LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE DE L'U.E. SERA CHINOISE OU NE SERA PAS

 La démarche de l'U.E. pour s'éloigner des produits chinois dans sa " course à l'armement " vert, visant à réussir sa transition, avance de façon chaotique, semblable à un canard sans tête, et concerne des secteurs déjà très désavantagés.
  Cela me rappelle les paroles d'un entraîneur de football qui affirmait, à propos des progrès de ses joueurs : " À un certain âge, il est inutile de se concentrer sur les points faibles; il vaut mieux renforcer les points forts. "
  À bon entendeur !...
 
  " La Commission européenne a annoncé l'ouverture d'une enquête sur des subventions illégales présumées accordées à des producteurs chinois d'éoliennes, alors que l'on craint que l'industrie nationale ne soit décimée par des importations bon marché. "
 
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Faciliter la transition écologique ou protéger les industries cleantech, un dilemme très européen






  Il est devenu commun d’en appeler à la mobilisation générale pour la réindustrialisation et la protection de la souveraineté européenne en utilisant l’impératif de la transition écologique pour subventionner les méga-usines de produits verts et les protéger de la concurrence « déséquilibrée » avec l’économie chinoise par des barrières douanières. Alertée par le doublement des importations de véhicules électriques venant de Chine, la Commission européenne a décidé depuis fin 2023 de réagir en lançant une première enquête antidumping concernant les fabricants chinois des véhicules électriques à batteries. Deux autres enquêtes ont suivi, sur les turbines d’éolienne terrestre en février 2024 et les panneaux photovoltaïques en avril 2024. Elles sont toutes centrées sur les estimations des subventions reçues par ces fabricants en vue de définir des droits de douane compensatoires.  D’autres mesures protectionnistes — norme de performance environnementale conditionnant l’attribution de subventions à l’achat, bonus écologique, norme de contenu local, permise par le récent Net Zero Industrial Act — NZIA — qui vise 40% d’un tel contenu en 2030, quotas d’importations — sont aussi envisagées.
  Mais toutes ces mesures vont contraindre la transition vers le « net zéro » en 2050, dont l’Union européenne, UE, se veut la championne. Elle se trouve confrontée à un dilemme fondamental entre, d’un côté, réaliser sa transition de la façon la plus rapide et efficace, ce qu’elle peut faire en privilégiant les importations chinoises de produits verts bien moins chers et, de l’autre côté, subventionner les productions locales et limiter l’accès aux produits chinois par des mesures protectionnistes qui renchériront le coût du processus de transition. La question est alors de savoir si on peut concilier les objectifs de la transition avec les impératifs de relance de l’industrie européenne ? Pour répondre à cette question, on s’appuiera sur les recommandations pragmatiques du récent rapport Draghi “ EU competitiveness[i] à propos de la poursuite de la décarbonation tout en promouvant la compétitivité de l’industrie européenne, en prenant deux cas emblématiques, le photovoltaïque solaire et les véhicules électriques à batteries.

Quid d’une politique radicale à « l’américaine » ?
  Seule une politique protectionniste vigoureuse et de subventions généreuses pourraient permettre d’endiguer efficacement le développement de ventes d’équipements verts, cleantech, d’origine chinoise dans l’UE. C’est la politique qu’ont choisie les États-Unis en 2024 en remontant à 100% les droits de douane sur les véhicules électriques et les batteries, et à 50% sur les cellules et les panneaux PV, tout en subventionnant largement les méga-usines par les crédits d’impôt prévus dans l’Inflation Reduction Act, IRA, d’août 2022. Cette détermination à sortir des règles de l’OMC Organisation mondiale du commerce ] et à ralentir la transition bas carbone résulte clairement de la priorité accordée à la géopolitique devant le double enjeu de contrer la puissance montante de la Chine et de découpler l’économie américaine de la sienne.
  Cette solution en noir et blanc est inadaptée à l’Union européenne qui n’est pas une puissance géopolitique. Ne cherchant pas le découplage de son économie avec la Chine, elle préfère se focaliser sur le de-risking, [ " La réduction des risques renvoie au phénomène des institutions financières qui terminent ou restreignent les relations d'affaires avec les clients ou les catégories de clients pour éviter, plutôt que de gérer, les risques. " Source ] en réduisant sa trop forte dépendance vis-à-vis de l’économie chinoise par la diversification de ses approvisionnements à l’aide de nouveaux partenariats et le contrôle des investissements dans les secteurs stratégiques. De même quand elle veut mettre des protections douanières pour « rééquilibrer la concurrence », elle s’en tient strictement les règles de l’OMC en lançant une enquête antidumping sur les subventions reçues par chaque entreprise chinoise exportatrice vers l’Europe pour définir ensuite une taxe douanière spécifique à chacune.
  De plus, compte tenu de la fragmentation politico-juridique de l’UE — considérée à plusieurs reprises par le rapport Draghi comme un frein à l’efficacité compétitive —, sa nature institutionnelle ne permet pas de mener une politique déterminée qui contourneraient les divergences d’intérêt et de conception des États-membres pour en décider. On vient de le voir avec la proposition de la Commission de hausse de la taxe douanière sur les VEB qui, avant d’être adoptée par le Conseil européen du 4 octobre, avait suscité l’opposition d’une quinzaine de pays menés par l’Allemagne et la Hongrie, ceux-ci voulant ménager les intérêts de leurs entreprises pour conserver l’accès au marché chinois et pour attirer les investissements des entreprises chinoises sur leur sol. Il a été finalement adopté après la défection d’une grande partie des pays réticents[ii].

Différencier l’approche selon les domaines
  Toutefois ne rien faire, quel que soit le domaine, revient à accepter les menaces sur l'emploi, l’activité industrielle et la sécurité économique. Mais, comme le propose le Rapport Draghi, partie A, p. 37, à propos des stratégies à développer dans le domaine des cleantechs, il faut différencier les secteurs de façon pragmatique en identifiant pour chacun le bon objectif et les moyens pertinents pour y parvenir sans rechercher la ré-industrialisation à tout prix dans chaque domaine et utiliser des moyens protectionnistes radicaux. Plusieurs cas de figure sont considérés par le rapport, dont deux concernent le photovoltaïque solaire et les véhicules électriques à batteries.
  Si, dans un domaine cleantech comme le photovoltaïque solaire, l’économie de l’UE est trop en retard industriellement pour rattraper son retard, autant profiter des importations de Chine si le domaine considéré n’est pas crucial en termes d’emploi, de cohésion industrielle et de sécurité, plutôt que s’entêter à développer des méga-usines qui ne seront jamais compétitives.
  En revanche s’il y a des tels enjeux, une stratégie pragmatique doit être considérée. « Dans un tel cas, lit-on, la combinaison efficace de politiques consiste à encourager les investissements de producteurs étrangers performants [ici les Chinois] à l'intérieur de l'UE tout utilisant les taxes douanières sur les importations s’ils bénéficient de subventions publiques ». C’est cette approche qui serait à appliquer au secteur automobile confronté au risque d’un déclin rapide résultant du passage accéléré à la motorisation électrique d’ici 2035.
  Il faut accepter que la Chine ait un avantage concurrentiel important dans les différents domaines d’équipements « verts ». Elle a pu développer cet avantage grâce à une politique industrielle de longue haleine. Les subventions ou les avantages que les producteurs chinois reçoivent de l’État central et des régions ne sont qu’un élément second de leur avantage concurrentiel actuel. Les droits de douane qui pourront être définis après estimation des subventions reçues par les producteurs chinois de véhicules électriques et de panneaux solaires par les enquêtes anti-dumping engagées en 2023 et 2024 ne peuvent être que modérés. Ils sont ou seront de l’ordre de 20%[iii], ce qui est loin d’être suffisant pour combler le fossé entre coûts chinois et européens.

Que faire dans le domaine du PV solaire ?
  Alors que la politique de transition de l’UE met l’accent sur le photovoltaïque solaire en visant un doublement de la capacité totale en parcs solaires et installations individuelles pour atteindre 600 GW en 2030, l’industrie européenne a une présence négligeable dans la production de cellules et de panneaux photovoltaïques alors que sa part du marché mondial était de 30% vers 2010.  Actuellement, les panneaux chinois arrivent en Europe à des prix deux fois moins chers que les prix de revient des producteurs européens. C’est d’abord le reflet des performances d’une industrie bien intégrée sur toute la chaîne d’approvisionnement à la suite d’une politique industrielle efficace. Elle assure en amont la maîtrise des approvisionnements en matériaux critiques et leur raffinage. Plus en aval, les entreprises chinoises combinent les bienfaits de l’intégration verticale depuis la production de silicium et des lingots jusqu’aux cellules et aux panneaux, avec les économies d’échelle permises par des productions dans des usines de très grande taille : de 3 à 10 GW-an.
  En face l’UE cherche depuis 2021 à reconstituer une industrie du photovoltaïque en encourageant le développement de grandes capacités de production, via les subventions autorisées dans le cadre du PIIEC — Projet important d’intérêt européen commun, plus connu sous le nom d’Alliance — qui lui est consacré[iv]. Une quinzaine de méga-usines représentant une capacité totale de production de 30 GW-an sont en projet ou en cours d’installation dans plusieurs pays[v]. En tout cas, aucune taxe douanière définie de façon raisonnée ne permettra de combler le fossé entre les coûts des producteurs chinois et ceux de ces nouvelles entreprises européennes. Si toutes les conditions idéales sont réalisées —installation rapide, coordination du développement des différents maillons de la filière [ce que ne permet pas PIIEC], prix préférentiel de l’électricité, coût de financement réduit, apprentissage rapide, etc. —, les coûts de fabrication de cellules et de panneaux en Europe seront encore à long terme de 25 à 35% plus élevés que les coûts des entreprises chinoises, selon les comparaisons effectuées dans un rapport de l’AIE de 2022[vi]. Ces conditions idéales ne pouvant être jamais atteintes, le surcoût restera très largement au-dessus de ces niveaux hypothétiques.
  Les méga-usines en projet ou en cours d’installation doivent recevoir des subventions à l’investissement de 25 à 30% de leur coût par les États-membres et les fonds européens, soit un total de 10 milliards d’euros environ si toutes sont réalisées[vii]. C’est sans parler des subventions qui seront associées aux marchés publics qu’il faudra réserver aux panneaux produits en Europe, et du bonus écologique dont pourront bénéficier les ménages et les entreprises pour équiper leurs installations individuelles de panneaux européens. Mais ne serait-il pas temps de s’interroger sur l’intérêt d’une telle politique et de réévaluer les objectifs du PIIEC[viii] ? Le photovoltaïque solaire est l’illustration la plus marquante de l’absence de mise en cohérence de la politique climatique ambitieuse de l’UE avec des objectifs industriels, que le rapport Draghi souligne à plusieurs reprises à regret. Il est bien tard pour regretter de ne pas avoir protégé l’industrie du photovoltaïque lorsqu’on a retiré en 2013 la taxe douanière de 50% qui avait été mise un an plus tôt, sous la pression de l’Allemagne qui voulait préserver ses exportations de machines-outils et de véhicules haut de gamme.

Véhicules électriques, vers des rapports équilibrés avec la Chine ?
  Dans ce domaine, les constructeurs chinois proposent des véhicules présentant un rapport qualité/prix attractif, résultat à la fois de l’efficacité d’une chaîne d’approvisionnement bien intégrée, de la productivité des méga-usines de batteries ou d’assemblage de VEB, et de leur capacité d’innovation en matière de conception et de fabrication de véhicules. Partis en retard sur les grands fabricants de batteries coréens et japonais, ils les avaient déjà largement rattrapés dès la fin des années 2010. Ils dominent désormais le marché mondial des batteries avec 80% de parts de marché, ainsi que celui des des matériaux et composants, cobalt raffiné, graphite, anode, cathode, cellules, en proposant des prix les moins chers. BYD, le premier producteur chinois de véhicules électriques à batteries, vient lui-même de la production de batteries.
  Les coûts des véhicules électriques à batteries qu’ils produisent sont inférieurs de 25 à 40% à ceux des producteurs européens dans l’UE, ce qui leur permet de proposer des prix bas à l’export. Par exemple le modèle MG4 du chinois MG, groupe SAIC, le modèle Dolphin de BYD et l’ Omoda de Chery coûtent en Europe environ 10 000 euros de moins que la Megan E-Tech de Renault : 30 000 euros contre 40 000. Leapmotor va proposer un petit modèle, le TO3, qui est assemblé en Pologne, à un prix de 18 000 euros, ce qui fera sans doute de l’ombre à la nouvelle Renault 5 proposée à 33 000 euros.
  Les hausses des droits de douane proposée par la Commission de 17 à 20,7% selon les constructeurs — et de 36,3% pour le groupe public SAIC et sa marque phare MG — contribuera sans doute à « ré-équilibrer la concurrence » au regard des subventions reçues. Mais, comme beaucoup le soulignent, elles ralentiront fort peu les importations de VEB, car les constructeurs chinois font d’importantes marges sur leurs prix de vente en Europe. En revanche, étant donné leurs gammes beaucoup plus diversifiées, les classes moyennes européennes pourront avoir un accès à de nombreux modèles de véhicules électriques légers à des prix en dessous de 20 000 euros, ce qui est très positif pour la transition.
  Les relations commerciales avec la Chine ne devraient pas être mises en question. Les menaces de représailles brandies par principe par la Chine ne concernent pas les exportations de véhicules construits en Europe vers le marché chinois, notamment ceux de haut de gamme de marque allemande[ix]. Le maintien des marques européennes sur ce marché n’est pas menacé, de même que l’implantation d’usines d’assemblages de constructeurs chinois dans l’UE qui est déjà bien engagée[x]. À l’instar de l’accord qui avait été passé avec les grands constructeurs japonais dans les années 1980 dont la compétitivité menaçait les productions européennes, un accord avec les constructeurs chinois pourrait être passé, qui porterait sur l’autolimitation de leurs ventes et la pratique de prix minimaux comme celui qu’ils ont proposé en septembre à la Commission et qu’elle a refusé. Si le principe d’un tel accord est repris après le conflit actuel, il pourrait inclure des mesures facilitant le développement des usines d’assemblage dans l’UE, dans le cadre de co-entreprises entre constructeurs chinois et européens. Il en existe déjà plusieurs en Chine où les Européens peuvent bénéficier des innovations de leurs partenaires. « La collaboration des acteurs européens et chinois sera cruciale, lit-on dans le rapport Draghi, partie A, p. 48, pour que les premiers puissent être à niveau dans le domaine technologique sur les nouvelles batteries, la digitalisation des véhicules et la conduite autonomes. » Une telle relation de concurrence-coopération permettrait sans doute de limiter efficacement le déclin prévisible de l'industrie automobile localisée dans l'UE.
  En conclusion, s’il semble important de réindustrialiser et de rattraper la Chine dans les domaines de technologies vertes pour limiter une dépendance massive, il faut le faire avec discernement quant aux possibilités réelles de rattrapage et aux coûts qui seraient entraînés pour la transition vers le « net zéro » en 2050. La source des problèmes rencontrés par l’Europe dans bien des secteurs, notamment dans les domaines cleantech, est l’absence de véritable politique industrielle. Les recommandations pragmatiques du rapport Draghi permettraient de concilier la poursuite efficace de la transition et préserver au mieux les chances de l’industrie européenne face à la concurrence chinoise là où c’est jouable.


[i] Rapport Draghi, “ EU competitiveness: Looking ahead ”, Bruxelles, septembre 2024.

[ii] La proposition de taxe supplémentaire a été finalement adoptée à la majorité qualifiée, du fait de l’abstention finale de douze pays, Espagne en tête, qui étaient réticents, cinq pays ayant voté contre, l’Allemagne, la Hongrie, la Slovaquie, la Slovénie et Malte.

[iii] Dans le cas des véhicules électriques à batterie, ils s’ajouteront à la taxe actuelle de 10%.

[iv] Les PIIEC sont le premier instrument effectif de politique industrielle de l’UE. Ils offrent un accès plus facile et plus rapide aux différents fonds européens et aux aides des Etats-membres pour les projets d'investissement après un examen accéléré de leur compatibilité avec le maintien d'une « concurrence loyale » sur le marché européen. Le principe est de constituer des chaînes de valeur intra-européenne en favorisant la création de consortiums européens entre acteurs privés et publics, et entre laboratoires et entreprises industrielles. Ils sont donc plus connus sous le nom d’Alliances.

[v] Deux sont prévues en France, celui de 3,5 GW-an de la start-up Carbon sur le site de Fos-sur-Mer, et celui de 5 GW-an du consortium Holosolis en Lorraine

[vi] International Energy Agency, Special Report on Solar PV Global Supply Chains, décembre 2022.

[vii] En France, un total de 800 millions à un milliard d’euros devraient être accordé aux deux projets.

[viii] Certains initiateurs de projets commencent à s’interroger. C’est le cas de 3Sun, la filiale de l’électricien italien ENEL qui ralentit le développement de son projet de 3 GW-an sur un site sicilien, pour donner sa préférence à un projet d’usine de 6 GW-an en Oklahoma aux États-Unis pour profiter des crédits d’impôt de l’IRA et des prix de l’électricité deux fois moins importants qu’en Europe.

[ix] Elles concernent les industries agro-alimentaires — produits laitiers, viandes porcines — et les alcools de luxe.

[x] Leapmotor a ainsi installé une ligne d’assemblage en Pologne dans une plateforme de Stellantis, BYD est en train d’installer une usine d’assemblage en Hongrie qui entrera en service en 2025. Chery prévoit de construire une usine d’assemblage en Espagne et Dongfeng en Italie.
 

  Cet article est l'œuvre de la source indiquée. Les opinions qui y sont exprimées ne sont pas nécessairement celles de Les vues imprenables et PHP. 

TOUT EST BON DANS LE NUCLÉAIRE, COMME DANS LE COCHON

 En relisant le titre de cet article, je me faisais la réflexion que nombre d'anti nucléaire sont aussi... vegans ou, tout du moins, ne mangent pas de viande !... Belle cohérence, non ? Pour ces personnes, il y a donc deux bonnes raisons de ne pas le lire. 😉 Toutefois, s'il prenait à certains l'idée d'y jeter un œil, ils découvriraient que le nucléaire n'apporte pas seulement des bénéfices pour le climat et pour notre éclairage permanent, mais qu'il joue également un rôle positif dans d'autres domaines d'activité. Un pur bonheur !

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Le nucléaire, c’est bon pour la santé !

 
  Selon le Conseil européen [1], les normes environnementales doivent être durcies pour respecter les dernières lignes directrices de l’Organisation mondiale de la Santé : OMS. Malgré une diminution drastique des polluants depuis 1990, les émissions liées à l’activité humaine seraient encore responsables de 300 000 décès prématurés en Europe chaque année. De nouvelles normes, actuellement à l’étude, doivent rapidement entrer en vigueur pour respecter les lignes directrices de l’OMS. Les particules fines PM2,5 sont considérées comme les plus dangereuses.

Figure 1 : morts prématurées de 2005 à 2020 dans l'EU-27 attribuable à la concentration de particules fines au-dessus des lignes directrice de l'OMS et l'objectif européen " zéro pollution "
 

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I - Renouvelable et qualité de l’air
   Cette préoccupation sanitaire conforte la politique européenne de sortie des énergies fossiles et de leur remplacement par l’électrification des usages. Pour autant, elle pose la question du bien fondé du concept même d’énergie renouvelable : EnR. En effet, le chauffage individuel au bois est la première source d’ EnR en France, devant l’hydraulique et l’éolien. Or celui-ci se trouve être également la principale source d’émission de particules fines, PM2,5 et PM10, devant l’industrie ou les transports. Plusieurs organismes de santé avaient d’ailleurs alerté le Parlement européen sur ce scandale sanitaire avant l’adoption, le 14 septembre 2022, d’une proposition de directive sur le sujet, destinée à modifier la directive de 2018 et abroger celle de 2015. 

Figure 2 : contribution par secteur aux concentrations annuelles de fond de PM10
 
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  Contrairement à une idée répandue, certaines études [2] montrent que la biomasse émet davantage de polluants que le charbon et son utilisation n’est pas neutre en carbone, comme le rappelle le Citepa, [ Centre interprofessionnel technique d'études de la pollution atmosphérique ] organisme officiel chargé de l’inventaire des émissions françaises. Cette idée fausse provenant du fait que ses émissions sont comptabilisées dans le secteur de l’utilisation des terres, changement d’affectation des terres et forêts, UTCAFT, et non celui de la consommation d’énergie, où elles sont considérées nulles pour ne pas être comptabilisées 2 fois. Pour autant, la directive d’octobre 2023 stipule que l’utilisation de la biomasse ligneuse doit en permettre la plus haute valeur ajoutée et qu’il ne faut recourir à sa combustion que « Lorsque plus aucune utilisation de la biomasse ligneuse n’est économiquement viable ».

II - La pollution cachée l’intermittence
  Les centrales thermiques sont conçues pour fonctionner en régime optimum, et les régimes partiels et à-coups de fonctionnement que leur imposent les cycles de production photovoltaïque ou les aléas de l’éolien dégradent leurs facteurs d’émission. C’est la raison pour laquelle l’énergéticien Duke Energy [ société par actions américaine du secteur énergétique qui produit, transporte et distribue de l'électricité ] a dû demander un assouplissement des normes environnementales en raison des à-coups de fonctionnement imposés à ses centrales à gaz par les cycles de production solaire.
  En effet, si la combustion du gaz naturel, CH4, au contact de l’oxygène, O2, entraîne la formation de CO2 + H2O, les oxydes d’azote, NOx : monoxyde d’azote, NO, et dioxyde d’azote, NO2, sont présents dans tous les processus de combustion des énergies fossiles, en raison de la présence d’azote, N, dans l’air. Et les données chiffrées de Duke Energy mettaient en évidence leur nette augmentation liée aux régimes partiels imposés à ses centrales à gaz. Or le dioxyde d’azote peut réduire la fonction pulmonaire et aggraver les symptômes de l’asthme.
  À lui seul, le dioxyde d’azote est considéré responsable de 49 000 décès prématurés en Europe chaque année.
  La sénatrice Loisier avait d’ailleurs demandé au ministère quelle étude de terrain aurait cherché à valider les calculs théoriques de RTE sur les émissions évitées grâce aux EnR, sans que celui-ci puisse en citer une seule, alors que tout énergéticien sait bien qu’il en va de même que pour une voiture qui freine et accélère constamment au lieu de conserver un régime optimum permanent.

Figure 3 : illustration de l'intermittence du solaire et de l'éolien, comparée à la production nucléaire
 

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III - Nucléaire et émissions
  En 2022, EDF publiait une étude sur le cycle de vie du nucléaire français. Celle-ci, qui prend en compte la totalité des émissions, depuis la construction et le minage de l’uranium jusqu’au démantèlement et la gestion des déchets, mettait en évidence le chiffre de 3,7 grammes d’équivalent CO2 pour une exploitation de 40 ans. Et moins encore en cas de prolongation des réacteurs. Mais ce n'est pas cette performance climatique, aussi exceptionnelle soit-elle, qui nous intéresse ici.
   Cette étude d’EDF met également en évidence le peu d’impact du parc nucléaire sur l’émission de particules — point 9.2.3 de l'étude, l’eutrophisation des terres, des milieux aquatiques ou l’épuisement des ressources.
   L'énergie nucléaire a prouvé son absence quasi-totale d’émissions, autre que la vapeur d’eau, ce qui en fait une source d'énergie parfaitement respectueuse de la qualité de l'air, tout en étant pilotable, qualité essentielle au fonctionnement du réseau électrique.

IV - Une pollution venue d’ailleurs
  La France a déjà été condamnée pour le dépassement de ses objectifs en termes de particules fines, alors qu’elle respectait leur plafond d’émission, mais pas celui du contrôle de leur concentration dans l’air. Pour l’OMS, les expositions aigües aux PM10 ne doivent pas dépasser le seuil de 50 µg/m3. Il s’avère que l’origine allemande de ces dépassements a formellement été identifiée par le programme européen Copernicus, notamment à Paris le 2 mars 2023, où 4,03 µg/m3 provenaient de Paris même, 4,53 µg/m3 du reste de la France et 16,33 µg/m3 d’Allemagne.

Figure 4 : pollution des centrales à charbon se propageant à travers l'Europe — 2013.
 
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   Le site de l’Institut Fraunhofer permet de comptabiliser avec précision les centaines de kilos d’arsenic émis chaque année par les centrales au lignite allemandes, ainsi que leurs tonnes de plomb, de cuivre, de nickel, de mercure ou de zinc relâchés dans la nature au gré des vents.

V - Applications non électriques du nucléaire
  Alors que les atouts du nucléaire sont bien identifiés pour la production d'électricité, il reste des usages non électriques, ou mobiles, pour lesquels une substitution des énergies fossiles polluantes est nécessaire. En 2021, l’Organisation de coopération et de développement économiques, OCDE, et la Nuclear energy agency, NEA, avaient dressé un bilan des perspectives à long terme montrant la pertinence des applications non électriques du nucléaire, notamment sous forme de cogénération, pour le chauffage urbain, le dessalement d’eau de mer, la chaleur industrielle, l’hydrogène ou la propulsion.
  Ce rapport s’interrogeait : « Quel est le rôle des pouvoirs publics ? Examinent-ils sérieusement toutes les options nucléaires dans le cadre de leur politique énergétique nationale en faveur de la réduction des gaz à effet de serre et de la sécurité d’approvisionnement en énergie ? ». Nous pouvons clairement ajouter « dans le cadre de l’enjeu sanitaire » !

VI - Conclusion
   Alors que le charbon est encore, en 2024, la première source de production d'électricité, l'enjeu sanitaire exige la priorité absolue d’une sortie du charbon.
   L'énergie nucléaire est à cet effet le meilleur substitut, puisqu'elle est, avec le photovoltaïque, responsable du moins de décès par unité d’énergie produite.
   Par son absence d'émissions de produits de combustion, le nucléaire offre une alternative sûre, propre et pilotable, avec des perspectives de nouvelles applications, au-delà de la production électrique, afin de remplacer progressivement les énergies émettrices de polluants, qu'elles soient renouvelables ou fossiles.
  1. https://www.consilium.europa.eu/en/policies/air-quality/
  2. https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0960148123014519?via%3Dihub
 

UNE NOUVELLE ÉTUDE SUR LE BRUIT DES ÉOLIENNES QUI TOMBE À PIC POUR LA FILIÈRE ET... L'ÉTAT

  Le 8 mars 2024, le Conseil d'État a annulé plusieurs dispositions, notamment celles concernant l'approbation du protocole de mesure de l'impact acoustique d'une usine éolienne, ainsi que les différentes versions de ce protocole. En mai de la même année, deux chercheurs renommés publient une étude qui propose de « repenser les nuisances sonores spécifiquement pour les éoliennes ». On ne peut s'empêcher de remarquer à quel point la nature est bien faite, n'est-ce pas ?
  Cette nouvelle approche, au-delà d'être une tentative de contournement de la décision du Conseil d'État ?, a eu pour effet de redynamiser la filière ainsi que son principal soutien financier, l'État. En effet, en s'appuyant sur cette étude, le lobby peut raisonnablement espérer que " si nous voulons que tout reste tel que c’est, il faut que tout change.  "* et ainsi, espérer réenclencher la marche avant. Pour l'État, ce serait l'opportunité d'éviter de mobiliser ses services pour élaborer un nouveau protocole et toutes les contestations qui ne manqueraient pas de se constituer, de la part des associations de riverains et du patrimoine. En somme, cette étude arrive à un moment tout à fait opportun !
 
DI LAMPEDUSA Giuseppe Tomasi, I896-I957, Il Gattopardo, [ Le guépard ] Milano, Feltrinelli, I ed. novembre I958.
 
 
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Les fondements du bruit éolien : faut-il vraiment changer la règlementation ?


  Nuisance sonore des éoliennes ? Le débat, relancé depuis peu, est l’occasion pour Bruno Ladsous et Fabien Ferreri, du Groupe expert bruit éolien, de rappeler la réglementation française et d’estimer si elle paraît à la hauteur des enjeux. 

   En mai 2024, deux chercheurs ont publié sur le site numérique The Conversation[1] un article « Nuisances sonores des éoliennes : faut-il changer de sonomètre ? », appelant à « repenser les nuisances sonores spécifiquement pour les éoliennes » et à remettre en cause la notion d’émergence sonore.
  Le « Groupe expert bruit éolien », signataire de la présente, regroupe les différentes compétences — acoustique, droit, médecine, normalisation, représentants d’associations de riverains — nécessaires pour avancer des propositions robustes afin d’apporter des solutions durables aux gênes dont témoignent les riverains.

De la démarche scientifique
  Une démarche scientifique se construit par une méthode permettant de comprendre et d’expliquer le monde qui nous entoure, généralement en plusieurs étapes : à partir de l’observation d’un phénomène et de la formulation d’une problématique, différentes hypothèses sont émises, testées puis infirmées ou confirmées, permettant alors de construire un modèle ou une théorie. Observation et expérimentation se conjuguent pour tester les hypothèses émises.
  Dans le domaine de l’acoustique environnementale, les émissions sonores et les niveaux de pressions acoustiques qu’elles génèrent se mesurent. En revanche l’émergence sonore, indicateur qui permet de caractériser l’apparition d’un bruit particulier dans l’environnement, ne peut qu’être calculée.
  Ce qui pose question, c’est la méthode de calcul proposée pour cet indicateur. Le manque de consensus sur cette méthode et les lourds enjeux, tant sanitaires pour les riverains que financiers pour les exploitants, ont fait échouer toutes les discussions depuis le 26 août 2011, bloquant l’élaboration d’une norme Afnor d’évaluation et de contrôle de l’impact acoustique des parcs éoliens.
  Pourtant, l’essentiel figure déjà dans une norme de référence, la NFS 31-010 « Acoustique —Caractérisation et mesurage des bruits de l'environnement — Méthodes particulières de mesurage » [2].

L’objectif à poursuivre doit-il être la protection des riverains ?
  La compétence des auteurs de l’article à émettre une nouvelle proposition n’est pas en cause, puisque l’un est professeur d’acoustique à l’université de Trondheim, Norvège, après avoir passé 15 ans au Céréma, agence d’État — conseil du ministère de la transition écologique, et son co-auteur continue d’exercer au Céréma, qui a contribué au retentissant échec de la mesure du bruit éolien en France[3].
  Cet article affiche pour objectif de limiter la gêne ressentie par les riverains d’éoliennes, mais l’on comprend à sa lecture que si ces riverains sont des êtres sensibles doués de raison, ils sont également en capacité d’intenter des recours au titre d’un trouble anormal de voisinage. Ce trouble pouvant être reconnu quand bien même le parc éolien serait conforme à la règlementation[4], l’objectif des opérateurs est de parvenir à une norme leur évitant de perdre du productible et des revenus par le jeu de bridages acoustiques.
  Retenons à ce stade que les auteurs ne contestent pas la réalité du bruit éolien, qui se caractérise notamment par l’importance des basses fréquences.
  Bénéficiant d’une révélation soudaine, les auteurs proposent de changer de thermomètre, ou plutôt de sonomètre, au motif que l’indicateur de référence appelé émergence sonore est « difficile à mesurer, mais aussi à modéliser pour prévoir la gêne ressentie par les riverains en amont des projets ». Pourquoi entendent-ils limiter cette proposition spécifiquement à l’éolien est un mystère, dès lors que l’émergence sonore est parfaitement définie dans la norme NFS 31-010, applicable à toutes les installations classées pour la protection de l’environnement, ICPE, émettant des bruits dans l’environnement, une norme qui fait ses preuves depuis plus de 60 ans.
  Une lecture attentive de l’article comportant notamment la mention que « le respect des valeurs limites d’émergence sonore ne garantit pas, à long terme, la conformité d’un parc éolien pour l’exploitant du parc, car le niveau de bruit résiduel peut varier au cours du temps » permet de comprendre qu’en réalité l’objectif de cette remise en cause est de faire accepter aux riverains un environnement sonore plus impactant pour leur santé et leur tranquillité.
  On n’ose imaginer que cette innovation pourrait constituer aux yeux du ministère une « porte de sortie » après l’annulation par le Conseil d’État des protocoles de mesure du bruit éolien.

La règlementation en vigueur est rationnelle et objective
  La règlementation en vigueur — code de l’environnement et code de la santé publique — repose sur un bouquet d’indicateurs comportant trois composantes cumulatives : le respect d'un niveau sonore global maximum sur le périmètre délimitant une propriété, le respect d'un seuil d’émergence en dB(A) dans la zone à émergences réglementées, et la recherche de tonalité marquée du bruit de la centrale éolienne par mise en évidence de la prépondérance éventuelle d’une composante fréquentielle.
  L’émergence elle-même est la modification temporelle du niveau du bruit ambiant, ou bruit de l’environnement, induite par l’apparition ou la disparition du bruit particulier de l’ ICPE. Cette modification porte sur le niveau global, mais également sur le niveau spectral du bruit mesuré dans une bande précise de fréquence.
  Le code de la santé publique a, de son côté, fixé des valeurs limites d’émergences en niveau global et en niveau spectral[5], selon des fréquences permettant de faire la part entre un bruit naturel, tel qu’un chorus d’oiseaux matinal, et un bruit industriel et, ainsi, de qualifier l’incidence de ce dernier pour la protection de la santé de l’homme et la tranquillité du voisinage.
  Les auteurs regrettent que seules l’Italie et la France aient retenu comme indicateur central des valeurs limites d’émergence sonore. Pourtant, cet indicateur, mentionné dans les directives de la Banque mondiale, est au cœur des recommandations de l’OMS et de la direction générale de la Santé en France, étant rappelé qu’il n’est pas unique quoiqu’au cœur du bouquet d’indicateurs évoqué plus haut[6].

Une étude rudimentaire, reposant sur des faiblesses méthodologiques
  Certes le contexte d’environnement sonore à l’origine de la gêne est propre à chaque individu, comme le reconnaît l’Académie de médecine[7]. Ainsi les sensations acoustiques varient-elles selon l’âge et la situation de santé de la personne. De même, son sentiment de gêne diffèrera selon sa situation contextualisée : à l’intérieur de sa maison ou bien dans son jardin ou encore sur son balcon, en période diurne ou nocturne, et en fonction des paramètres topographiques et climatiques de toutes natures de l’environnement dans lequel elle vit.
  Il reste toutefois indispensable de caractériser et dissocier objectivement et scientifiquement ce que l’on entend, quand on l’entend et dans quel contexte on l’entend. Ainsi, le bruit « réglementaire » d’une éolienne dans la nuit d’une zone rurale calme sera bien plus impactant pour le voisinage que dans une zone péri-urbaine ou sur le bord d’une autoroute, qui pourtant sont soumis aux mêmes réglementations.
  Or, à l’exception de l’âge et de la situation de santé, les paramètres cités ci-dessus imprègnent la règlementation en vigueur en ses trois composantes cumulatives. Cette règlementation répond à tous les cas de figure et à tous les biais associés aux matériels de mesure.
  Notre règlementation prend également en compte les caractéristiques techniques du bruit mesuré : permanent, cyclique, fluctuant, apparitions imprévisibles, sans oublier les éventuels bruits impulsionnels tels que le « wouff » au passage de la pale devant le mât qui crée une modulation d’amplitude ajoutant au bruit ambiant, toutes caractéristiques techniques essentielles qui n’entrent pas dans le questionnement subjectif réalisé en laboratoire exposé par les auteurs de l’article, c’est leur première faiblesse.
  La norme NFS 31-010 ne laisse aucune place à l’interprétation, en cela elle diffère de la tentative des auteurs visant à substituer aux notions objectives de bruit dans l’environnement et d’émergence acoustique le concept subjectif de sensation acoustique et de gêne associée à un niveau sonore total.
  Autre faiblesse, il ne peut être inféré la moindre conclusion robuste à partir d’études aussi rudimentaires, menées en laboratoire dans des situations hors sol, par surcroît sur une population numériquement limitée et dont on ne connaît pas la composition : âges, santé, niveau de stress courant.
  Enfin, corrélation ne vaut pas causalité ni même explication logique, surtout lorsque l’une de ses composantes est parfaitement subjective.

Respecter le droit en vigueur
  La France est un État de droit, qui a parfaitement défini d’une part ce que recouvre un trouble anormal de voisinage, d’autre part la méthodologie de mesure d’un bruit particulier distinct du bruit de l’environnement habituel.
  Ce serait donc fantaisie, sur un sujet aussi complexe, d’une grande sensibilité sociale, que de prétendre changer le thermomètre sur la base d’une étude subjective et somme toute rudimentaire, face à des méthodes éprouvées reposant sur une norme officielle et objective.

[1] David Ecotière et Guillaume Dutilleux, « Nuisances sonores des éoliennes : faut-il changer de sonomètre ? », The Conversation, 30 mai 2024 : ici.

[2] NFS 31-010, version 1996, en révision prévue fin 2024.

[3] Arrêt du Conseil d’État n° 465036 du 8 mars 2024, annulant avec effet rétroactif différents protocoles de mesure successifs : ici.

[4] Voir à ce propos le jugement de la Cour d'Appel de Rennes — 1ère Chambre—12 mars 2024 — N° 17/03596 : ici.

[5] L’absence des mesures spectrales revêt ici un caractère discriminatoire pour la préservation de la santé des personnes exposées aux bruits éoliens, dès lors que le ministère de la santé impose des limites d’émergences à ne pas dépasser pour les fréquences de 125Hz à 4000 Hz.

[6] Indépendamment du caractère exorbitant, non justifié, des seuils d’émergence définis pour l’éolien par rapport aux autres ICPE.

[7] Avis de l’Académie de médecine — 9 mai 2017 : ici.
 


INVESTIR DANS LES ENR ? ATTENTION À L' ATTERRISSAGE

   Et si l'intelligence artificielle, IA, la cybersécurité, la santé et... le luxe s'avéraient des investissements plus judicieux et rentables que les EnR ? En effet, les grands fabricants d'éoliennes comme Vestas et Siemens ont détruit des milliards de dollars de valeur pour leurs actionnaires, en raison de l'augmentation rapide des coûts des intrants et de l'effondrement des recettes, ce qui a entraîné une chute des cours des actions.
  Que tous nos idiots utiles et autres boursicoteurs du dimanche dans nos campagnes, qui ont participé financièrement à ce système, se rassurent : le plus dur ce ne sera pas la chute mais..., l'atterrissage, lorsque viendra le moment de payer l'addition ! 
  Coucou, les collectivités locales, les exploitants agricoles, les propriétaires terriens, les épargnants privés, etc.
  Bonne nuit, bonne chance !
 
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Pourquoi les sociétés du secteur des énergies renouvelables sont-elles de si mauvais investisseurs ?

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  Les titres de la presse promeuvent les entreprises d'équipements d'énergie renouvelable dans le cadre des efforts de transition vers des émissions de dioxyde de carbone nettes zéro d'ici à 2050, soulignant que le seul moyen de faire une petite fortune est de créer des entreprises d'équipement pour les énergies renouvelables. Les fournisseurs de systèmes éoliens et solaires, les fabricants de véhicules électriques, les producteurs d'hydrogène vert et d'autres entreprises d'équipement vert représentent une part croissante de l'industrie mondiale. Toutefois, les entreprises d'équipements renouvelables affichent des rendements médiocres sur le marché, ce qui incite les investisseurs à se méfier.
  L'indice RENIXX, Renewable Energy Industrial Index, est un indice boursier mondial  qui suit les 30 plus grandes entreprises de l'industrie des énergies renouvelables dans le monde par capitalisation boursière. Parmi les sociétés qui composent actuellement l'indice RENIXX figurent Enphase Energy, First Solar, Orsted, Plug Power, Tesla et Vestas.
   L' IWR d'Allemagne [ Internationales Wirtschaftsforum Regenerative Energien ou Plateforme économique internationale pour les énergies renouvelables ] a créé le RENIXX le 1er mai 2006, avec une valeur initiale de 1 000 points. Ce mois-ci, le RENIXX s'élevait à 1 013 points, soit une croissance essentiellement nulle au cours des 18 dernières années. En comparaison, l'indice S&P 500 [ " indice boursier construit à partir de 500 grandes entreprises cotées sur les bourses américaines. Il est considéré comme l’indice de référence en ce qui concerne les actions de grandes capitalisations aux États-Unis et fait partie des indices les plus largement utilisés, au même titre que le Dow Jones Industrial Average ou encore le Russell 2000 en ce qui concerne les petites et moyennes entreprises. " Source ] a plus que quadruplé au cours de la même période. Le RENIXX est en baisse depuis trois ans à partir de 2021, perdant environ la moitié de sa valeur.
  Les fabricants d'éoliennes ont été confrontés à de graves difficultés financières au cours des trois dernières années, malgré l'augmentation des ventes. La hausse des coûts, les taux d'intérêt élevés et les retards dans les projets continuent d'avoir un impact sur la rentabilité des projets éoliens et des fournisseurs d'équipements.
  L'action de la société danoise Vestas Wind Systems, le plus grand fournisseur mondial, n'a augmenté que de 7 % au cours des 16 dernières années, et son cours a chuté de 58 % par rapport au sommet atteint en 2021.
  Vestas a eu du mal à réaliser des bénéfices en 2022 et 2023 et a suspendu les dividendes versés aux actionnaires.
  D'autres grands fournisseurs d'énergie éolienne ont également été de mauvais investissements pour les actionnaires. L'action de Siemens Gamesa, le deuxième fabricant de turbines, a chuté de 65 % depuis le sommet atteint en 2021. Gamesa a déclaré une perte de 4,4 milliards d'euros en 2023 et a reçu un plan de sauvetage de 7,5 milliards d'euros du gouvernement allemand la même année.   D'autres grands fournisseurs d'éoliennes ont subi d'importantes baisses du cours de leurs actions depuis 2021, notamment Goldwind, Chine, -77 %, et Nordex, Allemagne : -36 %.
  80% des panneaux solaires produits dans le monde sont fabriqués en Chine et les six principaux fournisseurs se trouvent dans ce pays. L'industrie des panneaux solaires est en proie à des surcapacités et à une forte concurrence. Les cours des actions des sept principaux fournisseurs ont tous baissé de plus de 50 % depuis 2021. L'action de l'entreprise américaine First Solar a augmenté depuis 2021, mais reste inférieure à son prix record atteint en 2008. [ First Solar plonge après que Jefferies a abaissé son estimation de potentiel en raison des défis à court terme ]
  Tesla, fondée en 2003, est restée jusqu'en 2018 la seule société cotée en bourse spécialisée dans les véhicules électriques : VE. À la fin de l'année 2021, la valeur de Tesla avait grimpé à plus de 1 000 milliards de dollars, [ 917.5 Md€ ] soit une valeur de marché supérieure à celle de Toyota, Volkswagen, Mercedes-Benz, General Motors, Ford, BMW et Honda réunis. Mais Tesla est l'exception.
  Mais dans la plupart des cas, les entreprises de VE ont été de très mauvais investissements. Entre 2020 et 2024, 31 entreprises de VE sont entrées en bourse aux États-Unis. Seule une de ces 31 entreprises, la société chinoise Li Auto, a vu son cours augmenter depuis l'introduction en bourse. Trente entreprises de VE ont vu le cours de leurs actions chuter, la plupart de manière précipitée.
  Parmi les sociétés de VE dont le cours a baissé depuis l'introduction en bourse, citons Fisker, -99 %, Nikola, -94 %, NIO, -50 %, Lucid Group, -75 %, et Rivian : -88 %. Six autres des 31 entreprises ont fait faillite. Tesla et les entreprises chinoises BYD et Li Auto sont les seules entreprises de VE rentables aujourd'hui.
  ChargePoint [ entreprise américaine spécialisée dans la gestion du réseau et des bornes pour les véhicules électriquescréée en 2007 https://fr.wikipedia.org/wiki/ChargePoint ] est la plus grande société de chargeurs dédiés aux VE au monde — derrière le constructeur de VE Tesla, avec plus de 25 000 stations de charge aux États-Unis et au Canada en fusionnant avec Switchback Energy Acquisition Corporation, évaluée à 2,4 milliards de dollars. [ 2.19 Md€ ] La valeur de l'entreprise est aujourd'hui d'environ 585 millions de dollars,[ 536 M€ ] en baisse de 76 % depuis 2021. Pour l'exercice 2024, ChargePoint a perdu 458 millions de dollars [ 420 M€ ] pour un chiffre d'affaires de 507 millions de dollars. [ 465 M€ ]
  Il n'est pas certain qu'une entreprise de recharge puisse gagner de l'argent. Les chargeurs de VE à grande vitesse, d'une puissance de 50 kilowatts, coûtent environ cinq fois plus cher que les pompes à essence traditionnelles. 80% des chargements de VE sont effectués à domicile, ce qui réduit la demande de chargements publics. ChargePoint, EVgo, Wallbox, Allego et Blink Charging sont toutes évaluées aujourd'hui à de petites fractions de leur prix d'introduction en bourse. Aucune entreprise de chargeurs de VE n'est rentable, même après avoir continué à recevoir d'importantes subventions publiques.
  Plug Power est l'un des principaux fournisseurs de systèmes énergétiques à hydrogène, notamment de piles à combustible pour les véhicules à hydrogène et d'électrolyseurs pour la production d'hydrogène vert. Fondée en 1997, l'entreprise est entrée en bourse en octobre 1999 à un prix ajusté d'environ 160 dollars par action. [ 146 € ]
  Mais au cours de ses 27 années d'existence, Plug Power n'a jamais réalisé de bénéfices. Selon les rapports financiers, l'entreprise a perdu 1,45 milliard de dollars [ 1.3 Md€ ] en 2024, contre une perte de 43,8 millions de dollars [ 40.1 Md€ ] en 2018. Le cours actuel de son action est inférieur à deux dollars. [ 1.8 € ]
  Les entreprises traditionnelles constatent que les équipements renouvelables peuvent être une mauvaise affaire. En 2023, Ford a perdu 4,7 milliards de dollars [ 4.3 Md€ ] sur les ventes de 116 000 véhicules électriques, soit plus de 40 000 dollars [ 36.6 000 € ] par véhicule. L'activité éolienne de General Electric a perdu 1,1 milliard de dollars [ 1.008 Md€ ] en 2023.
  Le gouvernement fédéral américain a accordé des subventions aux entreprises d'équipements renouvelables pour un montant compris entre 7 et 16 milliards de dollars [ entre 6.4 et 14.6 Md€ ] par an entre 2010 et 2022. Mais le Cato Institute [ " think tank libertarien américain basé à Washington. Il a été créé initialement sous le nom de Charles Koch Foundation en 1974 " Source ] estime qu'en raison de l'adoption de la loi sur la réduction de l'inflation en 2022, les subventions monteront en flèche pour atteindre environ 80 milliards de dollars [ 73.3 Md€ ] au cours de l'année fiscale 2025.

 https://stopthesethings.com/wp-content/uploads/2024/09/subsidies-per-fiscal-year.webp

   Sans la crainte d'un changement climatique d'origine humaine et d'un niveau croissant de subventions et de mandats gouvernementaux, bon nombre de ces entreprises vertes n'existeraient pas. Il est peu probable que les pipelines de dioxyde de carbone, les poids lourds électriques, les systèmes éoliens offshore, les équipements à hydrogène vert et les stations de recharge pour véhicules électriques soient des entreprises viables sur des marchés de capitaux non subventionnés.
  Au cours de l'année écoulée, les principales sociétés financières sont revenues sur leurs engagements en matière de lutte contre le changement climatique. Bank of America, JP Morgan, State Street et Pimco se sont retirés de l'initiative Climate Action 100+,  qui vise à obliger les entreprises et les fonds d'investissement à s'attaquer aux problèmes climatiques et à adopter les critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance : ESG. Mais il est difficile d'investir dans des entreprises d'équipements renouvelables lorsqu'elles perdent de l'argent.
 
 
 Cet article est l'œuvre de la source indiquée. Les opinions qui y sont exprimées ne sont pas nécessairement celles de Les vues imprenables et PHP. 

LA BALADE MORTELLE DU BÉTAIL AUX PIEDS DES ÉOLIENNES " HAUT-MARNAISES "

  Face à la souffrance des animaux et à la mort du bétail, il serait profondément inhumain et irresponsable de croire, même un instant, que les hommes et les femmes qui cohabitent quotidiennement avec leurs animaux ne ressentent pas les mêmes traumatismes, parfois jusqu'à la mort. Pourtant, d'après les témoignages recueillis, il est évident que la réaction des autorités face à la douleur de nos concitoyens se limite souvent à une écoute polie, teintée de condescendance.
 Si cela se produit ici en Haute-Marne, il ne fait aucun doute que ces drames se manifestent également dans tous les départements[i] où l'éolien et l'omerta règnent, avec la complicité des élus, des services de l'État, de nombre d'exploitants agricoles, de propriétaires terriens, d'une partie de la presse régionale et... la passivité d'une large part de la population ! 
  La question est : jusqu'à quand cela va-t-il durer ?
  " Tout confort se paie. La condition d'animal domestique entraîne celle de bête de boucherie. "
JÜNGER Ernst, I895-I998. 
 
  
[i]. BERGER Sioux est un écrivain, lanceuse d'alerte qui depuis plusieurs années recueille les témoignages des agriculteurs victimes. Site Facebook
 
 

 
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 Des élevages victimes de courants électromagnétiques

 

 

Les éleveurs avaient déjà alerté sur les conséquences des courants électromagnétiques lors de l’assemblée générale du GDS l’année dernière
 
  Les éoliennes et les antennes relais peuvent avoir des conséquences très importantes sur les animaux, car ils sont particulièrement sensibles aux courants électromagnétiques. Ces derniers peuvent aussi impacter les humains. Des éleveurs témoignent.
  Les éoliennes et les antennes relais diffusent des champs électromagnétiques dans le sol, qui s’amplifient avec l’humidité. Certains éleveurs sont fortement impactés. Jacques Ricour, ingénieur et trésorier au CDC 52*, a recueilli 150 témoignages en France. Il explique que « les symptômes sont toujours les mêmes : diminution de la production de lait de façon significative, mammites à répétition, boiteries, évitement des animaux vers certains obstacles, mort subite avec des problèmes cardiaques très importants, saignement des naseaux ou des yeux, veaux mort-nés et naissance de beaucoup de jumeaux ».
  De plus les éoliennes émettent des infrasons, inaudibles pour les humains, mais par pour les animaux. « Il y a les pales qui tournent et les mâts qui vibrent. Ces infrasons se propagent par le sol et peuvent parcourir jusqu’à 10 km, provoquant du stress chez les animaux et les humains. Les défenses immunitaires des animaux sont diminuées, alors quand on a une épidémie comme la FCO [fièvre catarrhale ovine également appelée maladie de la langue bleue ou en anglais « blue tongue », BT, est une maladie virale touchant les ruminants domestiques — ovins, bovins, caprins, et sauvages ] en ce moment, cela provoque un dépérissement supplémentaire des troupeaux », précise Jacques Ricour.

Se faire entendre
  Des mesures réalisées sous contrôle d’huissier au GAEC de la Liez, à Lecey, et au GAEC de Stron, à Darmannes, révèlent un niveau de bruit bien souvent supérieur à ce que prescrit la législation du travail. « C’est compliqué de travailler tous les jours, on n’est pas bien à certains endroits, on a des maux de tête et des nausées, il faut se déplacer. En salle de traite ma fille prend du courant dans les bottes malgré les dalles en plastique », explique Sandra Varney, du GAEC de la Liez. « Lorsqu’on déplace un veau au mauvais endroit il devient tout mou et refuse de téter. On a des problèmes d’immunité, des boiteries, des mammites et énormément de mortalité. Les autopsies révèlent des cœurs très durs, les vétérinaires ne savent pas pourquoi. On a beaucoup d’amaigrissement sur des vaches à qui on donne des minéraux. On est passé de 34 l de lait par vache à 17 l en gardant la même ration. Économiquement c’est difficile, on a deux fois moins d’argent qui rentre alors qu’on donne la même nourriture. On ne veut pas nous croire alors qu’on est 30 000 agriculteurs en France à être impactés ». Au GAEC de Stron, les symptômes sont similaires sur les éleveurs et leurs animaux.
  À Leschères sur le Blaiseron, le GAEC du Deffaut a perdu 100 vaches en 8 ans. « Les vaches ne veulent pas rentrer dans la salle de traite, elles enjambent les portes et se blessent. Elles ont des problèmes d’immunité et des trayons esquintés. Une vache est morte d’une crise cardiaque dans le parc d’attente situé au-dessus d’une faille avec une éolienne au bout. Ce n’est pas la première à mourir à cet endroit. À l’autopsie le coeur était dur et la paroi beaucoup plus épaisse que la normale », témoigne Christophe Thiéblemont. « On a 15 jumeaux par an, c’est anormal sur un cheptel de 170 vaches. Je perds entre 70 et 80 veaux par an. On a eu des mammites gangréneuses alors qu’on n’en avait jamais eu. En période sèche ça va mieux, mais dès qu’il se met à pleuvoir les animaux ne sont pas bien. Économiquement c’est compliqué, en plus on a énormément de frais vétérinaires. Il faut qu’on arrive à démontrer qu’il y a des effets pour se faire entendre et qu’on nous écoute. On n’est pas contre les éoliennes, mais elles ne doivent pas être implantées n’importe comment ».
  Le GAEC Chauffetet, à Belmont, est confronté à ces problèmes depuis 5 ans. « L’an dernier on a perdu 69 bêtes sur les 350 du cheptel, récemment on en a perdu 8 en 12 jours », déclare Johann Chauffetet. « Quand on emmène les vaches dans le bâtiment elles se dégradent petit à petit malgré les traitements. Comme le courant vient du sol les vaches se protègent en faisant plus de corne alors on doit faire du parage deux fois par an. On a 90 % du troupeau qui boite, les vaches ont des hématomes, certaines saignent du nez en permanence et on est obligé de les vendre avant qu’elles meurent, elles partent au prix d’un veau. Les vaches font 18 l de lait en moyenne au lieu de 28 l. Le vétérinaire ne sait pas quoi faire. On entend qu’on est des incapables et qu’on devrait changer de métier. Les gens ne nous croient pas, mais il faut le vivre ».  L’éleveur ajoute qu’il n’arrivait plus à dormir dans sa maison lorsque des éoliennes situées à proximité ont été mises route.

« Les agriculteurs ne veulent pas en parler »
  Depuis 2017 le GAEC des Grands Prés, à Noyers, fait face à des champs électromagnétiques d’éoliennes et d’antenne relais. « On a perdu 37 veaux et 10 vaches en 15 jours lors du passage à la 5 G en décembre 2022. Les vaches ne veulent plus passer au robot de traite, on a des boiteries et la mortalité explose quand il y a de la pluie ou du vent. À l’autopsie, le coeur est dur et deux fois plus gros que la normale », indique Ophélie Groslevain. « On est à 10 l de lait par vache avec une ration de 20 l, donc mon atelier n’est plus rentable. On a entre 450 000 et un million de cellules, sans mammite. On doit passer en commission tous les 9 mois pour avoir l’autorisation d’être collecté. Au niveau sanitaire on est obligés d’être irréprochables, mais ça ne fonctionne pas. En été les vaches peuvent trouver un endroit dans le pré où elles se sentent bien, mais je redoute l’hiver quand elles sont enfermées dans le bâtiment. Au début on pensait qu’on travaillait mal, mais quand on fait tout correctement, on a la réalité en face. Et les agriculteurs ne veulent pas en parler ».
  Tous ces éleveurs font régulièrement appel à un géobiologue. Son intervention permet de réduire pendant quelque temps les effets des champs électromagnétiques, mais sans régler le problème à long terme.
  Un groupe de 5 agriculteurs travaille avec le GDS [ Groupements de Défense Sanitaire du Bétail, création en I954; les GDS, est ainsi au service des éleveurs, de l’économie de l’élevage et contribue à la sécurité alimentaire des consommateurs; les GDS sont organisés autour d’un maillage local, parfois cantonal, départemental, régional et national. Ils sont présents dans chaque département et région ] et la Chambre d’Agriculture sur ce sujet. Souhaitant obtenir un soutien de l’État, une rencontre a eu lieu en Préfecture en août 2023, mais qui est restée sans suite. Jacques Ricour évoque « un scandale sanitaire, alors que des exploitants sont au bord du gouffre ». Les agriculteurs rencontrant des problèmes similaires sont invités à contacter le CDC 52 ou le GDS.

* Le Comité de Défense des Citoyens de Haute-Marne — CDC 52 — accompagne les agriculteurs victimes des champs électromagnétiques.
  Les éleveurs avaient déjà alerté sur les conséquences des courants électromagnétiques lors de l’assemblée générale du GDS l’année dernière. 

 
 Cet article est l'œuvre de la source indiquée. Les opinions qui y sont exprimées ne sont pas nécessairement celles de Les vues imprenables et PHP. 


ACCOLANS, MANCENANS, BOURNOIS, SOYE / NANCRAY : LE JURA EN ÉTAT D'ALERTE ORANGE ÉOLIENNE

  Deux projets d'usines, pour un total de 11 éoliennes, 3+8, font l'objet d'une enquête publique. Pour prendre connaissance de tous les documents et avis officiels et déposer une contribution, voir ci-devant : 
  Pour tous renseignements complémentaires, contactez l'association locale qui s'oppose aux deux projets : 
Présentation des projets

I. Usine éolienne, dite Nancr'Eole, commune de Nancray 
  • 3 éoliennes, 200 m en bout de pale,
  • sur des parcelles communales, en forêt,
 
Emplacement envisagé du projet d'usine de 3 éoliennes. Source.
  • les habitations du village de La Chevillotte se trouverait à environ 1 km à vol d'oiseau de l'usine; à noter, qu'aucune concertation n'a eu lieu avec les habitants et la municipalité,
  • les éoliennes seraient en co-visibilité avec le musée de plein air des maisons comtoises,  fleuron du patrimoine régional et du tourisme du département,
 
  • plusieurs espèces protégées, comme le Milan royal, seraient menacées, 
  • une grande partie de la population de Nancray et des villages voisins s'opposent à ce projet,
  • le maire et le conseil municipal ont validé le projet :  
 
 
  • Le maire confirme dans la presse locale :  " Le réchauffement climatique est aujourd’hui une évidence et même si l’évolution de nos modes de consommation d’énergie est nécessaire, le besoin en électricité sera de plus en plus important. Les objectifs nationaux sont clairs sur la nécessité de remplacer les énergies fossiles, émettrices de CO2, par des énergies renouvelables ; et à notre niveau, Conseil Municipal, nous sommes convaincus qu’il est de notre ressort d’essayer d’apporter notre pierre à la transition énergétique. Un projet de 3 éoliennes sur Nancray permettrait par exemple d’alimenter 80% du premier plateau en électricité verte. Par ailleurs, la situation financière de notre commune est difficile et l’état sanitaire de nos forêts se dégrade. Cette proposition de projet éolien est une opportunité de bénéficier de retombées financières régulières sur long terme ; pour redresser le budget municipal et à terme, espérer investir pour sauvegarder notre patrimoine forestier. "
  • La commune et le porteur de projet associés : " ... la commune de Nancray et Opale ont convenu de constituer ensemble la Société par Actions Simplifiée Nancr’Eole, au capital social de 10 000€ [...] Grand Besançon Métropole et les communes limitrophes à Nancray ont été invitées à prendre des parts dans la société de projet. La commune de Gennes a délibéré pour une prise de part à hauteur de 2.5% ; Grand Besançon Métropole a également voté une prise de part à hauteur de 2.5%. Ainsi, la répartition du capital social de Nancr’Eole sera :
- 75% Opale Energies Engagées
- 20% Commune de Nancray
- 2.5% commune de Gennes
- 2.5% Grand Besançon Métropole
"
 
 
  D'après notre expérience, il est évident qu'une fois qu'un territoire reçoit sa première usine éolienne, d'autres projets similaires émergeront par la suite. PENSEZ-Y !...

Conseil municipal 2020-2026 
  Depuis l'élection de 2020, il y a eu du rififi au sein de l'assemblée : Salvi Frédéric, l'ancien maire, 2014-2020, réélu en tant que conseiller au sein de la majorité municipale, a démissionné en début d'année 2024 de son poste; en cause son désaccord concernant le projet éolien. 
  Le nombre d'inscrits sur la liste électorale a fortement progressé entre 2014 et 2020 : 942 / 979. Rare pour être souligné !..
  • Sylvie Cattet, employés administratifs d'entreprise,
  • Annette Girardclos2e adjointe, professeurs des écoles, instituteurs et assimilés,
  • Aline Guy-Chauville, cadres de la fonction publique,
  • Barbara Kurtzmann, professions libérales,
  • Bettina Troude, employés administratifs d'entreprise,
  • Esther Vouillot, cadres de la fonction publique,
  • Vincent Fiétier, maire, professeurs, professions scientifiques,
  • David Bourdier, agriculteurs sur moyenne exploitation,
  • Philippe Brechenmacher, 1e adjoint, anciennes professions intermédiaires,
  • Stéphane Haehnel, 3e adjoint, ingénieurs et cadres techniques d'entreprise,
  • Patrick Jehl, anciens cadres,
  • Fabien Mulin, employé civil et agent de service de la fonction publique,
  • Guy Renoud, anciens employés,
  • François Morel, ouvrier qualifié de type industriel, remplace Frédéric Salvi, démissionnaire,
  • Stéphane Sauce, agriculteurs sur moyenne exploitation.
  En gras, les réélus 2020. 

Inscrits : 979 / 942 en 2014
Abstentions : 329 / 181
Votants : 650 / 761
Blancs ou nuls : 12 / 52
Exprimés :  638 / 709
***
 
II. Usine éolienne, dit des Colchiques, communes de Accolans, Mancenans, Bournois et Soye 
  • 8 éoliennes, 180 m en bout de pale, 
  • 7 éoliennes implantées en forêt, réparties comme suit : 
  • 1 éolienne sur la commune d’ Accolans
  • 2 éoliennes sur la commune de Bournois 
  • 3 éoliennes sur la commune de Mancenans
  • 2 éoliennes sur la commune de Soye
" Il est très majoritairement implanté en zone forestière ou de lisière — bois du Chanois et du Geney —, à l’exception d’un mât, E6, situé en milieu ouvert. " Source : MRAe
  • les espèces migratoires, type Milan royal et chiroptères, subiraient un fort impact,
  • une zone déjà saturée et mitée par des usines en activité ou des projets encours.

" L’avis sur le parc de Bellenoie,[ projet voisin ] en s’appuyant sur le dossier, mettait notamment en avant des effets cumulés potentiellement significatifs sur les populations de Milan royal ainsi que sur le paysage, compte tenu de la densité d’éoliennes dans la zone considérée — de l’ordre de 80 mâts dans un rayon de 25 km autour du projet de Bellenoie. " Source : MRAe
 
Conseils municipaux 
- Accolans
  • Marie-Odile Bondenet-Druet, maire, professions intermédiaires de la santé et du travail social
  • Tifaine Antony, professions intermédiaires de la santé et du travail social
  • Anne-Marie Perriguey*, ouvriers qualifiés de type industriel
  • Guy Clavel, ingénieurs et cadres techniques d'entreprise
  • Jonathan Guillet, artisans 
  • Jean-Marie Jacob, anciens employés
  • Guy Saintvoirin, anciens agriculteurs exploitants
  En gras, les réélus en 2020.
 
Inscrits : 82 / 83 en 2014
Abstentions : 10 / 11
Votants : 72 / 72
Blancs ou nuls : 0 / 3
Exprimés : 72 / 69

- Mancenans
  • Joelle Mateos, anciens cadres
  • Édith Perriguey, employés civils et agents de service de la fonction publique
  • Cindy Perrot, employés civils et agents de service de la fonction publique
  • Olivier Perriguey, maire, artisans
  • Régis Brunner*, ingénieurs et cadres techniques d'entreprise
  • Gaestan Castel, ouvriers qualifiés de type artisanal
  • Gilbert Flajoulot, anciens employés
  • Yann Goulard, cadres administratifs et commerciaux d'entreprise
  • John Murtin, cadres administratifs et commerciaux d'entreprise
  • Didier Pâques, ingénieurs et cadres techniques d'entreprise
  • Philippe Parpandet, contremaîtres, agents de maîtrise
  En gras, les réélus en 2020.
 
Inscrits : 242 / 249 en 2014
Abstentions : 55 / 29
Votants : 187 / 220
Blancs ou nuls : 3 / 9
Exprimés : 184 / 211

- Bournois
  À noter que tous les élus sortants qui se représentaient en 2020 ont été réélus, malgré la connaissance du projet d'usine éolienne !...
  • Christine Curty, professions intermédiaires de la santé et du travail social
  • Michèle Loisey, anciens employés
  • Raymond Boby*, maire, agriculteurs sur grande exploitation
  • Sylvain Boby*, agriculteurs sur grande exploitation
  • Maxime Boucard, artisans
  • Pierre Boucard, anciens agriculteurs exploitants
  • Sylvain Bouvard, ouvriers qualifiés de type artisanal
  • Samuel Brunner*, ouvriers qualifiés de type industriel
  • Alain Parent, anciens ouvriers
  • Jean-Paul Perriguey*, anciens agriculteurs exploitants
  • Jean-Michel Rueff, militaires du contingent
  En gras, les réélus en 2020

Inscrits : 154 / 158  en 2014
Abstentions : 48 / 26
Votants : 106 / 132
Blancs ou nuls : 1 / 2
Exprimés : 105 / 130
  Source.
 
- Soye
   En 2020, nous retrouvons parmi les nouveaux élus, des patronymes semblables à des élus de 2014 mais... le prénom a changé ! Bondenet, Lombardet, Fournier. Ainsi, mise à part monsieur le maire, le conseil a été entièrement renouvelé. Une conséquence du projet éolien ? Forte baisse du nombre d'inscrits.
  • Armonye Chaval, élèves, étudiants
  • Isabelle Donzey, ouvriers qualifiés de la manutention, du magasinage et du transport
  • Bénédicte Ducroiset-Hudelot, techniciens
  • Stéphanie Leclerc, employés administratifs d'entreprise
  • François Ciresa, maire, agriculteurs sur moyenne exploitation
  • Jean-Michel Bondenet, ouvriers qualifiés de type artisanal
  • Albéric Chopard, ingénieurs et cadres techniques d'entreprise
  • Dany Fleury, artisans
  • Lucien Fournier, artisans
  • Éric Lombardet, employés civils et agents de service de la fonction publique
  • Raphaël Lombardet, ouvriers qualifiés de type artisanal
  En gras, les réélus 2020 
 
Inscrits : 282 / 298  en 2014
Abstentions : 106 / 44
Votants : 176 / 254
Blancs ou nuls : 19 / 4
Exprimés : 157 / 250
 
* Les élus, le porteur du projet et les loueurs de parcelles
  MM. Perriguey Frédéric et Manuel signataires avec le porteur du projet, ont-ils un lien de parenté avec :
  • l'élue d' Accolans, Anne-Marie ?
  • le maire de Mancenans, Olivier ?
  • l'élue de Mancenans, Édith ?
  • l'élu de Bournois, Jean-Paul ? 
  M. Brunner Florian, signataire avec le porteur du projet, a-t-il un lien de parenté avec
  • l'élu de Mancenans, Régis ?
  • l'élu de Bournois, Samuel ? 
  M. Boby Raymond, maire de Bournois et exploitant agricole, a-t-il signé un avis favorable avec le porteur du projet en qualité de maire ou à titre privé ? A-t-il un lien de parenté avec M. Sylvain, élu de Bournois ? 
  M. François Ciresa, maire de Soye et et exploitant agricole, a-t-il signé un avis favorable avec le porteur du projet en qualité de maire ou à titre privé ?
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
L'élu, l'éolien et le risque pénal  
 
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