ÉOLIENNES : LE VENT DE LA MORT CONTINUE DE SOUFFLER SUR L' AVIFAUNE

  Chaque jour qui passe apporte son lot de cadavres plumés au pied des éoliennes. Malgré les promesses technologiques et les soi-disant « systèmes de détection performants », ces dernières poursuivent leur sinistre moisson. De nouveaux cas d’oiseaux tués viennent d’être sanctionnés par arrêté préfectoral. Les chiffres nationaux sont accablants.
 
 Les chiffres qui dérangent
  Selon l’étude de référence de Barrientos et al. — 2012, publiée dans Biological Conservation, la mortalité moyenne en Europe est estimée à 6,98 oiseaux par éolienne et par an. En France, la Ligue pour la Protection des Oiseaux — LPO, estime que ce chiffre monte jusqu’à 18 oiseaux par an, notamment dans les zones à fort passage migratoire.
  Avec plus de 10 200 éoliennes terrestres en France — source : ministère de la Transition écologique, 2024, cela représente une hécatombe de plus de 180 000 oiseaux tués chaque année sur notre territoire.
  Et ce n’est pas tout. Les chauves-souris, protégées au niveau européen, sont encore plus vulnérables : d’après l’Agence allemande pour la conservation de la nature — BfN, on compte en moyenne 10 à 15 chauves-souris tuées par éolienne chaque an — un chiffre qui peut monter jusqu’à 40 dans les zones riches en faune nocturne.
  Résultat : 400 000 chauves-souris pourraient périr chaque année en France, victimes silencieuses d’un système énergétique censé être écologique.

Des dispositifs de protection inefficaces
  Arrêt automatique en cas de détection d’oiseaux, radars de surveillance, caméras thermiques… Tous ces systèmes sont brandis comme des gages de responsabilité écologique. Mais les résultats sur le terrain sont accablants. Une étude commandée par le CNRS — 2021, a montré que ces dispositifs ne réduisent la mortalité que de 30 % au mieux quand ils fonctionnent. Et ils restent totalement inopérants pour les espèces nocturnes ou en migration rapide.

  Faut-il vraiment sacrifier notre faune ailée sur l’autel d’une transition énergétique dictée par des logiques de marché, plus que par la science ou la préservation du vivant ?
 
Hécatombe silencieuse en Haute-Marne : 3 nouvelles victimes tombées sous les pales des éoliennes
  Déjà en juin, nous alertions sur l’hécatombe qui se joue dans nos campagnes, avec le concours de bénévoles. À l’époque, le constat était déjà accablant : 27 Milans royaux —avaient été retrouvés morts, sans compter tous ceux qui, comme les Milans noirs, les Martinets noirs, les Faucons crécerelles, les Busards des roseaux, les Bondrées apivores, les Buses variables, les Éperviers d’Europe, ou encore les Circaètes Jean-le-Blanc, etc., ont pu succomber sans laisser de trace — leur dépouille ayant été emportée par les charognards avant même de pouvoir être signalée et comptabilisée. À cela s’ajoutent d’autres espèces menacées ou protégées comme les Hiboux moyens-ducs, les Chouettes effraies, ou encore certains passereaux tels que les Hirondelles rustiques ou les Traquets motteux, également victimes collatérales de ces menaces invisibles.
  Aujourd’hui, la préfecture elle-même confirme trois nouvelles victimes, ce qui porte le bilan officiel à 29 Milans royaux mort ! Une reconnaissance qui ne fait qu’effleurer l’ampleur du désastre écologique en cours.
  Combien d’animaux faudra-t-il encore sacrifier au nom d’une transition énergétique déconnectée de la réalité du vivant ? Jusqu’à quand fermera-t-on les yeux sur les conséquences de ces installations industrielles implantées ?
  • Haute de Conge, Vitry-lès-Nogent et Poinson-lès-Nogent et Dampierre, 14 éoliennes, 2010 : 1 Milan Royal, 14 mars 2025; à noter que ce n'est pas la première fois que cette usine est mise à l'index !
  •  Les Limodores, Andelot-Blancheville, Bologne, Rochefort-sur-la-Côte et Viéville, 10 éoliennes, 2024 : 1 Milan Royal, 22 avril 2025 et 1 Martinet noir, 13 mai 2025 
Éoliennes : les incohérences de la préfecture mises à nu
  Alors que de nouvelles restrictions viennent d’être imposées pour limiter l’impact sur l’avifaune et les chiroptères, une question s’impose : ces mesures n’auraient-elles pas pu être évitées ? Car les dangers pour la biodiversité étaient connus, documentés, et signalés. Et pourtant, la préfecture a sciemment autorisé l’installation de ces usines éoliennes, en toute connaissance de cause.
  Mme la préfète, fidèle à une certaine forme de duplicité administrative, semble exceller dans l’art du « en même temps » à la sauce macronienne :  d’un côté, elle reconnaît les nuisances des installations éoliennes, de l’autre, elle signe coup sur coup de nouvelles autorisations. Ainsi, en juillet 2024, elle validait un nouveaux projet à Chauffourt et Bonnecourt, lire ci-devant, puis en décembre 2024, elle donnait son feu vert à une autre usine à Nogent.
  Mais, le meilleur reste à venir :  ces deux installations sont voisines de l’usine de Haut Conge, aujourd’hui pointée du doigt pour ses effets dévastateurs sur l’écosystème local. Comment justifier, dans ce contexte, cette obstination à densifier encore une zone déjà fragilisée ?
  Preuve est une fois faite que, la question n’a jamais été écologique mais... politique. Et la responsabilité de Mme la préfète dans cette série de décisions contradictoires mérite désormais d’être posée publiquement.
 
 Source
«  Le projet de parc éolien sur les communes de Chauffourt et Bonnecourt, porté par la société Boralex, a reçu en juillet le feu vert de la préfecture. Une décision contestée par la Ville de Langres qui a déposé un recours au titre de la préservation du paysage depuis les remparts. (...) Un arrêté d’autorisation signé par le secrétaire général de la préfecture de Haute-Marne leur a été délivré le 4 juillet. Boralex a donc son feu vert pour implanter six aérogénérateurs de 150 m de haut et deux postes de livraison sur les deux communes. »
JhmQuotidien, 2024 09 27
 
 
 
Prendre connaissance des deux arrêtés préfectoraux :
  - Haute Conge : arrêté n° 52-2025-07-00156, du 29 juillet 2025 
  - Les Limodores : arrêté n°52-2025-07-00145, du 28 juillet 2025
 

R.I.P. 

 
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MOLAY : POLLUTION DE LA RIVIÈRE AU... DIGESTAT PROVENANT D' UNE USINE DE MÉTHANISATION !

 « Mercredi, à 10 h 15, un technicien de la fédération de Haute-Saône pour la pêche et la protection du milieu aquatique, en présence de la gendarmerie et de quelques habitants qui s’étaient rassemblés, a effectué des analyses. Selon son rapport, le produit qui se trouve dans l’eau serait du digestat, résidu issu de la MÉTHANISATION de déchets organiques. 6 kilomètres du cours d’eau auraient été impactés et plusieurs centaines de poissons seraient décédés. »
 
  
 
 Le maire de la commune, Pascal Doussot, a constaté le décès de dizaines de poissons. Photo Louise Clerget.
«   « On voit que la pollution provient d’une zone en amont, où il y a un méthaniseur avec du purin. Moi je pense qu’il y a eu une rupture de canalisation ou quelque chose comme ça. Ça a dû partir dans le réseau de la ferme, puis dans la rivière ». Contacté, l’exploitant conteste. Selon lui, la pollution de l’eau n’est pas liée aux activités de sa ferme. »
 
  La Rigotte est une rivière longue de 10,7 km qui traverse les communes de Farincourt, en Haute-Marne, ainsi que celles de Bourguignon-lès-Morey, Charmes-Saint-Valbert, Cintrey, Molay, La Roche-Morey et La Rochelle, situées en Haute-Saône. Elle présente la particularité de comporter des pertes et des résurgences dans son lit. Pour en savoir plus, consultez le lien suivant : https://chemindeleau.com/Perte-et-resurgence-de-la-Rigotte.html.
 
 
 
 Perte de la Rigotte. Disparition dans andouzoir. Crédits: Michèle Bidaut.
 
 

Résurgence à Fouvent (70). Crédits: Michèle Bidaut.
 
Quelle usine est en cause ?
  Après vérification, voici notre analyse :
    Deux usines de méthanisation sont actuellement en activité en amont de la rivière :
  • La Quarte : située à environ 6 km de la rivière. Toutefois, la Rigotte ne traverse pas cette commune, et deux épisodes de pollution (1) ont été signalés avant même la mise en service de l’usine, en 2024
  • La Rochelle : la rivière traverse bien cette commune, et l’usine y est en fonctionnement depuis plusieurs années  2011. Autre indice pour le moins troublant, on distingue bien un ru, voir carte ci-dessous, qui passe juste à droite de l'usine et qui, se jette dans la Rigotte. Cependant, la distance mentionnée dans l’article — six kilomètres — ne concorde pas avec les deux kilomètres qui séparent en réalité l’usine de Molay. 
 

Source.
 
(1). Le dernier en date, en 2023, était un accident de la route  : Molay : un tracteur se renverse et déverse « au moins 15 000 litres » de purin dans la rivière Rigotte Par « purin », lisez digestat !
 
  Dans l'instant, en attendant les résultats de l'enquête officielle, notre cœur penche plutôt vers l' usine implantée à La Rochelle, pour les raisons évoquées ci-dessus et, aussi, parce que nous avons déjà précédemment présenté l'usine de La Quarte.
  

 Les lieux de l'évènement. Source


 
 GAEC VIVIEROCHE, vue du ciel. Source
 

  Présentation du GAEC Vivieroche

Sourcesauf indiqué.
  • « Le GAEC Vivieroche est une exploitation agricole créée en 1998 et composée de 7 associés. Il exploite depuis cinq ans une unité de méthanisation au lieu-dit Les Champs Viards, sur le territoire de la commune de La Rochelle, en Haute-Saône.
  • Historique de l’unité de méthanisation :
    - Le 02/02/10, le préfet de la Haute-Saône a accusé réception de la déclaration ICPE pour l’exploitation de l’unité de méthanisation.
    - Le 16/06/2010, le permis de construire a été accordé.
    - Le 27/07/2011, l’unité de méthanisation a été mise en route à une puissance de 150 kW électriques.
    - En 2016, les associés projettent un agrandissement de l’unité de méthanisation.
      La demande de permis de construire est déposée en parallèle du présent dossier de demande d’enregistrement. Un dossier de demande d’agrément sanitaire est en cours d’instruction par les autorités compétentes 
  • « Le projet du GAEC de Vivieroche a été retenu dans le cadre du PPE (Plan de performance énergétique des entreprises agricoles), en juin 2009 pour le montant de financement maximal (375.000 €) sur la base d’un dossier de candidature constitué par Solagro. L'investissement total est de 1,35 M€ (renouvellement du matériel d'épandage compris). » Source.
  • En 2016, les associés projettent un agrandissement de l’unité de méthanisation. La demande de permis de construire est déposée en parallèle du présent dossier de demande d’enregistrement. Il s’agit d’installer sur site un second moteur, une torchère fixe, un cooker® (réchauffeur de substrat permettant d’améliorer la digestion des matières), de créer un post- digesteur et enfin de couvrir la fosse de stockage existante d’une membrane de récupération du biogaz.
 
  • Les intrants sont de deux types : les effluents fumiers, lisiers) produits par les activités des élevages, et d’autres matières fermentescibles, permettant d’optimiser et de régulariser la production de gaz au cours de l’année
 
  
 
 
  •  Le stockage de digestat
      Le stockage est précédé d’un séparateur de phases spécialement conçu pour le traitement du digestat. Celui-ci est alimenté par pompage depuis le post-digesteur, et présente un réservoir tampon. Les phases solide et liquide du digestat sont séparées, la vis pressant la matière contre un tamis à ouvertures fines, avec un système d’ouverture de sortie à régulation pneumatique. Ainsi, on retrouve une phase liquide diminuée en volume, et une phase solide à 25% MS (suivant réglages). Le séparateur de phases, existant, se situe dans un bâtiment, dans lequel s’accumule en tas la phase solide, alors que la phase liquide passe actuellement dans une fosse de stockage non couverte. Après l’agrandissement, cette fosse sera couverte d’une membrane Biolene, pour permettre la récupération de biogaz.
      La séparation de phase en amont de la fosse de stockage permet d’augmenter la capacité de stockage de digestat. En effet, environ 20 à 30% du volume environ seront sous forme solide, et stockés sur une aire prévue à cet effet. La quantité anticipée de matières liquides après séparation de phases est de 11 117 tonnes annuelles, alors que 3 706 tonnes se trouveront sous la forme solide.
      Les ouvrages de stockage du digestat liquide et solide permettent de gérer au mieux les différentes valorisations possibles de la matière digérée. Cela permet de diminuer au maximum les risques environnementaux liés à l’épandage dans de mauvaises conditions.
      Leur capacité est établie en fonction de la législation en vigueur (capacité de stockage de 4 mois au minimum), mais aussi des contraintes agronomiques et de production propres aux exploitations.
    Capacités de stockage existantes au niveau du GAEC :
 
  • 7. Protection de la qualité de l’eau : Impacts diffus
      Les impacts diffus sont principalement causés par une fertilisation inadaptée. La qualité du digestat, la capacité de stockage de digestat avant son épandage, mais aussi la superficie disponible pour l’épandage et le respect du plan d’épandage sont les garants d’une utilisation maîtrisée des effluents d’élevage.
      Le digestat, par ses caractéristiques de composition (azote minéralisé, peu de matières organiques) et sa texture, limite les risques de pollution des sols et de l’eau. La mise en place d’une unité de méthanisation réduit ainsi les risques de pollution par les matières organiques.
      Les impacts diffus sont donc diminués pour les utilisateurs de la matière.
 
 
 Pour prendre connaissance du document dans son entier, cliquer sur le lien : https://www.haute-saone.gouv.fr/contenu/telechargement/13679/110232/file/Dossier+Enregistrement+Vivieroche20160701.pdf
 
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  Chaque jour qui passe apporte son lot de cadavres plumés au pied des éoliennes. Malgré les promesses technologiques et les soi-disant « sy...