REQUIEM POUR L'AVIFAUNE ET LES CHIROPTÈRES TOMBÉS SOUS LES PALES DES ÉOLIENNES

 " Je demande à Verneille, qui parcourt la France dans tous les sens à bicyclette, quelle région en définitive il préfère. Il me dit : " La Haute-Marne, cette région que j'ai parcourue de Semur à Chaumont et de Chaumont à Vaucouleurs, me donne une idée de ce qu'était la vieille France, pays forestier et humide, avec des étangs. Des heures et des heures, on circule dans les bois sans voir âme qui vive. "
BARRÈS Maurice, Mes cahiers, 1896-1929, tome VIII.
   Mais ça, c'était hier, aujourd'hui !...
 
QU'ON-T-ILS FAIT DE LA HAUTE-MARNE ? ILS L'ONT PATIEMMENT GÂCHÉE ! 
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UNE ÉLECTRICITÉ PLUS ROUGE QUE VERTE

 
  Au moins 19 Milans royaux*, un Balbuzard pêcheur et un Faucon crécerelle officiellement tués par les éoliennes en Haute-Marne
  État des recherches au 16/09/2024

   Alors que la préfecture a autorisé à Bonnecourt/Chauffourt, 6 éoliennes de 150 m avec une hélice de 130 m, soit une garde au sol de 20 mètres seulement, ce malgré la présence de 6 nids de milan royal dans un rayon de 3 km, et en plein couloir de migration, il nous semble urgent de faire un bilan des mortalités officielles, qu’elle ne peut pas ignorer !
 
* Les derniers chiffres communiqués par la LPO, sont encore plus alarmants ! Ils font état de... 26 CADAVRES répertoriés en Haute-Marne. Et, toujours bien en-dessous de la réalité. 
 
Poinson les Nogent, 4 mortalités de milan royal officielles sur ce site, et une hécatombe de chauves-souris.
  Au moins 19 mortalités de milans royaux sont officiellement dues aux aérogénérateurs industriels en Haute-Marne, s’y ajoutent au moins un balbuzard pêcheur et un faucon crécerelle. On ne compte plus les chauves-souris, ni les passereaux ! 
 
  Le département de la Haute-Marne se trouve dans le couloir majeur de migration. Voir en référence les liens vers les documents LPO et ODONAT.
  On compte officiellement au moins 19 mortalités de milans royaux et une mortalité de balbuzard pêcheur en Haute-Marne. Il faut généralement attendre que des études de suivi soient faites pour estimer ces mortalités, et les opérateurs traînent autant que possible avant de les faire réaliser, afin de faire fonctionner leurs engins mortels aussi longtemps que possible sans bridage. Il se passe parfois une dizaine d’années entre la mise en service et les relevés de mortalité !
Les relevés de terrain s’étalent sur 2 ans, avec des passages une fois par semaine, le travail est plus ou moins sérieux selon la personne. Ceci uniquement en période de végétation basse, soit environ d’octobre à mai. Aucune étude de mortalité n’est effectuée quand les petits quittent le nid, apprennent à chasser et sont vulnérables, quand les parents sont pressés de les nourrir et épuisés, ou quand les chauves-souris sont en pleine activité. Et, à 300 kilomètres heure, les pales sont de super raquettes propices à envoyer les oiseaux très loin ! On ne peut pas non plus estimer les dommages collatéraux. Petits mourant de faim au nid quand un parent est percuté…
  La Sociedad Espaῆola de Ornitologia (SEO Birdlife), homologue espagnol de la ligue pour la protection des oiseaux (L.P.O) a publié des analyses de l’impact environnemental sur l’avifaune. Selon cette étude basée sur plus de 500 études, 95% des animaux tués par les éoliennes sont emportés par les charognards, et sur les 5% restants, seulement 13,3% sont trouvés lors des recherches. Sans compter les animaux blessés qui iront mourir plus loin.
Brève synthèse en Français avec lien vers l’étude.

  Les animaux de petite taille sont quant à eux tués par les différences de pression barométrique engendrées par le passage des pales devant le mât. Ce même passage génère les infrasons si problématiques pour la santé humaine et animale, la vie du sol. Voire pour les couvaisons.
  En dehors de ces études, les découvertes de cadavres se font au petit bonheur la chance, quand quelqu’un trouve par hasard un oiseau qui n’a pas encore été embarqué par un charognard, et prend la peine de le signaler ; autant dire que le chiffre de 19 est plus que largement sous-estimé. Il représente plus certainement la pointe de la partie émergée de l’iceberg qu’une donnée exacte ! Il arrive d’ailleurs qu’un promeneur tombe sur un charnier de rapaces caché dans les buissons proches de ZI éolienne, ou qu’un agriculteur avoue ouvertement les faire disparaitre !
  Une baisse des effectifs de milans royaux dans la zone Natura 2000 du Bassigny a d’ailleurs été observée récemment, la faute à qui ?
  Dans l’Étude d’incidence Natura 2000 de l’étude du projet éolien de Bonnecourt-Chauffourt (2023), on peut lire, page 13 :
  « La principale motivation de la ZPS porte sur le Milan royal. Malgré un contexte très favorable en matière d'habitats (mosaïque de petits massifs forestiers, de prairies et de cultures), l'espèce poursuit sa régression, avec des causes multifactorielles qui restent à préciser. » (Zone Natura 2000 du Bassigny.)
  Et curieusement dans la réponse de l’opérateur Boralex à la MRAe de la même étude, les effectifs de milans royaux sont dits en augmentation, sans prendre cette donnée locale en compte ! D’où l’art de choisir ce qui sert son intérêt !
  Mais avec l’hécatombe de milans en Haute-Marne, due à l’éolien, qui peut s’étonner qu’ils soient en régression dans la zone Natura 2000 du Bassigny située à l’est du département, et plus grande zone Natura 2000 du Grand-Est !
  Les projections nationales en font cependant le département le « plus propices » au développement éolien ! Au point que sa forme se détache sur la carte nationale ! Malgré la saturation, la faible population, et la situation en plein couloir de migration !

Difficultés pour trouver les données de mortalité
  La recherche des mortalités officielles est entravée par des archives préfectorales difficiles à retrouver sur le site Internet de la préfecture si elles ne sont pas récentes. Site qui ne cesse de changer de page et de lien (sans toujours annoncer la fermeture de l’ancienne page). Pour certaines ZI éoliennes, nous avons les mentions de bridage via des arrêtés complémentaires, mais pas celles des mortalités qui ont justifié ces mesures. Nous savons par exemple de source certaine qu’il y a eu une hécatombe, à Doulevant le Château, notamment, sans en trouver de trace officielle. On ne peut pas accéder au document d’inspection mentionné sur le site Géorisques. On note par ailleurs que les mortalités sont parfois suivies d’arrêtés complémentaires demandant généralement des bridages, mais pas systématiquement de mises en demeure. Il ne semble pas qu’il y ait eu à ce jour la moindre poursuite, ni la moindre pénalité de la part de l’état. Sur le site Géorisques qui recense les inspections d’installations classées, certains rapports d’inspection sont interdits à la consultation, notamment ceux qui semblent les plus problématiques !
  En outre, certaines zones industrielles éoliennes bénéficient d’« autorisations de destruction d’espèce protégée », ou déjà de mesures de bridage (rarement respectées). Il est impossible de connaître toutes les mortalités déclarées. Encore moins celles qui ne le sont pas, parce qu’avec une autorisation de destruction d’espèce protégée, la mortalité est « légale » ! Par exemple à Poulangy (voir ci-dessous), si le milan royal était mort avec un bridage activé, ou en période de migration, le cas serait passé inaperçu ! Nous n’avons par ailleurs de retours que sur les animaux emblématiques, pas sur le petit vivant plus commun.
  La version du Grand-Est du plan national d’action 2021/2030 en faveur du milan royal révèle que 42% des mortalités de milan royal connues de la région sont dues à l’éolien, 35% à des empoisonnements. (P 44).

Passons en revue ces mortalités officielles
Haut de Conge, (Dampierre, Poinson les Nogent, Vitry les Nogent), 2 mortalités de milan royal déclarées en 2021, 4 déclarées entre 2011 et 2021, hécatombe de chauves-souris. Société Boralex.
 La zone industrielle aérogénératrice du Haut de Conge, est proche du fort de Dampierre, classé zone Natura 2000 et ZNIEFF chauves-souris. Les suivis de chiroptères effectués en 2020 font état d’une mortalité entre 3,7 et 6, 2 chauves-souris « par mat ». Si on extrapole à 14 machines et à 12 années d’activité avant les premières mesures de bridage, avec une moyenne de 4,95 chauves-souris par an et par machine, on aboutit à plus de 830 mortalités de chauves-souris sur la période de 12 ans. Même avec une moyenne basse de 4 mortalités par an et par machine (ce ne sont pas les mats qui tuent !!!), on arrive à plus de 670 mortalités.
  Tout en sachant que les études ont été réalisées après 10 ans d’activité, et que comme avec les hérissons au bord des routes, plus on en a déjà tué, moins on en a à tuer ! Sans compter bien entendu tous les animaux morts qui n’ont pas été trouvés ! C’est petit et vite embarqué, une chauve-souris, et probablement propulsé très loin dans certains cas ! N’oublions pas le fait que ces études ne font l’objet de passages qu’une fois par semaine, uniquement en période de végétation basse, soit d’octobre à mai, qui n’est pas la saison du maximum de vols de chiroptère.
 
Poulangy / Louvières, (Poulangy, Louvières), mortalité de milan hors période de migration, sans autorisation de destruction d’espèce hors migration, en 2022, mise en demeure pour non-respect des arrêtés divers, dépassement des limites de bruit non corrigée… Société EDPR France Holding  Cette ZI a tout d’abord été refusée par arrêté préfectoral, notamment à cause de la forte présence du milan royal. Mais également pour des raisons paysagères, en respect de la préconisation au schéma régional éolien, de ne pas surplomber les vallées de la Marne et de la Traire. Mais l’opérateur est allé au tribunal administratif, qui, comme à chaque fois que cela a été le cas dans le département, lui a donné raison. La préfecture a été obligée de revenir sur son refus, et la ZI a été construite pendant le premier confinement en 2020. 
 Dès avril 2022, une mortalité de milan royal était officiellement déclarée, soit moins de deux ans après la mise en service du site. Le site bénéficie d’une autorisation de destruction d’espèce pour le milan royal, en période de migration, ce malgré le refus initial de la préfecture. La mortalité qui a déclenché l’arrêté s’est produite hors période de migration, l’oiseau a été détecté, mais le mécanisme de bridage était désactivé. D’où les suites ! Sinon nous n’aurions pas eu vent de cet accident ! Avec l’autorisation de destruction d’espèce protégée en période migratoire, il est impossible de connaître les mortalités lors des migrations, puisqu’elles sont autorisées !
  Ce site fait actuellement l’objet de mesures de bridage, mais pour le voir très souvent, je doute qu’elles soient respectées ! Ici encore, la production affaiblie ne vaut pas l’argent que le peuple y met et les nuisances et risques qu’il génère !
  L’arrêté de mise en demeure en dit long sur les négligences de l’exploitant ! Mesures de bridage sonore (dépassements constatés) et de protection des rapaces non concrétisées, etc…. Un cheval est mort dans une ferme voisine peu après la mise en service du site.

Parc Éolien du Bassigny, (Is-en-Bassigny), présence permanente du milan royal, cœur du couloir de migration, non-respect des mesures de bridage agricole en 2022, mortalité d’un Balbuzard pêcheur. Société Boralex
 
 
 
  À Is-en-Bassigny, le milan royal est présent en permanence sur le site et plusieurs nids sont très proches. Le site est en outre sur un couloir de migration du milan Royal. Il y a eu en 2022 non-respect par l’opérateur de l’arrêt des machines pendant les travaux agricoles, malgré l’arrêté préfectoral imposant des mesures de bridage en période de migration, de nidification et de travaux agricoles. La DREAL a été avertie. Les mesures de neutralisation au sol ont été réalisée plus d’un an après la date butoir et ne sont pas complètes ! L’enjeu chauves-souris est également fort.
  Il serait bien de pouvoir consulter l’étude environnementale qui a été faite sur ce site, afin de voir quels sont les enjeux ! En effet, le rapport d’inspection consultable sur Géorisques fait état d’une mortalité de balbuzard pêcheur qui n’est pas mentionnée dans l’arrêté préfectoral de bridage. Afin de satisfaire certains propriétaires qui voulaient leur machine, une encoche a été faite dans le découpage de la zone Natura 2000 du Bassigny, dont le projet était contemporain de celui des éoliennes. Un projet d’extension du site a été rejeté, avant enquête publique, par la préfecture.
  Malgré la grande sensibilité ornithologique et la présence du couloir de migration, un nouveau projet d’extension en zone Natura 2000 serait déjà dans les cartons ! Et un autre est à l’étude, côté sud. Pour « alimenter une borne de recharge de véhicules électriques » ! Et les jours sans vent ????

Parc Eolien Riaucourt / Darmannes (Riaucourt, Darmannes), mortalité d’un milan royal en 2021, légèreté du suivi environnemental de 2020 et des critères retenus pour les mesures de bruit, mise en demeure pour non-respect des mesures de bridage en 2022. Société EnR GIE EOLE, au capital social d’un euro.
 
Inspection de la DREAL, du 26/09/2022, rapport demandant une mise en demeure pour non-respect des prescriptions de bridage avifaune.
  • AP 52-2019-12-00082 du 09/12/2022, mise en demeure 
  •  Le Rapport d’Inspection sur Géorisques
  •  Mortalité de milan déclarée le 04 octobre 2021 pour une constatation le 29 septembre, arrêté complémentaire imposant des mesures de bridage, puis mise en demeure de l’opérateur pour non-respect des conditions de bridage, conditions de surveillance par une personne non formée, et défaut d’arrêt des machines lors du passage de milans entre les mâts.
  J’ai entendu parler d’une autre mortalité de milan royal sur ce site en 2021 également, mais je n’en trouve pas trace sur le site de la préfecture.
  Les mesures de bruit sont par ailleurs insatisfaisantes, l’opérateur bénéficie de 5 ans pour en envoyer de nouvelles à la préfecture ! Cinq ans pendant lesquels les fermes impactées subiront ! Et au-delà sans aucun doute !

Parc Éolien du Pays Chaumontais, (Jonchery), mortalité d’un milan royal en 2021, mise en demeure en 2022
  La construction de ce site avait été en première instance refusée par la préfecture, notamment pour des raisons de visibilité depuis Colombey-les-Deux-Églises et les remparts de Chaumont, et par l’armée, en raison du couloir de vol de drones. L’opérateur a obtenu gain de cause au tribunal administratif contre la préfecture ET l’armée.
 
Parc Eolien CEPE du Blaiseron (Leschères sur le Blaiseron), mortalité d’un milan royal en mai 2017, et d’un autre en 2021, non-respect des mesures d’arrêt en période de migration. Société Eole Res
  • AP 52- 2002- 01- 00037 du 10/01/2022 
  • Mortalité d’un milan royal détectée le 13 octobre 2021. Non-respect des mesures environnementales élaborées suite à une mortalité en mai 2017. Mais la préfecture passe l’éponge ! 
Éole de la Grande Combe (Aillianville), mortalité d’un milan royal en novembre 2022, arrêté de mise en demeure, société Éole de la Grande Combe
Langres Sud (Aujeurres, Leuchey, Baissey, Saint-Broingt-les-Fosses, Le Val-d’Esnoms, Vesvres-sous-Chalancey, Vaillant), mortalité de 5 milans royaux en 2015 et 2016 trouvés lors des prospections d’études environnementales post installation.
 
  Cité par l’ AP du 22 mars 2021, 52-2021-03-181 
  Soit 5 milans royaux trouvés morts en deux courtes saisons d’études réalisées six et sept ans après la mise en service, qui date de 2009, combien d’autres milans tués, quand il n’y en pas eu de prospections, et en attendant l’arrivée d’éventuelles mesures ? Si on estime qu’il y en a eu 5 par an avant les relevés, on aboutit à 30 mortalités pour les six premières années de fonctionnement. Ce chiffre est sans doute bien en deçà de la réalité.


Parc Haut-Pays (Epizon, Chambroncourt, Leurville, Germay, Germisay, Thonnances-les-Moulins, Pansey, Aingoulaincourt, Effincourt) au moins 4 mortalités de milan royal signalées par la LPO lors de l’enquête publique de projet éolien de la Joux, Epizon, courrier du 26/06/2020, page 3 
 
 
  
Le Rapport MRAe, datant du 01/08/2024, concernant un projet éolien à Noncourt sur le Rongeant et Sailly confirme ces mortalités, avec une donnée provenant de la base ODONAT.
 
 
 

Autres arrêtés préfectoraux complémentaires
Éparmonts, (Brachay, Blécourt, Ferrière la Folie) Société Boralex, « repowering » autorisé récemment, malgré un nid de milan royal à moins de 5 km et des problèmes avec un captage communal.
Allégement des mesures de bridage systématique
  Notons que dans presque tous les cas de bridage, les opérateurs font rapidement alléger les mesures de bridage ! Notamment par le biais du porter à connaissance, c’est-à-dire rétroactivement ! La préfecture valide systématiquement les désidératas des opérateurs ! Bien entendu, personne n’est au pied des éoliennes pour vérifier le respect des mesures, et quand vérification il y a, elle aboutit souvent à mettre des non-respects en évidence ! Voir ci-dessus et ci-dessous !
  Par ailleurs des études ont prouvé que les détecteurs sont faillibles et ne voient les oiseaux arriver que sous certains angles. Ils ne détectent en outre pas les oiseaux arrivant par le bas, et qui vit dans une région de milans royaux et des faucons crécerelles sait qu’ils chassent le plus souvent très bas et remontent dans les pales. Doit-on rééduquer les oiseaux à cause de leurs pratiques de vol non compatibles avec les éoliennes, ou interdire les éoliennes dans les zones à risque ?

Côteaux du Blaiseron, (Dommartin-le-Saint-Père, Doulevant-le-Château), faible efficacité des tests de détection du milan Royal. Société Boralex.

 
   L’efficacité n’est que de 65%, ce qui est dérisoire, l’exploitant Boralex propose lui-même de remplacer le bridage fixe (l’arrêt des machines imposé par la préfecture) par un bridage dynamique peu fiable, et la préfecture accepte !
   L’arrêté préfectoral suivant acte le bridage dynamique avec un taux d’efficacité de 76%, soit 24% d’échec, et la constatation que « seulement » un milan royal sur 5 entrant sur le site entre dans la zone de balayage des pales !! On apprécie le « seulement » !
  Je sais de source orale qu’il y a eu une hécatombe de milans royaux sur ce site, mais je n’en trouve pas la transcription officielle ! C’est pour ce site que Boralex prétendait que le risque de collision sur 20 ans était de 0,132. Et ne pas avoir besoin de demander une dérogation pour destruction d’espèces.
  Si la préfecture a imposé des mesures de détection, ce n’est sans doute pas sans raison.
Site Limodores, société H2air, (Rochefort-sur-la-Côte, Andelot-Blancheville, Bologne), Viéville: Allègement accordé pendant la construction, malgré les grandes réserves sur l’efficacité des mesures de bridage dans les autres sites ! Et la présence d’un nid de cigogne noire à 300 m d’une machine !
Haut de Conge, Société Boralex, Dampierre, Poinson-lès-Nogent, Vitry-lès-Nogent, installation de bridages dynamiques début 2024, les premiers ne fonctionnaient pas, arrêt des machines pendant 2 mois, en attendant les nouveaux systèmes. Malgré un arrêté préfectoral imposant un bridage plus sévère (voir ci-dessus).
  • Non-respect récurrent de mesures environnementales et de bridage. Autres arrêtés de mise en demeure de 2022 / 2023, soit cinq en tout sur les sites contrôlés ! Certains sont cités ci-dessus.
Société Éole de la Grande Combe (Aillianville) mises en demeure mai 2022 et mai 2023

Haut Vannier, société Haut-Vannier (plusieurs rachats en quelques années !) (Fayl-Billot, Pierremont sur Amance, Pressigny) mise en demeure novembre 2023
NB. Dans l’un des cas, Darmannes, voir ci-dessus, lors de l’inspection le site était surveillé par une personne sans compétences ornithologiques à qui on avait demandé de faire arrêter juste l’éolienne dont le milan s’approchait et non l’intégralité du parc, contrairement aux exigences de l’arrêté préfectoral qui demandait une personne qualifiée et un arrêt total de l’intégralité de la ZI à l’approche d’un milan royal.
  Et ce n’est qu’un bref aperçu des libertés prises par les sociétés éoliennes ! Un dépouillement détaillé des mises en demeure et des arrêtés complémentaires serait instructif !

Mortalités d’autres espèces d’oiseaux
Éole de Piroy, Société Eole de Piroy, (Montreuil-sur-Thonnance), mortalités 1 faucon crécerelle, 2 noctules, passereau

Classé sans suite !!!!!

  De nouveaux projets dans des zones très sensibles ont été autorisés ou sont récemment passés en enquête publique. Ils sont si nombreux qu’il est impossible de tous les citer, une autorisation par mois par la préfecture ces derniers mois, sans compter les nombreuses enquêtes publiques :
  Boralex Bonnecourt / Chauffourt (Bonnecourt, Chauffourt), Société Boralex. Autorisé le 04/07/2024, un an après l’enquête publique, en début de vacances. Impossible de savoir s’il y a eu un refus entre temps.

  Les 6 éoliennes avec un diamètre de 130 m et une garde au sol de 20 m seulement (Alors que le schéma régional éolien rejette les gardes au sol à moins de 30 m à cause du milan royal notamment) ont été autorisées par la préfecture en plein couloir majeur de migration le 04/07/2024
  Bien que 4 mares aient été rebouchées à la place prévue pour des éoliennes, dont deux mares classées ZNIEFF.

  Avec un rapport de commissaire enquêteur très douteux, oubliant de faire état de tous les arguments forts avancés par les instances et personnes compétentes, pour ne retenir que ceux de Boralex.
  La société Boralex a officiellement tué au moins 4 milans royaux, un balbuzard pêcheur, et un nombre incalculable de chauves-souris et de petits oiseaux dans ses deux ZI éoliennes les plus proches de ce site. Sans compter le nombre important de mortalités sur ses autres sites du département. Elle agit en connaissance de cause !

  Ce projet se situe en face du rempart est de la ville de Langres, vers les jolies buttes témoin qu’on voit depuis le « panoramic » sur la gauche, à une distance pas plus importante que celle du Haut de Conge (Dampierre), mais avec un diamètre d’hélice de 130 m au lieu de 95 ! 

 

Ci-dessus : Aperçu approximatif de l’emplacement prévu du projet Bonnecourt Chauffourt, autorisé le 04/07/2024 par la préfecture, vu depuis le rempart est de Langres. Nous n’avions pas les données exactes lors de la réalisation des panoramas, le diamètre des hélices serait beaucoup plus important. L’opérateur prétend avoir aligné les machines deux par deux, mais ce n’est valable que depuis un point donné ! Village de Peigney au premier plan, et les jolies buttes témoin qu’on voit depuis le rempart. Un magnifique paysage qui serait saccagé ! Photo et montage AP

Projet les jonquilles, (Nogent), société H2air, serait refusé, mais aucune trace sur le site de la préfecture, comme pour tous les refus ! Un peu de transparence à ce sujet serait bienvenue.

  Les trois sites les plus proches du projet de Nogent sont soumis à des bridages, deux ont des mortalités officielles, en ce qui concerne le troisième, l’absence de relevé de mortalité de milan pendant les études a étonné tout le monde ! Les milans y sont en permanence et chassent dans les pales !
  Notons que plus les pales sont grandes plus les risques sont importants et que la faible distance prévue à Nogent entre les éoliennes ne permet pas un passage sécurisé des oiseaux. Cette distance est inférieure à celle qui est préconisés dans le schéma régional éolien, bien que les pales soient deux fois plus longues qu’à l’époque de l’élaboration de ce schéma. Une construction à Nogent verrouillerait le mur d’éoliennes géantes qui borde la zone Natura 2000 et serait un véritable piège pour les oiseaux.

Lanques-sur-Rognon, société PE de la Lanques-sur-Rognon, enquête publique prévue pour octobre 2024, 4 éoliennes de 185 m de haut, diamètre de l’hélice 130 m, à quelques centaines de mètres de la zone Natura du Bassigny, renforçant le barrage éolien déjà présent dans ce secteur (Biesles, Ageville, Poulangy, Is-en-Bassigny + le nord + autorisations accordées en plus de ce qui est déjà construit). L’autorité environnementale alerte sur les risques pour le milan royal présent sur le site.

Chauves-souris
Boralex Énergie Verte (à rebaptiser Boralex Énergie Rouge !) (Blécourt, Brachay, Ferrière) Bridages suite à une mortalité de chauve-souris à moins de 200 m d'une lisière, Boralex encore !

  Voir aussi Haut de Conge, premiers liens de ce dossier, hécatombe avec des centaines de mortalités, Is-en-Bassigny, etc… Les chauves-souris sont le grand sacrifice de cette électricité ! Mais on en parle peu ! Et on les retrouve difficilement.
  Notons que la préconisation du schéma régional éolien demandant de ne pas mettre d’éoliennes à moins de 200 m des lisières et des bosquets à cause des chauves-souris n’est JAMAIS respectée. Pour les promoteurs, les préconisations ne sont que des avis, pas des obligations, et plus le temps avance, plus ils s’en moquent ouvertement !

Conclusion : Une électricité pas du tout végane
  Étant donné l’ensemble de ces éléments, il est impensable de poursuivre l’implantation d’aérogénérateurs dans les secteurs à sensibilité environnementale ! Notamment dans les couloirs de migration et espaces de nidification et de vie d’espèces protégées.
  Il serait par ailleurs temps que les données de mortalité soient mises à disposition du public, comme le demande la MRAe. (Ci-dessous) Si on prête l’oreille en circulant d’un village à l’autre, on apprend rapidement que probablement aucune des ZI éoliennes du département n’est indemne de mortalité de milans royaux, mais il est difficile d’en trouver la trace dans les sources officielles !
  La connaissance des mortalités n’empêche hélas pas les projets de naître et d’aboutir, comme le prouve le cas de Bonnecourt/ Chauffourt, où l’opérateur Boralex ne peut pas ignorer les mortalités sur ses propres sites très proches et au-delà sur ses sites du département qui accusent une importante mortalité ! Ni les conclusions de la MRAe, les dépositions de la LPO lors des enquêtes publiques, les données très sensibles de ses propres études !
  Il n’est pas suffisant d’avoir la connaissance, il faut des interdits fermes sur les sites sensibles ! Un moratoire pour le département de la Haute-Marne est indispensable, la MRAE le demande dans presque chacun de ses avis. À quoi cela sert-il d’avoir des services d’état compétents, si leurs avis sont balayés par un vulgaire commissaire enquêteur sans compétences !
  Ci-dessous, remarques liminaires de la MRAe dans l’un de ses récents avis (Savigny).


Références
- Lien de la page des enquêtes publiques, valide au 16/09/2024, attention la préfecture change régulièrement de page et de lien.
Blandine Vue, bilan au 16/09/2024.
 
  Cet article est l'œuvre de l'auteur indiqué. Les opinions qui y sont exprimées ne sont pas nécessairement celles de Les vues imprenables et PHP.

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