lundi 23 juin 2014
Extraits
[...] À la frontière entre Aveyron et Tarn, Christian Bernard représente, pour sa part, une fédération nationale regroupant pas moins de neuf cents associations, unies sur un slogan : « Zéro éoliennes ». Il rejette toute collusion avec les pro-nucléaire - « d’ailleurs, même AREVA fait de l’éolien maintenant », et ajoute : « Nous ne sommes pas hostiles en soi au nucléaire, mais la solution est avant tout de réduire les dépenses d’énergie ».
Pour achever de nous convaincre, il nous conduit en voiture à quelques kilomètres de chez lui. Au beau milieu de la campagne et des sentiers étroits, nous découvrons effarés une installation électrique de deux hectares. « Ça, ça peut accueillir jusqu’à deux cent éoliennes. » Et voyant notre surprise : « On ne vous avait pas parlé des pylônes et des transformateurs ? »
-Transformateur de plus d’un hectare implanté depuis deux ans à deux pas de la commune de Moulin Mage en rase campagne .
Aux carrefours des autoroutes de l’électricité
C’est l’aspect le plus visuel mais pourtant le moins visible quand on parle des éoliennes. Comme nous l’explique Richard Simon-Labric, syndicaliste CGT chez EDF et mandaté sur les questions énergétiques en Midi-Pyrénées :« L’énergie ne se stocke pas. Il faut donc pouvoir en permanence l’intégrer dans le réseau afin de maintenir la fréquence et la tension. Or, le réseau actuel ne correspond plus à l’arrivée des éoliennes. Il faut créer de nouveaux transformateurs et de nouveaux réseaux. »
Un aspect que Carole Joly, de l’association Plateau Survolté a bien remarqué : « Chaque parc éolien a besoin d’un petit transformateur pour acheminer son électricité sur le réseau. Mais avec le développement de tous ces projets éoliens dans le sud du Massif central, les réseaux sont saturés ».
C’est ainsi que cette conseillère municipale de la commune de Saint-Victor-et-Melvieux, dans le Sud Aveyron, découvre en avril 2010 un projet caché de transformateur électrique géant à un kilomètre de chez elle. « Neuf hectares avec doublement des lignes de très haute tension, soit vingt-quatre lignes au total au dessus de nos têtes ! » énumère Lionel Jacolinot, son compagnon.
L’objectif : « Transformer l’énergie qui passe en 225 000 Volts en 440 000 volts et l’acheminer aux quatre coins de l’Europe. Pas de chance : nous habitons justement sous une de ces autoroutes de l’énergie »...
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