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PORT-SUR-SAÔNE : STOP PRÉFECTORAL AU PROJET DES « COSAQUES » DU VENT

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Gens qui rient et Jean qui pleure !

La décision préfectorale a certainement fait éclater de joie bon nombre d’opposants au projet, tout en arrachant quelques larmes à monsieur le maire, dont l’implication personnelle n’a jamais fait défaut (1). Mais que l’on se le dise : la partie est loin d’être finie. Le « Vent des cosaques » pourrait bien souffler de nouveau, par les voies et délais de recours encore ouverts.

(1).

Source.

Mardi 12 décembre 2023, une trentaine d’opposants se sont invités à une réunion de travail entre la société Opale Énergies Naturelles et les maires des communes voisines. Sébastien Jeangirard, associé fondateur d’Opale EN, et Jean Pepe, maire de Port-sur-Saône, ont dû faire face à la colère de ces opposants à l’éolien. Photo Sylvain Michel. Source.

Quel lien historique entre la commune de Port-sur-Saône et les Cosaques ?

Certains d’entre vous ont sûrement dû se gratter la tête en se demandant : « Mais qu’est-ce que notre commune a à voir avec ces fameux Cosaques, autrefois si redoutés par la population ? » Eh bien, surprise ! Nos inimitables écornifleurs du vent, toujours soutenus par leurs fidèles partenaires municipaux, ne sont pas que de simples businessmen à l’affût de toutes subventions publiques qui passent. Non, ils ont aussi de la culture — si, si, je vous assure. Mais bon, assez divergé, revenons à ce fameux lien : à la fin des guerres napoléoniennes, en 1814, les armées de la Sixième Coalition, Russie, Prusse, Autriche, Royaume-Uni, etc., envahissent la France pour faire chuter Napoléon. Parmi ces forces, les troupes russes, notamment les célèbres Cosaques, pénètrent en Franche-Comté.

Passage des Cosaques à Port-sur-Saône
Port-sur-Saône, située sur un axe stratégique entre Vesoul et la vallée de la Saône, voit le passage — voire le stationnement — de troupes cosaques au début de l'année 1814. Ces troupes, souvent redoutées pour leur mobilité et leur réputation de pillage, marquent les esprits des populations locales (2).
Des archives locales et récits anciens — notamment ceux conservés à Vesoul ou dans les mémoires locales — font mention de la présence de soldats russes et cosaques dans cette zone, venus harceler les dernières troupes napoléoniennes en repli.

(2).

« Rappelons qu'avant même l'invasion par les trois armées de Bernadotte, Bliicher et Schwarzemberg, avec objectif : Paris, « une nuée de Cosaques (c'est l'expression désormais consacrée) et de cavalerie légère précédait ces trois armées avec mission de parcourir en tous sens le territoire, d'empêcher la levée des conscrits, de détruire, dès leur apparition, les noyaux de formations et les centres d'organisation militaire... » 2. Dès lors, dans les campagnes, au cri : Les Cosaques ! nombre d'habitants se sauvent dans les bois, emportant leurs meubles les meilleurs et poussant devant eux les porcs et les vaches... ».

Source : DUPUY Aimé, Les Cosaques dans l'histoire et la littérature napoléoniennes, Revue d’Histoire Moderne & Contemporaine Année 1971, pp. 430-445.

Ainsi, le porteur du projet — domicilié dans le Doubs voisin et déjà bien connu des opposants aux installations éoliennes dans ce département comme dans celui, frontalier, de la Haute-Marne — et le conseil municipal se verraient-ils en nouveaux « Cosaques », lancés dans une conquête autoritaire ?