L'insoutenable bavardage du Conseil national

http://www.voisinedeoliennesindustrielles.com/
19/03/2018


 À lire les résultats des élections australiennes, le bon sens des opposants aux éoliennes jurassiens devrait titiller les politiciens du coin...
Prendre aux pauvres pour mieux redonner aux riches: si l'on me demandait le rôle du Conseil national en Suisse je le résumerais à cela. J'écoute régulièrement les lamentations de la droite qui accuse la gauche de vouloir assister le peuple avec les deniers de l'Etat, pendant qu'elle même distribue l'argent public à des sociétés privées dont les représentants hantent les couloirs du palais fédéral pour diriger les opérations de transfert, si je puis dire.
Au menu ces derniers jours: le sabotage des prestations complémentaires, une bouée de sauvetage qui permet aux retraités de vivre décemment. Des détails ici sur cette prestation.  La majorité des membres de Conseil national, tous bien à l'abri de ce genre de  besoins, a mis en chantier une réforme pour "tailler allègrement" (comme le titre l'article de l'ATS ici) dans ces prestations. Il fallait les entendre ces "représentants de la population" défendre la mise en danger de toutes ces personnes âgées, qui après s'être pliées aux caprices du marché du travail, devraient être à la limite de crever pour prétendre à une vie digne.
Pour parler des heures de ce que l'on pourrait bien prendre aux plus pauvres, ils sont là ces messieurs dames! Par contre lorsqu'il s'agit de parler de la pertinence de leur politique énergétique, il n'y a plus personne! Alors qu'ils débattaient de la manière avec laquelle ils allaient piquer l'argent des vieux (je rappelle que la confédération a bouclé ses comptes 2017 avec 5 milliards d'excédent!), une journaliste a publié dans le journal le Temps un article d'une pertinence rare sur le grand n'importe quoi de la stratégie énergétique suisse. Toutes les remarques de Marie-Hélène Miauton dans sa chronique du 15 mars dernier, devraient faire l'objet d'une prise de conscience sous la Coupole! Mais non, nos députés préfèrent faire semblant de croire à ce qu'ils ont soumis au peuple et qui ressemble à une farce bien plus qu'à une stratégie!

Pour ne pas perdre le bon sens de Mme Miauton dans les méandres d'Internet (sait-on jamais, la vérité dite si simplement pourrait en blesser plus d'un...) voici la copie de sa chronique:



Energies, que de discours contradictoires!
Les questions énergétiques sont soit rébarbatives, soit excessivement vulgarisées, soit surexploitées pour des raisons de marketing écologique, soit faussées dans une intention idéologique. Notre chroniqueuse Marie-Hélène Miauton, cite quelques exemples.
"Il se dit beaucoup de choses à propos des énergies qui, faute de cohérence, interpellent durablement le public. A certaines contradictions flagrantes, on répond souvent que «c’est plus complexe que ça» et qu’il ne faut pas «être réducteur». Soit, mais expliquez-moi par exemple en quoi le gaz, dont le logo est une jolie petite feuille vert printemps, est plus «naturel» que les autres hydrocarbures auxquels il appartient, tous résultant de la lente transformation de matières organiques.
Bien sûr, le gaz naturel brûle avec un dégagement de dioxyde de carbone moitié moindre que celui du mazout de chauffage ou de l’essence de voiture, ce qui permet de le considérer comme plus propre. Mais c’est oublier que son extraction ne se fait pas sans fuites de méthane dans l’atmosphère, gaz vingt-cinq fois plus dangereux pour le réchauffement climatique que le CO2. Ce problème, important surtout depuis la fracturation des schistes, pérore nettement l’empreinte globale du gaz naturel et les rots de nos pauvres vaches semblent du pipeau à côté!

Le courant allemand

Parlons aussi des voitures électriques qu’on nous enjoint d’acheter pour mieux participer à la sauvegarde de la planète, en même temps qu’on nous demande d’économiser l’électricité et qu’on prône la fameuse «société à 2000 watts». J’admets qu’à l’usage un tel véhicule sera plus «propre», mais c’est omettre (volontairement?) la question des batteries. Leur fabrication est en effet très vorace en énergie et surtout en métaux rares (cobalt, lithium, graphite), dont il semble que les réserves mondiales soient autrement plus réduites que celles du pétrole. Il y a là un tour de passe-passe, sans oublier que l’électricité consommée par l’automobile est elle-même partiellement produite avec du gaz ou, pire encore, du charbon!
Je suis aussi choquée de voir nos barrages hydroélectriques mis à l’encan alors qu’ils fournissent une énergie à la fois renouvelable et propre. C’est qu’ils ne sont plus rentables, me dit-on, depuis que l’Allemagne met sur le marché (libéralisé pour les gros clients depuis 2009) des kWh à prix cassés en raison de son subventionnement massif des énergies renouvelables. Pourtant, je croyais que, dans un marché ouvert et soumis aux règles de la libre concurrence, les Etats devaient s’abstenir d’intervenir. Voilà qui laisse perplexe, d’autant plus que les ménages allemands, eux, paient leur électricité à un des prix les plus élevés du monde. Allez y comprendre quelque chose! Mon étonnement augmente encore en sachant que le courant allemand est produit à 54% avec des énergies fossiles (dont le sulfureux lignite), 13% de nucléaire et 29% seulement de renouvelable, contre 60% en Suisse.

Ne pas tout croire

Les éoliennes sont également un sujet d’interrogations. En raison des oppositions d’une population égoïste, nous dit-on, le parc suisse ne se développe pas comme il devrait. Mais est-ce là le vrai problème? Faute d’ouverture sur la mer du Nord comme l’Allemagne, le Danemark ou la Grande-Bretagne, là où les vents sont forts et constants, nos grands moulins sont plus souvent à l’arrêt qu’en train de brasser de l’air. Il semble d’ailleurs que l’énergie réellement produite une fois les engins installés soit bizarrement inférieure à celle annoncée au moment d’en vanter l’implantation.
Dès lors, la productivité réelle de l’éolien en Suisse est faible quoique systématiquement surestimée, de même que sa rentabilité, malgré de juteuses subventions! Malgré tout, la Stratégie énergétique 2050 voudrait que le vent constitue plus de 10% de notre mix, alors qu’on en est aujourd’hui à 0,2% à peine? Le solaire semble beaucoup plus prometteur.
Conclusion, il ne faut pas croire tout ce qu’on nous dit! Les questions énergétiques sont compliquées, soit, mais elles sont surtout instrumentalisées, parfois dans les meilleures intentions écologiques du monde. Or, il est tout aussi urgent de ne pas mourir idiot que de sauver la planète."
J'aimerais mettre en garde ces élus qui semblent si bien dormir sur leurs certitudes: en Australie les discours simplistes des politiques qui ont porté les rêves de l'industrie éolienne à la réalité du quotidien de la population, ont contribué à leur défaite lors des dernières élections. La solution du vent s'est avérée une source de problèmes graves jusque dans les hôpitaux! Le site "Géopolitique de l'électricité avait déjà consacré un article à ce problème le 28.11.2017, que l'on trouve ici: Australie du Sud, après les coupures, la faim.

J'ai reçu ce jour les dernières nouvelles:
"Le Gouvernement d'Australie du Sud a perdu les élections ce week-end et va donc céder la place à ses adversaires libéraux. Certes les enjeux du scrutin dépassaient les questions du développement du solaire et de l'éolien et douze ans de pouvoir usent. Néanmoins, le Premier Ministre sortant Jay Weatherill avait présenté ces élections comme"un référendum sur sa politique de l'énergie"

Et il a perdu...

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