IL EN VA DE L' ÉLECTRICITÉ COMME DU FOOTBALL, C' EST TOUJOURS L' ALLEMAGNE QUI GAGNE À LA FIN

  — D'ou vient ce mal profond ? demanda la baronne
  — Du manque de religion, répondit le médecin, et de l'envahissement de la finance, qui n'est autre chose que l'égoïsme solidifié. L'argent autrefois n'était pas tout, on admettait des supériorités qui le primaient. Il y avait la noblesse, le talent, les services rendus à l'État; mais aujourd'hui la loi fait de l'argent un étalon général, elle l'a prise pour base de la capacité politique ! Certains magistrats ne sont pas éligibles, Jean-Jacques Rousseau ne serait pas éligible ! (...) "
BALZAC Honoré de, La Cousine Bette, Édition de Pierre Barberis, Folio classique, I972 et 20I9, p. 559.
 
 
  Abréviations contenues dans le texte ci-dessous.
  • Rte : Réseau de transport d'électricité
  • AIE : Agence internationale de l'énergie
  • Marcel Boiteux : I922-2023,  économiste et mathématicien, Directeur Général EDF, I967-I978, Président du Conseil d’Administration, I979-I987 :  " [il] fut l’architecte du programme nucléaire français et par-là, un bâtisseur infatigable de la souveraineté de la Nation et du rayonnement de la France. " Membre de l’Académie des Sciences morales et politiques depuis I992; Président, 2002. " Source.
  " J’ai toujours répugné à me lancer dans une action dont je ne puisse penser que d’une façon ou d’une autre, elle pourrait contribuer au bien public. "
Boiteux Marcel, correspondance privée.
 
 
 Marcel Boiteux, I922-2023.
 
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 L’électricité clandestine allemande démasquée

 

 

 

  L’implantation disséminée des énergies renouvelables électriques intermittentes, EnRi, implique de lourds investissements — plusieurs centaines de milliards d’euros — dans le réseau de distribution auquel ces EnRI sont majoritairement connectées.
  En effet, les éoliennes et les panneaux photovoltaïques, PV, ne sont pas des énergies locales, contrairement aux déclarations de leurs promoteurs. Les 2/3 de leur production transitent par le réseau de transport qui doit adapter ses infrastructures pour répondre aux aléas et aux " bouffées " de productions de chaque zone suivant les conditions météorologiques.
  RTE avait annoncé dans son rapport conjoint avec l’AIE qu’un développement significatif des réseaux de transport et de distribution était l’une des conditions préalables à tout mix électrique à forte proportion d’énergies renouvelables.
  En Allemagne, malgré les dizaines de milliards d’euros consacrés à leur développement, le retard pris par les réseaux allemands a des conséquences sur la sécurité et sur le prix de l’approvisionnement français. 
 
Des passagers clandestins
  Afin d’optimiser les capacités d’interconnexion, le couplage du marché européen de l’électricité permet de mettre aux enchères à la fois la fourniture électrique et la capacité de connexion correspondante.
  Les flux physiques de ces transactions transitent sur le réseau européen en suivant la voie de la moindre résistance et non… le chemin le plus court.
  Ainsi, en cas de congestion de ses propres lignes, des échanges prévus à l’intérieur d’une même zone d’enchère sont détournés vers les zones voisines : les réseaux voisins. Ces flux d’électricité — " flows " —  non invités et non désirés, font donc une boucle clandestine — " loop ", par les réseaux voisins pour arriver à leur destination.
  La part croissante de ces flux de boucle — " loop flows " — non programmés est dénoncée par les opérateurs du réseau électrique européen, Entsoe, car elle réduit les capacités d’interconnexion vitales pour tout système électrique à forte composante intermittente. 
  Ces loop flows proviennent des fortes productions des éoliennes du nord de l’Allemagne, combinée avec celles de Scandinavie, que les congestions du réseau allemand font transiter par les Pays-Bas, la Pologne, la République tchèque, l’Autriche, la Belgique et la France. Ces " passagers clandestins " peuvent mobiliser jusqu’à 50% de la capacité disponible, limitant d’autant les capacités d’importation de ces pays.
  Or, chaque État membre doit assurer 70% de ses capacités disponibles pour les échanges aux frontières. Les pays les plus touchés par ces passagers clandestins dans leur réseau ne pouvant remplir plus cette obligation doivent faire de demandes de dérogation. 

Le rapport accablant de la Cour des comptes allemande
  La Cour des comptes fédérale allemande a publié un rapport sur l’Energiewende en mars 2024 stigmatisant particulièrement le réseau supposé permettre d’intégrer les EnRI.
  Il constate que les besoins de ce réseau progressent plus vite que les investissements qui lui sont consacrés, avec un déficit croissant de lignes de transport chiffré à 6 000 km pour 2023.
  Le rapport dénonce : " Les coûts d’expansion du réseau à l’avenir seront nettement plus élevés qu’auparavant. Selon les premières estimations de l’Agence fédérale des réseaux, les coûts liés à l’extension du réseau pour la période 2024 à 2045 s’élèvent à plus de 460 milliards d’euros. De nouvelles augmentations de coûts sont à prévoir. "
  Il relève également la lourde sous-estimation des coûts du réseau de distribution :
  " Les Gestionnaires de réseau de distribution, GRD, prévoyaient un besoin d’extension du réseau de distribution de 93.136 km d’ici 2032 pour un coût estimé à 42,27 milliards d’euros. L’agence fédérale des réseaux a déclaré en janvier 2024 que les GRD devraient investir pas moins de 150 milliards d’euros d’ici 2045. Selon de nouvelles informations parues dans la presse, les besoins d’investissement pendant cette période pourraient même s’élever à 250 milliards d’euros. "
 
À ces coûts s’ajoutent ceux des services système qui devraient augmenter considérablement, " en particulier les coûts de gestion de la congestion du réseau, pour atteindre 6,5 milliards d’euros par an d’ici 2028. "
  La Cour fédérale des comptes dénonce également le retard pris dans la construction de capacités de moyens pilotables de secours qui resteront indispensables pour les périodes sans vent ni soleil :
  Ce dérapage des coûts du système électrique est tel qu’il lui fait craindre la délocalisation de l’industrie allemande : " Selon une enquête de la Chambre de commerce et d’industrie allemande, les entreprises allemandes sont de plus en plus sceptiques quant à la transition énergétique et envisagent de plus en plus de délocaliser leur production à l’étranger ". 
 
La sécurité française menacée
  Le 4 avril 2022, la France pulvérisait le record du marché à 2 987,78 €/MWh entre 7 heures et 9 heures, en raison de la forte consommation liée au froid et de la faible disponibilité du parc nucléaire.
  Les interconnexions avec l’Allemagne, prévues pour éviter une telle divergence de cours grâce aux importations, n’ont pas pu jouer leur rôle en raison des loop flows allemands provoqués par une production éolienne particulièrement élevée.
  Dans son rapport de juin 2022, la Commission de régulation de l’énergie, CRE, montre la corrélation systématique entre production éolienne allemande et baisse de la capacité d’import allant jusqu’à la moitié des capacités d’importation française en raison des loop flows.
  Parallèlement, Sia Partners constatait en 2020 : " les pics de prix dans la zone d’enchères belge ne se produisent que lorsque les flux de boucle dépassent une certaine valeur : 500 MW. »
  Les interconnexions sont destinées à permettre la coopération entre États pour faire converger les cours par des importations tant que… les réseaux ne sont pas saturés. Les promoteurs des EnRi misent sur une mutualisation toujours plus large pour refouler loin les surplus des productions pour compenser les périodes sans vent ni soleil.
  Le coût de développement des réseaux est exponentiel et laisse augurer des jours… sombres. 

Répartition du coût des congestions
  Les flux de boucle non planifiés et clandestins sont dénoncés par l’Agence pour la coopération des régulateurs d’énergie, ACER, dans son rapport du 3 juillet 2024 sur les congestions du réseau.
  En 2015 déjà, France Stratégie relevait que les pays traversés n’étaient même pas rémunérés par l’Allemagne pour l’électricité qu’elle faisait transiter sur leurs lignes pour acheminer la production de ses éoliennes de l’Allemagne du Nord vers sa consommation par l’industrie d’Allemagne du Sud, en raison des congestions structurelles de son propre réseau. 
 
La fin de l’électricité clandestine
  Pour éviter ou diminuer ces flux de boucle, l’ ACER envisage deux zones d’enchères distinctes en Allemagne. Les flux provenant des éoliennes d’Allemagne du Nord vers l’Allemagne du Sud ne pourraient plus être considérés comme transaction interne à une même zone d’enchères. Leur transit devrait être négocié, y compris par les réseaux voisins. Toute production abondante des éoliennes de la Mer du Nord entraînant alors une différence significative de prix du MWh entre les 2 zones allemandes. La Cour des comptes allemande chiffre à plus de… 460 milliards d’euros (!) les investissements nécessaires au réseau allemand.
  Séparée en deux zones d’enchères distinctes, l’Allemagne ne pourrait ainsi plus masquer les coûts induits sur le réseau européen par l’intermittence de la production de ses ruineuses EnRI en la faisant transiter clandestinement — "  free-riding flows " sur les réseaux de ses voisins.
  En mai 2007, Marcel Boiteux expliquait déjà dans Futuribles : " En théorie économique, l’électricité cumule pratiquement toutes les exceptions aux heureux effets de l’économie de marché. D’où suit qu’on peut militer avec conviction pour la régulation par le marché, et en exclure l’électricité. ».
  Il est regrettable que l’empilement des directives et règlements de Bruxelles en arrivent à de telles dérives pour n’avoir pas intégré ce point fondamental de l’économie de marché.
 

SAINT-BLIN & SEMILLY : LA COMMISSION D' ENQUÊTE POUR LE PROJET DE L'USINE ÉOLIENNE EST ANNONCÉE

 
 En mai 2024, la Mission Régionale d'Autorité environnementaleI, MRAe, avait rendu son avis, qui se résumait par :
    L’ Ae recommande à la Préfète de la Haute-Marne de ne pas autoriser le projet tant que le pétitionnaire n’aura pas reconsidéré sa localisation et présenté un dossier avec une évaluation complète de son impact et des mesures appropriées d’évitement, de réduction et de compensation. 
  L'avis de la Mission Régionale d'Autorité Environnementale, MRAe, bien que pris en compte, n'a pas le pouvoir de suspendre ou de faire annuler définitivement un projet, contrairement à celui, par exemple, du Ministère des Armées. Ainsi, la procédure administrative a continué son chemin et a abouti à l'ouverture d'une commission d'enquête publique, fixée du 7 janvier au 5 février 2025. Cette enquête sera menée par le commissaire enquêteur désigné, Louis Régis, retraité du secteur bancaire. Ce dernier est également président de l'association INITIATIV'Retraite Aropa 52, depuis 20I7. Il a une expérience en la matière, ayant déjà conduit des enquêtes publiques, notamment en 2024 pour la communauté de communes du grand Langres dans le cadre du PLUi , pour la commune de Perrancey-les-Vieux-Moulins, pour l'approbation du zonage d'assainissement des eaux usés, en 2020.
  Pour rappel, le projet concerne 9 éoliennes, de I50 mètres de hauteur en bout de pale, réparties comme ci-devant.
 
 
 
   La société en charge du projet a conclu des accords fonciers avec tous les propriétaires des parcelles concernées, y compris une parcelle communale, ZP-6; lieu-dit la Charme, sur la commune de Saint-Blin. Voici les coordonnées :

 Source

 Sur le terrain
 
 Source.

 Pour les noms des signataires, c'est ICI.
  Il est à noter que certains élus municipaux portent le même nom que des signataires des accords fonciers. Si ces individus appartiennent à la même fratrie ou entretiennent des liens familiaux proches, cela pourrait soulever des interrogations quant à un éventuel conflit d'intérêts. Une telle situation nécessiterait un examen attentif afin de garantir la transparence et l'intégrité du processus. Cette question mérite donc d'être surveillée de près et suivie avec rigueur.
 
Pour rappel 
   Un conflit d’intérêt pour un élu se produit lorsque sa position ou ses responsabilités publiques entrent en contradiction, ou sont perçues comme susceptibles de l’être, avec ses intérêts personnels, familiaux ou professionnels. Cela peut survenir si l’élu est amené à prendre des décisions ou à participer à des délibérations pouvant directement ou indirectement favoriser ses intérêts privés ou ceux de ses proches, au détriment de l’intérêt général. Le conflit d'intérêt peut être réel, potentiel — susceptible de se produire dans certaines circonstances — ou apparent — perçu comme tel par le public. En France, la loi impose aux élus de s’abstenir de toute situation où leur impartialité pourrait être compromise — et de déclarer leurs intérêts pour prévenir ces situations : 
  " Il est interdit pour un élu de participer à l’intégralité du processus de prise de décision de la collectivité autorisant, favorisant, ou émettant un avis sur un projet de parc éolien dans lequel il aurait un intérêt personnel direct ou indirect :
  - Le projet impacte, est situé —ou potentiellement situé — sur un de ses terrains ou celui d’un de ses proches — amis ou cercle familial — au moment de la délibération
  - Le projet est porté par une entreprise dans laquelle il —ou un de ses proches — a un intérêt au moment de la délibération.
Dans ces cas :
  - L’élu concerné doit en informer la collectivité;
  - Il ne peut participer ni au débat ni à la délibération de la commune, même indirectement par mandat par exemple;
- Il devra se retirer de la salle du conseil avant que le dossier ne soit évoqué lors de la séance;
- Ces éléments figurent sur la délibération prise la collectivité.
  Lorsque le permis est délivré par la Commune, l’élu ne doit pas le délivrer lui-même ou participer à la décision. 
  Il est interdit pour l’élu ou l’agent en situation de conflit d’intérêts d’exercer une influence sur la
prise de décision. 
   Il ne doit pas participer au suivi du projet pour le compte de la collectivité :
- Préparer les délibérations;
- Suivre le projet pour le compte de la collectivité : participer à la concertation, etc..
Source
 
Saint-Blin
  • Thierry MOUGIN / Signataires Bernard et Thierry MOUGIN;
  • Francine ROYER / Signataires Guy et Cyrille ROYER.
 
 

 
 
   Ce projet d’usine éolienne reflète sans conteste la volonté des deux communes directement concernées et de la Communauté de Communes Meuse Rognon, à laquelle elles sont rattachées, de promouvoir un développement massif des éoliennes sur leur territoire.
  Lire à ce sujet le constat ALARMANT de la MRAe :
  le projet s’inscrit dans un paysage chargé en éoliennes avec 79 machines présentes, autorisées ou en projet dans un rayon de 20 km. Toutefois aucune éolienne n’est actuellement en service ou autorisée dans un rayon d’environ I0 km autour de la ZIP. Le parc éolien de Saint-Blin et Semilly est donc le premier parc à affecter le paysage dans cette zone.
 
  N'oublions pas que les éoliennes c'est pire que les trains : une usine peut en cacher... bien d’autres !
 
   En avant toutes l'opposition !

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IL EN VA DE L' ÉLECTRICITÉ COMME DU FOOTBALL, C' EST TOUJOURS L' ALLEMAGNE QUI GAGNE À LA FIN

  — D'ou vient ce mal profond ? demanda la baronne   — Du manque de religion, répondit le médecin, et de l'envahissement de la finan...