Maine et Loire, Bourg-d' Iré : le château de Falloux vs zone industrielle d'éoliennes


 

Commentaire : dommage que les propriétaires du château apparemment reconnus, appréciés et... fortunés, n'aient pas choisi de rester et d'aider "leurs nombreux amis" et les autres qui ne peuvent pas s'"exfiltrer", eux, à combattre le projet éolien..., sachant qu' en 2020, les élections municipales pourront rebattre les cartes.

Histoire du château d' Alfred de Falloux


@patrimoine du haute Anjou

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Le Bourg-d’ Iré Face au projet éolien, le château de Falloux à vendre

Marie-Hélène Moron 22/08/2019


Plutôt que d’affronter un nouveau projet éolien au Bourg-d’ Iré, David O’ Neil, ici entouré de Dominique Tenailleau et René Walgraffe, a décidé de vendre le Château de Falloux. CO – Marie-Hélène Moron

Devenu le fleuron patrimonial du Bourg-d’ Iré après une restauration fulgurante, le Château de Falloux vient d’être mis en vente par ses propriétaires américains. Ils fuient les éoliennes.

« Vente château 80 pièces 3 000 m²- 3500000 euros ». David et William O’ Neil viennent de mettre en vente le Château de Falloux, au Bourg-d’ Iré. L’annonce est relayée sur plusieurs sites immobiliers de standing. La décision des propriétaires a été prise en début de semaine, après que le couple a rencontré la sous-préfète de Segré-en-Anjou-Bleu, Marie Mauffret-Vallade, au sujet d’un nouveau projet éolien à Loiré et Le Bourg-d’ Iré.

En juillet, ils avaient sollicité par courrier le soutien d’Emmanuel Macron, puis celui de Stéphane Bern. Le Président de la République leur a fait « une réponse gentille ». Les Américains espéraient un retrait ferme et définitif. 


Une restauration fulgurante
Il y a trois ans, alors qu’ils venaient d’acquérir en avril ce domaine en ruines et lançaient tout juste sa restauration, ces investisseurs étrangers apprenaient l’existence d’un projet d’implantation de trois éoliennes dans la ligne de mire du château XVIIIe. Le couple avait stoppé net les travaux et fait ses bagages. Les élus du village les avaient soutenus en votant en juillet 2016 une délibération contre le projet éolien. William et David O’ Neil sont restés. En moins de deux ans, ils ont achevé la restauration fulgurante de l’édifice et de son parc. Une renaissance pour Le Bourg-d’ Iré.

Mais le 13 juin, la société Inersys a présenté aux élus de Loiré un projet éolien avec quatre mâts, plus hauts que le projet initial, à environ 3 km. Selon la société sarthoise, il « n’est pas du tout incompatible avec la mise en valeur de château de Falloux. […] Les éoliennes ne seraient pas visibles depuis le château ou depuis son environnement proche ». 


« Impossible qu’il y ait d’autre bataille »

L’histoire se répète, et cette fois la décision des propriétaires semble irrévocable. Les réceptions prévues en 2020 ont été annulées, et un potentiel acquéreur est attendu au château jeudi prochain. Les Américains tirent un trait sur la France. « Impossible qu’il y ait d’autre bataille ».

David O’ Neil est en colère. Il parle de « trahison » : « L’accord, c’était de rénover le château sans les éoliennes. Les élus du Bourg-d’ Iré ont dit non. Mais le maire de Segré-en-Anjou-Bleu dit qu’un nouveau vote est nécessaire. Il ne connaît pas tout l’investissement ici. C’est impossible d’avoir la confiance avec les élus locaux ». Le couple a engagé 5 millions d’euros pour remettre en état cette propriété hors normes. Il s’est également personnellement investi dans la vie locale, ouvrant le château dès que possible : une chasse aux trésors du centre de loisirs en juillet, un premier mariage il y a deux semaines… et des animations avec l’Office de tourisme, Saveurs jazz…

« Je pars, que ce soit vendu ou pas. Ce sera impossible de vendre avec les éoliennes. Je vais perdre beaucoup de millions et le château s’abîmera », prévient David O’ Neil, amer. « J’ai beaucoup d’amis ici. J’ai choisi Le Bourg-d’ Iré pour le paysage, le beau petit village et ses habitants très gentils. J’adore la France, mais pour nous c’est fini. Impossible d’investir avec une telle administration ». 


« Aucune réponse juridique »
La sous-préfète de Segré-en-Anjou-Bleu Marie Mauffret-Vallade a reçu David et William O’ Neil lundi, en présence d’Anne Danjou, présidente de Bien vivre en Anjou et d’Isabelle de Ponteves, présidente de Passé présent patrimoine. Elle a été dans l’impossibilité de préciser la position de l’État sur le nouveau projet éolien. Et pour cause : officiellement, il n’a pas encore été déposé par Inersys. « Sans projet, on n’a aucune réponse juridique et je ne peux pas leur dire que la délibération de 2016 est encore opposable. »

« Je regrette qu’ils aillent aussi vite », réagit la sous-préfète à propos de la décision des propriétaires de mettre en vente le Château de Falloux. « Ils voudraient ne plus avoir à se battre parce qu’ils l’ont déjà fait. Je leur ai dit que rien n’est perdu. Nous sommes dans un pays avec de grands principes de liberté d’entreprendre et de défense de l’environnement. Il faut trouver un compromis entre les deux ».

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