Ce DMO est bien rédigé, de lecture facile et sa rédaction est plutôt neutre. Il faut s’en féliciter. Cependant il est fermé parce qu’il présente comme allant de soi les objectifs de la LTCE. A quoi bon demander l’avis du public dans ces conditions ?
PPE signifie programmation pluriannuelle de l’énergie, et non de l’électricité. L’électricité représentant environ 25 % de notre énergie finale, il conviendrait donc que 75 % de la discussion soit consacrée au 75 % restant, c‘est-à-dire pour l’essentiel les combustibles fossiles. Il faut éviter à tout prix, comme dans le débat de 2011, de se retrouver encore avec un affrontement entre renouvelables et nucléaire. Or le DMO est d’ores et déjà biaisé dans cette direction en ne leur consacrant que quelques lignes. C’est circulez, il n’y a aucun problème qui se pose dans ce domaine, et cela ne mérite pas un débat, alors que c’est peut-être le débat le plus essentiel à avoir pour une PPE. Il faudrait que les participants disposent des données essentielles concernant les combustibles fossiles en France, et que le DMO prépare les participants à se poser les questions d‘avenir en ce qui les concerne : limites des productions mondiales et européennes, limites des importations françaises et européennes, émissions futures de CO2, comment les remplacer etc…
Je demande donc qu’un volet important du débat leur soit consacré, et que les informations préalables nécessaires à la réflexion des participants soient fournies par les organisateurs. Ne pas le faire, c’est s’exposer à une PPE aux ¾ bancale dès le départ, et un débat de café du commerce, dont les conclusions seront remises en question presqu’immédiatement à l’occasion de la première crise pétrolière, gazière ou charbonnière.
D’autre part, ce DMO semble vouloir, en ce qui concerne l’électricité, orienter le débat principalement vers la valorisation des électricités renouvelables intermittentes (ElRi). Un minimum serait donc de fournir, au moins dans une annexe, des éléments chiffrés permettant de mesurer les résultats déjà obtenus en dix ans au regard des objectifs affichés, comme les diminutions des émissions de CO2 qu’elles ont permis d’éviter par rapport à ce qu’il faudrait faire, les augmentations de prix de l’électricité pour les ménages qu’elles ont entraîné, le bilan réel de leur effet sur l’emploi (création-destruction), leur capacité réelle de diminution de notre puissance totale de réacteurs nucléaires etc…, le montant des sommes réellement dépensées par l’Etat, les collectivités , et les consommateurs pour les soutenir, et la part que cela représente dans les subventions accordées à l’ensemble des énergies, le bilan environnemental (surfaces rendues inhabitables ou concédées par l’Etat, conflits d’usages et d’intérêts etc,nuisances pour les riverains…)
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