L'annonce du probable abandon du projet éolien de Chamarandes-Choignes est une excellente nouvelle pour la Haute-Marne, sa population et la biodiversité. Cependant, nous avons jugé utile d'analyser le contenu de l'article du jhmQuotidien, intitulé " Les éoliennes de Chamarandes-Choignes battent de l’aile ", du 28 mai, signé par Renaud Busenhard, pour y apporter quelques précisions.
Qu'est-ce qu'on y apprend ?
Tout d'abord, l'article laisse entendre qu'il n'y aurait pas d'opposition au projet, ce qui est faux. Selon le journaliste, " ...Le projet ne suscite pas d’opposition... ", ce qui est une nouvelle surprenante ! Il semblerait que RB ne lise pas son propre journal. En effet, des " résidents soucieux de leur qualité de vie " ont fait paraître un complément d'information dans le jhmQuotidien en...2020, suite à la communication de la commune.
Ensuite, RB, qui semble très séduit par le projet[i], affirme que la non recevabilité de ce dernier serait due à un article contenu dans le Projet d'aménagement et de développement durable, PADD, élaboré dans le cadre du Plan local d'urbanisme intercommunal, PLUI :
- " Seulement voilà : " Les grands massifs forestiers seront protégés en tant qu’entités naturelles majeures. Les grands ouvrages à impacts paysager et naturel potentiellement significatifs, notamment ceux destinés à la production d’énergie renouvelable, ne seront pas admis ". Cette assertion massue est issue du Projet d’aménagement et de développement durable, PADD, débattu le 23 mai 2023 dans le cadre de l’élaboration du Plan local d’urbanisme intercommunal : PLUI "
Précisons, pour RB et les lecteurs, que l'article en question ne fait que reprendre les recommandations du Schéma régional éolien, SRE, Champagne-Ardenne... datant de 20I2 :
"... Sensibilité environnementale, p. 57.
- La fragilité des milieux, qu’ils soient agricoles ou forestiers, doit être prise en compte dans l’implantation des parcs éoliens en région. En particulier, la grande sensibilité environnementale des forêts est incompatible avec l’implantation de projets éoliens.
- L’implantation d’éoliennes en forêt a des impacts sur l’environnement qui se cumulent avec des impacts sur le paysage :
- elle implique des éoliennes plus hautes afin de limiter les effets induits de la forêt sur le régime des vents, ralentissement, perturbations, ...,
- elle nécessite l’ouverture de pistes d’accès pour les porte-chars, largeur 4-5 m, et des girations très amples et la création de plateformes techniques d’environ 1000 m2par éoliennes,
- un retrait minimal de 200 mètres par rapport aux boisements et aux haies devrait être respectée, cette distance de précaution permet de protéger les secteurs boisés et les lisières,
- elle contribue à artificialiser les milieux naturels et à dénaturer l’image de la forêt, à partir de l’extérieur de la forêt où la grande échelle des éoliennes écrase les arbres, et à partir de l’intérieur de la forêt où l’échelle intimiste du sous-bois est perturbée par la création des pistes d’accès, plate-forme technique et ouvrages connexes : transformateur, ...,.
- Le principe d’évitement de l’implantation d’éoliennes en forêt doit être préconisé auprès des porteurs de projet ou des collectivités. Ce principe permet de concentrer les recherches d’implantation dans des secteurs à plus faibles enjeux, où les études à mener seront plus faciles à mener et où l’issue de l’instruction du permis de construire est plus probable.
Source : " Note de doctrine régionale sur le développement de l’éolien et l’environnement " — DREAL Champagne Ardenne-2007.
N.B : En forêt publique, ce principe est renforcé en interdiction d’implantation. En effet, les forêts publiques ont des fonctions complémentaires de la production de bois, comme l’accueil du public ou la protection de la nature. Ces missions paraissent largement incompatibles avec des implantations de sites industriels que sont les parcs éoliens."
- La fragilité des milieux, qu’ils soient agricoles ou forestiers, doit être prise en compte dans l’implantation des parcs éoliens en région. En particulier, la grande sensibilité environnementale des forêts est incompatible avec l’implantation de projets éoliens.
- L’implantation d’éoliennes en forêt a des impacts sur l’environnement qui se cumulent avec des impacts sur le paysage :
- elle implique des éoliennes plus hautes afin de limiter les effets induits de la forêt sur le régime des vents, ralentissement, perturbations, ...,
- elle nécessite l’ouverture de pistes d’accès pour les porte-chars, largeur 4-5 m, et des girations très amples et la création de plateformes techniques d’environ 1000 m2par éoliennes,
- un retrait minimal de 200 mètres par rapport aux boisements et aux haies devrait être respectée, cette distance de précaution permet de protéger les secteurs boisés et les lisières,
- elle contribue à artificialiser les milieux naturels et à dénaturer l’image de la forêt, à partir de l’extérieur de la forêt où la grande échelle des éoliennes écrase les arbres, et à partir de l’intérieur de la forêt où l’échelle intimiste du sous-bois est perturbée par la création des pistes d’accès, plate-forme technique et ouvrages connexes : transformateur, ...,.
- Le principe d’évitement de l’implantation d’éoliennes en forêt doit être préconisé auprès des porteurs de projet ou des collectivités. Ce principe permet de concentrer les recherches d’implantation dans des secteurs à plus faibles enjeux, où les études à mener seront plus faciles à mener et où l’issue de l’instruction du permis de construire est plus probable.
Source : " Note de doctrine régionale sur le développement de l’éolien et l’environnement " — DREAL Champagne Ardenne-2007.
N.B : En forêt publique, ce principe est renforcé en interdiction d’implantation. En effet, les forêts publiques ont des fonctions complémentaires de la production de bois, comme l’accueil du public ou la protection de la nature. Ces missions paraissent largement incompatibles avec des implantations de sites industriels que sont les parcs éoliens."
[i]. " Sur
le papier, le projet est séduisant : cinq éoliennes dans la forêt
communale de Chamarandes-Choignes, une production attendue qui serait
l’équivalent de la consommation de 33 000 personnes et surtout environ
315 000 € de retombées annuelles pour les collectivités. Si l’ensemble
est intégralement prévu sur le territoire de Chamarandes-Choignes, les
habitations les plus proches, I,6 km, se situeraient à Laville-aux-Bois
et cette commune recevrait une part des recettes générées. " RB.
Le journaliste semble encore s'étonner que l'avis favorable à la modification du PLUI[i], émis par le commissaire enquêteur en charge de l'enquête portant sur " une procédure de mise en compatibilité de son PLU en vue de voir s’implanter en zone forestière sur un EBC, Espace Boisé Classé, un parc éolien de 5 aérogénérateurs d’une puissance totale de 27,5 MW conduit par la société SYLV’EOLE et développé par la société OPALE. ", n'ait aucun caractère décisif. On pourrait lui rétorquer : " Oui, et alors ? "
Quant à l'enquête publique spécifique au projet d'usine éolienne, il se pourrait bien qu'elle ne voit jamais le jour... au grand dam de RB !?
Va savoir, Charles !
[i]. " Cette mise en compatibilité consiste à modifier un document du PLU et déclasser une partie de forêt placée en I989 en EBC, afin que puisse être édifiés, sur une portion de forêt classée EBC, 5 bâtiments industriels de type éolien alors que la hauteur dans ce PLU ne peut être supérieure à I2 mètres. [...] la hauteur des machines qui atteignent 230 mètres en bout de pale [...] Il n’est pas de notre ressort d’aborder les tenants et les aboutissant du parc éolien futur qui fera l’objet d’une procédure distincte à venir.[...] Mais en fait, il ne s’agit que de l’altération par défrichement d’une zone de I,75 ha. Ce ne sont pas des travaux lourds même s’ils interviennent sur l’environnement. Il y aura destruction de l’habitat de certaines espèces communes, et de la flore également commune. Je ne suis pas certain que des mesures ERC soient nécessaires sur cette zone, qui dans le contexte, laisse paraître des impacts négligeables. [...] Actuellement, la forêt communale, peu rentable, n’apparaît pas comme une priorité à Chamarandes-Choignes. [...] Excepté la MRAe, les différentes PPA ayant répondu au cours de l’instruction du dossier ne se sont pas opposées au projet [...] Elle (MRAe) recommande d’arrêter ce projet, PLU, de le déplacer ou de réaliser une procédure commune pour la mise en compatibilité et le projet éolien. [...] Aussi je considère que le projet : ...dans son étude d’impact démontre le peu de nuisance du fait de la faible superficie engagée... [...] En quelques mots, on retrouve l’intérêt général du projet malgré les quelques nuisances environnementales qui devront être compensées par la commune avec la remise en état de la zone boisées au droit des espaces, I, 75 ha, défrichés et la régénération de sa forêt, à minima sur les 3,82 ha déclassés restant, et actuellement en mauvais état. [...] En finalité, le projet est bien présenté par le pétitionnaire, et conduit avec sérénité. [...] En conséquence de ce qui précède, j’émets un avis FAVORABLE au projet d’intérêt général emportant mise en compatibilité du PLU de la Commune de Chamarandes-Choignes où il s’agira de déclasser une partie de forêt classée EBC pour y opérer un défrichement partiel. "
" Le projet éolien participatif Sylv’Eole a été initié courant 2020, porté par la nouvelle équipe
municipale et notamment par Bernadette Retournard, mairesse de Chamarandes-Choignes.
" Le réchauffement climatique est aujourd’hui une évidence et même si l’évolution de nos modes de
consommation est nécessaire, le besoin d’électricité est toujours présent. Les objectifs nationaux sont
clairs sur la nécessité de remplacer les énergies fossiles, émettrices de CO2, par des énergies
renouvelables; et à notre niveau, le Conseil Municipal a décidé d’apporter sa pierre à la transition
écologique.
Par ailleurs, les ressources financières de nos communes diminuent et l’état sanitaire de nos forêts se
dégrade. Cette proposition de projet éolien est une opportunité de bénéficier de retombées financières
régulières sur long terme ; que nous pourrions notamment investir pour pérenniser notre patrimoine
forestier. Nous avons donc choisi de travailler avec une société française et indépendante, Opale
Energies Naturelles, pour développer ce projet éolien en forêt des " Grands Bois " sur la route de
Chaumont à Laville-aux-Bois.
De plus, par sa dimension participative, ce projet nous permet d’associer la commune dès le
développement du projet et sans risque financier. Si le projet est autorisé, notre commune, et plus
largement les acteurs du territoire, dont des citoyens, pourraient détenir 20% du parc éolien. Cette
opportunité nous permet de rester dans la gouvernance du parc, tout en bénéficiant des retombées
financières liées à la vente d’électricité produite.
Un comité de pilotage a été mis en place et nous permet de suivre le déroulement des études et de
travailler avec Opale sur les mécanismes financiers participatifs. Le conseil municipal valide par
délibération
chaque étape du projet.
Comme nous l’avons fait depuis les premières réflexions, nous informerons régulièrement les habitants de
Chamarandes-Choignes de l’avancement du projet. D’autres phases de concertation sont d’ores-et-déjà
prévues : vous aurez ainsi l’occasion de vous exprimer et de nous poser toutes vos questions."
À suivre...
Monsieur le commissaire enquêteur, pensez-vous vraiment que 5 éoliennes de 230 m de haut en bout de pale ne laissent paraître que des impacts négligeables ? Photo : jhmQuotidien, 28 mai 2024.
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