Allemagne : les agriculteurs mécontents de l’expansion du réseau électrique

Florence Schulz

 Commentaire : faut-il qu'en majorité nos femmes et hommes politiques soient ignares et irresponsables concernant le domaine de l' électricité pour s’obstiner comme il le font. En effet, notre voisin allemand nous fait chaque jour la démonstration que sortir du nucléaire et en même temps, favoriser les énergies dit "renouvelables", éolien, photovoltaïque, méthanisation, etc. est une utopie, une gabegie et une menace pour la santé des citoyens. Mais rien n'y fait! 

À moins que la réalité soit plus "tordue" et bien plus... sombre encore : ils ont conscience que la Loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) mène le pays et les concitoyens droit dans le mur et dans la misère mais, pour des raisons de basse politique et d'intérêts privés?, ils continuent sciemment dans cette impasse, sacrifiant au passage une partie du peuple ; La population rurale, la plus pauvre et la plus âgée ; L'indépendance de la France et le Climat.

"Arrive donc, épaisse nuit,
Enveloppe-toi des fumées les plus sinistres de l’enfer
"
William Shakespeare ; Macbeth

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IMG_8490 [German Farmers' Association (DBV)]

Le parlement allemand se penche actuellement sur un projet de loi visant à accroître l’expansion du réseau électrique. Une idée qui chiffonne les agriculteurs allemands. Un article d’ Euractiv Allemagne. 

Une délégation d’agriculteurs s’est rassemblée devant le Bundestag pour manifester contre la proposition de loi du ministre allemand de l’Économie, Peter Altmaier (CDU), pour l’expansion du réseau électrique allemand. « Les agriculteurs appellent à la justice intergénérationnelle », était-il écrit sur certaines pancartes.
Le temps presse. Les projets d’abandon du charbon et le nucléaire supposent d’étendre le réseau aux renouvelables, dont la répartition est forcément plus émiettée. Seule l’expansion du réseau permettra le transport rapide d’énergie verte vers le sud du pays, plus industriel.

Les agriculteurs inquiets des effets sur les sols

Or, ce projet a suscité un certain mécontentement, notamment chez les agriculteurs qui s’inquiètent que ces infrastructures n’empiètent sur leurs terres arables, et qui ne se sentent pas écoutés par les politiques.
« Les personnes les plus concernées n’ont pas été invitées à l’audition parlementaire organisée avec l’expert. L’agriculture n’a été représenté à aucune phase du processus, et c’est très frustrant », regrette Holgar Hennies, copropriétaire de 600 hectares dans la municipalité d’ Uetze en Basse-Saxe. En tant que vice-président de l’association des agriculteurs de Basse-Saxe, il s’est rendu à Berlin pour soumettre une résolution contre le projet à certains membres du Bundestag.
Le parlementaire de gauche Klaus Ernst a répondu aux accusations des agriculteurs en avançant que les groupes parlementaires n’étaient pas obligés de les inviter à l’audition de la commission parlementaire. « Contrairement aux consultations relatives à l’aménagement du territoire, les personnes concernées ne disposent pas d’un droit particulier à être entendues », a-t-il expliqué.
Selon Holgar Hennies, les câbles électriques détruisent la structure des sols. Les connexions souterraines comportent huit câbles enterrés dans le sol à seulement quelques mètres les uns des autres. Selon Holgar Hennies, il faudrait au moins un terrain de 50 mètres pour accueillir une telle infrastructure.
« Le problème, c’est que les sols ne peuvent pas être réparés tout de suite, la terre a une bonne mémoire. En évaluant les zones concernées, nous découvrons parfois 30 % de pertes de récolte », a-t-il déclaré.
Toujours selon lui, la chaleur émanant des câbles est un autre problème puisqu’elle empêche le gel des sols, indispensable à leur régénération. De plus une autorisation est nécessaire pour planter certains légumes, tels que les asperges, sur les lignes électriques.



Les renouvelables en hausse, mais pas assez
Dans l’UE, la consommation d’énergie issue des renouvelables est toujours à la hausse, malgré un ralentissement du développement des énergies renouvelables. Cela ne suffira cependant pas à atteindre les objectifs pour 2020.


Les opérateurs de réseau achètent des terrains
Les lignes électriques aériennes sont moins problématiques, a ajouté Holgar Hennies, bien qu’elles représentent également un risque financier, notamment quand elles sont abimées. De nombreuses initiatives citoyennes s’efforcent toutefois d’empêcher la construction de ces lignes électriques aériennes et demandent à ce qu’elles soient remplacées par des câbles souterrains invisibles.
L’expansion du réseau pose un problème supplémentaire. Les opérateurs devront compenser l’expansion des lignes avec des terrains supplémentaires. « Ici en Basse-Saxe, de grandes parcelles de terrain sont achetées pour la connexion électrique avec le Sud, ce qui fait flamber les prix des terrains. », a-t-il ajouté.
Les agriculteurs demandent des compensations financières plus élevées et régulières. Pour l’heure, ceux-ci n’ont reçu qu’un seul versement en guise de compensation financière. « Il y a 40 ans, mon père a reçu environ 4000 Deutsche Marks de compensation pour les lignes électriques construites sur son terrain. Mais que feront mes enfants si d’ici 30 ans les sols sont encore endommagés à cause de ces lignes électriques ? » questionne Holgar Hennies.
L’Association des agriculteurs allemands (DBV) appelle donc à « une justice intergénérationnelle » et à un amendement de la législation actuelle, qui ne prévoit pas de paiements compensatoires continus. Selon les agriculteurs, le gouvernement fédéral allemand devra investir à cet effet près d’un milliard d’euros de compensation pour l’ensemble du pays.
Reste à savoir si le lobby influent des agriculteurs gagnera la bataille. La commission parlementaire du Bundestag et du Bundesrat est toujours en cours. Une chose est claire : l’expansion du réseau électrique allemand devra être considérablement accélérée pour que la transition énergétique respecte les délais prévus.


L’objectif d’énergies renouvelables de 27 % devrait être revu à la hausse
Selon une nouvelle étude de l’ IRENA, l’Europe pourrait poursuivre un objectif plus ambitieux de 34 % d’énergies renouvelables pour 2030, tout en maintenant les coûts à un niveau abordable.

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