21/02/2019
Selon des études récentes, 7 millions de Français et 26 millions d’Européens sont incapables de maintenir une température convenable dans leur logement. En cause, la facture énergétique due bien souvent à une mauvaise isolation thermique
Le fléau de la précarité énergétique touche 7 millions de personnes en France, selon l’Observatoire national de la précarité énergétique (ONPE). L’ ONPE définit la précarité énergétique comme l’incapacité pour un ménage de satisfaire ses besoins en énergie de chauffage à cause de faibles revenus ou de conditions d’habitat précaires. Cela est principalement dû à une mauvaise isolation thermique, qui ne permet pas de maintenir la chaleur ou la fraîcheur entre les murs. La précarité énergétique domestique peut se doubler de la précarité énergétique liée aux transports.
L’Observatoire a publié en novembre 2018 un indicateur concernant les ménages pauvres et modestes qui consacrent plus de 8 % de leurs revenus pour payer la facture énergétique du logement. Ils représentent près de 12 % de l’ensemble des ménages, soit 3,3 millions de ménages ou 6,7 millions de personnes en France. Au regard de ce seul indicateur, le phénomène de précarité énergétique a très légèrement diminué depuis 2013. Le principal facteur de ce recul est lié à la météo (si l’hiver 2013 a été particulièrement rigoureux, celui de 2017 a été plus doux que la moyenne observée depuis 30 ans).
La France dans la moyenne européenne
Mercredi 20 février, le think tank Open Exp — un réseau d’experts indépendants attentifs à la réalisation des objectifs onusiens de développement durable — a publié pour la première fois un classement européen de la précarité énergétique domestique (page 10) dans lequel plus l’indice sur 100 est élevé, plus la précarité énergétique est faible. Près de 26 millions d’Européens sont incapables de maintenir une température convenable dans leurs foyers en hiver. La précarité énergétique sévit également en été, en particulier dans les pays du sud et
de l’est de l’Europe.
L’indice européen de la précarité énergétique publié en janvier 2019 par Open Exp.
Dans ce classement, la France se positionne comme le 10e pays où la précarité énergétique est la moins répandue, loin du podium occupé par un trio du nord du continent : la Suède (95,41), la Finlande (85,56) et le Danemark (81,88). Avec un indice européen de précarité énergétique de 73,3 points, l’Hexagone se place au début du deuxième tiers de ce classement, entre l’Allemagne (9e) et la Belgique (11e). Pour établir cet indice, le think tank se fonde sur de nombreux critères, comme la part des dépenses énergétiques dans les dépenses totales ou encore la frange de la population incapable de garder son logement au chaud en hiver ou au frais en été. Sur les 28 pays membres de l’Union européenne, 17 pays européens connaissent des niveaux importants de précarité énergétique. La Slovaquie, la Hongrie et la Bulgarie sont les plus touchées avec des indices sous les 10 points.
À l’occasion de la publication de cet indice européen, la coalition Right to Energy a formulé des recommandations (page 12 et 13 du rapport) pour les acteurs politiques européens. La priorité est à la mise en place d’un cadre politique communautaire plus efficace pour éradiquer la précarité énergétique. La coalition demande également à l’Europe de lancer des initiatives de solidarités dans le cadre desquels les revenus tirés des énergies renouvelables serviront en partie à aider les ménages vulnérables et à faible revenu.
« Power to the People », le rapport de la coalition Right to Energy.
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