avec AFP
Commentaire : querelle de chiffre entre Enedis et la Cour des comptes au sujet de Linky. Paierons-nous la facture de 5 milliards ?
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Pour l’instance de régulation, le financement du compteur électrique communicant Linky sera « neutre » pour les particuliers, contrairement à ce qu’affirme une pétition de l’UFC-Que choisir.
La Commission de régulation de l’énergie (CRE) a pris la défense du compteur électrique communicant Linky, vendredi 9 mars, soulignant que son financement sera « neutre » pour les particuliers, au lendemain de lancement d’une pétition par l’UFC-Que choisir. Vendredi en début de soirée, elle avait reçu plus de 89 000 signatures.
L’association de défense des consommateurs affirme dans sa pétition que « [les particuliers vont] payer 15 euros par an pendant dix ans pour permettre à Enedis d’installer un compteur communicant pour lequel [ils n’auront] aucune contrepartie ».
Une affirmation que dément la Commission de régulation de l’ Energie dans un communiqué :
« Sur le coût de ce projet, le président de la CRE [Jean-François Carenco] élève le ton pour rappeler que son financement sera totalement neutre pour les clients grâce aux nombreux gains que ces compteurs permettront, notamment pour maîtriser la demande d’énergie. »
Les compteurs Linky « rendent possible la réduction de la consommation d’énergie, le développement de nouveaux services énergétiques, l’émergence de nouveaux acteurs et l’optimisation des coûts des réseaux et de leur performance », assure la CRE.
La Cour des comptes avait dénoncé le coût de Linky
Une affirmation que la Cour des comptes, dans un rapport publié en février, nuançait très largement :
« Les gains que les compteurs peuvent apporter au consommateur sont encore insuffisants. Ce sont pourtant eux qui justifient l’importance de l’investissement réalisé. »
Autre pomme de discorde, pour l’UFC-Que choisir : « Les conditions de financement du compteur, et notamment les conditions de rémunération d’ Enedis. » L’association de consommateurs s’appuie de nouveau sur le rapport de la haute juridiction financière, qui avait estimé que « les conditions de rémunérations d’ Enedis sont généreuses et devraient être revues ».
Le déploiement des compteurs est en effet assuré par Enedis pour un coût de plus de 5 milliards d’euros entre 2014 et 2024. Pour ne pas faire peser cette somme sur les particuliers, la Commission de régulation de l’énergie (CRE) a mis en place un système de tarif différé. Enedis a avancé l’argent, et sera remboursé avec intérêts au moment où le programme portera ses fruits, à partir de 2021, dans la facture des consommateurs. Mais en analysant la construction de ce tarif, la Cour des comptes estime qu’il permettra à Enedis d’empocher au passage près de 500 millions d’euros.
La CRE et Enedis avaient contesté ces conclusions et accusent la cour de faire « une analyse erronée » en négligeant les bénéfices apportés par les compteurs lorsqu’ils seront installés.
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