Territoire à cheval sur la Haute-Marne et Haute-Saône, déjà menacé par l'"armée" éolienne, près de 52 aérogénérateurs, répartis de part et d'autre de la frontière, soit 17 en activité et le reste en projet, en instruction, en construction ou en approche, voilà qu'un "exploitant agricole de grande surface" de Charmes-Saint-Valbert envisage de s'agrandir en devenant... producteur de biogaz. Pour cela, il a fait la demande aux autorités pour obtenir l'autorisation de construire et d'exploiter un méthaniseur XXL à...La Quarte!
La méthanisation
Boostée par la transition énergétique pour la croissance verte (LTECV), la méthanisation à le vent en poupe. C'est " un processus naturel de dégradation biologique de la matière organique dans un milieu sans oxygène due à l’action de multiples micro-organismes (bactéries). Elle peut avoir lieu naturellement dans certains milieux tels que les marais ou peut être mise en œuvre volontairement dans des unités dédiées grâce à un équipement industrie appelé « méthaniseur »..."
La situation dans le Grand Est et en Haute-Marne
Il faut savoir que les élus de la région Grand Est, avec à leur tête une majorité Les Républicains, sont des INCONDITIONNELS des EnR et ce, depuis au... moins 20 ans.
"... Depuis 2000, le Grand Est affiche par ailleurs le dynamisme le plus important en termes de croissance de la puissance électrique installée. La filière biogaz bien qu’encore peu représentée dans le mix global est une des filières affichant la plus forte progression ces dernières années. En 2016, le Grand Est est la première région en nombre d’installations et en puissance installée pour la filière biogaz, pour la méthanisation2. Le potentiel sur cette région fortement agricole est élevé. Environ 100 projets sont actuellement en attente et environ 20 sont en cours de construction."
Source : Grand Est
Panorama 2019 des EnR
"...Pour la cinquième année consécutive, j’ai le plaisir de vous présenter la nouvelle édition du panorama des énergies renouvelables et de récupération du Grand Est. Cette édition, consacrée à l’année 2019 illustre, une fois encore, le dynamisme de ces filières dans notre région.
Le Grand Est est toujours la deuxième région française en éolien en puissance et en production, derrière les Hauts-de-France et la première région en nombre d’installations et en puissance installée pour la méthanisation ainsi qu’en capacité de biométhane injecté. [...] Les services de l’État en département et en région sous la houlette des préfets, la Région Grand Est, l’ ADEME et les collectivités sont mobilisés pour continuer à promouvoir et favoriser le développement des énergies renouvelables et de récupération. "
Il est incontestable que le cauchemar n'est pas terminé!
Installation d'un méthaniseur
Ceux-ci sont des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE), rubrique 2781.
Les méthaniseurs de matière végétale brute, effluents d'élevage, matières stercoraires, lactosérum et déchets végétaux d'industries agroalimentaires, soumis à :
- déclaration pour un tonnage journalier d’intrants inférieur à 30 t/j ;
- enregistrement pour un tonnage journalier d’intrants supérieur ou égal à 30 t/j et inférieur à 100 t/j ;
- autorisation pour un tonnage journalier d’intrants supérieur ou égal à 100 t/j.
2.3. Autorisation
Les installations agricoles d’une certaine importance doivent, dans un souci de protection de l’environnement, préalablement à leur mise en service, faire l’objet d’une autorisation prise sous la forme d’un arrêté préfectoral qui fixe les dispositions adaptées à la sensibilité du milieu et aux installations que l’exploitant doit respecter.
Le contenu d’un dossier de demande d’autorisation est défini aux articles R. 512-3 à 9 du code de l’environnement.
Il comporte notamment une étude des dangers.
La procédure fait l’objet d’une enquête publique dont les conclusions sont remises avec les avis des conseils municipaux à l’inspecteur de l’environnement qui rédige son rapport.
Le CODERST se réunit et délibère préalablement à la décision préfectorale qui clôture une procédure
d’environ 12 mois
Source : Demande d’examen au cas par cas préalable à la réalisation éventuelle d’une évaluation environnementale Article R. 122-3 du code de l’environnement
Comme pour l'ensemble de la filière EnR, éolien, solaire, biomasse, etc., la méthanisation est économiquement viable que grâce à... notre pognon de consommateur/contribuable.
"... ce système se développe si bien, c’est parce qu’il est soutenu par les pouvoirs publics. Avec d’un côté des subventions à l’investissement, généralement de l’ordre de 20 %, et de l’autre un prix de rachat intéressant. Pour un méthaniseur de moins de 250 kW, le gaz est racheté environ 18 centimes €/kWh, et 16,5 centimes €/kWh pour un digesteur d’une puissance supérieure à 250 kW. À cela s’ajoute la prime effluents : si les effluents d’élevage représentent 60 % des ingrédients injectés dans la marmite, c’est 4 centimes de plus du kilowattheure. De surcroît, les contrats sont établis sur vingt ans avec un prix plancher garanti..."
Source : Reporterre
"... Selon Daniel Chateigner, membre du Collectif national scientifique pour la méthanisation raisonnée (CNSM), chaque méthaniseur reçoit en moyenne 600 000 euros de subventions par emploi créé. Un méthaniseur crée deux à trois emplois.
De plus, les agriculteurs méthaniseurs bénéficient d’un prix de revient très incitatif. « C’est une des raisons de s’engager dans la méthanisation », raconte Didier Braun, qui est affilié au méthaniseur de Wissembourg. Le biogaz se revend en moyenne à 60 euros le mégawatt-heure. Un prix plus bas qu’en 2019 où il se négociait jusqu’à 102 euros le mégawatt-heure, mais largement supérieur à celui du gaz naturel, 13,5 euros le mégawatt-heure. « La méthanisation devient l’activité principale des agriculteurs qui montent le projet, et un complément de revenus pour ceux qui apportent leurs effluents, les déjections animales, ndlr », explique Didier Braun."
Source : rue89
Pour être complet sur le sujet :
Méthanisation : l' autre pollution " verte "
Dans le Lot, les résidus de la méthanisation polluent les sols
Agriculture: entre promesse de décarbonation et frondes locales, la méthanisation divise
Le méthaniseur de La Quarte, Haute-Saône, MAIS, Communauté de communes des Savoir-Faire en...Haute-Marne
Sa capacité de traitement serait de l'ordre de 71.3t/jour :
Le porteur du projet
C'est la société par actions simplifiées (SAS) Tour Metha, représentée par son président Monsieur Carteret Anthony. Celui-ci est bien connu des 39 citoyens de Charmes-Saint-Valbert puisque avec sa famille, il gère le gaec reconnu du champ de la tour, vous voyez le jeu de mot ou pas avec la tour Metha?, et, jusqu' aux dernières élections municipales de 2020, il était un des sept conseillers municipaux de la commune. Conseil municipal dans lequel la famille est toujours représentée puisque Patrick a été réélu maire en 2020.
- Jeannine Cersoy, anciens agriculteurs exploitants,
- Sylvaine Danner, anciens employés,
- Patrick Carteret, maire, agriculteurs sur grande exploitation,
- Christophe Blanckeman, personnes diverses sans activité professionnelle de moins de 60 ans, sauf retraités,
- Bernard Boulet, anciens agriculteurs exploitants,
- Jean-Louis Nithard, anciens cadres,
- Lionel Thiebaudot, employés civils et agents de service de la fonction publique.
En gras, les réélus 2020
Résultat
- inscrits : 38 (-1)
- abstentions : 4, 10.5%
- votants : 34, 89.5%
- blancs : 0
- nuls : 0
- exprimés : 34
Le site retenu
C'est ici.
À déplorer qu'une nouvelle fois une prairie, 25 679 m2, devrait être artificialisée et ainsi sacrifiée sur l'autel de la Transition écologique Pour sauver le climat, détruisons l'environnement! Sauf que dans ce cas présent, et comme dans tous les autres concernant l'implantation d' EnR, il n'est pas question de sauver la planète et le climat ou d'écologie, que nenni. Les porteurs de projets sont exclusivement des chasseurs de primes et leurs collaborateurs locaux, ITOU!
Le tout à proximité d'une zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) sensée être... protégée
L'unité de méthanisation
Si le projet voit le jour, il est certain qu'il ne passera pas inaperçu en bordure de la RN19 et que son activité, jour et nuit, va engendrer un certain nombres de nuisances qui viendront s'ajouter à celles des éoliennes futures, bruit et infrasons.
Les nuisances journalières
Maintenant une question : les 61 habitants de La Quarte vont-ils rester des " animaux dociles " comme ils l'ont été dans les projets éoliens? Et qu'en pense la nouvelle propriétaire du restaurant Au vieux
chêne d'avoir un tel voisin?
Pour consulter l'ensemble de la Demande d’examen au cas par cas préalable à la réalisation éventuelle d’une évaluation environnementale, CERFA N° 14734*03, c'est ICI
En attendant, ils nous restent quinze jours pour affûter nos arguments pour stopper ce projet!
À suivre...
vhm 2021 02 26
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