Les certificats verts pour les nuls

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M.B. - L'Avenir
23/03/2013

 
L’avantage du système des certificats verts ? Il ne coûte rien à l’État. C’est le consommateur qui paie. EdA

Comment fonctionne le système des certificats verts ? Nous avons posé la question à Bruno Claessens, facilitateur éolien de la Région wallonne au sein de l’ APERe (*).

Voici ses explications.

1. Qui paye la facture? Un préambule s’impose avant d’attaquer le gros du morceau. «Le système des certificats verts présente un avantage important, celui de ne rien coûter à l’État, à la Région wallonne ici en l’occurrence», insiste Bruno Claessens. À côté de ce système, il en existe en effet un autre : le «feed-in-tariff » appliqué dans de nombreux pays en Europe. Sur le principe, c’est du pareil au même : «Vous produisez de l’électricité verte? Je vous subsidie le mégawatt-heure à autant.» Mais dans ce cas, c’est l’État qui doit délier les cordons de la bourse et non pas le consommateur.
Qu’est-ce que ça change, me direz-vous? Eh bien, prenez l’Espagne qui a opté pour le feed-in tariff. Avec la crise, les caisses sont vides, les autorités n’ont donc plus su subsidier les énergies renouvelables et ont dit stop.
Chez nous, comme tout le monde le sait, ce sont les certificats verts qui priment. Conséquence de cela, qui paye la facture? Les consommateurs pardi, qui ne sautent pas de joie.

2. Et pour l’éolien? Son permis en poche, le développeur construit un parc éolien et reçoit alors des certificats verts de la Région wallonne en fonction de la production.
Ces certificats verts, le développeur les vend à des fournisseurs d’électricité (Electrabel, Lampiris, EDF-Luminus…), à des pollueurs (par exemple des entreprises comme ArcelorMittal) et si le prix du marché est en dessous des 65 € garantis par les autorités, il a la possibilité de les remettre directement au gestionnaire du réseau de transport local (Elia). «Dans le cas des développeurs éoliens, ceux-ci doivent signer une convention avec les fournisseurs d’électricité. S’ils ne le font pas, Electrabel et consorts peuvent négocier un tarif moindre que les 65 €. »
Le prix sur le marché a en effet diminué au fil du temps : aujourd’hui inférieur à 65 €, le même certificat vert se vendait 85 € il y a encore deux ans. Pourquoi une telle baisse? C’est la dure loi de l’offre et de la demande. Si l’offre est excédentaire, le prix plonge. Logique.

Mais au fait, pourquoi les fournisseurs d’électricité achètent des certificats verts? Tout simplement parce qu’ils doivent atteindre le quota qui a été fixé par le gouvernement via la CWaPE. Un pourcentage qui augmente d’année en année. Ce chiffre indique au fournisseur la quote-part d’électricité verte qu’il doit avoir. Les fournisseurs ne sont évidemment pas bêtes (ni Elia) et répercutent les coûts d’un tel processus dans la facture du consommateur.
Les certificats verts finissent eux par retourner à la Région wallonne où ils sont détruits. La boucle est bouclée.

M.B.

(*) Association pour la promotion des énergies renouvelables. 

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