autres espèces nicheuses réalisés par la LPO 34 pour l’ensemble des Sociétés Projet du causse d’ Aumelas représentées par EDF EN France; 
  3. d’engager des mesures pour réduire voire supprimer les incidences de ce parc sur l’espèce, grâce notamment aux résultats de l’étude ciblée citée ci-dessus. », « Mission Rapace » de la LPO, La LPO s’en félicite d’autant plus que « outre l’ensemble de ces mesures, EDF EN France et la LPO 34 ont décidé de doubler la fréquence des suivis mortalité, deux passages hebdomadaires à partir de 20I2 contre un seul de 2008 à 2011, afin d’affiner les résultats de ces suivis et de vérifier que les découvertes de 2011 ne sous-estimaient pas les cas de mortalité. » 
  Au tarif indiqué par le Canard de 500€ par jour ? Ce parc éolien sur le causse d’ Aumelas, classé Zone d’intérêt floristique et faunistique, est certes un mauvais coup porté aux populations de faucons crécerellettes mais c’est aussi une très bonne affaire pour la LPO en tant que prestataire de service de l’électricien. On remarquera qu’il n’est pas question ici, pour la LPO, de condamner l’opérateur.

Busard cendré.

   Le ton change lorsque de prestataire de service pour EDF EN, la LPO coiffe la casquette de prestataire de service du Ministère de l’environnement en tant qu’ « opérateur » du Plan national action Faucon Crécerellette. Le journal de liaison de ce plan, Le Faucon crécerellette, n°I6/I7-Avril 20I3, p. I3, publie le « Relevé de décisions du Comité de pilotage du PNAFC du 4 décembre 2012 concernant les éoliennes du Causse d’Aumelas » comité dont la LPO est la cheville ouvrière étant donné son rôle d’opérateur de ce plan. Or ce « comité de pilotage du Plan National d’Actions Faucon Crécerellette, PNAFC, constate que la société EDF-EN est en situation d’illégalité du fait de la destruction de cinq Faucons crécerellette en 2011 et 20I2 par collision avec les éoliennes du parc d’Aumelas dont elle est gestionnaire. » Elle aurait dû déposer une demande de dérogation auprès du CNPN pour avoir été par son activité cause de la destruction d’individus d’une espèce vulnérable strictement protégée et présenter dans son dossier « les actions qui seront mises en œuvre pour réduire cet impact. » Ce qu’elle n’a pas fait. De plus le comité de pilotage s’oppose à l’extension de ce parc éolien : « Du fait de ces cas de mortalités sur une espèce menacée bénéficiant d’un plan d’actions national, le comité de pilotage du PNAFC s’inquiète du projet d’extension de ce parc éolien pour lequel un permis de construire a été délivré. » Le comité de pilotage exige que l’exploitant du parc éolien prenne des mesures : « il est impératif qu’EDF-EN prenne des mesures concrètes pour limiter les mortalités avant la prochaine saison de reproduction qui débute en mars 20I3 avec par exemple l’installation de système d’effarouchement, de type DT-Bird ou autre, l’arrêt du fonctionnement des éoliennes aux périodes sensibles... » Le comité de pilotage menace : « Il est dans la responsabilité d’EDF-EN de résoudre ce problème de mortalité. À défaut, une plainte au pénal pourrait être déposée pour tout nouveau cas de mortalité constaté en lien avec le fonctionnement du parc éolien du causse d’ Aumelas. » Les mesures recommandées par le Comité et son opérateur sont restées lettre morte ou presque. Seules deux éoliennes ont été équipées du dispositif d’effarouchement indiqué et aucune ne s’est arrêtée de moudre du vent chaque fois qu’il y en avait ! Combien d’oiseaux tués depuis ? Combien de procès intentés à EDF EN, et par qui ? La LPO en tant qu’association en prendra-t-elle l’initiative, s’y joindra-t-elle ?

Proserpine, Zerynthia rumina.

   Il ne faudrait pas oublier que ce parc d’éoliennes est implanté au sein d’un site classé d’importance communautaire : SIC/Natura 2000. Dans son intervention lors du premier séminaire sur l’énergie éolienne et la protection de la biodiversité en septembre 20I0, Henri-Pierre Roche brosse un panorama quasi idyllique de l’état de la biodiversité sur le causse d’ Aumelas aux alentours du parc éolien et dresse un impressionnant catalogue des mesures prises et notamment des mesures compensatoires pour la perte de terrain de chasse des grands rapaces. Henri-Pierre Roche intervenait, non pas en tant qu’ancien directeur de la LPO Hérault mais en tant que le « chargé d’étude ornithologiques chez EDF EN » qu’il était devenu et c’était avant la découverte du carnage sur la population de faucons crécerellettes.
   Il a fallu que ce soit le représentant d’une DREAL, c’est-à-dire d’une administration, qui vienne mettre un bémol à l’enthousiasme d’Henri-Pierre Roche en rappelant d’abord que « Lorsque l’on arrive au stade des mesures compensatoires, c’est que le parc portera atteinte à l’environnement de façon certaine. » Cette certitude de l’atteinte portée à la nature par l’installation contraste avec l’incertitude de la pertinence et de l’efficacité des mesures compensatoires mises en œuvre : « En revanche, poursuit le représentant de la DREAL Nord-Pas de Calais, la mise en œuvre de ces mesures ne signifie pas qu’elles auront forcément un impact positif sur la préservation de la biodiversité. C’est pourquoi les mesures de réduction et d’évitement doivent être mises en place en priorité. », p. 40. Il soulève enfin un point d’une importance capitale : « Concernant les sites Natura 2000, les mesures compensatoires revêtent d’autres aspects que celles contenues dans les études d’impact. Sur ces sites, si les impacts touchent les espèces ou habitats prioritaires, le projet doit justifier de son intérêt public majeur et c’est à la Commission européenne qu’il revient d’instruire le dossier. » Ce qui n’a, à ma connaissance, pas été fait dans le cas de l’érection du premier groupe d’éoliennes du parc de l’ Aumelas.

Aristoloche pistoloche.

   Ce qui ne semble pas être fait non plus pour ce qui concerne les demandes d’extension. D’ailleurs concernant l’étude d’impact pour l’extension de 2011 ; la Dreal reproche à ses auteurs de « mêler » « les habitats et espèces d’intérêt communautaire et les espèces patrimoniales ou protégées hors Natura 2000. L’étude des incidences doit présenter une analyse site par site et se concentrer sur chaque habitat et sur chaque espèce d’intérêt communautaire », ce qui n’a pas été réalisé.
   La Dreal avait vu juste en reprochant, en 2011, à l’étude d’impact de ne pas avoir étudié, comme elle aurait dû le faire, « plus complétement les enjeux vis-à-vis des rapaces, notamment l’aigle royal, stationnement régulier sur le site, l’aigle de Bonelli, sédentaire et nicheur, le faucon crécerellette, chasseur régulier, les oiseaux, pie-grièche méridionale, mais également trois espèces de chauves-souris : Grand Rhinolophe, Minioptère de Schreibers, Petit Murin ». En effet, c’est cette même année qu’a été constatée l’hécatombe de faucons crécerellettes et de chauves-souris.
  En lisant cet avis de la Dreal, on constate que ces parcs éoliens sur le causse de l’ Aumelas ne menacent pas seulement les chauves-souris ou les oiseaux. Il y a la présence de pelouses sèches d’intérêt communautaire prioritaire qui abritent une plante, l’Aristoloche Pistoloche, espèce très menacée, en régression dramatique, unique plante-hôte de ce merveilleux papillon qu’est la Proserpine qui du coup est lui-même très menacé. On se rend compte aussi du caractère bâclé de l’étude d’impact « adoubée par la LPO » selon le Canard non démenti par cette association qui conteste seulement avoir été chargée des études naturalistes du projet initial. On se rend compte enfin combien les documents présentés à l’enquête publique sont, volontairement ?, mal faits, touffus, peu précis voire même erronés. Il y avait là et il y a peut-être encore largement matière à contentieux susceptibles de faire annuler les extensions et même l’ensemble de ce parc éolien. Mais il est évident que la LPO n’est guère en mesure d’ester en justice en s’appuyant sur des insuffisances dont elle est en partie responsable, du moins si c’est bien elle qui a réalisé les enquêtes naturalistes pour les extensions de ce parc.
   Dans son « discours d’ouverture » du deuxième « séminaire national sur l’énergie éolienne et la protection de la biodiversité » Allain Bougrain-Dubourg regrette que « des espèces sensibles [soient] menacées par des projets ou des parcs existants ». Il dénonce en particulier les parcs éoliens du Languedonc-Roussillon : « je pense notamment à la situation en Languedoc-Roussillon, haut lieu de la biodiversité Française et particulièrement sous la pression d’un développement peu rationnel. » Mais pour enrayer ce développement de l’éolien dans un haut lieu de la biodiversité Française, la LPO a-t-elle fait tout ce qu’elle aurait pu et dû faire si n’avait pas existé ce partenariat, quasi-compagnonnage ente la LPO et EDF EN ? C’est pourtant de ce partenariat que se félicite Bougrain-Dubourg dans ce même discours, partenariat qu’il veut renforcer.
   À vouloir « accompagner le développement des éoliennes en France afin que celles-ci ne soient pas un facteur supplémentaire de perte de biodiversité » en tant qu’association protectrice des oiseaux tout en travaillant avec les industriels de l’éolien ou avec les ministères comme prestataire de service pour se financer mais en affirmant avoir là aussi le même objectif, la LPO mélange les genres au risque d’être suspectée de conflit d’intérêt puisqu’un conflit d’intérêt « peut être défini comme le fait, pour une personne physique ou morale exerçant une activité professionnelle ou disposant d'un mandat électif, de s'être placée dans une situation pouvant susciter un doute sur les mobiles de ses décisions. » Avec, dans le cas de la LPO, une ambiguïté irrémédiable : est-ce la protection des oiseaux qui influent sur ses évaluations et préconisations ou sont-ce ses intérêt d’expert rémunéré au service des groupes d’industriels éoliens ?
   Pourquoi les anti-nucléaires ont confiance dans les expertises de la CRIIRAD dans le domaine du nucléaire ? Tout simplement parce que cette association ne s’est pas affirmée favorable par principe au développement de l’énergie nucléaire. Lorsque l’on sait, grâce en grande partie aux données et aux études publiées ou diffusées par la LPO d’ailleurs, que l’éolien industriel fait peser des menaces graves pour les oiseaux et de façon plus générale pour la biodiversité, il est difficile de faire confiance à cette association dont la raison d’être serait de les protéger mais qui affirme son attachement de principe au développement de cet éolien dont, de plus, elle tire profit en tant que prestataire de services naturalistes. 
 
Le cas des chauves-souris

Cadavre de chauve-souris tuée par une éolienne. Ministère de l'environnement.

   On remarquera que dans sa réponse la LPO reconnait la découverte des cadavres de I3 faucons crécerellettes mais ne mentionne ni ceux des busards cendrés, ni ceux des 28 chauves-souris. Pourtant les chauves-souris sont les plus nombreuses parmi les victimes recensées des éoliennes, sur ce causse comme ailleurs. Il semblerait que ces pauvres bêtes éprouvent une attirance fatale pour les aérogénérateurs sans que l’on sache pourquoi. C’est ainsi que l’on peut lire dans un document mis en ligne sur le site du programme national « Éolien-Biodiversité » : « Le pouvoir attractif des éoliennes sur les chauves-souris est pressenti. », sic. Souligné par moi. En effet de nombreuses études confortent si fortement ce pressentiment que celui-ci est bien prêt de se transformer en un fait bien établi. Par contre, la lecture de compilations de la littérature pertinente oblige à conclure que l’on ne connait pas le pourquoi de cette attraction. Comme le résume le site cité « Les hypothèses sont variées à ce propos. On peut évoquer la curiosité supposée des pipistrelles, la confusion possible des éoliennes avec les arbres, l’utilisation des éoliennes lors de comportements de reproduction, l’attraction indirecte par les insectes eux même attirés par la chaleur dégagée par la nacelle ou l'éclairage du site…. » Il apparaît dès lors bien difficile de trouver des mesures pour réduire les impacts d’un parc d’éoliennes sur les populations de chauve-souris vivant sur le site ou à proximité. Il semblerait que pour certaines espèces comme les noctules et les pipistrelles, la mortalité augmente avec la hauteur des mâts mais personne ne propose de réduire leur hauteur. Bien au contraire, on édifie des éoliennes de plus en plus hautes qui atteignent aujourd’hui les I50 mètres. Inversement les machines à hélices avec des mâts courts sont un danger pour des espèces volant à basse altitude comme les Rhinolophes et les petits Myotis. Or, ces petites machines commencent à être diffusées aux particuliers ou aux collectivités !
  Enfin, le lieu d’implantation des éoliennes influe beaucoup sur leur dangerosité pour les chauves-souris. Les éoliennes les plus tueuses sont situées sur une crête pas très éloignée de la lisière d’un bois ou d’une forêt. Proximité d’un bois ou non, les crêtes sont choisies préférentiellement pour l’implantation de ces machines…
  Consolons-nous cependant, dans le Protocole d’étude chiroptérologique sur les projets de parcs éoliens coédité par le Syndicat des énergies renouvelables, SER, France Energie Eolienne, FEE, la Société française pour l’étude et la protection des mammifères, SFEPM, et la LPO, il est proposé comme mesure d’accompagnement, lorsque sera réalisé un projet de parc éolien présumé dangereux pour les chauves-souris, que « en cas de risque fort pressenti et afin d’enrichir la connaissance scientifique sur la thématique « éolien et chauves-souris », un suivi de la fréquentation de l’aire d’étude rapprochée par les chiroptères ou un suivi de mortalité sous les éoliennes » Aller rechercher avec ou sans chien les cadavres de malheureuses chauves-souris au pied de ces mâts qui n’ont rien de cocagne, voilà une mesure propre à faire baisser la pression qu’exerce les aérogénérateurs sur ces espèces fragiles ! Est-ce la LPO qui se chargera de ce travail deux jours par semaine, à 500 euros la journée, selon les tarifs révélés par le Canard enchaîné ?
   Il est tout de même curieux qu’en cas de « risque fort pressenti » il ne soit pas proposé de renoncer purement et simplement au projet, ou bien dans le cas d’un parc existant au démontage des éoliennes tueuses. La justice a bien prescrit une telle mesure contre dix éoliennes géantes dans le Nord-Pas-de-Calais au motif de « dégradation de l’environnement résultant d’une dénaturation d’un paysage bucolique et champêtre » : Cf. l’édito de Thierry Jaccaud dans L’écologiste, n°4I — Vol. I4 n°3, Automne 20I3. À fortiori, cela devrait être le cas lorsque les faits sont bien établis. Rappelons que toutes les espèces de chauves-souris présentes en France sont intégralement protégées par l'arrêté ministériel du I7 avril I98I relatif aux mammifères protégés sur l'ensemble du territoire. De cet arrêté et de l'arrêté ministériel du 23 avril 2007, il résulte qu’il est interdit « de détruire, mutiler, capturer, enlever, perturber intentionnellement ou de naturaliser toutes les espèces de Chauves-souris ainsi que de détruire, altérer ou dégrader leur milieu ». Détruire, mutiler, perturber intentionnellement des chauves-souris; détruire, altérer ou dégrader leur milieu, c’est précisément ce que font les opérateurs qui construisent leurs parc d’éoliennes sur les territoires de vie de ces chiroptères. Bien entendu, comme toujours, des dérogations sont prévues notamment pour « des raisons impératives d'intérêt public majeur, y compris de nature sociale ou économique » Mais il resterait à prouver non pas que l’éolien en général mais que tel ou tel parc d’éoliennes tueuses de chauves-souris a un intérêt public « majeur », ce qui est pour la plupart d’entre eux loin d’être évident. On s’étonnera donc du peu d’actions en justice intentées par la LPO ou auxquelles elle s’est associée demandant le démontage pur et simple des éoliennes tueuses.

Oreillard roux.

   Une défense efficace des populations de chauves-souris demande une remise en cause,
au moins au cas par cas d’un prétendu « intérêt public majeur » de tel ou tel parc d’éoliennes qui les décime. Mais que propose donc comme mesures la LPO ? Il semble que sa mesure « phare » serait l’installation de dispositifs d’effarouchement… On mesurera le caractère dérisoire de cette mesure au regard des destructions, altérations des milieux de vie de ces espèces et des perturbations que les dispositifs proposés peuvent causer à leurs comportements, accroissant les pressions qu’elles subissent et mettant leur perpétuation en danger ! Par contre, elle a un énorme avantage pour l’opérateur propriétaire du site : il y aura moins, voire plus du tout de cadavres de chauves-souris au pied des mâts de ses aérogénérateurs ! Ainsi que le constate sur son site le Muséum d’Histoire naturelle de Bourge « l’éolien industriel terrestre est sans conteste un sujet sensible où se heurtent des enjeux environnementaux comme la réduction du CO2 et la protection de la biodiversité, le tout dans un contexte économique tendu. » Dans un tel contexte, une défense efficace des chauves-souris n’est guère compatible avec une position de principe en faveur du développement de l’éolien industriel terrestre.
 
Le cas des aigles royaux du sud du Massif central
   Dans leur ouvrage sur l’aigle royal, Bernard Ricau et Vincent Decorde le disent sans ambages : « l’apparition depuis quelques années, dans les zones d’arrière-pays, sur les crêtes des collines, d’alignements d’éoliennes de grande dimension, avec les indispensables voies d’accès et réseaux de transport de l’énergie électrique produite, pose un nouveau problème aux aigles présent dans ces contrées » Ils détaillent les risques que font courir ces installations à cette espèce dont une population se reconstituait dans le Massif central, sur la frange méridionale de ce massif constituée par les grands causses et les Cévennes au sens large. Il y a d’abord les risques de mortalité directe. Et en premier lieu ceux d’un heurt par l’extrémité des pales tournant à grande vitesse qui sectionnent tout volatile venu au contact. Les accidents de ce type sont bien documentés dans le sud de l’Espagne. C’est là que « se concentrent avant la traversée de la méditerranée par le détroit de Gibraltar, les flux d’oiseaux en migration provenant de toute l’Europe de l’Ouest. Les nombreuses installations éoliennes de cette région sont la cause d’une mortalité directe et croissante au fur et à mesure que ces infrastructures se développent », p. 277. Les auteurs citent également une étude américaine menée dans une zone de très forte densité d’aigles royaux nicheurs mais aussi où la densité de turbines aériennes est également élevée. Les résultats montrent la nocivité de ce type d’installation pour ces rapaces : « Sur I79 aigles « marqués » en janvier I994 dans cette région par les biologistes (…) on estimes que 4 ans après, entre 33 et 45 individus, sur les 99 retrouvés morts, ont été tués par collision ou électrocution avec les fermes éoliennes. » Ceci montre que les risques de « mortalité directe » sont suffisamment élevés pour mettre en danger les espèces sensibles et à faible effectif comme l’aigle royal. Il semblerait cependant que les aigles prennent conscience de la dangerosité de ces machines et cherchent à les éviter, bien que « des comportements contraires ont toutefois été occasionnellement rapportés », p. 278. À ces risques de collisions s’ajoutent des risques d’électrocution par contact avec les câbles des réseaux si ces câbles ne sont pas enterrés.
   Mais les auteurs montrent que le danger le plus grave pour les aigles royaux consiste en « la diffusion spatiale des parcs éoliens » de leurs dessertes et des installations annexes qui « stérilisent massivement et définitivement les espaces de crête que fréquentent intensément ces oiseaux, et réduit dramatiquement leurs territoires » avec les conséquences qui en découlent. Les auteurs citent le cas d’un couple fixé sur son site de nidification depuis plus de quatre ans qui a cessé de fréquenter le plateau où les éoliennes étaient en construction, perdant ainsi une grande partie de son terrain de chasse bien située près de ses aires. « Dès l’installation des premières éoliennes, la nidification de ce couple, régulière avec succès depuis trois ans au moins, s’est poursuivie, mais le succès de reproduction est devenu nul ; les oiseaux paradant de plus en plus tard avant la ponte et les œufs n’éclosant pas. » Il faut dire qu’une fois les éoliennes en service, ils devaient les survoler par le haut ou les contourner, difficilement les jours de grand vent, pour rejoindre leur nid depuis les territoires plus éloignés où ils s’étaient rabattus pour chasser. Leur vie était devenue tellement infernale dans ces lieux rendus inhospitaliers qu’ils les ont quittés et sont allés s’installer sur un autre territoire « occupé jusqu’à peu auparavant par des Aigles de Bonelli ». La conclusion des auteurs est pessimiste. « Voilà pourquoi le développement de cette production d’énergie renouvelable crée une redoutable difficulté pour l’avenir des grands rapaces si leurs besoins vitaux ne sont pas pris en compte dans les décisions de ces implantations ». Dans les régions où les grands rapaces sont présents, il faudrait singulièrement limiter l’essor de ces fermes d’éoliennes industrielles puisque pour ne pas leur nuire, il faudrait se restreindre à n’implanter que quelques parcs éoliens « sur les limites de territoire bien marquées entre couples » Et même cette hypothèse devrait être vérifiée « par des expérimentations préalables à toute décision ». On n’en est loin ! Il faut donc conclure que « la multiplication actuelle des projets d’installations éoliennes de grandes dimensions, dans des régions de collines et de plateaux où les Aigles royaux reconstituent lentement leurs effectifs, suscite donc une inquiétude sur la pérennité de populations viables de ce grand oiseau », p.279. Entre les parcs éoliens et l’Aigle royal, il faut choisir ! 

Jeune aigle coupé en deux par une pale.
 
Conclusion
  Comme ces deux dernières études de cas sur des espèces emblématiques le montrent à l’évidence, un protecteur des oiseaux, des chauves-souris et plus généralement de la biodiversité ne peut se contenter « d’accompagner le développement des éoliennes en France afin que celles-ci ne soient pas un facteur supplémentaire de perte de biodiversité », ce qui constitue « l’engagement » de la LPO. Il faut limiter le développement de cet éolien de façon drastique car les sites les plus convoités sont aussi les plus sensibles. On ne peut pas œuvrer efficacement à cette limitation si on est par principe favorable au développement de cette forme d’énergie comme l’est la LPO. Il ne suffit pas de ne pas soutenir « les projets qui impactent l'avifaune remarquable et les chiroptères », il faut les combattre résolument.
   Tout à la fois protéger les oiseaux et la nature et soutenir le développement de la filière énergétique éolienne est difficilement compatible. Le développement de cette dernière entre trop souvent en conflit avec les exigences de la protection de la nature et ces conflits ne peuvent que s’exacerber au fur et à mesure de la montée en puissance de la filière, synonyme de multiplication de fermes d’éoliennes avec des mâts de plus en plus hauts et donc de bouleversements d’écosystèmes naturels ou semi naturels sensibles, d’intrusions dans les territoires des espèces sauvages qui s’efforcent d’y survivre. Dès qu’il est question d’éolien, ne comptons pas sur la LPO. Son engagement en faveur de cet éolien, ses relations avec les industriels du secteur ne lui permettent pas d’engager une défense résolue et efficace pour défendre les oiseaux, les chauves-souris et la nature.
 
Références 
 
Professeur Canardeau 20I3-I2-04, « Les oiseaux sont au courant – Quand les défenseurs de la nature se vendent à EDF… », Le Canard Enchaîné, mercredi 4 décembre 20I3, p.5. 
 
LPO, 20I3-I2-06, Site éolien d' Aumelas, Hérault, — La LPO répond à l'article du Canard Enchainé du 4 décembre 20I3 ici 
 
Afsset, 2008 mars, Impacts sanitaires du bruit généré par les éoliennes, Etat des lieux de la filière éoliennes — Propositions pour la mise en œuvre de la procédure d’implantation. ici

Avis de la Dreal Languedoc-Roussillon sur l’extension du parc éolien du causse de l’ Aumelas ici 
 
Bougrain Dubourg Allain, 20I3-I0-29,  Discours d’ouverture du deuxième séminaire national sur l’énergie éolienne et la protection de la biodiversité ici 
 
Groupe rapace de la LPO ici 
 
Lachat Nicole, 2011-03, Éoliennes et santé humaine — Revue de la littérature et recommandations.ici; Nicole Lachat est une biologiste suisse députée suppléante des Verts au Parlement jurassien.
 
May, R. & Bevanger, K. Eds., 2011, Proceedings Conference on Wind energy and Wildlife impacts, 2-5 may 2011, Trondheim, Norway — NINA Report 693. P. I40 ici.

Muséum d’histoire naturelle de Bourges, « Menaces : Les éoliennes », Planète Chauvesouris,ici
 
Plan national d'actions du faucon crécerellette en France—Falco Naumanni, Fleischer, I8I8, 20I0-20I4, ici
 
Protocole d’étude chiroptérologique sur les projets de parcs éoliens. Première étape : document de cadrage, 20I0-08, ici
 
Ricau Bernard, Decorde Vincent, Groupe Rapaces, 2009, L’aigle royal, biologie, histoire et conservation, situation dans le Massif central, Biotope, Mèze
 
Rydell Jens, Engström Henri, Hedenström Anders, Larsen Jesper Kyed, Pettersson Jan and Green Martin, 20I2, The effect of wind power on birds and bats — A synthesis, Swedish environnemental protection agency, ici
 
Séminaire sur l' énergie éolienne et la protection de la biodiversité; Synthèse des échanges I5, I6 et I7 septembre 20I0, ici. 
 
Villey-Migraine Marjolaine, 2004, Effets de l’éolien industriel sur la santé des hommes, Université Paris II-Panthéon-Assas,  ici
 
   Photos : de haut en bas, Midi Libre, édition de Sète,2008-11-I5 ; Dreal Dreal Languedoc-Roussillon; Gilles San Martin; Donald Macauley; AdrianI98cm ; Jean Tosti ; inconnu, MEDD; Inconnu; Knud Pedersen. 
 



L’ AGONIE D’ UNE ARMÉE, METZ – I870, JOURNAL DE GUERRE D’UN PORTE-ÉTENDARD DE L’ ARMÉE DU RHIN, ÉPISODE XXX

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