Jean-Marc Sylvestre
29/08/2016 
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Le gouvernement et EDF ont négocié tout l’été pour fixer l’indemnité qui sera versée en compensation de la fermeture de cette centrale nucléaire. C’est dérisoire, parce qu’il faudra bien que quelqu’un paye. Alors devinez qui ?
Atlantico Business
Après des mois de débats assez
 violents, le gouvernement aurait trouvé un accord sur le montant de 
l’indemnisation qui sera versée à EDF, pour compenser le coût de la 
fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim : 400 millions d’euros.
 Alors c’est mieux que les 80 millions d’euros que Ségolène Royal avait 
proposé avant l’été. Mais c’est encore très loin de ce que EDF aura 
besoin pour financer l‘arrêt, puis le démontage et le manque à gagner de
 la centrale. Les services d'EDF ont estimé le coût entre 2 et 3 
milliards d’euros, sachant que la commission parlementaire avait chiffré
 les dommages et intérêts à 4 milliards d’euros.
EDF et l’administration se sont donc battus 
tout l’été pour aboutir à un chiffre dont tout le monde sait qu‘il est 
très politique. Il permettra seulement de calmer le jeu. La meilleure 
preuve, c’est que cette estimation est sortie la semaine dernière, et ni
 le cabinet de Ségolène Royal, ni la direction d'EDF se sont précipités 
pour la commenter. Les uns comme les autres savent que ce chiffre est 
tellement loin de la réalité qu’il faudra bien revenir dessus.
En attendant, cet arbitrage en dit long sur la façon 
dont l’administration gère ses relations avec une grande entreprise 
industrielle comme EDF.  En fait, le gouvernement s’est retrouvé piégé, 
comme souvent, par une promesse politique qu’il ne peut pas réaliser.
1er point : la décision de fermer Fessenheim,
 une des centrales nucléaires les plus emblématiques, avait été annoncée
 par François Hollande pendant la campagne présidentielle. 
C’était l'une des conditions pour s’attacher le vote des écologistes. 
Ségolène Royal a repris à son tour ce projet en jurant de le réaliser.
2e point : la fermeture de Fessenheim n’étant
 pas urgente, techniquement et économiquement, beaucoup d’experts et de 
responsables politiques ont critiqué l‘idée en soulignant le coût que 
cela représenterait.
3e point : devant les contraintes 
d’approvisionnement en électricité et les contraintes budgétaires, EDF a
 réussi à négocier un allongement de la durée de vie des centrales 
nucléaires, pensant que Fessenheim pourrait également continuer de tourner quelques années.
4e point : c’était sans compter avec
 les certitudes des écologistes et la détermination de Ségolène Royal, 
qui a consenti à porter le débat sur les moyens nécessaires pour 
indemniser EDF. Quand on a commencé les calculs, on s’est bien aperçus 
que le coût était exorbitant et que le budget de la France ne le 
permettait pas. D’où le débat sur le montant des indemnisations.
5e point : le dossier n’est pas clos
 pour autant parce que, si l’administration accepte de verser les 400 
millions d'euros et donne l‘ordre de commencer les travaux d’arrêt et de
 démantèlement, cela coûtera beaucoup plus cher. EDF ne tarderait pas, 
dans ces conditions, à nous le préciser. Entre 3 et 4 milliards d'euros.
 A qui les demander sinon à l’État 
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