Haute-Marne, Germisay : 66eme fête de l' agriculture et... de l' éolien


Où quand une minorité agissante, les "y a que nous",
animée par le seul appât du supposé profit, se fait le complice des massacreurs éoliens du "Pays de l' Eau".

"Je dirai de l'argent ce qu'on disait de Caligula, qu'il n'y avait jamais eu un si bon esclave et un si méchant maître."
Montesquieu (1689-1755 )  Mes pensées😡👊



php

Allemagne : l'essor de l'énergie éolienne est en train de s'effondrer

Von Marlies Uken
30/09/2019


La perte totale
Juste quelques nouvelles éoliennes et des protestations citoyennes partout : l'essor de l'énergie éolienne est en train de s'effondrer. La politique est en désaccord comme jamais auparavant.

Comment la révolution énergétique va-t-elle réussir ?

Dans la lutte contre les nouvelles éoliennes, le district de Saale-Orla, en Thuringe, emprunte aujourd'hui des voies non conventionnelles. Au printemps, le comité de district a décidé à l'unanimité d'octroyer 2 000 euros chacun aux initiatives citoyennes lorsqu'elles commandent des expertises contre les parcs éoliens.
Ce que l'on appelle les études d'impact sur l'environnement représentent une dépense financière élevée pour les communes, qui ont souvent un budget restreint.

Le fait que l'argent des contribuables soit maintenant utilisé pour au minimum retarder l'expansion de l'énergie éolienne est l'une des absurdités du volte-face énergétique de l'Allemagne. Le conseiller d' Etat de la CDU de Saale-Orla ne veut pas se prononcer définitivement sur la question de la subvention de l'Etat. Il précise qu'elle est encore à l'étude.

Qu'il s'agisse d'électricité verte, d'expansion du réseau, d'élimination progressive du nucléaire et du charbon, le plus grand projet énergétique d'Allemagne est en train de mal tourner. Mais la situation est particulièrement dramatique lorsqu'il s'agit de développer l'énergie éolienne terrestre. Rien qu'au cours du premier semestre de cette année, seules 35 nouvelles éoliennes d'une puissance d'environ 230 mégawatts ont été raccordées au réseau. Il s'agit du pire chiffre en 20 ans, soit 80 % de moins que l'année précédente. Si vous regardez l'énergie éolienne, l'Allemagne est maintenant un pays divisé : au nord, l'énergie éolienne est récoltée à grande échelle, et en Bavière et en Hesse pas une seule éolienne n'a été connectée au réseau au cours des six premiers mois.

L'industrie met en garde contre la "crise existentielle"

Les entreprises de l'industrie en subissent les conséquences. Hans-Dieter Kettwig, directeur général d' Enercon, le plus grand fabricant allemand d'éoliennes, parle d'une "crise existentielle" et d'un "effondrement total". La PME de Frise orientale ne publie traditionnellement pas de chiffres, mais il ne fait aucun doute qu'il y a "une situation de commandes misérable et une baisse significative des bénéfices dans l'activité domestique". Ce n'est qu'au printemps que le fabricant d'éoliennes hambourgeois Senvion a dû déposer son bilan. Il y a une dizaine d'années, les investisseurs étrangers s'étaient livrés à une bataille d'enchères d'une valeur de plusieurs milliards pour l'entreprise qui était encore connue sous le nom de Repower à l'époque.

En 2017 seulement, l'industrie éolienne a perdu plus de 20 000 emplois par rapport à l'année précédente ; il n'y a pas de chiffres plus récents. Alors que l'Allemagne était autrefois le leader mondial de l'énergie éolienne, elle ne représente plus aujourd'hui que 2,5 % du volume du marché mondial. L'énergie éolienne se détache du marché intérieur. "L'Allemagne menace de perdre la connexion en tant que lieu d'innovation et d'implantation industrielle", prévient Wolfram Axthelm de l'Association allemande pour l'énergie éolienne (BWE). Lorsque les planificateurs de projets et les fabricants d'éoliennes allemands développent de nouveaux parcs éoliens, ils préfèrent le faire à l'étranger : au Texas, en France ou à Taiwan, ils trouvent maintenant de meilleures conditions.

Semblable à la crise solaire
La situation rappelle la crise de l'industrie solaire allemande il y a cinq ans. À cette époque, toute une industrie s'est effondrée, alors qu'elle était, auparavant, devenue de plus en plus importante, grâce à des subventions lucratives dans le cadre de la loi sur les sources d'énergie renouvelables (EEG), jusqu'à ce qu'il devienne évident que les entreprises chinoises pouvaient fabriquer des cellules bleu azur beaucoup plus bon marché et tout aussi bien. Le ministre fédéral de l'Environnement de l'époque, Peter Altmaier, a plafonné son expansion en 2013 et avait promis un frein aux prix. Par la suite, le nombre de nouvelles installations solaires a fortement diminué.

Aujourd'hui, l'industrie nationale de l'énergie éolienne vit des temps semblables, mais les raisons sont complètement différentes. Le kilowattheure d'énergie éolienne est maintenant compétitif - en partie parce que l'énergie éolienne est maintenant mise aux enchères et que le fournisseur le moins cher gagne. La crise n'est donc pas une question de prix, mais de permis : les parcs éoliens d'une capacité de plus de 11 000 mégawatts sont bloqués dans le processus d'autorisation, ce qui équivaut à peu près à ce que quatre petites centrales au charbon pourraient théoriquement produire en termes d'électricité.

Les forces armées allemandes ont fait part de leurs préoccupations au sujet de 900 projets de centrales éoliennes et, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, de nombreux projets sont en suspens parce que le contrôle du trafic aérien a des objections. En outre, après 20 ans d'indemnisation garantie par l'État, les premières éoliennes sont désormais exemptées du financement - et toute personne souhaitant construire une nouvelle éolienne au même endroit doit se soumettre à une nouvelle procédure d'approbation. Il ne faut que trois ans au lieu d'un pour obtenir l'approbation d'un parc éolien. 


php




Etats-Unis, Dakota du Sud : le site d'enfouissement de Sioux Falls, cimetière d'éoliennes



Commentaire : situation géographique et conséquences climatiques.




@globalcitymap.com


Transports en camions, consommation d'hectares de terre, compactage au "poids-lourd", enfouissement dans le sol, etc. Le "vert" écolo a comme un goût funeste pour le Climat.

Tout va bien!


php




*****


Le site d'enfouissement Sioux Falls durcit ses règles après que l'Iowa a jeté des douzaines de pales d'éoliennes.

Joe Sneve
29/08/2019
 
 
 
Deux parcs éoliens de l'Iowa ont déversé des douzaines de vieilles pales d'éoliennes dans le site d'enfouissement de Sioux Falls.
Submitted photo


Précision : une version antérieure de cet article indiquait que les palmes d'éoliennes reçues au site d'enfouissement de Sioux Falls provenaient de la région d'Albert Lea, au Minnesota. La ville de Sioux Falls a depuis précisé qu'ils provenaient de deux parcs éoliens de l'Iowa, l'un se trouvant à environ 60 milles d'Albert Lea.
Cet été, des parcs éoliens de l'Iowa ont apporté des douzaines de leurs vieilles pales d'éoliennes au dépotoir de Sioux Falls .

Mais les autorités de la ville ont fait savoir qu'en état, cela ne pourrait plus être accepté si les exploitants éoliens ne prennent pas les mesures adéquates pour rendre leurs gigantesques pales en fibre de verre moins gourmandes en espace.

L'industrie de l'énergie éolienne n'est pas à l'abri d'un remplacement cyclique, les pales d'éoliennes devant être remplacées après une ou deux décennies d'utilisation. Les producteurs d'énergie éolienne cherchent donc des endroits pour les accueillir.

Pour au moins deux parcs éoliens du nord de l'Iowa, ont trouvé la solution en la décharge régionale de Sioux Falls.


Rien que cette année, 101 pales d'aérogénérateurs ont été transportées par camion à la décharge. Mais comme chacune d'elles mesure 120 pieds de long (~~37 m), les responsables du site d'enfouissement et du service des travaux publics de Sioux Falls ont dû étudier les effets à long terme que ce type de déchets pourrait avoir sur le dépotoir.

Le directeur des travaux publics, Mark Cotter, n'a pas pu dire pourquoi les parcs éoliens de l'Iowa choisissent de transporter leurs pales par camion à Sioux Falls? Serait-ce-dû à des tarifs et une réglementation avantageux? 


Quoiqu'il en soit, il a déclaré mardi au chef d'Argus que les pales acceptées jusqu'à présent ont été livrées en trois morceaux, mais qu'elles nécessitent encore beaucoup de travail pour être prêtes à être enfouies dans le sol.

Le tarif pratiqué pour les déchets provenant de l'extérieur de la région est de 64 $ la tonne, et une pale pèse généralement entre 14 et 19 tonnes.

Une partie de chaque lame est creuse à l'intérieur, ce qui oblige les équipes de la décharge à les compacter en les écrasant avec des camions de plus de 5 tonnes.



Deux parcs éoliens de l'Iowa ont déversé des douzaines de vieilles pales d'éoliennes dans le site d'enfouissement de Sioux Falls.
Submitted photo

 


Pourtant, tout cela ne s' avère pas rentable pour Sioux Falls, même si le prix pratiqué pour les extérieurs de la région est presque le double de ce que paient les locaux.

"Nous ne pouvons pas en prendre plus, à moins qu'ils [les exploitants d'éoliennes] ne les traitent avant de nous les apporter ", a dit M. Cotter. "Nous utilisons trop de ressources pour les décharger, les broyer et les enterrer."

Les entreprises d'énergie éolienne qui envisagent d'utiliser Sioux Falls pour leurs vieilles pales devront maintenant les briser en morceaux d'un maximum d'un mètre de longueur. M.Cotter a précisé que cette opération se fait par un processus de broyage ou de cisaillement.

Toutefois, M. Cotter a indiqué que quelques pales acceptées sur le site à ce jour, ont été mises de côté afin d'être utilisées dans le cadre d'un projet pilote, visant à déterminer la faisabilité du tronçonnage sur place, les répercussions sur la surface du remblaiement et les frais pour leur acceptation devraient être modifiés d'autant.


S'adressant aux exploitants éoliens : "Vous devez faire un certain nombre de démarches pour cerner quels sont vos coûts afin que nous puissions prendre ces décisions ", leur a-t-il dit.

Côte d' Or , Dijon : la rénovation du Musée des Beaux-Arts, de l’art du XVIIe au XXIe siècle

Didier Rykner
vendredi 30 août 2019


La rénovation du Musée des Beaux-Arts de Dijon

Il y a quelques mois rouvrait le Musée des Beaux-Arts de Dijon, après de longues années de travaux déjà marqués par une réouverture partielle qui concernait le parcours du Moyen Âge et de la Renaissance (voir l’article). Cette fois, de 2016 à 2019, les travaux ont porté sur l’art du XVIIe au XXIe siècle. Comme pour les plans-reliefs de Lille (voir l’article), nous sommes donc très en retard pour en rendre compte, mais cela n’est pas très grave : ce type de travaux est fait pour longtemps et, réussi ou pas, le résultat peut en être apprécié (ou pas) pendant des années. Comme pour les premiers travaux il y a du bon dans ce réaménagement complet, et du très mauvais, heureusement moins intrusif que celui que nous dénoncions en 2013.



1. Ajout d’Yves Lion au Palais des ducs de Bourgogne...
Photo : Didier Rykner 
 


2. Grille d’entrée du musée conçue par Yves Lion. On remarquera comment elle s’adapte élégamment à la façade... 
Photo : Didier Rykner

Nous commencerons donc par l’inévitable : la participation importante de l’extraordinaire Yves Lion à ces travaux. Cet architecte à nul autre pareil se montrant fort soucieux des critiques (voir cet article), nous ne pouvons dire de lui que du bien. C’est donc avec une admiration sans borne pour l’architecte et une incompréhension complète pour sa réalisation que nous signalerons l’aberrante excroissance qu’il a pondue sur les toits du musée (ill. 1). Après avoir marqué la cour de Bar de son génie, il voulait en faire profiter tous les Dijonnais même lorsqu’ils sont à l’extérieur du musée. C’est ainsi que cette protubérance s’est ajoutée aux toits du monument. Et qu’une grille en métal, plaquée sur la façade du XVIIIe siècle (ill. 2), est venue se greffer à l’entrée du musée, déplacée sur son côté est. Ouverte, elle cache les colonnes de part et d’autre de la porte. On s’étonne qu’un architecte de cette envergure ait pu avoir une pareille idée. On est hélas moins étonné que la DRAC Bourgogne ait pu l’accepter...



3. Faux plafond dans le musée, s’insérant tout sauf délicatement dans l’architecture préexistante  
Photo : Didier Rykner 

 


4. Vitrine consacrée au sculpteur Jean Dubois 
Photo : Didier Rykner

Après avoir donc vu l’apport d’Yves Lion à l’extérieur, nous parlerons de l’intérieur du musée. À l’exception de quelques éléments, comme ces faux plafonds qui viennent couper la partie supérieure des arches (ill. 3), nous en dirons plutôt du bien. Le musée a incontestablement beaucoup gagné dans cette opération, au moins autant que le monument historique a perdu. Si tout n’est pas parfait, au moins le parcours est-il réellement cohérent, mélangeant les techniques et essentiellement chronologique à l’exception de quelques accrochages thématiques. On l’aurait souhaité parfois un peu plus dense : si des œuvres ont pu être sorties des réserves (notamment des objets d’art et du mobilier, beaucoup y demeurent encore, dont certaines pourraient être montrées. Prenons comme exemple les sculptures de Jean Dubois : malgré une vitrine qui lui est consacrée (ill. 4), ses œuvres - qu’on ne peut voir quasiment qu’à Dijon - pourrait être exposées en plus grand nombre [1].




5. Nouvelles salles de la donation Granville 
Photo : Didier Rykner 
 



6. Jacques de Baerze(actif à la fin du XIVe siècle) Melchior Broederlam (actif de 1381 à 1410)
Retable de la Crucifixion Bois doré et polychromé 

Dijon, Musée des Beaux-Arts 
Photo : Didier Rykner


La plus grande réussite est incontestablement l’étage de la donation Granville. On se rappelle comment cette collection, qui doit rester réunie, était présentée avant les travaux. Une muséographie tellement datée qu’elle l’était sûrement déjà au moment de son ouverture. On trouve désormais de vraies salles (ill. 5), et les œuvres sont bien mises en valeur. Cela permet de constater que malgré son hétérogénéité, elle conserve nombre d’œuvres de qualité.




7. Une des salles du XVIIIe siècle du Musée des Beaux-Arts de Dijon avec son décor d’origine 
Photo : Didier Rykner

Signalons aussi que certains objets médiévaux ont été à nouveau déménagés, les retables sculptés de la chartreuse de Champmol (ill. 6) étant désormais montrés dans une galerie dont les murs ont été ouverts sur les côtés alors qu’ils servaient naguère de cimaises pour les tableaux du XVIIe siècle. Les salles du XVIIIe siècle (ill. 7) ont pour leur part été simplement restaurées, mais plutôt fort bien (l’architecte en chef des monuments historiques est Éric Pallot).




8. Pierre-Paul Prud’hon (1758-1823) Plafond à la gloire du prince de Condé, gouverneur de Bourgogne, 1786-1787 
Huile sur toile 
Dijon, Musée des Beaux-Arts 
Photo : Didier Rykner 
 

Il faut saluer le chantier de restauration des œuvres (plus de la moitié ont été au moins dépoussiérées, beaucoup d’autres ont bénéficié de restaurations plus approfondies). On remarquera notamment celle du grand plafond de Prud’hon (ill. 8) sous lequel, comme avant les travaux, sont présentées une grande partie des sculptures de François Rude. Dans la salle suivante, plusieurs toiles de grand format ont également pu être sorties des réserves et montrées au public pour la première fois depuis bien longtemps, comme La Mort de Sénèque par Jean-Charles-Nicaise Perrin (ill. 9) et Les Deux veuves d’un chef indien se disputant les honneurs du bûcher par Louis-Jean-François Lagrenée (ill. 10). Lors de notre visite, au moment de l’ouverture, des toiles de Yang Pei Ming reprenant des compositions de Poussin y remplaçaient, dans le cadre d’une exposition temporaire, d’autres grands tableaux des collections permanentes.





9. Jean-Charles-Nicaise Perrin (1754-1831) La Mort de Sénèque, 1788 
Huile sur toile 
Dijon, Musée des Beaux-Arts
Photo : Didier Rykner 


10. Louis-Jean-François Lagrenée (1725-1805) Les deux veuves d’un chef indien se disputant les honneurs du bûcher, 1783
Huile sur toile
Dijon, Musée des Beaux-Arts
Photo : Didier Rykner


Le coût total de cette seconde phase du chantier est de 60 millions d’euros, un montant qui semble particulièrement élevé. Même si l’idéal - un temps envisagé mais qui n’a jamais reçu l’accord de la mairie - aurait été de transformer tout le Palais des Ducs de Bourgogne en musée, au moins les collections richissimes de celui-ci sont-elles désormais en grande partie exposées, dans un musée au parcours cohérent, et qui reste un des plus importants musées de province français. Il est dommage qu’il ait fallu associer pour cela un architecte que le monde entier nous envie, et à qui nous aurions pu le laisser, sans grand regret.


Notes


[1] Pour n’en citer qu’un de plus : le Portrait de l’abbé Louis Gougenot par Greuze dont il fut l’un des principaux mécènes... 



php





La carte de France grâce aux étoiles et ...à la famille Cassini, II

vhm.fr

Le premier "épisode" est ici 

La carte de France grâce aux étoiles et ...à la famille Cassini, I

@vhm.fr


php

Haute-Marne, Le Pailly : big up à l' Association renaissance du Château de Le Pailly

vhm.fr


👋👋👋

@vhm.fr

php

Haute-Marne, Pressigny : projet de ZI éolien haut-Vannier : la préfecture encore et toujours favorable


Les préfets se succèdent à la tête du département mais la ligne de conduite reste la même : imposer l'éolien coûte que coûte!
 

En date du 5 juillet 2019 par arrêté, Mme le préfet, a autorisé la SAS Haut-Vannier "à poursuivre son activité d'exploitation de parc éolien sur le territoire des communes de Fayl-Billot, Pierremont-sur-Amance et Pressigny"
(...) "La présente décision peut être déférée devant la Cour administrative d' appel de Nancy [...] par les tiers intéressés [...] dans un délai de quatre mois"

Arrêté n°2288 du 05 juillet 2019

La résistance continue...



création les vues imprenables
php






Energie : le paradoxe australien

Maruan Basic
SFEN
29/07/2019


Commentaire 

-Suite aux déboires qui s'accumulent dans la production d'électricité depuis des années 
-Suite à une opposition rurale de plus en plus importante et déterminée :  Australie : l'opposition rurale à l'énergie éolienne s'accroît


Pour se retrouver au final en deuxième position dans le classement des pays les plus gros pollueurs de la planète (2017), émissions de CO2 rapportées au nombre d'habitants, avec 16.9 de tonnes de CO2 par habitant : Les pays les plus libéraux sont-ils vraiment « les moins polluants » ?

Nul doute que l' Australie pense à revoir sa politique énergétique.

php

  


Première réserve d’uranium de la planète, l’Australie en est aussi le 3e producteur mondial.

Pourtant, Canberra a adopté en 1999 une loi interdisant l’utilisation de l’énergie nucléaire pour la production d’électricité. Depuis l’élection du Premier ministre Scott Morrison en août 2018, la question de l’atome revient sur le devant de la scène dans un pays très largement dépendant des hydrocarbures.

Dans son dernier focus consacré à la situation énergétique de l’Australie [1], l’Agence internationale de l’énergie (AIE) pointe un mix énergétique s’appuyant quasi exclusivement sur les énergies fossiles. Ces dernières ont ainsi constitué pour 93,4 % de la consommation australienne d’énergie primaire en 2016. En plus de ses importantes réserves en uranium, l’Australie peut compter sur son sous-sol riche en gaz naturel et sur ses mines de charbon (4e réserve mondiale). En effet le charbon compte pour 74,5 % de la production nationale d’énergie et pour presque deux tiers de la production électrique.

Conséquence de cette politique énergétique, un Australien émet annuellement 15,37 tonnes de CO2, soit trois fois plus qu’un Français (4,57 tonnes), et presque autant qu’un américain (16,49 tonnes). Fait rare, l’Australie produit même une part plus importante de son électricité à partir du charbon que l’Allemagne.

À ce jour, le gouvernement australien ne dispose toujours pas de plan pour atteindre les objectifs climatiques de l’Accord de Paris malgré une politique climatique volontariste de certains exécutifs locaux. La problématique environnementale se double d’une problématique économique. Le MWh électrique peut atteindre 400 à 500 $ australien (entre 250 et 310 €), soit autant qu’en Allemagne. Le prix de l’électricité est donc un sujet de préoccupation majeur pour la population, les industriels et les pouvoirs publics.


Le cas du nucléaire civil
Dans les premières semaines de son élection à l’été 2018, le nouveau chef du gouvernement australien avait laissé sous-entendre qu’il ferait tout ce qui est en son pouvoir pour faire baisser la facture d’électricité de ses concitoyens, sans exclure une quelconque option. Une prise de position saluée par l’ Australian Taxpayers Alliance, forte de 75 000 membres, qui a qualifié de « non-sens » le moratoire de 1999 interdisant l’usage du nucléaire civil dans la production électrique.
Au micro du journaliste et producteur Brian Carlton, pour la radio LAFM en avril 2019, le Premier ministre Scott Morrison réitère sa position en déclarant que l’industrie nucléaire doit d’abord démontrer sa compétitivité.

Néanmoins, face à la levée de bouclier d’une partie de la scène politique et écologiste australienne, le chef du gouvernement a dû clarifier sa position sur Twitter en précisant qu’aucune révision de la loi de 1999 n’était à l’ordre du jour.

En tant qu’énergie bas carbone sûre et compétitive, le nucléaire pourrait être une solution pour un pays régulièrement affecté par les conséquences du réchauffement climatique. Année après année, les sécheresses se multiplient et s’amplifient. Le dernier hiver austral a été désastreux : dans certaines régions, les précipitations ont été 40 % inférieures à la moyenne des 20 dernières années.


1.Energy Policies of IEA Countries : Australia 2018 Review. 


php

L' Amazonie, "poumon" de la terre? Qu’en est-il vraiment ?

François-Marie Bréon
Physicien-Climatologue

A l’occasion des incendies en Amazonie, on a beaucoup entendu que ce serait le « poumon » de la Terre. D’autres ont dit qu'au contraire, l’océan est la source principale d’oxygène pour l’atmosphère. 



un avis sur la question? Florent Figon / Flickr

Qu’en est-il vraiment ?
Pour générer l’oxygène que l' on respire, le dioxygène, 02, il faut de la photosynthèse et un apport d’énergie, la lumière solaire. Cette photosynthèse se produit de deux façons :

  • sur terre, par la végétation ;
  • dans les océans, grâce au plancton. 
Au premier ordre, le processus stocke du carbone et libère de l’O2.

A l’inverse, la respiration, par les êtres vivants au sens large, incluant aussi... les plantes, utilise de l’O2 pour générer du dioxyde de Carbone, O = C = O (
CO2). Une forêt mature, comme l’Amazonie, consomme quasiment autant d’O2 qu’elle n’en produit par la photosynthèse.

Puisqu'on respire, on consomme de l’O2 et il est donc nécessaire d’avoir un processus qui génère ou a généré ce dioxygène consommé. 


D’où vient t-il majoritairement ?
Tout d’abord, pas de panique. Il y a PLEIN de dioxygène dans l’atmosphère et, même si toute photosynthèse s’arrêtait, on ne risquerait pas l’asphyxie avant... plusieurs milliers d’années. Le problème
pour nous, bien plus urgent que la quantité restante de l''air que l'on respire, serait... l’accès à la nourriture.

Sur les très très longues échelles de temps, c’est bien la photosynthèse dans l’océan qui a permis à l’atmosphère de devenir oxygénée. On peut donc dire que le dioxygène que nous respirons aujourd’hui a été généré dans les océans par le phytoplancton.

Mais ça, c’était avant que l’humain vienne mettre un peu de bordel dans le système.  


Qu’en est-il aujourd’hui ? 
La figure ci-dessous, montre, sur 20 ans, l’évolution du O2 atmosphérique a deux stations, et le CO2 sur 50 ans.  



source : figure 6.3 du rapport du GIEC AR5-WG1
  • Le dioxygène a donc diminué de 80 ppm en 20 ans. Pour rappel, la concentration est d’environ 200 000 ppm. On n’est donc pas près d’arriver à zéro.  
  • Sur la même période, le CO2 a augmenté d’un peu moins de 40 ppm.

L' O2 atmosphérique diminue et le CO2 augmente. Ce résultat est essentiellement le fruit de la combustion "humaine" de carbone fossile, charbon, pétrole, gaz et, dans une moindre mesure, de la déforestation.
.  
Mais pourquoi pas dans les mêmes proportions (80 contre 40 ppm) ?
-La première raison est que on ne brule pas du carbone pur. Lorsqu' on brûle du gaz méthane (CH4),
la réaction de combustion du méthane s'écrit : CH4 + 2 O2 → CO2 + 2 H2O. Ainsi,  le O2 diminue trois fois plus vite que le CO2 augmente.

-La seconde raison est que la végétation croît sur terre, essentiellement stimulée par la hausse du CO2 atmosphérique, et ce malgré la déforestation et les incendies. Ce faisant, elle absorbe du CO2 et libère de l’O2. Sur les dernières décennies, la végétation est une source d’O2.

L’océan absorbe aussi du CO2, pratiquement autant que la végétation. Mais, l’essentiel de ce CO2 est dissous dans l’eau et n’est pas absorbé par le processus de photosynthèse. Il y a donc peu d’émission de O2 en regard du CO2 absorbé par l’océan.

Sur les dernières décennies, les émissions de O2 de la végétation sont donc bien supérieures à celles de l’océan. La photosynthèse stimulée par la hausse du CO2 atmosphérique permet de stocker du carbone et libère une partie de l’O2 consommé par la combustion du carbone fossile.

Ce qui est dit ci-dessus est valable pour les échelles annuelles. La figure du GIEC montre bien qu’il y a un cycle saisonnier du O2 atmosphérique très important, beaucoup plus que celui du CO2.

Les causes de ce cycle sont  :

  • d’une part celui de la photosynthèse, principalement en printemps/été, aussi bien sur terre que dans les océans ;
  • et l’absorption/dégazage des océans : une eau qui chauffe rejette une partie des gaz dissous, générant l' émission d’O2. Ainsi, en été, l’océan est une source importante de O2 vers l’atmosphère. Mais, en hiver, il absorbe de l’O2. Le bilan annuel est pratiquement équilibré. 
La végétation est une source d’O2 plus importante que l’océan, mais inférieure aux pertes dues à la combustion des fossiles.

Conclusions 
  1. l’Amazonie n’est PAS le poumon de la planète ; 
  2. l’océan a fourni l’oxygène de l’atmosphère très lentement pendant très longtemps ; 
  3. la combustion des fossiles diminue très faiblement l’O2 atmosphérique qui est partiellement renouvelé et ce, essentiellement... ...par la croissance de la végétation ; 
  4. il y a plein de O2 dans l’atmosphère et on ne risque pas d’en manquer ; 
  5. les incendies en Amazonie sont un désastre écologiques mais ne mettent pas en péril notre source d’oxygène.
php







Le monde s’éloigne à grands pas des accords de Paris





Philippe Charlez
expert en questions énergétiques à l’Institut Sapiens


Le 11 juin 2019, Spencer Dale Chief Economist de BP présentait le BP Statistical Review 2019 . Un rendez-vous annuel très attendu pour dégager les grandes tendances énergétiques de l’année précédente.

Alors que le monde s’était engagé fin 2015 à réduire ses émissions de GES pour satisfaite l’objectif 2°C 2100, celles-ci continuent de croître à un rythme soutenu. En 2018, elles se sont accrues de 2 %, le rythme le plus élevé depuis 7 ans.

La consommation mondiale d’énergie primaire a augmenté en 2018 de 2,9 %. Les énergies fossiles représentent toujours 85 % du mix contre seulement 7 % pour l’hydroélectricité, 4 % pour le nucléaire et 4 % pour les ENR.

Excepté le charbon dans les pays de l’OCDE, toutes les sources d’énergie se sont accrues : la production d’ ENR a augmenté de 15,5 % contre 5,3 % pour le gaz, 3,1 % pour l’hydroélectricité, 2,4 % pour le nucléaire, 1,4 % pour le charbon et 1,2 % pour le pétrole.

Cette tendance haussière est principalement tirée par la forte croissance économique des pays émergents (+4,6 %) en tête. « Palme d’Or » 2018, la Chine (+6,6 % de croissance économique) a ainsi accru sa consommation d’énergie de 4,3 % avec plusieurs items à deux chiffres : +28,8 % pour les renouvelables, +18,6 % pour le nucléaire (mise en œuvre de l’ EPR de Taishan) et +17,7% pour le gaz naturel.

La croissance de la consommation diffère significativement entre les pays de l’OCDE (+1,5 %) et les pays émergents (+3,9 %).

Pour les pays de l’OCDE, la progression des renouvelables (+8,6 %) s’appuie principalement sur le gaz (+4,9 %) et l’hydroélectricité (+2,1 %) tandis que la part du charbon se contracte (-3,5 %). Par contre le nucléaire progresse très peu (+0,6 %).

Pour les pays émergents toutes les sources progressent de façon spectaculaire : +24 % pour les ENR, +7,5 % pour le nucléaire, +6,5 % pour le gaz, +3 % pour le charbon et +1,9 % pour le pétrole. Mais, plus important que les croissances relatives est d’analyser comment l’augmentation de la consommation entre 2017 et 2018 s’est répartie. 


Répartition de l’augmentation de consommation d’énergie 2018

 


En 2018, le monde a mis en œuvre 145 GW de puissance renouvelable supplémentaire (soit l’équivalent de 2,5 parcs nucléaires français) pour un coût de 332 G$. Mais, vu le faible taux de charge (18 %) ces nouveaux GW n’ont couvert que 18 % de l’accroissement (32 % dans les pays OCDE et 15 % dans les pays émergents) alors que les énergies fossiles y ont contribué à hauteur de 71 % (57 % pour les pays OCDE et 74 % pour les pays émergents).

Fait nouveau par rapport aux années précédentes, cette croissance a aussi été tirée à la hausse par les États-Unis dont les consommations de pétrole (+2 %) et surtout de gaz (+10,5 %) ont explosé. Cette « gloutonnerie » n’est évidemment pas étrangère au boom des hydrocarbures non-conventionnels qui ont couvert près de 90 % de la croissance énergétique américaine contre seulement 10 % pour les renouvelables.

L’Europe reste quant à elle le meilleur élève du monde. C’est la seule région à avoir réduit à la fois sa consommation (-2 %) et ses émissions (-2 %) mais aussi la part des énergies fossiles : pétrole (-0,4 %), gaz (-1,6 %) et charbon (-5,1 %). Malheureusement, cette contraction de 1 % du mix fossile européen reste anecdotique par rapport à la croissance de ses confrères américain, chinois et indien.

Tant en contenu qu’en évolution, le mix mondial s’éloigne donc à grand pas du chemin vertueux envisagé lors de la COP21. En 2018, les émissions de CO2 ont augmenté de 770 millions de tonnes dont plus de 90 % viennent des pays émergents.

Ces observations appellent quatre remarques :

  1. les renouvelables ne peuvent seuls satisfaire la croissance économique des investissements, qui continue de reposer sur les fossiles. Des investissements même massifs dans les renouvelables ne pourront en rien décarboner la société. La croissance verte apparaît donc comme une dangereuse utopie. Depuis 2006, près de 4000 milliards de dollars ont été investis dans les renouvelables et pourtant les émissions se sont accrues de 10 %, 
  2. le nucléaire qui pourrait impacter significativement la décarbonation du mix mondial est de plus en plus marginalisé. Il n’a contribué qu’à hauteur de 4 % à la croissance de la consommation mondiale 2018 et ses investissements ne représentaient que 3 % des investissements énergétiques globaux. Dans un rapport publié le 28 mai 2019, l’ IEA a sonné l’alarme en affirmant que « sans le nucléaire, les objectifs d’électricité verte étaient hors de portée ». 
  3. le premier levier de la transition énergétique est bien la baisse de la consommation d’énergie surtout dans les pays émergents qui possèdent une intensité énergétique deux fois supérieure à celle de l’OCDE. Et pourtant, les investissements dans ce domaine (habitat, transports industrie) restent un parent pauvre avec seulement 12 % des investissements globaux. 
  4. la démographie galopante continue d’éroder un peu plus nos objectifs de durabilité. Chaque Terrien émet chaque année 4,4 tCO2. Avant d’ouvrir les yeux, les 100 millions de « petits nouveaux » augmentent donc mécaniquement nos émissions d’un demi-milliard de tonnes.

php

Programmation Pluriannuelle de l'Energie : 12 ou 66 g de CO2 par kWh nucléaire? Le Ministère de la Transition écologique et solidaire hésite

Lionel Taccoen
Directeur de la lettre "Géopolitique de l' Electricité"



D'après un récent sondage, environ deux tiers des Français estiment que le nucléaire contribue au réchauffement climatique. Est-ce étonnant? Les détracteurs de l'atome le chargent de tant de maux qu'un aspect bénéfique devient incongru. Parmi ses partisans, les climatosceptiques évitent le sujet. Enfin, les documents officiels fournissent deux valeurs d'émissions de CO2 par kWh nucléaire très différentes et créent la confusion.

Energies renouvelables et nucléaire n'émettent pas de gaz à effet de serre lors de la production d'électricité. Ils provoquent de faibles émissions indirectes lors de la construction, la maintenance et le démantèlement des installations. Pour le nucléaire, il convient d'ajouter le cycle du combustible. Ces émissions indirectes varient largement suivant le contexte énergétique des pays et la technologie choisie. En conséquence, dans le cas de ces énergies, l'utilisation de moyennes mondiales d'émissions indirectes pour des installations particulières est problématique.

C'est pourtant à deux moyennes mondiales que se réfère le projet de Programmation Pluriannuelle de l'Energie pour évaluer les émissions du nucléaire français. 


L'une provient du GIEC ( Groupe d'experts Intergouvernemental sur l' Evolution du Climat) et conduit à une émission de 12 g de CO2 par kWh.

L'autre moins favorable à l'atome, est de 66 g de CO2 par kWh. Elle émane de l' ADEME (Agence de Maîtrise de l'Energie) qui la tire d'une étude de 2008, faisant la synthèse d'une vingtaine de publications. Mais une seule de ces publications mentionne les réacteurs français en les regroupant avec leurs homologues suisses et allemands. Les émissions estimées des réacteurs des trois pays vont de 7,4 à 14,3 g de CO2 par kWh, largement inférieures à la moyenne mondiale citée de 66 g. Les émissions des réacteurs français et suisses occupent le bas de cette fourchette car le parc allemand, suivant une autre publication citée dans la même étude est plus émetteur que les deux autres. Ce qui est logique car il a été construit dans un contexte énergétique généreux en émissions de gaz carbonique. Une lecture attentive de l'étude utilisée par l'ADEME conduit ainsi à écarter la moyenne mondiale de 66 g par kWh, pourtant préconisée par cette Agence et à admettre pour le nucléaire français des émissions bien plus basses. L'étude utilisée par l' ADEME est disponible : http://nonuclear.se/files/sovacool_nuclear_ghg2008energy_policy.pdf

En tout état de cause, les deux chiffres actuels indiqués dans la PPE , 12 et 66 g par kWh nucléaire sont incompatibles, dénotent une lacune d'information et ont provoqué des demandes d'éclaircissement. Le sénateur Gérard Longuet a posé une question au gouvernement ( 21 février). Un citoyen, Jean-François Mezeix l'a fait le 16 mai, lors du débat national de l'énergie. Voici l'essentiel des réponses du Ministère de la Transition écologique et solidaire publiées respectivement les 18 juillet et 12 juin :

- Réponse au sénateur Longuet : le chiffre de 66 g par kWh "relève d'une erreur typographique" et "sera corrigé dans la version finale[ de la PPE]" qui "présentera deux valeurs : "12gCO2/kWh d'après le GIEC et 6gCO2/kWh d'après la base carbone de l' ADEME". Certes le simple tremblement intempestif d'un doigt peut transformer 6 g en 66 g dans un document officiel. Mais des esprits malveillants, se souvenant du peu d'enthousiasme de l' ADEME pour le nucléaire, penseront que cette Agence a mangé son chapeau et a du enterrer son étude favorite, mal lue et un peu ancienne, lui permettant d'affecter 66 g de CO2 par kWh nucléaire français.

- À Monsieur Mezeix : [suivant le GIEC] "L'énergie nucléaire, au niveau mondial émet en moyenne 12 g de CO2 par kWh...mais au niveau français EDF (cité par l' ADEME...) et le CEA...s'accordent sur un niveau d'émissions moyennes ...de 5 à 6 g" car les émissions indirectes dues aux "transports de marchandises et déchets radioactifs et infrastructures" sont plus "faibles que dans les autres régions du monde". Si la moyenne mondiale du GIEC (12 g de CO2 par kWh) est inadaptée au cas français, pourquoi sera-t-elle maintenue dans la PPE?
La réponse présente les émissions du nucléaire et des renouvelables : 5,3 à 6 g par kWh pour le nucléaire, 10 g pour l'éolien, 32 g pour le solaire. Aucun chiffre pour l'hydraulique n'est mentionné . Sont ajoutées les émissions de CO2 correspondant à un kWh utilisant la combustion du charbon 1050 g, du fioul 778 g, et du gaz, 443 g.

Les réponses du Ministère montrent que le nucléaire français, avec des émissions de CO2 de 5 à 6 g par kWh est remarquablement adapté à la lutte contre le réchauffement climatique. Les émissions sont inférieures à celles de l'éolien et du solaire, pourtant très basses. Compte tenu de la place prise par l'avenir du nucléaire dans le débat démocratique actuel et de l'importance de la question climatique, une diffusion importante de ces données officielles s'impose. En particulier, les cent cinquante personnes tirées au sort pour discuter de la PPE devraient les trouver en bonne place dans le dossier qui leur sera remis. 


php




Désarroi et désenchantement de l’Amérique : une machine à fabriquer des histoires

Christian Salmon
Ecrivain
novembre 2006


« A good story. » Voilà, selon les stratèges du Parti démocrate, ce qui aurait manqué à M. John Kerry pour remporter l’élection présidentielle aux Etats-Unis en 2004 (1). M. James Carville, l’un des artisans de la victoire de M. William Clinton en 1992, déclara à ce propos : « Je pense que nous pourrions élire n’importe quel acteur de Hollywood à condition qu’il ait une histoire à raconter ; une histoire qui dise aux gens ce que le pays est et comment il le voit. »

« Un récit, c’est la clé de tout », confirme M. Stanley Greenberg, spécialiste des sondages. Quelques jours plus tard, à l’émission « Meet the press », M. Carville a été plus explicite encore : « Les républicains disent : “Nous allons vous protéger des terroristes de Téhéran et des homosexuels de Hollywood.” Nous, nous disons : “Nous sommes pour l’air pur, de meilleures écoles, plus de soins de santé.” Ils racontent une histoire, nous récitons une litanie. »

Selon Evan Cornog, professeur de journalisme à l’université Columbia, « la clé du leadership américain est, dans une grande mesure, le storytelling ». Une tendance apparue dans les années 1980, sous la présidence de Ronald Reagan, lorsque les stories en vinrent à se substituer aux arguments raisonnés et aux statistiques dans les discours officiels. En janvier 1985, le président des Etats-Unis prononce devant les deux chambres du Congrès son discours sur l’état de l’Union. « Deux siècles d’histoire de l’Amérique devraient nous avoir appris que rien n’est impossible. Il y a dix ans, une jeune fille a quitté le Vietnam avec sa famille. Ils sont venus aux Etats-Unis sans bagages et sans parler un mot d’anglais. La jeune fille a travaillé dur et a terminé ses études secondaires parmi les premières de sa classe. En mai de cette année, cela fera dix ans qu’elle a quitté le Vietnam, et elle sortira diplômée de l’académie militaire américaine de West Point. Je me suis dit que vous aimeriez rencontrer une héroïne américaine nommée Jean Nguyen. » L’héroïne américaine se lève pour être ovationnée par l’ensemble des corps constitués. Reagan enchaîne alors sur une autre histoire, tout aussi édifiante, avant de dévoiler la morale des deux récits : « Vos vies nous rappellent qu’une de nos plus anciennes expressions reste toujours aussi nouvelle : tout est possible en Amérique si nous avons la foi, la volonté et le cœur. L’histoire nous demande à nouveau d’être une force au service du bien sur cette planète (2). » Parfois, les fictions du président se substituèrent à la réalité. L’ancien acteur de Hollywood croyait au « pouvoir des histoires » sur les esprits. Il lui arrivait d’ailleurs d’évoquer un épisode tiré d’un vieux film de guerre comme s’il appartenait à l’histoire réelle des Etats-Unis (3).

Mais c’est sous la présidence de M. Clinton que le storytelling politique est entré à la Maison Blanche, avec sa cohorte de consultants, de scénaristes hollywoodiens et de publicitaires. « Mon oncle Buddy m’a enseigné que chacun d’entre nous a une histoire », affirme M. Clinton, dès les premières pages de ses Mémoires (4). Avant de les terminer par ces mots : « Ai-je écrit un grand livre ? Qui sait ? Je suis certain en tout cas qu’il s’agit d’une bonne histoire. » Avec M. Clinton, le storytelling a cessé d’être simplement une manière spontanée de communiquer. « La politique, théorise-t-il, doit d’abord viser à donner aux gens la possibilité d’améliorer leur histoire. »

Quelques semaines après l’élection de 2004, l’éditorialiste conservateur William Safire s’est moqué des explications données par les spin doctors (conseillers en communication) démocrates en les qualifiant de politerati (littéralement, politiciens littéraires) et de « narratologues » dans un article dont le titre résume bien le propos : « The new story of “story”, and make sure it’s coherent » (5). Si le résultat avait été inversé, faisait-il valoir, il se serait trouvé de nombreux consultants pour se féliciter que la campagne de M. Kerry ait su construire « un récit cohérent ». Le « récit » démocrate postélectoral, raillait Safire, se limitait à constater le manque de « récit cohérent » de M. Kerry.

Pourtant, lorsque la cote du président George W. Bush s’est effondrée après les ravages causés par le cyclone Katrina en août 2005, le même Safire, en désespoir de cause, se rallia à l’approche narrative dont il se moquait dans son article de décembre 2004 : « Je pense que nous sommes sous l’emprise d’un récit, et que ce récit veut nous convaincre que ce président et cette présidence sont finis. Bush n’a pas fait ce qu’il fallait pour Katrina, et la guerre en Irak continue ; quoi qu’il fasse, son action est plongée dans l’ombre de ce récit. »

Mais Safire ne désespérait pas de voir la situation se renverser au profit de M. Bush, non pas en raison d’une action résolue en faveur de la Nouvelle-Orléans et de ses habitants, mais simplement parce que la couverture des médias (l’« attention américaine ») l’exigeait. « Ce qui est magnifique avec les médias, c’est que le récit doit changer, il ne peut pas rester le même, sinon cela ne vaut pas la peine de le publier. Alors la prochaine histoire sera celle du come-back de Bush. »

Dès son entrée à la Maison Blanche en 2001, M. Bush avait fait connaître son cabinet à la presse en déclarant : « Chaque personne a sa propre histoire qui est unique, toutes ces histoires racontent ce que l’Amérique peut et doit être. » Et plus tard (en présentant M. Colin Powell comme secrétaire d’ Etat) : « A great American story... » Ou encore, à propos du ministre des transports : « I love his story... » Puis il avait conclu en disant : « Nous avons tous une place dans une longue histoire, une histoire que nous prolongeons mais dont nous ne verrons pas la fin. Cette histoire continue [This story goes on...]. » Dans cette allocution qui n’avait duré que quelques minutes, M. Bush avait utilisé le mot story pas moins de dix fois ! En février 2006, lors d’une visite éclair en Afghanistan, accompagné du président Hamid Karzaï, il se prêta volontiers aux questions des journalistes. En quelques minutes, il reprit mot pour mot la même formule à deux reprises : « Nous aimons les histoires, et attendons des histoires de jeunes filles qui vont à l’école en Afghanistan. »

La fréquence d’apparition du mot story dans les discours de M. Bush ne doit rien au hasard. Elle révèle l’influence des consultants en management qui l’entourent (il est le premier président américain à avoir été formé dans une business school, une grande école commerciale). Apparu au milieu des années 1980 aux Etats-Unis, le storytelling management, une nouvelle école de direction d’entreprise, a connu depuis 2001 un succès croissant dans des firmes comme Disney, McDonald’s, Coca-Cola, Adobe, IBM, Microsoft. « La NASA, Verizon, Nike et Lands’ End considèrent le storytelling comme l’approche la plus efficace aujourd’hui dans les affaires », écrit M. Lori Silverman, directeur d’une société de conseil en management (6).

M. Stephen Denning, un ancien dirigeant de la Banque mondiale, est l’un de ces gourous qui ont contribué à populariser le storytelling management. Il anime des stages de formation et a publié plusieurs livres, dans lesquels il se réfère à la narratologie de Roland Barthes : A Fable of Leadership Through Storytelling (2004) ou encore How Narrative and Storytelling Are Transforming 21st Century Management. Contre l’approche trop rationnelle du management traditionnel, qualifiée de « napoléonienne », il préconise une approche « tolstoïenne », seule capable de prendre en compte la richesse et la complexité de la vie et d’établir des connexions entre les choses. « Quand je vois comment des histoires bien ficelées peuvent entrer facilement dans les esprits, écrit-il, je m’étonne moi-même devant cette propension du cerveau humain à absorber les histoires (7). » M. Robert McKee, célèbre scénariste de Hollywood qui est devenu en dix ans un spécialiste du storytelling, affirme : « Motiver les employés, c’est le travail essentiel du chef d’entreprise. Pour cela, il faut mobiliser leurs émotions. Et la clé pour ouvrir leur cœur, c’est une histoire. »

Beaucoup de firmes commencent à se saisir de la publicité pour raconter l’histoire de leur entreprise au monde, et les études de marché utilisent l’outil storytelling pour recueillir les récits des usagers sur la manière dont ils consomment les produits et services d’une entreprise. M. Don Valentine, le fondateur de Sequoia Capital, un financier légendaire qui compte dans son portefeuille des participations dans le capital de sociétés comme Apple, Oracle, Cisco, Yahoo ! et Google, déclarait récemment que, parmi les milliers d’exposés d’entrepreneurs à la recherche de fonds entendus ces trente dernières années, la plupart échouaient parce qu’ils ne savaient pas communiquer : « Personne ne sait raconter une histoire. »

« Vous voulez savoir comment doubler vos ventes et quadrupler votre avance ? », demande M. Doug Stevenson, le président du Story Theater International. « Vous vendrez bien mieux en vendant une success story qu’en décrivant les caractéristiques et avantages de votre produit ou service. Une histoire, et c’est vendu. Les gens adorent les histoires (8). » Le succès du storytelling ne se limite pas à la direction d’entreprise et à la mercatique, il s’est imposé en dix ans à toutes les institutions au point d’apparaître comme le paradigme de la révolution culturelle du capitalisme, une nouvelle norme narrative qui irrigue et formate les secteurs d’activité les plus divers.

Selon la sociologue Francesca Polletta, « le storytelling se déploie dans des secteurs inattendus, les managers sont tenus de raconter des histoires pour motiver les ouvriers, et les médecins sont formés à écouter les récits de leurs patients. Les reporters se sont ralliés au journalisme narratif. Et les psychologues à la thérapie narrative. Chaque année, des dizaines de milliers de personnes se rendent à l’International Storytelling Center de Jonesborough, dans le Tennessee, rejoignent le National Storytelling Network ou participent à plus de deux cents festivals de storytelling organisés aux Etats-Unis. Et un coup d’œil aux listes de best-sellers révèle les scores impressionnants de livres consacrés à l’art du storytelling considéré comme un chemin vers la spiritualité, une stratégie pour les postulants à des bourses, un mode de résolution des conflits, et une recette pour perdre du poids (9) ».

Raconter est devenu un moyen de séduire et de convaincre, d’influencer un public, des électeurs, des clients. Cela signifie aussi : partager, transmettre, des informations, une expérience. Configurer des pratiques, des savoir-faire. Formaliser des contenus, formater des discours, des rapports. Le storytelling, ce n’est pas seulement des histoires, c’est un format discursif ou, pour parler comme Michel Foucault, une « discipline ». Le rapport Starr sur l’affaire Monica Lewinski regroupait ses principales conclusions dans un chapitre intitulé « Narrative » (10). Celui de la commission d’enquête sur les attentats du 11-Septembre est devenu un succès de librairie, selon Safire, le chroniqueur du New York Times, parce que les rédacteurs ont décidé de supprimer tous les adjectifs et opté pour une reconstitution de l’enchaînement des événements suivant une trame narrative (11).
Quand le capitalisme détruit le sens et la continuité, les récits professionnels servent parfois de moyens d’autodéfense

Que vous vouliez mener à bien une négociation commerciale ou faire signer un traité de paix à des factions rivales, lancer un nouveau produit ou faire accepter à un collectif de travail un changement important, y compris son propre licenciement, concevoir un jeu vidéo ou consolider la démocratie dans un pays de l’ex-Union soviétique..., la méthode employée, les interlocuteurs, les financements, le calendrier sont les mêmes et s’appuient toujours sur le modus operandi du storytelling, devenu le b.a.-ba de l’idéologie enseignée aux hommes politiques et aux chefs d’entreprise. Le storytelling envahit peu à peu des disciplines aussi diverses que la sociologie, l’économie, le droit, la psychologie, l’éducation, les neurosciences, l’intelligence artificielle...

La sociologie elle-même a recours aux récits de vie en vue de traiter des questions d’identités sociale ou professionnelle. Richard Sennett, professeur à la London School of Economics, disait récemment : « Je souhaite que la sociologie s’intéresse de plus près au récit. » Le capitalisme moderne, selon lui, désagrège dans ses institutions « les schémas lisibles et prévisibles du temps long », et prive les salariés de sens et de continuité. « Il nous faut comprendre comment s’arrange l’individu pour combler ce vide de sens. » Car les récits professionnels peuvent constituer des « moyens d’autodéfense émotionnelle ».

« Le nouveau capitalisme, ajoute Sennet, est devenu un système plus neutre, moins prometteur socialement et psychologiquement que le capitalisme analysé par Max Weber il y a un siècle. » Dans ce contexte, marqué par la dérégulation et la précarité, « tout l’enjeu de l’interprétation consiste à reconstituer un récit de vie à partir des pièces souvent détachées qui forment l’expérience du travailleur ».

L’approche narrative est devenu hégémonique dans les sciences sociales depuis le narrativist turn (12) des années 1990. L’économiste Deirdre N. McCloskey défend l’idée que l’économie est, elle aussi, essentiellement une discipline narrative. « Ce n’est pas un hasard, dit-il, si la science économique et le roman sont nés en même temps. » De son côté, le physicien Steven Weinberg prétend que des récits convaincants permettent d’orienter des millions de dollars vers la recherche.

La science juridique, à son tour, est gagnée par le storytelling. « Le droit vit du récit », affirme Jerome Brunner. Et le professeur Anthony G. Amsterdam observe que « la présentation narrative des événements envahit les attendus des jugements ».

En psychologie
, les techniques de thérapie narrative envisagent la cure comme un récit de l’histoire du malade. Les méthodes de gestion s’appuient elles aussi sur les dires des employés pour analyser les dimensions symboliques des organisations. Dans l’éducation, pour l’étude de certains phénomènes d’apprentissage, les histoires de vie en formation deviennent indispensables. L’anthropologie met en évidence le rôle des récits dans la transmission culturelle (13). Polletta souligne le soupçon que soulève cet engouement récent pour les stories, le danger de manipulation politique ou idéologique. Si chacun a son histoire, alors laquelle va-t-on privilégier dans les décisions politiques ?

« Le mot storytelling, à première vue, semble étrangement déplacé ici », peut-on lire sur la page d’accueil du site Internet de Mitre Corporation, une société de recherche et développement, financée en partie par le département d’ Etat, spécialisée dans les technologies de visualisation de l’information. Le problème que doit résoudre Mitre est le suivant : la somme des connaissances double tous les sept ans, la puissance de traitement des processeurs tous les dix-huit mois... Dans un contexte de surinformation, de « harcèlement textuel », la capacité de sélection des individus est constamment sollicitée. Selon Nahum Gershon, chercheur chez Mitre, « le cerveau humain a une capacité prodigieuse de synthèse multisensorielle de l’information quand celle-ci lui est présentée sous une forme narrative ». Selon M. Bran Ferren, président d’ Applied Minds Inc. : « Chaque fois que l’on a introduit une nouvelle technologie dans le storytelling, cela a changé le monde. Il suffit de penser à l’imprimerie, au télégraphe et au téléphone, à la presse, à la radio, à la télévision, et tout récemment à Internet. »

Le storytelling désigne également des technologies utilisées dans le secteur en plein développement des « loisirs numériques », notamment dans le domaine des jeux en ligne et des jeux vidéo ou encore de la télévision interactive. Dans l’univers des jeux vidéo, le storytelling n’hésite plus à s’emparer de causes humanitaires, politiques ou idéologiques. Le programme des Nations unies contre la faim a mis en ligne un jeu interactif dans lequel les joueurs doivent imaginer comment nourrir des milliers de personnes dans une île imaginaire. Le storytelling digital ne recule devant aucun sujet. Même un génocide. En témoigne le nouveau jeu Darfour is dying.

« Vous risquez d’être attaqué et peut-être tué par les milices janjawids dès que vous quittez le camp, s’inscrit à l’écran. Mais vous devez absolument vous procurer de l’eau pour la communauté. Préférez-vous être Poni, la petite Soudanaise à robe rose, ou Jaja, son frère âgé de 12 ans ? Rahman, le père ? Sittina, la mère ?, interroge la journaliste Corine Lesne sur son blog, Big picture. Avec les flèches du clavier, vous faites courir Jaja ou Poni. Les enfants ont 5 385 mètres à parcourir jusqu’au puits. En appuyant sur la barre d’espacement, vous leur permettez de se cacher derrière un arbuste et d’être provisoirement sauvés. Mais la jeep des hommes en armes revient. Trop tard. Vous avez été capturé par les milices. Vous allez probablement devenir l’une des centaines de milliers de victimes de cette crise humanitaire... »

L’armée américaine s’intéresse aussi aux applications du storytelling. Elle a créé en août 1999 un centre de recherche spécialisé dans les technologies de simulation, l’ Institute for Creative Technologies (ICT), pour l’entraînement des militaires. L’idée est de mobiliser et de combiner les moyens de l’industrie culturelle, de l’expertise en storytelling et les technologies de pointe en matière d’intelligence artificielle et de réalité virtuelle. Elle utilise un système de « visualisation » qui lui permet de créer des situations d’entraînement à base de simulations très réalistes préparant les troupes à intervenir et à être opérationnelles dans des zones de combat éloignées comme l’Irak ou l’Afghanistan.

Ce type d’environnement virtuel, interactif, multi-sensoriel est considéré comme indispensable à la visualisation des champs de bataille. Les nouvelles technologies développées par ICT s’appuient sur des storylines programmées par ordinateur et permettent à des personnages digitaux de réagir exactement comme des êtres réels en situation. En mobilisant tous les sens : la vision, l’écoute, le toucher et l’odorat. Le storytelling est utilisé également par les services de recherche du ministère de la défense (Darpa), qui en font un outil-clé de la transmission des ordres opérationnels aux troupes. Un autre service, l’ Advanced Research and Development Activity (ARDA), a recours aux techniques du storytelling pour développer son nouveau programme de visualisation des informations et d’intelligence géospatiale.

Dans les studios de télé-réalité, comme sur la console de jeux vidéo, sur les écrans des téléphones portables et des ordinateurs, de la chambre à coucher jusqu’à l’automobile, la vie quotidienne est en permanence enveloppée dans un filet narratif ou un voile qui filtre les perceptions, stimule les affects, organise les réponses multisensorielles ; ce que les chercheurs en management conceptualisent comme des « expériences tracées ».

L’injonction à consommer se transforme de plus en plus en une incitation à se raconter. Une tendance apparue, selon CyberJournalist.net, après le 11-Septembre, lorsque les témoignages à la première personne ont commencé à affluer sur le Web, produisant une masse d’informations, d’anecdotes, d’impressions personnelles que l’écrivain américain Don Delillo n’hésitait pas à qualifier de « contre-narration », un récit chaotique façonné par la rumeur, l’imagination, et les échos mystiques : « Une histoire fantôme de faux souvenirs et de pertes imaginaires. »

Le succès des blogs fournit un exemple frappant de cet engouement pour les histoires. Selon Pew Internet & American Life Project, il se crée actuellement un blog toutes les secondes. Onze millions d’Américains auraient déjà le leur, et trente-deux millions d’entre eux en liraient. Leur nombre doublerait tous les cinq ou six mois. La motivation des auteurs de blogs est sans ambiguïté. Selon l’enquête, 77 % d’entre eux en ont ouvert un non pas pour participer aux grands débats de l’heure et exprimer leur opinion, mais pour « raconter leur histoire ». Le rapport, rédigé par deux chercheurs de Pew, Amanda Lenhart et Susannah Fox, publié en juillet 2006, s’intitule : « Blogueurs : un portrait des nouveaux conteurs d’Internet ».

Les fournisseurs d’accès qui multiplient les offres réunissant photographies, sons et mises en pages standards stimulent cette appétence narrative. Être soi ne suffit plus. Il faut devenir sa propre histoire. Fabriquez-vous un récit. La story, c’est vous !



(1) Francesca Polletta, It was like a fever. Storytelling in Protest and Politics, The University of Chicago Press, 2006.

(2) Cité par Serge Halimi, Le Grand Bond en arrière. Comment l’ordre libéral s’est imposé au monde, Fayard, Paris, 2006.

(3) Cf. Michael Rogin, Ronald Reagan, the Movie and other Episodes in political demonology, University of California Press, Berkeley, 1987 ; et, sur ce livre, « L’obsession de la subversion aux Etats-Unis », Le Monde diplomatique, février 1988.

(4) Bill Clinton, Ma vie, Odile Jacob, Paris, 2004.

(5) William Safire, « The new story of “story”, and make sure it’s coherent », The New York Times, 5 décembre 2004.

(6) www.partnersforprogress.com

(7) Stephen Denning, The Springboard : How storytelling ignites action in knowledge-era organizations, Butterworth Heinemann, Boston, 2000. www.stevedenning.com

(8) Doug Stevenson, Never Be boring Again : Make your Business Presentations Capture Attention, Inspire Action and Produce Results, Cornelia Press, Colorado Springs, 2004.

(9) Francesca Polletta, It was like a fever, op. cit. A propos de l’International Storytelling Center et des festivals, lire Jill Jordan Sieder, « Time for once upon a time », US News and World Report, New York, 27 octobre 2003.

(10) Peter Brooks, « Stories abounding », The Chronicle of Higher Education, Washington, DC, 23 mars 2001.

(11) William Safire, « The new story of “story” », op. cit.

(12) Martin Kreiswirth, Tell me a story : The narrativist turn in the human sciences, University of Toronto Press, 1995.

(13) Eddie Soulier (sous la dir. de), Le Storytelling. Concepts, outils et applications, Hermès-Lavoisier, Paris, 2006.


php

Martinique, Le Prêcheur : "Ici comme ailleurs, le processus ne peut plus l’emporter sur l’humain "




Grandes manœuvres au Prêcheur

Grégory Gendre , Mo TV  
juil. 2019


Les enfants de l’école primaire participant à la réalisation du film relatant l’histoire de la relocalisation et refondation du bourg du Prêcheur. © Grégory Gendre / Mo-Tv 
 


Soumise à différents aléas et risques naturels, la ville du Prêcheur a décidé de prendre son avenir en main : relocalisation de l’école, renouvellement de l’habitat, autonomie alimentaire, etc. Accompagnée par l’État et soutenue par le Plan Urbanisme Construction Architecture, cette démarche globale sonne le coup d’envoi des révolutions urbaines qui devront être menées à court et moyen terme sur tous les territoires littoraux. 

 


Une démarche atypique pour suivre ce projet

Financée par la Deal Martinique, l’équipe de Marennes Oléron Télévision (www.mo-tv.fr) spécialisée dans la vidéo participative a suivi et accompagné pendant six mois (février à juillet 2019) un groupe de douze habitants du Prêcheur pour réaliser un documentaire vidéo racontant avec leurs mots et leurs regards cette expérience de re-fondation urbaine. D’une durée de quarante minutes, « Rasin Kas. Le Prêcheur, histoires de résilience » alterne images d’illustrations, images d’archives et interviews d’habitants, de spécialistes, d’élus, de techniciens et de professionnels pour pouvoir partager avec d’autres territoires la réalité d’un village soumis aux aléas climatiques en ce premier quart de XXIe siècle. Le film est accessible en ligne sur les sites de Mo-Tv, de la Deal Martinique et la chaîne Youtube du ministère de la Transition écologique et solidaire. 



L’exploitation de Paulliane Nuissier est située au cœur d’un océan de biodiversité sur les flancs de la Pelée. © Grégory Gendre / Mo-Tv.

La carte postale est là. Devant nous, au bord de l’eau, à flanc de montagne, dans les ruelles du bourg, derrière les rires des enfants. Tout, dans l’environnement du Prêcheur, prédispose à un assemblage baroque pour offrir au visiteur émerveillé et surpris un coin de paradis ambiance Caraïbes. La tête dans les nuages et d’un calme olympien, la montagne Pelée surveille tout ce petit monde en laissant les grimpeurs s’échiner sur ses flancs. Vingt cinq millions d’années plus tôt, c’est à Saint-Anne qu’est né le premier centre éruptif de la Martinique. Il y a tout juste 150 000 ans, la Pelée clôturait cette aventure géologique qui donna naissance à l’île. La plaque nord atlantique continuant de passer sous la plaque caraïbe, le magma remonte toujours à la surface, principalement pour former des volcans sous-marins avec, peut-être, demain, la naissance d’une nouvelle île. 



Réalisation de plans d’illustrations de la Montagne Pelée après l’interview de la directrice de l’Observatoire. © Grégory Gendre / Mo-Tv.

Pour les habitants du nord de l’île, le volcan est donc à la fois « épée de Damoclès et bénédiction » telle que l’analyse Anne Marie Lejeune, directrice de l’Observatoire de volcanologie et de sismologie de la Martinique. « On sait bien qu’un jour la montagne se réveillera et qu’il faudra alors partir mais à la différence de 1902, les signes avant-coureurs et les anomalies sont aujourd’hui détectées bien plus tôt pour donner l’alerte et sauver des vies. » Côté bénédiction, l’écosystème unique de la montagne permet à une végétation luxuriante de s’épanouir et aux agriculteurs locaux d’alimenter les marchés locaux et insulaires. 



Interview de l’agriculteur Charles Cyril au coeur de son exploitation sur le morne. © Grégory Gendre / Mo-Tv.

« La mise en place d’un projet alimentaire territorial réellement qualitatif fédère tous les agriculteurs de la commune, témoignent ainsi Charles Cyril et Paulliane Nuissier, producteurs maraîchers. En tout, nous avons plus de trente références de produits disponibles localement et, malgré les problèmes de gestion du foncier, principalement liés aux indivisions et aux conflits infra-familiaux, la majorité des terres sont accessibles via des routes bétonnées. » Et cet aspect est loin d’être anodin au Prêcheur où la pente est raide pour accéder aux sommets des mornes. 



Le patron d’un restaurant du Prêcheur montrant jusqu’où le lahar est monté en janvier 2018. © Grégory Gendre / Mo-Tv. 



1902 et 1929, deux dates qui jalonnent des parcours
Grand paysage découvert et vue imprenable sur la mer des Caraïbes récompensent alors celui ou celle qui aura laissé quelques suées ou morceaux d’embrayage dans les lacets. Les terrains les plus plats et les plus mécanisables ont déjà été valorisés en priorité près du bourg avec la mise en place d’un système d’irrigation provenant directement de la montagne. Petit à petit le monde agricole remonte donc vers les hauteurs pour trouver d’autres endroits de production sur les flancs de la Pelée si propices à la production agricole. 



Plan large du Mélody, restaurant situé au Prêcheur que les propriétaires ont de plus en plus de mal à assurer. © Grégory Gendre / Mo-Tv.

« N’oublions pas que 1929, l’année de la petite montagne, fait suite à la grande éruption volcanique de 1902 qui avait rasé Saint-Pierre et tué quatre cents prêchotains la veille, explique le professeur Saffache, géographe et universitaire. La commune concentre toute la palette des risques naturels et la population sait que lorsqu’elle doit migrer, elle n’est pas toujours bien accueillie. Les souvenirs douloureux de celles et ceux qui ont atterri dans les quartiers de Fond- Lahaye et de la Démarche à Schoelcher ou de Tivoli à Fort de France en 1902 en témoignent. Après le référendum de 1930 la population a émis un choix clair : rester vivre ici mais en sécurité ». 




L’équipe de tournage en action au bord de mer dans l’habitation d’une famille de pêcheur installée ici depuis des générations. © Grégory Gendre / Mo-Tv.

C’est ce cocktail entre histoire, événement géologique et situation géographique qui constituerait « l’esprit du Prêcheur » présenté et/ou revendiqué par un certain nombre d’acteurs locaux. À l’instar du maire Marcellin Nadeau pour qui « la re-fondation du Prêcheur autour d’une nouvelle école-refuge parasismique et anticyclonique représente un acte politique fort destiné à protéger les populations. En lien étroit avec les services de l’État, nous devons penser l’aménagement du bourg sur le moyen et long terme en considérant les houles cycloniques et les risques de lahars comme des éléments incontournables du paysage ». 



Les enfants de CM2 interviewant le maire Marcelin Nadeau. © Grégory Gendre / Mo-Tv.

L’équivalent de six millions de frigos présents dans la rivière

Ces lahars, véritables torrents de boue emportant avec eux pierres, roches, troncs d’arbre, etc. détruisent tout sur leur passage. Celui qui menace le Prêcheur est né de l’effondrement de la falaise Samperre, située à huit kilomètres du village et haute de trois cents mètres. « Les flancs de la montagne se sont constitués au fil des 150 000 dernières années de roches, de cendres, d’avalanches, etc. qui aujourd’hui ne tiennent que grâce à leur propre poids et au tissu racinaire de la végétation, rappelle Mme Lejeune. Celle-ci subit les épisodes climatiques extrêmes que nous connaissons et les racines ne peuvent plus jouer ce rôle de maintien ». Conséquence directe, une autre falaise en cours de création a été observée en haut de la rivière sèche sur le flanc sud, sud-ouest de la Pelée et menace également les biens et les personnes en aval. 



Plan du pont effectué depuis la rivière avec un groupe de collégiens. © Grégory Gendre / Mo-Tv.

Ce sont ainsi l’équivalent de six millions de frigos de 1m3 qui attendent dans le lit de la rivière traversant le village. Véritable bombe à retardement, cet amas de roche et de cendre est péniblement géré par une petite entreprise locale qui tente de vider cette marée de cailloux avec ses engins de chantiers. « Les matériaux qui sont extraits sont de très bonne qualité pour refaire des routes ou fabriquer du ciment et nous suivons bien entendu ce chantier très attentivement, explique Patrick Bourven directeur de la Deal Martinique. Il faut absolument que la zone en amont du pont soit vidée avant la saison des pluies pour protéger l’ouvrage ».



Antoine Petitjean lors d’une interview réalisée en mai 2019 pour expliquer la démarche. © Grégory Gendre / Mo-Tv.

C’est dans ce contexte atypique que l’atelier d’architecte-paysagiste Madec a été sélectionné par le Plan Urbanisme Construction Architecture (PUCA) pour proposer un plan-guide à la ville du Prêcheur afin de structurer sa re-fondation à vingt-trente ans, penser la nouvelle école et des habitats renouvelés via la construction de nouveaux logements dans une logique de performance environnementale. « Les étudiants du DSA de Marne la Vallée avaient ouvert la réflexion, rappelle Antoine Petitjean architecte pour le groupement de maîtrise d’œuvre, et nous avons pu inscrire notre travail dans cette continuité afin d’offrir une alternative aux gens les plus soumis aux risques. La première démarche a été de visiter les maisons pour comprendre comment les gens habitent aujourd’hui afin de penser collectivement un futur souhaité et validé pour continuer à vivre dans la commune ». 


Une réflexion allant de l’expérimentation à la phase opérationnelle
« C’est très clairement sur ce point précis qu’intervient le PUCA en donnant un cadre juridique pour permettre de passer de l’intention de réalisation à un stade pré-opérationnel afin d’engager concrètement cette stratégie de recomposition spatiale sur le terrain, abonde Emmanuelle Durandau, secrétaire permanente adjointe de la structure. Et nous allons même plus loin en lançant maintenant une grande consultation nationale pour développer des modes de construction adaptés aux réalités locales en s’appuyant sur les principes de l’économie circulaire ».



Soirée publique organisée par l’équipe Madec pour associer la population aux choix d’aménagement du bourg. © Grégory Gendre / Mo-Tv.

Une paysagiste, une ethnologue et des architectes martiniquais ont également apporté leur expertise à la démarche lors des balades urbaines, des réunions thématiques ou des forums participatifs qui ont émaillé ces six mois de travail entre janvier et juillet 2019. « Dans cette démarche globale, nous ne voulions surtout pas proposer un projet prêt à l’emploi mais déployer une méthodologie spécifique adaptée à ce contexte mêlant risque, résilience et renouvellement urbain. Toute l’histoire de la commune se raconte dans ce va-et-vient incessant entre les hauteurs et le bord de mer mais parler de relocalisation de l’école et d’école-refuge n’est pas anodin dans la vie d’un village, dans la vie des habitants et il fallait absolument être capables de créer les conditions du dialogue, de permettre à tout le monde de s’exprimer » rappelle l’ethnologue Mélodie Vidalain, membre du groupement de d’œuvre.



Interview d’une propriétaire de restaurant situé en bord de mer au Prêcheur. © Grégory Gendre / Mo-Tv.

Les acteurs privés sont bien entendu concernés par le sujet et notamment les restaurateurs qui ont vu le trait de côte reculer d’une centaine de mètres lors des trente dernières années. Pour certains, le message des assurances est simple et clair : plus de contrats possibles ou alors il faudra se résoudre à trouver un nouvel emplacement moins soumis aux risques. Mais au pays de la carte postale, les images de bord de mer sont uniques « même si la réalité nous oblige à voir les choses autrement, rappelle Thierry Dasini, propriétaire d’un établissement situé en bord de mer et à proximité de la rivière. Lors du dernier lahar, tout est monté très vite et le flux a emporté les fondations sous mes fours extérieurs. J’ai bien pensé tout perdre. Du sable a été remis mais au prochain épisode, cela ne tiendra pas et tout risque d’être emporté. Moi qui suis né ici, j’ai toujours été serein mais pour la première fois j’ai douté après 2018 ». 


La nouvelle école devrait ouvrir ses portes d’ici trois ans 



Interview par Emmanuel Baffour du sous-préfet, réalisée dans son bureau en mai 2019. © Grégory Gendre / Mo-Tv.

« Les forts épisodes de lahars enregistrés pendant cette période ont marqué un avant et un après dans la gestion du risque au Prêcheur, confirme Emmanuel Baffour sous-Préfet de l’arrondissement. Il y a eu plus de 300 alertes dans l’année et la sirène a retenti à de nombreuses reprises, bien souvent la nuit en créant ainsi un climat difficile dans la population. La gestion de crise s’est très bien effectuée avec plus de vingt réunions avec les services et les autorités concernés et trois réunions publiques pour que la population sache exactement de quoi il retourne. » Depuis, un lit picot prêt à l’emploi ne quitte plus son bureau. Les soixante-douze premières heures sont en effet cruciales dans une situation d’urgence puisque l’isolement est alors le plus complet. D’où la nécessité de penser en amont le stockage de l’eau potable et l’accès à l’énergie pour recharger téléphone et ordinateur afin de recréer au plus vite des canaux de communication efficients.
Conscient de ces impacts psycho-sociaux, la mairie a pris le sujet à bras le corps en en faisant son projet politique global. Pour Laure Thierée, paysagiste pour le groupement de maîtrise d’œuvre, « c’est une stratégie excellente car le Prêcheur possède toutes les ressources pour tendre vers l’autonomie énergétique et alimentaire notamment grâce à la richesse de sa biodiversité. Après les drames humains de 1902, les différents épisodes de lahars et les dernières tempêtes tropicales, s’opère actuellement une nouvelle étape naturelle et fédératrice pour la vie du bourg et le quotidien de ses habitants. Le sujet prospectif de la gestion autonome de l’eau représente également un enjeu d’avenir ».


Le fonds Barnier sera sollicité à hauteur de quatre millions d’euros pour le financement de l’école et 150 000 euros ont déjà été provisionnés par l’Etat pour réaliser une étude complémentaire permettant de gérer au mieux les matériaux dans la rivière. Dans le contexte local insulaire particulier, un terrain d’entente serait en passe d’être trouvé avec les carriers positionnés dans le secteur du BTP pour vider la rivière de tous ses matériaux. En parallèle, de nouveaux géophones, capables de discerner les bruits annonciateurs de lahars, ont été installés dans la rivière tandis que les centres de recherche en vulcanologie travaillent de concert et en réseau pour améliorer leur compréhension de ces phénomènes et, surtout, être capables de les prévoir. Philosophe, Raymond Angelie fils, petit-fils et arrière petit fils de pêcheur et lui même travailleur de la mer souligne « qu’il ne sera pas facile de vivre dans la cité ou dans les hauteurs alors que nous avons toujours connu le bord de mer. Bien entendu, on surveille la météo chaque jour, notamment lors de la période des houles cycloniques mais avant de partir, il faut se protéger. » Les maigres enrochements présents devant sa maison paraissant toutefois bien frêles par rapport à la puissance deshoules cycloniques.



 
Habitant de Fond Lahaye interviewé dans le cadre du film. © Grégory Gendre / Mo-Tv. 


Une première étape dans la nouvelle ère des habitats renouvelés 


 
Interview d’Anne Catlow, cheffe du pôle logement et Patrick Bourven, directeur de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DEAL Martinique) dans son bureau. © Grégory Gendre / Mo-TV.

« La réalité des changements climatiques à venir va créer de nouvelles menaces évidentes sur les littoraux et grâce à ce travail collectif nous passons de la théorie à la pratique, résument Patrick Bourven et Anne Catlow, cheffe du pôle logement et ville durable à la Deal Martinique. La mise en œuvre opérationnelle est longue et c’est pour cette raison qu’il faut entamer les démarches, les études et les travaux dès maintenant. Nous sommes entrés dans une nouvelle ère : celle des travaux de protection dans le cadre de la prévention des risques majeurs. » Les élèves, heureux de cette évolution, et associés avec leurs parents, leurs enseignants et les personnels communaux à la démarche, ont été rassurés par le maire : la nouvelle école devrait ouvrir ses portes dans trois ans.
Auteur d’un mémoire sur une proposition d’ éco-habitats pour son diplôme en 1978 après une rencontre avec René Dumont, l’architecte Serge Gunot, membre du comité de pilotage, souligne qu’il est « fondamental que le groupement de maîtrise d’œuvre ait mis les questions du vivant et de la relation avec l’environnement au cœur de la réflexion. Ils ont l’humilité de considérer que les habitants ont déjà, au fil des années, forgé leur univers en essayant de trouver un juste équilibre et celui-ci doit être préservé. Cela signifie donc que les structures qui seront choisies pour construire ne devront pas avoir la productivité et la rentabilité comme seuls mantras. Ici comme ailleurs, le processus ne peut plus l’emporter sur l’humain : le spectre des grues sur rail de Sarcelles nous le

 rappelle tous les jours ».


Enfants de CM2 préparant les interviews. © Grégory Gendre / Mo-TV.

Le Prêcheur étant une première étape d’une série de reconstruction et d’habitats renouvelés qui auront lieu demain à Trinité, Basse-Pointe ou au Robert, il est donc fondamental de ne pas rater d’étapes dans la méthodologie de projet. Signe du destin ou réalité de terrain, les sirènes annonçant un lahar ont déchiré la nuit préchotine à 22h04 le jeudi 4 juillet 2019 quelques heures avant que le Préfet et le PUCA n’annoncent officiellement le lancement de la démarche expérimentale d’habitats

renouvelés.


Agathe Zimmer, animatrice de Mo-Tv formant un jeune web-reporter. © Grégory Gendre / Mo-Tv.

Références
Cet article fait suite à un autre, écrit par Marcellin Nadeau, maire du Prêcheur et diffusé dans la Pierre d’Angle en décembre 2018, qui expose la refondation du bourg du Prêcheur, démarche singulière expérimentale d’adaptation au changement climatique : « La résilience au Prêcheur, une utopie refondatrice ? »


php 

YVELINES, SEPTEUIL : QUI BRACONNE NOS ARBRES ? QUAND DES CITOYENS-ENQUÊTEURS DÉCOUVRENT UN TRAFIC ILLÉGAL

   L'abattage et l'exportation illégaux de bois, essentiellement des chênes, issus d'espaces boisés protégés , de la France vers...