ÉLECTRICITÉ : LA « RÉPRESSION » IMPOSÉE AUX CONSOMMATEURS PAR LE LOBBY DES ENR ET SES AMIS POLITIQUES

  Le bouleversement du modèle de consommation d'électricité pour les Français et les entreprises en France, la capacité à ajuster la consommation d'électricité en réponse aux variations de l'offre et de la demande, dit « flexibilité », révèle l'influence du lobby des énergies renouvelables (EnR) et confirme les liens étroits entre le monde politique décideur et les intérêts financiers. Nous assistons bien à une nouvelle et supplémentaire forme de « répression ». (1)   Contrairement à celle exercée par un gouvernement, cette « répression » n'est pas dirigée par des élus démocratiques, mais par des écornifleurs de la finance, du monde entier, au nom de l'énergie éolienne, solaire et de la sauvegarde de la planète !
 
(1). La première des « répressions » est celle du gouvernement :

« Gouverner c'est contraindre. Contraindre les individus à se plier à des règles, dont chacune, à tout moment, va contre l'intérêt immédiat de tel ou tel.  Les contraindre à payer des impôts, à donner à l'armée un temps de leur jeunesse et, parfois, leur vie. Les contraindre à obéir à des autorités administratives dont le poids leur apparaît aussi lourd que les motivations incompréhensibles. Les contraindre à accepter la loi de la majorité qui veut que le citoyen puisse critiquer mais non contester la légitimité du pouvoir contre lequel il s'est, personnellement, prononcé. Gouverner, c'est faire prévaloir sans cesse l'intérêt général contre les intérêts particuliers, alors que l'intérêt général est toujours difficile à définir et prête à discussion, tandis que l'intérêt particulier est ressenti comme une évidence et s'impose à chacun sans qu'il y ait place pour le doute. Gouverner, c'est, en somme, conduire les hommes collectivement dans des voies et vers des objectifs qui ne leur sont ni naturels, ni clairement perceptibles, ni conformes à leurs aspirations immédiates. Le gouvernement, c'est donc bien la « répression » au sens où l'entend Freud. »

POMPIDOU Georges, Le nœud gordien, Plon, 1974.
 
 
 

 
POMPIDOU Georges, 1911-1974.  Président de la République, 1969-1974. Source.
 
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ADEME1 Infos, paru le 6 mars 2025, titrait : « énergies renouvelables et flexibilité : le duo gagnant de l'électricité de demain ? »

 

  Certes, le point d'interrogation laisse place à l'alternative : « duo gagnant ou duo perdant ? »
  Or, selon l' ADEME, la future flexibilité électrique devrait être « la capacité à adapter la CONSOMMATION d’électricité en fonction des fluctuations de l’offre et de la demande » !
  Serait-ce un signe de plus de son manque de maîtrise — le fameux « M » de ADEME, — des réalités énergétiques ?   L' ADEME a déjà montré des faiblesses, elle qui un temps afficha une empreinte carbone de 66 grammes de CO2/kWh pour l'énergie nucléaire, ensuite rectifiée, devant les protestations des scientifiques, à 6,6 grammes de CO2 — tout en prétextant l'oubli de la virgule, — avant de publier enfin le bon chiffre de 3,7 grammes de CO2/kWh.
  Personne n'oublie non plus cette autre fiche info, pourtant destinée à l'Éducation nationale, où l' ADEME classait par erreur le nucléaire dans les énergies FOssiles — à l'instar du gaz naturel, du charbon et du pétrole ... responsables du changement climatique, — au lieu de FIssile : énergie atomique celle-là, rien à voir avec les énergies chimiques et leur CO2.
  Mais cette fois la « flexibilité selon l' ADEME » c'est plus sérieux, car l'agence considère que c'est la flexibilité de la consommation qui pourrait rendre enfin gagnants les renouvelables. Mais gagnants pour qui ?
  En général, un marché c'est avant tout une demande, avec en face une offre. Sauf situation de pénurie, l'offre s'adapte à la demande. Cette dernière peut fluctuer, été/hiver ou jour/nuit par exemple : la flexibilité de l'offre y répond. De tous temps le client est censé être roi.
  Des stocks peuvent aider à gérer cette flexibilité. Pour les productions peu stockables à un coût acceptable, comme l'électricité, l'offre doit être adapté à chaque instant, au risque de voir le système électrique s'effondrer. Cet exploit est accompli par les producteurs fiables d'électricité et les gestionnaires du réseau.
  Or l' ADEME voudrait que la flexibilité change de camp : ce serait au tour du consommateur ou du patron en pleine réindustrialisation de s'adapter à une offre d'un nouveau type, sans lien avec les besoins, une offre subie. En l'occurrence une électricité dont on n'a pas forcément besoin mais que l' ADEME aimerait nous forcer à acheter.
  Certes avec un lavage de cerveau publicitaire on peut créer une demande pour un besoin auparavant inexistant.   C'est le cas de certains faux besoins, comme l'addiction aux jeux vidéo, ou aux drogues, fléaux de notre société de consommation. L' ADEME semble nous dire : 
« vous ne le savez pas, vous croyez ne pas en avoir besoin, mais cette électricité intermittente est bonne pour vous ».
  Prenons l'Agence au mot sur l'électricité solaire, qui, bien que déjà majoritairement exportée2 chez nos voisins — d'ailleurs à perte, à un prix moyen de 58 €/MWh, inférieur à son coût, confirmant son inutilité pour le consommateur français, — pourrait encore voir sa puissance installée multipliée par quatre si on ne révisait pas le récent projet de PPE3, Programmation pluriannuelle de l'énergie, totalement obsolète.
  Le solaire photovoltaïque produit trois fois plus en été qu'en hiver, où se concentrent pourtant les pointes de consommation électrique. Selon l' ADEME, le consommateur devrait s'adapter. Et donc se chauffer en été ?! À ce compte-là, ne pouvant nous éclairer à l'électricité solaire la nuit, faudra-t-il le faire ... le jour ?
  Notre économie aussi devrait s'adapter. Elle se ralentit en été. L'énorme production estivale d'électricité solaire suggèrerait au contraire de faire tourner nos usines à fond l'été et de déplacer les vacances — probablement scolaires aussi, — vers l'hiver ! Or l' ADEME pensait aussi tirer profit des grands départs des juillettistes en voitures électriques pour consommer l'excédent solaire estival. Pas simple !
  Et pour l'éolien, comment s'y adapter si ce n'est en obligeant boulangers, artisans et PME à ne travailler, ou les citoyens à ne s'éclairer ou se chauffer, que quand il y aura du vent ? Pourquoi pas ! Pour certains usages peut-être, à condition de laisser au consommateur le choix de son contrat électrique : soit « flexible, d'origine intermittente garantie » soit, pour ceux qui comme moi le souhaiteraient, « d'origine nucléaire garantie pilotable ».
  Certes, le ridicule ne tue pas, et l' ADEME, pourtant largement critiquée depuis des années pour son manque de maitrise des priorités environnementales et énergétiques, est toujours vivante.
  Comme a-t-on pu créer une telle agence, qui n'a rien fait pour promouvoir les avantages écologiques du nucléaire, Iere énergie du pays et dont le potentiel est énorme, y compris dans la chaleur décarbonée et l'hydrogène ? Une agence qui par son soutien quasi idolâtre au photovoltaïque et à l'éolien, deux énergies totalement inutiles à notre pays, prive ainsi les autres énergies renouvelables et décarbonées utiles — géothermie, pompes à chaleur, biomasse et biocarburants, hydraulique, — d'une partie des subventions que le contribuable complaisant accepte encore de lui confier, pour combien de temps ?
  Faudra-t-il un réveil citoyen plus radical que celui des gilets jaunes pour dénoncer l'incurie qui s'est installée dans nos administrations, qui utilisent nos deniers pour rajouter des contraintes et des coûts : qui malheureusement les font vivre. Notre pays détient le record des dépenses publiques et des règlements destructeurs de libertés, notre pays où, à l'instar de de l'ADEME3 de la CRE4 ou de RTE5 ... on finit par marcher sur la tête ! ...
 
Jean-Luc Salanave

1) Initialement Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie, aujourd’hui Agence de la transition écologique
2) 101,3 TWh d'exportations brutes françaises d'électricité 2024 (5,9 milliards d'euros, soit 58€/MWh); 89 TWh exportations nettes, record mondial (sources : douanes). Selon RTE la plus grande part de notre production éolo-voltaïque. est consommée par nos voisins. Éviter de multiplier encore par 3 ou 4 nos capacités solaire et éolienne futures (en annulant la PPE3 !) ferait économiser 300 milliards d'euros à la France selon une étude Cérémé/PNC présentée au Sénat le 10/03/2025.
3) Le refus de l' ADEME de communiquer les données scientifiques justifiant les économies de CO2 liées à l'éolien vient de faire l'objet d'une requête déposée par la Fédération Environnement Durable (FED) devant le Tribunal Administratif de Nantes.
4) La CRE est critiquée pour sa complaisance envers les énergies intermittentes, son anticléricalisme et sa formule de calcul des tarifs régulés de l'électricité qui favorise l'enrichissement des fournisseurs alternatifs et des spéculateurs du marché électrique au détriment du consommateur.
5) RTE est montré du doigt, notamment par la récente commission sénatoriale sur les prix de l'électricité, pour avoir offert la gratuité de raccordement aux investisseurs éoliens offshore et, plus généralement, pour son plan à 100 milliards d'euros (dont 37 milliards pour l'éolien offshore), qui s'ajoutent aux 96 milliards réclamés par ENEDIS, pour raccorder les dizaines de milliers de sources solaires et éoliennes terrestres à venir, élargissant ainsi son "fond de commerce" au détriment du TURPE payé par les consommateurs..

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