Les terres rares et la Chine : la notion de « criticité » en question

Source : Ifri
24 janv. 2019


Au cours des deux dernières décennies, la Chine a compté pour 80% à 95% de la production mondiale de « terres rares ». Ce terme désigne un ensemble de 17 métaux(1) qui constituent des éléments clés de nouvelles technologies (énergie, TIC(2), appareils médicaux, défense, etc.).

Dans cette étude publiée le 23 janvier par le Centre Énergie de l’ Ifri, John Seaman(3) remet en cause un certain nombre d’idées reçues sur ces éléments qui ne sont en réalité pas « rares ». Il s’interroge entre autres sur la « criticité » de ces différents métaux et décrypte la stratégie chinoise relative aux terres rares, aujourd’hui principalement basée sur des motivations économiques (et environnementales plus que géopolitiques).

Les terres rares peuvent être divisées, en fonction de leur nombre atomique, entre les éléments dits « lourds » et ceux plus « légers » (généralement disponibles en plus grandes quantités). D’un point de vue géologique, certains éléments comme le cérium et le lanthanum sont aussi abondants que le cuivre, rappelle cette étude. Au-delà de leur abondance, l’existence ou non de substituts à ces éléments et la pollution associée à leur exploitation constituent des enjeux centraux pour le marché des terres rares.


En 2010, Pékin a, en limitant ses exportations de terres rares, provoqué une prise de conscience sur la dépendance de ce marché à l'offre chinoise. Une explosion des prix des terres rares en 2011/2012 a entraîné une forte hausse des investissements dans des mines situées dans d’autres parties du monde, en particulier en Australie (mine de Mount Weld), avant un retour « à la normale » (baisse des cours). Avec une forte hausse de ses besoins domestiques, la Chine devrait passer du statut d'exportateur à celui d'importateur de terres rares dans les prochaines années.

Rappelons que le marché des terres rares reste « limité » (près de 9 milliards de dollars par an), avec une production annuelle (hors marché noir) avoisinant 150 000 tonnes. Ces métaux sont toutefois des éléments importants utilisés par des industries dont le marché s’élève à 7 000 milliards de dollars par an selon cette étude.



En 2010, la Chine a imposé des quotas et des taxes supplémentaires sur ses exportations de terres rares, ouvrant la voie à une plus forte exploitation dans d'autres pays. (©Connaissance des Énergies d'après Ifri)


Lire l'étude :



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