Loi privatisant les HLM : pourquoi il sera bientôt encore plus galère de trouver un logement décent

Nolwenn Weiler, Rachel Knaebel
26 juin 2018





Privatiser progressivement le logement social : tel est l’un des objectifs du projet de loi « Elan », en cours d’examen parlementaire. Les conséquences de ce texte sont potentiellement désastreuses pour les locataires de HLM, en particulier les moins aisés. Après avoir fragilisé la situation de bailleurs sociaux, le gouvernement propose sa solution miracle : vendre 1% du parc chaque année, soit 40 000 logements par an basculés sur le marché privé. Les exemples de privatisation du logement social en Angleterre et en Allemagne laissent pourtant présager le pire : baisse du nombre des logements, dégradation des résidences, augmentation drastique des loyers, et explosion du mal-logement.
1,5 milliard d’euros : c’est la brutale coupe budgétaire réalisée par le gouvernement à l’encontre du logement social. 800 millions en moins sur les allocations logement versées aux locataires du parc social, et 700 autres millions via une augmentation de la TVA sur les HLM, qui passera de 5,5 à 10 %. « 1,5 milliard, cela représente les deux-tiers des fonds propres des organismes HLM, décrit Manuel Domergue, directeur des études à la fondation Abbé Pierre (FAP). Cet argent sert à la rénovation et la construction. » Le fait que les organismes HLM, pour le moment en bonne santé économique, se retrouvent sur la corde raide rendra certaines négociations difficiles. Celles permettant de faire baisser les loyers pour les personnes en grande difficultés, par exemple. « L’annonce de ce budget en baisse a eu des conséquences immédiates : le nombre de projets de constructions a diminué dès le mois de décembre 2017 », remarque Manuel Domergue.
La France compte 4,8 millions de logements sociaux, qui abritent 10 millions de personnes. Un Français sur deux loge ou a logé dans un logement social [1]. Outre le soutien de l’État (subventions directes, exonération d’impôts, accès facilité au foncier), le secteur du logement social reçoit l’aide des collectivités territoriales. La Caisse des dépôts et consignations, institution financière publique, lui octroie des prêts à très long terme, sur 30 ou 70 ans. Ces prêts constituent près de 75% du financement total du secteur, adossés sur les dépôts de l’épargne populaire du livret A. Entreprises et salariés participent également au financement des HLM, à travers le 1% logement. Les bailleurs peuvent, enfin, compter sur les locataires, qui reversent chaque année plusieurs milliards d’euros de loyers. 


Bientôt 40 000 logements sociaux en moins chaque année
La mise sous tension financière du secteur, qui inquiète nombre d’acteurs, va en fait permettre au gouvernement d’imposer son agenda. La loi Elan – pour « Évolution du logement, de l’aménagement et du numérique » – qui vient d’être adoptée en première lecture à l’Assemblée nationale et passe actuellement au Sénat, en donne l’illustration. « [Cette loi] est pour une large part la conséquence de la loi de finances 2018 », analyse l’Union sociale pour l’habitat. Pour compenser cette coupe budgétaire, le gouvernement avance une solution miracle : la vente accrue de logements sociaux avec un objectif à terme de 1% du parc cédé chaque année, soit 40 000 logements – contre 8000 actuellement. « Nous aurons donc 40 000 logements sociaux en moins chaque année », confirme Manuel Domergue. Or, ce qu’il faudrait, c’est au contraire augmenter leur nombre. En 2017, selon la fondation Abbé Pierre, deux millions de ménages sont en attente d’un logement à loyer modéré ; 3,8 millions de personnes sont mal logées, et 12 millions éprouvent des difficultés locatives.
« La vente d’un logement permet le financement de deux ou trois logements (40 000 logements vendus pour 100 000 à 120 000 logements construits) », affirment Christophe Denormandie et Jacque Mézard, secrétaire d’État et ministre de la Cohésion des territoires. Problème : « On ne sait pas d’où vient ce chiffre, annonce Clément Allègre, chargé de mission logement social pour l’association Consommation, logement et cadre de vie (CLCV). Il n’apparaît pas dans l’étude d’impact du projet de loi Elan, ni dans aucune autre étude publique. Mais il est impossible qu’un logement vendu à Paris, par exemple, soit équivalent à trois logements construits au même endroit, étant donné le prix du foncier. »

Etats-Unis, Californie : le plus grand comté de l' Etat pourrait sévèrement restreindre les projets d'énergie solaire

Sammy Roth
27/02/2019


Sammy Roth couvre l'énergie pour le Los Angeles Times. Auparavant, il a travaillé pour le Desert Sun et USA Today, où il s'est concentré sur les énergies renouvelables, le changement climatique, les services publics d'électricité et les terres publiques. Il a grandi à Westwood et aimerait beaucoup voir les Dodgers remporter les World Series. 

 
Commentaire :
"C'est effroyable de penser que tant de sang, de sueur et de larmes ont été versés dans cette maison, et qu'ils pourraient être emportés comme ça par le "chaos" solaire.", a dit Hammer, debout dans la cour derrière sa maison, essayant d'imaginer comment un champ de panneaux solaires pourrait affecter la vue à 360 degrés d'une vallée entourée par des montagnes.

Toute la détresse d'une vie résumée en une seule phrase. Rien à rajouter.😟
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Parc solaire à petite échelle dans Lucerne Valley, Californie, le 25 février 2019. (Allen J. Schaben / Los Angeles Times)

Brian Hammer pensait que sa femme et lui prendraient leur retraite dans la ferme abandonnée de Lucerne Valley qu'ils ont achetée il y a près d'une décennie dans le haut désert rural au nord-est de Los Angeles. Ils ont payé la totalité du prix demandé, soit 49 000€, puis ils ont réaménagé eux-mêmes la maison, l'ont modernisé, refait l'installation électrique, la plomberie et installés de nouveaux appareils électroménagers.
Maintenant Hammer s'inquiète de tout ce temps et de tout cet argent gaspillés.


Un promoteur énergétique prévoit de construire un parc solaire de 195 hectares, 4631.664m², qui, selon M. Hammer, se situerait à moins de 30 mètres de sa maison. Il ne veut pas vivre à côté d'un projet énergétique industriel qui, selon lui, détruirait le caractère rural de la région, alimenterait les tempêtes de poussière et endommagerait l'écologie du désert de Mojave. Ce sont là des préoccupations communes aux habitants du comté rural de San Bernardino, qui luttent depuis des années pour bloquer les grandes fermes solaires alors même que la Californie augmente ses objectifs en matière d'énergie renouvelable.


"C'est effroyable de penser que tant de sang, de sueur et de larmes ont été versés dans cette maison, et qu'ils peuvent être emportés comme ça par le "chaos" solaire.", a dit Hammer, debout dans la cour derrière sa maison, essayant d'imaginer comment un champ de panneaux solaires  pourrait affecter la vue à 360 degrés d'une vallée entourée par des montagnes.


Brian Hammer a sa propriété de 5 hectares, 6655.990m², dans Lucerne Valley où lui et son épouse espèrent toujours prendre leur retraite. Selon M. Hammer, le projet du parc solaire Ord Mountain, proposé par NextEra Energy Resources, serait situé à moins de 10 mètres en la limite de sa propriété. (Allen J. Schaben / Los Angeles Times)

San Bernardino est le plus grand comté de Californie par sa superficie et un foyer pour l'industrie solaire de l'État. Mais les autorités locales pourraient mettre un frein à cette situation cette semaine, ce qui, selon les développeurs, pourrait perturber les politiques ambitieuses en matière de changement climatique adoptées par les législateurs des États.
Le conseil des superviseurs du comté doit voter jeudi sur une politique qui interdirait les grands projets d'énergie renouvelable sur une grande partie des terres privées non constituées en société régies par le comté. Les nouvelles restrictions s'ajouteraient aux règlements existants qui, selon les promoteurs des secteurs de l'énergie solaire et de l'énergie éolienne, ont rendu difficile la construction sur les terres fédérales, qui représentent la grande majorité des 5179976 hectares de la circonscription.
Comme les résidents locaux l'ont dit aux superviseurs dans leurs commentaires publics, les restrictions protégeraient leur qualité de vie. De nombreuses Californiennes et Californiens disent que la Californie devrait se concentrer davantage sur les petites installations sur les toits et les parcs de stationnement plutôt que sur les fermes solaires à forte consommation de terres. Le National Renewable Energy Laboratory estime que l'énergie solaire sur les toits pourrait répondre à 74 % des besoins énergétiques de la Californie.


"Nous aimons le solaire. En fait, je vais probablement essayer d'obtenir des panneaux chez moi ", a déclaré Chuck Bell, un agriculteur qui est président de la Lucerne Valley Economic Development Ass. alors qu'il passait devant une ferme solaire avec sa camionnette Ford cette semaine. "Déterminons combien de mégawatts nous pouvons produire[sur les toits et les parkings], puis ce que nous devons vraiment faire dans le désert de Californie."

Réchauffement climatique : vers la disparition des nuages et 13 °C de plus ?

Laurent Sacco
27/02/2019





Trois climatologues californiens ont découvert une instabilité du climat de la Terre passée jusqu'ici inaperçue. Si l'humanité continue ses émissions de gaz carbonique sans frein, à l'horizon 2100, une brusque disparition de la couverture nuageuse au-dessus des océans fera bondir les températures. Celle de la Terre en moyenne gagnerait alors 13 °C de plus. Ce qui sera dévastateur.

Les membres du Giec (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) ont étudié quatre scénarios RCP (Representative Concentration Pathway), quatre hypothèses de trajectoire des émissions de gaz carbonique, et leur conséquence sur la valeur qu'aura ce que l'on appelle le forçage radiatif en 2100, et cela, avec des simulations sur superordinateurs. Ce forçage influe fortement sur le climat car il correspond, globalement, à l'énergie absorbée par unité de surface par l'atmosphère terrestre du fait du rayonnement du Soleil et, bien sûr, en relation avec l'effet de serre causé par le taux de gaz carbonique dans l'atmosphère.
Ainsi, le premier, le scénario RCP2.6 correspond à un forçage de +2,6 W/m2 ; puis le scénario RCP4.5, à +4,5 W/m2 ; et les scénarios RCP6 et RCP8.53 avec des valeurs encore plus élevées. Compte tenu des incertitudes sur les modèles climatiques, ces scénarios donnent respectivement des températures moyennes globales pour la Terre qui seront, en 2100, quelque part entre 1,4 et 3,1 °C pour RCP6, et entre 2,6 et 4,8 °C pour RCP8.5, celui-ci étant le scénario « business-as-usual », c'est-à-dire, celui où rien n'est fait, ou presque, pour stopper le réchauffement climatique.
Nous aimerions, idéalement, que cette température ne dépasse pas les 2 °C : le climat serait encore relativement stable. Mais il aurait déjà des conséquences dramatiques pour l'humanité. Dans le cadre du scénario RCP8.5, nous serions confrontés à une catastrophe humanitaire jamais vue encore dans l'Histoire avec, peut-être, une disparition d'Homo sapiens.


Voir
Les conséquences du réchauffement climatique
D'ici à 2100, tous les continents seront impactés par le réchauffement climatique. Suivez en animation les principales conséquences région par région, avec un focus sur deux phénomènes : El Niño et le Gulf Stream. © CEA Recherche

Allemagne : les agriculteurs mécontents de l’expansion du réseau électrique

Florence Schulz

 Commentaire : faut-il qu'en majorité nos femmes et hommes politiques soient ignares et irresponsables concernant le domaine de l' électricité pour s’obstiner comme il le font. En effet, notre voisin allemand nous fait chaque jour la démonstration que sortir du nucléaire et en même temps, favoriser les énergies dit "renouvelables", éolien, photovoltaïque, méthanisation, etc. est une utopie, une gabegie et une menace pour la santé des citoyens. Mais rien n'y fait! 

À moins que la réalité soit plus "tordue" et bien plus... sombre encore : ils ont conscience que la Loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) mène le pays et les concitoyens droit dans le mur et dans la misère mais, pour des raisons de basse politique et d'intérêts privés?, ils continuent sciemment dans cette impasse, sacrifiant au passage une partie du peuple ; La population rurale, la plus pauvre et la plus âgée ; L'indépendance de la France et le Climat.

"Arrive donc, épaisse nuit,
Enveloppe-toi des fumées les plus sinistres de l’enfer
"
William Shakespeare ; Macbeth

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IMG_8490 [German Farmers' Association (DBV)]

Le parlement allemand se penche actuellement sur un projet de loi visant à accroître l’expansion du réseau électrique. Une idée qui chiffonne les agriculteurs allemands. Un article d’ Euractiv Allemagne. 

Une délégation d’agriculteurs s’est rassemblée devant le Bundestag pour manifester contre la proposition de loi du ministre allemand de l’Économie, Peter Altmaier (CDU), pour l’expansion du réseau électrique allemand. « Les agriculteurs appellent à la justice intergénérationnelle », était-il écrit sur certaines pancartes.
Le temps presse. Les projets d’abandon du charbon et le nucléaire supposent d’étendre le réseau aux renouvelables, dont la répartition est forcément plus émiettée. Seule l’expansion du réseau permettra le transport rapide d’énergie verte vers le sud du pays, plus industriel.

Les agriculteurs inquiets des effets sur les sols

Or, ce projet a suscité un certain mécontentement, notamment chez les agriculteurs qui s’inquiètent que ces infrastructures n’empiètent sur leurs terres arables, et qui ne se sentent pas écoutés par les politiques.
« Les personnes les plus concernées n’ont pas été invitées à l’audition parlementaire organisée avec l’expert. L’agriculture n’a été représenté à aucune phase du processus, et c’est très frustrant », regrette Holgar Hennies, copropriétaire de 600 hectares dans la municipalité d’ Uetze en Basse-Saxe. En tant que vice-président de l’association des agriculteurs de Basse-Saxe, il s’est rendu à Berlin pour soumettre une résolution contre le projet à certains membres du Bundestag.
Le parlementaire de gauche Klaus Ernst a répondu aux accusations des agriculteurs en avançant que les groupes parlementaires n’étaient pas obligés de les inviter à l’audition de la commission parlementaire. « Contrairement aux consultations relatives à l’aménagement du territoire, les personnes concernées ne disposent pas d’un droit particulier à être entendues », a-t-il expliqué.
Selon Holgar Hennies, les câbles électriques détruisent la structure des sols. Les connexions souterraines comportent huit câbles enterrés dans le sol à seulement quelques mètres les uns des autres. Selon Holgar Hennies, il faudrait au moins un terrain de 50 mètres pour accueillir une telle infrastructure.
« Le problème, c’est que les sols ne peuvent pas être réparés tout de suite, la terre a une bonne mémoire. En évaluant les zones concernées, nous découvrons parfois 30 % de pertes de récolte », a-t-il déclaré.
Toujours selon lui, la chaleur émanant des câbles est un autre problème puisqu’elle empêche le gel des sols, indispensable à leur régénération. De plus une autorisation est nécessaire pour planter certains légumes, tels que les asperges, sur les lignes électriques.

Nucléaire : le rose et le noir

bertrandbarre

Les perspectives de l’énergie nucléaire varient beaucoup de pays à pays. Le noir concerne surtout l’Europe de l’Ouest.  

  • Noir de charbon pour l’Allemagne
  • Gris très foncé pour la Belgique, la Suisse et l’Espagne qui n’ont ni construction ni projet et 
  • Gris un peu moins sombre pour la Suède et la France. 
Chez nous, le gouvernement n’a pas le courage de modifier ou d’abolir la désastreuse loi de Transition Énergétique de 2015. Comme on le voit ci-dessous, à cause de l’intermittence du solaire et de l’éolien, l’abandon partiel du nucléaire ne pourra être compensé que par le gaz importé et émetteur de gaz à effet de serre.


Cette loi vient d’être traduite dans la PPE, Programmation Pluriannuelle de l’Énergie dont je reproduis ci-dessous la critique par mon ancien collège Jean Yves Guézennec.

Le seul objectif de la transition écologique est d’étatiser la société

 
25/02/2019

 

 


La folie écologique n’a pas de limites. Secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, Brune Poirson estime qu’il faudrait mobiliser 55 à 85 milliards d’euros par an en France pour lutter contre le réchauffement climatique, soit environ le produit de l’impôt sur le revenu (plus de 70Md€ en 2018). « Or, en 2018, constate-t-elle dans Le Monde du 20 février, on en a investi 41 milliards, venant des particuliers, des entreprises, des collectivités, de l’Etat ». Une semaine auparavant, dans une tribune publiée dans Le Figaro du 13 février, 86 députés entrainés par un ex-LREM ont réclamé le retour d’une « fiscalité carbone juste socialement ».

Certes, le président de la République a voulu mettre un holà à l’impôt pour éviter toute provocation à l’égard de quelconques gilets jaunes. Mais la foire aux idées est ouverte pour taxer sans augmenter les prélèvements, une façon en quelque sorte de suivre, de manière plus moderne, le conseil de Colbert consistant à « plumer l’oie sans qu’elle criaille ». Ainsi, François Bourguignon, professeur à PSE, propose dans Les Echos du 21 février 2019 de taxer encore pour augmenter « le prix relatif des biens et services les plus intensifs en émission de carbone pour en réduire la consommation ». En contrepartie, il souhaite que la taxe soit restituée aux contribuables sous forme de transferts ou de biens publics, parce que « l’objectif de la fiscalité carbone est d’amener les consommateurs à dépenser leur revenu de façon plus écologique ». Il va même jusqu’à envisager des rétrocessions en espèces pour constituer « l’embryon d’un revenu universel », cette machine à généraliser la redistribution sociale à toute la société pour la mettre toute entière dans la main de l’Etat.

Canada, Ontario : Gerald Butts nie toujours sa responsabilité dans la catastrophe de l'" énergie verte "

Peter Shawn Taylor
Peter Shawn Taylor est journaliste, analyste des politiques et rédacteur pour Canadians for Affordable Energy.

Opinion : M. Butts voulait autrefois s'attribuer le mérite de " toutes les initiatives environnementales importantes de la province " - avant que ces initiatives ne deviennent politiquement toxiques.

Qui est Gerry Butts ?

Dans la lettre de démission de Gerald Butts, dont on a beaucoup parlé la semaine dernière, l'ancien secrétaire principal du premier ministre Justin Trudeau a assumé - en quelque sorte - la responsabilité de la crise sans cesse croissante qui touche le gouvernement libéral fédéral.

Bien qu'il ait nié avoir exercé des pressions sur l'ancien procureur général Jody Wilson-Raybould pour qu'il abandonne les accusations de corruption et de fraude contre SNC-Lavalin, M.Butts a néanmoins reconnu que l'histoire s'était cristallisée autour de lui, et qu'il était au cœur de l'imbroglio.  "Le fait est que cette accusation existe... Ma renommée est de ma responsabilité et c'est à moi de la défendre. C'est dans l'intérêt du bureau et de son activité importante que je m'éloigne."
Ce qui est drôle, c'est que, bien que M. Butts ait accepté sans hésiter la responsabilité de son rôle dans l'affaire SNC-Lavalin et qu'il ait tenté de remédier à la situation en démissionnant, il semble déterminé à éviter toute responsabilité personnelle pour les erreurs passées qui ont laissé les Canadiens avec des préoccupations beaucoup plus grandes et plus durables.

Lire aussi
Philip Cross : statistique Canada vient de montrer à quel point les industries " vertes " sont sans valeur pour l'économie canadienne
Peter Foster : un autre rapport admet à contrecœur que l'énergie "verte" est un échec désastreux
Jack Mintz : Les libéraux n'ont pas tenu compte de mon plan de taxe sur le carbone. C'est bien pire pour eux.

La révolte des scientifiques français, un an plus tard



 

 

Il y a un an, nous parlions de révolte des scientifiques français à propos de deux tribunes collectives signées par des groupes de scientifiques parues dans la presse à quelques jours d’intervalle. Les deux textes se référaient à la « Résolution sur les sciences et le progrès dans la République » déposée en 2017 par les députés Bernard Accoyer (LR) et Jean-Yves Le Déaut (PS), texte dans lequel on pouvait lire : « la France, héritière d’une longue tradition scientifique, rationaliste et de la philosophie des Lumières, a toujours incarné le progrès et la science au service de l’humanité » et que conformément à un rapport de l’Unesco déposé en 2016, « Les sciences, la technologie et l’innovation ont la capacité de changer la donne pour relever pratiquement tous les défis mondiaux les plus urgents. » Qu’en est-il aujourd’hui ?

Choix technologiques
Récemment, le collectif Science Technologie Actions, un groupe de scientifiques engagés politiquement s’interrogeait sur les mauvais choix technologiques de la France : « Dans une société imprégnée de technologie, les scientifiques sont peu consultés, voire marginalisés par les décideurs politiques et les influenceurs d’opinion formés le plus souvent aux sciences humaines et réfractaires à la pensée scientifique. Le champ est libre pour les gourous, marchands de peurs et autres oracles médiatiques en délicatesse avec la réalité factuelle. Les fausses informations martelées par des groupes militants et reprises par des médias deviennent vite vérités, contribuant à manipuler l’opinion. Il en résulte des choix de société aberrants et incohérents rarement dénoncés par les esprits les plus éclairés. » Les auteurs évoquent le cas de trois sujets polémiques : « la génétique suspecte », « la chimie mal aimée » et « l’énergie nucléaire redoutée » !
Pour ces trois thématiques, selon eux, à chaque fois l’idéologie l’a emporté sur toute forme d’argumentation scientifique. La France a interdit les OGM contre les avis des agences sanitaires, les intrants chimiques sont systématiquement dénigrés et le savoir-faire nucléaire est de plus en plus sacrifié sur l’hôtel de la transition énergétique. Selon les auteurs « des décisions majeures sont prises de façon irrationnelle, sous la pression de l’écologisme politique, sans véritable analyse bénéfices/risques, sans s’appuyer sur l’indispensable expertise scientifique, beaucoup trop absente des grands débats citoyens. Pour une grande part, elles aboutissent à l’inverse du but annoncé et à une régression inquiétante, préjudiciable à la France.» Une année après, la révolte des scientifiques français est toujours aussi bien motivée.

Aveyron : le Parc des Grands Causses arnaque au carbone

douze
20/02/2019





Lettre ouverte à Florent Tarisse son directeur,

Monsieur,

Votre petit spectacle, le mercredi 30 janvier au caveau de Saint-Affrique, commençait pourtant bien. Vous annonciez qu’en 30 ans le climat du Sud-Aveyron avait pris +1° et que les 3 mois de sécheresse estivaux allaient se généraliser, quand dans un second volet, les causes des gaz à effet de serre étaient plus ou moins identifiées. Sur ce constat local gravissime puisque le « + 1,5 ° à ne pas dépasser d’ici 2100 » se trouve déjà invalidé, on aurait pu s’attendre à une réponse rationnelle et efficace. Mais la présentation qui a suivie relevait d’un domaine de la pensée que j’ai eu du mal à qualifier : irrationnel n’était pas assez fort, obscurantiste convenait pour son côté religieux, mais aucun des deux ne me satisfaisait. À Belmont le 7 février pour la réunion finale de ce Plan Climat Air Energie Territorial, je me suis rendu compte que cette transition énergétique que vous défendez est tout simplement qualifiable d’escroquerie intellectuelle, mais une escroquerie « légale » m’a glissé un de vos employés puisqu’elle a son Décret n°2017-725 du 3 mai 2017 – art. 1. J’y reviendrai.

1. Comment (ne pas) éteindre un feu
Le PCAET revêt tout d’abord un énorme problème de logique. Tarisse admet sans difficulté que le réchauffement climatique est un immense incendie alimenté mondialement. Or que fait-il face à cet incendie ? Il réalise un bilan des émissions de Gaz à Effet de Serre sur le territoire du Parc et il cherche à l’équilibrer ! Pour bien comprendre, une métaphore s’impose, histoire de mettre à distance la propagande dans laquelle nous baignons. Devant un feu de cheminée, imaginons deux pompiers, le premier a pour fonction de jeter dans le brasier autant de seaux d’eau que de bûches, le second a en main un cahier sur lequel il fait des croix dans les colonnes EAU et BÛCHE. Dans la logique technocratique de la transition, c’est comme ça qu’on prétend éteindre un feu. On continue à émettre des gaz nocifs puisqu’on entend ne rien changer à l’expansion capitaliste tout en prétendant créer des activités non émettrices de co2. On en fait ensuite la balance dans une logique bien comptable.

2. Noyer le poison
Tout l’art de Tarisse va consister à masquer les causes des émissions en procédant par l’exposé de pistes qui visent à créer de l’enthousiasme. Il va chercher dans l’agroécologie, les circuits courts ou l’autopartage une « cinquantaine d’anecdotes pour faire une belle histoire ». Le Parc a fait dessiner un banc en châtaigner local libre de droits pour tous les menuisiers… Le Parc réfléchit à comment acheminer des œufs ou des légumes depuis les fermes jusqu’aux cantines… Quand le capitalisme a fini par vider et industrialiser nos campagnes avec l’aide de générations de technocrates, il faut bien que la nouvelle prétende remettre la vie locale en place ! Pendant ce temps-là, on ne s’appesantit pas trop sur les projets industriels en cours.

3. Arnaque au carbone
Arnaque n°1 : il n’existe pas d’activité industrielle non émettrice de CO2. Une éolienne, un mégatransfo, un méthaniseur ou un parc photovoltaïque ont dès avant leur fabrication, dans la phase d’extraction des minerais nécessaires provoqué entre autres pollutions, une dépense de CO2 énorme. Il n’y a pas plus climaticide que l’industrie minière. C’est à ce moment-là de l’argumentation qu’un employé du Parc sort son joker : le décret du 3 mai 2017. Selon son interprétation (qu’il faudrait discuter), ce décret stipule que les émissions de GES liées à la construction des infrastructures sont prises en compte sur le territoire où elles sont produites. Comme il n’y a pas d’industries minières et métallurgiques en Sud Aveyron, le technocrate devient magicien, la machine foncièrement polluante devient sur notre territoire créditrice de carbone.

Eolien : et si on arrêtait d'enfouir les pales ?

Laurent Rousselle
20/02/2019

Commentaire : "Suite au communiqué de presse de la FED du 5 février 2019 annonçant une plainte de la FED en cours de constitution contre l’état, puis à notre intervention avec Bernadette Kaars administratrice de la FED , devant la commission de l'assemblée nationale, à l'émission de FranceTVinfo du 12 février 2019, le pot aux rose vient d’être dévoilé:
Le démantèlement et le traitement des déchets des éoliennes est un vaste problème majeur qui a été soigneusement caché par les promoteurs, l' ADEME et les ministère de l'environnement

Voici l'article publié à l'instant par l'usine nouvelle qui montre l'acuité du problème des déchets des éoliennes , les industriels essaient de trouver des solutions
Il est en effet possible de traiter complètement ces matériaux composites mécaniquement et chimiquement , de les recycler ou de les incinérer . Mais pour le faire sans polluer la planète, c’est une autre affaire et c’est une question d’argent
Qui qui va payer ????
On peut se demander pourquoi l’ ADEME cache depuis des années cette question ?

A titre de simple remarque concernant les époxys. Ce sont des plastiques fabriqués à partir de bisphénol dont la réputation est de plus en plus mise en cause…et pour incinérer les centaines de milliers de tonnes ces plastiques, proprement et sans produire de dioxines, de composés toxiques divers voir des nano particules il faut des installations particulièrement fiables, ce qui veut dire probablement la construction de nouveaux incinérateurs sur notre territoire.


Jean-Louis Butré, président de la FED

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Et si on arrêtait d'enfouir les pales d'éoliennes? 

Laurent Rouselle
20/02/2019

Énergie : non à la dictature écologiste !

 Michel Gay
 

 
Katowice by Greenpeace Polska(CC BY-ND 2.0) — Greenpeace , CC-BY

Abusée par une propagande écologiste, une population de plus en plus jeune et éduquée vit dans le déni des réalités physiques dans le domaine de la production d’énergie, et notamment d’électricité.
Ignorant délibérément la relation étroite entre l’énergie et les progrès sociaux-économiques, certains écologistes « catastrophistes » préconisent, sans le dire clairement, un retour à la pauvreté et à la misère sociale par la culpabilisation et par… la force. 


Un nouvel endoctrinement
Leur credo repose sur la décroissance qui passe par la réduction de la consommation d’énergie. Leur idéal obscurantiste vise à l’organisation autoritaire de privations et de contraintes réglementaires sévères touchant l’habitat, les transports et, au final, les libertés individuelles.
Abusée par une propagande écologiste qui les berce d’illusions, une population de plus en plus jeune et éduquée vit dans le déni des réalités physiques dans le domaine de la production d’énergie, et notamment d’électricité.

Des membres de divers instituts européens ont annoncé mi-février leur intention de faire une « grève climatique » le 15 mars. Leur tribune, qui ne propose rien de sérieux, est un étalage d’accusations gratuites et une suite de lamentations. Elle s’ajoute à la longue liste des « catastrophes globales » maintes fois annoncées mais qui, heureusement, se sont toujours révélées purement imaginaires.
Ils y écrivent que la jeunesse « s’angoisse et se mobilise » contre « la civilisation thermo-industrielle et le néolibéralisme débridé qui les emporterait vers le cauchemar climatique et l’effondrement du vivant ». Rien que ça !
Le nouveau cheval de bataille de certaines ONG, comme Greenpeace et les Amis de la Terre, est d’enrôler la jeunesse (lycéens et étudiants) dans leur combat, notamment à partir de « l’exemple » de Greta Thunberg. Même des gamins de maternelle défilent maintenant avec leurs institutrices et leurs parents en brandissant des pancartes sur la menace du capitalisme pour la santé de la planète !
Cet endoctrinement, qui rappelle d’effroyables souvenirs avec l’embrigadement des jeunesses hitlériennes, devient inquiétant. Ce travail d’influence insidieux a pour objectif de culpabiliser les adultes « irresponsables ». 


Débat national et énergie
Les orientations qui seront adoptées à l’issue du grand débat national, notamment en matière de transition énergétique, engageront durablement notre société et son économie… pour le meilleur et pour le pire.
Mais, avant même les conclusions, le gouvernement a déjà décidé d’imposer une réduction de 75 % à 50 % de la part de la production électronucléaire en 2035 dans le mix électrique, et l’arrêt de la centrale nucléaire de Fessenheim en 2020 pour amorcer ce processus.
Par la suite, 18 à 24 réacteurs nucléaires en parfait état de fonctionnement seront arrêtés afin d’atteindre cet objectif, avec de lourdes conséquences sociales et économiques non seulement pour les régions concernées, mais aussi pour la France entière.
La décision du gouvernement repose pourtant uniquement sur un choix politique et idéologique sans aucun fondement technico-économique
Il reste à souhaiter que la raison revienne vite dans ce débat national. Les questions environnementales sont suffisamment sérieuses pour éviter de les polluer avec des peurs irrationnelles.
« Le pire ennemi de la vérité n’est pas le mensonge, ce sont les croyances. » (Friedrich Nietzsche)

Haute-Marne, Saints-Geosmes : l' "effet papillon" du projet photovoltaïque

  Avant d'engager leur commune et ses habitants sur des projets d'énergie dit "renouvelable", solaire et éolien principalement, il serait souhaitable que nos maires réfléchissent, au-delà de leur égo personnel de roitelets locaux, sur les conséquences écologique et économique de leurs décisions pour le Climat, pour la France et pour le contribuable/consommateur. 
C'est ce que l'on appelle "l'effet papillon".


Parc de centrales photovoltaïques de la Colle des Mées, Alpes-de-Haute-Provence 

  L'augmentation de capacité de production des panneaux photovoltaïques s'inscrit dans la lutte contre le réchauffement climatique selon l'Accord de Paris (COP21/ 2015) dont le but principal est de " contenir d'ici à 2100 le réchauffement climatique « bien en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels » et si possible de viser à « poursuivre les efforts pour limiter la hausse des températures à 1,5 °C " et ce, en réduisant les émissions de gaz à effet de serre mondiales dans les meilleurs délais.    Or, du point de vue écologique, il apparait nettement que le solaire ne répond pas vraiment à cette demande.

Une centrale photovoltaïque, c'est :

- Une importante consommation de terres agricoles ou domaine forestier : en moyenne, il faut compter 3 hectares pour 1 MW installé ;
- Des panneaux photovoltaïques produits principalement en Chine. Ceux-ci ont besoin d'électricité pour leur fabrication. Celle-ci est produite principalement par du charbon, fort émetteur de CO2 ;
- Une pollution géante, extraction de matières premières, fabrication, assemblage, transport et pose des panneaux et les batteries associées (plomb et acide) : "40 kilos de charbon étaient nécessaires en Chine pour produire un panneau de 1 m sur 1,5 m, dont la durée de vie est estimée à 20 ans [...] le raffinage du silicium, préalablement fondu en four [...] ce sont les bains d’acide qui permettent cette purification. L’opération chimique rejette du tétrachlorure de silicium et du chlore. [...] Mais de l’autre côté de la palissade, un terrain vague sert de décharge sauvage pour les déchets de l’usine. Au milieu des gravats, des combinaisons, des masques usagés en pagaille et des kilomètres de câble fin ayant servi à ciseler les cellules solaires. [...] Des milliers de fûts en plastique sont empilés les uns sur les autres. Ils sont remplis des eaux boueuses rejetées par les machines de découpage. Un liquide nocif gorgé de particules de fer, de cuivre, de silicium, mais aussi d’éthylène glycol." Le côté sombre du solaire ;
 - Une grande consommatrice d'eau douce "Il faut jusqu'à 2 litres d'eau de bonne qualité pour garder ses 25 modules solaires propres chaque jour." ;
- Une production cyclique qui varie en fonction de l'intensité solaire, donc de la saison, de l'heure du jour, et de... la nuit, qu'il faut compenser, surtout en hiver aux heures où notre consommation est à son maximum entre 18 h 00 et 22 h 00, par une production... thermique, émettrice de CO2. En France, essentiellement le gaz ;

- Une contribution à la production d'électricité se faisant au détriment du nucléaire et de l' hydraulique. Deux productions qui n'émettent pas de CO2 ;
Où est le gain pour le Climat?


  Du point de vue économique, c'est aussi une catastrophe. 
- Importation exclusive de Chine donc accroissement du défit commercial français* ;
- Comme toutes les autres productions dites "vertes", éolien, méthanisation, biomasse, voiture électrique, etc. , le solaire n'est viable que grâce aux subventions et l'obligation de rachat prodiguées par l' Etat donc payées en réalité par... le consommateur / contribuable : Eolien, Photovoltaïque, financement : les taxes changent mais... les payeurs sont toujours les mêmes

  À la vérité pour le Climat et l'économie de la France, l'idéal serait de construire les panneaux photovoltaïques chez nous et de les vendre en Chine ; production d'électricité décarbonée à 95%, création d'emplois, bon pour la balance commerciale, etc.

* Le déficit annuel de notre pays est due en grande partie à l’importation d’énergie fossile, gaz pétrole… : " Le déficit énergétique passe de 39,3 milliards en 2017 à 46,0 milliards en 2018 (données CAF/FAB)". Faut-il y ajouter des panneaux solaires ? Solde du commerce extérieur de marchandises de la France en 2018 : déficit de 59,9 milliards d'euros

 
Grand Est , les résultats 2018 :
-Puissance nominale raccordée : 486 MW
-Production : 552 GWh
-Taux de facteur de charge** moyen : 13,9%
-Couverture de la consommation nationale : 1,2%

Source : Panorama de l' électricité renouvelable 2018



  ** C'est le rapport entre l'énergie électrique effectivement produite sur une période donnée et l'énergie qu'elle aurait produite si elle avait fonctionné à sa puissance nominale durant la même période.


jhm 2019 02 23




php



Haute-Marne, Chalindrey : la déconstruction de wagons... sur les rails

jhm.fr
23/02/2019

Cette réussite industrielle en devenir fait la démonstration

-qu'il existe bel et bien la possibilité de créer une économie locale ambitieuse avec de vrais emplois à la clef et ce, sur du long terme ; 
-Sans mettre en danger la santé des habitants, sans dévaloriser les biens immobiliers, sans détruire la biodiversité ;
-Dans le respect du patrimoine bâti en conservant l'attractivité du "Pays de l'eau".  
-que lorsque que nos élus réfléchissent avec clairvoyance et travaillent avec persévérance, le territoire a encore un avenir? ;

Pas mal, non?

À suivre... 

Lire

Les préjugés anti-nucléaires de l'ONU et du GIEC sont enracinés dans les craintes de la bombe atomique et de l'augmentation de la population

 
 Oct 9, 2018


 
Robert Oppenheimer, Gro Brundtland et John Holdren ont fait craindre pendant la guerre froide, la bombe et la surpopulation Wikipedia

Les défenseurs de l'énergie nucléaire ont été surpris hier lorsqu'un nouveau rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) a qualifié cette source d'énergie propre de sale et dangereuse.
Ils n'auraient pas dû l'être. En vérité, le GIEC a été fortement biaisé contre le nucléaire et en faveur des énergies renouvelables tout au long de ses 20 ans d'existence.

Réfléchissez :

Aujourd'hui, le nouveau rapport du GIEC ne tient pas compte des recherches publiées dans Science par le climatologue James Hansen, qui montre que le déploiement du nucléaire a été 12 fois plus rapide que le solaire et le vent et cite plutôt une étude de l'auteur antinucléaire Amory Lovins qui attaque Hansen et prétend démentir son étude dans une revue ayant un facteur de répercussions dix fois plus grand que celui de Science.

Voiture électrique : 2h30 de charge et 23 euros pour faire 300 km …

admin 
21/02/2019

 
© Automobile Propre
 
Le très pro-électrique magazine Automobile Propre vient de réaliser un test grandeur nature du Kia e-Niro 64 kWh sur un trajet Paris Lille (220km) et en dresse le bilan …
Au delà des conditions du voyage que nous vous laissons découvrir à la lecture de l’article d’Automobile Propre, faisons un focus sur l’autonomie et les aléas rencontrés pour recharger le Kia….

Nos braves essayeurs sont partis de Paris avec un véhicule chargé à bloc et affichant une autonomie prévisionnelle de 477 km, permettant donc (théoriquement) de faire l’aller-retour. Ils rejoignent Lille à une vitesse moyenne de 96 km/h pour constater que vitesse et chauffage ont drastiquement réduit l’autonomie et qu’il ne reste que 90 km d’autonomie.
Il faut donc « faire le plein » pour pouvoir rentrer. Ils décident de repartir en direction de Paris afin de charger sur l’aire de Saint-Léger, à 57 km au sud de Lille, cette aire étant équipée d’une borne rapide Corri-Door censée délivrer jusqu’à 50 kW en courant continu. Arrivés sur place, il leur reste seulement 5% de batterie pour 15 km d’autonomie restante affichée. Mais la charge plafonne à 40 kW, elle va s’interrompre soudainement après avoir fourni seulement 1,9 kWh à la batterie de la Kia. Une seconde session de charge leur permet de récupérer 1,7 kWh de plus. Les appels auprès du gestionnaire de la borne ne parviennent pas à résoudre le problème.
Après 4 sessions et seulement 7,3 kWh récupérés en plus d’une heure de manipulations, ils repartent pour terminer la charge sur une autre station.

Agriculture: entre promesse de décarbonation et frondes locales, la méthanisation divise

AFP

Commentaire : la méthanisation, les mêmes nuisances et les mêmes dangers pour la santé des riverains que l'éolien... l'odeur en plus!

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  "Méthaniseur, ailleurs !" Portée par l'État et en plein essor, la méthanisation, qui permet de produire du biogaz à partir de déchets organiques, se heurte à de nombreuses frondes locales, élus et riverains craignant des "nuisances" et de potentielles "dérives" de la filière.
"Un an et demi qu'on bataille, mais bientôt, j'aurai une usine à gaz devant chez moi ! Et avec elle la puanteur, le ballet des camions, les risques de fuite et pollution", lâche, exaspéré, José Anceau, pointant depuis sa terrasse le large champ qui lui fait face. Comme beaucoup de villages, Gouy-sous-Bellonne (Pas-de-Calais) verra bientôt sortir de terre trois hautes cuves, surmontées de dômes blancs: une "unité de méthanisation", traitant 30 tonnes de déchets par jour.
"Ici, ça nous pourrit la vie depuis dix ans !", témoigne à Somain (Nord) Michèle Droulez face au méthaniseur "posé au bout de son jardin", à une centaine de mètres. Ses voisines Yvette Gouy et Habiba Marir se plaignent aussi "d'odeurs épouvantables de pourriture", "qui réveillent la nuit et donnent la migraine".
  Le principe est simple. Dans une grande cuve, appelée "digesteur", sont introduits les "intrants": effluents d'élevage, lisiers, fumiers, parfois boues de stations d'épuration, apportant les bactéries nécessaires à la fermentation, mélangés à des résidus de culture, déchets verts ou agroalimentaires.
Chauffé à près de 40 degrés et privé d'oxygène, ce mélange se dégrade lentement, dégageant du méthane qui, selon le type d'installation, est injecté dans le réseau de gaz ou transformé sur place en chaleur et électricité. Les boues restantes, appelées "digestat", sont épandues sur les champs comme fertilisant. De toutes tailles, ces structures sont gérées par des industriels, des collectivités ou installées "à la ferme" par un ou plusieurs exploitants.

« Risque sanitaire »
  Valorisation des déchets, énergie renouvelable: cette technologie "vertueuse" est un "atout" pour "décarboner l'économie", selon le ministère de la Transition énergétique. Elle apporte aussi "un complément de revenu" aux agriculteurs qui revendent l'énergie, "se diversifient" pour être moins dépendants des cours des céréales ou du lait et "achètent moins d'engrais chimiques", soulignent les chambres d'agriculture et la FNSEA.
  Soutenue par des subventions et tarifs spéciaux d'achat d'énergie, la filière accélère. Fin 2018, 685 unités de méthanisation étaient recensées par GRTgaz, contre une centaine il y a dix ans. Elles produisaient l'équivalent de 0,4% de l'électricité consommée en France et 0,15% du gaz.
  "Le problème, c'est le lieu d'implantation !", scande Freddy Garcia, président du collectif "Gouy quiétude". Au delà des odeurs, du "paysage défiguré", de la "dévaluation du foncier", il y a "le risque sanitaire", pointe-t-il. Car, quatre mètres sous ce champ verdoyant, "se trouve une énorme réserve d'eau potable qui alimente 25% de la communauté d'agglomération de Douai !" Sur un sol "fracturé" et "instable", la cuve pourrait "finir par fuir". Le digestat "pourrait contaminer l'eau avec des nitrates, bactéries, pesticides ou résidus médicamenteux potentiellement présents et que la méthanisation n'élimine pas", estime-t-il. Quatre recours ont été déposés au tribunal administratif par des riverains, deux maires et la communauté d'agglomération.
  "Nous mettons tout en oeuvre pour garantir la sécurité, notre projet va au-delà des exigences réglementaires", se défend l'un des trois porteurs du projet, Aymeric Baes. Pour la préfecture du Pas-de-Calais, "aucun élément étudié" ne laisse présager un risque environnemental. "Les techniques, cahiers des charges et réglementations" permettent aujourd'hui de "maîtriser les risques", assure aussi Olivier Dauger, référent climat à la FNSEA.

  Pourtant partout, comme à Gramat (Lot), Combrée (Maine-et-Loire) ou L'Huisserie (Mayenne), le scénario se répète. Un collectif d'une trentaine d'associations (CNVM) et un autre regroupant une vingtaine de chercheurs (CSNM) ont été reçus par le gouvernement.

« Poser des limites »
  "Le méthanisation doit être intégrée au mix énergétique, mais de manière raisonnée et mieux encadrée", soutient Daniel Chateignier, professeur de physique à l'université de Caen. D'une part, "il faut mener plus d'études sur le digestat". Des analyses menées par deux membres du CSNM dans le Lot "ont révélé la présence de métaux lourds comme le cadmium, cancérogène".
  Et "il faut poser des limites ! Si on construit 10 000 méthaniseurs comme en Allemagne, on n'aura pas les moyens de tout contrôler régulièrement", les digesteurs "entreront en concurrence", la surface agricole étant limitée, avec un risque "d'accaparement des terres", craint-il.
  Le gouvernement souhaite aujourd'hui porter à 7% la part de biogaz dans la consommation d'ici 2030. "Un chiffre tenable" pour M. Chateignier "à condition de travailler avec des petites structures, qui produisent avec du local pour le local" et "pas avec des superméthaniseurs".
  "Chaque année, des dizaines de millions de tonnes de fumier et de lisier sont déjà épandues sur les champs" et "les faire passer par un méthaniseur ne fait pas augmenter les risques", assure Pascal Peu, ingénieur de recherches à l'Irstea de Rennes. Pour lui, peurs et oppositions "viennent souvent d'un manque de communication".
  Après "un petit mouvement de panique" à l'annonce de leur projet à Aix (Nord), Hubert Verbeke et ses associés ont "ouvert le dialogue, rencontré les gens, fait des aménagements" et même "ouvert une partie du capital pour impliquer les riverains". "Tout ça a du sens, il faut produire cette énergie propre", assure-t-il. Et "si le métier n'est pas encore parfait, au moins il avance".

Ukraine, Tchernobyl : la fin d'une expérience de trois décennies

Victoria Gill
14 February 2019
Correspondante scientifique de la BBC
Photographies de Jemma Cox.
Graphisme : Lilly Huynh et Sana Jasemi.

Commentaire : passionnant reportage sur la vie d'après. Mais attention futur, les idées reçues ont la vie dure...


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Depuis l'explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl en 1986, une zone de plus de 4 000 kilomètres carrés a été abandonnée. Cela pourrait être sur le point de changer, comme Victoria Gill l'a découvert au cours d'un voyage d'une semaine dans la zone d'exclusion.




"Cet endroit représente plus de la moitié de ma vie", dit Gennady Laptev. Le scientifique ukrainien aux épaules larges sourit d'un air nostalgique alors que nous nous trouvons sur le sol désormais sec de ce qui était l'étang de refroidissement de la centrale nucléaire de Tchernobyl.
"Je n'avais que 25 ans quand j'ai commencé à travailler ici comme liquidateur. Maintenant, j'ai presque 60 ans."
Il y avait des milliers de liquidateurs - des travailleurs qui sont venus ici dans le cadre de l'opération de nettoyage gigantesque et dangereuse qui a suivi l'explosion de 1986. Le pire accident nucléaire de l'histoire.
Gennady me montre une plate-forme de la taille d'une table basse, installée ici pour recueillir la poussière. Le lit de ce réservoir s'est asséché lorsque les pompes prélevant l'eau de la rivière voisine ont finalement été arrêtées en 2014 ; 14 ans après l'arrêt des trois réacteurs restants, il y a eu fermeture.
L'analyse de la poussière à la recherche d'une contamination radioactive n'est qu'une petite partie de l'étude de cette vaste zone abandonnée, qui dure depuis des décennies. L'accident a transformé ce paysage en un laboratoire géant et contaminé, où des centaines de scientifiques ont travaillé pour découvrir comment un environnement se remet d'une catastrophe nucléaire.

L'expérience qui s'est transformée en catastrophe mondiale



Le réacteur endommagé est maintenant enseveli par une "structure de confinement" en acier, les grues démantelant les restes radioactifs à l'intérieur de l'enceinte de confinement

Le 26 avril 1986, à 1h23 du matin, des ingénieurs ont coupé l'alimentation de certains systèmes du réacteur numéro 4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl. C'était un point critique dans un test pour comprendre ce qui se passerait pendant une panne de courant. Ce que les ingénieurs ne savaient pas, c'est que le réacteur était déjà instable.
La coupure a ralenti les turbines qui acheminaient l'eau de refroidissement vers le réacteur. Moins l'eau se transformait en vapeur, plus la pression à l'intérieur s'accumulait. Lorsque les opérateurs se sont rendus compte de ce qui se passait et ont essayé d'arrêter le réacteur, il était trop tard.
Une explosion de vapeur a fait sauter le couvercle du réacteur, exposant le cœur à l'atmosphère. Deux personnes ont été tuées dans l'usine et, alors que l'air alimentait un incendie qui a brûlé pendant 10 jours, un nuage de fumée et de poussière radioactives a traversé le vent en Europe.
Le paysage post-humain de Tchernobyl
BBC News Our World : Dans l'ombre de Tchernobyl
Regardez le reportage complet de Victoria Gill depuis la zone d'exclusion les samedi et dimanche 16 et 17 février à 21h30 GMT sur la BBC News Channel, et ensuite sur BBC iPlayer.




En 1986, Gennady Laptev (à droite) a volé en hélicoptère tous les jours pour prélever des échantillons de sol et d'eau autour du réacteur endommagé

Les premiers secouristes se sont précipités à l'intérieur alors que de la fumée mortelle s'échappait. Sur 134 personnes chez qui on a diagnostiqué une maladie radiologique aiguë, 28 sont décédées en l'espace de quelques mois. Au moins 19 sont morts depuis.
Gennady, un scientifique de l'environnement de l'Institut hydrométéorologique ukrainien, a commencé à travailler dans la zone trois mois seulement après l'évacuation. "Nous avions l'habitude de venir tous les jours de Kiev en hélicoptère, explique-t-il, pour prélever des échantillons d'eau et de sol.
"L'important était de comprendre l'étendue de la contamination, de dessiner les premières cartes de la zone d'exclusion."
Aujourd'hui, cette zone couvre l'Ukraine et la Biélorussie. Couvrant plus de 4 000 km2, soit plus de deux fois la taille de Londres. Toutes les communautés situées dans un rayon de 30 km autour de l'usine ont été évacuées et abandonnées ; personne n'a été autorisé à revenir ici pour y vivre.
Dans une partie extérieure oubliée de la zone d'exclusion, les gens ont été tranquillement autorisés à rentrer chez eux quelques mois après la catastrophe.
Contrairement à la "zone des 30 km", aucun point de contrôle n'empêche l'accès à cette zone semi-abandonnée. Narodichi, une ville de plus de 2 500 habitants, se trouve dans cette zone plus éloignée. Des règles strictes régissent ce district officiellement contaminé ; les terres de la zone d'exclusion ne doivent pas être cultivées pour produire de la nourriture et elles ne peuvent pas être exploitées.
-Les gens qui ont déménagé à Tchernobyl ;
-Les caméras révèlent la vie secrète de la faune de Tchernobyl ;
-Une structure géante recouvre le réacteur de Tchernobyl.


Narodichi est une ville officiellement contaminée dans la partie extérieure de la zone d'exclusion

Aujourd'hui, cependant, cette partie de l'Ukraine n'est pas facile à diviser en deux catégories - contaminée ou propre. Les recherches ont montré que les conséquences de Tchernobyl sont plus compliquées et que le paysage est ici beaucoup plus étrange - et plus intéressant - que ne l'impliquent les règles strictes de Narodichi qui interdisent de toucher.
La peur des radiations pourrait faire beaucoup plus de mal aux habitants de Narodichi que les radiations elles-mêmes.

Nous recevons moins de radiations ici que dans un avion

Au-dessus de l'épaule de Gennady, je peux voir la centrale nucléaire - à moins d'un kilomètre du fond du réservoir sur lequel nous nous trouvons. Sous le soleil brille l'immense acier de protection "New Safe Confinement" qui entoure maintenant l'unité 4. Il a été glissé par-dessus l'épicentre de l'accident en 2016. En dessous, des grues robotisées démantèlent des débris radioactifs de 33 ans.
Jim Smith de l'Université de Portsmouth au Royaume-Uni, un collègue de Gennady, est un scientifique qui étudie les conséquences de la catastrophe depuis 1990. Ici, lors d'un de ses nombreux voyages de recherche dans la zone, il me montre un dosimètre - un gadget en plastique noir de la taille d'un téléphone qu'il porte tout au long de sa visite.
Il mesure la dose externe de rayonnement qu'il reçoit de l'environnement. Les atomes de poussière de combustible nucléaire qui ont été dispersés ici par l'explosion de 1986 se décomposent spontanément. Ils émettent des rayons à haute énergie et le dosimètre de Jim détecte la dose de ceux que nous recevons toutes les heures.


Le dosimètre calcule la dose de rayonnement que nous recevons toutes les heures

Les mesures sont exprimées en unités (appelées microsieverts) qui n'ont de sens pour moi que dans le contexte d'autres activités relativement "radioactives". À un moment donné, au milieu du vol vers Kiev - par exemple - son dosimètre indiquait 1,8 microsieverts par heure.
"Il est actuellement à 0,6," dit Jim. "C'est donc environ[un tiers] de ce que nous avions sur le vol." Avec la fameuse centrale électrique à l'arrière-plan, je suis incrédule. Mais, explique Jim, nous vivons sur une planète radioactive - la radioactivité naturelle est tout autour de nous. "Il vient des rayons du soleil, de la nourriture que nous mangeons, de la terre, dit-il. C'est pourquoi, à 12 000 m d'altitude sur un avion de ligne, avec moins de protection contre l'atmosphère terrestre, nous recevons une dose plus élevée. "



"Oui, la zone d'exclusion est contaminée, me dit-il, mais si nous l'inscrivions sur une carte des doses de rayonnement à l'échelle mondiale, seuls les petits " points chauds " ressortent.
"La radioactivité naturelle est partout autour de nous - elle varie d'un pays à l'autre, d'un endroit à l'autre. La majeure partie de la zone d'exclusion donne lieu à des débits de dose de rayonnement inférieurs à ceux de nombreuses zones de radioactivité naturelle dans le monde."




Tu ne veux pas rester longtemps aux points chauds
Bien que les limites de la zone d'exclusion n'aient pas changé, le paysage l'a fait - presque au-delà de la reconnaissance. Là où les gens ont été chassés, la nature s'est installée. La nature sauvage combinée à des bâtiments, des fermes et des villages abandonnés donne une idée du post-apocalyptique.
Jim et ses collègues passent leurs journées ici à recueillir des échantillons et à planter des caméras et des enregistreurs audio qui recueillent silencieusement de l'information sur la faune qui habite ce lieu post-humain et sur les effets des radiations.
Le deuxième jour de notre voyage dans la zone, je suis l'équipe dans la forêt rouge. Il s'agit d'un point chaud de la zone d'exclusion qui, en raison de la direction des vents en 1986, a été le plus touché par la pluie de matières radioactives.





Nous enfilons des combinaisons anti-poussière pour éviter de contaminer nos vêtements.
Dans la forêt, le dosimètre de Jim indique 35 - presque 60 fois la dose externe reçue dans le bassin de refroidissement.
"Nous ne voulons pas rester ici trop longtemps ", dit Jim. Lui et l'équipe recueillent rapidement leurs échantillons de sol, prennent quelques photos et retournent à la voiture.

Les chevaux s'adaptent à la zone



Des chevaux sauvages ont été relâchés dans la zone dans le cadre d'une expérience visant à réduire le risque d'incendies de forêt

Dans le village abandonné de Burayakovka - à un peu plus de 10 km de la centrale électrique - c'est une approche très différente. Jim et l'équipe prennent leur temps pour explorer la région. Le dosimètre indique 1,0 - encore moins que pendant le vol.
À l'intérieur d'une petite maison en bois, petite et délabrée, mais encore colorée, on peut voir la triste vérité de ce que les gens ont perdu si soudainement ici. Un manteau encore suspendu sur le bras d'une chaise est maintenant recouvert de trois décennies de poussière.



Mais ce que les gens ont laissé derrière eux - grâce à l'agriculture et au jardinage - s'est transformé en un habitat étrangement riche et des provisions pour les animaux sauvages. Des études à long terme ont montré qu'il y a plus d'animaux sauvages dans les villages abandonnés que partout ailleurs dans la zone. Des ours bruns, des lynx et des sangliers errent ici.
Maryna Shkvyria, chercheuse au zoo de Kiev, a passé des années à suivre et à étudier les grands mammifères qui s'y sont installés lorsque les gens sont partis.


Les images des pièges à caméra révèlent que le lynx erre maintenant dans la zone d'exclusion

 
Certaines études suggèrent que les oiseaux dans les zones les plus contaminées montrent des signes de dommages à leur ADN, mais les travaux de Maryna s'ajoutent à un catalogue de recherches qui suggère que la faune prospère dans une grande partie de la zone d'exclusion.
Les loups de Tchernobyl, dit-elle, en sont un exemple particulièrement frappant.
"Après 15 ans d'études, nous avons beaucoup d'informations sur leur comportement ", explique Maryna. Et le loup de Tchernobyl est l'un des loups les plus naturels d'Ukraine."






Par "naturel", elle veut dire qu'il y a très peu de "nourriture humaine" dans l'alimentation des loups. "Habituellement, les loups vivent autour des colonies, explique Maryna. "Ils peuvent manger du bétail, des récoltes et gaspiller de la nourriture, même des animaux domestiques. Mais pas ici où les loups chassent des proies sauvages."
Les loups de Tchernobyl se nourrissent de cerfs et même de poissons. Certaines images - captées par des pièges à caméra - révèlent des habitudes alimentaires plus douces. Des loups ont été capturés en train de manger des fruits autour d'arbres qui se trouvaient autrefois dans les vergers de l'homme.
Il y a un groupe d'animaux qui a fait de la zone sa maison et qui - à proprement parler - ne devrait pas vraiment être ici.


L'absence de chasse peut avoir contribué au succès des loups de Tchernobyl


En 1998, des zoologistes ukrainiens ont relâché un troupeau de 30 chevaux de Przewalski en voie de disparition dans la zone. L'objectif apparent était que les chevaux broutent la végétation excessive et réduisent le risque d'incendie de forêt. Ils sont aujourd'hui une soixantaine - dans des troupeaux dispersés à travers l'Ukraine et la Biélorussie.
Ils sont originaires des plaines ouvertes de Mongolie, de sorte que les forêts parsemées de bâtiments abandonnés ne devraient pas être un habitat idéal. "Mais ils utilisent vraiment les forêts, explique Maryna. "Nous avons même installé des pièges à caméra dans de vieilles granges et de vieux bâtiments et ils s'en servent pour[se protéger] des moustiques et de la chaleur. Ils s'allongent et dorment même à l'intérieur, ils s'adaptent à la zone."

Tu peux prendre la vodka à la cerise, je l'ai faite
La faune tire peut-être le meilleur parti de ce qui est progressivement devenu une réserve naturelle post-humaine, mais tous les villages n'ont pas été laissés à la disposition des animaux. Il y a encore des gens qui vivent ici, dans la zone des 30 km.


Maria (à droite) et sa voisine font partie d'une communauté de seulement 15 colons de la zone qui cultivent leur propre nourriture et fabriquent leur propre vodka

Le quatrième jour, nous visitons la maison de Maria. Elle est dehors dans son jardin quand nous arrivons à la porte, et - comme j'essaie de me présenter avec quelques mots d'ukrainien trébuchant - elle m'interrompt en m'enveloppant d'un câlin chaud et en m'embrassant sur la joue.
Aujourd'hui, c'est son 78e anniversaire. Elle nous attend et a préparé un petit-déjeuner de fête.
Maria m'inaugure, moi, Jim, son collègue Mike et notre interprète Denis à une table en bois sous un arbre fruitier.
C'est une journée ensoleillée et ensoleillée et agréablement chaude même à 9h du matin. Maria commence à apporter de la nourriture - du bacon gras salé, un poisson entier, des saucisses tranchées et des pommes de terre fumantes, chaudes et cultivées maison. Il y a deux bouteilles de ce qui semble être des esprits - l'une incolore, l'autre rouge foncé.
"Si vous n'aimez pas cette vodka, vous pouvez prendre celle à la cerise, je l'ai faite," dit-elle.
Maria et ses voisins forment une petite communauté de seulement 15 personnes. Chacun de ces colons, comme on les appelle, a traversé les limites d'une zone d'exclusion forcée par endroits et a récupéré ses maisons en 1986.


Des panneaux portant le nom de communautés abandonnées constituent un mémorial dans la ville de Tchernobyl

Presque toutes les familles forcées de partir d'ici ont reçu un appartement dans une ville voisine. Pour Maria et sa mère, cependant, ce cottage, avec le jardin qui l'entoure, était à la maison. Ils ont refusé de l'abandonner.
"Nous n'avions pas le droit de revenir, mais j'ai suivi ma mère, se rappelle Maria. Elle avait 88 ans à l'époque. Elle n'arrêtait pas de dire : "J'irai, j'irai". Je l'ai juste suivie."
Il y a environ 200 colons au total qui vivent dans la zone et, pour une population vieillissante coupée du reste du pays, Maria dit que la vie n'est pas facile.
"Nous sommes tous très vieux", me dit-elle. "Et nous prenons chaque jour comme il vient.
Je me sens pleine de vie quand mes enfants viennent me rendre visite depuis Kiev. Sinon, ce n'est pas très intéressant de vivre ici. Mais tu sais que c'est notre terre, notre patrie. C'est irremplaçable."
Le téléphone portable de Maria sonne et je suis frappée par l'incongruité de notre petite hôtesse babouchka, debout dans son jardin de la zone d'exclusion, essayant apparemment de répondre rapidement à l'appel de sa fille. Elle est occupée avec ses visiteurs de la BBC !
Aussi éloignée soit-elle, c'est une communauté très proche. Alors que nous nous asseyons dans le jardin (en frappant sur la vodka à la cerise à l'insistance répétée de notre Maria), sa voisine arrive avec un cadeau d'anniversaire. Elle est assise sur le banc près de la porte du jardin ; elle ne peut pas marcher trop loin.
Les colons sont une petite minorité, cependant. La plupart des gens qui ont soudainement perdu leur maison ici n'ont aucun espoir de revenir. 



Pripyat abritait 50 000 personnes au moment de l'accident

La plupart d'entre eux vivaient à Pripyat - une véritable ville de rêve soviétique, construite spécialement pour les ouvriers des centrales électriques. À quelques kilomètres de l'usine, cette ville de 50 000 habitants a été vidée pendant la nuit. Personne n'a été autorisé à revenir ; c'est maintenant l'archétype d'une ville fantôme du 20ème siècle.
Cependant, Pripyat a récemment été considéré comme un lieu sûr à visiter pour de courtes périodes et est maintenant devenu l'une des attractions touristiques les plus connues d'Ukraine. On estime à 60 000 le nombre de personnes qui ont visité la zone d'exclusion l'année dernière, désireuses d'assister à la dégradation dramatique.





Des signes de tourisme apparaissent autour de la zone d'exclusion
Sa sombre notoriété en a fait le sujet d'un spectacle sombre, basé sur les médias sociaux. Cherchez #tchernobyl sur Instagram et vous trouverez - parmi les paysages intéressants et les photos touristiques - des images de personnages anonymes, costumés, portant parfois des masques à gaz ou tenant des poupées sinistres pour l'appareil photo.


"Dites aux gens que Tchernobyl n'est pas un endroit si horrible"




La ville de Tchernobyl elle-même - un peu plus éloignée de la centrale électrique que Pripyat - se trouve dans une zone moins contaminée. C'est devenu une plaque tournante relativement peuplée. Le personnel de démantèlement des centrales électriques, les scientifiques et les touristes restent ici.
Gennady, Jim, moi et le reste de l'équipe de recherche sommes logés dans l'un de ses petits hôtels - un bâtiment de style soviétique avec un jardin incongrument joli et bien entretenu autour. Cette verdure est entretenue par Irina, qui gère l'hôtel. Elle reste ici trois mois d'affilée avant qu'un collègue ne prenne la relève. Les gens ne sont autorisés à vivre dans la ville que pour des périodes limitées.
En prenant une tasse de thé lors de notre deuxième soirée à l'hôtel, Gennady traduit ce qu'Irina nous raconte au sujet de ses souvenirs de l'accident. Elle vivait à Pripyat à l'époque avec sa grand-mère.


Le champ de foire abandonné de Pripyat est devenu une icône

Le 27 avril - un jour après l'explosion - la ville a été évacuée. Les gens ont reçu l'ordre de partir immédiatement. Ils faisaient la queue pour des bus qui les emmenaient loin de la ville et de l'usine. Irina était sur le chemin du retour vers l'appartement de sa grand-mère à l'époque.
"Une amie de ma grand-mère conduisait un wagon à bestiaux - elle sortait son bétail ", se souvient-elle. "Ma grand-mère m'a demandé s'il voulait bien m'emmener avec lui, alors je suis monté sur le chariot à bestiaux.Je ne savais pas ce qui se passait."


A l'intérieur de notre hôtel de Tchernobyl

Mais Irina, un peu comme Maria, ressentait le besoin de retourner dans la zone. Elle n'est jamais retournée à Pripyat, cependant ; cela la bouleverserait trop de la voir maintenant. Mais elle est fière d'entretenir les fleurs autour de son hôtel de Tchernobyl.
"J'aime la rendre aussi jolie que possible pour les visiteurs, me dit-elle. "Alors peut-être que tu peux dire aux gens que Tchernobyl n'est pas un endroit si horrible."


Nous avons oublié que nous sommes le peuple de Tchernobyl
Les 33 années de travail de Gennady dans la zone d'exclusion auraient pu mener à une réunion à la fin de cette semaine. Elle a lieu dans une école de Narodichi, la ville située dans la zone extérieure.




Des scientifiques, des membres de la communauté, des experts médicaux et des fonctionnaires de l'agence d'État qui gère la zone d'exclusion se réunissent ici pour discuter d'un changement qui pourrait transformer l'avenir de ce district.
Pour la première fois depuis le tracé de la frontière, la zone est prête à changer. Trois décennies de recherche ont permis de conclure qu'une grande partie de ce produit est sécuritaire, tant pour les aliments à cultiver que pour les terres à mettre en valeur. Narodichi est l'un de ses endroits les moins contaminés.
Jim et Gennady présentent leurs conclusions à la réunion. Avant de commencer, j'ai pris des dispositions pour visiter le jardin d'enfants de la ville, où les enfants jouent dehors sous le soleil.
Une clôture en palissade peinte à l'arc-en-ciel sur le bord de leur terrain de jeu contraste presque ridiculement avec les tours grises à demi construites à côté de la maison.
Il y avait 360 enfants ici avant l'accident. Tatiana Kravchenko, une femme au sourire aimable et perpétuel qui porte un épais manteau rose vif, est la gérante du jardin d'enfants. Elle se souvient de l'évacuation.
Les enfants ont été évacués avec les enseignants vers des " zones propres ", se souvient-elle. "En trois mois, nous avons été renvoyés et nous n'avons eu que 25 enfants. Avec le temps, les gens sont revenus, de nouveaux enfants sont nés et peu à peu, la maternelle a recommencé à se remplir. Maintenant nous avons 130 enfants ici."



La plupart du temps, dit Tatiana, elle ne pense pas que sa communauté se trouve dans la zone d'exclusion. "Nous oublions que nous sommes des gens de Tchernobyl ; nous avons d'autres problèmes à régler ", me dit-elle. "Ce n'est un secret pour personne que la moitié des parents[de ces enfants] sont au chômage, car il n'y a nulle part où travailler. J'aimerais que nous puissions construire quelque chose ici - que notre communauté puisse commencer à fleurir."
Peut-être qu'il est temps de redessiner la carte.
De retour à la réunion, Gennady regarde avec attention ce qui se dit en regardant des lunettes à monture rouge. Les discussions prennent plus de temps que prévu. Une grande partie de l'apport de la communauté semble refléter les idées de Tatiana - qu'il est temps de lever les restrictions ici.

Mais l'enjeu est de taille


Les gens craignent encore l'héritage de ce qui s'est passé ici en 1986... 

 
Les personnes touchées par l'accident reçoivent une indemnisation financière du gouvernement. Ici, dans une ville au chômage élevé, dans un pays où le salaire moyen est inférieur à 400 USD par mois, ce revenu est important.
Et beaucoup craignent encore les radiations de Tchernobyl - et l'effet qu'elles pourraient encore avoir sur leur santé et celle de leurs enfants. Après de nombreuses années de recherche, la compréhension et l'explication de l'impact à long terme de l'accident sur la santé ont été d'une complexité exaspérante.
Il est concluant qu'environ 5 000 cas de cancer de la thyroïde - dont la plupart ont été traités et guéris -ont été causés par la contamination. Les autorités n'ont pas réussi à empêcher la vente de lait contaminé dans la région ; beaucoup d'enfants à l'époque buvaient du lait contaminé en recevant de fortes doses d'iode radioactif. C'est l'un des contaminants qui sont sortis du réacteur.



Beaucoup soupçonnent que la radiation a causé ou causera d'autres cancers, mais les preuves sont inégales.
Le professeur Richard Wakeford, du Centre for Occupational and Environmental Health de l'Université de Manchester, souligne que les études sur la santé recherchent un "signal" d'un effet spécifique sur la santé lié à Tchernobyl.
Ils visent à repérer ce signal au-dessus du "bruit de fond" provenant d'autres causes. Cela a été incroyablement difficile, principalement à cause du bruit de fond énorme qui a été le bouleversement presque simultané de l'effondrement de l'Union soviétique.
"On suppose qu'il y aura des cancers liés à l'accident en plus des cancers de la thyroïde, mais les détecter dans ce chaos socio-économique - qui a eu ses propres impacts sur la santé des gens - s'est avéré presque impossible ", dit le professeur Wakeford. Le cancer touche également entre un tiers et la moitié de la population européenne, de sorte que tout signal de Tchernobyl est susceptible d'être faible.
Au milieu des rapports faisant état d'autres problèmes de santé - y compris des malformations congénitales - il n'est toujours pas clair si certains peuvent être attribués aux radiations.


Gennady (à droite) et ses collègues ont cultivé des cultures dans la zone d'exclusion dans le cadre de leurs recherches

Le professeur Géraldine Thomas de l' lmperial College de Londres explique : "un autre facteur de confusion dans cette partie du monde est lié, de façon confuse, à la carence en iode."
Sous sa forme non radioactive, l'iode se trouve dans le lait, les légumes à feuilles vertes et les algues marines. Son absence dans l'alimentation est une cause connue de problèmes dans le développement précoce du cerveau et de la moelle épinière. "L'une des causes possibles des malformations congénitales est donc la carence en iode dans l'environnement ", dit le professeur.
Tout cela signifie que les estimations des cas de cancer demeurent très controversées.
Dans son rapport fondateur de 2006 sur les conséquences à long terme de l'accident, l'Organisation mondiale de la santé a conclu que la santé mentale de nombreuses personnes a été endommagée - par la peur des radiations et des perturbations graves dans leur vie.
En tant que scientifique qui a passé des années à vérifier la vérité sur la contamination de la zone, Gennady admet qu'il ne s'attendait pas à ce que les habitants de Narodichi aient peur des radiations.
"C'est un facteur très important qui affecte leur vie, même plus de 30 ans après l'accident. C'est vraiment quelque chose qui m'a surpris ", dit-il.
Cette peur peut être physiquement aussi bien que mentalement préjudiciable
On pense qu'un sentiment de fatalisme et de désespoir associé à l'idée d'être condamné par les radiations contribue à des taux plus élevés de tabagisme et d'alcoolisme dans cette région - les deux étant définitivement mauvais pour la santé des gens.
"C'est une chose terrible qui s'est produite ici ", dit Jim. "Mais cela a tendance à dominer la vie des gens."
"D'une manière ou d'une autre - et c'est très, très difficile - nous devons nous diriger vers une situation où les gens peuvent retourner à vivre leur vie sans cette peur, ce fléau radiologique."

Nous n'allons nulle part
Gennady sort un peu blasé de la réunion, mais il dit qu'il est prudemment optimiste. La carte n'a pas été officiellement redessinée aujourd'hui, mais, ce qui est crucial, la plupart des personnes présentes dans la salle étaient d'accord pour dire qu'il y avait


La réunion Narodichi pourrait être une première étape dans la transformation du district

"La communauté veut apporter plus de vie ici ", dit M. Gennady. "Et nous, en tant que scientifiques, savons que beaucoup d'endroits ici peuvent être facilement exclus de cette interdiction, donc je pense que c'était un moment très positif."
Au jardin d'enfants, Tatiana a emmené les plus jeunes à l'intérieur pour une sieste l'après-midi.
Il y a des rangées de lits adorablement petits à l'intérieur d'une nouvelle aile du jardin d'enfants qui a été construite avec l'argent d'une organisation caritative japonaise.
Les relations étroites entre le Japon et l'Ukraine ont été forgées par le fait que le premier en est aux premiers stades de la compréhension de l'impact de sa propre catastrophe nucléaire - celle de la centrale de Fukushima.
En regardant de la nouvelle école maternelle vierge jusqu'à l'immeuble abandonné voisin, elle dit qu'elle appuierait l'expulsion de la ville de la zone.
"Ces maisons pourraient être reconstruites et remplies de gens. Nous en rêvons."
"Nous vivons ici. Nous n'irons nulle part ailleurs. Nos enfants vivent ici."

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