L' EXPLOSION DU NOMBRE D'ÉOLIENNES PROVOQUENT LA SUREXPLOITATION DU BALSA

 Depuis 2020, les autorités mondiales ont été alertées par les défenseurs du climat et des écosystèmes, sur la surexploitation du balsa, pour cause d'utilisation dans la composition des pales d'éoliennes.
  En 2024, quelle est la situation ? Petite revue de presse :
  -  Balsa : espagnol balsa, mot préroman; " le Balsa ou Fromager pyramidal — Ochroma pyramidale — est une espèce d'arbres de la famille des Bombacaceae, ou des Malvaceae, sous-famille des Bombacoideae, selon la classification phylogénétique. [...] C'est un grand arbre pouvant atteindre 40 m de haut, originaire des forêts tropicales d'Amérique du Sud et d'Amérique centrale. [...]  le bois de cet arbre, extrêmement léger et cassant, utilisé notamment pour la réalisation de maquettes d'aéronefs, et dans le cinéma, pour créer des objets pouvant être facilement brisés — pour des scènes nécessitant des effets spéciaux. Il est couramment utilisé dans les composites sandwich pour la fabrication de pale d'éoliennes, de bateaux de plaisance, les palettes composant certaines raquettes de tennis de table, ainsi que dans le modélisme aérien et l’isolation thermique et phonique., ... "

   - France, Assemblée nationale, Question écrite n° 11741 : L'utilisation du balsa pour les éoliennes; 2023 10 03.
  - " Le 3 octobre 2023, M. Jordan Guitton a interpellé Agnès Pannier-Runacher, alors ministre de la transition énergétique sur la composition des pales des éoliennes, et plus particulièrement sur l’utilisation du balsa. La forte hausse de la demande mondiale de ce bois, utilisé en raison de ses propriétés techniques (légèreté et rigidité), dans le contexte de la transition énergétique et de l’essor des parcs éoliens, est en effet à l’origine d’une aggravation de la déforestation en Amazonie. Ainsi, le député a demandé à connaître la part des éoliennes composées de ce bois en France. Cet enjeu souligne la nécessité de développer les énergies renouvelables de manière durable et responsable. "
Question retirée le 11 juin 2024
Cause : Fin de mandat.
 
  -  Où en est-on dans l'utilisation de balsa dans les éoliennes ?
  À titre d'exemple, " Les trois pales de 81 mètres de long des éoliennes offshore de Siemens Gamesa * contiennent au total près de 6 tonnes de balsa, approx. 40 m³. Cela correspond à environ 40 arbres. Dans les pales du rotor, le balsa est solidement collé aux plastiques, comme le PET et le PVC, renforcés de fibres de verre, avec de la résine époxy. [...] Le plus gros consommateur mondial de balsa est l’entreprise Siemens Gamesa. Le groupe éolien germano-espagnol a consommé près de 26 000 tonnes de balsa en 2021 — soit environ 170 000 m³.
 
* D’autres constructeurs d’éoliennes sont amenés à utiliser également le balsa, mais dans des quantités moindres : environ 9 m³ pour Nordex et 2.5 m³ pour Vestas — chiffres 202I. 

  Mais le pire est que le balsa n'est pas le seul à subir une surexploitation ! C'est toute la forêt tropicale qui est en cours de déforestation massive. 
  " Les forêts tropicales sont des écosystèmes complexes où la faune et la flore sont étroitement liées. Elles jouent un rôle exceptionnel pour le climat local et mondial. Les plantes absorbent le dioxyde de carbone (CO2) de l’air. Avec ce CO2,  de l’eau et de la lumière du soleil, elles peuvent synthétiser de la matière organique. Le carbone est retenu dans les tiges, les feuilles et les racines et l’oxygène est libéré dans l’atmosphère. L’ensemble du processus est appelé photosynthèse.
  Selon des estimations, les forêts tropicales stockent 250 milliards de tonnes de CO2, en particulier les tourbières. Cela représente environ 90 fois les émissions annuelles de gaz à effet de serre d’origine humaine. 40 % de l’oxygène présent dans l’atmosphère provient des forêts tropicales. Si l’image de la forêt tropicale comme "poumon de la planète" n’est pas tout à fait exacte, elle offre une bonne métaphore. [...] En tant que réservoirs de carbone et faiseuses de pluie, les forêts tropicales intactes jouent un rôle clé dans la lutte contre le dérèglement climatique.
  Les forêts tropicales sont de moins en moins aptes à remplir leur tâche de régulation du climat. Au contraire, la déforestation, due par exemple à l’établissement de plantations, de pâturages ou de projets miniers, provoque l’émission de grandes quantités de gaz à effet de serre. [...] Selon une étude publiée dans la revue scientifique Nature, les forêts tropicales pourraient émettre davantage de carbone qu’elles n’en capturent à partir de 2035, simplement en raison des effets néfastes du dérèglement climatique, qui ralentissent la croissance des arbres., ... "
 
  Étant donné l'ampleur des dégâts, on pourrait croire que la France, qui se présente comme un leader de la transition écologique, impose dans ses appels d'offres que les types d'éoliennes envisagées ne contiennent pas de balsa. En réalité, les choses ne se déroulent pas tout à fait comme on pourrait l'espérer. Exemple :  
  Débat public sur l’avenir de la mer et du littoral, qui s'est tenu du 20 novembre 2023 au 26 avril 2024.
 Réponse à la question : Où en est-on dans l'utilisation de balsa dans les éoliennes offshore ?
  " ...  Il est à noter que la responsabilité du choix du fabricant des éoliennes revient au lauréat de l’appel à projet. L’État prend néanmoins en compte certains aspects cruciaux du type d’éoliennes choisi, en effet, la recyclabilité des pales — y compris si elles contiennent du balsa — ou des aimants est considérée dans les appels d’offres. Ainsi, dans le dernier appel d’offres attribué pour le projet Centre-Manche, l’intégralité des candidats se sont engagés à utiliser des pales 100% recyclables pour le projet. "
 Les bûcherons destructeurs du Sud ont encore de beaux jours devant eux ! Et, pour couronner le tout, il ne manquerait plus que les pales contenant du balsa coûtent moins cher aux écornifleurs du vent !?

  La question demeure : puisque l'essor de l'éolien, une technologie du passé, inventée en I898 et qui n'avait jamais connu le succès avant les années 2000, détruit plus qu'il ne sauve le climat et les écosystèmes, et que, en même temps, de nombreux réacteurs nucléaires sont prolongés tandis que d'autres sont en cours de programmation, pourquoi continuer à autoriser les éoliennes ?
 
STOP À L'ÉOLIEN ET BASTA !
 

Carte de l'Équateur. 

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Comment le boom de l'énergie éolienne favorise la déforestation en Amazonie


  La demande de bois de balsa, utilisé pour fabriquer les pales d'éoliennes, a augmenté au point de causer des dommages importants aux communautés indigènes en Équateur.
 
Canoës remplis de balsa sur la rivière Pastaza.Vidéo : FOTO : Fundación Pachamama / Francesc Badia i Dalmases
 
  Quel est le rapport entre la déforestation du bois de balsa en Amazonie équatorienne et la production d'énergie éolienne en Europe ? Il existe un lien pervers entre les deux : la recherche d'énergies renouvelables a stimulé la demande mondiale d'une espèce de bois très prisée qui pousse dans la plus grande forêt tropicale du monde. Alors que l'Europe et la Chine augmentent la construction de pales pour les éoliennes, les balsa sont abattus pour accélérer la transition énergétique motivée par la nécessité de décarboniser l'économie mondiale.
  Dans les territoires indigènes de l'Amazonie équatorienne, la demande internationale de bois de balsa a commencé à augmenter à partir de 2018. Le balsa est à la fois très flexible et résistant, et constitue une option légère et durable pour la production d'énergie éolienne à long terme. Les pales classiques d'une éolienne mesurent actuellement environ 80 mètres de long, et la nouvelle génération de pales peut atteindre 100 mètres. Cela signifie qu'il faut environ 150 mètres cubes de bois pour construire une seule unité, selon les calculs du National Renewable Energy Laboratory — Laboratoire national des énergies renouvelables — des États-Unis.
 

  L'Équateur est le principal exportateur mondial de bois de balsa, détenant 75 % du marché mondial. Parmi les principaux acteurs, on trouve Plantabal S.A. à Guayaquil, qui possède environ 10 000 hectares dédiés à la culture du bois de balsa destiné à l'exportation. Avec l'explosion de la demande à partir de 2018, cette entreprise et beaucoup d'autres ont eu du mal à faire face à la quantité de commandes internationales.
  Cette augmentation a conduit directement à la déforestation de l'Amazonie. L'exploitation forestière irrégulière et illégale a proliféré par ceux qui ont réagi à la rareté du bois de construction en coupant la balsa vierge qui pousse sur les îles et les rives de l'Amazonie. L'impact sur les populations indigènes qui vivent dans la région a été aussi dévastateur que l'ont été en leur temps l'exploitation minière, le pétrole et le caoutchouc.
  Dans la province de Pastaza, à la frontière avec le Pérou, la construction accélérée d'une autoroute traversant le territoire du peuple Shuar pour relier la ville occidentale de Puyo à un embarcadère sur la rivière Pastaza a suscité la controverse en 2019. Aux portes de l'Amazonie, les peuples Shuar et Achuar ont perçu la route comme une infrastructure d'extraction et de déforestation, et non comme une contribution au développement de leurs communautés. Mais le projet s'est poursuivi sans leur consentement et la route a été achevée en novembre 2019.
  À des milliers de kilomètres de là, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, présentait à Bruxelles l'ambitieux « Green Deal » de l'Union européenne, qui vise à favoriser la transition vers une économie neutre en carbone afin de lutter contre le changement climatique. Mme Von der Leyen a présenté le plan en ces termes : « Le marché vert européen est la nouvelle stratégie de croissance de l'Europe. Il permettra de réduire les émissions tout en créant des emplois et en améliorant notre qualité de vie. Pour cela, nous avons besoin d'investissements. Des investissements dans la recherche, l'innovation et les technologies vertes. Pour y parvenir, nous mettrons en place un plan d'investissement pour une Europe durable qui soutiendra des investissements à hauteur de mille milliards d'euros au cours de la prochaine décennie ».
 
Une île de la rivière Pastaza vue depuis Sharamentsa, Équateur. Francesc Badia i Dalmases 

  Les énergies renouvelables sont de moins en moins chères à produire et le soutien des gouvernements occidentaux a stimulé l'installation d'éoliennes en Europe. Il en va de même en Chine, qui tente également d'accroître la part des énergies renouvelables dans son bouquet énergétique. En décembre 2020, le président Xi Jinping a déclaré que les 243 gigawatts de capacité éolienne et solaire de la Chine passeraient à plus de 1 200 d'ici à 2030.
  La fièvre de l'énergie éolienne a engendré une fièvre pour le bois de balsa, avec des conséquences dévastatrices pour les communautés indigènes de l'Équateur. En septembre de cette année, sur le territoire Achuar, la déforestation totale des arbres à balsa était clairement visible sur la rivière Pastaza, et les bûcherons s'étaient déplacés vers le Pérou voisin. Bien que les prix aient déjà commencé à baisser, les bûcherons ont continué à remonter le Pastaza avec de grands canoës pour décharger les grumes à Copataza, où elles ont été chargées dans des camions et transportées le long de la nouvelle autoroute.
  En juin, les chefs indigènes Achuar ont commencé à s'exprimer. « Ne faites aucun investissement, même si vous coupez du balsa, vous ne pourrez pas l'enlever et il ne sera pas vendu », ont-ils posté sur Facebook, ajoutant qu'ils ne permettraient pas que le bois de balsa quitte leur territoire pour la ville. « Il s'agit d'un appel urgent pour que nous comprenions les graves problèmes que cela entraîne pour les pays voisins comme le Pérou. Les bûcherons provoquent des divisions entre frères ». Il était déjà trop tard.
  Sharamentsa est une communauté qui a elle-même misé sur l'innovation énergétique, avec un projet de canoë à énergie solaire. Elle avait résisté à l'ouverture de ses îles aux bûcherons, mais un dirigeant local a cédé à la pression et a vendu les balsa de la communauté, provoquant un tollé et une division évidente entre les familles.
  L'abattage des balsa a également des conséquences sur l'écosystème des îles et sur le fleuve. Les bûcherons traînent dans leur sillage alcool, drogue et prostitution, et contaminent les sites d'extraction avec du plastique, des canettes, des machines, de l'essence et de l'huile. Ils abandonnent les chaînes de tronçonneuses usagées, mangent les tortues et chassent les perroquets, toucans et autres oiseaux qui se nourrissent des fleurs des balsa. La déforestation illégale a de profondes répercussions sur l'équilibre de la flore et de la faune, poussant l'écosystème à son point de rupture.
 
Conteneurs de carburant abandonnés sur la piste d'atterrissage de Sharamentsa. Francesc Badia i Dalmases

  Les défenseurs de l'Amazonie demandent à l'industrie éolienne de mettre en œuvre des mesures strictes pour déterminer l'origine du bois utilisé dans les pales des éoliennes et pour éviter que la pression du marché ne conduise à la déforestation. À terme, le balsa devrait être remplacé par d'autres matériaux.
  L'augmentation des prix due à la forte demande et à l'insuffisance de l'offre incite déjà l'industrie à rechercher des matériaux de substitution. Le coût du bois de balsa a doublé entre la mi-2019 et la mi-2020, selon The Economist. En 2019, les exportations de balsa de l'Équateur ont représenté près de 195 millions d'euros, soit 30 % de plus que le précédent record de 2015. Au cours des 11 premiers mois de 2020, ce chiffre a bondi à 696 millions d'euros.
  Les pales d'éoliennes sont principalement fabriquées à partir de mousse de polyméthacrylamide, PMI, de balsa et de mousse de polyéthylène téréphtalate — PET. Une conception typique utilise le balsa pour la partie porteuse près du centre de la pale, et la mousse PVC à l'approche de l'extrémité des pales. Cependant, il est de plus en plus nécessaire de construire des pales plus longues et plus légères, et de garantir une chaîne d'approvisionnement fiable. Le PET, une mousse de faible densité produite à partir de bouteilles en plastique, est un substitut. L'entreprise danoise LM WindPower utilise le PET depuis 2017. « Aujourd'hui, nous utilisons de la mousse PET dans des pales de plus de 80 mètres », a déclaré Paul Dansereau, ingénieur en matériaux au sein de l'entreprise, ajoutant que 60 % de ce matériau est recyclé.
  L'entreprise hispano-allemande Siemens-Gamesa fait partie des plus grands fabricants d'éoliennes au monde. Elle fabrique des pales dans l'usine Ria Blades de Vago, au Portugal, avec du bois de balsa coupé à plus de 10 000 kilomètres de là, en Équateur. Lorsque de grandes entreprises comme celle-ci ont commencé à concevoir des pales utilisant uniquement du PET, d'autres concurrents les ont rapidement suivies. Wood Mackenzie, une société de conseil, prévoit que ce pourcentage « passera de 20 % en 2018 à plus de 55 % en 2023, tandis que la demande de balsa restera stable ».

L'impact sur le recyclage et le territoire
 
Vue aérienne d'une éolienne à Baix Camp, dans la province espagnole de Tarragone. Jordi Monserrat 
 
  Les pales posent également un problème de recyclage. La première génération d'éoliennes arrive en fin de vie et des milliers d'entre elles devront être démantelées. « Actuellement, 85 à 90 % de la masse totale des éoliennes peut être recyclée », explique Ramón González-Drigo, professeur d'ingénierie structurelle à l'Université polytechnique de Catalogne. « Mais les pales représentent un défi en raison de leurs matériaux composites, car leur recyclage nécessite des processus très spécifiques. La fabrication des pales d'éoliennes nécessite des solutions techniques à la fois durables, économiquement viables et responsables, qui s'inscrivent dans un modèle d'économie circulaire », a-t-il ajouté. 
  L'impact social et environnemental des usines éoliennes ne s'arrête pas à la déforestation du bassin amazonien, mais s'étend aux territoires de pays comme l'Espagne où ils sont éventuellement exploités. Il s'agit de communautés peu peuplées où les vents sont constants et où l'opposition locale est dispersée en raison de la faible densité de population et de l'isolement.
  Matarraña, une région de la province espagnole de Teruel, abrite plusieurs projets d'usines éoliennes dont la construction est prévue à court terme. L'Espagne s'est engagée à augmenter la production d'énergie éolienne, qui représente actuellement 21,9 % de l'électricité consommée dans le pays. La population locale se sent impuissante face à l'arrivée de projets de plusieurs millions d'euros qui affectent la flore, la faune, le paysage et même l'harmonie sociale. « Nous avons un débat entre le besoin d'énergies renouvelables, où les usines éoliennes ont un rôle très clair, et la nécessité de préserver le territoire, le paysage. Cela ne va pas très bien ensemble », a déclaré Eduard Susanna, producteur d'huile d'olive.

Vue aérienne de l'usine éolienne dite Baix Camp, depuis Calaceite, dans la région de Matarraña en Espagne. Cristina Juliana.

  Esperanza Miravete, professeur de géographie et d'histoire à Valjunquera, une ville de 338 habitants située dans la région de Matarraña, critique la « très forte agression » des compagnies d'énergie éolienne sur le territoire. « Personne ne protège le paysage, et il n'y a pas de parc naturel ou quoi que ce soit qui puisse arrêter un projet industriel ici », a-t-elle déclaré.
  Les éoliennes sont un élément clé de la transition énergétique dans le cadre du Green Deal européen, mais la production de bois de balsa pour les pales et l'implantation de grandes usines éoliennes dans les zones rurales posent des problèmes pour les divers écosystèmes et les communautés d'accueil.
  La transition énergétique pose un paradoxe vert, et les entreprises éoliennes doivent être en mesure d'apporter une réponse claire à cette question. Lorsque les Européens allumeront leur chauffage cet hiver, ils ont le droit de savoir à quel point leur énergie est propre.

 
Cet article est l'œuvre de la source indiquée. Les opinions qui y sont exprimées ne sont pas nécessairement celles de Les vues imprenables et  PHP.



 


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