LA CONFÉDÉRATION HELVÉTIQUE PAR PEUR DU BLACKOUT EN APPELLE À L'UNION EUROPÉENNE

   Mais comment nos amis suisses en sont arrivés là ?
  • En I979 et I984, le peuple a rejeté, de justesse, deux initiatives antinucléaires, respectivement  témoignant des débats intenses et des divisions marquées autour de l’avenir de l’énergie nucléaire en Suisse durant cette période.

  • En I990, à la suite de l'accident nucléaire de Tchernobyl, deux votations populaires ont lieu la même année, une, via le Pari socialiste, PS, pour une sortie du nucléaire qui est rejetée à 53 %, et une autre, via le PS et les Verts, en faveur d'un moratoire de dix ans sur la construction de nouvelles centrales nucléaires, approuvée à 54,5 %.
  • En 2003, à l'expiration de ce moratoire, lors d’un référendum unique, destiné à inscrire des mesures contraignantes dans la Constitution, les électeurs suisses ont clairement rejeté deux propositions antinucléaires déposées initialement en I998. La première, intitulée « Électricité sans nucléaire », à l'initiative du Parti socialiste, PS, visait une élimination progressive de l’énergie nucléaire d’ici 2014. La seconde, appelée « Moratoire Plus », portée par le PS et les Verts, proposait un objectif similaire en limitant les incitations à investir et à moderniser les centrales existantes. La première initiative a été rejetée par deux tiers des votants, tandis que la seconde a été refusée par 58 % des électeurs. Pratiquement tous les cantons ont rejeté les deux propositions, marquant une opposition nette à ces mesures à l’époque.
  • En 2011, « le Japon a été secoué par ce qui est devenu connu sous le nom de tremblement de terre du Grand-Pêle Japon (Tohoku). Il a été suivi d'un tsunami qui a entraîné des vagues atteignant des hauteurs de plus de 10 mètres. suite au tsunami,(...) ayant entraîné un accident survenu à la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi,...»*,  le Conseil national a décidé de ne remplacer aucun réacteur, et donc d'éliminer progressivement l'énergie nucléaire.
  • En 20I6, l'initiative populaire « Pour la sortie programmée de l’énergie nucléaire » est rejetée à 54,2 %
  • En 20I7, un référendum approuve de justesse, 52%, le remplacement progressif du nucléaire, aucune licence de construction ne sera délivrée pour les nouveaux réacteurs nucléaires et aucune « modification de base » des centrales nucléaires existantes ne sera autorisée, et une plus grande dépendance à l'égard de l'énergie hydraulique et des énergies renouvelables intermittentes.
  • En 2023, un sondage réalisé lors du forum nucléaire suisse, indiquait que 49 % de la population était favorable à la poursuite de l'utilisation de l'énergie nucléaire, tandis que 38 % l'a rejetait.
  • En 2024, la Suisse, à la recherche d'une garantie d'approvisionnement énergétique, appelle à la rescousse l'Union européenne. Merci qui ?
* Agence internationale de l'énergie atomique, IAEA : Accident nucléaire de Fukushima Daiichi
 
Nucléaire : les chiffres
  • 3 centrales; 4 réacteurs en activité.
 

 
 
  •  La consommation d'électricité est restée stable à 55-60 TWh

 

  •  Balance des importations/exportations : 2,4 TWh exportations nettes : 29,1 TWh exportations, 31,5 TWh importations
    Consommation totale: c. 58.1 TWh
    Consommation par habitant: c. 6700 kWh
    Source : Agence internationale de l'énergie et Banque mondiale. Données pour l'année 2021.
Source.

php

 ***

 Les consommateurs suisses d’électricité face aux impacts de l’accord avec l’UE


  L’accord récemment conclu entre la Suisse et l’Union européenne marque un tournant pour les consommateurs d’électricité helvétiques. Avec l’ouverture à la concurrence, les ménages suisses pourront choisir leur fournisseur, une révolution qui pourrait affecter les prix et la sécurité énergétique.
 
 
 pylônes de transport d'électricité
 
 Les consommateurs suisses d’électricité face aux impacts de l’accord avec l’UE | Econostrum.info - Suisse
 
  Jusqu’à présent, les consommateurs suisses n’avaient d’autre choix que de souscrire leur électricité auprès d’entreprises parapubliques locales. Selon leur lieu de résidence, ils s’approvisionnent, par exemple, auprès des Services industriels genevois à Carouge ou d’ Oiken à Hérémence. Cet accord prévoit une libéralisation qui permettra aux ménages de choisir librement leur fournisseur d’électricité, y compris à l’étranger, avec des acteurs comme EDF en France ou Energias au Portugal.
  Le Conseil fédéral espère que cette ouverture dynamisera la concurrence, entraînant une baisse des prix pour les ménages. Toutefois, cette perspective est loin d’être garantie. Les marchés européens, déjà libéralisés, pratiquent des tarifs souvent plus élevés que ceux de la Suisse. En outre, les prix sur un marché ouvert fluctuent davantage, exposant certains consommateurs à des hausses imprévues, comme cela a été observé récemment chez des entreprises suisses ayant opté pour le marché libre. 

Une sécurité énergétique négociée

  Pour obtenir cet accord, la Suisse a négocié des garanties en matière de sécurité d’approvisionnement énergétique. Les États voisins s’engagent à ne pas restreindre leurs exportations d’électricité vers la Suisse, même en cas de crise énergétique. Cet engagement est particulièrement stratégique pour un pays qui dépend fortement des importations durant les mois d’hiver.
  La Suisse fait face à des défis structurels pour assurer son autosuffisance énergétique. Les performances des parcs solaires alpins ne répondent pas aux attentes, et la construction de nouveaux barrages hydrauliques nécessite plusieurs décennies. De plus, l’avenir du nucléaire reste incertain malgré les débats en cours. Dans ce contexte, les termes de l’accord offrent une certaine protection contre les pénuries, bien que cela implique l’ouverture du marché aux entreprises européennes. 

Une validation politique et populaire en suspens
  Avant de devenir réalité, cet accord devra passer par une validation parlementaire et, potentiellement, par un référendum populaire. En 2002, les Suisses avaient déjà rejeté une proposition de libéralisation totale du marché de l’électricité. Ce précédent, bien que différent dans sa forme, souligne les sensibilités liées à cette question. Les débats à venir mettront en lumière les attentes des consommateurs, partagés entre la perspective d’économies et les craintes liées à la volatilité des prix. 
 
 
 
 
 
 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

LA COMMISSION NATIONALE DU DÉBAT PUBLIC, CNDP, PARTIELLEMENT FERMÉE À LA VOX POPULI ?

  La suppression envisagée des consultations citoyennes, telles que celles organisées par la Commission nationale du débat public , CNDP * ,...