MANDRES-LA-CÔTE : PROJET ÉOLIEN : OUVERTURE DE L' ENQUÊTE PUBLIQUE


 
  Par arrêté n° 2025-52-07-00039, en date du 8 juillet, la préfecture a validé la tenue d'une enquête publique qui se déroulera du lundi 22 septembre 2025 au mardi 21 octobre 2025 inclus. Les commissaires enquêteurs désigné par le Tribunal administratif, TA, de Châlons-en-Champagne sont : 
  • M. Picard Yannick, retraité, en qualité de titulaire 
  • M. Rambour Patrick, en qualité de suppléant 
Qu’est-ce qu’une enquête publique ?
  L’enquête publique est une étape obligatoire pour certains projets — construction, aménagement, environnement..., afin de d' informer et de donner la parole aux citoyens.
 
Pourquoi c’est important ?
  Parce qu’un projet, en l’occurrence une usine éolienne, a des conséquences sur notre cadre de vie.
  L’enquête publique nous permet de :
  • Comprendre le projet dans son ensemble,
  • Donner notre avis,
  • Proposer des améliorations ou signaler des inquiétudes.
Comment ça se passe ?
  1. Annonce de l'enquête — presse, affichage en mairie, site internet… et, sur ce blog😇,
  2. Consultation des dossiers  en mairie, avec toutes les infos utiles,
  3. Dépôt de nos remarques — sur un registre, par courrier ou en ligne,
  4. Un commissaire enquêteur écoute, analyse, puis rédige un rapport et des conclusions et avis,
  5. Au terme de l’enquête, l’autorité compétente — en l’occurrence, le préfet seul — rend sa décision, qu’elle soit favorable ou défavorable, en s’appuyant sur l’ensemble des avis recueillis : ceux des services de l’État, des comités et agences concernés, du commissaire enquêteur… mais aussi, et surtout, normalement, sur les contributions des citoyens qui se sont exprimés pendant l’enquête publique
Notre voix compte !
  Même si nous ne sommes pas spécialiste, notre point de vue compte autant que celui des experts désignés.
  Participer, c’est influencer les décisions qui concernent notre quotidien et nos vies en général; même si, dans la vraie vie, ce n'est pas souvent le cas !... 😞
 
Le projet 
  Ce dernier, appelé « Champ d'argent », est porté par la société PE de Mandres-la-Côte, créée en 2014 (1) — voir ci-dessous — dont le siège est situé à Montpellier — 34.
 
 
(1). L’établissement secondaire concerné par le projet est implanté à Mandres-la-Côte et a été créé en février 2025. 
 
Localisation du site
  Le projet s’implante uniquement sur des terrains appartenant à des propriétaires privés. 
 
 
 
 
 
 
 
 
Propriétaires, loueurs de parcelles :
  • ANDRÉ Michel et VOYARD Dominique, Biesles : section : YA 16 
  • MOUSSU Annette, Joinville : section : ZB 02-03
  • THÉVENIN VincentAgeville : section : ZC 26-33  
  • CALLAERT Gérard, Mandres-la-Côte : section : ZB 09 
  • MANDRES-LA-CÔTE, commune : section : ZB 10
 
  Conseil municipal 2020-2026
  À noter :
  1. la chute vertigineuse du nombre d'inscrits, 
  2. l'augmentation non moins impressionnante des abstentions et des votes blancs ou nuls ... 
  • LARDIN Isabelle, maire, cadre administratif et commercial d'entreprise
  • CASTENETTO Gaëlle, 1er adjoint, employé de commerce 
  • MARTIN Jean-Pierre, 2e adjoint, ancien ouvrier
  • MUGNIER Jean-Pierre, 3e adjoint, ancien ouvrier
  • VOIZEUX Roselyne, 4e adjoint, ouvrier non qualifié de type industriel
  • VILLEMIN Gaëtan, ingénieur et cadre technique d'entreprise 
  • DOLEGEAL Stéphane, cadre de la fonction publique
  • LAUNOIS Frédéric, ouvrier qualifié de la manutention, du magasinage et du transport 
  • KHOURI Mona, professeur, profession scientifique
  • PARISEL Martine, ancien employé
  • LASSERTEUX Armelle, ancien employé
  • BOUARD Félicien, professeur, profession scientifique
  • GALDO Sylvie, profession intermédiaire administrative de la fonction publique
  • LEMOINE Roger, profession libérale
  • KWASIAK Hélène, technicien
En gras, les réélus en 2020 
 
- Inscrits : 424 / 449 en 2014
- Abstentions : 186 / 156
- Votants : 238 / 293
- Blancs ou nuls : 14 / 5
- Exprimés :  224 / 288
 
Source.  
 
  Pour mieux saisir les enjeux et les impacts de ce projet d’usine éolienne, nous vous invitons à prendre connaissance de l’avis rendu le 13 septembre 2024, par la Mission régionale d’autorité environnementale — MRAe, instance indépendante chargée d’évaluer les effets du projet sur l’environnement.
Extraits :
«  Le pétitionnaire du projet de parc éolien est la société PE DE MANDRES LA COTE, appartenant à la commune de Mandres-la-Côte, pour 10 %, et à la société VALECO, pour 90 %, cette dernière étant maître d’Ouvrage et futur exploitant de cette installation.
  La société VALECO, sollicite l’autorisation d’implanter le parc éolien du Champ d’Argent sur le territoire de la commune de Mandres-la-Côte, à 15 km de Chaumont en Haute-Marne (52). Le projet est constitué de 3 éoliennes de 190 mètres de hauteur en bout de pale et de 2 postes de livraison.
L’ Ae recommande à la Préfète de surseoir au lancement de l’enquête publique tant qu’un nouveau dossier ne démontrera pas de façon satisfaisante l’absence d’impact sur la biodiversité.
  Les recommandations de l’avis détaillé ci-après visent à permettre au pétitionnaire d’identifier les éléments principaux pour la bonne prise en compte de l’environnement, en complément des avis rendus par les services à la Préfète, de façon à lui permettre de reprendre son dossier en vue d’une nouvelle saisine de l’ Ae. »
 p. 3-4.
 
Notes : 
a) 190m de hauteur en bout de pale. Avec cette hauteur, l'usine deviendrait la plus haute de Haute-Marne. Pour rappel, aujourd'hui, ce triste record est détenu par l'usine dit « Haut vannier », Fayl-Billot, Pierremont et Pressigny, avec une hauteur de 183m. 
a) Participation communale à un projet éolien, ici à hauteur de 10 % . Quelles sont les risques encourus par la commune, les élus et la population ? 
 
1. Risques financiers 
  • Perte de l’investissement initial si le projet est déficitaire ou abandonné.
  • Absence ou retard de dividendes, parfois pendant plusieurs années.
  • Appels de fonds complémentaires possibles pour couvrir les besoins en trésorerie de la société.
2. Risques juridiques
  • Engagements de la commune encadrés par le Code général des collectivités territoriales — notamment en matière de contrôle, transparence et concurrence.
  •  Recours d’opposants pouvant cibler la participation publique s’il y a suspicion de favoritisme ou de mauvaise évaluation des impacts.
3. Risques techniques
  • Rendement de l'usine inférieur aux prévisions, à cause du vent, de pannes ou de choix techniques.
  •  Dépendance au partenaire privé, qui détient la majorité du capital et du pouvoir de décision.
4.  Risques sociaux et environnementaux
  • Le rejet massif du projet par la population peut gravement nuire à l’image de la commune et remettre en cause la crédibilité, voire la légitimité politique du maire et des conseillers municipaux, exposant ces derniers à une forte pression sociale et à un risque de fracture avec leurs administrés.
 b) La recommandation faite par l' Ae à Madame la préfète n'a pas été entendue. Mauvais présage pour l'avenir ? À suivre... 
 
 « 
 
 p. 5. 
 Environnement du projet
  Le projet éolien du Champ d’Argent est implanté dans une zone où la densité éolienne est déjà dense. Cette région comprend déjà des parcs éoliens construits, d’autres en phase d’instruction, ainsi que quelques parcs ayant obtenu les autorisations nécessaires. Le parc éolien le plus proche de ce projet est celui de Lanques-sur-Rognon, actuellement en instruction et porté par une filiale de VALECO (ayant fait l’objet d’un avis de la MRAe n°2023APGE129 du 15 décembre 20236). Ce dernier prévoit l'installation de 4 éoliennes situées dans la partie nord-est de la zone d’implantation potentielle du Champ d’Argent.
  L’ Ae regrette que le pétitionnaire n’ait pas considéré le parc éolien du Champ d’Argent comme une extension d’un projet existant (constitué des parcs de Lanques, Biesles et de Haut-Chemin 1 et 2) et n’ait pas complété l’étude d’impact de ce projet pour y intégrer les nouvelles éoliennes, ce qui conduit à une analyse erronée des impacts cumulés de l’ensemble des parcs éoliens du secteur (voir partie 2.1 ci-après).
  La carte ci-dessous permet de contextualiser l’implantation du site, notamment vis-à-vis des autres parcs éoliens existant ou en projet
 
 
 p. 7.
Contexte écologique
  De nombreux sites Natura 2000 et zones d’inventaires sont recensés au sein de l’aire d’étude éloignée :
• 13 sites Natura 20008 dont 12 zones spéciales de conservation (ZSC) et 1 zone de protection spéciale (ZPS). L’entité la plus proche est attenante à la zone d’implantation potentielle concerne la ZPS du Bassigny délimitée pour la présence de rapaces communautaires tels que Bondrée apivore, Milan noir, Milan royal, Busard Saint-Martin ou Grand-Duc d’Europe notamment, espèces potentiellement sensibles à l’implantation éolienne; le Bassigny est aussi considéré comme une Zone Importante pour la Conservation des Oiseaux9 (ZICO), ce qui renforce d’autant plus l’importance de sa conservation ;
• 16 ZNIEFF10 de type I et 8 ZNIEFF de type II dans un rayon de 10 km autour de la zone d’implantation potentielle ;
• 2 Arrêtés préfectoraux de protection de biotope (APPB) concernent des habitats à Truite fario et boisement de pente à Lunaire vivace 
p. 9.  
Continuités écologiques
Le projet d’implantation éolien retenu est principalement situé en zones cultivées, ce qui signifie, selon le pétitionnaire, que son impact se limite à une dégradation de la continuité des espaces agricoles intensifs. Cependant, une des éoliennes du projet est localisée dans une zone de corridor écologique boisé doté d’un objectif de restauration (Trame verte)11. Et l’exploitant relève lui-même que cette éolienne pourrait avoir un impact localisé sur ce corridor.  
p. 10.   
Insertion au sein d’un couloir de migration
  Une éolienne est située au milieu d’un couloir de migration secondaire local identifié par l’état initial. Des espèces comme la Grue cendrée, la Cigogne noire et le Milan royal ont été observées lors de deux passages.
  Du fait de la proximité du projet avec ce couloir de migration ainsi que l’augmentation du nombre de parcs dans l’aire d’étude éloignée, l’ Ae s’interroge sur le risque de recomposition des couloirs de migration liée à la densification des parcs aux alentours de la ZIP du projet et des risques de collision à cet endroit.
  En ce sens, l’ Ae réitère sa recommandation aux services de l’État de mener une étude spécifique de l’impact des grands pôles éoliens sur les oiseaux et particulièrement vis-à-vis des modifications des couloirs de migration du fait de la densification de ces pôles. 
Enjeux relatifs aux oiseaux (avifaune)
  L'étude écologique sur l'avifaune a été réalisée sur un cycle biologique complet, couvrant la période de décembre 2018 à novembre 2019. Cette étude a été répartie sur 18 passages :
• 4 passages en période prénuptiale ;
• 3 passages en période nuptiale ;
• 9 passages en période post-nuptiale ;
• 2 passages en période hivernale.
  Cependant, certains jours de prospection ont été utilisés pour mener plusieurs études avifaunistiques différentes simultanément, ce qui pourrait compromettre la qualité des résultats. En particulier, cinq jours de prospection ont mutualisé trois ou quatre études avifaunistiques distinctes, ce qui peut limiter la profondeur des observations pour chaque type d'étude 
 En plus de ces observations initiales, 5 sorties complémentaires axées sur le Milan royal ont été effectuées en 2022, ainsi qu'une sortie spécifique sur la carrière de Lanques en 2024. Ces compléments visent à affiner l'évaluation des enjeux écologiques, notamment pour les espèces patrimoniales comme le Milan royal. Cependant, il est généralement recommandé par la DREAL Grand Est d'effectuer un minimum de 8 journées de prospection pour bien comprendre les enjeux liés à cette espèce patrimoniale. Par conséquent, pour l’ Ae, l'étude écologique est considérée comme insuffisante.
 
p. 11.
 
 
  Plusieurs espèces (« X » dans le tableau ci-dessus) utilisent probablement la zone d’étude en période de reproduction, sans s’y reproduire directement. Il s’agit notamment du Faucon crécerelle, du Milan noir et du Milan royal. Elles utilisent cette zone comme territoire de chasse à une fréquence inversement proportionnelle à la distance de leur nid. 
 Parmi les espèces remarquables présentes sur ou à proximité de la ZIP, on note le Milan noir, le Milan royal et le Pic mar. Ces trois espèces sont inscrites à l’annexe I de la Directive Oiseaux, ce qui signifie qu’elles bénéficient d’une protection particulière au niveau européen
  En outre, plusieurs espèces migratrices ont été observées, telles que le Rouge-queue à front blanc, l’Hirondelle rustique et le Tarier des prés.
  La Grue Cendrée, espèce en danger critique, est présente en nombre dans la zone d’étude.
  Parmi les passereaux et espèces apparentées présentes pendant la période de reproduction, on trouve la Pie-grièche écorcheur, l’Alouette lulu et le Pic mar. 
p. 12.  
Enjeux relatifs aux chauves-souris (chiroptères)
  Les enregistrements ont permis de détecter au moins 9 espèces de chauves-souris. La richesse spécifique varie selon les points d’écoute, reflétant les différences dans l’occupation de l’espace par les espèces. En termes d’activité, la Pipistrelle commune domine avec 75 % de l’activité moyenne observée et représente 97 % de l’activité en canopée.
  Un certain nombre de contacts n’ont pu être déterminés et sont donc identifiés à un groupe.
  Les écoutes au sol ont révélé 3 espèces et 1 groupe très sensibles :
• la Noctule commune ;
• la Noctule de Leisler ;
• la Pipistrelle de Nathusius ;
• le groupe des Sérotules.
  6 espèces et 1 groupe sensibles ont également été détectés : la Barbastelle, la Pipistrelle commune, la Pipistrelle de Kuhl, la Sérotine commune, le Grand Murin, la Pipistrelle pygmée et le groupe Murin.
  En canopée, une espèce très sensible a été identifiée : la Noctule commune, ainsi que trois espèces et un groupe sensibles : la Barbastelle, la Pipistrelle commune, la Sérotine commune et le groupe des Murins. 
 
p. 13. 
Éloignement des lisières boisées
  L’éolienne E3 se situe à moins de 100 mètres des boisements.
  L’ Ae rappelle que les zones boisées et les haies constituent des zones de nourrissage des oiseaux et des chauves-souris et qu’elles sont de fait à éviter ou qu’il convient de s’en éloigner.
  Les recommandations du schéma régional éolien (SRE) Champagne Ardenne et du document Eurobats15 du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) recommandent un éloignement minimal entre éoliennes et lisières boisées ou haies de 200 mètres en bout de pale.
  L’ Ae recommande au pétitionnaire de respecter une distance de 200 m en bout de pales entre les machines et les boisements ou haies et de déplacer l’éolienne E3 en conséquence. 
 
Analyse des effets cumulés
  Les 2 éoliennes au sud-est sont totalement déportées par rapport aux parcs existants. Cela crée un effet barrière plus conséquent, car elles augmentent l’emprise des parcs éoliens sur l’axe de la migration. Les populations migratrices qui se déportent déjà vers le sud vont devoir modifier encore plus leurs trajectoires. Cet impact cumulé doit être mieux décrit et considéré dans l’étude. 
p. 14.   
  La disposition actuelle du projet crée un goulot d’étranglement avec le projet de Lanques situé à l’Est, sans que le pétitionnaire n’ait étudié les impacts de ce goulot sur les populations migratrices notamment, en termes de stress, de perte d’énergie, voire de mortalité. L’implantation du parc n’est donc pas en cohérence avec l'existant et le contexte local. 
  Le secteur est déjà densément occupé par des projets éoliens et l’ajout du projet de Champ d'Argent risque d’accentuer les impacts sur les espèces locales. Ce problème est aggravé par le fait que ce nouveau parc éolien contribue à encercler davantage une forêt de plus de 25 hectares, identifiée comme une zone à enjeu fort par le Schéma Régional Éolien (SRE). Ce milieu, favorable à la biodiversité, pourrait être délaissé en raison de son attrait réduit, ou au contraire, les espèces volantes pourraient être confrontées à un risque accru de mortalité en tentant de traverser le parc pour accéder à cet habitat favorable. Ces phénomènes nécessitent une étude approfondie.
  L’ Ae regrette par ailleurs que l’étude na fasse pas mention des suivis environnementaux post implantation des parcs éoliens les plus proches.
  L’ Ae alerte en conséquence les services de l’État sur la nécessité de disposer de ces connaissances dans tous les dossiers de demande d’autorisation de nouveaux parcs ou de modification/extension de parcs existants.
 
Mesures d’évitement, de réduction et de compensation (ERC) proposées par le pétitionnaire
(...) L’ Ae souligne que les mesures d’évitement proposées sont au mieux des mesures de réductions des impacts.
  L’ Ae relève qu’une étude spécifique de l’activité en hauteur des chiroptères réalisée sur mât de mesure a été conduite jusqu’en octobre 2023. Cette étude se trouve en annexe de l'étude écologique et a permis de valider le bridage des éoliennes.
  Il est affirmé à la page 56 de l’étude écologique qu’« un bridage du parc avant 10 h en période de pic migratoire des Milans royaux apparaît essentiel pour garantir son franchissement sans risque élevé de mortalité ». Or, aucune mesure de ce type n’est présente dans l’étude d’impact, ce qui est fort regrettable par rapport aux impacts identifiés en période de migration.
  L’ Ae recommande au pétitionnaire de rependre et détailler cette mesure de réduction dans son étude d’impacter recommande à la préfète d’imposer ce bridage par des prescriptions. 
 
Conclusion générale vis-à-vis des enjeux biodiversité
  Le projet est implanté dans un secteur à forts enjeux, avec la présence de nombreux rapaces, de plusieurs couples de Milans royaux à proximité et un passage migratoire notable.
  L’ Ae relève que l’analyse préalable de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO). Champagne-Ardenne, jointe au dossier, souligne que la présence d’éoliennes déjà construites à proximité de la zone d’implantation prévue, ainsi que la présence de nidification du Milan royal, incitent la LPO à déconseiller l’ajout d’éoliennes supplémentaires, qui renforcerait les impacts existants
   L’ Ae recommande donc au pétitionnaire de procéder à une demande de dérogation aux interdictions inhérentes à la réglementation « espèces protégées ».
 
 2.2. Le paysage et les co-visibilités
Le projet est situé dans l’entité paysagère des plateaux ondulés de Nogent, de Leffonds à Perrusse, telle que définie dans le référentiel des paysages de Haute-Marne (2016) et reprise dans l’étude sur la capacité des paysages haut  marnais à accueillir le développement de l’éolien (2018).
  Cette entité se caractérise par une alternance de vastes massifs forestiers et de grandes clairières agricoles. La relative platitude des clairières se prête bien à l’implantation éolienne, tandis que les vallées, notamment celle du Rognon à proximité du projet, sont beaucoup plus sensibles, en particulier aux effets de surplomb. Le projet est suffisamment éloigné de la ligne de crête, qui est boisée, offrant un filtre visuel supplémentaire pour éviter ces effets. De plus, les ondulations du plateau et les boisements limitent considérablement les vues sur le projet au-delà de 5 km.
 
  En vue proche, les villages les plus impactés seront Biesles, où les habitants de la partie est du bourg seront affectés, bien que l’éolienne la plus proche soit à une distance minimale de 1,5 km des premières habitations, réduisant légèrement son impact. Mandres-la-Côte sera également impactée, particulièrement pour les habitants de la frange nord-est, où l’éolienne E3 sera très visible, sans filtre visuel entre les habitations et l’éolienne sans réelle mesure ERC.    La bourse aux arbres proposée comme mesure d’accompagnement semble insuffisante, surtout si les plants ne sont pas assez grands dès la plantation, ce qui augmente le risque d’une mauvaise reprise. 
  Le village de Biesles sera aussi fortement impacté lorsque l’on s’en approche par l’Ouest (route départementale RD 417, un axe très fréquenté entre Chaumont et l’entrée de l’autoroute A31), où le projet sera visible en surplomb du village, concurrençant visuellement le clocher de l’église de Biesles, qui perd ainsi son rôle de point de repère traditionnel dans ce paysage rural. Le projet sera également très présent dans le paysage depuis cet axe entre Biesles et Mandres-la-Côte.
 
 
p. 15-16-17. 
Effet d’encerclement et respiration visuelle des villages
  Les espaces de respiration des bourgs sont principalement concentrés à l’est de la vallée du Rognon, où de nombreux villages disposent d’un champ visuel dégagé sur 360°, et le long de la vallée de la Traire. La partie Est de la zone d’implantation prévue (ZIP) se trouve au niveau d’espaces de respiration partagés par les bourgs d’ Esnouveaux, Ageville, Donnemarie, et Biesles.
  La partie ouest de la ZIP traverse des espaces de respiration appartenant à Biesles et Mandres-la-Côte. Tous les bourgs de l’aire d’étude rapprochée disposent d’un espace de respiration d’au moins 120°. 
 
 
  L’ Ae considère qu’il n’existe pas actuellement d’organisation claire des parcs éoliens construits et accordés à proximité du projet, ce qui donne une impression de désordre, augmentant les impacts sur le cadre de vie des habitants. Cette impression est renforcée par le présent projet, notamment par les éoliennes E2 et E3, qui sont détachées du groupe formé par les autres parcs du secteur (Biesles, Haut Chemin 1 et 2, projet de Lanques).
  En raison des impacts relativement forts pour les villages les plus proches du projet et de l’impression de saturation qui commence à être ressentie dans ce secteur, L’ Ae recommande au pétitionnaire de reconsidérer la localisation de son projet. 
p. 18. 
 
  Pour consulter l’intégralité du document, cliquez sur le lien
  L’ensemble des documents concernant ce projet est accessible via le lien : https://www.haute-marne.gouv.fr/Actions-de-l-Etat/Risques-naturels-et-technologiques/Installations-classees-pour-la-protection-de-l-environnement/Autorisation/Enquete-publique
 
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