Par Patrick Aulnas
Green lock by Brad McMahon(CC BY 2.0)
Deux exemples pour illustrer le dogme écologiste.
Comme tous les dogmes, le dogme écologiste n’est pas très regardant sur les moyens, y compris les mensonges. Il faut avancer coûte que coûte vers la société édénique promise. Voici deux exemples illustratifs. Les emplois écologistes sont-ils de vrais emplois ou y-a-il tromperie ? Un écologiste populaire comme Nicolas Hulot doit-il être sauvé à tout prix, même en discréditant un journal ?
Les emplois créés par la transition écologique
Les emplois proviennent spontanément du marché ou sont créés artificiellement par l’État. Approche sommaire sans doute, mais globalement exacte. L’apparition de l’écologie politique a brouillé ce tableau assez simple dans son principe. Les politiciens ressassent depuis de nombreuses années que la transition écologique est créatrice d’emplois. Ils ne précisent jamais l’origine de ces emplois, laissant leurs électeurs penser qu’ils résultent de nouveaux besoins auxquels répond le marché. Il n’en est rien.
Tous les emplois créés dans ce domaine proviennent d’initiatives publiques. Ou bien, l’activité est lourdement subventionnée (éoliennes, panneaux photovoltaïques, voitures électriques), ou bien elle est imposée réglementairement aux producteurs et distributeurs (chauffage des locaux selon des normes interdisant de facto certains produits, voitures anciennes bientôt interdites de circulation et nécessitant donc un renouvellement).
Facile de créer des emplois en obligeant les citoyens à dépenser
Il est évidemment très facile de créer des emplois en obligeant les acteurs de l’économie à dépenser par la contrainte légale ou en abaissant le coût prohibitif de certains produits par des subventions. N’importe quel imbécile est capable de voter en ce sens dans une quelconque assemblée. Il est beaucoup plus complexe de créer un produit à un coût compétitif et correspondant à un besoin ou à un désir de la population.
La tromperie politique sur les emplois de la transition écologique n’est pas perçue par le grand public. Mais leur création pèse lourdement sur la fiscalité et densifie dangereusement un cadre réglementaire déjà écrasant. Ce sont des emplois qui rigidifient toute la société par la croissance de l’État.
Les affaires : deux poids, deux mesures
Le citoyen ordinaire observe que certains politiciens sont atteints par des affaires et que d’autres échappent miraculeusement à la vindicte politico-médiatique. On citera deux exemples opposés.
François Fillon a été l’objet en 2017 d’attaques virulentes de la part d’une certaine presse (Le Canard enchaîné en particulier) afin de l’éliminer de la présidentielle. Les pratiques qui lui étaient reprochées étaient tout à fait courantes dans le milieu politique et des centaines de députés et sénateurs les utilisaient depuis des lustres. Mais une certaine intelligentsia disposant de relais puissants ne voulait absolument pas de Fillon à la Présidence de la République. Exit donc, François Fillon.
Pas touche à Nicolas Hulot
Selon l’Ebdo, une plainte pour viol ou tentative de viol a été déposée contre Nicolas Hulot en 2008. Toujours selon l’Ebdo, la procureure de Saint-Malo a confirmé l’existence de cette plainte. Si l’affaire n’a pas été instruite au fond, c’est uniquement parce que les faits étaient prescrits. Ils dataient de 1997, soit plus de dix ans, durée de prescription des crimes à l’époque.
Toute la presse, et d’abord Le Canard enchaîné, s’est employée à discréditer l’Ebdo. Pourquoi ? Aucune explication n’a été fournie. Un dépôt de plainte, c’est un fait et un acte juridique. Cette femme n’a probablement pas porté plainte à la légère. L’accuse-t-on de mentir ? Même pas. Il s’agit simplement de protéger Hulot qui dispose d’un capital de sympathie important dans l’opinion publique pour avoir joué les faux baroudeurs à la télé dans Ushuaia.
Hulot est une pièce maîtresse du dispositif gouvernemental macronien. Les écologistes d’extrême-gauche étant largement discrédités pour collusion avec le hollandisme honni, il ne reste que le petit Hulot pour porter la bonne parole sur l’avenir édénique de l’humanité définitivement réconcilié avec la nature. Qui touche à Hulot touche à un subtil équilibre politique. On pourrait en effet le remplacer très facilement par un écologiste quelconque, avide de fonction gouvernementale. L’espèce prolifère. Mais l’aura populaire de Hulot est irremplaçable.
Une affaire de mœurs pour des faits prescrits ne peut en aucun cas venir rompre un minutieux dosage gouvernemental. Dans ce cas tout le monde comprend aisément que la défense des femmes agressées n’est plus une priorité.
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