« Sur le site de l’ancien dépôt SNCF, les panneaux photovoltaïques sont en train de sortir de terre. Sur 4,9 ha, 18 000 seront posés ; la particularité du chantier étant d’être en zone urbaine. Un fait rare !(...)Quelque 18 000 panneaux d’une hauteur de 2,55 m sont ainsi en cours d’installation. Il est également prévu la construction d’un poste de livraison et d’un local de maintenance.(...)L’autre particularité de ce champ est de se construire en milieu urbain, entre Chaumont et Choignes et à deux pas de la caserne des pompiers.(...)Le projet pèse environ 8 millions d’euros alors même que l’ancien dépôt SNCF a eu du mal à trouver sa nouvelle vocation. Il a été le centre de multiples envies : salles de cinéma, centre commercial, éco-quartier… Souvent trop coûteux (et surtout pour la dépollution), ces projets ont tous été abandonnés pour se tourner, en définitive, vers l’installation de panneaux photovoltaïques. »
jhmQuotidien 2025-10-13
« Structuration de l'opération
Le montant des investissements qui sont nécessaires au développement et à la construction de la centrale solaire est d'environ 8 m€.
Le montant des investissements qui sont nécessaires au développement et à la construction de la centrale solaire est d'environ 8 m€.
- Le financement de ces investissements est composé de : Apports du Urbasolar
- Prêt d'actionnaire (prêt miroir long terme)
- Financement obligataire participatif »
C'est ainsi que le quotidien haut-marnais, fidèle à son indépendance d’esprit, nous présente ce projet comme...un conte de fée ! Pourtant, dès qu’on y regarde d'un peu plus près et avec un minimum de sérieux, la fable perd tout son éclat et le ciel s'assombrit...
Rappel historique
« Au quartier du Val Varinot. Pour être précis, ce projet se situe sur un terrain privé qui accueillait l'ancien dépôt SNCF entre la caserne des pompiers et le centre de tri postal.
Entre 1945 et 1975, ce lieu servait d'endroit de stockage et de réparation de locomotives puis, il n'a plus été utilisé. En cause, la pollution des sols liée aux anciennes activités qui limite fortement les usages possibles. La végétation a repris ses droits où elle le pouvait et des dépôts sauvages, et donc beaucoup moins naturels, y ont également élu domicile. »

Voix de la Haute-Marne 2023-03-27.
Les élus locaux, censés défendre l’intérêt général, se comportent comme des spectateurs béats de leur propre incompétence. Trop paresseux pour s’informer ?, trop complaisants pour questionner les dogmes à la mode ?, ils se jettent tête baissée dans des projets EnR, ici une usine photovoltaïque, dont ils ne mesurent pas toutes les conséquences. Résultat : leur « usine à soleil », de fabrication chinoise, participe à faire grimper la facture des consommateurs, pendant qu’ils s’ autocongratulent d’être des pionniers de la transition énergétique. S’il leur venait l’idée, une seule fois, de consulter des rapports et des expertises avisés et validés, ils découvriraient que plus on augmente la puissance solaire — comme celle de l’éolien —, plus la facture d’électricité s’envole. Mais à quoi bon réfléchir, quand on peut briller sur la photo inaugurale ?
Voici ce qu’auraient su ces messieurs-dames, si l’effort de se renseigner ne relevait pas pour eux de l’exploit intellectuel ? Était-ce donc trop demander à des responsables publics ?
Un tiers. C’est la part de l’électricité solaire produite en Europe de l’Ouest au premier semestre 2025 qui s’est retrouvée… sans valeur. Soit vendue à prix négatif, soit tout simplement effacée du réseau, faute de pouvoir être absorbée.
Autrement dit : un tiers de l’énergie d’un continent parti virtuellement à la poubelle, victime de réseaux saturés et de capacités de stockage quasi inexistantes.
Pendant ce temps, les lobbies du solaire et de l’éolien continuent à marteler leur mantra : « les renouvelables font baisser le prix de l’électricité ». En réalité, c’est l’inverse qui se produit. Les excédents de production provoquent des effondrements de prix – parfois négatifs – qui déstabilisent tout le marché.
Ces déséquilibres ne profitent à personne, sauf à ceux qui les subventionnent. Les pertes colossales subies par les producteurs sont compensées par l'argent des Français, dont les Chaumontaises et Chaumontais : aides, tarifs garantis, coûts de réseau… autant de charges qui finissent sur la facture des ménages.
Les chiffres sont implacables :
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Allemagne : près d’un tiers de la production solaire exposée à des prix négatifs entre janvier et juin 2025.
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France : 29 %, contre 17 % un an plus tôt.
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Espagne : de 13 % à 29 % sur la même période et le blackout, 28 avril 2025,
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Royaume-Uni : un gaspillage estimé à 152 millions de livres au premier semestre, pour 4,6 TWh de production éolienne sacrifiée.
Face à ce désastre, la réponse officielle reste inchangée : « le stockage réglera tout ». Sauf que les experts eux-mêmes admettent que la capacité de stockage progressera beaucoup plus lentement que la construction de nouvelles installations renouvelables — au moins jusqu’au milieu des années 2030. Autrement dit : les pertes vont continuer à croître.
Il faut donc le dire clairement : affirmer que « le solaire réduit le coût de l’électricité » relève soit du mensonge politique, soit du marketing militant.
Oui, les renouvelables font baisser les prix spot… mais uniquement en provoquant des excédents incontrôlables, qui se traduisent par des surcoûts de réseau, des subventions massives et des pertes financières abyssales pour les producteurs.
La vérité, c’est que le solaire actuel est structurellement déficitaire : il produit quand la demande s’effondre, engorge les infrastructures, et repose sur une illusion comptable savamment entretenue par ceux qui en vivent.
Lire sur le même sujet : Montel News – Industry questions solar economic model as curtailments ramp up
Tout cela, dans un contexte de grande illusion de la transition énergétique
On nous répète depuis des années que la « transition énergétique » est en marche. Pourtant, les chiffres viennent d’infliger un rappel brutal à la réalité : 86 % de l’énergie primaire mondiale provient encore du pétrole, du gaz et du charbon.
Autrement dit : depuis plus de 20 ans, malgré les discours, les conférences, les plans climats et les selfies sous des panneaux solaires, le monde carbure plus que jamais au fossile.
Autrement dit : depuis plus de 20 ans, malgré les discours, les conférences, les plans climats et les selfies sous des panneaux solaires, le monde carbure plus que jamais au fossile.
- Jusqu’ici, tout allait bien... grâce à la magie des chiffres. Les bilans énergétiques mondiaux offraient aux renouvelables un petit coup de pouce comptable : on appliquait la « substitution thermique ». En clair, un KWh solaire ou éolien était censé « remplacer » autant d’énergie fossile qu’il aurait fallu brûler pour le produire.
- Résultat : les statistiques faisaient gonfler artificiellement la part des renouvelables, comme un miroir flatteur tendu à la bonne conscience collective.
2025 : fin de la comédie.
Pour la première fois depuis plus de 70 ans, le Statistical Review of World Energy – désormais piloté par l’ Energy Institute – a décidé de compter honnêtement. Désormais, seule l’énergie réellement produite par les renouvelables entre dans le calcul.
Et là, le château de cartes s’effondre :
- Avant la correction : les renouvelables pesaient près de 8 % du mix mondial en 2022.
- Après révision : à peine 5,5 %.
- Le nucléaire reste bloqué autour de 4 %,
- Et les fossiles grimpent mécaniquement à 86,7 %.
En un trait de plume, l’illusion s’est évaporée.
Ce que cette correction révèle, c’est qu’on ne vit pas une « transition », mais une expansion énergétique : les renouvelables se développent, certes, mais sur une base fossile qui grossit encore plus vite.
Ce que cette correction révèle, c’est qu’on ne vit pas une « transition », mais une expansion énergétique : les renouvelables se développent, certes, mais sur une base fossile qui grossit encore plus vite.
Autrement dit, on n’a pas remplacé les hydrocarbures : on les a empilés sous une fine couche de vert.
Il serait temps d’en finir avec les pourcentages d’autosatisfaction et de se poser la seule question qui vaille : Quelle part de la demande fossile est réellement évitée ?
La révision méthodologique, recommandée par les Nations Unies, vient de faire tomber le masque :
le monde ne « sort » pas du fossile, il s’y enfonce — avec la bonne conscience de celui qui repeint sa centrale à charbon en vert.
le monde ne « sort » pas du fossile, il s’y enfonce — avec la bonne conscience de celui qui repeint sa centrale à charbon en vert.
Voilà ce que nos élus auraient pu savoir, s’ils avaient daigné sortir encore plus de leur ignorance et creuser un peu leur culture énergétique. Ils auraient vite compris que transporter l’électricité devient AUSSI un luxe de plus en plus coûteux — et ce n’est pas un détail mineur.
- le prix des transformateurs a bondi de près de +60 %,
- la pose de câbles souterrains a pris +50 %,
- les équipements haute tension — panneaux, consoles, conducteurs et autres composants essentiels — suivent exactement la même pente.
L’essor des capacités renouvelables n’est que très rarement accompagné par des investissements proportionnés dans les réseaux électriques
Au-delà de cette folle augmentation des coûts, les pays à la pointe de la transition énergétique ont oublié que semer des panneaux photovoltaïque partout sur leur territoire ne servait à rien si aucun réseau de distribution n'existait ! Ainsi, l’Espagne bat tous les records de déséquilibre, investissant 1 $ dans les renouvelables pour seulement 30 cents dans les réseaux, ce qui entraîna sans doute le blackout du 28 avril 2025. D’autres pays européens comme l’Allemagne et le Royaume-Uni présentent également un ratio inférieur à l’unité, révélant une même tendance : la priorité donnée à la construction de capacités de production visibles et politiquement valorisables plutôt qu’au renforcement des infrastructures moins « visibles » mais essentielles.
« Voici le problème : les investissements dans les bonnes infrastructures réseau ne se poursuivent pas», a déclaré Antônio Guterres, chef des Nations unies, dans un discours de juillet. Et il ajouta: « Ce ratio devrait être de un pour un ».
Ce graphique résume bien la situation énoncée ci-dessus.
Autrement dit, le « panier vert du réseau » est en proie à une inflation structurelle qui dépasse de très loin celle du reste de l’économie. Chaque kilomètre de câble posé, chaque poste de transformation construit, chaque ligne adaptée devient une dépense exponentielle pour la collectivité.
Mais de cela, on ne parle presque jamais. Ce coût caché de la transition énergétique n’apparaît ni dans les rapports officiels, ni dans les comparaisons internationales, ni dans les éléments de langage des partisans du « tout renouvelable ». Bref : la transition verte a un prix !
Pourtant, c’est lui qui pèse directement sur le prix final de l’électricité — celle que paient, bien sagement, ménages et entreprises.
Pourtant, c’est lui qui pèse directement sur le prix final de l’électricité — celle que paient, bien sagement, ménages et entreprises.
Pour compléter, lire :
Les élus, les plus studieux, auraient pu aussi remarquer que le boom des énergies renouvelables, éolien et solaire, faisait surtout la joie… du gouvernement et entreprises chinois, tout en étouffant toute tentative nationale et européenne de produire du matériel « vert ».
Ainsi, pendant que l’Occident rédigeait ses beaux pactes climatiques et ses scénarios prospectifs tout en lignes droites, la Chine a fait ce qu’elle sait faire : investir, produire, inonder.
Et pas seulement à bas coût. La Chine a verrouillé toute la chaîne de valeur :
- en amont — extraction, raffinage, composants clés
- en aval — assemblage, distribution, et jusque dans la propriété intellectuelle.
Le but n’était pas le profit immédiat, mais la domination future. Aujourd’hui, la Chine peut fixer les prix, dicter les normes, imposer ses conditions à tous ceux qui dépendront de ses technologies.
Pour exemple, 8 Venture Capitalists occidentaux — investisseurs en capital-risque occidentaux, l’ont confirmé à Bloomberg après un voyage d’étude en Chine : visites d’usines, rencontres d’investisseurs locaux, échanges avec des fondateurs. Le verdict : certains secteurs en Occident ne valent plus l’investissement.
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Planet A Ventures : les startups occidentales de fabrication et recyclage de batteries, d’électrolyseurs, de solaire et de matériel pour l’éolien ne sont plus viables.
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Extantia Capital : arrêt complet du soutien aux fabricants européens de batteries; désormais, la priorité est de collaborer directement avec des entreprises chinoises.
Le constat est brutal pour ceux qui ont encore la mémoire des promesses :
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« Emplois verts », « souveraineté industrielle », « autonomie stratégique »… Aujourd’hui, l’industrie est surproduite, verrouillée par Pékin, et nos usines peinent à trouver une place.
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On nous avait promis que l’Europe entrerait dans la danse; elle ne tient même pas le tambour.
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On promettait des champions industriels; nous récoltons surtout des faillites subventionnées.
Résultat : un continent sans mines, sans usines, sans brevets, qui ne peut plus que produire conférences et slogans. L’Occident a choisi la vertu, la Chine l’échelle. Et dans l’histoire industrielle, la vertu a rarement gagné.
Voilà ce que les élus chaumontais auraient pu, et surtout dû, savoir avant de s'embarquer dans ce projet chimérique assurant, seule certitude à venir : une augmentation de la facture pour chaque consommateur d’électricité !
Lire également : Rapport de la Cour des comptes
« La cour des comptes vient de rendre un rapport sur la transition écologique où cette dernière apparait mal pilotée, inéquitable et peu efficace. »
La priorité, rappelle la Cour, devrait être d'aller vers « la rationalisation »...
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