ALLEMAGNE : ENERGIEWENDE : POURQUOI LE VENT ET LE SOLEIL « GRATUITS » COÛTENT-ILS DES MILLIARDS D' EUROS ?

  L' Allemagne se prépare à mobiliser 29,5 milliards d’euros de subventions publiques en 2026 pour une mission aussi ambitieuse que modeste : éviter que le prix de l’électricité ne devienne politiquement explosif ! En six ans, l’effort budgétaire aura donc été multiplié par plus de sept ! INCROYABLE !
 
Comment se décompose ce chiffre extra-ordinaire ?
  • Subventions aux frais de réseau : environ 6,5 à 10 milliards d'euros — pour éviter que les coûts de modernisation du réseau ne fassent exploser la facture;
  • Financement du développement des renouvelables — ex-taxe EEG1 : désormais payé directement par le budget fédéral — environ 17 à 20 milliards d'euros;
  • Baisses de taxes : réduction de la taxe sur l'électricité au minimum légal européen.
 1. La subvention EEG désigne le mécanisme allemand de soutien aux énergies renouvelables mis en place par la loi EEG – Erneuerbare-Energien-Gesetz — loi sur les énergies renouvelables. 
  
Que représente ce montant dans le budget de l' État ? 
  À titre de comparaison, les recettes de la TVA s'élèvent à environ 280-300 milliards d'euros par an. Une dépense de 29,5 milliards d'euros représente donc l'équivalent d'un point de TVA — une hausse d'un point rapporterait environ ce montant au budget de l'État. Cela illustre l'ampleur du sacrifice budgétaire.  
 
Quel coût supplémentaire par an pour chaque Allemand ?
  L'Allemagne compte environ 41 millions de ménages. Aussi, 29,5 milliards÷41 millions = ≈720 euros de dépense publique par foyer ! Même en retirant la part des subventions bénéficiant directement à l'industrie, le coût supporté par le budget de l'État — donc par le contribuable, pour juste maintenir l'équilibre du système électrique dépasse largement les 500 euros par ménage et par an
  Sans ces 30 milliards d'euros injectés chaque année, le prix du KWh payé par le consommateur allemand — déjà l'un des plus élevés d'Europe, autour de 38-40 cts, serait totalement insupportable socialement et économiquement. 
 
L' « effet ciseau » du financement des énergies renouvelables 
1. Le mécanisme de la subvention EEG2 — Loi sur les énergies renouvelables
  • L'État garantit aux producteurs d'éolien et de solaire un prix d'achat fixe — par exemple 80 €/MWh, sur 20 ans;
  • Le marché : les écornifleurs du vent ou du soleil vendent leur électricité sur le marché de gros. Si le prix du marché tombe à 30 €/MWh, l'État doit payer la différence : 50 €/MWh. 
  • L'explosion mécanique : plus il y a de panneaux solaires et d'éoliennes, plus l'offre est forte, ce qui fait chuter les prix de marché — parfois même en prix négatif3. Résultat : l'écart à combler par l'État augmente alors que le volume produit augmente aussi. C'est un effet multiplicateur pour le budget public et pour le contribuable !
2. En juillet 2022, l'Allemagne a supprimé la « Taxe EEG » qui apparaissait directement sur la facture d'électricité des citoyens.  La réalité, c'est que le coût n'a pas disparu. Il est passée de « l'usager » au contribuable. Il est désormais financé par le KTF — Klima- und Transformationsfonds, un fonds spécial alimenté par le budget de l'État et les recettes du carbone. 
3. Pour comprendre simplement les prix négatifs, imaginez un marché où, au lieu de vendre un produit, vous devez payer quelqu'un pour qu'il accepte de le prendre. L'électricité a une particularité physique : elle ne se stocke pas facilement à grande échelle. Sur le réseau, la production doit être exactement égale à la consommation à chaque seconde. 
  • Quand il y a énormément de vent et de soleil — forte production renouvelable, mais que les usines sont fermées ou que les gens consomment peu — le dimanche ou les jours fériés, le réseau sature.
  • Pour éviter que le réseau ne « grille » à cause de ce trop-plein d'énergie et, ne débouche sur un blackout, il faut absolument que quelqu'un consomme ce surplus ou qu'un producteur s'arrête. 
  • Le prix devient négatif : le marché envoie un signal désespéré. On dit aux gros industriels ou aux pays voisins : « Si vous allumez vos machines maintenant pour absorber ce courant, on vous donne de l'argent en plus de l'électricité gratuite.» 
La comparaison des émissions CO2 France vs Allemagne
  Le « modèle » allemand est un paradoxe coûteux. Championne des prix de l'électricité les plus prohibitifs d'Europe4, l'Allemagne est aussi clouée au pilori pour ses émissions de CO2. Les chiffres officiels de 2024-2025 sont clairs : malgré des investissements colossaux, Berlin reste bien plus polluante que Paris, contredisant les promesses de sa transition énergétique, voir les rapports énergétiques de 2024 et 2025 — notamment ceux de Réseau de transport d'électricité — RTE en France et de l'Institut Fraunhofer en Allemagne :
  • France : l'intensité carbone est tombée à un niveau historique en 2024 avec environ 22 g CO2/kWh. C'est l'une des électricités les plus propres au monde grâce surtout au mix nucléaire-hydraulique; 
  • Allemagne : malgré une part record de renouvelables — environ 60%, l'Allemagne émet encore environ 300 à 400 g CO2/kWh en moyenne.
4. Pour les ménages : l'Allemagne affiche des tarifs parmi les plus hauts d'Europe, autour de 0,38 € à 0,40 €/kWh. En comparaison, la France — malgré les hausses récentes, reste autour de 0,20 € à 0,25 €/kWh, selon les options tarifaires. 
  Pour l'industrie : l'écart est également critique : pour les PME : ~ +30% en Allemagne et pour les grandes industries : ~ +40% en Allemagne.
 
  À court terme, l’État n’a guère d’alternative : sans subventions massives, les prix exploseraient ! Mais, l'avenir ne s'annonce pas plus lumineuse, car la question devient autrement plus inconfortable : un modèle énergétique reposant sur l'argent des Allemands, des dizaines de milliards d’euros par an, peut-il rester compatible avec la soutenabilité budgétaire, la compétitivité industrielle et... l'acceptabilité des citoyens ?  
  Au problème du montant des subventions publiques, s'ajoute celui du dérèglement du marché. Ce dernier ne fonctionne plus selon les lois normales de l'offre et de la demande, mais il est devenu totalement dépendant des aides publiques. En économie, le prix sert de boussole. S'il est élevé, cela signale qu'il faut produire plus ou consommer moins. Dans le cas présent, le prix est devenu... « muet » ! Comme l'État intervient tout le temps pour corriger les prix après coup — ex post, les entreprises ne savent plus s'il est réellement rentable d'investir ou non. Puisque le prix est manipulé, il n'encourage plus les investissements stratégiques comme :
  • Le pilotable : ce sont les énergies que l'on peut activer à la demande — nucléaire, gaz, hydraulique, par opposition aux énergies intermittentes — éolien, solaire. Sans un prix clair qui valorise la disponibilité, personne n'investit dans ces centrales pourtant nécessaires pour éviter les coupures.
  • Les réseaux : le prix ne permet plus d'identifier ou construire les lignes électriques pour optimiser le transport de l'énergie.
  La transition ne s’ajuste plus : elle est maintenue artificiellement en vie aux frais du contribuable et du consommateur !
 
L' Allemagne pour exemple 
  « C'est leur problème », diront certains à propos de l'échec allemand. Sauf que la France s'apprête à commettre la même erreur. Championne de l'atome et du bas-carbone, la France se voit pourtant sommée par ses dirigeants de copier le modèle de son voisin. Si la PPE 35 est validée en l'état, en 2026, sur le modèle d'outre-Rhin, le choc financier pour le contribuable et l'usager sera brutal.
 
5. La PPE 3 est une feuille de route énergétique nationale qui fixe des objectifs pour réduire la consommation, accélérer la production d’énergie décarbonée — éolien, solaire, nucléaire, et structurer les investissements publics et privés jusqu’en 2035, dans le but de soutenir la transition vers la neutralité carbone d’ici 2050. Les chiffres clés : 
  • Solaire photovoltaïque : objectif de capacité installée en 2035 : entre 65 GW et 90 GW. Pour comparaison, la capacité installée fin 2024 était d’environ 24,4 GW;
  • Éolien terrestre : objectif de puissance installée en 2035 : ~40 à 45 GW au total. Pour information, elle était fin 2024 de ... 22,7 GW !
  • Éolien en mer : objectif de puissance installée en 2035 : jusqu’à ~18 GW. Aujourd'hui, cette dernière est de... 1,5 GW !
 Source
 
 Car là aussi, sous couvert de « protection du consommateur » et de « compétitivité », l’État français multiplie à son tour les dispositifs de boucliers tarifaires, de compensations ex post et de transferts budgétaires. Même logique, même aveuglement : les coûts ne disparaissent pas, ils changent simplement de colonne comptable. Le résultat est implacable : un État toujours plus endetté, un contribuable toujours plus sollicité, un consommateur toujours perdant et, des écornifleurs du vent et du soleil toujours plus riches !
 
Conclusion 
  Alors que la France dispose historiquement d'un des parcs électriques les plus propres et les plus résilients au monde, une majorités de dirigeants et le lobbying des EnR, font le forcing pour que notre stratégie nationale énergétique reproduise le modèle allemand. Pourtant, derrière les discours officiels et les communiqués officiels, les chiffres de 2024 et 2025 révèlent une réalité bien plus sombre.Entre l'explosion du prix du KWh, la dépendance persistante au charbon et au GNL, et la perfusion budgétaire massive, le « modèle » outre-Rhin ressemble de plus en plus à un puits sans fond ! Est-il encore raisonnable de vouloir copier un système qui échoue à la fois sur le plan économique et sur le plan climatique ?6
 
6. L'Allemagne prévoit également de dépenser plus de 450 milliards d'euros d'ici 2045 uniquement pour adapter ses lignes électriques aux renouvelables. Pour sécuriser son système, l'Allemagne reste prisonnière des énergies fossiles : hier dépendante du gaz russe, elle l'est aujourd'hui du gaz de schiste — GNL, américain, tout en continuant de s'appuyer massivement sur le charbon.
   
« En politique une absurdité n'est pas un obstacle. »
  Napoléon Bonaparte, Napoléon Ier 
 
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DAMMARTIN-SUR-MEUSE, DAMRÉMONT & LE-CHÂTELET-SUR-MEUSE : VICTOIRE DÉFINITIVE ! LE PROJET D' USINE ÉOLIENNE ANNULÉ PAR LE CONSEIL D' ÉTAT


  Après 10 ans de lutte acharnée, le verdict est tombé : la plus haute juridiction française a tranché en faveur des opposants. 
  Après avoir été débouté par la CAA de Nancy, l' écornifleur du vent avait saisi le Conseil d’État. Le choix était judicieux car, la jurisprudence existante est souvent favorable aux lobbies éolien et solaire. Mais, c'est une douche froide, de saison, que ce dernier reçu : le Conseil a ici confirmé la décision de la CAA de  Nancy et, ainsi, a IRRÉVOCABLEMENT, annulé ce projet !
  Si la victoire est belle, la vigilance reste de mise : l'écornifleur du vent ou... un concurrent conservent la liberté de déposer un nouveau projet sur le secteur à l'avenir. 
  Bravo aux héros du jour : l’association Ciel Sud Haute-Marne et aux particuliers mobilisés qui n'ont rien lâché depuis... 2015 !
 
 
 Autour du président de Ciel Sud Haute-Marne, Jérôme Chamoin, avec couvre-chef, les opposants victorieux. Source : jhmQuotidien, 11 septembre 2025.
 
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UNION EUROPÉENNE : QUAND BRUXELLES VEUT METTRE SOUS TUTELLE LES RÉSEAUX ÉLECTRIQUES

  Le nouveau « paquet réseaux » de la Commission européenne, à tout l'air d'une reprise en main des politiques énergétiques nationales sous couvert de... coordination européenne. Face aux insuffisances des réseaux électriques — saturation, interconnexions limitées, renouvelables bridés, Bruxelles estime que les États ont échoué et entend désormais imposer priorités, obligations et investissements transfrontaliers, pour un coût estimé à 1 200 milliards d’euros d’ici 2040.
  Cette reprise en main autoritaire a le grand inconvénient, au-delà de priver de leur souveraineté les États membres, d'apparaître comme un nivelage par le bas, comme dans l'Éducation nationale : les bons élèves paieraient pour les mauvais ! 
  Loin d'être une ambition industrielle, cette crise d'autorité apparaît comme une réponse bureaucratique et centralisée à des problèmes matériels complexes. En effet, les réseaux électriques ne se construisent pas par autorité réglementaire mais, par des choix politiques lourds, des investissements de long terme, etc.
  Documentaire et Vérité, lire ci-devant, met en lumière les divergences nationales, notamment entre l’Espagne, surproductrice de solaire, et la France, réticente à financer des infrastructures qui pourraient déstabiliser son propre marché électrique. Derrière la « coordination européenne » se profilerait ainsi une mutualisation des coûts des mauvais choix passés, faisant peser sur les systèmes encore fonctionnels le rattrapage de ceux qui ont mal planifié leur transition.
  La France est présentée comme un cas à part : réseau non désorganisé, production décarbonée à 95 %, parc pilotable amorti et coûts système inférieurs à ceux de voisins ayant massivement développé des renouvelables intermittents. Elle ne serait donc pas responsable des déséquilibres actuels, mais, les Français risqueraient fort d’en payer le prix.
  Enfin, le texte alerte sur un problème d’incitation majeur : socialiser les coûts des erreurs passées découragerait les États de faire des choix énergétiques robustes à long terme.
 
Bonne chance et bonne nuit !... 
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Par DOCUMENTAIRE ET VÉRITÉ, sur X
 
  Ce qui se joue sur les réseaux électriques relève du délire.. La Commission européenne cherche à reprendre la main sur les choix énergétiques des États, en imposant priorités et obligations sur les investissements transfrontaliers. Plus qu’une coordination, une volonté de mise sous tutelle ! 
  La Commission européenne compte ainsi désormais imposer des priorités et des obligations aux États membres, avec une facture basse estimée à 1200 milliards d’euros d’ici à 2040. L’urgence semble pouvoir tout justifier… Le raisonnement de la Commission est simple: les États ont échoué dans les réseaux électriques. Ils ont sous-investi, mal planifié, défendu leurs intérêts nationaux au détriment de la « cohérence européenne ». Résultat : l’Europe connait des réseaux saturés, des centaines de GW de renouvelables bridés, des interconnexions insuffisantes, et des dizaines de milliards de subventions pour compenser les dégâts. Puisque les capitales n’ont pas su faire, Bruxelles entend décider à leur place ! 
  Le problème est que cette reprise en main ressemble moins à une vision industrielle qu’à un nouveau réflexe bureaucratique. On ne corrige pas vingt ans de désinvolture infrastructurelle par des règlements, des calendriers contraignants et des procédures de validation centralisées. Les réseaux ne se décrètent pas, ils se construisent lentement, au prix de conflits locaux, de choix technologiques et d’arbitrages politiques lourds. Même Thomas Veyrenc, le DG du RTE a qualifié le paquet réseaux présenté à Bruxelles de « faussement technique et réellement politique ». 
  Il semblerait que la France ait enfin dû être forcée de prendre un peu la mesure de la folie en cours…   Pour la Tribune, Jacques Percebois résume l’un des problèmes majeurs : 
« L’Espagne produit beaucoup de solaire pendant la journée dont elle ne sait plus quoi faire. Elle voudrait pouvoir l’exporter vers les pays du nord, notamment l’Allemagne. Mais elle doit d’abord passer par la France, qui rechigne à payer pour l’infrastructure. Surtout, une injection massive d’énergie renouvelable déstabiliserait son propre marché, en faisant chuter les cours de l’électricité ». 
 Derrière le discours sur la « coordination européenne » se profile ainsi un mécanisme bien connu : la mutualisation des coûts d’échecs nationaux. La France n’a pas désorganisé son système électrique. À la différence de ses voisins, elle a conservé un parc pilotable amorti, une production décarbonée à 95% et des coûts système durablement inférieurs à ceux de ses voisins les plus EnRi zélés. Elle n’a pas saturé ses réseaux par une expansion désordonnée de capacités intermittentes mal raccordées… Elle n’est donc en rien à l’origine du problème que Bruxelles cherche aujourd’hui à corriger dans l’urgence
  Derrière « la coordination européenne », il s'agit bien de faire payer aux systèmes encore fonctionnels le rattrapage de ceux qui n’ont cessé de faire de mauvais choix. Ce nouveau paquet européen traduit une peur : peur de nouveaux chocs de prix, peur de black-out, peur de voir la transition énergétique s’enliser sous le poids de sa propre impréparation, peur que chacun ne découvre le degré d’amateurisme et de wishful thinking de l’édifice1… 
 
 1. L’optimisme irréaliste de l’édifice
 
  Alors la Commission fait ce qu’elle sait faire : elle réglemente, elle encadre, elle surveille. Elle tente de transformer un échec matériel en problème de gouvernance. Mais centraliser la décision ne crée ni cuivre, ni acier, ni acceptabilité locale… D’autant qu’il y a dans cette nouvelle volonté un problème d’incitation majeur. Si les coûts des erreurs passées sont socialisés à l’échelle européenne, plus aucun État n’aura véritablement intérêt à faire des choix énergétiques robustes sur le long terme. La solidarité devient une imposture lorsqu’elle transforme la prévoyance des uns en assurance tous risques pour l’imprévoyance des autres. 
 Et sur l’électricité, la France n’a littéralement AUCUNE raison de se faire imposer de nouvelles taxes pour encore lubrifier un Green Dream coûteux, inefficace, sur-subventionné, sous-pilotable, saturant les réseaux et vivant sous perfusion budgétaire de ses voisins...
 
 Sources
 - https://www.latribune.fr/article/entreprises-finance/28381235987377/reseaux-electriques-bruxelles-prend-la-main-la-france-freine-des-quatre-fers
- https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/en/ip_25_2945 
 
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ALLEMAGNE : ENERGIEWENDE : POURQUOI LE VENT ET LE SOLEIL « GRATUITS » COÛTENT-ILS DES MILLIARDS D' EUROS ?

  L' Allemagne se prépare à mobiliser 29,5 milliards d’euros de subventions publiques en 2026 pour une mission aussi ambitieuse que mod...