L’année 2025 n’a pas encore dit son dernier mot, mais un cap symbolique vient déjà d’être franchi : la France a connu, en à peine six mois, plus d’heures de prix de l’électricité inférieurs à zéro qu’au cours de toute l’année 2024. À première vue, cela pourrait passer pour une bonne nouvelle. Mais la réalité est bien plus préoccupante.
Trop d’électricité... au mauvais moment
L’électricité ne manque pas. Mieux : elle déborde, littéralement, en milieu de journée, notamment grâce au solaire. Mais cette abondance survient précisément quand la consommation est au plus bas. À l’inverse, le soir venu – quand les ménages rentrent chez eux, allument climatiseurs, téléviseurs et plaques de cuisson – la production s’effondre. Résultat : les prix de gros s’envolent brutalement, parfois à plus de 300 €/MWh, après avoir chuté à -100 €/MWh quelques heures plus tôt.
Cet écart de plus de 400 €/MWh en une journée n’est plus une exception. Il est devenu la norme estivale.
Source.
Des énergies renouvelables mal synchronisées avec la demande
Ce phénomène révèle une faille structurelle du mix électrique européen : les renouvelables, en particulier le solaire, ne produisent pas quand on en a le plus besoin. Aux heures de pointe, quand la chaleur pousse les foyers à faire tourner la climatisation, le soleil décline. Et les réseaux doivent compenser en urgence.
Mais comment ?
- En relançant des centrales à gaz ou à charbon, coûteuses, polluantes et peu flexibles.
- En activant des services de réserve sous tension constante.
- En modulant le nucléaire, comme en France, où EDF a dû ajuster sa production nucléaire à hauteur de 8 GW/jour au printemps, soit plus du double de la moyenne quinquennale.
Une facture énergétique qui flambe à cause des renouvelables
En théorie, les renouvelables devraient faire baisser les prix. En pratique, leur intermittence mal gérée déstabilise les marchés et alourdit les coûts d’équilibrage du réseau. De fait, sur les six premiers mois de 2025 :
- La production d’électricité dans l’Union européenne issue des énergies fossiles a connu une hausse préoccupante de 13 % par rapport à la même période en 2024.
- La production à partir de gaz naturel s’est envolée de 19 %, atteignant son plus haut niveau depuis trois ans.
- Le charbon, pourtant promis à une disparition progressive, a lui aussi enregistré une hausse, plus modeste mais symboliquement lourde, de 2 %.
- L’éolien, pilier de la transition énergétique européenne, a connu sa plus forte baisse jamais enregistrée sur une période janvier-juin, avec une chute de 9 %, pour un total de 225 TWh.
- L’hydroélectricité a également fortement pâti d’un hiver sec et d’une fonte des neiges insuffisante, enregistrant un recul de 15 %.
Ce bilan énergétique du premier semestre 2025 souligne un retournement de tendance préoccupant : alors que l’UE ambitionne de décarboner son mix énergétique, la résurgence des sources fossiles combinée à la vulnérabilité des renouvelables face aux aléas climatiques met en lumière la fragilité actuelle du système.
Conclusion
L’Europe mise tout sur un développement anarchique du solaire et de l’éolien. Mais en négligeant les solutions d’appui essentielles – stockage massif, interconnexions renforcées, pilotabilité, nucléaire – elle expose son système électrique à des fragilités chroniques, aggravées par le dérèglement climatique. En effet, les épisodes extrêmes ne sont plus des anomalies : ce sont des tests de résistance permanents. Et aujourd’hui, ils montrent que le système ne tient plus.
En somme, il est temps de stopper de la croissance quantitative des renouvelables, MORATOIRE, pour débuter, pour une conception qualitative d’un système électrique robuste, pilotable et résilient. Sinon, les kWh bon marché à midi continueront de nous coûter une fortune à 20 h.
Source
:
https://montelnews.com/news/c1c9f356-157c-47be-94e3-f2a8b3866016/european-heatwave-is-jamming-the-grids-shape-sorting-toy
Source : https://www.bloomberg.com/news/articles/2025-06-30/france-s-tally-of-negative-power-prices-just-beat-the-2024-total
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