par Auguste Bergot
29 mars 2018
Commentaire : (...) "C’est pourquoi le Conseil d’État a condamné l’inaction du gouvernement et lui a donné neuf mois pour « prendre les mesures nécessaires à l’application de la loi Grenelle II du 12 juillet 2010. » En un mot, il s’agit de mettre en place des mesures pour réduire à la fois l’impact de la pollution lumineuse sur la faune, la flore et la santé humaine mais aussi de limiter le gaspillage énergétique."
Un extraordinaire oubli dans cet excellent article, concerne la dénonciation de la pollution lumineuse des éoliennes dans nos campagnes.
De nombreuses communes ont fait le choix d'une extinction des feux dans leur village pendant la nuit pour limiter le gaspillage énergétique. En même temps, ces mêmes élus favorisent la création de zones industrielles d' aérogénérateurs avec leurs dispositifs de balisage, en fonction 24h/24, 7/7, 365 jours par an (couleur blanche le jour et rouge la nuit). Le paradoxe serait à mourir de rire sauf que les nuits de milliers de nos concitoyens et d'animaux noctambules sont gravement perturbées par cette pollution lumineuse. Actuellement en France ~7 000 dispositifs sont en activité ( +11 000 en devenir, souhaités par MM Hulot, Lecornu et leurs comparses) et clignotent 40 fois environ par minute.
[...] "fléau pour les hommes et les écosystèmes… Mais le gouvernement s’en fout "
La vie est sacrée et RIEN ne justifie un tel sacrifice!
ZERO EOLIENNE ET BASTA!
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Mercredi, le Conseil d’État a condamné le gouvernement français pour l’absence de mesures mises en place pour lutter contre la pollution lumineuse. Un problème environnemental et de santé publique pourtant majeur.
Rares sont les espaces urbains qui ne sont plus continuellement baignés de lumière. A la lumière naturelle du jour succède invariablement l’éclairage artificiel de la nuit. Pour beaucoup de citadins, le ciel étoilé se résume désormais à une timide étoile du Berger qui peine à percer le manteau trouble de ces nuits sans obscurité…
On trouvera sans doute ironique que le pays dont la capitale a été baptisée « Ville Lumière » soit accusé de trop bien porter son nom. Mais, bien que l’éclairage public nocturne continu soit d’abord né pour répondre à un impératif de sécurité, il est paradoxalement devenu aujourd’hui un danger à la fois pour l’homme, l’environnement et les écosystèmes.
« L’introduction de la lumière artificielle représente probablement le changement le plus radical que les êtres humains ont fait à leur environnement. » (Christopher Kyba)
Voir
https://youtu.be/i0wSIqnXF10
AIRGLOW – Adrien Mauduit (un time-lapse pour faire redécouvrir la beauté merveilleuse du ciel étoilé)
En effet, la quasi-totalité des animaux ont un rythme biologique basé sur le photopériodisme, c’est-à-dire que leurs activités, leur reproduction, leurs déplacements sont déterminés par l’exposition à la lumière. Ainsi, les invertébrés qui vivent dans les sols, comme les vers de terre qui sont nécessaires à la fertilité des terres, fuient généralement la lumière.
Les oiseaux sont également particulièrement affectés par la surexposition lumineuse et à différentes échelles. La perception des oiseaux migrateurs est par exemple complètement bouleversée dans la mesure où deux tiers des espèces migratrices s’orientent à l’aide de la position des étoiles et de la vision. A l’heure où la communauté scientifique alerte sur la disparition massive des oiseaux communs, peut-être serait-il temps de s’interroger davantage sur le rôle que joue la pollution lumineuse…
Par ailleurs, même si les études manquent encore pour en évaluer concrètement l’impact, on estime que les lumières artificielles sont des « pièges écologiques » pour les insectes nocturnes. Ces derniers sont attirés par la lumière artificielle, ce qui altère le rendu de leurs « services écosystémiques » : baisse de la pollinisation pour les papillons de nuit et surprédation pour les araignées par exemple.
La ville de Los Angeles de nuit
Enfin, les effets sur la santé de l’Homme sont également de plus en plus pointés du doigt par les médecins. Comme la plupart des espèces, l’homme suit un « rythme circadien », soit une horloge biologique interne synchronisée avec la lumière naturelle. Or, des tests réalisés sur des souris ont montré que la surexposition à la lumière artificielle conduisait à un ralentissement du rythme biologique, une baisse de la densité osseuse, une perte de la force musculaire et même des troubles du système immunitaire. Soulignons que 3,5 millions de Français environ travaillent la nuit et qu’ils sont évidemment les premiers affectés…
Ceci étant dit, on comprend déjà mieux pourquoi il est important de mettre en place des politiques d’action ambitieuses pour limiter l’impact de cette pollution lumineuse généralisée. C’est pourquoi le Conseil d’État a condamné l’inaction du gouvernement et lui a donné neuf mois pour « prendre les mesures nécessaires à l’application de la loi Grenelle II du 12 juillet 2010. » En un mot, il s’agit de mettre en place des mesures pour réduire à la fois l’impact de la pollution lumineuse sur la faune, la flore et la santé humaine mais aussi de limiter le gaspillage énergétique.
Passés ces neuf mois accordés par le Conseil d’État, le gouvernement sera contraint de verser une astreinte de 500 euros par jour de retard en attendant qu’il se décide à signer les arrêtés nécessaires à la réduction de la pollution lumineuse. Nicolas Hulot avait annoncé le 13 octobre 2017 qu’il envisageait notamment « de mettre en place de nouveaux outils règlementaires pour aller vers plus de sobriété sur les sources d’éclairage non couvertes par la réglementation en vigueur, tels que les parcs de stationnement, les installations sportives, ou l’éclairage de mise en valeur. »
Peut-être que cette injonction lui fera enfin changer ses paroles en actes ! Afin que le ciel brille à nouveau et que nous redécouvrions les vertus de l’obscurité…
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